Kayes: Boubou Cissé au coeur de l’action sociale à Dramané

L’ancien premier ministre a chaleureusement  été accueilli du jeudi 29 au vendredi 30 juillet dans ce village situé dans la commune rurale de Kéméné-Tambo, dans la région de Kayes. La population de Dramané a exprimé toute sa reconnaissance au Dr. Boubou Cissé d’avoir doté la grande mosquée du village en eau potable ainsi qu’une quarantaine de familles.  

« Cissé ! Cissé ! Cissé ! », ont scandé, en bon accent soninké, les femmes de Dramané pour accueillir Boubou Cissé. Visé par une supposée affaire « d’atteinte à la sûreté de l’Etat », l’ancien premier ministre n’avait pas pu participer à l’inauguration de la grande mosquée du village le 12 février dernier. Après confirmation de l’abandon des charges par la Cour suprême le 19 avril passé, Boubou Cissé décide de rattraper le temps perdu en se rendant à Dramané où il a eu droit à une visite guidée de la nouvelle mosquée avant d’y tenir la grande prière du vendredi. « Je suis comblé de joie d’avoir fait la prière de ce vendredi avec Boubou Cissé.  Le grand château d’eau que vous voyez, qui alimente la mosquée en eau potable ainsi qu’une quarantaine de familles n’a été possible qu’avec le concours de l’ancien premier ministre. Cela est vraiment un apport capital pour Dramané. Il l’a fait pour Dieu car c’est un musulman et non pour des velléités politiques », témoigne Béchir Oumar Dramé, président  de l’Association des ressortissants de Dramané à Bamako.

 

Les autorités coutumières du village ont témoigné leur reconnaissance à l’ancien cadre de la Banque mondiale avant de lui faire des  bénédictions pour lui. « Nous ne sommes pas à Bamako, mais nos enfants y sont. Et les nouvelles qu’ils nous apportent sur Boubou Cissé ne sont jamais mauvaises. De 1960 à aujourd’hui, après ce que vous avez réalisé ici, Boubou Cissé, puis venir voir les bénéficiaires, personne ne l’avait fait. Tu auras tout ce dont tu demandes ici à Dramané », a déclaré le chef de village, Mamadou Inomo Dramé,

La jeunesse du village a organisé un match de football en l’honneur  du Dr. Boubou Cissé pour témoigner toute leur reconnaissance.

Avant Dramané, l’ancien premier ministre, fort d’une grande délégation, a rendu visite, mercredi 28 juillet, au Chérif de Nioro qui lui a souhaité plein succès pour la vie politique qu’il s’apprête à embrasser.

Boubacar Diallo

Réflexions maliennes autour du Forum Social Mondial de Tunis

C’’est ce mardi, 24 mars 2015, que débute le forum social mondial à  Tunis juste quelques jours après l’attentat meurtrier du musée du Bardo. Jusqu’au samedi, les altermondialistes venus de tous les coins du monde vont dénoncer les errements de la gouvernance mondiale tout en proposant des alternatives pour un autre monde. En prélude à  ce grand rendez-vous, le Forum pour un autre Mali du Mali et le centre Amadou Hampaté Ba ont organisé le week-end dernier une rencontre pour réfléchir aux alternatives économique, sociale, cultuelle écologique face à  l’échec du développement et à  la violence armée. Le spectre du djihadisme Pour le forum, les maux dont souffre l’humanité aujourd’hui, à  l’image des attentats des derniers jours dans différents pays, doivent être analysés sous le prisme de la crise du système. l’échec des politiques néolibérales imposées comme modèle de développement à  l’Afrique a conduit beaucoup d’Africains à  émigrer et à  embrasser le djihadisme, le narcotrafic et autres dérives. Il faut se rendre à  l’évidence pour poser les débats de fond sur le processus de démocratisation et de développement selon le forum. Sur la crise du nord Mali, Le facteur aggravant de l’attaque du 17 janvier 202, se distingue des autres soulèvements par l’environnement économique et géopolitique dans lequel elle s’inscrit. « Il est marqué par la destruction de l’économie réelle à  laquelle s’est substitué le trafic transfrontalier de la cocaà¯ne, des armes, des otages et des migrants et par-dessus tout, le jeu des dominants pour le contrôle de ressources stratégiques. l’apport des femmes Au vu du lourd tribut payé par les femmes à  la guerre économique et à  la militarisation des solutions, le Forum pour un autre Mali propose une alternative féminine, malienne et africaine culturellement pertinente face à  la violence actuelle du monde. Ce, à  travers la notion de mère solidaire. Ici on est convaincu des enseignements du grand maà®tre du mouvement N’Ko, Karamoko Bamba, selon lesquels il y a en chaque femme trois mères. Il s’agit d’abord de Woloba(la mère biologique), ensuite de lamoba (l’éducatrice) et ladonba(la protectrice). Selon la présidente du Forum, la mère sociale, sans être nécessairement la mère biologique, sait prend prendre soin de ses enfants en plus de ceux d’autrui. Une fonction qui, estime-t-elle, rend possible l’alternative « badenya », C’’est-à -dire la fraternité au-delà  de la solidarité intra-utérine…

Adema : le congrès national reporté sur fonds de crise

La première formation politique du Mali, continue sa descente aux enfers après avoir été fragmentée à  la suite des élections présidentielles. « Il faut une véritable refonte de notre parti qui a perdu sa force à  cause du choix des candidats aux échéances électorales», déclare un proche de Dramane Dembélé, candidat battu aux dernières présidentielles, mais aussi aux législatives à  Ségou. Une source dans le parti, prétend que le clan Dramane Dembélé, voudrait se positionner pour la direction du parti, contre les vieux barons et caciques de la ruche. Parmi ces têtes de l’Adema, il faut citer l’ex député Assarid Imbarcawane, Mme Konté Fatoumata Doumbia, maire de la commune I, Tiémoko Sangaré, président intérimaire du parti, Moustapha Dicko, actuel ministre de l’enseignement supérieur. Un bras de fer opposerait donc la jeune génération du parti et la vieille garde politique de l’ADEMA, raison véritable du report du congrès. La crise est loin d’être finie dans la mesure o๠la commission de travail qui devait être constituée pour le congrès, n’a pu l’être. Pour Mamoutou Thiam, chargé de communication du bureau politique national, joint par téléphone, aucune date n’a été communiquée pour le congrès. La crise de l’Adema s’est aggravée avec l’ascension soudaine du candidat Dramane Dembélé lors de la dernière présidentielle, ce qui a provoqué le départ de certains cadres mécontents de ce choix. Parmi eux, Sékou Diakité, ancien ministre et Soumeylou Boubèye Maà¯ga, respectivement deuxième et cinquième vice-présidents, et qui ont claqué la porte. Si le premier a viré à  la Codem, le second a créé son propre parti, l’ASMA qui s’est positionné dans la majorité présidentielle. A cette saignée, s’est ajoutée la démission d’Ibrahim N’Diaye, ancien président du parti par intérim, et au moment crucial, o๠Dramane Dembélé a appelé son clan à  reporter ses voix sur le candidat IBK contre la volonté du parti qui avait signé un protocole d’accord avec le FDR, pour soutenir Soumaila Cissé au second tour. Depuis, le ver vit dans le fruit.

ADEMA–PASJ: vers un échec du congrès extraordinaire ?

Le comité exécutif sous la direction du 2ème vice-président Tiémoko Sangaré a bénéficié de l’aide du Pr. Dioncounda Traoré qui est intervenu pour jouer le rôle de médiateur afin de maintenir la cohésion au sein du parti en vue d’une élection législative réussie. La crise que traverse l’Adema a atteint son paroxysme après la défaite du candidat Dramane Dembélé au premier tour des élections présidentielles de juillet 2013. M. Dembélé avait alors soutenu Ibrahim Boubacar Kéita (président élu le 11 août dernier) contre le candidat de l’URD, Soumaà¯la Cissé, le choix du parti. Dramane Dembélé et ses partisans s’activeraient depuis dans les coulisses pour convaincre les secrétaires généraux des sections de la nécessité d’un congrès extraordinaire afin de prendre définitivement le contrôle du parti. Selon des sources concordantes, de gros moyens ont été mobilisés pour parvenir à  cette fin. « Dramane Dembélé proposerait 500.000 FCFA aux secrétaires généraux de l’Adema pour avoir l’organisation du congrès extraordinaire » nous confie un « adémiste ». Mais certains caciques du parti s’opposent et formeraient actuellement un front pour déjouer le « coup » de Dramane Dembéle. « Tourner la page noire de l’Adema » Selon un proche d’Ibrahima N’diaye (ex-président par intérim du parti, démissionnaire en août dernier) des réunions se tiennent en permanence au siège à  Bamako Coura. « Adversaires et partisans, supposés ou réels du candidat Dramane Dembélé, semblent vouloir tourner la page de Dramane comme une page noire de l’Adema » déclare –t-il. Quant aux responsables, ils ne ménageraient plus d’efforts pour recoller les morceaux. Un cadre du parti affirme que la tenue d’un congrès extraordinaire est inopportune pour l’Adema dans la mesure o๠les militants se préoccupent d’organiser une élection législative dans la cohésion. D’autres sources indiquent que Tiemoko Sangaré a envoyé des correspondances dans les différentes sections pour donner des indications claires. Il s’agit bien de mettre l’accent sur la discipline afin d’éviter le pire dans la ruche.

Dramane Dembélé remercie ses partisans d’avoir porté IBK à la victoire

Mes Chers Compatriotes, l’élection présidentielle vient de connaitre son épilogue avec la proclamation des résultats provisoires du second tour par le Ministre en charge de l’Administration territoriale. Un second tour qui consacre la victoire claire et nette du candidat pour lequel nous vous avions convié à  voter massivement, le Président Ibrahim Boubacar KEITA. La grande mobilisation du Peuple malien que nous avons constatée pendant le premier et le second tour du scrutin est confirmée par un taux de participation jamais égalé sous la 3ème République. C’’est là , incontestablement la plus belle preuve de l’engagement et de la détermination des Maliennes et des Maliens à  tourner définitivement la page de la grave crise politico-institutionnelle et sécuritaire qui a plongé notre pays dans une tragédie indicible. Cette élection du candidat Ibrahim Boubacar KEITA à  la présidence de la République du Mali augure de lendemains meilleurs pour le Peuple malien, tant il apparaà®t véritablement comme l’homme de la situation. En effet, ses qualités d’homme de parole et surtout de décision font de lui celui qui est le plus à  même de redonner au peuple malien sa dignité et son honneur perdus, tout en assurant la paix et la sécurité indispensables à  son épanouissement. Toutes nos félicitations au nouveau Président élu ! C’’est l’occasion aussi pour moi de féliciter et de remercier le Peuple malien pour sa participation massive à  un processus destiné à  lui redonner les moyens de sa réhabilitation et de sa renaissance. Quant aux militantes et militants, sympathisantes et sympathisants de mon parti, l’ADEMA-Parti Africain pour la Solidarité et la Justice, ainsi qu’aux nombreux compatriotes qui m’ont fait confiance en m’accordant leur suffrage, les mots me manquent pour leur signifier toute ma gratitude et toute ma reconnaissance pour le travail abattu. Camarades militantes et militants, sympathisantes et sympathisants de l’ADEMA-PASJ, le moment viendra certainement pour nous d’examiner sans complaisance notre bilan de cette élection présidentielle. En attendant, force est de reconnaà®tre qu’au regard des résultats obtenus, on ne saurait nier que notre Parti a subi un sérieux revers. En effet, C’’est la première fois que le premier parti du Mali, le parti le mieux implanté dans le pays, avec 56 députés, 276 maires et 3185 conseillers municipaux, subit une telle défaite ! Cependant, après une analyse lucide de la situation, notre intime conviction est faite : le revers historique que l’ADEMA-PASJ vient de subir tient plus à  la forte défection dans nos propres rangs qu’à  une quelconque manipulation des urnes ! Nous savons que notre Parti a été touché dans ses fondamentaux depuis plusieurs années, nous savons que notre Parti a connu plusieurs saignées depuis sa création, nous savons que notre Parti a subi une nouvelle crise grave suite à  ma désignation comme son candidat pour cette élection présidentielle, mais nous avions espéré, et même cru, en la vitalité de notre Parti et en sa capacité de se retrouver et de se remobiliser au moment des choix déterminants… C’’est justement ce que nous a prouvé l’exaltante campagne que nous venons de mener, malgré les énormes difficultés que nous avons rencontrées dans sa conduite. Mais comment se fait-il que la vitalité de notre Parti et l’envergure de son implantation dans le pays ne se soient pas traduites dans les urnes par un meilleur score ? C’’est à  cette question essentielle que nous devons désormais répondre. La Direction du Parti est donc fortement interpelée… Pour ma part, ayant eu le grand honneur et le bonheur, lors de cette compétition électorale, de porter fièrement les couleurs du Parti d’Abdramane Baba Touré, d’Alpha Oumar Konaré et de Dioncounda Traoré, J’ai décidé de travailler désormais prioritairement à  la réalisation de notre vieux projet de refondation du Parti, de contribuer au recentrage de notre agir politique en retrouvant nos fondamentaux idéologiques. La Direction de notre Parti doit comprendre que le FDR a accompli sa mission historique du combat victorieux pour le retour à  l’ordre constitutionnel dans notre pays et que l’enjeu désormais pour l’ADEMA-PASJ, C’’est le combat pour la réalisation de son Projet de société ! C’’est pourquoi, en tant que candidat de l’ADEMA-PASJ, parti membre de l’Internationale socialiste, J’ai appelé toutes les militantes et tous les militants, toutes les sympathisantes et tous les sympathisants de notre Parti, toutes les Maliennes et tous les Maliens qui ont voté pour moi au premier tour, à  se joindre à  moi pour reporter massivement leurs voix sur Ibrahim Boubacar KEITA, dont le parti est aussi membre de l’Internationale Socialiste ! Le résultat a été un véritable plébiscite. Soyez-en toutes et tous chaleureusement remerciés ! M’adressant à  présent plus particulièrement aux membres de mon Parti, je voudrais leur dire ceci : Chers Camarades de l’ADEMA-Parti Africain pour la Solidarité et la Justice, la refondation de notre Parti et du paysage politique malien est désormais en marche. C’’est notre devoir historique de génération de l’accomplir, afin de mettre un terme définitif aux dérives comportementales qui ont conduit notre pays dans le gouffre et ont largement entamé son honneur et sa dignité ! J’y prendrai toute ma part, Incha’Allah ! Puisse Le Tout-Puissant nous accompagner dans cette œuvre de stabilité, de paix et de réhabilitation pour notre pays ! Dieu bénisse le Mali ! Bamako, le 16 août 2013 Dramane DEMBELE

Soutien de Dramane Dembélé à IBK : coup de tonnerre au FDR

Le candidat Ibrahim Boubacar(IBK) a le vent en poupe. Après sa brillante victoire au premier tour, il vient de bénéficier du soutien inattendu mais très important du candidat officiel de l’Alliance pour la démocratie / Parti africain pour la solidarité et la justice (Adema/PASJ), Dramane Dembélé qui a demandé ce samedi à  voter pour lui au second tour. Voici la déclaration du candidat : Division Dramane Dembélé crée ainsi la surprise du week-end en bravant la consigne de son parti, membre du FDR (Front pour la sauvegarde de la démocratie et de la République), qui avait décidé de soutenir le candidat Soumaila Cissé. Le jeune candidat a préféré s’allier à  IBK dont le parti, Rassemblement pour le Mali(RPM) est, à  l’en croire, membre comme l’Adema de l’Internationale socialiste. La nouvelle intervient au moment o๠toutes les attentions sont polarisées par les tractations en cours dans la perspective du second round de la présidentielle. Elle a vite fait le tour du Mali et alimente déjà  les débats au lendemain de la proclamation des résultats définitifs du scrutin par le ministre de l’Administration territoriale. Le soutien précieux de Dramane Dembélé vient s’ajouter à  celui des candidats Oumar Ibrahim Touré, Choguel Kokala Maà¯ga et Mamadou Bakary Sangaré dit Blaise. A contrario C’’est un vent de panique au FDR o๠la nouvelle a provoqué l’effet d’une douche froide. Visiblement groggy par ce ralliement pour le moins surprenant de Dembélé, Ibrahima N’Diaye, le président par intérim de l’Adema qui a appelé à  voter Soumaà®la Cissé a qualifié Dramane Dembélé d’arriviste. Et si C’’était le début de l’implosion du FDR, le chant du cygne pour Soumaà¯la Cissé  et le signe de la chronique d’une victoire annoncée d’IBK au soir du 11 août ?

Fin de campagne en images

Le candidat de l’ADEMA, Dramane Dembélé, a réussi le pari de remplir le stade omnisport Modibo Kéita pour son dernier meeting. Celui qui veut incarner « le nouveau visage du Mali » a rappelé pourquoi il s’est engagé dans la bataille pour la magistrature suprême et appelé tous les Maliennes et maliens à  accomplir leur devoir citoyen ce dimanche 28 juillet. C’est également à  Bamako que Ibrahim Boubacar Kéita a tenu son meeting de clôture de campagne. Le carrefour de l’Obélisque située sur l’Avenue du Mali , à  l’ACI 2000 que ses partisans se sont donnés rendez-vous. Un show de 3 heures qui a réuni foule. Soumaà¯la Cissé, candidat de l’URD s’est offert un véritable tour du mali qui a pris fin ce vendredi sous la colline du Nianan, à  Koulikoro (45km de Bamako). Il faut rappeler que M. Cissé fait figure de grand favori pour cette présidentielle. Il fait partie de la jeune génération en politique. Le maire de Ouéléssébougou et candidat à  la présidentielle a choisi sa ville pour son meeting de clôture. Les populations du Djitoumou lui ont promis de tout mettre en oeuvre pour le porter à  Koulouba. Le candidat du FARE-An ka wuli, l’ancien Premier Ministre Modibo Sidibé, était quant à  lui à  Sikasso. La région est réputée pour être un vivier d’électeur.

Présidentielle-Adema : « Dra » convainc et rassemble

Il y a quelques mois, presque personne n’aurait parié sur Dramane Dembélé comme présidentiable. Il a pourtant été choisi par ses pairs pour défendre les couleurs du parti Adema-Pasj pour la présidentielle du 28 juillet. Grogne dans les rangs, défection de cadres et scepticisme des militants. Mais, à  quelques heures du scrutin, il est indéniable qu’il ne fera pas de figuration. Comme le disait un de ses partisans le week-end dernier, « Dra » comme on le surnomme, « est un adversaire dangereux » pour les autres candidats qui peuvent pourtant se targuer de leur expérience plus riche en politique. Le tour du Mali pour convaincre Son ambition pour le Mali, Dramane Salif Dembélé l’a annoncé partout o๠il est passé. De Kayes à  Kidal, en passant les plus petites bourgades du pays, l’un des plus jeunes candidats à  cette présidentielle a prouvé que « la valeur n’attend point le nombre des années ». Sa capacité à  rassembler les foules a démenti la rumeur qui le disait timide et réservé. A tous, il a tenu le même discours, « l’Adema a entendu les aspirations des Maliens et propose une nouvelle génération pour diriger le Mali ». A 46 ans, le champion de la première force politique du pays veut incarner une nouvelle manière de faire de la politique. Un programme ambitieux, des actions concrètes avec les stratégies pour les mettre en œuvre, une base forte malgré les soubresauts et un contexte propice à  un changement générationnel, telles sont les cartes qu’il a en main. Education, santé, armée, emploi, agriculture, promotion de la femme, décentralisation, gouvernance, justice, aucun chantier ne sera épargné, afin que le Mali ait sa place d’honneur dans le concert des Nations, affirme-t-on à  l’ADEMA. Ressouder le parti et réconcilier les Maliens Reconstruire le tissu social, C’’est l’un des principaux enjeux pour le Mali, selon le candidat. Il propose pour ce faire, un contrat de « réparation sociale ». Partout, C’’est un accueil chaleureux, que lui ont offert des populations massivement sorties pour écouter son message. Une occasion également pour le candidat de porter le message de la refondation du parti qu’il représente. l’ « ADEMA qui a connu une crise mais l’ADEMA toujours debout » comme le dit un cadre du parti. Bouba Couibaly est un jeune sympathisant du parti. Il n’a pas encore sa carte de militant mais annonce à  qui veut l’entendre qu’il votera pour « Dra ». «Il est celui qui nous représente le mieux, nous les jeunes. Il connait nos préoccupations et je sais qu’il va travailler pour nous soulager » ajoute-t-il en brandissant sa carte NINA, le sésame qui lui permettra de voter le dimanche prochain. Les femmes, les personnes âgées, tous se mobilisent aujourd’hui pour lui assurer ses chances pur Koulouba. Dans les quartiers, les communes, les sections et sous-sections de l’ADEMA connaissent un regain de dynamisme. Le fait que le candidat ait rendu visite à  environ 80% des structures à  la base y est pour beaucoup. « l’Adéma est solide. Les militants sont là  » rassure Dramane Dembélé qui croit, comme ces milliers de partisans que la victoire est possible. « Ce sont les Maliens qui vont décider. Mais au pire, nous irons au second tour » affirme-t-on dans le staff de campagne. Vivement le 28 juillet.

Presidentielle : à 3 jours du scrutin, IBK en tête des sondages

Ibrahim Boubacar Kéita (IBK) 1er avec un score compris entre 35,0 % et 48,1 %, Soumaà¯la Cissé 2e (avec 17,5% à  23,3 %), Dramane Dembélé 3e (avec 8,3 % à  11,0 %) et Modibo Sidibé 4e (4,7 % et 6,3 %). Ce sont les résultats d’un sondage d’opinion réalisé par Sidiki Guindo, ingénieur, statisticien, chargé de recherche à  Emergence Consulting Group, enseignant à  l’ENSAE du Sénégal. M.Guindo était face à  la presse ce mardi 23 juillet à  la Maison de la presse. Selon le statisticien, le sondage a été réalisé du 8 au 14 juillet 2013 sur un échantillon représentatif de 5385 individus de 20 ans et plus. Cet échantillon a couvert le district de Bamako et toutes les régions du pays sauf Kidal. Sur l’ensemble de l’échantillon, 720 personnes ont été interrogées à  Bamako et 830 dans chacune des cinq premières régions. Selon les résultats des sondages, le district de Bamako votera surtout pour deux candidats : celui du RPM (Ibrahim Boubacar Kéita) et celui de l’URD (Soumaà¯la Cissé). Le candidat du RPM, IBK, viendra en tête avec un score compris entre 52,95 % et 70,19 % (avec une moyenne de 61,57 %). Il serait suivi de Soumaà¯la Cissé, candidat de l’URD qui aura un score compris entre 7,89 % et 13,72 % (avec une moyenne de 10,81 %). Ces 2 candidats auront donc à  eux deux au moins 60 % des voix à  Bamako. La troisième place sera disputée par Cheick Modibo Diarra et Soumana Sako. Ces candidats auront entre 3,56 % et 9,28 % des voix à  Bamako. Les scores dans les régions A Kayes, le candidat du RPM, IBK viendrait en tête avec un score compris entre 41,01 % et 54,37 % (et une moyenne de 47,69 %). Le candidat de l’URD (Soumaà¯la Cissé) occupe la 2e position avec un score compris entre 10,67 % et 16,95 % (avec une moyenne de 13,81 %). La 3e place sera disputée entre Dramane Dembélé et Modibo Sidibé. Ces candidats comptabiliseraient entre 7,24 % et 14,14 % des voix. A Koulikoro, le RPM d’IBK est en tête avec un score compris entre 36,86 % et 52,19 % (avec une moyenne de 45,78 %). Le candidat de l’URD Soumaà¯la Cissé est quand à  lui encore à  la 2e position avec un score compris entre 9,14 % et 14,87 % (avec une moyenne de 12,09 %). La 3e place sera disputée entre Cheick Modibo Diarra et Modibo Sidibé. Ces candidats auront entre 4,16 % et 11,43 %. A Sikasso, IBK viendra encore en tête avec un score compris entre 36,40 % et 42,9 % (avec une moyenne de 37,67 %). Le candidat de l’URD occupera la 2e position avec un score compris entre 16,54 % et 23,26 % (avec une moyenne de 20,17 %). La 3e place sera disputée entre Dramane Dembélé et Oumar Mariko du Sadi. Ces candidats auront entre 6,82 % et 11,62 %. A Ségou, IBK viendra en tête avec un score compris entre 31,80 % et 44,21 % (avec une moyenne de 38,78 %). Le candidat de l’URD occupera la 2e position avec un score compris entre 20,45 % et 29,36 % (avec une moyenne de 25,75 %). La troisième place sera occupée par Dramane Dembélé de l’Adéma qui aura entre 8,1 % et 13,18 % (avec une moyenne de 10,64 %). A Mopti (5e région), le candidat de l’URD Soumaà¯la Cissé viendra en tête avec un score compris entre 25,35 % et 38,80 % (avec une moyenne de 28,60 %). Le candidat IBK occupera la 2e position avec un score compris entre 19,51 % et 26,60 % (avec une moyenne de 23,03 %). La troisième place sera occupée par Dramane Dembélé de l’Adéma qui aura entre 13,24 % et 19,66 % (avec une moyenne de 16,45 %). La 4e position sera disputée entre le Codem et Modibo Sidibé. Ces deux partis auront entre 5,19 % et 11,54 %. A Gao, le candidat du RPM viendra en tête avec un score compris entre 35,46 % et 52,86 % (avec une moyenne de 44,15 %). Le candidat du l’URD occupera la 2e position avec un score compris entre 25,35 % et 38,80 % (avec une moyenne de 32,07 %). La 3e position sera disputée entre l’Adéma et Mme Haà¯dara dite Chato. Ces deux partis auront entre 3,4 % et 11,9 %. A Tombouctou, l’URD viendra en tête avec un score compris entre 32,78 % et 47,41 % (avec une moyenne de 40,09 %). Le candidat du RPM occupera la 2e position avec un score compris entre 16,62 % et 37,31 % (avec une moyenne de 19,32 %). La 3e position sera disputée entre l’Adéma et Mme Haà¯dara dite Chato. Ces deux partis auront entre 11,31 % et 22,5 %. Pas plus de 5 % pour les autres candidats Selon le sondage au niveau national, en termes de rang, selon les intentions de vote exprimées, le candidat du RPM, Ibrahim Boubacar Kéita, viendra sans aucun doute en première position, celui de l’URD, Soumaà¯la Cissé occupera la 2e place. La 3e place sera occupée par le candidat de l’Adéma, Dramane Dembélé. Modibo Sidibé occupera probablement la 4e place. En termes de score au niveau national, IBK aurait donc entre 35,00 % et 48,10 % (avec une moyenne de 40,70 %), le 2e l’URD aura un score compris entre 17,46 % et 23,31 % (avec une moyenne de 20,45 %). l’Adema aura un score compris entre 8,33 % et 11,04 % (avec une moyenne de 9,68 %). Alors que Modibo Sidibé aura un score compris entre 4,73 % et 6,27 % (avec une moyenne de 5,50 %). Le sondage prédit que hormis les quatre grands (IBK, Soumi, Dramane Dembélé et Modibo Sidibé), seuls le RpDM de Cheick Modibo Diarra, la Codem de Poulo, la Sadi de Omar Mariko, la Cnas de Soumana Sako et Yéléma de Moussa Mara peuvent avoir un score relativement proche de 5 %. Tous les autres candidats n’ont pas la chance d’avoir plus de 4 %. Sidiki Guindo a tenu à  préciser que pour des raisons sécuritaires, il n’a pu faire la région de Kidal. Pour le conférencier, il y a un grand écart entre les candidats. Donc le vote de la région de Kidal qui ne dépasse pas 1 % de la population ne peut pas changer la tendance. Le vote des Maliens de l’extérieur qui ne dépasse pas 3 % ne peut également changer la donne. Selon le sondage environ 82,2 % de la population ont déjà  leur carte électeur Nina en main. M. Guido a prédit qu’il y aura un fort taux de participation. A l’entendre, l’objectif de ce sondage d’opinion est de prédire les résultats de l’élection présidentielle du 28 juillet 2013.

Présidentielle: le « Takokélen » est-il possible dimanche ?

Le premier qui peut rêver accéder à  la magistrature suprême dès le premier tour est le candidat de l’ADEMA PASJ. Dramane Salif Dembélé est l’un des jeunes candidats à  cette élection présidentielle. Il incarne la réponse de son parti à  l’aspiration des Maliens à  un changement générationnel de la classe dirigeante. Son principal atout est la formidable machine politique qu’est l’Adema-Pasj. Aujourd’hui, il est la formation politique la mieux implanté dans le pays. Pas moins de 3 300 conseillers communaux, 32 conseillers nationaux, 276 maires dont 6 Maires à  Bamako, 27 Présidents de conseils de cercle, 6 présidents de conseil régional, 56 députés, de milliers de militants et de sympathisants. A cela s’ajoute une expérience dans la gestion de la chose politique. Bon nombre de cadres maliens sont militants de ce parti et apportent aujourd’hui sur le terrain leur savoir-faire et leurs réseaux. Derrière « Dra », des centaines de milliers de militants de l’ADEMA. Comme le dit un cadre du parti, « si chaque militant ADEMA faisait seulement voter 5 personnes de sa famille, l’ADEMA passerait Takokelen dès le premier tour ». Une performance tout à  fait à  la portée du parti de l’abeille qui a fortement investi dans la communication et dans la sensibilisation au vote, sachant que le principal ennemi pour son candidat sera l’abstention. « Nous avons les moyens de gagner. Nous sommes à  l’écoute du peuple. Les Maliens veulent le changement, la jeunesse, le dynamisme. Dramane DEMBELE, notre candidat incarne les attentes du Mali nouveau » conclut notre interlocuteur, plus confiant que jamais en la victoire dès le 28 juillet prochain. A l’Union pour la République et la Démocratie, dont le candidat est l’ancien ministre, ancien Président de la Commission de l’UEMOA, Soumaà¯la Cissé, on y croit aussi, dur comme fer. « La victoire au premier tour est à  notre portée » déclarait encore ce week-end un responsable de la jeunesse du parti, lors d’un meeting. Candidat déjà  en 2012, Soumaà¯la Cissé incarne pour beaucoup la réconciliation entre le nord et le sud. De plus, son passage à  la tête de la commission de l’UEMOA en a fait une figure reconnue par le monde économique et politique de la sous-région et au-delà . Ce qui est un avantage non négligeable quand on veut diriger un Mali qui se reconstruit. Disposant d’une assise importante, Soumaà¯la Cissé peut gagner au premier tour. Son parti est la deuxième force politique du pays avec 29 députés à  l’Assemblée Nationale, quinze conseillers nationaux au Haut Conseil des Collectivités et plus de mille conseillers communaux. Sa participation au second tour de la présidentielle en 2002 avec près de 22% des voix contre 28% pour Amadou Touré qui finalement le battra est également un bon point dont est crédité « Soumi champion » comme l’appelle ses partisans. Pour eux, « sauf grosse surprise, notre candidat va passer, ce sera takokelen ! ». Le candidat peut également compter sur le soutien de dizaines de partis politiques, de milliers d’associations qui ont rallié la plate-forme décidée à  le mener à  Koulouba dès le premier tour. A tous ses meetings, C’’est l’index pointé en l’air qu’IBK déclenche les vivas de ses partisans. Ce geste veut dire « 1 ». Un seul tour donc, pour Ibrahim Boubacar Kéita que les sondages donnent favoris pour l’élection de dimanche prochain. Son premier atout est sa réputation. Reconnu comme un homme de principe qui ne tergiverse pas en matière d’autorité et de prise de décision, il est aujourd’hui, aux yeux de nombreux maliens, l’ « homme de la situation ». Si son intransigeance fait peur à  certains, elle est considéré comme la seule solution pour restaurer le Mali et le relever après la profonde crise qu’il a traversé. Ses partisans rappellent d’ailleurs volontiers, qu’il avait tiré depuis longtemps la sonnette d’alarme. A l’international, il est également apprécié pour son langage direct et son carnet d’adresse bien fourni. On l’a ainsi vu dans de nombreuses capitales africaines et au-delà , bien avant le début de la campagne. Mais IBK, C’’est aussi le RPM. Le Rassemblement Pour le Mali est l’un des partis les mieux implantés sur le territoire national. A ses élus et militants sont venus s’ajouter ceux de la trentaine de partis politiques et de la centaine d’associations qui battent campagne pour son candidat. Le soutien reçu des autorités traditionnelles et même religieuses peuvent peser dans la balance en faveur du «Kankéléntigui» et lui assurer la victoire à  l’issue de ce premier tour. A 68 ans, il joue sa dernière carte et jette toutes ses forces dans la bataille, arpentant depuis des mois les coins et recoins du pays, discutant avec les Maliens de l’intérieur comme ceux de l’extérieur. Ces trois candidats ont donc toutes les chances de faire la différence des le premier tour. Le jeu n’en est pas moins ouvert et les différents staffs de campagne jettent leurs dernières forces dans la bataille, à  quelques jours maintenant du jour J.

Dramane Dembélé, le nouveau visage de l’ADEMA

Figure plutôt discrète et peu loquace, Dramane Salif Dembélé n’en est pas moins un cadre de longue date de son parti. Son parcours de militant commence dans l’AEEM, l’Association des Elèves et Etudiants du Mali, dont il a été entre 1991 et 1992, membre du bureau de coordination. Puis il adhère à  l’ADEMA et gravit tous les paliers de responsabilités jusqu’au Comité Exécutif. Il occupera tour à  tour les fonctions de secrétaire général de la sous –section de Faladié, membre de la section Adema –PASJ de Ségou, chargé des Relations Extérieures, membre du Comité Exécutif de l’Adema –PASJ… Engagement, humilité et efficacité C’’est par ces trois mots que les camarades de « Dra » le décrivent. « Il est calme, il est sérieux et il sait ce qu’il a à  faire, quand il faut le faire » témoigne un militant du parti. Pratiquement inconnu du grand public jusqu’à  sa désignation le 11 avril dernier pour porter les couleurs du parti à  la présidentielle, Dramane Dembélé a une réputation de cadre compétent. La quadragénaire a en effet une riche carrière professionnelle derrière lui. Ingénieur-géologue, diplômé de l’Ecole Nationale d’Ingénieurs de Bamako (ENI) il a commencé comme géologue d’exploration dans des compagnies privées comme CMC, Barick Gold, Pangea Goldfield… Il sera ensuite chef de projet du Fonds minier oà¹, il est chargé de la mise en valeur des ressources en pierres précieuses et semi –précieuses. De 2005 à  2010, il est directeur national de la Géologie et des Mines. Poste qu’il quitte pour redevenir consultant minier. Au sein de l’ADEMA, le choix de DRA en a surpris plus d’un. « On ne s’attendait pas du tout à  lui, affirme un militant sous couvert de l’anonymat, mais après on s’est dit que C’’est la meilleure chose qui peut arriver. Il est jeune et offre une nouvelle image du parti, C’’est une bonne chose ». Le fait qu’il ne soit pas connu n’effraie pas notre homme qui pense qu’ « avec l’assise de l’ADEMA, son candidat est celui qui a, mathématiquement, le plus de votants derrière lui. « Dra saura conquérir les gens » conclut-il avec enthousiasme. Issu d’une famille modeste de Ségou, Dramane Dembélé est resté attaché aux valeurs que sont le respect des aà®nés, la solidarité et la tolérance. Il est de ceux qui « veulent changer les choses » confie un de ses collaborateurs pour qui le challenge du candidat est de faire partager sa vision novatrice au maximum des Maliennes et des Maliens. Pour ce faire il compte sur une démarche participative d’ensemble, un rassemblement de compétences pour bâtir un Mali vertueux et nouveau. Dramane Dembélé est marié et père de trois enfants. Il aime la lecture, la natation et le football

Présidentielle 2013: les jeunes et les femmes de l’ADEMA paient la caution de « Dra »

10.000.000 de Fcfa, c’est la somme réunie par les Mouvement des femmes et des Jeunes de l’ADEMA PASJ. Avec cette somme, ils ont pris en charge la caution de leur candidat à  l’élection présidentielle du 28 juillet 2013, Dramane Dembélé. Une occasion supplémentaire pour les militantes et militants du parti de la ruche de prouver leur engagement aux côtés de celui qui va porter leurs couleurs dans un mois. Dramane Dembélé est en effet le candidat de l’Alliance pour la démocratie au Mali-Parti Africain pour la Solidarité et la Justice (Adema-Pasj)pour la présidentielle du 28 juin prochain. Chaque mouvement a versé la moitié de la somme requise pour le dépot de candidature dont la date limite est ce vendredi 28 juin 2013 à  minuit. La somme a été officiellement remise par la présidente du mouvement des Femmes, Mme Konté Fatoumata Doumbia, et son homologue de la jeunesse, Lazare Tembely, au directeur de campagne du candidat Adema, Harouna Cissé. La cérémonie s’est déroulée le 26 juin 2013, au siège de campagne du candidat (à  l’ACI 2000) en présence du candidat lui-même, de plusieurs membres du bureau exécutif, des militants et sympathisants. Au nom des jeunes du parti, Lazare Tembely a jexpliqué leur geste. «Nous l’avons fait, car nous sommes conscients de notre rôle dans le parti, nous sommes conscients qu’on doit élire «Dra» à  Koulouba en juillet. La somme a été collectée sur cotisation interne dans le parti», a-t-il déclaré. Quant à  la présidente du mouvement des femmes, elle a estimé que cette cérémonie était pleine de sens et d’enseignement pour les femmes et les jeunes. «l’initiative de payer la caution du candidat est venue des jeunes. Quand ils nous ont informés, étant leurs mamans, on s’est dit qu’on ne pouvait pas rester en marge». Elle a profité de l’occasion pour remercier les militantes pour leur promptitude à  répondre à  la demande de cotisation et «leur dévouement, engagement, détermination à  élire le candidat du parti à  Koulouba». C’est un Dramane Dembélé reconnaissant qui a pris la parole pour dire merci. «Je suis un camarade mis en mission par ses pairs. Je viens d’avoir les frais de ma mission pour la mener. Avec ce geste, je viens de réaliser qu’on a un destin commun que nous devons saisir pour atteindre l’objectif qu’on s’est fixé lors de la présidentielle de juillet 2013: atteindre Koulouba » a-t-il déclaré.

Edito : quand un président en remplace un autre…

La date est symbolique pour l’actuel locataire de Koulouba, arrivé à  la magistrature suprême par un coup du sort… Alors Président de l’Assemblée nationale, et en vertu des dispositions de la Constitution du Mali qui constata la vacance du pouvoir d’ATT, le président du tout puissant parti ADEMA, fut propulsé Président par intérim quelques jours avant, l’élection manquée du 29 avril 2012. Un an plus tard, l’Adema, son parti, vient d’investir un tout jeune candidat pour porter ses couleurs à  la Présidentielle. Dioncounda Traoré symbolise-t-il alors la fin d’un cycle, la boucle de la boucle, d’une ère o๠les vieux caciques du parti de la ruche, auront régné pendant près de deux décennies aux affaires. Conscients des aspirations du peuple malien, déçus par la vieille garde politique, les barons de l’Adema, n’ont pour autant pas rendu les armes. La bataille fut rude et 19 candidats se déclarèrent parmi lesquels de vieux loups, sortis du bois, après des mois de retraite. Inutile de citer des noms, et à  vouloir trouver la perle rare, l’Adema se choisit un jeune candidat, de 46 ans, pour rester dans la course. l’homme en question, militant de la première heure, ex élève du professeur Traoré et qui aura beaucoup donné au parti, crée momentanément la surprise. D’un autre côté, il lui aussi reproché une gestion douteuse, émaillée d’irrégularités de la direction de la Géologie et des mines o๠il officia quelques années. Du reste, beaucoup le considèrent comme faisant partie de l’ancien système, et incapable d’apporter le changement nécessaire. Du reste, sa nomination irrite certains cadres de la ruche qui bourdonne. Un militant Adema appelle même à  lancer une pétition contre ce choix jugé immature. De son côté, Dioncounda Traoré, doit désormais compter les jours qui lui restent, tant l’échéance approche et tant la communication autour de ces élections s’intensifie en même temps que les allers et venues des diplomates français, ou encore les tournées de candidats qui débutent déjà . Si bien des formations, affichent des candidats jeunes, motivés, désireux d’apporter le changement tant voulu au Mali, et si d’autres de la vieille garde défendront leur précarré becs ongles, l’âge fera t-il la différence et Dramane Dembélé a-t-il de réelles de chance de conduire les destinées du Mali à  l’issue de la présidentielle de Juillet 2013. Ou ce choix n’est-il qu’une manœuvre politicienne pour semer la zizanie dans la ruche ? Sinon, on voudra bien croire, qu’aux âmes bien nées, la valeur n’attend point le nombre des années…

Alassane Ouattara réaffirme la solidarité de la CEDEAO à l’égard du Mali

Le chef de l’Etat ivoirien et président en exercice de la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO, Alassane Ouattara, a réaffirmé, samedi, à  Abidjan (Côte d’Ivoire), ‘’la solidarité totale de la Communauté avec l’Etat et le peuples maliens, confrontés depuis quelque temps à  une occupation terroriste d’une partie de leur pays et à  une menace de partition du territoire malien », selon un communiqué reçu samedi à  l’APS. Le président ivoirien l’a dit dans son allocution à  l’ouverture d’une session extraordinaire de la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO. ‘’Le président ivoirien a salué tout particulièrement la présence à  la rencontre de son homologue du Tchad, M. Idriss Déby Itno, dont le pays, bien que non membre de la CEDEAO, a décidé de s’impliquer militairement au Mali par l’envoi de 2.000 hommes, et du ministre des Affaires étrangères français, M. Laurent Fabius, dont les troupes mènent actuellement l’offensive antiterroriste aux côtés de l’armée malienne », souligne le communiqué. ‘’Au moment o๠notre sous-région fait face à  son plus grand péril sécuritaire et humain, je salue la détermination de la communauté internationale, en particulier l’engagement et le soutien de la France, qui a empêché la conquête d’un Etat, de son territoire, de son peuple, de ses institutions et de sa souveraineté par un véritable consortium terroriste », a déclaré le président Ouattara. Le communiqué ajoute qu’il ‘’a ensuite insisté sur la nécessité d’accélérer le rétablissement de l’intégrité territoriale du Mali, saluant, dans cet esprit, le déploiement des forces armées de plusieurs Etats membres de la CEDEAO en dépit des contraintes logistiques, comme le Nigéria, le Bénin, le Burkina Faso, le Sénégal, la Sierra Leone, le Niger et le Togo ». ‘ »Il a confondu dans les mêmes hommages les Etats-Unis et le Canada qui ont décidé de s’engager auprès de la France en vue de renforcer le dispositif en place. » ‘’+Il nous faut, a encore dit le président Ouattara, accélérer le rétablissement de l’intégrité territoriale du Mali avec l’appui logistique de nos partenaires et assumer notre responsabilité en toute légitimité sous le chapitre VII de la Charte des Nations unies+, dont le Conseil de sécurité a adopté, en décembre 2012, la résolution 2085 autorisant le déploiement d’une Mission internationale de soutien au Mali (MISMA) ». ‘’Ce soutien massif et inconditionnel exprimé aujourd’hui autour du déploiement rapide de la MISMA constitue +un encouragement supplémentaire pour la démarche que la région a toujours défendue dans le règlement de la crise sécuritaire au Nord Mali », a estimé pour sa part le président de la Commission de la CEDEAO, M. Kadré Désiré Ouédraogo. Dans son allocution à  l’ouverture de cette session d’une journée, tenue en présence d’une vingtaine de pays et institutions invités spécialement, M. Ouédraogo a martelé que l’heure était venue pour la concrétisation de la démarche visant à  empêcher qu’un sanctuaire de terroristes soit établi dans le Nord malien. C’’est dans le même esprit que s’est exprimé le ministre français des Affaires étrangères, M. Laurent Fabius, en soulignant que Bamako était sous la menace de l’offensive des terroristes venus du nord du Mali et qu’après une demande d’aide du président malien ‘’face à  cette urgence extrême », le France a décidé de déployer des éléments de ses forces. ‘’Il fallait stopper cette agression terroriste qui menaçait l’existence même du Mali en tant qu’Etat, avant de menacer probablement celle de ses voisins, car (…) le terrorisme n’a pas de frontière. Il fallait donc éviter, pour le Mali et pour la sous-région, un avenir fait de violence, d’intolérance et de terreur », a expliqué M. Laurent Fabius. Outre les chefs des Etats membres de la CEDEAO, le sommet extraordinaire d’Abidjan s’est ouvert en présence de l’ex-président burundais Pierre Buyoya, haut représentant de l’Union africaine pour le Mali et le Sahel, ainsi que du représentant du secrétaire général des Nations unies pour l’Afrique de l’Ouest, M. Saà¯d Djinnit. On notait aussi la présence des représentants des invités spéciaux suivants : Etats-Unis, Allemagne, France, Royaume-Uni, Belgique, Egypte, Afrique du Sud, Algérie, Tchad, Libye, Mauritanie, Tunisie, Maroc, Espagne, Italie, Burundi, Nation unies, Commission de l’Union africaine, Union européenne. Par APS

Aminata Dramane Traoré : «La guerre n’est pas la solution»

Slate Afrique – Comment jugez-vous l’évolution actuelle de la situation de votre pays ? Aminata Dramane Traoré – D’une extrême gravité, mais pas désespérée. Il y a d’une part la désinformation qui ne contribue en rien à  la paix, et d’autre part l’attitude de certains dirigeants africains qui semblent avoir fait le choix de la guerre dans notre pays depuis le début de cette crise dite malienne. La désinformation consiste à  occulter l’échec lamentable du modèle économique mis en œuvre et celui du système politique qui tient lieu de démocratie. Le faux diagnostic qui en découle pousse la communauté internationale à  prendre des décisions que je juge à  la fois erronées et injustes. Cette crise, on ne le dira jamais assez, est d’abord l’une des conséquences dramatiques de l’intervention de l’OTAN en Libye. Je comprends mes concitoyens qui, traumatisés par la violence de l’invasion et de l’occupation des deux tiers de notre territoire et désemparés par la défaite de notre armée face au Mouvement National de Libération de l’Azawad (MNLA) et ses alliés islamistes , croient que l’intervention de forces militaires extérieures est une solution rapide, efficace et radicale. Rien n’est moins certain. Il suffit de regarder du côté de l’Afghanistan, de l’Irak, de la Côte d’Ivoire et de la Libye pour se rendre compte que la guerre n’est pas la solution. Des morts, des viols, des blessés, des déplacés, des réfugiés, des écosystèmes saccagés et la destruction d’infrastructures, souvent acquises au prix du lourd fardeau de la dette, sont autant de conséquences que personne ne doit banaliser et à  plus forte raison ignorer. Slate Afrique – On vous comprend. Mais concrètement, le Nord étant occupé, comment faites vous pour le récupérer sans intervention militaire de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) et de l’Occident? A.D.T – Ce n’est pas moi qui vais dire qu’il ne faut rien faire pour arrêter le calvaire de mes frères et sœurs du Nord de notre pays, quand je pense, en plus des massacres perpétrés contre des soldats désarmés à  Aguelhok, aux viols, aux tueries et aux pillages, dont ceux des hôpitaux et des pharmacies. Ce traitement est infligé à  des populations innocentes qui étaient déjà  éprouvées par la faim, le manque d’eau et autres pénuries. Par ailleurs, un pays, en plus d’être une histoire, une identité est aussi la représentation que l’on s’en fait. Nous avons du mal à  nous imaginer, nous Maliennes et Maliens, notre pays amputé des régions de Tombouctou, de Gao et Kidal. l’envoi de troupes de la Cédéao dans ce contexte est-il pour autant souhaitable? Absolument pas. Les combats, s’ils ont lieu, ne se dérouleront pas le désert mais dans des villes et des villages. Pour libérer le septentrion malien, nous devons commencer par nous demander ce qui nous arrive exactement. Pourquoi? Comment? Et maintenant? Nous ne parvenons pas à  en parler entre nous avec la sérénité nécessaire en raison de malentendus qui tiennent également à  l’ignorance de certains desseins. Pour ce qui est des causes internes, nous sommes quasi unanimes à  reconnaà®tre notre manque de vision, nos incohérences, nos contradictions, la corruption et l’impunité. Les causes externes, par contre, sont soigneusement occultées alors qu’elles sont souvent plus déterminantes. La classe dirigeante excelle souvent dans l’art de l’autosatisfaction, l’autoglorification et la séduction des argentiers. Si nous étions plus perspicaces et plus ouverts à  l’autocritique et au débat contradictoire, nous serions plus nombreux à  comprendre que la guerre qui est envisagée par la Cédéao dans notre pays n’est pas que celle de la restauration de l’intégrité territoriale. Elle est aussi une nouvelle étape de la guerre mondiale contre le terrorisme visant à  traquer Al Qaida au Maghreb Islamique (Aqmi), Ansar Dine et autres groupes islamistes sur notre territoire. Nous n’aurions rien eu à  redire s’il ne s’agissait pas de l’externalisation de la politique sécuritaire des puissances occidentales qui sont dans une logique de sous-traitance de la violence armée à  laquelle adhèrent certains dirigeants africains. Ces derniers, dans le cas du Mali, semblent même prendre les devants, en sollicitant la France, le Conseil de Sécurité. La double peine ainsi infligée à  notre pays, sous prétexte qu’il a failli sur différents plans dont la protection de ses frontières et de ses acquis démocratiques, consiste à  en faire un terrain de chasse contre l’islamisme -dont il serait subitement devenu le foyer-, et à  réinstaurer, coûte que coûte, un ordre constitutionnel dit normal, alors que celui-ci n’avait rien de vertueux. Si vous le permettez, je reviendrai plus loin sur ma proposition de sortie de crise. Slate Afrique- Faut-il croire, à  partir de cette analyse, que la prise en main du dossier par l’UA qui, à  son tour a saisi le Conseil de Sécurité, va dans le bon sens ? A.D.T – Le déni de démocratie est malheureusement le même au niveau de toutes ces instances, parce que leur prémisse de départ, qui consiste à  décréter qu’il y a démocratie dès lors qu’il y a élection, est erronée. Le processus de prise de décision dans la gestion de cette crise reproduit l’exclusion dont les Maliens et les Maliennes ont souffert ces vingt dernières années en dépit de la rhétorique sur la décentralisation et la participation populaire. Pour l’Etat néolibéral, nous ne comptions pas, en tant que peuple. Et voici que nous ne comptons plus, en tant que pays. En plus de l’occupation du Nord, nous sommes sous tutelle pour ce qui est des questions institutionnelles et politiques. La logique dominante veut qu’à  partir du moment o๠il n’y a pas de dirigeants légitimés par des élections, même quand les élus, qui ont gouverné, ont échoué, il n’y ait plus rien d’autre à  faire que d’organiser des élections dans les plus meilleurs délais de manière à  remettre les mêmes en selle. C’’est à  ce jeu dangereux que joue la Cédéao en accordant plus d’importance à  la légitimité de façade qu’à  l’intégrité territoriale et aux réponses concrètes et rapides que les Maliens et les Maliennes attendent, depuis trop longtemps, aux questions de vie ou de mort qu’ils se posent. Si l’embargo total que la Cédéao voulait nous imposer a été écarté, le pays n’en est pas moins confronté à  une sorte de paralysie, due aux sanctions injustes des bailleurs de fonds, qui entravent la bonne marche de l’économie nationale pour prouver leur thèse selon laquelle sans démocratie électoraliste il n’y a pas d’économie viable. Slate Afrique – Considérez-vous que la France ait une part de responsabilité dans cette situation? Cela transparaà®t dans certaines de vos déclarations. A.D.T – Bien avant l’invasion et l’occupation des trois régions du Nord o๠le tourisme constitue l’une des rares sources de revenu des populations, la France, et dans son sillage, d’autres pays occidentaux ont fait du Mali un pays à  risques, interdit à  leurs touristes. Ni le Maroc ni l’Egypte qui ont enregistré des attentats terroristes sanglants n’ont eu droit au même traitement. La non signature de l’Accord de réadmission des migrants par l’ancien Président malien Amadou Toumani Touré et son soi-disant manque d’efficacité dans la lutte contre Aqmi, ont certainement déçu l’ancien président français, Nicolas Sarkozy. Le Président François Hollande vient de signifier à  son homologue nigérien, Mahamadou Issoufou, que C’’est à  l’Afrique de résoudre ses problèmes et, que la France ne s’impliquera dans une intervention militaire au Mali que lorsque le Conseil de Sécurité des Nations Unies en aura pris la décision à  travers une résolution. Selon le président français, si l’intervention est décidée, C’’est aux Africains de la mener. C’’est un pas considérable par rapport à  l’interventionnisme décomplexé de son prédécesseur. Mais le mal est déjà  fait. Le préjudice, qui est moral et politique, consiste à  imposer aux victimes de la guerre de convoitise du pétrole libyen, de se protéger eux-mêmes contre l’agression des troupes lourdement armées, qui s’acheminaient vers le Mali. Les Occidentaux avaient les moyens technologiques et militaires de les arrêter. Les Maliens et les Maliennes ainsi que l’opinion publique internationale doivent savoir que si la France et les à‰tats-Unis n’avaient pas transformé la résolution 1973 du Conseil de Sécurité de «No Fly Zone» en mandat de renverser le régime de Mouammar Kadhafi, les rebelles et les islamistes, qui occupent le Nord du Mali, n’auraient pas pu disposer de l’arsenal qui fait leur force sur le terrain. Cette responsabilité des pays de l’OTAN, qui est considérable, n’est presque jamais évoquée. l’ancien Président de l’Afrique du Sud, Thabo Mbéki est le seul à  l’avoir fait. Il rappelle que Nicolas Sarkozy, Barack Obama et David Cameron ont foulé au pied le mandat du Conseil de Sécurité et trahi leurs obligations en termes de droit international en décidant de l’avenir de la Libye. Ils ont royalement ignoré la proposition de médiation de l’Union africaine et de résolution pacifique du conflit. C’’est à  ce niveau aussi que l’on mesure l’incohérence de l’organisation panafricaine. Car ce sont les mêmes Chefs d’à‰tats qui ne voulaient pas de l’intervention militaire en Libye qui en admettent le principe pour le Mali. Slate Afrique – Votre nouvel essai intitulé «l’Afrique mutilée» qui traite à  la fois de la question du développement et de la condition des femmes a t-il un lien avec cette crise? A.D.T – Absolument. Parce que C’’est au niveau des femmes que l’on prend la véritable mesure de l’échec du modèle dominant tant en matière de développement que de démocratisation, en Afrique. Bien avant la mutinerie qui s’est soldée le 22 Mars 2012 par un coup d’Etat, ce sont les épouses et les mères des militaires envoyés au Nord du pays pour se battre, sans les moyens nécessaires, qui ont manifesté leur colère et alerté l’opinion nationale et internationale. Le drame est que d’une manière générale les femmes ne sont impliquées ni dans l’analyse des causes profondes et structurelles des crises ni dans la recherche des solutions. Croyez-moi ou non, ma prise de parole, en tant que femme, dérange ceux-là  mêmes qui, à  l’intérieur de mon pays comme à  l’extérieur, ne jurent que par la promotion et la participation politique des femmes. Ce n’est d’ailleurs pas tant parce que je suis une femme que parce que les questions macroéconomiques, géopolitiques et stratégiques, que J’aborde, sont exclues du débat politique ou constituent, quand elles sont soulevées, un domaine réservé aux hommes. C’’est donc un crime de lèse majesté que nous commettons, Nathalie M’dela et moi, en traitant de l’excision économique dans «l’Afrique mutilée.» Le parallèle entre le corps de la femme et l’Afrique, immensément riche en ressources dont l’économie mondiale a cruellement besoin mais, humiliée et pillée, est saisissant de notre point de vue. J’invite mes sœurs africaines à  ne plus se laisser instrumentaliser au nom d’un modèle de développement extraverti qui enrichit les riches et d’un processus de démocratisation qui n’est que mascarade. Ce qui est considéré comme notre «non intégration» dans le développement est à  bien des égards une chance à  l’heure o๠le modèle économique dominant est en panne et que tout est à  réinventer. Les valeurs non marchandes et non monétaires qui font notre force contribueront, J’en suis persuadée, à  reconstruire l’Afrique sur des bases économiques, sociales et environnementales plus saines. s’agissant de la parution de cet essai dans le contexte actuel, ce n’est qu’une pure coà¯ncidence. Il résulte de longs mois de travail. Slate Afrique – Vous insistez lourdement dans cet essai sur la responsabilité de l’Occident et du modèle capitaliste. Sont-ils les responsables des drames africains? Les Africains n’ont-ils pas une part de responsabilité? A.D.T – Cette question qui m’est souvent posée, ne devrait plus être d’actualité. J’inscris tout simplement mon discours sur le registre du local et du global, ici et ailleurs, l’Afrique et le monde. Cette revendication du global pour mieux le questionner indispose les Maliens et les Africains qui veulent mordre la mondialisation à  pleines dents. Je suis d’autant plus à  l’aise aujourd’hui que les conséquences catastrophiques du système capitaliste que je dénonçais déjà  dans mon premier essai «l’à‰tau o๠l’Afrique dans un monde sans frontière» -paru en 1999- sont vérifiables, non seulement dans nos pays traités de Républiques bananières mais aussi dans les démocraties occidentales dites avancées dont les peuples ne sont, visiblement pas plus heureux que nous, de leur sort. Je ne suis donc pas dans une démarche de victimisation et d’accusation de l’Occident. Le modèle dont celui-ci réclame le leadership et qu’il nous impose, est tout simplement un désastre au Mali comme en Grèce, en Espagne au Portugal ou ailleurs. Les Africains n’ont-ils pas une part de responsabilité me demandez-vous? Oui. Mais ce n’est pas faute d’avoir essayé d’être de bons élèves. C’’est parce que la logique du profit et de l’accumulation sans limites, fondement du système, finit tôt ou tard dans l’impasse. Dans les pays occidentaux en crise, plus particulièrement en Grèce, les tenants du capitalisme mortifère se dédouanent et prétendent que le système est vertueux mais les Grecs, les seuls responsables de leurs malheurs. Les Africains, notamment les dirigeants, ont bien entendu leur part de responsabilité dans la nature particulièrement grave de la situation de notre continent. Ils manquent souvent de clairvoyance, de vigilance et surtout de solidarité avec leurs peuples. Rares sont ceux qui parmi eux admettent que nous nous trompons de modèle de développement comme de démocratie au risque d’exposer leurs concitoyens à  davantage de souffrance. Ils ont la naà¯veté de croire que la crise du système, qui aujourd’hui donne du fil à  retordre à  leurs maà®tres à  penser occidentaux, ne nous concerne pas ou fort peu et que bientôt nous émergerons à  notre tour à  notre tour à  l’instar de la Chine, de l’Inde ou du Brésil. Propos recueillis par Pierre Cherruau, Christian Eboulé et Abdel Pitroipa

Aminata Dramane Traoré :  » Le Mali n’a pas de leçon de démocratie à recevoir de la CEDEAO ! »

Une semaine après le coup d’Etat perpétré par le capitaine Amadou Haya Sanogo, les commentaires vont bon train. Alors qu’aujourd’hui une forte délégation de la CEDEAO était attendue à  Bamako pour une sortie de crise, les soutiens se multiplient en faveur du Comité national de redressement de la démocratie et de l’Etat (CNRDRE). C’’est le cas de la présidente du Forum pour un autre Mali, Aminata Dramane Traoré. En conférence de presse ce jeudi matin avec le Forum national de la société civile, l’altermondialiste s’est désolidarisée de l’acte de condamnation adopté par les autres acteurs. D’entrée de jeu, elle précise qu’elle se réjouit de ce coup de force, qui témoigne non seulement de l’échec de la classe politique malienne, de la société civile, mais également de la presse de façon générale. «Â Nous avions depuis le mois d’août alerté l’opinion sur le danger qui couvait. Nous n’avons pas été entendu, lorsque nous avons dénoncé les tares du processus électoral devant aboutir à  l’élection du 29 avril, l’inexistence de l’école, la faillite du système de gouvernance à  tous les niveaux, etc. » a déclaré Aminata Dramane Traoré. Qui rappelle que le processus de démocratisation dans notre pays tant venté, n’avait en fait rien de vertueux. «Â Les paysans, les éleveurs, les élèves et étudiants, les parents d’élèves, etc. tous le savaient que le pays était bloqué. Et je déplore qu’une certaine communauté internationale, dont la CEDEAO ne l’ait pas su », argue-t-elle. Pour la militante altermondialiste, le Mali est aujourd’hui victime des conséquences de la guerre en Libye. «Â Si Sarkozy n’avait pas joué les chefs de guerre dans ce pays, avec tout l’acharnement qu’on connait, le Mali ne serait pas là Â », regrette-t-elle. «Â ATT était déjà  tombé » Au moment o๠elle était face à  la presse, une délégation de chefs d’Etats de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) était attendue à  Bamako. Interrogé sur ces attentes, la militante altermondialiste est formelle. Pour elle, cette organisation n’est autre qu’un allié subalterne du capitalisme et de la communauté internationale, au service de l’impérialisme. «Â Chacun de ces chefs d’Etats a des comptes à  rendre à  son peuple. Car ils savent comment ils sont élus, et comment ils gouvernent leurs pays en suivant à  la lettre les signes venues d’ailleurs », a lancé Aminata Dramane Traoré. Pour qui, le Mali a une occasion rêvée de prendre son destin main. «Â Il vaut vieux que les chèvres s’entredéchirent que l’hyène vienne les séparer », rappelle-t-elle l’adage. Avec le style qu’on lui connait, l’ancienne ministre de la culture a eu des mots très durs contre le président français. Selon elle, ATT était déjà  tombé bien avant le 22 mars, et humilié par Nicolas Sarkozy depuis son refus de signer les Accords sur l’immigration, et de faire le jeu de la France dans la lutte contre Al-Qaà¯da au Maghreb islamique. «Â Il y avait déjà  un vide dans la gouvernance du pays. Et C’’est ce vide que nous devons combler avec ces jeunes militaires qui ont répondu à  l’appel du peuple. Nous devons éviter le scénario ivoirien. Car nous n’avons de leçon à  recevoir de qui que ce soit », a déclaré Aminata Dramane Traoré.