Voici le nouveau président élu du Sénégal

Macky Sall, qui, à  50 ans, est devenu le nouveau président du Sénégal à  l’issue de l’élection présidentielle de mars 2012, a connu une ascension-éclair. Cet ingénieur-géologue, géophysicien, formé au Sénégal et en France, marié et père de trois enfants, est en effet presque inconnu du ghota politique sénégalais – et encore moins du peuple, sauf peut être au niveau local – quand le président Abdoulaye Wade l’appelle pour la première fois au gouvernement, en mai 2001, comme ministre des Mines, de l’Energie et de l’Hydraulique (2001-2003). Suit un parcours fulgurant qui le mène dans plusieurs ministères dont celui de l’Intérieur (2003-2004). Il enchaà®ne ensuite avec le poste convoité de Premier ministre (2004-2007) avant d’être président de l’Assemblée nationale (2007-2008). Entre-temps, il a dirigé la campagne du président Wade à  la présidentielle de 2007 et s’est installé comme numéro 2 du Parti démocratique sénégalais (PDS, pouvoir), o๠il milite depuis 1988. « Résistant républicain » Sa brève descente aux enfers débute en 2008. Il entre alors en conflit avec son mentor. Ce dernier n’apprécie pas que son fils, Karim Wade, président d’une Agence nationale chargée des travaux pour un sommet islamique à  Dakar en mars 2007, soit convoqué devant les députés pour une explication sur son action. Macky Sall paye cher ce « crime de lèse-majesté » avec la mise en place d’une loi réduisant de cinq à  un an le mandat de président de l’Assemblée nationale. Dans un premier temps, il refuse de démissionner de ce poste comme le lui demande une pétition signée par la majorité des députés du PDS. Il rejette également la disposition réduisant la durée de son mandat, taillée sur mesure contre lui à  l’initiative de Wade. En novembre 2008, le soir même de l’adoption du nouveau texte, il démissionne de toutes ses fonctions étatique et élective -outre président de l’Assemblée nationale, il est aussi député et maire de Fatick, une ville du centre du pays. « J’ai voulu donner un exemple de résistance républicaine », lance-t-il pour expliquer son geste. M23 Dans la foulée, Macky Sall crée l’Alliance pour la République (APR), un parti libéral, sous la bannière duquel il redevient maire de Fatick en 2009. Il s’ancre de plus en plus dans l’opposition et refuse depuis lors tout compromis avec Wade, qu’il dit n’avoir pas rencontré depuis son départ du pouvoir. En 2012, il se présente contre lui à  la présidentielle dans le cadre du Mouvement du 23 juin (M23), rassemblement de partis politiques d’opposition et de membres de la société civile. Et il crée la surprise en se qualifiant pour le second tour. Après avoir reçu le soutien des douze autres candidats qui refusaient tous en bloc la candidature Wade, dont le très populaire Youssou N’dour, il a pu faire le plein des voix et gagner nettement la présidentielle, marquant ainsi la fin de l’ère Wade.