Ma lettre au Président de la République…

Monsieur le Président, à€ l’occasion de toutes vos sorties médiatiques, aux Nations-Unies, en Europe et au Mali, notamment, vous avez pris à  témoin le peuple malien et le peuple africain pour affirmer deux déterminations ; à  savoir : l’intégrité territoriale du Mali par le refus toute compromission sur l’autonomie ni le fédéralisme, encore moins sur l’indépendance de la région de Kidal, la lutte drastique contre la corruption. Le Mali et l’Afrique n’attendaient pas moins de vous, vous ayant accordé toute leur confiance pour éradiquer à  jamais ces deux maux qui font se perpétuer dans notre pays et en l’Afrique l’image de peuples qui, par ignorance de leur Grandeur d’hier, d’aujourd’hui encore et de demain, se complaà®t à  tenir un rôle de marchepieds de l’univers auquel le destine le reste de l’humanité. C’’est dire que tout le peuple malien, ou presque, toute l’Afrique, ou presque, vous soutiendront de toutes leurs forces intellectuelles, spirituelles et, au besoin, physiques dans l’accomplissement honorable de cette double mission. Seuls font encore défection et continueront peut-être de le faire, les quelques hommes et femmes qui, par insuffisance de réflexion et/ou par aveuglement passionnel, ont choisi de servir des intérêts antagoniques à  ceux de leur peuple. Monsieur le Président, Votre connaissance parfaite des deux dossiers, compte tenu des hautes fonctions que vous avez si longtemps occupées à  la tête de l’à‰tat, ne peut souffrir pas l’ombre d’un doute. Pour cette raison, les Maliens commencent à  se poser des questions sur votre lenteur à  poser des actes significatifs de votre détermination à  traduire vos paroles dans la matérialité des faits. Le langage diplomatique qui édulcore la vérité que l’on doit asséner lorsque les circonstances l’exigent, la tradition négro-africaine à  la philosophie de tolérance souvent inappropriée dans son application, expliquent-ils cette attitude d’attentisme ? La crainte de décevoir vos soutiens occidentaux prometteurs d’aide au développement jamais suivie d’effet, ou presque, mais toujours au bénéfice final de leurs entreprises et toujours en confirmation de la diplomatie de mendicité particulière aux à‰tats africains en est-elle une autre source ? Pourtant, le «Â dire vrai et le faire » sont seulement plus gratifiants pour votre personne du fait des sentiments reconnaissants du peuple malien et du peuple africain, mais ils sont aussi une motivation forte pour la mobilisation de nos ressources internes, immenses à  faire pâlir d’envie toutes les nations de ces Partenaires Techniques et Financiers, véritables mercenaires de la haute finance. Monsieur le Président, En vous élisant, les Maliens ont nourri et continuent de nourrir le secret espoir de pouvoir vous comparer, positivement, au lendemain de votre gestion du pays, à  Sunjata Keà¯ta l’unificateur, à  Modibo Keà¯ta le rassembleur, deux homes du «Â dire vrai et du faire vrai ». En votre qualité de Yerewolo, le «Â dire vrai et le faire vrai », dans les circonstances actuelles passent par un certain nombre d’actions qui sont les suivantes : Révéler ouvertement et publiquement, et répéter ou faire répéter aussi souvent que nécessaire, la véritable nature et les motivations réelles du prétendu Mouvement de Libération de l’Azawa. Ce mouvement terroriste est fondé sur des revendications racistes clairement exprimées dans les années 80, dans les colonnes du journal Jeune Afrique, notamment ; elles sont connues de tous, sauf de la grande majorité des Maliens, et soutenues par tout l’occident et par les pays arabes dans un réflexe de conscience de race. Ce mouvement, qui revendique hypocritement le témoignage de l’histoire, pour justifier son antériorité d’installation, a pour ancêtres des peuples nomades qui ont bénéficié de l’accueil d’autres peuples autochtones et négro-africains ayant agi dans la pure tradition négro-africaine d’hospitalité ; il s’agit particulièrement des Sonrhay, Banmana, dogon, etc. Ce mouvement veut ouvrir une ère nouvelle de conquête coloniale et religieuse ; C’’est un mouvement d’occupation. Révéler ouvertement et publiquement, et répéter ou faire répéter aussi souvent que nécessaire le rôle véritable des faux frères Alassane Ouattara et Blaise Compaoré, complices, depuis le début de nos malheurs, des envahisseurs et hommes liges de la France. Désavouer ouvertement et publiquement, et répéter ou faire répéter aussi souvent que nécessaire cette récusation de ces deux faux frères de toute participation à  la gestion du dossier de Kidal. Révéler ouvertement et publiquement, et répéter ou faire répéter aussi souvent que nécessaire le rôle véritable de Serval et de la Minusma, chargés par la France, au nom des pays occidentaux prédateurs, et toujours par réflexe de conscience de race, de protéger de toute action des Forces Nationales de Défense et de Sécurité pour mettre hors d’état de nuire les envahisseurs du Mnla, qui n’existe que sur le terrain médiatique mais insignifiant au plan militaire. Demander ouvertement, ce qui est à  la fois votre droit et votre devoir, la mobilisation générale du peuple malien pour faire savoir à  la face du monde, que notre peuple n’est pas un peuple à  se faire manipuler pour joindre sa pression à  celle de nos ennemis en vue de vous amener à  organiser un référendum sur un statut particulier de Kidal. Demander ouvertement, ce qui est à  la fois votre droit et votre devoir, la mobilisation générale du peuple malien pour réclamer à  la face du monde le départ, dans les brefs délais, de ces troupes étrangères partisanes de nos ennemis. Rappeler ouvertement, ce qui est à  la fois votre droit et votre devoir, que les accords internationaux signés par Dioncounda Traoré sont nuls de nullité absolue, simplement parce que la fonction intérimaire de ce dernier n’a été attribuée et validée ni par la Constitution, ni par l’Accord Cadre, ni par une quelconque forme d’élection ou de consensus national. Imposé au Mali par la CEDEAO dans une conspiration franc-maçonnique, cet homme n’a jamais représenté que des intérêts inavoués au détriment de son propre pays. Monsieur le Président, Les forces centrifuges, relais de leurs maà®tres à  penser étranger, brandiront l’argument inconsistant du manque de moyens financiers pour équiper nos Forces de Défense et de Sécurité afin de les rendre pleinement opérationnelles. Si vous accordez votre confiance à  vos compatriotes, au patriotisme avéré, spécialistes de l’économie, de la finance, de la géopolitique et de la défense (dont nous ne sommes pas) qui la méritent plus que les assistants techniques étrangers, pour avoir suivi les mêmes cursus avec brio, ils vous feront la démonstration éclairée du contraire. Rien qu’avec les gisements d’or, éparpillés un peu partout sur le territoire national, vous avez assez de ressources potentielles pour faire face à  une grande partie des besoins de nos Forces Nationales de Défense et de Sécurité. Animé de la conviction de cette réalité et de bien d’autres, que vous apprendront nos spécialistes ci-dessus nommés, et instruit de la souplesse de nos traditions, qui ne sont pas figées dans leur enseignement et qui acceptent que leur pratique soit adaptée aux circonstances, nous gardons l’espoir justifié que vous essaierez de comprendre les faits suivants afin de réagir en conséquence : Pourquoi, pendant neuf longs mois durant, Dioncounda Traoré, Cheik Modibo Diarra et Django Sissoko ont abandonné les populations du nord à  leurs souffrances sans nom et nos Forces de Défense et de Sécurité sans armement aucun pour entreprendre la conquête du nord envahi ? Sachant qu’actuellement aucune transaction en matière d’armement, compte-tenu des coûts exorbitants ne se paie cash mais à  crédit, pourquoi ses trois hommes se sont ils gardés d’explorer le marché ? Quelle motivation antipatriotique a-t-elle nourri ce désintérêt total du sort de leur peuple alors qu’à  la lecture de toute l’histoire militaire de l’humanité, aucun peuple n’a attendu le délai d’une semaine à  un mois pour mobiliser ses ressources internes et l’aide de pays amis afin de tenter de circonscrire les humiliations de l’occupation subie ? l’intervention de Serval, la distribution provisoire de Kidal aux envahisseurs pour le compte de la France et d’autres pays occidentaux prédateurs ont-elles été le projet final par eux défendu ? O๠donc est-elle passée l’énorme somme glanée par eux grâce à  la contribution généreuse et patriotique à  l’effort de guerre des Maliens de l’intérieur et de l’extérieur ? O๠sont les armes et les équipements militaires qui devaient être achetés grâce au sacrifice consenti par nos compatriotes ? Pourquoi l’ancien ministre des Finances Tiena Coulibaly a-t-il été limogé au profit d’un collègue plus «Â cool » dans la gestion de ce portefeuille dont aucun audit n’a encore été fait ? Monsieur le Président, Par la pratique, jamais prise en défaut, du «Â dire vrai et du faire vrai », nos Ancêtres Méritants affirment ceci «Â  s’il y a quelques chose de plus précieux que la vie, C’’est bien l’honneur ». Nous avons la faiblesse de croire que vous ne serez pas le chef de l’à‰tat sous lequel la partition de notre pays et la «Â mauritanisation » de Kidal seront opérées pour mettre la domination d’une minorité blanche sur la majorité noire. Puissent le Créateur, dans toutes ses déclinaisons, et nos Vénérables Ancêtres vous inspirer toujours, en toute circonstance, la Pensée Juste, la Parole Juste et l’Acte Juste. Amon ! Amin ! Amen ! Avec mes remerciements anticipés pour l’attention que vous porterez à  la lecture de cette lettre ouverte, Je vous prie de croire, Excellence, Monsieur Ibrahima Boubacar Keà¯ta, Président de la République, en l’assurance de mes sentiments respectueux.