Dominique Kouacou :  » La problématique du retour des réfugiés est réelle »

Dominique Koffy Kouacou, chef de mission de Danish Refugee Council (conseil danois pour les réfugiés) DRC est interrogé par Diénéba Dème. Journaldumali.com : Présentez-nous brièvement le Danish Refugee Council Dominique Koffy Kouacou : Le conseil danois pour les réfugiés est présent dans 35 pays du monde. Au niveau de l’activité international, nous avons pour mandat, la protection et la promotion de solutions durables aux problèmes des réfugiés et des déplacés sur la base des principes humanitaires et les droits humains. Cela consiste à  apporter aux déplacés, aux réfugiés ou tout autre groupe concerné, vivant dans des situations de guerre ou de conflit, une assistance en fonction de leurs droits. Cette aide humanitaire consiste aussi à  la réhabilitation de tous les moyens d’existence, à  les soutenir et à  contribuer à  la promotion d’une solution durable. l’autre axe est de contribuer au renforcement des capacités et la coopération entre les autorités locales et nationales ainsi que toutes les organisations compétentes en la matière. Ce travail vise à  renforcer la sensibilisation et la promotion de tout ce qui est solution durable toujours en accord avec la politique du gouvernement. Quelles sont les activités qu’a mené DRC au Mali depuis son arrivée ? Depuis la crise malienne, DRC a fait d’abord une mission exploratoire en septembre 2012. Notre organisation a commencé ses opérations au Mali et au Burkina Faso en janvier 2013. Au Burkina, nous travaillons dans la région du sahel et au Mali, nous travaillons à  Mopti, de Douentza et de Gao, C’’est-à -dire que nous couvrons toute la zone du Sino malien et du Gourma. Nous avons une approche transfrontalière entre le Mali et le Burkina. Cela nous facilite notre action de protection, plus précisément de la protection monitoring, tout en sachant les problématiques et les difficultés que rencontrent les populations déplacées suite aux conflits. Nous apportons une assistance ciblée et adaptée à  leurs besoins. Il faut préciser que DRC est présent en Afrique de l’ouest depuis 1998. Nous avons commencé notre présence au niveau du Libéria, ensuite nous avons ouvert un bureau en Guinée, à  Nzérékoré (Basse Guinée). Depuis 2006, nous avons opté pour une approche régionale sur trois pays : Libéria, Côte d’Ivoire et Guinée Conakry, le bureau régional se situe en Côte d’Ivoire. Qu’avez-vous prévu pour aider les déplacés et réfugiés qui veulent retourner au Nord ? La problématique du retour est réelle. Nous assistons à  des retours spontanés pour le moment. Samedi dernier (5 octobre 2013 ndlr), l’équipe DRC a apporté assistance à  près de 150 ménages retournés de camps de réfugiés du Burkina Faso. Souvent ce sont des cas de « go and see », ils viennent voir dans quel état sont leurs maisons, leurs familles et les biens qu’ils ont laissés ici, avant de prendre une décision définitive. Suite à  la situation actuelle, nous observons de plus en plus de retournés, mais C’’est difficile de prendre une position. La politique de DRC est d’assister aux personnes retournées de façon spontanée. Quand on se rend compte que C’’est des besoins en nourriture ou en santé qui priment, nous prenons en charge ces cas. Par exemple, nous faisons des références vers les structures adaptées. Par rapport aux dernières personnes qui viennent d’arriver, nous avons distribué de l’eau et des vivres. Nous avons aussi fait un plaidoyer pour les autres besoins dont les abris. Que fait le conseil danois pour les réfugiés au long terme pour le Mali ? C’’est vrai que nous faisons une réponse d’urgence mais aussi, selon notre politique, nous nous inscrivons dans tout ce qui est solution durable. C’’est pour cela que nous avons des activités dans ce sens. Par exemple, nous avons inscrit à  Gao plus de 500 jeunes pour le programme «cash for work». Nous faisons la sélection de ces jeunes à  travers des critères de vulnérabilité, bien-sûr, pour leur permettre de trouver de l’emploi, mais nous faisons attention d’inclure toute la population ; non seulement ceux qui sont restés mais aussi ceux qui reviennent. Notre critère de ciblage prend en compte tout le monde, ce qui fait que systématiquement s’il y a des gens qui reviennent et qu’ils sont dans la communauté, ils bénéficient de notre assistance. A Ntilit, nous avons fait une assistance à  plus de 50 ménages dans la zone y compris des enfants. Partant de là , on essaie de cibler les personnes très vulnérables, et on lance des activités génératrices de revenus pour qu’eux-mêmes soient autonomes et prennent en charge leurs familles. Cela pour leur permettre de ne pas vivre uniquement de l’assistance humanitaire.