Incendie à l’ACI 2000: « Nous avons tout perdu »

« Il ne reste plus rien! », hurle Djénéba, une des dizaines de personnes qui exploitaient l’endroit. La plupart sont des ébénistes guinéens, fabricants diverses sortes de meubles, mais aussi des revendeuses de mousse, matière première utilisée dans la fabrication de fauteuils et autres canapés. Cris et lamentations, mais surtout stupéfaction et incompréhension, tel était le spectacle à  l’ACI 2000 en début de soirée de ce dimanche 07 février. Un immense incendie a détruit les stocks de matières premières mais aussi les meubles stockés sur l’espace situé à  proximité de l’ambassade américaine, derrière le bâtiment de CFAO Motors. « On était assis de l’autre côté quand deux gamins qui ramassaient des chutes de bois sont venus nous alerter », raconte Mory Touré qui regarde, hébété, les flammes dévorer ce qui reste du hangar o๠étaient entreposés ses meubles. « Les gamins nous ont dit que des jeunes sont venus déposé quelque chose d’enflammé et sont partis en courant », poursuit-il. « J’ai vu le feu de loin et je suis venu essayer de sauver ce que je pouvais », explique un des sinistrés qui ramasse des planches déjà  rongées par le feu. « On a été chassés de l’autre côté. Il parait qu’on ne devait plus rester là -bas (en face de la Cour Constitutionnelle, ndlr), on est venu ici et quelques jours après, quelqu’un vient mettre le feu. Qu’est ce qu’on doit comprendre dans ça? », s’interroge Touré. Assise dans un coin, Fati essaie de calmer son amie qui pleure elle à  chaudes larmes. « J’ai tout perdu! On venait de me livrer de la mousse et tout était rangé ici. Que vais-je devenir? ». Selon les sinistrés, les pertes s’élèvent à  plusieurs dizaines de millions de francs cfa, même s’il faudra « faire le point pour faire une évaluation ». Sur les lieux, les reproches fusent contre les sapeurs pompiers, qui selon les témoins, « ont mis plus de 30 minutes à  intervenir et en plus sont venus avec si peu d’eau qu’ils ont du repartir recharger quelques minutes après être arrivés. Entre-temps, le feu avait tout détruit », raconte l’un d’entre eux.