Les combats au Mali retardent le redéploiement français

Le Monde- Plusieurs dizaines de personnes ont été tuées dans les affrontements meurtriers qui ont opposé samedi l’armée et des groupes armés lors de la visite du premier ministre Moussa Mara à  Kidal, fief de rebelles touareg. Le basculement du dispositif « Serval » au Mali vers le déploiement de 3 000 soldats dans la « bande sahélo-saharienne », qui devait démarrer ces prochains jours, « doit être décalé de quelques semaines », indique l’entourage de Jean-Yves Le Drian. Un voyage du ministre de la défense au Mali et au Tchad prévu le week-end prochain pour lancer ce redéploiement a été annulé, a ajouté la même source. La région de Kidal, dans l’extrême nord-est du Mali, a été samedi le théâtre de combats meurtriers et d’une prise d’otages de fonctionnaires par des groupes rebelles touareg faisant craindre un retour de la guerre au Mali et font ressurgir le spectre d’une partition du territoire. Plusieurs dizaines de personnes ont été tuées dans les affrontements meurtriers qui ont opposé samedi l’armée et des groupes armés lors de la visite du premier ministre Moussa Mara à  Kidal, fief de rebelles touareg. Il s’agit des heurts les plus violents depuis le lancement de l’opération française « Serval » au Mali en janvier 2013 contre les groupes islamistes armés, dont Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI), qui ont occupé pendant neuf mois en 2012 le nord du pays.

Un huitième soldat français tué au Mali

Un sous-officier français a été tué en opération dans le nord du Mali dans la nuit, indique l’Elysée, jeudi 8 mai. La mort de ce sous-officier du 2e régiment étranger de parachutistes de Calvi porte à  huit le nombre de pertes françaises au Mali depuis le début des opérations. « Le chef de l’Etat exprime son grand respect pour le sacrifice de ce légionnaire français », peut-on lire dans un communiqué de l’Elysée. Il exprime sa « totale confiance » aux forces françaises engagées dans la lutte « contre les groupes armés terroristes ». Le véhicule du soldat tué a percuté un « engin explosif improvisé » placé par un groupe djihadiste, a précisé sur BFM-TV et RMC le ministre de la défense, Jean-Yves Le Drian. La situation s’est stabilisée dans le sud du Mali mais des groupes islamistes sont toujours actifs dans le Nord, a-t-il expliqué. « Il est mort pour la liberté du Mali, la sécurité du Mali, mais aussi pour la liberté, la sécurité de l’Europe et de la France », a-t-il dit. « FIN DE LA PHASE DE GUERRE FRONTALE » Jean-Yves Le Drian a indiqué que l’opération Serval au Mali était « en train de se terminer dans sa phase de guerre frontale contre les groupes djihadistes ». « Nous sommes en train de nous réorganiser pour avoir une conception régionale du contre-terrorisme », a expliqué le ministre, précisant que 1 000 soldats français allaient être concentrés près de Gao et 3 000 autres sur la « bande sahélo-saharienne ». La France est intervenue militairement en janvier 2013 aux côtés des forces maliennes pour déloger les combattants islamistes qui contrôlaient alors les deux tiers du pays et menaçaient la capitale, Bamako.

Le Drian au Mali : « Traquer les terroristes jusqu’en Libye »

«Â A pareil moment l’an dernier, je fêtais la Saint-Sylvestre avec nos forces engagées à  Kaboul. Cette année je suis au Mali et vous savez pourquoi ? Le Mali revient de loin ». C’est ainsi que Jean Yves Le Drian, a introduit ses propos face aux 1500 soldats français positionnés à  Gao. Après un exposé de la situation par le commandement opérationnel, les ministres Soumeylou Boubéye Maiga et Jean Yves Le Drian se sont séparés. Le premier pour échanger avec les FAMA, forces armées maliennes, en compagnie du Général Didier Dakouo, Chef d’Etat Major Général Adjoint, le colonel Abdoulaye Coulibaly, Souleymane Bamba, Baby et Ba. Jean Yves Le Drian ira de son côté deviser avec ses compatriotes. Foie gras, vin, toast, «Â tout ce qui peut réjouir lorsqu’on est loin de la famille » dixit le ministre français de l’agro-industrie, était au rendez-vous. Le ministre malien de la défense Le patron de la défense au Mali, Soumeylou Boubèye Maiga, a été clair face aux forces Serval «Â vous connaissez les conditions de vie de vos camarades maliens, alors il nous faut être là  et la France sera aux côtés du Mali le temps qu’il faudra. Le Mali a besoin de reconstruire son armée pour faire face aux groupes terroristes encore actifs et menaçants. Vous devez collaborer avec la Minusma et les FAMA d’autant que nous rentrons dans la phase du contre-terrorisme. Elle exige une stratégie sous régionale qui nous mènera jusqu’au sud de la Libye. Vous avez choisi le métier des armes, un métier pas comme les autres et C’’est pourquoi je salue la mémoire de vos neufs camarades tombés sur le champ de l’honneur en 2013 en Afrique ». Le Drian en compagnie des forces Serval Face à  des troupes presque arrivées en fin de mission puisque devant être relevées en février prochain, le ministre a salué le professionnalisme et le courage des soldats français. Il a rappelé que sans ces soldats « Gao, tombé dans l’escarcelle des djihadistes qui torturaient, violaient, châtiaient, coupaient des bras, n’allait plus exister et le Mali avec ». Cette satisfaction de l’hôte du jour est renforcée par la libération au Cameroun du Père Georges Van Den BOESCH ; une libération qui résulte de la stratégie de détermination et de discrétion mise en place pour la libération des otages. La situation en Centrafrique o๠règnent un vide et un désordre sécuritaires a brièvement été abordée. Le ministre estime qu’il pourrait aborder le sujet avec le Président Déby une fois à  N’Djamena. Retour à  la normale Revenant sur le cas du Mali, Jean Yves Le Drian salue le retour à  la normale avec l’élection d’un Président, d’un parlement et de nouvelles institutions. Il a souligné l’excellent travail de Soumeylou Boubèye Maiga, qui a remis de l’ordre dans l’armée malienne redonnant du coup confiance à  cette armée et aux populations. Bientôt a-t-il dit : « et précisément le 20 janvier prochain, la France et le Mali signeront un nouvel accord de défense, C’’est vous dire que l’armée malienne pourra gérer la sécurisation de l’intégrité territoriale et la stabilisation du pays, deux préoccupations qui exigent une solution sous régionale d’o๠mes déplacements à  Niamey et à  N’Ndjamena ». Organisée par le discret mais combien efficace Ambassadeur de France au Mali, la visite s’est terminée par des chansons de la troupe qui avait besoin de ce noà«l rehaussé pour sentir le soutien de la mère patrie ».

Arrivée de Le Drian à Gao

En provenance de Bamako, Jean-Yves Le Drian a atterri à  Gao, plus grande ville du nord du Mali, à  bord d’un avion militaire de type A400 M, qui effectuait sa première mission opérationnelle sur un théâtre d’opération extérieur. Outre des journalistes accompagnant Jean-Yves Le Drian, l’avion transportait du fret destiné aux militaires français de l’opération Serval, présents au Mali depuis presqu’un an. A Gao, le ministre français doit rencontrer ces hommes de l’opération Serval, ainsi que des soldats africains de la mission de l’ONU au Mali, la Minusma. Il retournera dans l’après-midi à  Bamako pour y rencontrer le président malien Ibrahim Boubacar Keà¯ta avant de passer le réveillon du nouvel an avec des militaires français. Cette visite intervient à  quelques jours du premier anniversaire, le 11 janvier, de l’intervention de l’armée française pour chasser les islamistes armés qui contrôlaient le nord du Mali depuis neuf mois et menaçaient de descendre vers le Sud et Bamako. Ces groupes liés à  Al-Qaà¯da restent encore actifs dans cette région o๠ils ont récemment commis plusieurs attentats meurtriers. 2.500 soldats français sont toujours présents au Mali, soit deux fois moins qu’au plus fort de la crise. Au printemps 2014, le contingent français ne devrait plus compter qu’un millier d’hommes. Le redéploiement du dispositif militaire français dans les pays du Sahel et la situation en Centrafrique sont au coeur de cette visite. Après Bamako, Jean-Yves Le Drian se rendra mercredi à  Niamey et jeudi à  N’Djamena.

Le Drian et le Mali : à l’heure du bilan

Le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, entame dès ce lundi une visite de trois jours au Mali, au Niger et au Tchad. Le redéploiement du dispositif militaire français au Sahel et la situation en Centrafrique seront au centre des discussions. Pour la première fois depuis des années, le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, ne réveillonnera pas avec les militaires déployés en Afghanistan, mais avec les troupes présentes en Afrique. C’est au Mali que le ministre entame, lundi 30 décembre, une visite de trois jours qui le mènera également au Niger et au Tchad. Le redéploiement du dispositif militaire français au Sahel et la situation en Centrafrique seront les principaux sujets de discussion. Le ministre s’entretiendra, mardi, avec le président Ibrahim Boubacar Keita, à  quelques jours du premier anniversaire de l’opération Serval, lancée le 11 janvier 2013 pour chasser les islamistes armés qui contrôlaient le nord du pays. Fin décembre, 2 500 soldats français seront encore présents dans le pays, soit deux fois moins qu’au plus fort de la crise. Au printemps 2014, le contingent français ne devrait plus compter qu’un millier d’hommes. 650 soldats français poursuivront à  terme leurs opérations contre le « terrorisme » au Mali, o๠les groupes islamistes conservent une forte capacité de nuisance. Les 350 autres se répartiront entre la mission européenne de formation de l’armée malienne (EUTM Mali) et la participation française à  l’état-major de la Minusma, la force des Nations Unies au Mali. La France qui dispose d’environ 5 000 hommes stationnés en permanence en Afrique, de Dakar (350) à  Djibouti (2000), en passant par Libreville (950), N’Djamena (950) ou encore Abidjan (450), entend « réarticuler » de façon « très progressive » son dispositif dans la région afin de l’adapter aux nouvelles menaces, souligne-t-on à  la Défense. Financement des opérations En 2013, 630 millions d’euros pour les opérations extérieures étaient prévus dans le budget initial, promulgué quelques jours avant le déclenchement de l’opération Serval au Mali, dont la Cour des comptes a récemment évalué le coût à  647 millions d’euros. La consommation réelle de crédits s’est finalement élevée à  environ 1,2 milliards d’euros, selon Gilles Carrez.

Fabius et Le Drian décorés par le Mali

Les ministres français des Affaires étrangères et de la Défense, ainsi que des officiers de l’armée française, ont été décorés samedi 13 juillet de l’Ordre national du Mali, au cours d’une cérémonie à  Paris. Le chef de la diplomatie française Laurent Fabius a reçu la Croix de Grand Officier de l’Ordre national du Mali, des mains de son homologue malien, Tiéman Coulibaly. « Laurent Fabius, le peuple malien a retenu le rôle combien important qui a été le votre dans la crise profonde qui a secoué le Mali », a souligné M. Coulibaly au cours de la cérémonie à  l’hôtel Meurice, en présence du président par intérim, Dioncounda Traoré. « J’ai fait mon possible », a répondu Laurent Fabius, citant l’ancien chancelier allemand Willy Brandt. Jean-Yves Le Drian, a reçu la même décoration des mains du ministre malien de la Défense, Yamoussa Camara. L’armée française est intervenue à  partir du 11 janvier contre les groupes islamistes armés qui occupaient le Nord du Mali. Plusieurs généraux et colonels de l’armée française ont également été décorés de l’Ordre national du Mali, « en raison de leur engagement, de leur professionnalisme et de leurs qualités de chefs au combat », ainsi que plusieurs civils français. « La France a versé son sang » « Je me souviens du 11 janvier, o๠mes propres soldats sont arrivés à  Mopti-Sévaré pour arrêter les colonnes adverses qui arrivaient pour prendre Bamako », a déclaré l’un des récipiendaires, le général de division Christophe Gomart. « La France a versé son sang au côté de nos frères maliens pour leur permettre de retrouver l’intégrité de leur territoire », a ajouté le général Gomart, ancien patron des forces spéciales françaises et nouveau directeur du renseignement militaire. Les soldats maliens ouvriront dimanche le traditionnel défilé militaire du 14 juillet à  Paris, devant un détachement de la Minusma, les casques bleus de l’ONU chargés de prendre la relève des Français et d’assurer la sécurisation du Mali. Environ 3.200 militaires français sont toujours déployés au Mali, pour faciliter notamment la tenue de l’élection présidentielle dont le premier tour est prévu le 28 juillet. François Hollande doit recevoir lundi les insignes de Grand Croix de l’Ordre national du Mali, des mains de Dioncounda Traoré.

Le Drian à Bamako: l’après-guerre au menu

Alors que les Nations Unies votent un déploiement de casques bleus au Mali, Jean-Yves Le Drian, le ministre français de la Défense, a entamé jeudi une visite de trois jours au Mali, au Niger et au Tchad, pour «préparer l’après-guerre». L’opération Serval, menée par les troupes son pays doit en effet prendre fin et l’heure est aux préparatifs de l' »après-guerre ». M. Le Drian doit s’entretenir du processus électoral avec le président malien Dioncounda Traoré et le Premier ministre, Diango Cissoko. Puis il se rendra à  Gao, pour rencontrer les forces françaises déployées dans cette grande ville du nord du Mali. Sécurisation du pays La Mission des Nations Unies pour le Mali, la MINUSMA qui doit compter plus de douze mille hommes sera déployée d’ici le mois de juillet prochain. Les troupes en majorité africaine vont prendre le relais des troupes françaises et celles de la MISMA qui assurent la sécurisation des zones libérées de l’emprise des djihadistes depuis janvier dernier. En effet, la phase aiguà« des opérations militaires au Mali s’achève, après la destruction des installations des groupes islamistes armés dans le nord du pays, qui, selon le ministère français de la Défense, ont désormais été «menées sur la quasi-totalité du territoire autrefois contrôlé par les groupes terroristes». Mais avec les attaques terroristes de ces dernières semaines à  Gao et Kidal, il est impératif de maintenir une présence militaire de « pacification » dans la zone. Jean-Yves Le Drian vient donc «adresser un message de confiance aux autorités politiques maliennes afin que les Maliens se saisissent de l’avenir de leur pays», écrit le ministère de la Défense dans un communiqué. Préparer les élections Paris à  l’instar de la communauté internationale met la pression sur les autorités de Bamako afin qu’une élection présidentielle ait lieu en juillet au Mali. Ceci afin de légitimer le pouvoir qui devra mener la reconstruction du pays et la restauration de la démocratie. Légitimité essentielle également, selon Paris, pour engager un dialogue avec les populations du nord, en particulier les Touareg. D’autant plus que le Mouvement National de Libération de l’Azawad, MNLA, a de nouveau défié les autorités de Bamako en les traitant de « putschiste » et refuser de discuter avec elles. Après Bamako, Niamey o๠Jean-Yves Le Drian s’entretiendra avec le président Mahamadou Issoufou. Le Niger, qui compte lui-même des touareg dans sa population, a, selon Paris, un rôle important à  jouer dans le processus de réconciliation malien. Les soldats nigériens, dont un bataillon est déployé à  Ménaka au Mali, intègreront la Minusma. Et enfin, le Tchad, o๠le ministre s’entretiendra avec le président Idriss Déby Itno pour lui exprimer sa reconnaissance pour l’engagement des soldats tchadiens au côté des français au plus fort des opérations dans le nord-est du Mali. Le Tchad a perdu dans les combats au Mali 36 hommes et compte 74 blessés.

Visite surprise de Jean Yves le Drian au Mali

« En délogeant les djihadistes de leurs derniers bastions, vous êtes les têtes de pont de cette guerre sans répit que la France a décidé de livrer contre les groupes terroristes qui sévissent encore au Mali », a dit le ministre aux militaires français sur l’aéroport de Tessalit. « Sur vous, ainsi que sur nos frères d’armes tchadiens, dont je sais les souffrances et dont je salue le grand courage, repose désormais une grande part du succès de l’opération Serval », a-t-il ajouté. Jean-Yves Le Drian s’était auparavant rendu dans la vallée de l’Amettetaà¯, au C’œur du massif des Ifoghas, sanctuaire des djihadistes, o๠de rudes combats viennent d’être menés. Le ministre a rendu hommage aux quatre militaires français morts au Mali depuis le début de l’opération Serval, il y a près de deux mois. Les troupes françaises commenceront à  se retirer du Mali à  partir d’avril, a déclaré jeudi le ministre français des Affaires étrangères. « A partir d’avril, il y aura un début de décroissance des troupes », a dit Laurent Fabius sur RTL, confirmant les propos tenus la veille par François Hollande. « Cela ne veut pas dire que l’on va partir du jour au lendemain », a ajouté le chef de la diplomatie française. « Nous avons dit depuis le début que nous n’avions pas vocation à  rester éternellement au Mali. » Le « ratissage » de la barre des Ifoghas sera terminé « dans quelques semaines », et certains soldats commenceront alors à  quitter le pays, a dit Laurent Fabius. L’opération Serval mobilise 4.000 soldats français sur le terrain. François Hollande a fait état mercredi de la mort de « chefs terroristes », une information confirmée par Laurent Fabius. « Nous savons qu’il y a pas mal de chefs parmi les plusieurs centaines de terroristes qui ont été tués dans toute cette opération », a dit le ministre des Affaires étrangères. Il a ajouté ne pas être encore en mesure de confirmer que parmi ces chefs figuraient les chefs djihadistes Mokhtar Belmokhtar et Abou Zeà¯d, dont la mort a été annoncée par les autorités tchadiennes. « Pour l’identité des deux ou trois chefs qui ont été cités, il faut faire des vérifications précises avec l’ADN, et c’est ce que les services de l’armée sont en train de faire », a dit Laurent Fabius. « Normalement, ça devrait être assez rapide. » Patrick Vignal, édité par Yves Clarisse .