Décharge de Doumanzana, le ras-le-bol des riverains

Depuis le lundi dernier, deux personnes sont incarcérées à  la prison centrale de Bamako, à  la demande du maire, Mme Konté Fatoumata Doumbia. On se souvient qu’à  la fin du mois d’avril dernier, la tension était montée entre les riverains de la décharge et la mairie qui avait été prise d’assaut. Le maire avait alors fait appel aux forces de l’ordre venues pour permettre aux charretiers de déverser les ordures dans la décharge qui se sont vues opposer une résistance farouche par un groupe de contestataires armés de pierres, de gourdins, pneus et d’allumettes. Mme Konté Fatoumata Doumbia avait d’ailleurs failli être lynchée. Une réunion de crise avait alors été convoquée par le gouverneur du District Souleymane Diabaté. Des mesures d’urgence avait été prises dont la sécurisation de la décharge pour permettre aux habitants de la zone d’y verser les ordures qui s’amoncellent dans les familles. Deux bulldozers devaient dès le 15 avril commencer à  pousser les ordures pour les verser dans le grand ravin creusé par l’ancienne carrière. Puis les responsabilités des uns et des autres devaient être situées pour engager des poursuites judiciaires à  l’encontre des auteurs ou incitateurs des troubles à  l’ordre public. C’est dans le cadre de ces poursuites judiciaires que Messieurs Aboubacar Cissé et Mohamed Touré ont été interpellés le lundi dernier. Ce vendredi matin, plusieurs centaines de personnes de personnes sont descendues dans les rues pour réclamer pacifiquement leur libération et le démantèlement de la décharge de la discorde. Cette manifestation est l’initiative de l’Association des riverains de la décharge et de la coordination du parti SADI en commune 1. Selon Samba Ibrahim Tembely, secrétaire chargé des questions sociales et juridiques du bureau politique du SADI, les autorités doivent arrêter de faire des fausses promesses. Les représentants ont en effet été reçus par le 2ème adjoint au Maire, le secrétaire général de la Mairie, les Chefs de la gendarmerie et de la police qui se sont engagés à  trouver une solution dans les prochaines 48 heures. “On n’en peut plus de cette décharge! On leur laisse deux jours, déclare M. Tembely. Après, on va transporter les ordures dans la cour de la Mairie. Ils comprendront un peu ce que les gens vivent”. La décharge de Doumanzana est aujourd’hui l’une des plus grandes de la capitale. Elle devait au départ n’être qu’un dépôt de transit et est maintenant une vraie source de nuisances pour les populations du quartier qui signalent de nombreuses maladies diarrhéiques et autres. On parle même de décès provoqués par la proximité de cet amoncellement d’ordures qui grandit chaque jour un peu plus et empoisonne la vie des riverains.