Délestages à Bamako : les citadins broient du noir…

De Faladje à  Kalaban Coro en passant par ATTbougou et même le centre ville de la capitale , les Bamakois vivent le calvaire des délestages depuis plusieurs jours maintenant : «Â Ca peut parfois durer toute une journée, et C’’est assez pénible, sans compter qu’on a pas d’eau non plus », se plaint cette habitante d’ATTbougou à  l’est de la capitale. «Â Nous on fait provision de bougies et on remplit nos citernes d’eau dès qu’un mince filet s’écoule du robinet », commente Togo, gardien résident à  Faladje. «Â Attendez, au bureau C’’est pire, témoigne ce cadre d’une banque à  l’ACI, vous êtes en plein travail et hop ça vous lâche ! ». Fortes chaleurs et délestages intempestifs Le désagrément tombe au moment o๠Bamako entre dans la période de chaleur. 40° par endroits. Comment supporter la chaleur dans la moiteur de la nuit ou en pleine journée lorsque l’électricité a coupé… Et surtout lorsque des coupures d’eau s’en suivent également. La journée du lundi 4 Mars a été particulièrement éprouvante avec une coupure qui a duré jusqu’ à  22h pour certains quartiers et 3h du matin pour d’autres. Au niveau de l’EDM, l’énergie du Mali, Mr Thiona Mahieu Koné, le responsable à  la communication , nous répond qu’il y a bien des raisons à  cela. Lesquelles ? Mais le sieur de l’EDM semble irrité de devoir répondre aux questions des journalistes par téléphone. Il nous invite à  nous déplacer. Une panne ? Les capacités d’EDM limités ? Ce qui explique cette rotation de coupures par quartiers. Ou alors, un simple problème technique qui sera vite réglé ? Un communiqué laconique à  la télévision nationale lundi soir, informe les citoyens que la situation sera très vite normalisée, selon une promesse de l’Energie du Mali. Du côté de la population, C’’est le dépit. On se demande bien pourquoi on ne donne pas plus d’informations et l’inquiétude est vive, si ces coupures devaient perdurer jusqu’au mois de Juin. Car d’après les météorologues, la chaleur promet d’être accrue cette année.

Eau et Electricité : les tarifs vont augmenter!

Les Maliens vont devoir se serrer encore un peu plus la ceinture. Après la hausse du prix du gaz qui est passé d’un coup de 2500F à  4000F(avec en principe d’autres hausses à  venir) voici venues celles de l’eau et de l’électricité. Confrontée à  de sérieuses difficultés, la société Energie du Mali-SA (EDM-SA) opérateur principal du secteur de l’électricité du Mali vient de recevoir un soutien qu’elle réclamait depuis des mois à  l’à‰tat malien. Le Conseil des Ministres réuni ce mercredi 06 février, a en effet décidé d’autoriser  » une augmentation tarifaire graduelle de l’électricité ». Les tarifs de l’eau sont également concernés par cette augmentation. Ces hausses seront faites sur la base des résultats des simulations effectuées par la Commission de Régulation de l’Electricité et de l’Eau (CREE). Détenant la quasi-totalité de l’offre en ce qui concerne la fourniture en électricité dans le pays, EDM-SA « traverse des difficultés à  la fois structurelles et conjoncturelles marquées notamment par la forte croissance de la demande, la hausse de la part thermique dans la structure de production, la hausse sans précédent du prix des combustibles, l’inadéquation entre les tarifs de vente d’électricité et les coûts de revient » indique le communiqué du Conseil des Ministres. La décision de l’augmentation progressive des tarifs de l’électricité a donc pour objectif de sortir la société du déficit structurel chronique dans lequel elle se trouve depuis des années. Promotion des à‰nergies Renouvelables Aujourd’hui, le kilowatt/heure est vendu au consommateur aux environs de 125 FCFA pour la tranche sociale, celle dans laquelle se trouve la majorité des ménages maliens. Le gouvernement n’a pas précisé quel prix plafond devra atteindre cette augmentation tarifaire graduelle. « Ces ajustements tarifaires seront mis en œuvre concomitamment avec une amélioration sensible des résultats opérationnels ainsi qu’une diversification croissante du mix énergétique du Mali pour renforcer la contribution des énergies renouvelables » ajoute le communiqué. Le gouvernement du Mali et ses partenaires se sont lancés depuis plusieurs années dans une politique de diversification des sources d’énergie. Le solaire et l’énergie éolienne devraient donc bénéficier de nouveaux engagements en faveur de leur promotion, afin que les consommateurs ne retournent pas vers les sources d’énergie traditionnelles (bois, charbon de bois) néfastes pour l’environnement et pour la santé.

Eau et agriculture: halte au gaspillage!

Pluies diluviennes, inondations, dégâts matériels importants et surtout pertes en vie humaine. Les villes de la sous-région ouest africaine sont en proie depuis plusieurs semaines aux facéties de la nature qui après avoir, en 2011 prématurément stoppé les pluies, semble décidé à  restituer ce qui à  manquer. Avec pour conséquence, des centaines de milliers de sans-abris, des pertes importantes dans le secteur agricole et donc, une menace sur la sécurité alimentaire. Mais C’’est un autre lien entre l’eau et l’alimentation qu’ont chois de mettre en exergue les dirigeants du monde réunis dans la capitale suédoise pour la Semaine Mondiale de l’Eau 2012. « Sécurité de l’eau et sécurité alimentaire », C’’est le thème de la rencontre organisée par le Stockholm International Water Institute (SIWI, Institut International de l’Eau de Stockholm). Les participants ont, lors de la séance d’ouverture officielle qui s’est déroulée ce lundi dernier, appelé à  une augmentation substantielle des investissements des secteurs publics et privés mondiaux pour réduire les pertes de nourriture dans la chaà®ne logistique, améliorer l’efficience en eau dans l’agriculture et réduire le gaspillage des consommateurs. Prennent part plus de deux milles politiciens, PDG, scientifiques et dirigeants de grandes organisations venant de plus de 100 pays. Halte au gaspillage, place à  l’équité alimentaire C’’est le message qu’entend faire passer cette semaine mondiale de l’eau 2012. En effet, encore aujourd’hui, plus de 900 millions de personnes souffrent de la faim, et deux milliards de plus sont confrontées à  des risques graves liés à  la sous-alimentation. Parallèlement, 1,5 milliard de personnes mangent trop et plus d’un tiers de toute la nourriture est perdue ou gaspillée. Une situation d’extrême injustice. « Plus d’un quart de toute l’eau que nous utilisons à  travers le monde sert à  faire pousser plus d’un milliard de tonnes d’aliments que personne ne mange. Cette eau, associée aux milliards de dollars dépensés pour cultiver, expédier, emballer et acheter les aliments, finit à  la poubelle », a déclaré M. Torgny Holmgren, Directeur exécutif du Stockholm International Water Institute. « Réduire le gaspillage alimentaire est la manière la plus intelligente et la plus directe d’alléger la pression qui pèse sur les ressources en eau et en terre. C’est une opportunité que nous ne pouvons pas dédaigner », a-t-il ajouté. Mieux gérer l’eau pour mieux produire La sécheresse qui a sévit dans certaines parties du monde en 2007, provoquant une véritable crise alimentaire, a souligné, selon la FAO, la nécessité de transformer la façon dont l’eau est utilisée – et gaspillée – tout au long de toute la chaà®ne alimentaire. l’organisation onusienne pour l’alimentation représentée par son Directeur Général à  Stockholm a rappelé qu’il « ne peut y avoir de sécurité alimentaire sans sécurité de l’eau ». Un rapport récemment publié sur « L’Etat des ressources en terres et en eau pour l’alimentation et l’agriculture », met en garde contre la pénurie croissante et la pollution de l’eau qui compromettent de plus en plus les systèmes mondiaux de production vivrière. L’agriculture telle que pratiquée aujourd’hui représente 70% de tous les prélèvements d’eau douce, a déclaré M. Graziano da Silva. Selon lui, C’’est donc le secteur agricole qui détient la clé de l’utilisation durable de l’eau. C’est pour cela et pour répondre à  la demande croissante de nourriture que « nous devons produire de façon à  conserver l’eau, à  l’utiliser de façon plus durable et plus intelligente, et aider l’agriculture à  s’adapter au changement climatique », a-t-il conclu. Reconnaissance Pendant la semaine, Sa Majesté le Roi Carl XVI Gustav de Suède remettra le prix Stockholm Water Prize à  l’International Water Management Institute, IWMI, pour son travail en faveur de l’amélioration de la gestion de l’eau dans l’agriculture, de l’amélioration de la sécurité alimentaire, de la protection de l’environnement et du combat contre la pauvreté dans les pays en voie de développement. Les autres prix qui seront remis au cours de la semaine sont le Stockholm Junior Water Prize, attribué à  une équipe nationale parmi les 27 nations en compétition, et le Stockholm Industry Water Award, qui sera décerné à  PepsiCo pour les efforts effectués pour réduire sa consommation d’eau dans ses activités et pour contribuer à  résoudre les problèmes de l’eau à  plus grande échelle. La rencontre prendra fin le 31 aout prochain. Retrouvez le rapport de la FAO L’Etat des ressources en terres et en eau pour l’alimentation et l’agriculture sur http://www.fao.org/docrep/015/i1688f/i1688f00.pdf

Tombouctou bientôt plongée dans le noir

A Tombouctou, il n’y a presque plus d’électricité, ni d’eau potable, ce qui complique la vie quotidienne des citoyens de la ville. En cause, l’acheminement du gazoil par l’EDM pour faire tourner l’unique centrale électrique de la zone. D’après les responsables de la structure, d’ici 24h, la ville pourrait être plongée dans le noir total, sans parler du manque d’eau. La zone est contrôlée par les islamistes et l’acheminement des vivres est également à  la peine. La centrale électrique était auparavant approvisionnée tous les trimestres en carburant par Bamako. Les deux sociétés chargées de l’alimentation en eau et électricité du pays ne savent aujourd’hui pas comment faire parvenir du carburant dans le Nord du pays sans que celui-ci ne tombe aux mains des islamistes. Santé publique Cette situation pourrait avoir de graves conséquences sur le fontionnement de l’hôpital de la ville en empêchant les opérations chirurgicales et la prise en charge médicale des patients, selon le docteur Ibrahim Maiga, interrogé par RFI. Depuis la prise de Tombouctou par les islamistes d’Ansar Dine, l’aide humanitaire parvient au compte goutte. En attendant, le Haut conseil islamique du Mali qui est de fait le principal interlocuteur des groupes islamistes du Nord a décidé d’agir. Plusieurs convois de vivres ont déjà  été envoyés et le HCI n’entend pas rester les bras croisés. « Dans quelques jours, nos frères musulmans de Tombouctou et d’ailleurs risquent d’être plongés dans le noir et nous battons pour trouver une solution rapidement », a affirmé l’un des porte paroles du HCI. La collecte des fonds pour convoyer rapidement du carburant vers Tombouctou se poursuit. Téléthon pour le nord ? A Bamako, la mobilisation n’est pas en reste et un téléthon pour le nord a permis de récolter plus de 36 millions de francs pour venir en aide aux citoyens du nord Mali. Espérons que ces dons pourront être acheminés à  leurs bénéficiaires, qui subissent un quotidien de plus en plus difficile. En clair, il s’agirait de convoyer du carburant rapidement pour alimenter la ville en électricité.

La Somagep tente de sortir la tête de l’eau

Dissociée d’Electricité du Mali (EDM) dans le but d’améliorer la gestion de l’eau, la SOMAGEP remplit-elle sa mission ? La question est posée par de nombreux clients qui subissent des désordres aux guichets depuis le lancement officiel de ses activités en mars 2012. De quoi leur faire regretter l’ancien système, même imparfait. Un lent démarrage Pour le responsable de la communication de la société, Abdoul Karim Koné, cette situation doit désormais se conjuger au passé. Il évoque «Â certaines avancées ». Selon lui plusieurs dispositions ont retardé la marche de la SOMAGEP. «Â A l’entame de nos activités, nous devions vérifier tous les numéros de compteurs de nos clients. Cela a pris beaucoup de temps, car il a fallu mobiliser les releveurs sur le terrain », indique-t-il. Une ère nouvelle aurait donc dû commencer pour les consommateurs, avec un service amélioré. «Â Les clients s’étaient habitués aux mauvaises pratiques d’EDM. Ils se retrouvaient souvent avec des factures forfaitaires à  cause de la défectuosité du réseau, en faisant fi des règles de transparence. Ils les réglaient sans toute fois émettre la moindre plainte », témoigne un agent commercial de la SOMAGEP. Mauvaises surprises sur les factures Pourtant les clients se plaignent de factures qu’ils jugent excessives. Comme cette dame entrepreneur qui jure n’avoir jamais dépassé la moyenne de 7000 FCFA en consommation d’eau et qui se dit surprise de constater que sa facture de février atteint plus de 20 000 FCFA. Un cas loin d’être isolé. «Â Chaque fois que nous recevons des réclamations, nous les enregistrons avant de dépêcher des équipes sur le terrain pour vérification. s’il s’avère qu’il y a des erreurs, nous remettons le plaignant dans ses droits. Nous ne sommes aucunement dans une logique de créer des problèmes à  nos clients », réagit Abdoul Karim Koné, avant d’ajouter que «Â tout est en train de rentrer dans l’ordre. Multiplication des points de ventge Le gouvernement a multiplié les centres de paiement SOMAGEP pour «Â donner une réponse adéquate aux exigences de la réforme », dit M. Koné. «Â Dans les 7 agences de Bamako déjà  existantes et dans celles de l’intérieur à  l’exception des 3 régions du Nord, le service se fait normalement. » Nous avons pu le contater lors de notre passage dans certaines agences de Bamako. Les nouvelles agences en cours de construction attendent quant à  elles toujours d’être équipées, notamment celles de Kalaban-Coro, Banankabougou et d’Hamdallaye.

Bassin du fleuve Niger : Les engagements de Marseille

l’accès à  une eau saine est reconnu par les Nations Unies comme un droit, depuis juillet 2010. Un droit qui est loin d’être une évidence pour les quelques 100 millions de personnes qui vivent dans le Bassin du Fleuve Niger. Comme ailleurs dans le monde, pour les populations du Bassin, vivre au bord du fleuve ne veut pas forcément dire avoir de l’eau à  boire et pour les besoins vitaux. De nombreuses initiatives ont été entreprises, au long des années, avec des succès plutôt mitigés. Or, avec les changements climatiques et leurs effets négatifs sur les ressources en eau, les problèmes d’accès ne feront que prendre de l’ampleur. La Fondation Chirac en entrepris depuis quelques années de travailler avec les pays du Bassin pour y trouver des solutions pérennes. Ainsi, Bamako avait accueilli les 17 et 18 octobre 2011, « Solidarité pour l’eau dans les pays du bassin du Niger », une rencontre internationale à  laquelle avait participé quatre chefs d’Etat, Amadou Toumani Touré du Mali, Mahamadou Issoufou du Niger, Blaise Compaoré du Burkina Faso, Idriss Déby du Tchad, Jean Ping, le président de la Commission de l’Union africaine, des représentants de nombreuses institutions internationales, des gouvernements des neuf pays du bassin, des ONG, des responsables du secteur privé… et près d’un millier de participants, dont une grande majorité représentant la société civile. Ils s’étaient alors engagé à  identifier les solutions pour la survie du Fleuve Niger et des populations qui en dépendent. Le Forum Mondial de l’Eau de Marseille qui se veut celui des « solutions » est donc le cadre idéal pour se pencher sur ses solutions identifiées et les transformer en engagements fermes, en l’occurrence en ce qui concerne l’accès à  l’eau et à  l’assainissement. Pour Ban Ki Moon, secrétaire général des Nations Unies, l’accès à  l’eau et à  l’assainissement doit figurer désormais parmi les priorités des engagements internationaux. Les solutions existent : l’excuse de l’ignorance ne peut plus être invoquée. Le président de la République du Tchad, Idriss Deby Itno, également président de l’Autorité du Bassin de Niger a indiqué que les pays signataires étaient déterminés à  développer le droit à  l’eau et à  l’assainissement, intégrer dans les budgets nationaux la priorité pour l’accès à  l’eau et à  l’assainissement, optimiser la consommation, favoriser l’irrigation. La signature de ces engagements marquent l’aboutissement des travaux consentis par les responsables politiques, les experts et les représentants de la société civile au cours du forum de Bamako. l’accès à  une eau saine est reconnu par les Nations Unies comme un droit, depuis juillet 2010. Un droit qui est loin d’être une évidence pour les quelques 100 millions de personnes qui vivent dans le Bassin du Fleuve Niger. Comme ailleurs dans le monde, pour les populations du Bassin, vivre au bord du fleuve ne veut pas forcément dire avoir de l’eau à  boire et pour les besoins vitaux. De nombreuses initiatives ont été entreprises, au long des années, avec des succès plutôt mitigés. Or, avec les changements climatiques et leurs effets négatifs sur les ressources en eau, les problèmes d’accès ne feront que prendre de l’ampleur. La Fondation Chirac en entrepris depuis quelques années de travailler avec les pays du Bassin pour y trouver des solutions pérennes. Ainsi Bamako avait accueilli les 17 et 18 octobre 2011, « Solidarité pour l’eau dans les pays du bassin du Niger », une rencontre internationale à  laquelle avait participé quatre chefs d’Etat, Amadou Toumani Touré du Mali, Mahamadou Issoufou du Niger, Blaise Compaoré du Burkina Faso, Idriss Déby du Tchad, Jean Ping, le président de la Commission de l’Union africaine, des représentants de nombreuses institutions internationales, des gouvernements des neuf pays du bassin, des ONG, des responsables du secteur privé… et près d’un millier de participants, dont une grande majorité représentant la société civile. Ils s’étaient alors engagé à  identifier les solutions pour la survie du Fleuve Niger et des populations qui en dépendent. Le Forum Mondial de l’Eau de Marseille qui se veut celui des « solutions » est donc le cadre idéal pour se pencher sur ses solutions identifiées et les transformer en engagements fermes, en l’occurrence en ce qui concerne l’accès à  l’eau et à  l’assainissement. Pour Ban Ki Moon, secrétaire général des Nations Unies, l’accès à  l’eau et à  l’assainissement doit figurer désormais parmi les priorités des engagements internationaux. Les solutions existent : l’excuse de l’ignorance ne peut plus être invoquée. Le président de la République du Tchad, Idriss Deby Itno, également président de l’Autorité du Bassin de Niger a indiqué que les pays signataires étaient déterminés à  développer le droit à  l’eau et à  l’assainissement, intégrer dans les budgets nationaux la priorité pour l’accès à  l’eau et à  l’assainissement, optimiser la consommation, favoriser l’irrigation. La signature de ces engagements marquent l’aboutissement des travaux consentis par les responsables politiques, les experts et les représentants de la société civile au cours du forum de Bamako.

Le Forum mondial de l’eau vu par « Toubabou à Bamako »

Toubabou à  Bamako » déménage – momenténement – à  Marseille. Thierry Helsens, hydrogéologue installé à  Bamako depuis 2002, s’est envolé pour la cité phocéenne avec l’équipe de la Direction Nationale de l’Hydraulique du Mali o๠il travaille. Refus de visa Première déconvenue, nous raconte Thierry, « un collègue malien n’a pu obtenir son visa malgré un financement de l’aide publique au développement française ». Le consulat de France estimait qu’il n’offrait pas de garanties suffisantes pour espèrer qu’il rentre au Mali à  l’expiration de son visa », raconte-t-il amèrement. Seconde déconvenue, personnelle cette fois, le blogueur a bien débarqué à  Marseille, « mais pas de valises ». « Je tourne donc avec un jean douteux, une chemise de bucheron, mais sans les biceps », commente-t-il avec humour. Le Forum mondial de l’eau est-il utile ? L’hydrogéologue va assister à  une partie des « 50 cessions de travail quotidiennes », rencontrer « un tas d’experts, d’ONG et d’entreprises ». Avec un doute. Celui de savoir si ce 6ème Forum mondial de l’eau sert à  quelque chose. « Je pourrais presque dire que les grandes avancées qu’a connu le Mali ne trouvent pas leurs origines dans ces rencontres internationales », écrit-il, en se demandant s’il est « possible de trouver des solutions locales dans une discussion mondiale ? ». « Il faut que ce forum ne soit pas que celui des solutions, mais aussi celui des décisions, de l’action. »

Somagep : Un démarrage bien difficile

Créée dans le but de rendre plus efficace la gestion de l’eau au Mali, la SOMAGEP, saura-t-elle relever le défi de «Â la satisfaction clientèle » ? Le lancement officiel des activités de cette nouvelle entité a été immédiatement suivi par un sérieux manque d’organisation lors de l’ouverture des premiers guichets de paiements des factures. Mercredi dernier, l’agence de Baco Djicoroni a été littéralement prise d’assaut par les clients insatisfaits. Pourtant, le Gouvernement avait laissé croire, à  coup de tapage médiatique, que tout était prêt pour satisfaire l’ex clientèle Eau d’EDM SA. En multipliant les points de vente de cette société pour «Â donner une réponse adéquate aux exigences de la réforme », malgré tout le service laisse à  désirer. En témoigne les 3 premiers jours de fonctionnement. Dans les 7 agences de Bamako, C’‘était le désordre. Les serveurs n’étaient pas installés au niveau de certaines agences SOMAGEP de Bamako même si on tentait de rassurer les clients. Toujours à  l’agence de Baco-Djicoroni, les connexions informatiques n’étaient pas opérationnelles. Monsieur Traoré (Agent SOMAGEP à  Baco Djicoroni), a indiqué que tout rentrerait dans l’ordre d’ici une semaine. A voir ce qui se passe, ce n’est pas encore le bout du tunnel pour les clients d’EDM SA obligés désormais de payer leurs factures d’eau à  la SOMAGEP. La nouvelle société de gestion a tout intérêt à  relever le défi de la satisfaction clientèle.

Forum Solidarité pour l’eau : Place aux actions concrètes !

Les rideaux sont tombés sur les travaux du forum solidarité pour l’eau hier mardi. Pendant deux jours( du 17 au 18 octobre) , le centre international des conférences de Bamako a abrité le forum solidarité pour l’eau. Après concertations entre experts, partenaires et autorité du basin du fleuve Niger, d’importantes recommandations ont été formulées. La cérémonie d’ouverture de ce forum a été marquée par la présence des présidents, Amadou Toumani Touré du Mali, Idriss Déby Itno du Tchad, Blaise Compaoré du Burkina Faso, Mamadou Issoufou du Niger. On notait également la présence de Loà¯c Fauchon, président du conseil mondial de l’eau, Michel Camdessus, ancien directeur du fonds monétaire international, messager du président Jacques Chirac, initiateur du forum. Ce forum de Bamako a offert une grande opportunité aux pays du bassin du fleuve Niger et leurs partenaires de se concerter et d’examiner de manière exhaustive les questions cruciales qui se posent en matière de ressources en eau et de proposer des idées novatrices pour des actions dans le futur. Les experts recommandent entre autres l’amélioration en urgence du réseau de mesure, le développement des modèles qui prennent en compte la notion de «Â territoire hydrologique » (approche multidisciplinaire), le développement de l’assainissement pour préserver l’écosystème et les ressources, la protection des ouvrages d’eau, des animaux et des eaux de ruissellement par la construction de margelles, la réhabilitation et l’adaptation des nombreux ouvrages d’assainissement insuffisants ou mal conçus (étanchéité des ouvrages hydrauliques souterrains, capacité des fosses sur-utilisées, couverture amovibles des canaux et fossés d’évacuation des eaux pluviales) etc. La déclaration de Bamako Dans la déclaration issue du forum, les experts ont lancé un appel solennel aux Etats de l’Autorité du bassin du Niger (ABN) à  ratifier la convention de 1997 et encouragent le secrétaire exécutif de l’ABN à  poursuivre son engagement en faveur d’une gestion durable et concertée des ressources en eau du fleuve. Le ministre de l’énergie et de l’eau, Habib Ouane dans son discours de clôture, a réitéré ses remerciements à  la fondation Chirac et aux partenaires qui ont permis, grâce à  leur appui technique et financier, la tenue de ce forum. A l’en croire, le gouvernement du Mali ne ménagera aucun effort pour soutenir et accompagner toutes les recommandations issues du forum.

Et l’eau tomba du ciel à Bourem

L’eau est une ressource précieuse. L’accès l’eau potable est un autre problème notamment pour les populations du Nord. Autour de Bourem, plusieurs localités comme Tarkint, Témera, Tabaye ou Bamba dans le cercle de Bourem ont pu bénéficier de l’appui de la coopération japonaise pour être équipés en puits. 17 ont ainsi été construits par le Japon, et donnés au Mali, à  travers l’association Taoussa, que dirige l’honorable député élue à  Bourem, Mme Haidara Aichata Cissé. Un projet d’un montant de 40 miillions environs. Durant la saison hivernale, les populations du cercle de Bourem, au Nord du Mali, souffrait du manque d’eau potable, ce qui les conduisait à  utiliser les eaux de pluie, des fleuves, porteuses de germes et de maladies. Désormais avec les 17 puits inaugurés par les autorités maliennes et Mme Haidara Aichata Cissé, qui a effectué une tournée dans le cercle, le cadre de vie de ces populations et leur santé sera amélioré de façon significative. L’activité pastorale n’est pas en reste, puisque le bétail et les cultures bénéificieront également de cette eau de puits. Cette action, souligne Masahiro Kawada, Ambassadeur du japon au Mali, permettra de contribuer au développement local et durable, dans le cadre des objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). « j’ai sillonné toutes les communes du cercle en toute sécurité. La joie habite désormais les ménagères du cercle de Bourem, soulagées de la corvée journalière et faisant auparavant des kilomètres pour avoir un peu d’eau », a souligné Mme Haidara Aichata Cissé, ravie d’avoir pu grâce à  son association Taoussa, aidé les populations du Nord dont elle est originaire. Il est étonnant de voir qu’au 21è siècle, des populations rurales peinent encore à  trouver de l’eau, ressource indispensable à  la survie et au développement humain. C’est pourquoi l’initiative des puits du cercle de Bourem est à  saluer.

A boire pour Toupéré!

Toupéré. Mille habitants. Bourgade perchée à  flanc de colline et frappé d’un soleil de plomb. Il est 11 heures et nous arrivons dans ce village situé à  20 km de Boni dans le cercle de Douentza, région de Mopti. Le principal problème ici est l’accès à  l’eau, même pas potable, l’eau tout court ! Toupéré est essentiellement peuplé d’éleveurs et agriculteurs peuls et dogon, et compte parmi les localités qui ont éradiqué le ver de guinée depuis trois ans. Mais en l’absence de source d’eau potable et surtout à  cause de l’inaccessibilité de la nappe phréatique par les moyens d’exore traditionnels, les populations aménagent tout autour du village de grandes fosses o๠sont collectées les eaux de ruissellement pendant la saison pluvieuse. Les réserves d’eau ainsi constituées et appelées en langue locale « Yogododji » sont couvertes de branchages (pour atténuer l’effet de l’évaporation) et constituent la source exclusive d’eau pour les habitants et leurs bêtes. Pire à  Toupéré il n’y a qu’un seul puits, ce qui fait que chaque famille, chaque ménage, doit creuser son propre réservoir avant l’arrivée des pluies pour pourvoir disposer d’eau pendant toute l’année. Selon le chef du village Boureima Ambassako Guindo, ces retenues d’eaux sont insuffisantes pour les besoins de la consommation, sans parler de leur mauvaise qualité. Ses administrés sont donc obligés de parcourir des kilomètres pour aller chercher de l’eau dans les bourgades voisines. Le calvaire des élèves Ceux qui souffrent le plus de ce problème d’eau, ce sont les enfants et en particulier les quelques 300 élèves de l’école du village. Ils sont logés à  la même enseigne que le reste du village et doivent abandonner les classes pendant des heures pour creuser les fameux réservoirs à  eau de pluie. La fréquentation scolaire s’en ressent donc énormément, particulièrement celle des filles, à  cause des corvées d’eau pendant les périodes de tarissement de la réserve scolaire. Les élèves et surtout les filles doivent alors aller chercher l’eau à  trois kilomètres de leur école, dans les villages les plus proches tels que Tega ou Tabi). Cette corvée d’eau entraine un taux d’absentéisme et d’abandon très élevé. Selon le directeur de l’école de Toupéré, les élèves s’absentent pour aider leurs parents à  creuser des trous pour la réserve d’eau pendant l’hivernage selon la méthode traditionnelle est appelée YOGODODJI en fulfulden. Le directeur ajoute que le personnel enseignant utilise le lalin (produit chimique qui rend l’eau consommable) pour pouvoir boire de l’eau. Impossible d’avoir un puits dans la cour de l’école ! Le directeur témoigne qu’une ONG a creusé un puits à  grand diamètre avec une profondeur de 63 m mais n’a pas pu atteindre la nappe phréatique. Le manque d’eau potable est toujours source de maladies. A Toupéré, le médecin chef de Boni Souleymane Diarra reçoit dans son centre de nombreux malades qui souffrent de la diarrhée et des maux de ventres terribles. « On appelle ces cas les maladies hydriques. Ils viennent après avoir échoué des traitements de la médecine traditionnelle. Maintenant nous développons la stratégie information éducation et communication(IEC) lors de nos campagnes de vaccination, cela nous parait nécessaire pour freiner l’épidémie de maladies hydriques que nous connaissons » témoigne –t-il. Cette situation provoque l’exode des fils du village. Daouda Coulibaly est un enseignant qui a fui le village à  cause du manque d’eau. Agent de comptable actuellement à  la direction régionale de la santé, Daouda d’abord servi le village de Toupéré de 2007 à  2010 comme enseignant contractuel. Trois ans de calvaire au bout desquels il a décidé un jour de partir à  Sévaré pour ne plus revenir. Mais il est convaincu que quelque chose doit être fait pour les populations qui n’ont que trop souffert. C’’est donc lui qui a tiré la sonnette d’alarme et informé certaines ONG et l’UNICEF qui sont venues sur le terrain se rendre compte par elles-mêmes et apporter le secours attendus depuis si longtemps à  Toupéré.

L’autre facette de la jacinthe

Wilfried Nwafor est dans son atelier à  Osu dans le quartier des affaires d’Accra, la capitale ghanéenne. Il y vend des articles de récupération et de la vannerie. Veilleuses, meubles, attirent l’attention et l’artiste est satisfait de son effet. Il nous apprend que ce sont des pièces réalisées avec de la jacinthe d’eau ! Plus exactement de la racine de jacinthe d’eau, séchée, effilée et tissée. Alors que chez nous, on ne sait qu’en faire, à  part quelques tentatives pour en fabriquer du compost, je découvre que la jacinthe d’eau peut servie à  faire de jolies choses et rapporter de l’argent. Petit rappel Qu’est-ce que C’’est que la jacinthe d’eau ? Cette plante ornementale dont une rumeur attribue l’introduction au Mali à  un expatrier camerounais dans les années 90 s’appelle eichornia crassipes, de son nom savant. Elle est un signe de la pollution des eaux. Il s’agit d’une espèce exotique envahissante qui pose aujourd’hui d’énormes problèmes environnementaux. Selon le ministère de l’environnement et de l’assainissement du Mali, il existe dans le pays, plusieurs espèces de plantes aquatiques nuisibles. Il s’agit de la laitue d’eau (Pistia stratiotes L.), la massette (Typha australis), la fougère d’eau (Salvinia molesta), et d’autres plantes submergées telles Ceratophyllum demersum ou Moriophyllum sp, Echinochloa stagnina, Mimosa pigra, dont la prolifération entravent la pêche, la navigation, le bon fonctionnement des aménagements hydro-agricoles et hydroélectriques. Elles constituent un milieu préférentiel de multiplication des vecteurs des maladies hydriques comme le paludisme. Et ce n’est pas faute d’avoir essayé de les éliminer. Arrachage manuel par de pêcheurs, puis mécanique avec une machine venue en 2009 de la Mauritanie, rien n’y a fait. Le gros problème est surtout le recyclage des plants arrachés. Il faut souligner que la jacinthe, C’’est un petit bulbe, des feuilles grasses et une jolie fleur violacée, en hauteur. Mais sous l’eau, C’’est une véritable forêt de racines entrelacées(jusqu’à  trois mètres de profondeur !) qui rendent très difficiles les opérations d’enlèvement. Cela constitue ensuite une énorme masse de déchets dont il faut se débarrasser. Qu’en faire alors ? Les usages possibles pour la tueuse des eaux On a utilisé, dans certains pays développés ou en Asie l’eichhornia crassipes pour sa capacité à  extraire certains éléments nutritifs et métaux lourds des boues, dans des bassins de décantation de traitement des eaux usées. Au Kenya, la jacinthe d’eau a été utilisée expérimentalement comme engrais organique, mais il y a quelques controverses comme les effets sur les sols dû au pH très alcalin (valeur > 9). L’utilisation de la fleur a aussi été expérimentée en alimentation animale. l’usage de la jacinthe d’eau comme matière première pour la confection de meubles et d’objets d’art de qualité vient de l’Asie. En Birmanie, Thaà¯lande et au Vietnam, la plante est largement récoltée. Ses racines, bouillies et séchées, sont assemblées en cordelettes puis tressées autour d’une armature en bambou. C’’est ce même procédé qu’utilise Wilfried pour fabriquer ses produits. Aujourd’hui, il vit de ce métier après des années de chômage, diplôme en poche. Cet artisanat a un double avantage, il permet un ralentissement visible de l’invasion de la plante et dynamise sensiblement l’activité économique locale. Comme l’ont montré, selon le PNUD, plusieurs projets d’exploitation de cette ressource dans des localités au Niger, par exemple. Une activité qui mérite donc l’intérêt des pouvoir public mais aussi et surtout des jeunes qui pourraient y trouver une source de revenus conséquente.Gagner de l’argent en protégeant la nature, une piste qui mérite d’être creusée.

WASH-JN pour porter la voix des sans-voix

A l’issue d’une assemblée générale de trois jours a pemis de mettre en place une nouvelle organisation sous-régionale. Elle regroupe les journalistes qui s’interessent et écrivent sur ls questions d’Eau potable, d’hygiène et d’assainissement. Racine Kane dirige le comité de coordination mis en place à  l’issue des travaux. Il nous présente le WASH-JN. Journaldumali.com : Mr Kane, faites nous la genèse de votre réseau. Racine Kane : Tout est parti de l’initiative de deux organisations qui s’activent dans le secteur Eau Hygiène Assainissement (WASH, en anglais). Ce sont Water Aid, dont le bureau Afrique de l’Ouest est à  Accra, o๠nous avons tenu notre assemblée générale et la WSSCC qui met l’accent particulièrement sur l’assainissement. Ce sont donc ces deux structures qui s’appuyant sur des réseaux de journalistes nationaux qui existent déjà  dans les pays o๠WaterAid est présent, ont émis l’idée de la création de ce réseau sous-régional. Pour cela, ils ont invité d’autres pays de l’Afrique de l’Ouest pour unir les capacités de sensibilisation, de plaidoyer, avec un champ d’action beaucoup plus élargi. La première étape a été une rencontre à  Bamako en novembre dernier. Nous y avons fait le point de tout ce qui touche à  la nécessité de mettre en place ce réseau, à  sa mission pour que nous puissions atteindre autant de cibles que possible, décideurs, populations, etc. A Accra, du 27 au 29 avril dernier, nous avons mis sur pied le Réseau des Journalistes en Eau Potable, l’Hygiène et l’assainissement de l’Afrique de l’Ouest. Treize pays en sont membres, représentés ici par les réseaux existants ou en création de journalistes qui se sentent concernés par cette question de développement qui est cruciale pour notre continent et en particulier l’Afrique de l’Ouest. Journaldumali.com : Quels sont les objectifs de WASH-JN? Racine Kane : Nous nous sommes fixés trois principaux objectifs. Le premier, C’’est de porter la voix des pauvres au niveau le plus élevé possible. Parce que le journaliste doit communiquer, éduquer mais avant tout informer. Donc, il faudra qu’on fasse entendre à  travers nos plumes, nos micros, la voix des sans-voix. Deuxièmement, il s’agit de capitaliser les capacités des journalistes pour atteindre les cibles, les sensibiliser et obtenir en retour les attentes des populations. Le troisième objectif est de fédérer les actions des médias pour arriver à  un changement de comportement pour arriver à  une véritable promotion des questions d’eau potable et assainissement, et ce à  travers un plaidoyer à  l’endroit de toutes les cibles. C’’est ce qui justifie qu’on mette en place ce réseau qui a fini de se structurer et qui va maintenant passer à  l’action. Journaldumali.com : Comment va s’articuler le plan d’action du réseau ? Racine Kane : Notre stratégie tourne autour de ce que les journalistes savent faire. Il s’agit de la sensibilisation et de l’information aussi bien des populations qui devront changer de comportement, que des décideurs pour qu’ils tiennent leurs engagements et prendre en compte les besoins pour l’atteinte des objectifs du millénaire pour le développement. On sait que parmi les OMD, la question de l’eau potable est centrale. Beaucoup d’autres objectifs, d’ailleurs, ne sauraient être réalisés si la question de l’eau et de l’assainissement n’est pas réglée. l’autre axe de travail ce sera le plaidoyer envers des cibles qui sont connues. Nous voulons également, à  travers nos actions, intéresser les médias internationaux aux questions WASH pour qu’ils portent encore plus haut le combat du Réseau mais surtout des populations qui sont concernées. Nous avons prévu aussi une série d’autres actions comme des caravanes par exemple, mais cela se fera de concert avec les réseaux nationaux parce qu’il ne faut pas oublier que WASH-JN est l’émanation des réseaux dans les différents pays, qui font déjà  un travail appréciable sur le terrain. Journaldumali.com : Un appel aux confrères, aux partenaires ? Racine Kane : Il faut d’abord que nous journalistes, nous nous rendions compte du rôle qui est le nôtre. Il nous faut nous intéresser aux questions qui peuvent nous faire jouer le rôle premier qui est le nôtre, C’’est-à -dire, des acteurs de développement. Il faut que les décideurs que le réseau est venu pour les accompagner. Mais aussi en tant que partenaire. Parce que de nombreuses activités sont menées mais qui ne sont pas connues et encore moins dupliquées parce qu’il n’y a pas cette chaà®ne d’information qu’il faut pour les mettre en lumière. Il faut que nous unissions nos efforts à  ceux de la société civile, des décideurs, pour que nous arrivions tous ensemble on puisse arriver à  résoudre les problèmes auxquels nos populations sont confrontées. La machine est lancée et il ne dépend que de nous de dépasser nos propres attentes.

L’eau pour tous, la mobilisation générale des acteurs

Après avoir marché dans la matinée dans le cadre de la « marche mondiale pour l’eau et l’assainissement », C’’est sur les berges du Fleuve Niger que les différents acteurs du secteur se sont retrouvés pour une mobilisation de masse, le samedi 19 mars. Ils étaient tous là , organisations membres de la coalition nationale, les services techniques de l’Etat, les ONG internationales menées pour la circonstance par Water Aid Mali. C’’est un public nombreux, majoritairement composé de femmes et de jeunes qui a fait le déplacement du Palais de la Culture Amadou Hampaté BA. Le président de la Coalition nationale pour l’Accès à  l’Eau potable, l’Hygiène et l’Assainissement, Dounantié Dao a, dans son adresse au public, rappelé l’importance de la célébration du 22 mars institué journée mondiale de l’eau depuis 1993. Pour lui, il s’agissait d’attirer l’attention des gouvernants et des populations sur le défi majeur de la gestion efficace et efficiente de l’eau. Encore aujourd’hui, « des milliers de personnes marchent parfois plus de 6 km pour avoir accès à  de l’eau potable. Alors qu’ailleurs d’autres disposent de cette ressource et la gaspillent. Cette injustice doit être corrigée si l’on veut parler d’un développement réellement durable et surtout équitable. Il a appelé les partenaires de la coalition a redoublé d’efforts pour que le Mali mais le monde tout entier puisse atteindre l’OMD qui concerne l’accès à  l’eau. A sa suite les représentants de Plan International au Mali et de Water Aid ont rappelé que le Mali a connu d’énormes avancées ces dernières années. M. Thimbo de Plan a ainsi tenu a félicité tous les acteurs dont les actions ont permis de garantir à  une eau saine à  des milliers d’enfants dans les zones les plus défavorisées du pays. Quand à  Fatoumata Haà¯dara, représentante de Water Aid Mali, le plus gros reste à  faire. En effet, si l’accès universel à  l’eau potable est un rêve réalisable au regard de ce qui a été mis en œuvre, l’assainissement reste encore le parent pauvre du secteur. Or, selon elle, l’un ne saurait aller sans l’autre. Il faut souligner que le taux de couverture en eau frise les 70% alors que celui de l’assainissement arrive à  peine à  25%. La directrice nationale de l’Hydraulique a pour sa part fait part de l’engagement renouvelé des autorités maliennes pour la réalisation des OMD. En s’exprimant au nom de sa structure et de la Direction Nationale de l’Assainissement, du Contrôle des pollutions et nuisances, elle appellera les différents partenaires mais aussi la population à  faire de sorte qu’au Mali, l’eau et l’assainissement soient bien partagés. C’’est dans une ambiance bonne enfant que s’est déroulé cette activité. La troupe Djiguiya, Master Soumi, Astan Kida, et Baba Salah ont usé de leur art pour faire passer des messages de sensibilisation et de conscientisation.

Eau et assainissement, le CREPA aux côtés des plus vulnérables

Les 2036 élèves de l’école fondamentale du Point G ont reçu un invité de marque ce 18 mars. Idrissa Doucouré, tout nouveau DG du CREPA en fonction depuis décembre 2010 est venu toucher du doigt les infrastructures réalisées dans leur établissement. Il était accompagné d’une forte délégation du Bureau Mali dirigé par Mr Youssouf Cissé, le Directeur résident. Il faut rappeler que le CREPA est une organisation inter-Etats qui regroupe 17 pays avec pour siège Ouagadougou au Burkina Faso. Créée il y a vingt-deux ans, elle a pour mission d’appuyer les populations défavorisées et vulnérables pour l’accès durable aux services d’hygiène, d’assainissement et d’eau potable par le développement et la promotion de solutions adaptées. C’’est dans le cadre de cette mission que le bureau du CREPA au Mali a doté le groupe scolaire du Point G de latrines et d’installation pour le lavage des mains, afin d’offrir aux élèves de meilleures conditions d’étude. Selon le Directeur Coordinateur de l’établissement, M. Makamba, l’intervention du CREPA dans l’école a permis d’améliorer sensiblement la situation. Un bloc de latrines a ainsi été construit dont certaines sont destinées à  l’usage exclusif des tout-petits, ce qui permet d’assurer leur sécurité. l’innovation apportée consiste en l’installation de points de lavages des mains. l’école ne dispose en effet que d’une seule bouche de robinet ce qui complique l’accès à  une eau propre pour les enfants. Les mini-citernes munies de robinet permettent à  un grand nombre d’enfants de se laver les mains après être sortis des toilettes, même en cas de coupures d’eau, ce qui arrive fréquemment. Les enfants, relais pour les bonnes pratiques Les élèves se sont montrés très concernés par la question de l’hygiène dans leur établissement. Ils ont présenté un sketch qui prouve qu’ils comprennent bien les enjeux d’une cadre de vie sain et de bonnes pratiques d’hygiène pour leur santé. C’’est ce qui a le plus touché le Dg du CREPA qui dans son intervention a rappelé que son institution vise particulièrement les enfants car ils sont l’avenir. Selon lui, investir pour les éduquer et les protéger des maladies qui entravent leur développement est un investissement rentable. «Il nous faut des enfants en bonne santé, car ce sont les décideurs de demain. A travers ces enfants, nos messages en faveur des bonnes pratiques d’hygiène iront au-delà  de l’école. Ils vont porter ces messages dans leur famille, dans leurs communauté et ce n’est qu’ainsi, avec les changements de comportement, que nous irons vers le développement d’une Afrique prospère ». Il faut noter que les différentes installations réalisées dans cet établissements et au profit d’autres bénéficiaires dans le cadre des actions du CREPA, ont été mises en œuvre par l’ONU-Habitat dont le représentant a tenu à  saluer l’engagement du bureau du Mali qui ne ménage pas ses efforts pour vulgariser l’accès à  l’eau potable et à  l’assainissement. Il a signalé qu’outre l’école du Point G, celles de Niamakoro, de Sotuba et de Koulouba ont pu bénéficier du même type d’équipements. Le Directeur Idrissa Doucouré a profité de cette occasion pour annoncer que son institution prend de l’envergue. De 17 pays, le CREPA va désormais couvrir l’ensemble du continent africain, soit 53 pays. Ce qui correspond à  quelque 50 millions de bénéficiaires dont 20 millions seront des enfants.

Somagep : Pour une meilleure gestion de l’eau potable au Mali

Des reformes institutionnelles probantes Dans un contexte o๠la population augmente à  une vitesse vertigineuse, un accent particulier a donc été mis sur la promotion du secteur eau à  travers différentes initiatives. Il en est ainsi de l’adoption de mesures d’urgence comme la réhabilitation de la station de pompage de Djicoroni Para par l’insertion de lamelles et la construction de nouveaux filtres qui ont permis d’augmenter sa capacité de production de 90.000 à  130.000 m3 par jour. Cependant ces avancées n’ont pu combler tous les déficits. La demande toujours pressante a conduit les autorités à  passer à  la vitesse supérieure. Un plan triennal 2005-2008 a été élaboré dans ce sens. Des mesures d’urgence ont été mises en œuvre en 2007 avec un financement de la coopération néerlandaise pour un coût total de 3,9 milliards Fcfa. Ce programme d’urgence a porté sur la construction de 4 nouveaux filtres à  la station de traitement de Djicoroni Para pour une production additionnelle de 4000 m3/jour, l’équipement et le raccordement au réseau de 5 forages de la zone aéroportuaire d’une production additionnelle de 36.000 m3, l’amélioration de l’efficience du réseau par la réhabilitation de canalisations vétustes et enfin les mesures d’économie d’eau par la pose de stabilisateur de pression. Pour consolider ces acquis, un second plan triennal 2008-2010 a été élaboré avec la construction, sur budget national, de deux batteries de stations compactes de potabilisation de 300 m3/h chacune à  Magnambougou et Baco Djicoroni. Un an plus tard, ces deux stations ont fait l’objet d’extension pour un coût de 12 milliards Fcfa portant ainsi leur capacité cumulée à  36.000 m3. A ces différents projets s’ajoutent ceux relatifs à  la construction de nouvelles stations compactes. Celle de Missabougou (12.000 m3/j) est financée sur un prêt de l’Agence française de développement (AFD) et celle de Kalabancoro (18.500 m3/j) bénéficie d’un prêt de la Banque islamique de développement (BID). La concrétisation d’une vision Etroitement liée à  EDM-SA, la Somagep dispose d’un personnel de 267 agents, dont 234 de l’ancienne direction centrale de l’eau. Certaines prérogatives sont encore dévolues à  EDM, notamment la commercialisation. Selon son président directeur général (Somagep), Boubacar Kane, la réforme est venue confirmer cette vision qui a toujours sous-tendu les actions de EDM-SA. « En fait nous sommes EDM-Eau. Avant cette création, on existait de fait à  travers tout ce qui est exploitation, production, distribution et entretien des installations et ouvrages de l’eau potable. Ces charges étaient, jadis, assurées par la Direction centrale de l’eau. Donc, on peut dire que la Somagep est née sur les cendres de cette structure », explique Boubacar Kane. Avec le greffage de nouvelles responsabilités telles que l’informatique, les finances, la comptabilité, les approvisionnements, la Somagep deviendra une entreprise complète dirigée par Boubacar Kane, jadis directeur central, l’équivalent de directeur technique de l’eau. Cela dit, EDM-SA remplit cette fonction et verse les ressources au compte de la Somagep. Boubacar Kane considère cette approche de collaboration comme une forme de sous-traitance due au manque de moyens techniques nécessaires et de personnel conséquent. « Il existe toujours un cordon ombilical entre nous et EDM-SA. Nous sommes dans une phase transitoire. Durant cette période, nous sommes liées à  EDM par un contrat de prestation de services. C’’est pourquoi, certaines prérogatives sont encore assurées par EDM avant que les deux sociétés n’atteignent leur vitesse de croisière », clarifie-t-il. Avec pour mission de développer le secteur eau, via un service de qualité, la Somagep est tenue d’assurer l’amélioration des services eau au profit des usagers urbains. Pourvu que le résultat soit là !

WECAfrica, l’union fait la force

A la fin du mois de janvier dernier, Bamako a abrité le forum Europe/Afrique sur l’eau et l’énergie en Afrique. Il a réunit plus de 600 participants venus d’Afrique et d’Europe. Dans la continuité ce forum, une agence a vu le jour. WECAfrica (Water and Energy Clustering in Africa), la nouvelle agence pour la promotion des pôles de compétitivité eau et énergie en Afrique a été mise sur pieds par plusieurs pays du continent. Ce sont entre autres : le Mali, le Tchad, la RD Congo, le Congo, le Sénégal, la Côte d’Ivoire, le Burkina-Faso, le Ghana, le Niger, la Mauritanie, le Cameroun, et le Gabon. Ces pays sont soutenus par plusieurs bailleurs de fonds dont la Banque Mondiale, l’AFD, la BOAD…La présidence du comité de pilotage de cette agence est assurée par le ministre congolais de l’énergie et de l’hydraulique, Bruno Jean Richard Itoua qui est également président de la facilité africaine de l’eau. Le secrétariat général de WECAfrica est assuré par l’agence pour le développement des entreprises en Afrique (ADEA), basée à  Lyon. Elle aura pour but de promouvoir le concept des pôles de compétitivité et clusters eau et énergie en Afrique. Le directeur général de l’ADEA, Abdoulaye Kanté explique qu’un chronogramme des actions sera défini dans les mois à  venir. Ainsi que des propositions pour la mise en place des pôles de compétitivités sous régionaux dans les pays de l’UEMOA et de la CEEAC. A côté de cela, des clusters d’énergies renouvelables seront proposés aux pays qui en feront la demande. l’idée de ce dernier concept est selon Mr Kanté, de regrouper dans une zone d’activité, l’ensemble des intervenants majeurs des deux secteurs. Ces acteurs tournent autour des entreprises, bureaux d’études et de recherches, puis des organismes de formation. Les activités seront axées autour de projets innovants pour améliorer leurs expériences sur le marché international. Une meilleure exploitation des ressources en Afrique Le ministre congolais Bruno Itoua explique que l’Afrique dispose d’atouts considérables dans le domaine de l’énergie, mais ils ne sont pas suffisamment exploités. En effet, seulement 7% des ressources hydroélectriques sont utilisées. l’énergie solaire continentale représente 51% du potentiel mondial et elle est également largement sous-utilisée. Nous disposons également d’une importante quantité de biomasse, de gaz, et d’énergie marémotrice. Et pour inverser la tendance, il faut que l’Afrique s’engage à  soutenir les efforts pour prendre le leadership sur le plan des énergies renouvelables. Cela suppose, la mise en place de programmes nationaux et sous-régionaux, de sorte que la gestion de l’eau et de l’énergie soit abordée sous l’angle transfrontalier. C’’est sur ce plan que les pôles de compétitivité ont toute leur importance. Cela demandera, selon Mr Itoua, une forte implication des différents pays afin de faciliter au mieux la circulation inter-Etats. C’’est dans ce même ordre d’idée que l’interconnexion électrique entre le Mali, le Ghana et le Burkina Faso s’est faite en début de semaine. Elle permettra au Mali disposer d’un potentiel plus élargi en matière de ressources énergétiques. Harmoniser les politiques sectorielles La réussite de ce projet ne sera possible que grâce à  une harmonisation des politiques sectorielles. Malick Diallo est un expert de l’UEOMOA. Il estime qu’ « il faut encourager le développement de la mise à  niveau des entreprises dans l’espace UEMOA, en lien avec l’Union européenne. » Il rappelle que 4000 milliards F.CFA ont déjà  été investis par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest pour assurer sa couverture énergétique. Il s’agira pour les acteurs, de chercher des financements pour couvrir, d’ici à  2030, les besoins en énergie. Concernant les projets engagés dans le domaine de la fourniture en eau, l’UEMOA a financé des équipements hydrauliques à  hauteur de 32 milliards de F.CFA. Cela a permis la réalisation de 3 150 forages en 4 ans et l’installation de pompes électriques, solaires et thermiques. WECAfrica est un projet majeur qui permettra aux pays africains de mieux gérer leurs différentes ressources hydrauliques et énergétiques. La conjugaison des efforts et potentialités permettra à  l’Afrique de s’auto-suffir dans le futur et de mieux se positionner sur le plan international.

Forum Eurafric Eau et énergie: Pour un partenariat dynamique

Environ 400 participants, décideurs politiques, experts, bailleurs de fonds, entreprises européennes et africaine, ont effectué le déplacement de Bamako. Les pays invités sont le Congo Brazzaville, le Tchad, la Suisse, la France, le Cameroun, le Burkina Faso, la Guinée, la Côte d’Ivoire, le Sénégal, la Belgique et la Suisse. La cérémonie d’ouverture a été présidée par le Premier Ministre Modibo Sidibé, représentant le président de la république Amadou Toumani Touré. M. Sidibé a tenu à  rappeler que l’eau et l’énergie sont deux secteurs indispensables au développement de l’Afrique. Il estime qu’il faudrait développer l’accessibilité et la disponibilité qui permettront un suivi dans le domaine agricole, principal secteur économique de nos pays. Toute agriculture, selon lui, a besoin d’eau et de moyens énergétiques fiables. Le Mali s’est d’ailleurs fortement engagé dans le secteur depuis quelques années. Les capacités de développement sont principalement dans le milieu rural. Il faut donc selon Modibo Sidibé, que la relève soit assurée et soutenue par les acteurs du secteur et l’Etat. Le président de commission de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) a quant à  lui évoqué le programme de l’hydraulique villageoise mis en place par l’union monétaire. Celui-ci a permis la construction de 8000 pompes à  eau dans les huit pays membres de l’union, pour un montant de 80 milliards de francs CFA. Le Mali, au même titre que six autres pays membres de l’espace, a bénéficié de 20 milliards de francs CFA pour le développement du secteur de l’énergie. Soit un investissement global de 130 milliards de FCFA. Il estime par ailleurs « qu’à  travers une eau potable et une énergie accessible, on peut assurer la viabilité de nombreux petits projets». l’Afrique a dépassé son statut de destination humanitaire pour être un pôle de développement économique. C’’est en tout cas ce que pense le ministre congolais de l’hydraulique et de l’énergie, Bruno Jean Richard Itoua. Il ajoute que l’Afrique veut mettre ensemble son immense potentiel dans les domaines de l’eau et de l’énergie. Elle a notamment besoin de compétences et de technologies pour les mettre à  disposition des populations, ce qui permettra une réduction accrue de la pauvreté. Le continent dispose d’immenses ressources dont les énergies renouvelables représentant 7% des ressources naturelles. Le ministre congolais estime que ces énergies doivent être exploitées car, gage d’une rentabilité économique certaine. Le ministre malien de l’énergie et de l’eau Mamadou Igor Diarra précise que le problème d’accès à  l’eau potable et à  l’énergie est un véritable frein au bien-être des populations. « Nous regorgeons de beaucoup de cours d’eau qu’on doit exploiter comme il faut. » C’’est dans cette optique que le Mali a élaboré en 2006, une politique énergétique. Ainsi, grâce à  cette politique, il y a un boostage de la production de l’énergie avec l’industrialisation. Le taux d’accès à  l’énergie est passé de 14% en 2007, à  25% en 2010. Quant à  l’électrification rurale, elle est passée de 1% en 2004, à  plus de 14% en 2010. Dans le domaine de l’hydroélectricité, il évoque entre autres, l’exploitation des fleuves Sénégal et Niger avec la construction en cours du barrage de Taoussa (Gao). A côté de cela, le marché d’interconnexion avec le réseau de l’Office pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (OMVS) avec trois pays d’Afrique : la Côte d’Ivoire, le Ghana et la Guinée. Pour Igor Diarra, «multiplier la force de frappe par trois permet de booster l’économie. » La gestion intégrée des ressources en eau (GIRE), dans le cadre d’une coopération internationale a permis d’atteindre 75% d’accès à  l’eau potable en 2010 et ce taux dépassera 80% à  l’horizon 2015. Un autre projet d’envergure, celui de la station de pompage d’eau de Kabala. D’un coût de 300 millions d’euro, sa réalisation s’étalera sur une période de trois ans. Il permettra l’approvisionnement en eau potable de l’ensemble de la rive droite du district de Bamako. Les travaux du barrage devraient démarrés très bientôt. Dans le cadre du renforcement de la compétitivité, l’Etat a investi, en moins de cinq ans, 750 milliards de francs CFA dans le secteur de l’énergie, contre 300 milliards pour l’eau. Deux trophées ont été décernés par le Premier Ministre au nom de l’Agence pour le développement des entreprises en Afrique (ADEA). Le premier au ministre de l’énergie et de l’eau du Mali pour avoir accepté d’être l’hôte de la 2e édition Afrique du forum. Le second à  l’entreprise malienne Kama, pour ses partenariats féconds avec des entreprises privées européennes. Pendant les quatre jours du forum, une cinquantaine d’entreprises africaines et européennes exposent dans le hall du Centre international de conférence de Bamako. En parallèle se tiendront des conférences débats sur l’énergie, l’eau, les énergies renouvelables, les financements, le partenariat PME/PMI, des visites de sites industriels et entreprises privées maliennes.

Forum Eurafric : Bamako, capitale de l’eau et de l’énergie

Une grand-messe pour tous les acteurs du secteur Bamako a été choisie par l’agence pour le développement des entreprises en Afrique (ADEA) et ses partenaires, pour abriter la seconde édition africaine du forum Eurafric. Cette rencontre est organisée avec le ministère de l’énergie et de l’eau du Malien collaboration avec l’UEMOA, la BOAD, l’UE, le MEDEF, le grand Lyon, la région des Rhône-Alpes et le CGPME. La première édition en Afrique s’était déroulée au Congo l’an passé. A ce forum, sont attendus des décideurs politiques, experts, principaux bailleurs de fonds internationaux et entreprises africaines et européennes. Au menu des discussions, la promotion du partenariat PME/PMI sur la problématique de l’eau et de l’énergie qui sont les secteurs clés de développement pour le continent africain. Selon les statistiques internationales, environ 2 milliards d’habitants de la planète n’ont pas accès à  l’eau potable et à  l’énergie. Ce chiffre selon ADEA Mali, est encore plus alarmant pour l’Afrique oà¹, plus de 2 habitants sur trois ne bénéficient pas d’une alimentation à  l’eau et encore moins de l’énergie. Or, la communauté internationale s’est fixée des objectifs du millénaire pour le développement (OMD) visant à  réduire de moitié d’ici 2015, le nombre de personnes n’ayant pas accès à  l’eau potable. Le directeur général d’ADEA, Mr Kanté explique que d’une manière générale, les rencontres européennes de partenariat avec l’Afrique ont plusieurs avantages. Elles permettent d’une part, la promotion du partenariat entre les deux continents dans les secteurs de l’eau et de l’énergie. D’un autre côté, elles permettent l’amélioration de la compétitivité des entreprises africaines et la réduction de la pauvreté en Afrique. Promouvoir les pôles de compétitivité l’objectif principal du forum de Bamako, C’’est de promouvoir les pôles de compétitivités encore appelés «clusters eau et énergie » en Afrique. Par clusters, il faut entendre la mise en commun la formation, la recherche et la production afin de permettre aux africains eux même de réaliser leur projets. Cela englobe, comme l’indique Mr Kanté, les soutiens de l’EUMOA et de la CEDEAO. Les thèmes majeures de ces quatre journées de rencontre sont notamment les financements internationaux, le transfert de technologie et le partenariat PME/PMI. Environ une cinquantaine d’entreprises feront le déplacement de Bamako avec plus de 400 participants de l’Union Européenne, du Mali, du Sénégal, Guinée Conakry, Burkina Faso, Côte d’Ivoire et du Congo Brazzaville. Durant la première journée, des conférences parallèles seront organisées. En partenariat donc avec l’UEMOA, la BOAD, l’UPDEA, et l’UE, une conférence « pôles de compétitivités et clusters » sera organisée. l’objectif est de poser les bases d’une appropriation par les instituions africaines, du concept « pôle de compétitivité et cluster », ainsi qu’un plan d’action dans les pays de la sous-région. Les autres conférences se tiendront autour du financement notamment sur le continent africain des secteurs eau et énergie en Afrique, le partenariat et le transfert de technologies entres autres.

Eau : « L’Afrique n’a pas encore pris le problème à bras le corps »

Les Afriques : Selon nos informations, l’OMVS a fait appel à  votre expertise et savoir-faire pour la réorganisation des services de l’institution. Quels ont été les résultats de cet audit ? Jean-François Donzier : Sur financement de la Banque mondiale et à  la demande de l’OMVS, l’Office international de l’eau a effectivement mobilisé son expertise pour formuler des recommandations de réforme institutionnelle, et non pour réaliser un audit en tant que tel. A partir d’une analyse fonctionnelle complète, l’OIEau a élaboré une proposition qui se concentre sur : – l’amélioration de la gouvernance du système OMVS, tant au niveau du Haut-commissariat que des sociétés de gestion des barrages ; – la recherche d’une meilleure cohérence institutionnelle, organisationnelle et économique de cet ensemble ; – l’amélioration de la gestion des ressources humaines. Les recommandations formulées devraient permettre une meilleure adéquation entre les ressources et les tâches à  réaliser, une diminution des coûts pour réduire la pression sur les Trésors publics des Etats membres de l’Organisation, la création de capacités propres d’investissement dans les secteurs prioritaires définis par les Etats et une gestion plus transparente et cohérente des ressources financières de l’Organisation. A ce jour, la réforme de l’organigramme du Haut-commissariat a déjà  été validée, permettant une cohérence plus grande dans la répartition des tâches et l’entrée d’experts guinéens, suite à  l’adhésion de ce pays à  l’OMVS. LA : A l’instar de l’OMVS, êtes-vous sollicité par d’autres agences de bassin d’Afrique dans la mise en place des réformes et d’un cadre environnemental de gestion cohérent ? JFD : l’OIEau travaille régulièrement, depuis plus de cinq ans, avec une majorité des grands organismes de bassin transfrontaliers du continent africain, notamment dans le cadre d’audits, de réformes institutionnelles et organisationnelles : au-delà  de l’OMVS, l’Autorité du bassin du Niger (ABN), l’Autorité du bassin de la Volta (ABV), la Commission internationale du Congo Oubangui Sangha (CICOS), la Commission du bassin du lac Tchad (CBLT), l’Organisation de mise en valeur du fleuve Gambie (OMVG), essentiellement. l’OIEau, en tant que secrétaire du Réseau international des organismes de bassin, apporte également son appui au Réseau africain des organismes de bassin, le RAOB, qui réuni la quasi-totalité des institutions de bassin d’Afrique sous la houlette de l’AMCOW. Ce réseau régional est aujourd’hui remarquablement actif et son secrétariat est aussi assuré par l’OMVS. Le projet KPI, visant, avec l’appui de la Facilité européenne pour l’eau et des Coopérations française et anglaise, à  mettre en place un système d’indicateurs de performances pour les bassins transfrontaliers africains, est particulièrement novateur et permettra de mobiliser les organismes concernés et de rendre compte des progrès qu’ils obtiennent pour la mise en œuvre de la gestion intégrée des ressources en eau, dans leur bassin respectif. LA : Quels sont les pays en Afrique qui, à  travers leurs sociétés de distribution d’eau, ont réalisé des performances en termes de résultats et de réformes ? JFD : D’une façon générale, il faut regretter que l’Afrique, dans sa globalité, n’ait pas encore partout pris le problème de la gestion de l’eau à  bras le corps pour en faire une réelle priorité : elle risque, ainsi, d’être le seul continent ou les objectifs du Millénaire pour l’accès à  l’eau saine et à  l’assainissement de base ne seront pas atteints en 2015 ! Ceci étant, plusieurs pays, et ce ne sont pas forcément les plus riches, font figure de pilotes et ont d’ores et déjà  obtenu des résultats très significatifs : il est difficile de les citer tous, mais l’Afrique du Sud, le Burkina Faso, le Kenya, le Maroc, l’Ouganda, le Sénégal ou la Tunisie ont réussi, entre autres, des progrès très importants, notamment pour l’accès à  l’eau potable… Le rôle de l’AMCOW comme force politique est à  souligner tout particulièrement. Il permet de dégager les consensus nécessaires sur les réformes à  conduire partout, en s’inspirant des réussites déjà  obtenues sur le continent. Ces exemples démontrent qu’il n’y a pas de fatalité et que la volonté politique de réformes ambitieuses permet d’obtenir rapidement des résultats appréciables. [c/Jean-François Donzier]« l’OIEau travaille régulièrement, depuis plus de cinq ans, avec une majorité des grands organismes de bassins transfrontaliers du continent africain, notamment dans le cadre d’audits, de réformes institutionnelles et organisationnelles. »[/c] LA : Le monopole des firmes étrangères dans le secteur de l’eau est-il un signe que le marché de l’eau au sud du Sahara est porteur ? JFD : Je ne sais pas s’il est bien approprié de parler de « monopole des firmes étrangères », car de nombreuses entreprises publiques africaines obtiennent des résultats significatifs, dès lors que les réformes nécessaires à  leur modernisation ont été conduites à  bonne fin… Ceci étant, les distributeurs privés, notamment nos grandes entreprises françaises de l’eau, permettent, là  ou il y a une décision politique, de faire appel à  eux, et, aujourd’hui, sous le contrôle étroit de la puissance publique nationale, d’introduire rapidement les savoir-faire et les méthodes de management utiles, de bénéficier des meilleures technologies issues de leurs centres de recherches et, le cas échéant, de mobiliser les capitaux indispensables à  l’investissement… l’OIEau peut d’ailleurs apporter aux gouvernements qui le souhaiteraient un appui institutionnel pour créer, dans les législations nationales, les outils permettant la signature, dans les meilleures conditions possibles de mise en concurrence et de contrôle de la puissance publique, des différents types de contrats adaptés aux besoins locaux pour l’intervention efficace des entreprises privées dans le secteur de l’eau. LA : La question du financement des infrastructures de l’eau dans les pays du Sahel par les bailleurs de fonds se pose avec acuité. Selon vous, comment faut-il s’y prendre pour attirer les investisseurs étrangers et bailleurs de fonds ? JFD : Il faut créer la confiance et donner des garanties, ce qui passe obligatoirement par des réformes des institutions et la création de mécanismes de gestion et de financement assurant la pérennité des services des eaux, que leur gestion soit publique ou privée. Il faut être conscient que les investisseurs, comme les bailleurs, interviennent, pour l’essentiel, sous forme de prêts dont il faudra bien assurer le remboursement tout en garantissant l’exploitation, la maintenance et le renouvellement des installations : il n’y a pas de miracle, les fonds nécessaires ne peuvent venir que des budgets publics nationaux ou locaux, financés par les impôts, ou bien des tarifs des services payés par les abonnés, ou encore de transferts venant, le cas échéant, d’autres secteurs économiques, comme par exemple l’énergie ou l’électricité. LA : l’eau est un service à  forte valeur ajoutée, mais méconnu encore sur une grande partie du continent africain. En France, ce service coûte moins cher qu’un paquet de cigarettes. Pourquoi ? JFD : Oui, C’’est vrai qu’en France le prix d’un mètre cube d’eau potable, incluant le coût de l’assainissement, de l’épuration des eaux usées et les redevances des agences de bassin pour la gestion de la ressource, est inférieur au prix d’un paquet de cigarettes… Nous ne sommes pas arrivés à  ce résultat en quelques mois, mais par un effort soutenu sur plusieurs décennies. Nous avons établi un cadre législatif moderne et efficace, qui est aujourd’hui, pour l’essentiel, commun à  tous les pays de l’Union européenne, et, même s’il y a eu pendant longtemps des subventions des Etats, presque partout aujourd’hui en Europe, les coûts sont couverts par les tarifs payés par les consommateurs, tout en tenant compte des difficultés que rencontrent les classes les plus démunies de nos populations, qui doivent bénéficier de l’accès aux services dans des conditions économiques acceptables. Notre rôle est de montrer que ce qui est possible en Europe, l’est également partout ailleurs, et d’aider les pays qui le souhaitent, non pas à  copier, mais à  s’inspirer des méthodes mises en œuvre pour, eux-mêmes, moderniser le secteur au bénéfice de leurs populations et de leur développement économique et social. LA : Quelle est la place de l’Afrique au C’œur de la problématique des changements climatiques ? JFD : l’Afrique est probablement l’une des régions du monde qui sera le plus impactée par cette problématique. Observez les statistiques de pluviométrie dans le bassin du Niger ou dans celui du lac Tchad : la baisse de la pluviométrie et l’augmentation de l’évapotranspiration se cumulent au problème démographique et de développement en général. Les populations africaines y sont également les plus vulnérables. l’Afrique est donc très directement et fortement concernée. C’’est la raison pour laquelle, avec les participants à  la dernière Assemblée générale mondiale du RIOB, qui s’est tenue symboliquement à  Dakar, et donc pour la première fois en Afrique, nous avons adopté une déclaration finale qui insiste sur l’importance de la gestion par bassin pour s’adapter le plus rapidement possible aux conséquences prévisibles du changement climatique sur la disponibilité des ressources en eau.

Forum Europe/Afrique : Promouvoir le secteur Eau et Energie sur le continent

Favoriser l’atteinte des OMD Le Mali a le privilège d’accueillir en ce début d’année la deuxième édition africaine du forum des rencontres européennes de partenariats avec l’Afrique en matière d’eau et d’électricité. Rappelons que la première édition s’est tenue au mois d’octobre dernier à  Lyon (France) et a réuni toute la crème africaine du secteur. Elle avait alors enregistrée la participation d’une vingtaine de pays africains et européens. Il avait enregistré environ 1000 participants sur les quatre jours du forum. Cette année, le forum est conjointement organisé par l’Agence de Développement des Entreprises en Afrique (ADEA), le ministère de l’énergie et de l’eau et la région de Rhône-Alpes. C’’est un lieu de rencontres privilégiées pour les différents acteurs des secteurs de l’énergie et de l’eau. Des décideurs politiques, en passant par experts, principaux bailleurs de fonds internationaux…Les questions débattues seront relatives à  la promotion du partenariat PME/PMI entre l’Europe et l’Afrique. Ces questions tournent autour de la problématique de l’eau et de l’énergie qui sont des secteurs jugés prioritaires sur le contient africain, conformément aux Objectifs du Millénaire pour le Développement. Y participeront une cinquantaine de PME-PMI européennes des secteurs de l’eau et de l’énergie. Il est également attendu une délégation officielle de conduite par le ministre congolais de l’énergie et de l’hydraulique, Bruno Jean-Richard Itoua. Notons que ce forum est organisé depuis 10 ans, ce forum mais la particularité des deux dernières éditions est le fait qu’elles sont spécifiquement axées sur le continent africain. Le choix du Mali n’est pas fortuit. Le pays a enregistré et continue d’enregistrer depuis quelques années, d’importants progrès en matière d’eau et d’électricité. Sous le signe du cinquantenaire Le 2e forum Eurafric s’inscrit sous le signe du cinquantenaire des indépendances africaines. 2010 a marqué la célébration des 50 années de l’accession à  la souveraineté nationale de 17 pays africains dont 14 francophones. De cette époque à  maintenant, d’importants progrès ont certes été effectués dans bon nombre de ces pays. Pour le cas particulier du Mali, les deux secteurs ont connus différents progrès depuis 2008. Nous avons entre autres les stations de pompage d’eau de Magnambougou, Djicorono Para, Baco Djicoroni et bientôt celle de Kabala qui est le vaste projet de développement dans le domaine. A cela s’ajoute la réduction du coût de l’électricité de 5% pour les entreprises privées. Le délestage a aussi fortement régressé à  Bamako et dans quelques capitales régionales du pays. Des stations de pompages ont été mis à  la disposition de quelques communautés villageoise il y en environ deux ans et le projet avance à  pas de géant. Au début des années 2000 encore, les bamakois étaient régulièrement confrontés à  des coupures permanentes d’eau surtout et d’électricité. Les constructions des stations de pompages ont beaucoup contribuées à  la réduction de ces problèmes qui ne sont désormais qu’un mauvais souvenir. Quoi qu’il y existe encore quelques zones qui manquent d’eau potable et beaucoup reste à  faire même s’il faut reconnaitre les efforts fournis par les autorités du pays et en particulier, le ministère de l’énergie et de l’eau.

Accès à l’eau et l’assainissement : La société civile s’engage.

Journaldumali : M.Saleck Ould Dah, vous êtes chargé des analyses politiques et du plaidoyer au niveau de l’ONG Wateraid, membre du RMID. Le réseau que vous venez de créer n’est-il pas juste un réseau de plus. Pour vous quelle est sa pertinence ? Saleck Ould Dah : Effectivement, il y a beaucoup de réseaux au Mali, surtout au niveau des organisations de la société civile. Mais celui a la particularité de regrouper une grande palette d’acteurs de différentes sensibilités. Les membres sont autant de la société civile que des structures étatiques et privées. Et surtout dans le secteur de l’eau. C’’est vraiment le premier réseau spécifique des questions d’intégrité et de transparence et du dialogue. Donc, un réseau unique par sa composition et par ses missions. Journaldumali : Justement, quelles sont les objectifs du RMID ? Saleck Ould Dah : C’’est d’abord d’attirer l’attention des différents acteurs sur la portée et les enjeux des mauvaises pratiques liées à  la non-intégrité. On préfère utiliser le terme de non-intégrité parce que C’’est plus dynamique que corruption parce qu’on n’a pas des éléments probants de corruption. Il y a des pratiques de non-intégrité qui se manifestent sous forme par exemple de laxisme. Les citoyens eux-mêmes sont corrupteurs sans le vouloir parce qu’il y a des déficits d’accès. C’’est donc un réseau qui va essayer de faire la promotion d’un code de bonnes pratiques, des valeurs minimales C’’est-à -dire ne pas encourager la corruption, ne pas être acteur de la corruption, dénoncer intelligemment et discrètement la corruption, etc et surtout sensibiliser les citoyens pour qu’ils puissent refuser ces pratiques. Le deuxième objectif majeur est de renforcer le dialogue dans le secteur. Il y a déjà  une dynamique dans ce sens, il s’agit de la renforcer avec le travail autour des groupes thématiques avec des études etc. Journaldumali : Pouvez-vous nous donner des exemples de « non-intégrité » dans le secteur de l’eau et assainissement ? Saleck Ould Dah : Chez nous, ce sont des pratiques courantes, que tout le monde a déjà  vécu au moins une fois. On n’a pas d’évidence mais il y a des faits. Par exemple, si on veut avoir accès à  un raccordement, au lieu de 72h, ça prend des semaines, il y a un problème. Si on demande un point d’eau, malgré les conditions favorables, ça prend du temps. C’’est vrai qu’il y a n déficit de financement mais souvent on n’est pas pressé à  fournir le service demandé. Même nous au niveau de la société civile, on est un peu laxiste parce qu’on n’accélère pas le rythme. Alors que si l’eau vient à  manquer dans une localité, C’’est des milliers de personnes qui peuvent mourir. On n’a pas des évidences mais on se dit que si aujourd’hui le secteur a des problèmes, surtout l’assainissement C’’est qu’il y a des défaillances quelque part. Parce qu’on n’est pas dynamique à  la hauteur de la mission. Journaldumali : Nous sommes à  quelques mois de la date butoir pour l’atteinte des Objectifs du Millénaire pour le développement. O๠en sommes-nous en ce qui concerne l’accès à  l’eau et à  l’assainissement ? Saleck Ould Dah : A l’heure actuelle, même les services de l’Etat sont réservés par rapport à  l’atteinte de l’OMD qui concerne l’accès à  l’eau potable. Le nouveau chiffre avancé pour la population dépasse de 2 millions les prévisions prises en compte dans le plan d’accès de 2004. Donc ça fausse les calculs. Le taux de couverture en 2009 était de 73,1% mais si on le rapporte au nouveau chiffre de la population, on sera à  moins de 70%. Or, l’OMD est de 90%. Pour l’assainissement, n’en parlons même pas, tout le monde reconnait qu’avec moins de 30% on ne pourrait atteindre l’OD qui est de 64%. D’o๠la nécessité d’enclencher une dynamique de dialogue et surtout capitaliser. Parce que peut être qu’il y a beaucoup de réalisations de la société civile qui sont dispersées. En capitalisant les initiatives de la société civile et des collectivités, on pourrait avoir un taux plus réaliste.

Forum EURAFRIC : « Eau et énergie en Afrique »

Ce forum est organisé par l’agence de développement des entreprises en Afrique (ADEA), en partenariat avec la région Rhône-Alpes, le Grand Lyon et la ville de Lyon. Il réunit chaque année, des décideurs politiques, experts, principaux bailleurs de fonds internationaux et des entreprises européennes et africaines, sur des questions relatives à  la promotion du partenariat PME/PMI Europe/Afrique. La problématique de l’eau et de l’énergie est primordiale en Afrique et des efforts considérables restent à  faire. C’’est également un des objectifs du millénaire pour le développement (OMD) qui consiste à  réduire de moitié d’ici 2015, la proportion d’individus n’ayant pas accès à  l’eau potable. Objectifs visés par le forum Ce forum vise d’une part, la promotion du partenariat entre l’Union Européenne et l’Afrique, dans le domaine de l’eau et de l’énergie. Et d’autre part, l’amélioration de la compétitivité des entreprises africaines, avec la réduction de la pauvreté. Durant quatre jours donc, les ministres africains de l’énergie et de l’eau et les différents participants auront l’occasion de faire le point les différents projets d’investissement dans ces secteurs en Afrique. Egalement, étudier les financements internationaux et les possibilités de partenariats et transferts de technologies. Il permettra aux PME et PMI africaines et européennes spécialisées dans la fabrication d’équipement et la sous-traitance industrielle, aux grandes entreprises publiques et privées ainsi qu’aux décideurs politiques, institutions et partenaires financiers, associations professionnelles et organismes de promotion des investissements, d’échanger. Vétusté des centrales hydro-électriques africaines après 50 ans Cette année 2010, 14 pays francophones Africains célèbrent le cinquantenaire de leur indépendance. La plupart des installations de centrales hydro-électriques, les équipements de pompage et traitement d’eau de ces pays, datent d’une cinquantaine d’années. Les demandes dépassent fortement l’offre puisque dans un premier temps, elles avaient été construites pour 100 000 à  500 000 habitants. Or, les populations urbaines varient entre 2 et 3 millions. Précisons que 42 villes africaines ont des problèmes d’approvisionnement en eau potable et d’assainissement et 38 connaissent des coupures récurrentes d’électricité. l’origine de ces problèmes est principalement liée à  la vétusté des installations, au défaut de maintenance et au manque de formation. Plus de 900 participants Cette année, il est attendu plus de 900 participants venant d’une vingtaine de pays africains et européens. Les principaux thèmes abordés seront entre autres les financements, les transferts de technologies et le partenariat entre les PME et PMI durant quatre jours. En marge du forum, une conférence ministérielle se tiendra sur le thème : «Développement Hydroélectrique, barrages et Agriculture en Afrique» en partenariat avec HYDRO, la FAO et l’ONG UN Water.

Accès à l’eau et à l’assainissement : l’ONG Wateraid repense sa stratégie

Relever le défi de l’eau et de l’assainissement l’eau et l’assainissement constitue l’un des secteurs o๠les Etats africains font un maximum d’efforts pour améliorer les conditions de vie des populations. Avec des fortunes diverses certes, car le bilan global des actions dans le secteur, au sortir de la dernière Assemblée générale des Nations unies tenue en septembre 2010 à  New York, reste en deçà  des attentes. Et C’’est pour contribuer à  l’amélioration de la situation sur le terrain, notamment en Afrique de l’Ouest, qu’une importante rencontre de WaterAid, ONG intervenant dans le secteur de l’eau et de l’assainissement, se tient depuis hier à  Ouagadougou. l’accès à  l’eau et à  l’assainissement reste un grand défi en Afrique de l’Ouest, au regard des efforts qu’il faut encore fournir pour faire de ces produits de base une réalité pour la majorité des populations de cette partie de l’Afrique. Selon Mariame Dem, directrice régionale de WaterAid, le taux d’accès à  l’eau potable y est de 40%. Le taux est de 32% pour ce qui est de l’accès à  l’assainissement. Certes, ce ne sont là  que des indicateurs au niveau régional, mais ils reflètent dans une certaine mesure la réalité dans chaque pays considéré. Des situations diverses pour un même enjeu Le Mali par exemple est à  71,7% de taux d’accès à  l’eau potable, et à  21% en ce qui concerne l’accès à  l’assainissement. Le Burkina n’est pas très loin du Mali, mais doit encore faire des efforts pour être à  son niveau. Il y a des disparités d’un pays à  un autre au sein de l’espace CEDEAO, mais la nécessité d’améliorer l’offre en matière d’accès à  l’eau et l’assainissement s’impose à  tous les Etats. Et C’’est pour prendre justement en compte cette nécessité et trouver ensemble de meilleures stratégies en vue de contribuer à  booster les indicateurs dans le secteur, que les managers de WaterAid sont depuis hier, 4 octobre 2010, en conclave à  Ouagadougou. Les participants viennent de 7 pays de l’Afrique de l’Ouest. Il s’agit du Nigeria, du Niger, du Mali, du Ghana, du Liberia, de la Sierra Léone, et du Burkina. Pour la représentante-résidente de WaterAid Mali, Fatoumata Haà¯dara, cette réunion de Ouagadougou est d’une importance capitale en ce sens qu’elle va permettre aux participants d’avoir une dynamique d’équipe, de partager les bonnes pratiques, de prendre des décisions utiles en vue de relever les défis dans le secteur de l’eau et de l’assainissement. Des responsables au siège de WaterAid à  Londres prennent également part à  la présente réunion de Ouaga. Ce sont notamment Jerry Adam, directeur du département de l’effectivité des programmes, et Alan Machin, responsable de la collecte des fonds. D’ici à  2015 WaterAid va travailler à  mobiliser 100 millions de livres sterling pour la réalisation de programmes dans le domaine de l’eau et de l’assainissement.

Pénurie d’eau au Point G : les malades aux abois

Une situation inadmissible qui, du reste, constitue un vrai défi à  la conscience des activités chirurgicales de dialyse, des travaux de laboratoire, de ceux des salles d’accouchement, le report des rendez-vous pour les patients, le manque d’hygiène. Tout cela, faute d’eau courante, de 11 heures à  minuit à  l’hôpital du Point G. La situation dure depuis 3 longs mois. Un problème qui fâche Lundi 2 juillet 2010. Je suis à  l’hôpital du Point G. A l’intérieur de la cour, si difficile d’accès, un patient me dit «Â ici à  l’hôpital du Point G, de 11 heures à  minuit nous n’avons pas d’eau. Et ce sont les sapeurs pompiers qui viennent à  notre secours. Nous faisons la queue, pour cela. C’’est inadmissible ! J’aurai préféré que mon malade soit ailleurs, dans une clinique, dans un CSCOM, mais nous n’avons pas le choix. Les spécialistes qui doivent traiter mon malade ne sont qu’ici ou dans les cliniques privées, o๠je n’ai pas les moyens d’aller ». Plus loin, je rencontre quelques patients et des accompagnants d’autres patients.Ceux-ci échangeaient des propos : «Â ne gaspillez pas l’eau, donnez moi un peu d’eau à  boire, il ne m’en reste plus rien ». Et d’autres de répondre : «Â moi même, je ne me suis pas lavé depuis 3 jours ». Etonnante situation dans un hôpital national comme celui du Point G, de renommée nationale et internationale. Devant cette scène, je chancèle de stupeur. Comment est-ce possible ? Selon des médecins, infirmiers et autres agents rencontrés sur place, cette situation n’est pas une première. En effet, selon eux, chaque année, en période de chaleur, l’hôpital du Point G a toujours vécu la même situation. Mais, soutiennent-ils, cette année, la situation est des plus catastrophiques, parce que, sans eau, rien ne peut se faire. D’autres médecins sur les lieux me soulignent que cette pénurie d’eau est même à  la base d’une perturbation des rendez-vous des services de la chirurgie, de la néphrologie et tant d’autres. Aucun rendez-vous ne peut être pris dans ces services, avant l’arrivée des sapeurs pompiers.Par ailleurs, une petite visite dans certaines salles de patients m’a permis de constater des problèmes hygiéniques dans les toilettes. Hygiène et mauvaises odeurs C’’est certainement ce qui explique cette odeur nauséabonde qui se dégage des toilettes et… d’ailleurs. A l’hôpital Point G, à  cause du manque d’eau, l’on constate aussi des problèmes hygiéniques comme le non entretien régulier des toilettes, des blocs opératoires et autres lieux importants. Il constitue (le manque d’eau) une menace pour la santé des patients pris en charge par des services qui ne peuvent fonctionner sans eau. Il s’agit principalement de la chirurgie, la réanimation et la néphrologie. «Tous les jours, il y a coupure d’eau au Point G. l’hôpital fait ce qu’il peut, mais le problème est là . En tous les cas, sans eau, il n’y a pas de dialyse, il n’y a pas de chirurgie, bref le manque d’eau est synonyme d’interruption de la quasi-totalité des activités d’un hôpital », me signale, un médecin qui a préféré témoigner dans l’anonymat. Pour celui-ci, ce manque d’eau est inadmissible, car il met en danger la vie des patients.Le comble est que, a-t-il dit, l’on ne sait même pas quant est ce que la pénurie prendra fin. Par ailleurs, pour Siaka Touré, un accompagnateur de patient, le manque d’eau à  Point G, est inadmissible. Car elle met la vie des patients en danger et sape le travail de titan abattu par les médecins dudit hôpital. Pénurie criante d’eau « Je suis là  il y a plus de deux semaines, mais je vous assure que le seul problème que J’ai constaté au sein de cet hôpital, C’’est le manque d’eau, sinon, à  part ça, le personnel sanitaire est très accueillant et compétent », nous explique cet autre patient. Assis, à  côté d’un bidon d’eau vide, et non loin de la sortie afin d’être parmi les premiers à  être servi, Salimata Fofana, une accompagnatrice de patients, m’indique que beaucoup sont les patients ou accompagnateurs de patients qui passent des jours sans se laver, sans faire la lessive. « Ici, à  l’hôpital, chaque jour on fait la queue devant les citernes des sapeurs pompiers pour avoir de l’eau, qui en réalité ne peut satisfaire la moitié de nos problèmes d’eau, dira la dame. Allongé à  l’ombre d’un bus de l’hôpital, Oumar Traoré, un accompagnateur, salue les efforts fournis par les uns et les autres et réclame la multiplication des voyages des sapeurs pompiers. » « Je demande à  ATT de nous aider à  résoudre ce problème », dira une dame qui venait de quitter la maternité. » s’agissant des solutions pour palier le problème d’eau, la direction de l’Hôpital Point G a fait installé des cuves sur les toits de certains bâtiments, a déclaré le Directeur Général de l’hôpital Mamady Sissoko. En plus, l’hôpital a fait appel aux services des sapeurs pompiers qui, depuis trois mois, approvisionnent ledit centre en eau, a-t-il ajouté. Mais, selon nos sources, ceux-ci, sont rémunérés. Toujours selon le DGA, par rapport à  ce grave problème, son administration a contacté la Direction de distribution des eaux de l’EDM-SA qui a mis un agent spécial à  la disposition de l’hôpital afin de trouver une solution au problème. Ce qui sous entend également qu’elle aussi, s’atèle à  résoudre définitivement le problème qui serait dû à  des problèmes techniques, a laissé entendre, M. Mamady Sissoko. En tous les cas, la situation à  l’hôpital du Point G est inadmissible et constitue un défi à  la conscience de ceux qui, non loin n’en souffre guère. EDM s’explique Pour en savoir davantage sur les raisons de la pénurie d’eau à  l’hôpital du Point G, nous avons approché M. Thiona Mathieu, directeur de la Communication d’EDM-SA qui a accepté de nous fournir des explications à  propos. « Je vous rappelle aussi, qu’il n’y a pas que les quartiers de Point G qui souffrent de ces fortes perturbations. Le Point G sous entend l’hôpital. C’’est une zone sensible, et, à  EDM SA, nous avons conscience qu’il faut agir très vite. C’’est pourquoi, une équipe a été désignée et dédiée pour résoudre le plus rapidement possible le problème.Ces perturbations d’eau au niveau du Point G sont dues en fait à  deux choses. Premièrement : avec les grandes tornades par ces temps, il y a eu des coupures d’électricité. Et, comme nos fils électriques sont aériens, il y a eu des dégâts consécutifs à  ces tornades. Cela a naturellement perturbé le fonctionnement de nos stations d’eau qui dépendent de l’électricité. L’eau du fleuve Quant au deuxième facteur, il s’explique par le fait qu’en ce début d’hivernage, l’eau du fleuve est très difficile à  traiter. Parce qu’elle contient énormément de saletés. Or, notre principale source d’approvisionnement, C’’est ce même fleuve : le Niger. Pour nous à  EDM SA, l’eau potable, C’’est de l’eau bien traitée. Ce qui sous entend que, quand elle est sale, son traitement prend beaucoup de temps et impose de la vigilance. Or, la santé de nos clients et des consommateurs de l’eau que nous produisons en dépend. Ces deux facteurs conjugués ont donc joué sur la production et la distribution de l’eau à  Bamako ». Par ailleurs, dira M. Koné, cette perturbation au niveau du Point G est également due à  des difficultés de remplissage de la station de reprise de Missira qui alimente notamment l’hôpital du Point G.Il est à  noter aussi que, malgré l’hivernage qui s’installe, les besoins en eau n’ont pas baissé. « Aussi, il faut le reconnaà®tre, nous sommes en déficit en matière de production d’eau, la demande dépassant l’offre, malgré nos efforts » A noter également que la capacité de production de l’EDM-SA pour Bamako et Kati est de 180 000 m3 contre une demande de 200 000 m3. Pour palier au problème, le gouvernement malien s’atèle à  réunir les conditions de financement de la station de Kabala. Comme pour rassurer, le responsable de la Communication d’EDM a signalé que les services techniques de l’EDM sont à  l’œuvre pour que les choses s’améliorent très rapidement, notamment au niveau de l’hôpital Point G oà¹, des dispositions ont été prises avec l’appui des autorités de cet hôpital.

Mamadou Igor DIARRA : « Le Mali a réalisé d’importants progrès en matière d’eau et d’électricité »

Journadumali.com : Pouvez-vous nous parler de la politique énergétique du Mali ? Mamadou Igor Diarra : Elle est très ancienne puisque datant de plus d’une cinquantaine d’années. Cependant, C’’est en 2006 qu’un document de politique énergétique nationale a été élaboré et adopté par le gouvernement. Journaldumali.com : Quels en sont les grands axes ? Mamadou Igor Diarra : l’un des objectifs majeurs de cette politique, C’’est de donner de l’énergie électrique au plus grand nombre et à  moindre coût. Et sa mise en œuvre s’appuie sur un certain nombre d’axes qui sont notamment, l’accroissement de la production d’énergie électrique d’origine hydraulique. Cet accroissement s’explique par le fait que notre pays regorge d’un potentiel de 1200 MW sur les deux cours d’eau qui le traversent. J’avoue que sur les 1200 MW, seuls 20% sont entamés et concernent essentiellement les barrages de Sélingué et Manantali, en plus de quelques petits barrages tels celui de Sotuba. Journaldumali.com : Le Mali on le sait, regorge d’importants potentiels en matière d’énergies renouvelables, quelles mesures avez-vous prises afin de développer ce secteur ? Mamadou Igor Diarra : Notre premier levier, C’’est celui de l’hydroélectricité que nous souhaitons bien entendu voir développé. Parce que C’’est une énergie propre, naturelle et à  moindre coût. Un second pilier sur lequel nous nous basons, C’’est de renforcer les autres moyens de production d’origine thermique. Et là , nous avons jusqu’à  présent eu recourt à  des groupes électrogènes qui utilisaient du gazoil. Mais aujourd’hui, nous avons des groupes d’une autre génération, notamment les centrales qui fonctionnent au fioul lourd et donc, plus économique. Je signale que ces centrales pourraient à  tout moment, servir de réserve froide au cas o๠nous aurions une offre d’énergie suffisante. Pour en revenir aux énergies renouvelables, je voudrais parler du solaire, de l’éolienne, mais également des biocarburants. Notre pays s’est doté d’un certain nombre de documents, mais aussi, il a mis en place plusieurs structures. Journaldumali.com : Quelles sont ces structures et de quelles potentialités disposent-elles ? Igor Diarra : La société énergie du Mali (EDM) est celle qui travaille sur le réseau interconnecté et certains centres isolés, l’agence malienne d’électrification rurale (AMADER) quant elle, travaille essentiellement sur le volet rural. Nous avons aussi créé l’agence nationale de développement du biocarburant (ANADEB), qui est un acteur qui a aujourd’hui, bâti la réglementation en matière de biocarburants. Vous savez le Mali a une longue expérience en matière de production de l’huile de pourghère, mais également, à  la faveur de tous les projets de sucrerie, il y aura du bioéthanol disponible dans notre pays. D’autant plus que nous avons de plus en plus d’échanges avec le Brésil qui excelle dans ce domaine. Journaldumali.com : Alors, comment qualifierez-vous cette politique de promotion d’énergies nouvelles et quelles sont les investissements dans ce domaine ? Mamadou Igor Diarra : Je dirais que nous avons une politique énergétique contemporaine, qui tient compte de l’ensemble des contraintes environnementales. Cependant, il nécessite aussi beaucoup d’investissements. D’ailleurs il n’y a pas longtemps, nous avons adopté un programme d’investissements optimaux du secteur. Il totalise plus de 500 milliards de FCFA sur 5 ans et 50% des investissements sont déjà  acquis. Journaldumali.com : Quel est le taux d’accès à  l’électricité et qu’en est-il comparativement aux autres pays de la sous région, en plus des défis à  relever d’ici à  l’horizon 2015 dans le cadre des objectifs du millénaire pour le développement ? Mamadou Igor Diarra : Nous avons un taux d’accès à  l’électricité qui se situe aujourd’hui, à  plus de 22%. C’’est peut-être un peu plus que beaucoup de pays africains mais pour nous, C’’est beaucoup moins que ce que nous sommes capable de réaliser. Raison pour laquelle, notre objectif d’ici 2015, C’’est d’atteindre 50% du taux d’accès à  l’électricité. Nous avons réuni toutes les conditions pour cela. En témoigne les barrages de Félou, Taoussa, les interconnexions et les centrales thermiques à  fioul lourd que nous avons mis en place. Nous avons tous les investissements nécessaires pour la production de l’électricité, presque la moitié des moyens de transports et il en de même pour la distribution aux consommateurs et aux entreprises. Journaldumali.com : Qu’en est-il de l’interconnexion avec la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Sénégal et le Burkina Faso ? Mamadou Igor Diarra : l’interconnexion est vraiment la solution incontournable surtout pour les pays membres de la communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO). La communauté ayant pris conscience de cela, a mis en place le West African power point (WAP) qui fédère l’ensemble des acteurs énergétiques autour d’un certain nombre de programmes. l’avantage d’une communauté économique, C’’est le fait que chacun regorge à  son niveau, de certaines potentialités. Ce que nous bâtissons, C’’est un marché d’interconnexion. Mais, cela ne peut se faire que si on crée des autoroutes d’électricité, mais aussi, celles de la télécommunication. Donc, ceci se constate à  travers le redéploiement de la fibre optique à  travers un certain nombre de pays. Ainsi, les deux grands projets d’interconnexion qui concernent le Mali sont ceux avec le Sénégal et la Côte d’Ivoire. Cette dernière est en chantier et les pilônes sont déjà  arrivés à  Sikasso. On quittera donc ce pays en terme de réseau, pour aller jusque dans la zone office du Niger. Ensuite, l’interconnexion avec le Ghana nous permettra de passer par Bobo-Dioulasso (Burkina Faso). Un autre projet est gestation, concerne l’interconnexion avec la Guinée Conakry qui a un potentiel hydro-électrique. Même si le Mali est très en avance sur elle en terme d’investissements. Nous voulons nous mettre dans une position d’exportateur. l’interconnexion n’est pas à  sens unique. Les travaux qui été stoppés il y a quelques mois avec la Côte d’Ivoire, parce que les populations environnantes demandaient un dédommagement. Mais les travaux ont repris depuis peu. Journaldumali.com : En ce qui concerne l’accès et la distribution d’eau au Mali, quel stratégies avez-vous adoptées en ce sens ? Mamadou Igor Diarra : En ce qui concerne l’eau, je dirais que nous avons enregistré des résultats extraordinaires. En effet, nous avons eu un taux d’accès à  l’eau de 73% en fin 2009. Notre pays il faut le reconnaitre est très gâté parce qu’il est traversé par deux cours d’eau. Cependant, la situation hydrique est très disparate au Mali parce que, nous avons des eaux de surface C’’est vrai, mais lorsque vous regardez la répartition de la population, nous sommes obligés de faire recourt aux eaux souterraines. Or, ces eaux sont surtout fonction de la pluviométrie qui n’est pas toujours constante dans certaines localités. Néanmoins, cela ne nous a pas empêché d’atteindre des résultats très encourageants. Journaldumali.com : Quels sont les projets d’investissement dans le domaine de l’eau au Mali ? Mamadou Igor Diarra : s’il y a bien un critère parmi les OMD qui semble à  la portée du Mali, C’’est celui de l’accès à  l’eau. En ce qui concerne les investissements dans ce secteur, nous avons dégagé un plan prioritaire de 320 milliards de FCFA sur 3 ans. Ce plan là  a déjà  reçu un financement de plus de 70%. Journaldumali.com : Quelle est la zone o๠le problème d’eau se pose le plus dans notre pays ? Mamadou Igor Diarra : Curieusement, C’’est à  Bamako que le problème d’eau se pose avec plus d’acuitté que dans certaines régions. Cela s’explique par le fait que les moyens de départ mis à  la disposition de la ville, étaient pour tout juste 1 million de personnes, or, nous en sommes aujourd’hui à  plus de 2 millions 500 mille habitants. Ce qui fait un déficit d’eau de 2000 m3 d’eau. Nous ferons donc deux stations compactes d’eau dans la capitale. Ce sont des stations qui sont dans les conteneurs qu’on peut monter et démonter très rapidement. Ainsi d’ici la fin de l’année, nous allons poser les premières pierres de ces deux stations qui viendront combler le manque existant. Elles seront basées à  Kalaban Coro et Missabougou et feront 20 000 m3 supplémentaires sur la rive droite du district de Bamako. Journaldumali.com : Pour terminer, la population et un certain nombre d’entreprise se plaignent du coût élevé des factures d’électricité et d’eau. Est-ce les consommateurs pourront voir des baisses à  ce niveau dans un futur proche ? Mamadou Igor Diarra : Il faut qu’on soit bien d’accord. On ne peut réduire le prix d’un bien que lorsque nous l’avons en abondance. Je pense que les investissements qui sont en cours totalisent près de 500 milliards de FCFA et se font sur de longues périodes. Toutes ces réalisations vont produire l’abondance, facteur de réduction de prix des facteurs. Cependant, cela n’est pas encore le cas au Mali. Mais, le pays doit être fier d’avoir un secteur de l’eau et de l’énergie qui est très dynamique. Nous serons au rendez-vous des défis du développement !

Vente d’eau potable en sachets : une qualité douteuse

Ne dit-on pas que l’eau C’’est la vie ? Si cette assertion est connue et acceptée par tous, il faut reconnaà®tre qu’au Mali, la potabilité de l’eau vendue par les sociétés est sérieusement mise en cause. Des eaux de qualité douteuse Seulement voilà  : les structures étatiques chargées de l’hygiène n’y font que des contrôles de façade. Quant aux Associations de consommateurs, elles n’existent que de nom dans notre pays. Fuyant leurs véritables missions elles ne sont que figurante lors des «folkloriques assises » initiées par les autorités. De plus en plus, l’on assiste à  une mise sur le marché des sachets plastics d’eau. Cédées aux consommateurs à  25 ou 50 F CFA, ces eaux attirent, si l’on se fie leur conditionnement (généralement bien fait). Bas tarif Elles sont de plus en plus vulgarisées car vendues à  la sauvette. En cette période de canicule, les clients en consomment à  quelques niveaux qu’ils se trouvent. Selon de nombreux témoins, les règles essentielles d’hygiènes pour leur fabrication sont biaisées. « Ces eaux contenues dans les sachets plastics sont d’une dangerosité réelle », indiquent les spécialistes. A ses eaux s’ajoutent les eaux minérales. Présentées comme plus saines que l’eau courante (de grande consommation produite par EDM SA), ces eaux minérales naturelles produites au Mali, s’avèrent être d’une extrême vulnérabilité aux infections bactériennes. Contrairement à  ce que pensent nombre de nos concitoyens, les eaux minérales naturelles ne sont soumises à  aucune prescription particulière d’hygiène ou de diététique qui les distinguent de l’eau (de grande consommation) traitée et produite par la société EDM. Bactéries et chlore A en croire les spécialistes, les qualités de substances physico-chimiques qu’elles renferment dépassent le seuil des limites autorisées par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). On n’y ajoute pas de chlore afin de ne pas altérer leur caractère naturel. Or, C’’est justement ce même chlore (substance de l’eau de javel) qui permet d’éliminer les bactéries. Par contre, EDM SA y ajoute du chlore, seul produit susceptible d’éliminer véritablement les bactéries. Bien que pure à  l’état naturel, les eaux minérales auxquelles on n’ajoute pas du chlore sont extrêmement vulnérables aux attaques bactériennes, à  la différence de l’eau traitée par EDM SA. Toujours selon nos sources, les eaux minérales renferment également un pourcentage très élevé en sodium, potassium, de calcium… Et ces pourcentages dépassent les limites imposées par l’OMS en ce qui concerne les eaux de grande distribution.

Production d’eau à Kabala : début des travaux sur le financement

Cette ronde vise à  expliquer les raisons des besoins de financement de la station de production d’eau potable dans la localité de Kabala. Il faut dire que depuis plus de 50 ans, la capitale malienne a des problèmes d’approvisionnement d’eau potable. Cela se fait surtout sentir pendant la saison sèche de mars à  juin. C’’est cette situation qui a amené le ministère de l’énergie et de l’eau à  solliciter l’aide des partenaires techniques et financiers, afin de réaliser les travaux de construction de la station d’eau de Kabala. Cette localité située sur la rive droite du fleuve Niger à  environ 12 km en amont de la capitale Bamako, est la zone dont le besoin en eau est le plus important. revue sectorielle Signalons que cette table ronde se tient à  peine mois après la tenue de la revue sectorielle eau et assainissement. Au cours de cette revue, les experts ont expliqués que les progrès réalisés ont permis d’atteindre un taux d’accès de à  l’eau potable de 73%. Cela dit, ils estiment que très peu de financements ont été acquis en cette fin de cinquantenaire pour le développement de l’hydraulique urbaine sur la période 2011/2013. De l’eau potable en quantité suffisante Le ministre de l’énergie et de l’eau, Mamadou Igor Diarra explique que depuis plusieurs années, la ville de Bamako est confrontée à  une situation quasi-permanente de déficit de production d’eau potable. Il estime « la seule véritable station de production d’eau potable située à  Djicoroni para a été construite depuis 1956. Vu l’urbanisation galopante, un déficit de 200 000 m3 par jour est constaté avec 370 000 m3 d’eau par jour et une offre de 170 000 m3. » Notons que le gouvernement du Mali a procédé à  la réalisation de l’extension de deux stations compactes de potabilisation d’eau à  Baco-Djicoroni et à  Mangnambougou et des réseaux de distribution qui y sont liés. Le ministre indique que malgré tous les efforts consentis jusque là , la capacité de production totale disponible ne sera pas suffisante pour faire face à  la demande journalière de pointe qui ne cesse de croà®tre d’année en année, en raison de la forte croissance démographique de la ville. Forte demande en eau Signalons que selon les derniers résultats provisoires du recensement effectué, la population urbaine et périurbaine à  desservir par la société EDM.SA est estimée à  près de 2 500 000 habitants. Ce qui génère selon le ministre Diarra, plus de 300 000 m3/jour à  couvrir. Dans ces conditions, il parait évident que les solutions ponctuelles resteront limitées. C’’est donc pour cela qu’il urge selon lui, de se tourner résolument vers une solution capable de résoudre dans la durée, le problème d’accès à  l’eau potable des populations de notre capitale, par la réalisation du projet de la station de traitement d’eau de Kabala. Le plan directeur de la construction de la nouvelle station de Kabala doit se faire en deux phases. Le coût global de la première phase s’élève à  113 milliards de FCFA. Sur cette somme, 63 milliards de FCFA sont prévus pour la réalisation de la station et les ouvrages connexes de stockage et de transfert. Aussi, 50 milliards seront prélevés pour le réseau de distribution et les ouvrages de stockage annexes en rive droite. Améliorer les conditions de vie des populations Le représentant des partenaires techniques et financiers et non moins ambassadeur d’Allemagne au Mali précise que les PTF restent aux côtés du gouvernement malien afin de trouver une solution adéquate au problème d’eau que rencontrent les populations de Bamako et ceux de Kabala en particulier. Le premier ministre Modibo Sidibé explique « l’amélioration des conditions de vie des populations a toujours été une préoccupation majeure pour le chef de l’Etat. Nous souhaitons vivement que 75% de la population ait une vie améliorée à  l’horizon 2012. Soit 71% en milieu rural et 71% en milieu urbain. l’accès à  l’eau potable est indispensable et urgent»

Station d’eau de Kabala : Bamako prépare la table ronde des bailleurs de fonds

Manque d’eau potable à  Bamako Depuis près d’une décennie, la capitale malienne est confrontée à  un problème d’approvisionnement en eau potable. Le boom démographique persistant, ne permet pas à  la compagnie malienne d’eau et d’électricité de satisfaire tous les besoins en eau, la demande dépassant largement l’offre. Ce besoin d’eau se fait le plus sentir en période de chaleur. Une période allant de mars à  juin. Les quartiers les plus vulnérables sont Kalaban coro, Banconi, Niamakoro, Faladié o๠la coupure fréquente d’eau handicappe terriblement les populations. C’’est donc face à  ce besoin persistant, que le gouvernement du Mali s’est mis à  la recherche de fonds afin de réaliser la construction d’une station de pompage d’eau, notamment celle de Kabala. Ce financement recherché depuis 2002, est sur le point d’être acquis à  l’issue de la table ronde des bailleurs de fonds prévue les 29 et 30 de ce mois. Station de pompage d’eau Ainsi dans le souci de pallier à  ce manque d’eau, le gouvernement a procédé à  certaines réalisations. Entre 2006 et 2008, la production d’eau est passée à  8000 m3 par jour, grâce à  un financement du royaume des Pays-Bas et cela, en renouvellent l’équipement déjà  en place. A cela s’ajoute le raccordement de 5 forages situés dans la zone aéroportuaire de Sénou pour un débit de 4000 m3 par jour et la construction d’une batterie de quatre filtres à  la station de traitement de Bamako pour un débit adductif de 4000 m3 par jour. Rappelons également les réalisations des deux stations de pompage d’eau de Magnanbougou et Baco-Djicoroni avec leur extension pour un débit de 36000 m3/jour sur le financement national cette fois ci. Préparation de la table ronde des bailleurs de fonds Le ministère de l’énergie et de l’eau avait organisé en décembre 2009, une journée d’échange avec les potentiels bailleurs de fonds du projet de Kabala. Il était question de la réforme institutionnelle et de l’alimentation en eau potable de la capitale par le canal de Kabala. Pendant ladite rencontre, les partenaires techniques et financiers, après avoir assisté à  la projection des études sur l’impact du manque d’eau sur à  Bamako, ont exprimé leur profond engagement à  accompagner le gouvernement malien dans ce vaste domaine qu’ils estiment vraiment nécessaire. C’’est donc pour mieux faire comprendre aux bailleurs de fonds, l’utilité de cette station, que le ministère a jugé nécessaire la tenue de cette journée d’information. Le ministre délégué au budget, Mr Lassine Bouaré représentant son homologue de l’énergie, après un bref survol du projet, explique le projet de Kabala ne concerne que le district de Bamako. Il explique ce choix de Bamako par le fait que le besoin est réel et qu’il est important de commencer par la source avant d’aller loin. Il ajoute cependant que le reste du pays n’est pas aux oubliettes parce que des projets différents sont déjà  en place. « Pour l’instant, il ne s’agit que de Bamako. » Bientôt la table ronde Le ministre du budget indique que « l’objectif de cette table ronde, est de réunir le maximum de partenaires autour du dossier de la station de traitement d’eau du projet de Kabala, afin de faire le point des financements acquis ou annoncés ». Il s’agira au cours de cette rencontre de deux jours, de mieux expliquer la problématique de l’eau à  Bamako ; Définir un cadre institutionnel favorable au pilotage du projet et faire le point sur l’état d’avancement de la réforme institutionnelle pour une meilleure gouvernance des secteurs eau et électricité. Cette table ronde mettra fin, à  la recherche de fonds pour le projet et finalisera tous les fonds acquis des différents bailleurs pour commencer le plus tôt possible, les travaux de construction de la station de Kabala.

Accès à l’eau potable : le cas de la commune de Dioura

Le tarissement de ces puits menace d’ici les 3 prochains mois de priver les populations et les animaux d’une eau suffisante à  leur consommation. Les membres d’une famille vivant dans des régions sahéliennes disposent selon certaines statistiques de 20 à  30 litres d’eau par jour et par personne pour boire, faire la cuisine et se laver. Alors que les Européens ou Américains du Nord consomment 300 à  600 litres d’eau par jour et par personne. Ce rapport résume à  lui seul l’acuité de la question de l’accès à  cette denrée dans une zone. La journée infernale et la nuit glaciale Les conditions climatiques sont de tout temps marquées non seulement par la faiblesse de la pluviométrie, sa concentration sur une courte période de l’année, mais aussi une journée infernale et des nuits glaciales. A Dioura, à  50 km de la Mauritanie, o๠il fait plus de 44° en journée, la nuit, la température redescend à  8 et 10°. A cela se sont ajoutés depuis le début des années 1970, des dérèglements chroniques du climat, et du régime des pluies, se traduisant notamment par des séries de sécheresses ponctuées par des épisodes de famine et de pénuries d’eau de boisson. Chameaux et ânes, indispensables pour s’approvisionner en eau de puit Dans la commune rurale de Dioura, par exemple à  600 km de Bamako, les 15.000 habitants et plus de 20 000 têtes de bovins et caprins manquent cruellement d’eau. Ici la population vit essentiellement de l’élevage et de l’agriculture. En l’absence de toutes statistiques et de réseau moderne de distribution d’eau, et de puits à  grand diamètre, la population étanche sa soif à  partir des puits ou les chameaux et l’âne aident à  puiser l’eau. Une solution qui, pourtant, ne semble plus présenter de garanties sanitaires. Pour cause, la plupart des puits de la commune ne donnent qu’une eau insuffisante et impropre à  la consommation humaine. La sécheresse qui menace la localité est l’explication la plus couramment donnée par nos interlocuteurs pour expliquer le tarissement de plus en plus inquiétant des puits. Les habitants anxieux de la situation Si la situation ne change pas d’ici les deux prochains mois, la population ainsi que les animaux auront beaucoup de difficultés à  avoir de l’eau pour leur consommation, a confié, visiblement anxieux, un habitant de la localité. Selon lui, chaque année, à  cette période, la crise d’eau se manifeste, sauf que cette fois, la crise suscite beaucoup d’inquiétude et de peur, du fait de l’eau saumâtre récoltée dans les puits. Face à  la situation, les femmes de cette localité et des six villages environnants manifestent une grande préoccupation. A la faveur de la récente mission du projet qui s’est rendue dans la localité, elles sont sorties massivement et ont, avec beaucoup d’insistance, invité la délégation à  porter la situation à  la connaissance des plus hautes autorités du pays dont elles attendent soutien et assistance. Les femmes expriment leur inquiétude Mariée et mère de trois enfants, Founè Coulibaly de Dioura souhaite que des dispositions urgentes soient prises pour mettre à  l’abri la population des conséquences fâcheuses pouvant découler d’une crise d’eau potable dans la commune. Dans le village voisin de Allimaniana situé à  7 km de Dioura, les populations éprouvent les mêmes inquiétudes. Pendant que Hinda Tangara, une habitante du village que nous avons rencontré, dit craindre une coupure totale, sa compagne, Oumou Diallo également mère de famille, a peur de voir se réduire le nombre de puits fonctionnels.