Le JUPREC : activiste pour la cause des femmes

Entre le 25 novembre et le 10 décembre 2017, le projet JUPREC (Justice, Prévention, Réconciliation) issu du consortium constitué par « Avocats sans Frontières », l’École nationale d’administration publique du Canada et le CECI a mené 16 jours d’activisme contre les violences basées sur le genre. Des rencontres d’échange, des débats pour sensibiliser les communautés sur le danger que représentent ces violences.

Ces deux dates symboliques marquent pour la première, la journée de lutte contre les violences basées sur le genre et la seconde la déclaration universelle des droits de l’Homme. Des dates choisies par les responsables du projet JUPREC pour mettre l’accent sur le lien entre ces violences et les droits de l’Homme. Car, « ces violences constituent effectivement des violations de droit de l’Homme », selon Madame  Maïmouna Dioncounda Dembélé, responsable Violence basée sur le genre du projet JUPREC.

L’objectif de ces 16 jours d’activisme est de permettre une large sensibilisation du public et surtout au projet de « redoubler d’effort dans nos actions de mobilisation pour justement faire le maximum de bruit sur les questions de violence basées sur le genre. Pour que cela ne soit plus tabou. Il faut pouvoir en parler sur la place publique afin que les communautés reconnaissent que ces actes de violences existent et qu’elles ont des conséquences sur les foyers. » Une prise de conscience qui aura pour effet de faire partager la conviction que « les hommes et les femmes sont différents, mais égaux », note Madame Dembélé.

Impliquer les communautés

Parmi les stratégies qu’il utilise pour atteindre le maximum de personnes, le JUPREC organise des discussions éducatives dans les communautés afin de prévenir les violences basées sur le genre.  Elles sont complétées par des séances de renforcement des capacités des acteurs de la justice.

L’assistance juridique et judiciaire est, aussi, octroyée pour lutter contre l’impunité qui constitue, selon les responsables du projet, l’une des causes de la perpétuation de ces violences. Pour atteindre ses résultats, le projet procède également au partage de bonnes pratiques à l’issue des causeries. Mis en œuvre depuis 2014, le projet JUPREC a sensibilisé les communautés et les leaders religieux sur les enjeux et les conséquences des violences basées sur le genre et sur « le besoin d’un rapport égalitaire entre homme et femme comme des sujets de droits à respecter. » Au total dans six régions du Mali (Bamako, Sikasso, Ségou, Tombouctou, Gao et Kidal), 40 jeunes des organisations de la société civile ont été formés, 36 débats éducatives, quatre conférences publiques, une soirée culturelle et trois compétitions de football ont eu lieu.

Julien N’dour: « Un magistrat doit avoir le culte de l’excellence »

Président d’un tribunal départemental au Sénégal, l’équivalent de tribunal d’instance au Mali, Julien N’gane N’dour a obtenu 20/20 à  l’issue du test ayant sanctionné cette session qui s’est tenue du 23 au 28 février dernier à  l’à‰cole de Maintien de la Paix Alioune Blondin Beye de Bamako. Il bénéficie du coup d’une Bourse pour couvrir ses frais d’inscription à  la session de juillet prochain à  Strasbourg en France. Journaldumali.com: Quel sentiment vous anime après l’annonce des résultats? Julien N’gane N’dour: Je suis très content, je suis ému là  o๠je vous parle. àŠtre lauréat d’un groupe de 118 participants venus de plusieurs pays pour les questions complexes que sont les droits de l’homme, le droit international humanitaire, je crois que ça ne peut qu’être un honneur et là , je remercie toutes les personnes qui m’ont aidé à  faire la formation, précisément mon épouse et mes enfants qui ont prié pour moi ce matin. Juste avant le test, J’ai envoyé un message à  mon épouse pour lui dire que je comptais sur leur prière. Le test a porté sur quoi exactement ? Il a porté sur les droits de l’Homme en général, le droit international pénal et le droit humanitaire. C’’est un domaine transversal parce qu’on ne peut pas parler de droit humanitaire sans parler de droit pénal international ni de droit international humanitaire. C’’est des matières qui s’imbriquent. Avoir 20/20 dans un domaine comme le droit, ça n’arrive pas souvent… Je peux dire que ça peut être la chance évidemment mais je crois que ce n’est pas que la chance parce je me suis intéressé depuis plus de dix ans aux questions des droits de l’homme. J’ai fait pas mal d’organisations de défense des droits de l’homme au Sénégal et je suis un magistrat qui s’intéresse vraiment à  cette matière. Je pense que C’’est l’aboutissement d’un travail de longue haleine, des formations au niveau international aussi, J’en ai fait. J’ai suivi en 2008 et 2012, les sessions de Strasbourg. Je pense que J’ai fait un travail assez poussé sur la question des droits de l’homme. Quelle sera la suite ? Pour le moment je ne sais pas trop. Il y en a qui peut-être qui font des formations en droit de l’homme pour essayer d’avoir un plan de carrière. à‰videmment ça peut être le cas. Si C’’est une porte qui est ouverte pour moi, je rentre. Mais déjà , je suis un magistrat qui doit toujours avoir en tête le culte de l’excellence et les questions de droit de l’homme, de droit international humanitaire, de droit international pénal sont d’actualité dans tous les pays, surtout en Afrique, dans les pays qui sont en crise ou relativement en paix. En définitif, ce n’est pas quelque chose que je fais pour un plan de carrière. Si l’opportunité est là , je l’exploite mais la première chose, C’’est d’être d’abord en phase avec la justice pénale internationale de manière générale. Quel conseil donneriez-vous à  ceux qui souhaitent emboiter vos pas ? Le conseil que je donne, C’’est l’abnégation, C’’est le sacrifice. Quand je me lance dans une affaire, J’y vais jusqu’au fond. Je crois aujourd’hui en tant que jeune africain fonctionnaire magistrat de manière particulière, avocat et tout, l’on doit s’intéresser à  la question de droit de l’homme. C’est une matière qui est tout à  fait complexe et transversale, C’’est des conventions de ceci, de cela, etc. Pour qu’on s’y connaisse, il faut un ensemble de sacrifice à  faire, il faut travailler, toujours travailler et davantage travailler.

Brainstorming autour du Droit International

L’à‰cole de Maintien de la Paix Alioune Blondin Beye de Bamako a abrité ce lundi 23 février 2015, la cérémonie d’ouverture de la 2è session de formation en Droit international pénal et droit international des droits de l’Homme. Initiée en 2014 par la Fondation Friedrich Naumann pour la Liberté et la Minusma, cette session de formation s’inscrit dans la continuation de la première. Elle vise à  renforcer les connaissances des différents acteurs du secteur judiciaire, militaire, de la police, de l’administration et des organisations des droits de l’homme aux enjeux et nouveaux défis du droit international pénal et du droit international des droits de l’homme. Au cours de cette session de formation, plusieurs thématiques telles que le droit des réfugiés, le droit international humanitaire, le droit international des droits de l’homme, le droit international pénal, la justice transitionnelle, seront abordées. « Autant de sujets en prise directe avec l’actualité nationale et internationale qui nous interpelle au quotidien : arrestation arbitraire, déplacement forcé, exécution sommaire, torture, viols » a déclaré Arnauld Akodjenou, représentant spécial adjoint du Secrétaire général des Nations Unies au Mali. Un espace d’échanges « Partant de l’idée que la garantie de la paix et de la sécurité ainsi que l’épanouissement de l’individu dans un monde pacifique passe nécessairement par la lutte contre l’impunité sous toutes ses formes et le respect inconditionnel des droits de l’Homme, la session de Bamako n’en est que porteur de nombreux espoirs pour la zone sahélo-saharienne » a indiqué pour sa part, Mme Inge Herbert, directrice régionale Afrique de l’Ouest de la Fondation Friedrich Naumann pour la Liberté. Selon la représentante de l’Institut International des Droits de l’Homme, Mme Muriel Sognigbe Sangbana, le succès de la première session s’est confirmé avec le nombre important de candidatures reçues. En deux semaines, 283 candidatures venant du Mali mais aussi de la région ouest africaine et centrale ont été enregistrées. Elle a formulé le vœu que cette session délocalisée apporte une plus-value à  l’engagement des participants en faveur des droits de l’Homme et de la consolidation de l’à‰tat de droit. La cérémonie d’ouverture a enregistré la participation du ministre de la justice Mohamed Diarra, de l’ambassadeur d’Allemagne au Mali, Gà¼nter Overfeld et des personnalités politiques comme Soumaà¯la Cissé. La session de formation prend fin le samedi 28 février prochain.

Campus International : plaidoyer pour le Mali

Après le Vietnam et le Cambodge, et en prélude au Brésil dès novembre prochain, le Campus international a organisé dans la capitale malienne un événement de grande ampleur autour des bâtonniers de Paris et du Mali, Pierre-Olivier Sur et Seydou Sidiki Coulibaly. Après la grand-messe d’ouverture qui a réuni plusieurs centaines d’avocats autour du Premier ministre Moussa Mara, du ministre de la Justice et des Droits de l’Homme Mohamed Aly Bathily, du ministre de la Jeunesse Mamadou Gaoussou Diarra, du ministre de l’Enseignement supérieur Me Mountaga Tall et de l’ambassadeur de France Gilles Huberson, le programme s’est étalé sur quatre jours bien remplis. Au menu, formation et panels sur des thématiques variées et complémentaires faisant la part belle au droit des affaires et à  l’entreprenariat. Les avocats, acteurs majeurs de la reconstruction du Mali Une centaine d’avocats parisiens ont effectué le déplacement afin de rencontrer leurs confrères maliens et ouest-africains. Les liens ne sont pas récents mais il s’agissait véritablement de les renouveler. « Le continent africain recèle un considérable potentiel de développement humain et économique auquel les cabinets français tardent à  s’intéresser » reconnaà®t Pierre-Olivier Sur dans La Lettre des juristes d’affaires, une parution du barreau de Paris. Mais la démarche de ce Campus international était loin de se limiter à  une simple réunion professionnelle. Il s’agissait bien plutôt de positionner les avocats comme des acteurs majeurs de la reconstruction d’un Etat de droit au Mali mais aussi de participer directement à  l’amélioration du climat des affaires. Le choix du Mali, pays au C’œur de l’action de la France en Afrique de l’Ouest, n’était évidemment pas fortuit. Pour Me Konaté, avocat à  la cour et membre de la commission d’organisation, interrogé par Studio Tamani, le bilan de la manifestation est plus que satisfaisant. Elle aura permis de renforcer les échanges entre les barreaux de Paris et du Mali ainsi que la coopération juridique en termes de documentation et de formation. Au-delà  du droit, Campus International Mali 2014 fut véritablement une participation concrète à  la relance économique du Mali dans un contexte qui tarde à  se stabiliser mais dans lequel il est impératif de se positionner.

Mali: l’ONU va examiner la situation des droits de l’homme

Cette mission est la première effectuée par un expert indépendant mandaté par le Conseil des droits de l’homme des Nations unies pour examiner et faire un rapport sur la situation des droits de l’homme au Mali. D’après le communiqué, il s’agira aussi d’identifier les domaines d’assistance techniques et de renforcement des capacités qui permettront au Mali de respecter ses obligations internationales de protection et de promotion des droits de l’homme. Plusieurs rencontres au programme Durant deux semaines, Suliman Baldo va rencontrer des membres du gouvernement, le président de la Commission dialogue et réconciliation, la Commission nationale des droits de l’homme, les autorités locales, les représentants de la société civile et du corps diplomatique. Il visitera aussi des centres de détention à  Bamako et dans d’autres localités du pays. A la fin de sa mission, il fera part de ses observations et recommandations préliminaires. En mars 2014, un rapport détaillé sur les résultats de sa mission sera présenté au Conseil des droits de l’homme.

Droit: l’OHADA célèbre ses 20 ans d’existence

l’Organisation pour l’Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires (OHADA) débute le 22 août 2013 une série d’activités marquant la célébration au Cameroun de ses 20 ans d’existence. « La philosophie de ces activités couplées est de mettre en contexte la dynamique du rapport entre le droit et l’économie en questionnant l’efficacité du droit OHADA du point de vue des acteurs économiques et des professionnels du droit réunis dans le cadre du Forum économique OHADA – ENTREPRISES d’une part et, d’autre part, de formuler des pistes de solutions appropriés dans le cadre de la manifestation scientifique. », peut-on lire dans la fiche technique d’annonce de l’évènement. Selon une source interne au sein de l’organisation, le but recherché par les activités est surtout de resserrer les liens qui naissent progressivement avec les entreprises. Il est précisément question de consolider et renforcer le pont établi par le droit OHADA entre les entreprises et les acteurs clés de l’environnement des affaires que sont l’Etat), les Partenaires techniques et financiers, les Groupements patronaux, les Chambres consulaires, les Institutions partenaires de promotion et de développement des investissements, pour une meilleure appréciation du niveau de pénétration et d’appropriation du droit OHADA dans les Etats membres. l’organisation espère aussi réaliser une évaluation des résultats qu’elle a atteints en 20 ans et poser le cas échéant les bases nouvelles nécessaires à  l’équilibre entre exigences de croissance, compétitivité économique et impératif de sécurité juridique des entreprises dans l’espace o๠ses textes s’appliquent. Les activités de la célébration tourneront autour d’un forum et d’un colloque international. Le forum sera une occasion véritable de présenter l’OHADA et l’opportunité qu’elle représente pour le renforcement de la compétitivité économique dans son espace d’intervention. Le deuxième jour du Forum apportera des réponses à  la contribution de l’OHADA. Le Colloque organisé par la suite aura un objectif similaire. Il reste cependant difficile d’évaluer le niveau d’impact que l’OHADA aura sur des entreprises notamment camerounaises. Par essence les activités économiques au-delà  du Droit écrit développent ses propres pratiques pour s’adapter. Au-delà  de ce caractère des activités commerciales, les dispositions de l’OHADA comme l’ensemble de l’arsenal juridique au Cameroun souffrent d’une participation de ses bénéficiaires. Pour remotiver les destinataires des textes OHADA, l’organisation partagera avec les participants les résultats de ses différentes recherches et des efforts de travail réalisés avec la contribution des universités des pays membres.

Droits de l’homme : le CNDH publie un nouveau rapport accablant

Organisme gouvernemental créé le 19 novembre 2009 par l’Etat malien, la CNDH a livré, ce mardi, à  la presse son rapport annuel 2011 sur la situation des droits de l’Homme au Mali et le rapport circonstancié  sur les évènements de 2012. Le rapport annuel 2011 fait en première partie, état des droits civils et politiques, des droits économiques, sociaux et culturels et des droits catégoriels, en l’occurrence ceux des femmes et des enfants. La deuxième partie du document traite de l’état de mise en œuvre des recommandations issues de l’examen périodique universel 2008 et du rapport 2010 de la Cndh. Me Kadidia Sangaré, a soutenu que l’Etat a certes fait des efforts pour la mise en œuvre des recommandations, mais des insuffisances subsistent, en l’occurrence, les textes relatifs au code des personnes et de la famille, la carte judiciaire… «Â La situation de cette année est catastrophique » Parlant du rapport circonstancié sur les évènements de 2012. Elle a déclaré : ‘’ la situation de cette année est catastrophique. ‘’ En effet, ce rapport note les atteintes faites aux droits de l’homme commises par les mouvements armés, les atteintes à  la liberté religieuse et aux droits culturels, le crime de guerre, le crime de génocide, les atteintes aux droits de l’enfant, les cas de viol, les amputations et châtiments corporels, les lapidations, les atteintes aux libertés publiques, les atteintes aux droits à  la santé, aux droits économiques, sociaux et culturels, la crise humanitaire, le droit à  la liberté de presse et d’expression, le terrorisme, le recensement injustifié des femmes, la situation des droits de l’homme à  Bamako et dans le reste du pays. Aussi, le rapport circonstancié signale que la mutinerie au sein de l’armée du 21 au 22 mars 2012 a entraà®né de nombreuses violations des droits de l’Homme parmi lesquels : les arrestations arbitraires, la destruction, le vol et le pillage des biens publics et privés, les agressions physiques, les affrontements entre bérets rouges et bérets verts, des exécutions sommaires, des arrestations arbitraires, des tortures et traitements cruels, inhumains et dégradants des détenus. Le rapporteur général de l’organisation, Ibrahim Berthé, a confirmé cet état de fait, exprimant sa déception quant aux conditions difficiles des détenus et la corruption dans la gestion des biens publics. Amadou Bocar Tékété a affirmé que leur rôle est non seulement d’informer le gouvernement, mais aussi de rendre compte à  la population. Placée sous la tutelle du Ministère de la Justice qui remplace la Commission nationale des droits de l’homme créée par le décret du 16 mars 2006, la CNDH a pour mission de «Â contribuer à  la promotion et au respect des droits de l’homme par des conseils, des propositions et des évaluations dans le domaine des droits de l’homme et des libertés fondamentales ».

Rentrée judiciaire : Non à l’abus du droit de grève !

Privilégier le dialogue social C’’est une grande cérémonie solennelle qui a regroupé le monde judiciaire de notre pays pour cette rentrée des cours et tribunaux au titre de l’année 2010-2011. C’était en présence du Premier ministre, Modibo Sidibé, des membres du gouvernement, des présidents des institutions de la République et des représentants du corps diplomatique. La présidente de la Cour suprême a souligné la pertinence du thème de la rentrée judiciaire de cette année qui se déroule dans le contexte particulier de la célébration du cinquantenaire de l’indépendance de notre pays. Mme Diallo Kaà¯ta Kagnantao a rappelé le rôle joué par la justice dans l’évolution politique et sociale de notre pays. En prenant la parole, le chef de l’Etat n’a pas manqué de rappeler que le droit de grève est une liberté fondamentale consacrée par la Constitution. Mais s‘il est vrai que le droit de grève est un acquis, l’usage qui en est fait peut se révéler dangereux. Les activités socio-économiques peuvent se retrouvées prises en otages par des mouvements intempestifs et mal gérés. Or, ce droit coexiste avec le principe de continuité du service public et « on ne peut traiter l’un sans l’autre, d’o๠les limites dans lesquelles ils s’enferment mutuellement », dira Amadou Toumani Touré. Il est donc indispensable d’instaurer un dialogue social qui permet de désamorcer les conflits sociaux en privilégiant la voie de la concertation et du consensus. Le droit de grève mieux expliqué Le juge de paix à  compétence étendue de Ouéléssébougou, Djibril Kane, qui a développé le thème de cette rentrée, a passé en revue l’exercice du droit de grève, le cadre juridique de l’exercice de ce droit, ses limites ou ses restrictions. « La grève est définie comme une cessation collective et concertée de travail, afin de soutenir les revendications professionnelles », a expliqué le magistrat. La grève, selon Djibril Kané, doit toujours reposer sur des revendications légitimes. Elle intervient très souvent lorsque les négociations ont échoué. Il a cité en exemple la demande de paiement des heures supplémentaires par un groupe de travailleurs. Toutefois dans certaines situations, a-t-il poursuivi, les parties ont recours à  l’arbitrage. Avant de rappeler les sujétions particulières concernant certaines fonctions difficilement compatibles avec le droit d’aller en grève. Ainsi, le comité de la liberté syndicale du Bureau international du travail exige le service minimum en cas de grève dans certains services comme les services des hôpitaux, le secteur eau et électricité, le transport aérien, la radio et télévision nationales. Certaines catégories de fonctionnaires n’ont tout simplement pas le droit de faire grève. Il s’agit des agents de la police, de la protection civile et de la justice. Le magistrat a, pour finir, évoqué des grèves sauvages qui sont parfois fréquentes dans notre pays. Il a pointé du doigt les grèves des transporteurs qui sont parfois accompagnées de violences et parlé des sanctions qu’encourent certains grévistes. Il peut s’agir de sanctions pénales ou civiles. Non aux dérives Quant au Bâtonnier de l’Ordre des Avocats, M. Seydou Maà¯ga, il a rappelé les pages glorieuses du mouvement syndical malien, ainsi que les nombreux acquis et les avancées obtenus grâce à  l’exercice du droit de grève qu’il qualifie de « catalyseur social ». Il a souligné qu’une mauvaise assimilation de l’exercice du droit de grève peut conduire au désordre et à  l’anarchie. Le Procureur général a, de son côté, appelé à  la fermeté face à  des dérives qui portent gravement atteinte à  l’intégrité physique et aux biens publics et privés. Depuis plus de deux décennies, le Mali connaà®t le syndrome des débrayages affectant surtout l’espace scolaire et universitaire.

Israël-Palestine, le dernier set

Un jour ou l’autre peut-être, quelqu’un écrira l’histoire complète de cette aventure. Il y aura beaucoup de rires, de véritables cris et quelques larmes. Mais ce que je peux dire maintenant, c’est que nous n’avions jamais imaginé que nous ferions flipper Israà«l comme ça. Enfin, peut-être dans certains de nos plus beaux rêves…. Tout d’abord, ils ont créé une équipe spéciale d’urgence réunissant le ministère israélien des Affaires étrangères, le commando de marine israélien et les autorités pénitentiaires pour contrer la menace existentielle que nous et nos quelques bateaux remplis d’aide humanitaire représentent. Puis, Ehud Barak lui-même a pris le temps, malgré son agenda chargé, de nous mettre en garde à  travers les médias israéliens. Ils nous annoncent maintenant qu’ils nous enverront dans la pire de prisons israéliennes, dans le désert près de Beersheva. Ce sont des annonces pour nous faire peur. Et d’une certaine façon nous avons peur. Nous avons peur de leurs navires de guerre, peur de leurs Apaches et de leur commando tout noir. Qui n’en aurait pas peur ? Nous avons peur qu’ils saisissent notre cargaison et toute l’aide médicale, les matériaux de construction, les maisons préfabriquées, les kits scolaires, et qu’ils les détruisent. Toute cette solidarité patiemment rassemblée dans de si nombreux pays pendant plus d’un an. Tous ces efforts et cette vague d’amour et d’espoir envoyés par des gens normaux, d’humbles citoyens de Grèce, Suède, Turquie, Irlande, France, Italie, Algérie, Malaisie. Tout ceci pris comme un trophée par un à‰tat agissant comme un vulgaire pirate des à®les. Qui ne sentirait pas un certain sentiment de responsabilité et de peur de ne pas être capable d’accomplir notre mission et livrer nos marchandises à  la population emprisonnée de Gaza ? Mais nous savons que la peur est aussi de l’autre côté. Parce que depuis le début de notre coalition, l’Etat d’Israà«l fait tout ce qu’il peut pour éviter la confrontation avec nous. Depuis le début ils ont essayé de nous empêcher de partir, de regrouper nos forces et de prendre le large tous ensemble vers Gaza. Ils ont essayé de nous briser. Leur scénario idéal était de nous diviser, les Irlandais d’un côté, les Grecs et Suédois d’un autre, les Américains d’un autre encore et les Turcs tout seuls. Bien sûr, ils savaient qu’ils ne pourraient pas mettre la pression sur la Turquie, ni agir directement là -bas. Alors ils ont concentré leurs attaques sur les parties irlandaises et grecques de notre coalition. Le premier set a commencé il y a deux semaines quand ils ont saboté le cargo irlandais, l’obligeant à  retarder son départ pour près d’une semaine. Mais, les Irlandais ont réparé aussi vite qu’ils le pouvaient et maintenant ils sont à  un ou deux jours derrière nous. Puis ils ont mis une pression énorme sur le gouvernement grec, affaibli par la crise économique, pour l’obliger à  ne pas laisser partir le cargo grec et le bateau de passagers greco-suédois. A cause de ces pressions, nous avons dû retarder notre voyage deux fois et demander aux Turcs, à  leurs 500 passagers et aux amis américains qui étaient prêts à  partir de nous attendre. C’est ce qu’ils ont fait heureusement ! Jusqu’à  la dernière minute avant leur départ de Grèce, nous ne savions pas si les deux bateaux auraient l’autorisation du gouvernement grec, mais finalement le gouvernement grec a décidé de prendre ses responsabilités en agissant comme un Etat souverain et a laissé le cargo et le bateau de passagers quitter le port du Pirée à  Athènes. Le deuxième set a eu lieu hier, dans la partie grecque de Chypre, là  o๠nous avions négocié avec le gouvernement d’embarquer une délégation VIP de parlementaires européens et nationaux de Suède, d’Angleterre, de Grèce et de Chypre. Alors que les deux bateaux de Grèce, le bateau américain venant de Crète et les 4 bateaux turcs étaient déjà  au point de rendez-vous attendant que la délégation VIP arrive et embarque à  notre bord, nous avons reçu la nouvelle que notre délégation était encerclée par la police chypriote dans le port de Larnaka et interdite de bouger o๠que ce soit. Chypre, un pays européen, était en train d’interdire a des parlementaires européens de se déplacer librement sur son sol, en rupture complète de toute législation et réglementations européennes ! Alors que nous commencions à  négocier avec le gouvernement chypriote, nous avons clairement compris que ce changement soudain d’attitude envers nous était dicté directement par Israà«l. De sept heures du matin jusqu’au soir, le gouvernement de Chypre nous mentait, disant que c’était un malentendu que les VIP aient été autorisés à  embarquer pour n’importe quelle direction qu’ils souhaitaient, que c’était juste une question bureaucratique à  résoudre. Mais rien ne s’est passé et nos parlementaires ont été pris au piège. Le gouvernement chypriote agissait comme un auxiliaire d’Israà«l et nous a fait perdre un temps crucial. Ce matin, la délégation VIP a décidé que le seul choix qui restait était d’aller au port de Formogossa dans le Nord de Chypre sous contrôle turc, et de là  prendre un bateau rapide pour nous rejoindre au point de rendez-vous. Bien sûr, parce que notre coalition est formée de Turcs et de Grecs et de Chypriotes, la Chypre du Nord qui est sous occupation turque, est une question politique très importante. Et envoyer notre délégation prendre un bateau dans le port de Formogossa, encore sous embargo des Nations Unies, est une question politique encore plus importante. Cela aurait pu briser le dos de nos amis grecs et chypriotes de la coalition. Ce fut presque le cas. Mais c’est le contraire qui s’est révélé. Notre coalition tient toujours. C’est le parti chypriote au pouvoir qui est sur le point de se briser, et les 7 parlementaires grecs et chypriotes qui faisaient partie de la délégation et ne pouvaient pas aller au nord de Chypre sont furieux contre le gouvernement chypriote. Un immense débat a toujours lieu en ce moment en Grèce et à  Chypre sur ce qui s’est passé et sur notre flottille pour Gaza. Dans une heure ou deux, 80% de notre délégation VIP embarquera sur nos bateaux et nous partirons pour Gaza comme prévu. Donc nous pouvons dire qu’Israà«l a perdu les deux sets qu’il a joués. Dans quelques heures, le dernier set, crucial, commencera quand nous entrerons dans les eaux de Gaza. Bien sûr, matériellement, il serait très facile pour Israà«l de nous stopper et nous arrêter, mais le coût politique qu’ils auront à  payer sera énorme. Vraiment énorme, à  tel point que toutes les ruses et les pièges qu’ils ont tenté de mettre sur notre route ont réussi à  faire une seule chose : sensibiliser de plus en plus de gens partout dans le monde sur notre flottille et sur la situation de Gaza. Et de tout ça, nous apprenons quelque chose : la peur n’est pas de notre côté, mais du côté d’Israà«l. Ils ont peur de nous parce que nous représentons la colère des gens tout autour du monde. Les gens qui sont mécontents de ce que l’Etat criminel d’Israà«l fait aux Palestiniens et à  chaque amoureux de la paix qui ose prendre le parti des opprimés. Ils ont peur de nous parce qu’ils savent que, dans un proche avenir il y aura encore plus de bateaux à  venir à  Gaza comme il y a de plus en plus de personnes à  décider de boycotter Israà«l chaque jour.

Droit de réponse d’Oxfam, LVIA et Action contre la Faim

Suite à  cette publication, Les ONG « Action contre la Faim », « LVIA » et « Oxfam Grande Bretagne », ont souhaité réagir et apporter quelques précisions sur leur positionnement au Nord Mali. Voici leur réponse : Pour rappel, «Action contre la Faim», «LVIA» et «OXFAM-GB » sont des Organisations Non Gouvernementales laà¯ques et apolitiques. La situation actuelle au Nord Mali n’affecte pas les activités des organisations «Action Contre la Faim», «LVIA» et «OXFAM-GB ». Ces organisations ne se sont pas retirées du Nord-Mali, ni ne projettent de le faire. Leurs programmes et activités au Nord-Mali continuent aux bénéfices des populations les plus démunies. Pour OXFAM-GB, Gilles Marion, Directeur National Pour LVIA, Anne Boscher, Représentante au Mali Pour Action Contre la Faim, Patricia Hoorelbeke, Chef de Mission