Ebola : le dispositif aux frontières renforcé

Le personnel de santé déployé aux différents postes de contrôle entre Bamako et la frontière guinéenne ne se plaint pas : gants de protection, combinaisons et thermomètres sont mis à  la disposition des infirmiers chargés de procéder au premier diagnostic des voyageurs entrant sur le sol malien. Une tente compartimentée en salles d’hospitalisation est installée des deux côtés de la frontière. Pour éviter les contraintes policières, nous avons préféré ne pas traverser la barrière qui sépare les deux pays. Mobilisation de taille Face à  la situation, Ebola mobilise. Une jeune technicienne de santé venue de Bamako nous reçoit sous un hangar de fortune aménagée. Ereintée par la canicule, elle se confie à  notre micro : « le travail se passe bien, nous gagnons 4 000 francs par jour ici et nos chefs se battent pour améliorer nos conditions. Notre travail consiste à  interroger les chauffeurs pour connaitre la provenance du véhicule, à  prendre la température des passagers sans les toucher et à  leur demander si aucun d’entre eux n’a la diarrhée, la fièvre ou des vomissements. Les premiers symptômes cliniques sont une fièvre de plus de 39 degré et ou la diarrhée ». Notre interlocutrice reconnait que « les agents de santé montent à  bord des véhicules sans combinaison de protection, ce qui peut les exposer ». A la question « pourquoi avoir laissé filer l’enfant à  Kayes ? », son collège vêtu d’un maillot bleu rétorque « nous nous mettions à  contrôler les adultes en pensant que les enfants ne représentaient pas un gros risque et aujourd’hui le fait est là  ». Les autorités sanitaires mesurent l’ampleur de la situation et un médecin expatrié rencontré à  Kourémalé affirme que « tout est mis en œuvre pour éviter que le Mali ne devienne le ventre mou de la lutte contre Ebola ». De concert avec le ministère de la santé, nous avons réussi à  savoir que la fillette décédée à  Kayes est passée par ici, sa grand-mère qui curieusement n’est pas contaminée a pris un taxi à  Sébénikoro pour se rendre à  Bagadadji d’o๠elle s’est rendue à  l’autogare pour prendre le bus qui l’a transportée jusque vers Kayes. Nous avons mis en quarantaine ceux qui ont côtoyé la disparue et sa grand-mère et recherchons les deux taxis qu’elles ont eu à  emprunter ». A Kourémalé, les agents de santé sont appuyés dans leur travail quotidien par les forces de police et les gendarmes. Hors micro, ils ont souhaité « une implication plus forte des forces de sécurité d’autant que certains passagers refusent de sortir des véhicules pour se faire dépister et dès lors, ils montent à  bord des cars pour prendre la température des uns et des autres. Le mal dans ce travail C’’est qu’une fois à  la maison, les parents et les amis ont peur de leur donner la main ». Nous avons également remarqué qu’une ambulance médicalisée manque dans le dispositif mis en place aussi bien au niveau du poste avancé de Kourémalé qu’au poste de contrôle de Sébénikoro or la détection du virus Ebola exige une mise en quarantaine ultra rapide.

La ville de Kayes en état de siège face à Ebola

Les maisons du quartier sud se sont aussitôt vidées, signe de la psychose qui étreint la cité depuis la découverte du premier cas au Mali. C’était une fausse alerte, et heureusement, car l’équipe de sapeurs-pompiers arrivée sur les lieux ne disposait pas des combinaisons adéquates… Depuis le premier cas, une fillette de deux ans de retour de Guinée, un des pays les plus touchés par l’épidémie, décédée vendredi à  Kayes, kits de protection, désinfectants et personnel médical arrivent pourtant en nombre dans cette ville de l’ouest du pays. Dans la cour de l’hôpital, une trentaine d’agents de santé écoutent religieusement un expert, le Dr Abdoulaye Coulibaly, énumérer les précautions à  prendre pour éviter la maladie, qui se transmet par les liquides corporels. « La guerre contre Ebola doit être totale, et nous ne pouvons la remporter qu’avec la communication », ajoute le Dr Coulibaly, membre de l’équipe de médecins maliens dépêchés à  Kayes pour éviter la propagation du virus, fermant le poing droit comme pour se convaincre. Réunion d’information sur le virus Ebola à  l’hôpital de Kayes, au Mali, le 24 octobre 2014 ( AFP / Elisabeth Guthmann ) Réunion d’information sur le virus Ebola à  l’hôpital de Kayes, au Mali, le 24 octobre 2014 ( AFP / Elisabeth Guthmann ) Les autorités jouent à  fond la carte de la prévention: gels antibactériens devant les hôtels, les bâtiments officiels et des domiciles privés. Nombreuses sont les personnes qui ne se serrent désormais plus la main. « Vous voyez, on se touche par les coudes, c’est dire la peur qui règne », reconnaà®t Moussa Sow, un ancien cheminot. De leur côté, des jeunes de l’association « Stop Ebola », avec des moyens rudimentaires, font du porte-à -porte pour prodiguer des conseils contre la maladie. « Dès que vous avez une fièvre, il faut prendre votre température », lance à  une habitante Ouma, membre de l’association, qui encourage la formation de volontaires dont l’objectif serait de ratisser les zones rurales à  la recherche d’éventuels malades. – Une cinquantaine de personnes à  l’isolement – Autre signe de la psychose qui s’est installée à  Kayes, l’un des berceaux de l’émigration malienne vers la France: même si les écoles de la ville et de sa périphérie, fermées après l’annonce du décès de la fillette, ont rouvert, certains parents préfèrent garder leurs enfants à  la maison. « Moi, J’attends encore quelques jours avant d’envoyer à  nouveau mes enfants à  l’école. Il peut y avoir une surprise », affirme Oumar Fofana, banquier. Emmitouflé dans un boubou brodé, il analyse froidement la situation, relevant la proximité de la frontière avec le Sénégal, à  l’ouest, et la Mauritanie au nord: « Nous sommes dans une zone minière o๠vous retrouvez quasiment toutes les nationalités. Le danger est donc là , ne nous voilons pas la face ». Selon lui, le sort de la quarantaine de personnes placées en isolement à  Kayes après avoir été en contact avec la fillette sera déterminant pour la région. Dans une vaste tente dressée à  l’écart de l’hôpital, assise seule sur un lit de camp, Amy Gueye, la grand-mère de la fillette, qu’elle a emmené puis ramenée de Guinée, paraà®t calme, tandis qu’un médecin en combinaison vient l’examiner. Elle « va mieux », indique le Dr Samba Sow. Un peu plus loin, dans le même hôpital, une bâtisse abrite les 42 autres personnes identifiées comme des contacts de l’enfant à  Kayes. « C’est la procédure normale », assure le Dr Sow, précisant que lundi, trois autres personnes ayant approché la fillette ont été « retrouvées à  30 km de Kayes et mises en quarantaine ». Une douzaine d’autres sont également sous surveillance médicale à  Bamako, la grand-mère et sa petite-fille ayant brièvement transité par la capitale. « Notre seul salut est qu’on trouve rapidement un vaccin, sinon des milliers d’Africains vont mourir », soupire Mame Diarra, infirmière dans un centre de santé. Plus de 10.000 personnes ont contracté le virus Ebola, principalement en Guinée, au Libéria et en Sierra Leone. Près de 5.000 d’entre elles sont décédées. Les tout premiers essais cliniques en Afrique du vaccin développé par le laboratoire britannique GlaxoSmithKline (GSK) et les Instituts américains de la santé (NIH) viennent de débuter au Mali. Mais les premières doses sont attendues en 2015, bien après le pic prévu de l’épidémie qui ravage l’Afrique de l’Ouest.

Ebola au Mali, l’inquiétude forcément…

Une petite fillette de deux ans accompagnée de sa grand-mère à  Kayes et venue de Kissidougou en Guinée a été testée positive au virus d’Ebola. Selon le ministère malien de la santé, la fillette qui avait été prise en charge rapidement, a malheureusement succombé à  la maladie ce vendredi après midi. Toutes les personnes qui ont été en contact avec la malade ont été identifiées. Selon les dernières infos, presse plus d’une vingtaine de personnes sont sous surveillance. Les autorités ont appelé les maliens à  ne céder à  la panique afin que la situation soit maitrisée au plus vite. Entre panique et angoisse La panique elle s’est déjà  emparée de la ville de Kayes o๠toutes les écoles, lieux publics et autres lieux de rencontre ont été fermés pour des raisons sanitaires au lendemain de la confirmation du cas Ebola, explique un ressortissant de la ville. A Bamako, la capitale malienne, la panique est moins visible mais beaucoup manifestent une certaine inquiétude. Pour preuve, les poignées de mains traditionnelles étaient plutôt réservées ce matin. Par mesure de sécurité, certains ont déjà  acheté des solutions alcoolisées en pharmacie pour désinfecter leurs mains avant et après salutations. Dans les hôtels déjà , des détergents sont à  l’entrée pour tous les visiteurs. Idem pour les lieux publics comme les marchés ou certains commerçants demandent également aux clients d’utiliser les mêmes solutions placées à  la porte de leur magasin avant tout contact physique. Bref, un climat de peur s’installe déjà  dans la capitale malienne : « Nous sommes inquiets et espérons que le virus ne se propagera pas dans un pays o๠la négligence médicale est devenue une règle totale », espère Issa Katao, restaurateur à  Medina Coura. Même son de cloche chez cette vendeuse en pharmacie qui se sent exposée puisque certains malades viennent d’abord à  la pharmacie avant toute consultation médicale. Pour calmer le jeu, le gouvernement a tenu une réunion pour informer le grand public, que tous les dispositifs de surveillance de l’épidémie ont été renforcés pour contenir la maladie à  virus Ebola au Mali. Tout comme des numéros verts sont disponibles pour toute question relative à  la maladie à  virus Ebola.

Réunion interministérielle sur le premier cas d’Ebola au Mali

Notre pays a enregistré son premier cas confirmé d’Ebola le jeudi 23 octobre 2014 à  Kayes. Le sujet, une fillette de deux ans, est arrivé à  Bamako en provenance de la Guinée le lundi 20 octobre 2014 après les funérailles de son père, en compagnie de sa grande mère. Après une escale de quatre heures dans une famille, elles sont reparties à  bord d’un bus à  Kayes o๠elles sont arrivées le lendemain 21 octobre à  10H00. Dès que les symptômes de la fièvre se sont manifestés, le mardi sa famille l’a admise d’abord dans une clinique puis à  l’hôpital régional Fousseyni Daou comme cas suspect. Les équipes dépêchées à  partir de Bamako pour renforcer les services régionaux ont effectué les prélèvements nécessaires puis aux analyses d’échantillons qui se sont avérés positifs. Une prise en charge immédiate a été effectuée à  ce jour l’état du sujet s’améliore considérablement. Par ailleurs dès le jeudi, les dispositions immédiates ont été prises pour identifier la famille hôte à  Bamako, les compagnons de voyage de la fillette et de sa grand-mère, le personnel médical de premier contact, le voisinage du domicile à  Kayes. Toutes ces personnes ont été prises en charge et placées sous surveillance stricte. Le véhicule de transport a été également retrouvé à  Kéniéba et désinfecté. Les autorités régionales, sous l’autorité du Gouverneur, s’activent à  collecter des informations complémentaires pour faire face à  toute éventualité. Réunion interministérielle de prévention La réunion interministérielle de ce vendredi qui a réuni une douzaine de membres du Gouvernement (Intérieur, Défense, Education, Commerce, Santé, Affaires Etrangères, Equipements, Jeunesse, Habitat) et les représentants d’autres ministères dont la communication a permis de faire une nouvelle évaluation du dispositif et a pris plusieurs recommandations. A ce titre, les transporteurs seront astreints à  renseigner les listes et les adresses des passagers et disposer des produits désinfectants. Des équipes supplémentaires et du matériel ont été dépêchés à  Kayes pour appuyer celles sur place et installer un centre de prise en charge isolé. Les dispositifs matériels seront renforcés dans toutes les régions dans le cadre du pré-positionnement et une cellule opérationnelle de coordination a été recommandée par l’OMS. Il faut signaler que les partenaires techniques et financiers comme l’OMS, CDC et la Chine sont très engagés auprès des autorités afin de renforcer la prévention et la lutte. D’o๠les appels au calme et à  la sérénité aux populations qui sont invitées à  ne pas céder à  la panique. Le Chef du Gouvernement pourrait par ailleurs se rendre ce weekend dans certaines zones de la région de Koulikoro et de Kayes pour évaluer à  nouveau le dispositif sur terrain. Mesures préventives Depuis quelques mois et à  titre préventif, le Ministère de la santé et de l’hygiène publique dispose d’un plan de contingence ventilé auprès des partenaires techniques et financiers. Parmi les dispositions prises : -le renforcement du contrôle sanitaire aux frontières terrestres et aéroportuaires par l’instauration de cordons sanitaires ; -l’ouverture de deux lignes vertes (80 00 88 88 et 80 00 89 89), destinées aux questions-réponses du grand public, l’activation des comités permanents de gestion des épidémies à  tous les niveaux ; -la création d’un comité de coordination des activités de prévention et de prise en charge de la fièvre Ebola ; -la mise en place d’une équipe d’intervention rapide ; -le renforcement de la surveillance épidémiologique dans tout le pays et surtout dans les régions frontalières avec la Guinée, le Sénégal, la Côte d’Ivoire et même la Mauritanie ; -la mise en place de dispositifs de sensibilisation et d’information qui conseille d’éviter les déplacements non essentiels vers les zones d’épidémie, et de respecter les mesures d’hygiène et de sécurité édictées en la matière.

Ebola: l’espoir d’un vaccin est-il permis ?

l’annonce a été faite ce mercredi. Pour l’Organisation mondiale de la Santé, des dizaines de milliers de personnes devraient recevoir un vaccin expérimental contre la fièvre Ebola, dès janvier, en Afrique de l’Ouest. Cette expérience concernera d’abord les professionnels de santé. D’après l’OMS, des premiers essais cliniques sont en cours dans les laboratoires de GlaxoSmithKline et NewLink Genetics. Cinq cents volontaires doivent y prendre part dans une série de pays dont les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, l’Allemagne, la Suisse, le Mali, le Gabon et le Kenya. Les vaccins qui sont élaborés à  partir d’anti-corps de personnes guéries, devraient être distribués, au début de l’année, à  des groupes comprenant des travailleurs de la santé directement exposés au virus, selon Marie-Paule Kieny, sous-directrice générale de l’OMS pour les systèmes de santé et l’innovation. « Ces données sont absolument cruciales pour permettre une prise de décision concernant le dosage (des vaccins) qui devraient être envoyés dans le cadre des tests d’efficacité en Afrique », a-t-elle ajouté. l’épidémie déclarée en Janvier dernier en Afrique de l’Ouest a déjà  enregistré 4 546 décès décédées sur un total de 9 191 cas recensés en Guinée, au Liberia et en Sierra Leone. Pour le Sénégal et le Nigeria, l’épidémie a été enrayée grâce à  une prise en charge rapide des cas déclarés. Mais même si ces essais expérimentaux de vaccins, dont les résultats devraient être connus d’ici Décembre, invitent à  la prudence, il serait pour le moment illusoire de croire à  une immunisation de l’ensemble de la populations des pays touchés par la fièvre Ebola.

Lavage des mains au savon et campagne anti-Ebola…

Pour célébrer la journée du lavage des mains au savon, le ministre de la santé et de l’hygiène publique et ses partenaires l’ont placé sous le signe d’une prévention efficace contre le virus Ebola. Le thème retenu cette année: « le lavage des mains au savon, un moyen efficace de prévention des maladies diarrhéiques et de la maladie à  virus Ebola ». Un thème qui prend tout son sens au Mali, pays frontalier de la Guinée ou sévit l’épidémie. La journée qui sera célébrée le 23 octobre prochain sera mise à  profit pour orchestrer une campagne d’information sur le virus à‰bola. Selon la directrice nationale de la santé, cette journée permettra de renforcer la campagne en faveur de l’amélioration des pratiques d’hygiène partout dans le monde, afin d’encourager des millions de personnes à  se savonner les mains pour faire reculer des maladies meurtrières, comme la diarrhée, la maladie à  virus Ebola et les infections respiratoires aigues. Pour prévenir la fièvre Ebola, il faut se laver régulièrement les mains au savon, consommer de l’eau potable, désinfecter les crudités (fruits et légumes) avant consommation, utiliser les latrines et rendre son environnement propre. Il faut en outre éviter tout contact avec un malade suspect ou manipuler un cadavre. Cela s’ajoute aux dispositifs mis en place par les autorités malienne à  la frontière du Mali et la Guinée mais aussi à  l’aéroport international Bamako-Sénou. Le virus Ebola se manifeste par une forte fièvre, des céphalées, la fatigue, les douleurs musculaires ou articulaires, la diarrhée et les vomissements ou même des saignements. La période d’incubation varie de 2 à  21 jours. Quand aux modes de transmission, C’’est le contact direct avec les fluides corporels d’une personne malade ou d’un cadavre, via la sueur, la salive, par exemple ou le contact avec un objet contaminé telle une seringue qui sont les plus courants. D’o๠une propagation plus rapide lorsque les patients sont soignés chez eux ou lorsque des cérémonies funéraires sont effectuées dans les familles, précise la Directrice Nationale de la santé au Mali. Par ailleurs, la lutte contre le virus Ebola mobilise déjà  la communauté internationale, et notamment l’Union européenne, qui va injecter 500 millions d’euro pour circonscrire le virus dans les trois pays touchés de l’Afrique de l’ouest que sont la Guinée Conakry, la Sierra Léonne et le Liberia. La bonne nouvelle vient elle du Nigeria qui a pu stopper la propagation du virus Ebola. Désormais ce pays le plus peuplé de l’Afrique n’enregistre plus aucun cas d’Ebola. Il es déclaré « Ebola Free » !

Vaccin contre Ebola : essai en cours au Mali

Alors que la plus grave épidémie à  virus Ebola continue de tuer en Afrique et s’étend dans le monde, des essais ont commencé pour tester des vaccins. Selon Margaret Harris, de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), deux vaccins candidats sont à  l’étude. L’un d’eux, le CHad3, basé sur les adénovirus du chimpanzé, est en cours de test sur des êtres humains, aux Etats-Unis. Deux autres essais de sûreté sont prévus en Europe et en Afrique. Les essais sur l’homme de ce candidat vaccin, développé conjointement par les Instituts nationaux américains de la santé (NIH) et les laboratoires GlaxoSmithKline, ont été accélérés grâce à  un financement d’un consortium international constitué pour apporter une réponse immédiate à  l’épidémie d’Ebola. 40 volontaires au Mali Deux pays sont concernés sur le continent africain par ces essais. Il s’agit du Mali et de la Gambie. Au total, 80 volontaires seront vaccinés. Margaret Harris précise qu’il devrait être « possible, si les tests de sûreté indiquent que ce vaccin peut être utilisé, de commencer à  vacciner les gens en novembre. » Au Mali, l’étude est supervisée par Myron Levine, du Centre pour le développement de vaccins de l’école de médecine de l’Université du Maryland et Samba Sow, directeur du centre pour le développement des vaccins, une initiative conjointe de l’Université du Maryland et du ministère de la Santé du Mali. l’essai de phase 1 portera sur 40 personnes au Mali, des adultes de 18 à  40 ans, choisis de préférence parmi le personnel sanitaire chargé de s’occuper des cas suspects et aussi les personnes les plus exposées », a affirmé Samba Sow, directeur du centre pour le développement des vaccins (CDV-Mali) et membre du comité d’intervention rapide mis en place pour contrer la menace d’Ebola. Ce dernier ajoute qu’il s’agit de la « toute première étape et la plus critique d’une séries d’essais cliniques additionnels qui doivent être menés afin d’évaluer complètement ce vaccin qui est prometteur ». Quel risque pour les volontaires ? Selon les chercheurs, il est quasi nul. En effet, le matériel génétique contenu dans le vaccin expérimental ne peut pas provoquer l’infection d’un individu vacciné. Le candidat vaccin distille le matériel génétique d’Ebola dans les cellules humaines, mais ne le réplique pas. Au contraire, il permet aux cellules du receveur de vaccin d’exprimer une protéine et cette protéine provoque une réponse immunitaire chez l’individu. Les livraisons de doses de vaccins, qui pourraient être disponibles avant la fin de l’année, devraient être limitées dans un premier temps. La campagne de vaccination portera en priorité sur les personnes les plus exposées au virus d’Ebola, notamment le personnel médical. D’autres personnes à  risque, notamment les proches des personnes infectées, ainsi que les membres des services affectés aux funérailles des personnes ayant succombé au virus Ebola, sont considérées comme prioritaires.

Ebola en Afrique : la réponse des USA en chiffres

La rencontre était organisée ce mercredi 08 octobre en direct avec les journalistes réunis dans les ambassades des pays africains et certaines rédactions occidentales. Elle a réuni 6 journalistes maliens dans les locaux de la représentation diplomatique à  Bamako, sise à  l’ACI 2000. 3000 militaires Ils sont en cours de déploiement sur le terrain pour apporter une aide en terme logistique, médical et de formation. Une base est installée à  Dakar au Sénégal, qui devra permettre de se déployer sur les pays touchés à  savoir la Guinée, la Sierra Leone et le Libéria. Les efforts sont à  ce jour concentrés sur le Libéria, qui recense le plus grand nombre de cas, 3696 à  la date du premier octobre. Les militaires travaillent à  l’installation sur place de laboratoires pouvant permettre de faire le dépistage rapide, ainsi que d’unités de traitement. Des moyens aériens et terrestres sont également mis en œuvre pour atteindre les contrées enclavées en cette période hivernale dans le pays. « Le rôle de l’armée est de confiner l’épidémie » a déclaré le Lieutenant-Général Steven Hummer, commandant-adjoint de l’Africom pour les opérations militaires. 500 personnels de santé Le Centre pour le contrôle des maladies(CDC) a enclenché depuis le 1er octobre, un cycle de formation pour les personnels soignants au Libéria. Chaque semaine, 500 personnes du corps médical sont formées à  la prise en charge efficace des cas suspects comme avérés. En outre, le CDC travaille avec les autorités en charge de la santé des pays voisins ainsi qu’avec l’OMS pour les préparer à  la gestion d’éventuels cas. 111,412 859 millions de dollars C’’est le montant décaissé par le gouvernement américain à  la date du 1er octobre. C’’est la plus grosse contribution à  l’effort international de lutte contre ce qui est en train de devenir une pandémie. Un total de plus de 690 millions de dollars ont été mobilisés, venant de donateurs tels que la Banque Mondiale, la Banque Africaine de Développement, l’Union Européenne, l’Australie ou encore le Royaume Uni et la France. « Mais les besoins restent énormes, s’alarme Nancy Lindborg, du Bureau de l’USAID pour la démocratie les conflits et l’aide humanitaire. Il manque encore environ 1 milliard de dollars pour répondre à  tous les besoins exprimés ». Une enveloppe de 10 millions de dollars a d’ores et déjà  été allouée à  l’Union Africaine par le gouvernement américain, pour soutenir l’organisation dans son action contre l’épidémie, a pour sa part annoncé M. Donald Lu, coordinateur adjoint pour la réponse au virus Ebola du gouvernement américain. 100 jours C’’est le délai que se sont fixés les intervenants sur le terrain pour faire reculer la maladie. « Nous avons trois paliers d’évaluation. « Au terme de 60 jours, nous devrons avoir terminé le déploiement de nos hommes. Au bout de 90 jours, nous pensons pouvoir déterminer l’effet des actions entreprises sur le terrain. 10 jours plus tard, nous devons être en mesure de dire si notre réponse est efficace ou pas » a déclaré le Lieutenant-Général Hummer. Une efficacité qui se traduira par le recul de nombre de nouveaux cas, voire un arrêt de la propagation de l’épidémie.

La Banque Mondiale publie une nouvelle étude sur l’impact économique d’Ebola

Les dégâts économiques liés à  l’épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest, pourraient s’élever à  32,6 milliards de dollars d’ici la fin de l’année 2015 si l’épidémie devait s’étendre aux pays voisins, notamment les plus grandes économies de la région, estime la nouvelle étude publiée par la Banque Mondiale. « Comme nous ne sommes pas certains que l’épidémie soit contenue d’ici le mois de décembre 2014 et compte tenu des difficultés à  prévoir son parcours et sa progression, nous avons envisagé deux cas de figures possibles pour estimer les impacts de l’épidémie à  moyen terme, C’’est à  dire d’ici la fin de l’année calendaire 2015 », précise encore l’étude. Dans le scénario « faible Ebola », l’épidémie serait rapidement contenue dans les trois pays les plus touchés par le virus, tandis que dans le scénario « fort Ebola », l’épidémie serait contenue plus lentement avec une contagion à  l’ensemble de la région. Pertes significatives pour le PIB des pays les plus touchés Selon des chiffres publiés par la Banque Mondiale, l’impact à  court terme, sur l’année 2014, pour un pays comme la Guinée s’élèverait à  environ 130 millions de dollars de perte, soit 2,1% du PIB National. Pour la Sierra Léone, le chiffre culmine à  163 millions de dollars. Dans un scénario à  moyen terme, dit de « Faible Ebola », ces pertes baissent évidemment passant à  43 millions pour la Guinée et 59 millions pour la Sierra Léone, tandis que le Libéria, l’un des pays les plus touchés, pourrait perdre près de 113 millions de dollars, soit 5,8% de son PIB. Pour le troisième et dernier scénario, de l’étude de la Banque Mondiale, à  moyen terme et dit de « Fort Ebola », il faut prévoir 142 millions de pertes pour la Guinée, 234 millions de pertes pour le Libéria, et au moins 439 millions de pertes pour la Sierra Léone. Ces perspectives sombres ne sont pas pour rassure les investisseurs ni l’économie nationale des trois pays les plus affectés par Ebola. « Etant donné le coût économique énorme de la crise Ebola pour la Guinée, le Liberia, la Sierra Leone et leurs voisins d’Afrique de l’Ouest, il est impératif que la communauté internationale se mobilise davantage. Elle doit surpasser les obstacles logistiques afin d’envoyer plus de médecins et de personnel médical qualifié, fournir plus de lits d’hôpital, et soutenir davantage les services de santé pour enrayer Ebola et remettre ces pays sur pieds » a déclaré Jim Yong Kim, le Président du Groupe de la Banque mondiale. Endiguer l’épidémie avec des investissements dans les systèmes de santé A ce propos, révèle l’étude, qui se veut un brin optimiste, Le Nigéria et le Sénégal ont démontré qu’il est possible de contenir l’épidémie grâce à  une forte mobilisation des pouvoirs publics qui se sont appuyés sur leur système de prise en charge sanitaire. Là  encore, la question financière entre en jeu dans les politiques nationales de santé, puisque selon Jim Yong Kim, des investissements continus dans les systèmes de santé auraient permis de réduire les coûts énormes de cette crise pour les pays concernés et le reste du monde. Il faudrait pour cela identifier des financements adaptés pour améliorer les équipements de protection sanitaire et les procédures de sécurité dans les ports et les aéroports des trois pays les plus fortement touchés, ainsi que dans les pays voisins. Ce qu’il faut retenir de cette étude de la Banque Mondiale, C’’est l’enjeu crucial de prise en charge rapide d’une épidémie aussi foudroyante que la fièvre Ebola. Avec désormais plus de 3300 décès répertoriés en Afrique de l’Ouest, la Banque Mondiale, qui a déjà  fourni 400 millions de dollars d’aide d’urgence aux pays affectés, préconise, si l’épidémie parvient à  être endiguée de « renforcer le réseau d’alerte rapide, de contrer rapidement les réactions de panique et de psychose, préjudiciables à  l’économie, et de combiner ces efforts d’endiguement, avec des appuis budgétaires clairs, le rétablissement de la confiance des investisseurs, des systèmes renforcés de surveillance sanitaire, et de plus grandes capacités de diagnostic et de soins etc…»

Ebola en Afrique : presque 3000 morts

Le 24 septembre le président de la Sierra Leone, Ernest Bai Koroma a annoncé un confinement immédiat de la population de trois régions du pays. Cette nouvelle mesure vise à  restreindre les déplacements de 1,2 million d’habitants. Le but C’’est de stopper la propagation de l’épidémie de l’épidémie d’Ebola. Cette mesure, dont la durée n’a pas été précisée intervient moins d’une semaine après un confinement total de trois jours de toute la population du pays. « Le confinement de ces districts et chefferies va évidemment poser de nombreuses difficultés mais la survie de nos concitoyens et de notre pays est prioritaire », a selon le président Koroma. L’épidémie d’Ebola a tué au moins 2 917 personnes sur 6 263 cas en Afrique de l’Ouest, essentiellement au Liberia, en Guinée et en Sierra Leone, selon le dernier bilan de l’OMS arrêté au 21 septembre. Pour la seule Sierra Leone, le document de l’OMS précise que 1 940 cas ont été enregistrés dont 597 ont été mortels. Dans chacun de ces trois pays, on a dénombré entre 75 et 100 nouveaux cas confirmés par semaine au cours des cinq dernières semaines. L’épidémie continue de s’aggraver en Sierra Leone et au Liberia, alors qu’en Guinée, la situation semble se stabiliser, selon l’OMS. Les personnels de santé sont particulièrement touchés, avec 208 morts sur 373. Une phase de croissance « explosive » avec 20.000 personnes risquant d’être infectées d’ici novembre selon les dernières projections de l’OMS. Projections L’épidémie Ebola est entrée dans une phase de croissance « explosive » avec 20.000 personnes risquant d’être infectées d’ici novembre si les mesures de lutte contre le virus ne sont pas renforcées, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS). « Sans une amélioration drastique des mesures », il y aura ces prochains mois, non pas des « centaines » de cas et de morts chaque semaine, mais des « milliers », estiment des experts de l’OMS, dans une étude publiée dans le New England Journal of Médecine. Peut être trois fois plus de cas d’ici novembre. « En supposant qu’il n’y ait aucun changement au niveau des mesures de contrôle de l’épidémie », il y aura début novembre 9.939 cas au Liberia, 5.925 en Guinée et 5.063 en Sierra Leone, indiquent-ils, soulignant que sept personnes sur dix infectées meurent de la maladie. Près de 6.000 personnes, soit trois fois moins, sont infectées actuellement.

Ebola : plus de 90 cadavres découverts pendant le confinement en Sierra-Leone

L’opération de confinement menée la semaine dernière en Sierra Leone a donné une triste découverte: plus de 92 cadavres ont été trouvés dans le pays. Mais rien ne permet d’affirmer pour l’instant « que tous ces décès ont été causés par le virus Ebola », précise le vice-ministre en charge des Affaires politiques, Kramoh Kabbah, lors d’une conférence de presse à  Freetown. « Même avant que l’épiémie ne se déclare dans le pays, les gens mourraient de tuberculose, paludisme, hypertension et même de vieillesse », ajoute-t-il. 130 cas confirmés positifs Selon le vice-ministre Kabbah, 77 des cadavres ont été récupérés dans la région de l’Ouest, incluant la capitale Freetown, ville d’environ 1,2 million d’habitants. En outre, « plus de 200 cas suspects ont été identifiés (…) dont, à  ce jour, 130 ont été confirmés positifs » au virus Ebola, a ajouté Kramoh Kabbah. Le confinement a été imposé aux quelques six millions d’habitants de la Sierra Leone du 17 au 19 septembre. Trois jours durant lesquels plus de 28.000 volontaires ont été mobilisés pour une campagne de porte-à -porte géante. Une opération que les autorités ont qualifiée de « succès ».

Ebola : les premiers éléments de la Mission de l’ONU au Ghana et au Libéria

Les premiers membres de la Mission des Nations Unies pour la lutte contre Ebola (UNMEER) sont arrivés à  Accra, la capitale du Ghana, o๠se trouvera son quartier-général, alors qu’un autre détachement est arrivé au Libéria, a indiqué lundi le porte-parole du Secrétaire général. Jeudi, à  l’occasion d’une réunion du Conseil de sécurité, le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon avait annoncé l’établissement de cette mission sanitaire d’urgence des Nations Unies pour stopper l’épidémie qui frappe plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest. Vendredi, l’Assemblée générale avait adopté une résolution appelant les Etats membres à  apporter leur soutien à  cette Mission. L’objectif de cette mission sanitaire d’urgence est de garantir une action rapide, efficace et cohérente pour stopper l’épidémie, traiter les personnes infectées, assurer les services essentiels, préserver la stabilité et prévenir la propagation vers les pays qui ne sont actuellement pas affectés. La Guinée, le Libéria et la Sierra Leone sont les trois pays les plus touchés par l’épidémie. « Les Nations Unies ont aussi établi aujourd’hui le Fonds d’affectation spécial multipartenaires pour lutte contre Ebola qui garantira une contribution cohérente du système des Nations Unies à  l’ensemble des opérations », a expliqué le porte-parole du Secrétaire général, Stéphane Dujarric, lors d’un point de presse au siège des Nations Unies à  New York. Le Fonds doit permettre de collecter des contributions des Etats membres, des organes législatifs régionaux, des organisations inter-gouvernementales et non gouvernementales, des entreprises et des individus. Les contributions peuvent être faites en ligne. « Les bailleurs de fonds peuvent aussi choisir de contribuer directement aux agences des Nations Unies participant aux opérations de lutte contre Ebola », a précisé le porte-parole. Par ailleurs, le comité d’urgence de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a conclu sa deuxième réunion sur Ebola la semaine dernière et a réitéré qu’il ne devrait pas y avoir de restrictions au voyage et au commerce concernant les pays les plus touchés par l’épidémie.

L’Afrique ébahie par Ebola !

En avril dernier, les Maliens ont tremblé lorsque les médias ont annoncé la découverte de prétendus cas de fièvre Ebola dans un centre de santé de Bamako. Les autorités avaient alors été obligées de publier un communiqué pour rassurer l’opinion en précisant qu’il s’agissait de trois cas suspects immédiatement mis en isolement pour des tests. Révélés négatifs par la suite, un dispositif a été mis en place pour préserver le Mali de toute contagion. Par solidarité, Bamako n’a pas fermé ses frontières avec le voisin Guinéen enlisé dans une épidémie difficile à  contenir. Face à  l’absence de vaccins homologués ou de traitement efficient, la prévention s’impose. Aux postes frontaliers de Diboli, Kéniéba et Kourémalé, le constat est identique : les équipes déployées depuis cinq mois sont en place. Leur mission, inspecter les voitures et contrôler les passagers. Des questions rituelles sont posées aux voyageurs : « Personne n’a la fièvre, la diarrhée ?». Naturellement, le non l’emporte dans les réponses. Si la présence de ces équipes de surveillance épidémiologique est dissuasive, le Malien vit la psychose Ebola. Dans les transports en commun, on évite de se frotter à  l’autre ou de trop serrer les mains tendues. Pour les plus paranoà¯aques, on utilise les gels antibactériens pour se désinfecter à  la moindre occasion A la gare routière Guinée Place, les voitures en partance pour Conakry se multiplient, mais précise un chauffeur « ce sont surtout des commerçants qui se déplacent vers la Guinée et beaucoup de Guinéens ayant des parents à  Bamako, qui fuient leur pays pour ne pas dire Ebola». Selon l’OMS, il faudra six à  neuf mois pour circonscrire l’épidémie de fièvre Ebola en Afrique de l’ouest et environ 490 millions de dollars pour financer le plan stratégique de lutte qui requiert la mobilisation de plus de 750 experts internationaux. A Addis-Abeba, le Conseil exécutif de l’Union africaine (UA) s’est réuni en urgence depuis le lundi 8 septembre pour discuter d’une stratégie commune face à  des mesures de suspensions de vols et de fermetures de frontières à  l’encontre des pays les plus touchés.

Les Etats Unis en guerre contre le virus Ebola

En rappelant une démarche « similaire » que les Etats-Unis avaient fait après le tremblement de terre en Haà¯ti en janvier 2010, Obama a assuré que les à‰tats-Unis, qui envoient quelque 3 000 militaires sur le terrain, étaient prêts à  jouer un rôle moteur face à  une épidémie qui progresse « de façon exponentielle ». »C’est une épidémie qui n’est pas seulement une menace pour la sécurité régionale, c’est une menace potentielle pour la sécurité mondiale si ces pays s’effondrent, si leurs économies implosent, si les gens paniquent », a averti Barack Obama en présentant, les grandes lignes du plan d’action américain. Le calendrier du déploiement n’est pas encore précis. « Pas de déploiement dans les prochains jours. Les soldats doivent être correctement entraà®nés et équipés », a cependant indiqué un responsable du Pentagone sous couvert d’anonymat. Aucun remède n’existe pour cette maladie. Mais le premier essai clinique d’un vaccin expérimental a démarré début septembre aux à‰tats-Unis. à€ ce jour, il n’a provoqué aucune réaction néfaste, selon un haut responsable sanitaire américain. Après la création d’un centre de commandement militaire à  Monrovia, capitale du Liberia, Barack Obama a annoncé la mise en place d’un pont aérien pour acheminer le personnel sanitaire et le matériel plus rapidement vers l’Afrique, ainsi que l’installation d’une base intermédiaire au Sénégal. Sur les 987,8 millions de dollars (763 millions d’euros) demandés par l’ONU, près de la moitié seront destinés au Liberia. L’ONU estime que 22,3 millions de personnes vivent dans des régions o๠le virus a été signalé et ont besoin d’aide. Les militaires vont participer à  la construction de nouveaux centres de traitement. Le gouvernement américain mettra en place également un centre permettant la formation de 500 travailleurs sanitaires par semaine. Depuis le début de l’année, l’épidémie a tué 2 461 personnes sur 4 985 cas, selon le dernier bilan de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). La capacité des trois principaux pays affectés : Guinée, Liberia et Sierra Leone à  répondre aux besoins essentiels de la population « est sur le point de s’effondrer », a averti à  Genève Valérie Amos, responsable des opérations humanitaires des Nations unies.

Ebola : un Institut Pasteur en Guinée pour contrer l’épidémie

En Guinée, la secrétaire d’à‰tat au Développement et à  la Francophonie Annick Girardin, qui était en Guinée la semaine dernière, a apporté au pays, un soutien matériel et financier de la France. Il s’agit de deux tonnes de matériel pour l’hôpital Donka–des masques, des gants, des tenues de protection et des gels antiseptiques–,mais aussi neuf millions d’euros pour mettre en place un nouveau centre de traitement et créer une antenne de l’Institut Pasteur. l’institut Pasteur avait parmi les tous premiers centres à  identifier le virus Ebola en Guinée. En Sierra Léone, o๠sévit l’épidémie, 165 médecins et infirmiers cubains ont été envoyés pour tenter de contrer l’épidémie dont le bilan officiel est d’environ 2400 morts. En outre, si les pays touchés ont besoin d’assistance, d’autres font de la prévention. Au Sénégal, o๠l’unique cas de fièvre Ebola, a été déclaré guéri, les autorités sénégalaises se félicitent de la prise en charge rapide de cet étudiant. Ce qui selon la ministre Awa Marie Coll Seck, montre qu’un système de santé et de prévention efficace est la solution. La Chine apporte de l’aide au Mali De retour de Chine, avec une aide de 80 millions de francs CFA de matériel médical destiné à  la prévention de l’épidémie de fièvre Ebola au Mali, le président malien a salué l’appui des partenaires asiatiques. Fournie sous forme de don, l’aide chinoise au gouvernement malien se compose de 1.000 pulvérisateurs, 1.000 combinaisons stériles, 30 tentes d’isolement médicalisées, 600 masques stériles, 600 bottes et de 1.000 thermomètres. La presse malienne avait rapporté ces derniers jours les doléances du personnel médical déployé dans une gare routière de Bamako qui accueille les passagers en provenance de la Guinée-Conakry, un pays voisin du Mali particulièrement touché par la maladie. Ce personnel se plaignait de son total dénuement et de son manque de moyens de protection face aux risques de contagion. Le Mali, contrairement à  d’autres pays de la sous-région ouest-africaine, n’a pas fermé ses frontières avec les pays touchés, mais a mis en place un système de prévention à  ses frontières ainsi que dans des gares routières et à  l’aéroport international de Bamako-Sénou.

Ebola : en Guinée, la mobilisation sur la toile n’y est pas !

En Afrique de l’Ouest, l’épidémie Ebola a débuté en Guinée en mars 2014, et se propage à  une vitesse folle. Son bilan meurtrier selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS) fait état de plus de 2400 décès désormais. Dans les pays les plus affectés, des plans d’urgence sanitaire sont activés pour réduire les risques de contagion. En Guinée, un plan a été lancé jeudi 11 septembre; Il vise à  communiquer davantage pour modifier la perception que certaines communautés dans le pays ont de la maladie. La psychose d’une contagion du virus s’est installée dans presque tous les pays subsahariens, y compris ceux non encore affectés. Au cours d’un échange, le blogueur guinéen Alimou Sow affirme que « la peur est là  », et que De son côté, Abdoulaye Bah, internaute guinéen de la diaspora, réagit à  ce poste : « La fermeture des frontières ou la suspension des vols sont des mesures extrêmes injustifiées. Comment peut-on parler de solidarité africaine lorsque les autorités sénégalaises cherchent d’abord à  protéger ses propres citoyens ? » Faible mobilisation sur la toile Ce poste d’Alimou intervient après un autre, o๠il dénonce une absence de mobilisation des net-citoyens en Guinée à  chaque fois qu’un évènement important se passe, contrairement aux autres pays avoisinants comme le Sénégal ou la Centrafrique o๠la mobilisation sur la toile est forte pour lutter contre l’épidémie d’Ebola. C’’est un véritable coup de gueule qu’il a poussé. « La Guinée-à  t-elle une blogosphère ? Une twittosphère ? Ne sommes nous pas, comme très souvent des nombrilistes spectateurs passifs des convulsions du monde ? Quelle est notre part du dividende de la citoyenneté sur le web ? Pendant ce temps chez nos voisins, il existe des communautés structurées très dynamiques des net-citoyens qui se mobilisent spontanément à  chaque événement important pour apporter une aide désintéressée à  leurs concitoyens à  travers les outils internet. C’est le cas actuellement en RCI et au Sénégal pour lutter contre l’épidémie d’Ebola que nous leur avons refilé… ». Sur Konakryexpress.com, Abdoulaye Bâ, en appelait aux internautes guinéens, surtout ceux de la diaspora, pour apporter leur contribution à  la lutte contre Ebola. Il leur conseille surtout de ne pas compter sur l’aide que fournit la communauté internationale. On comprend mal qu’en Guinée, les citoyens du web n’arrivent pas à  se mobiliser en cette période difficile que le pays traverse, avec le péril Ebola aux portes des villes et villages. Est-ce à  dire que les internautes guinéens ralentissent tandis qu’Ebola accélère ? Alimou Sow répond : « Tu as tout vu et tout résumé ! (rire) » ! Néanmoins, une femme sort du lot. On la surnomme « la dame de fer ». Il s’agit de Mme Fatou Baldé Yansané, présidente de la Coalition des femmes leaders de Guinée (COFEL) qui, outre les campagnes de sensibilisation qu’elle organise à  l’intérieur de la Guinée, les informations qu’elle donne aux populations sur le comportement à  adopter vis-à -vis de l’épidémie, reste aussi mobilisée via facebook. Et ses efforts sont salués, même par les internautes.

Ebola: près de 2300 morts

Selon le dernier bilan publié par l’OMS et arrêté au 6 septembre, la fièvre hémorragique Ebola a fait 2.296 morts sur 4.293 cas confirmés, probables et suspects. Le précédent bilan, publié vendredi 5 septembre par l’OMS et arrêté au 5 août, faisait état de 2.105 morts sur 3.967 cas signalés en Afrique de l’Ouest.Selon les chiffres publiés mardi 9 septembre, l’OMS a dénombré 1.224 morts au Liberia, 555 en Guinée et 509 au Sierra Leone. En outre, le Nigeria a déclaré 21 cas (confirmés, probables et suspects), dont 8 mortels, alors que le Sénégal a fait état de trois cas, dont un seul confirmé. Des milliers de nouveaux cas sont à  craindre Dans les trois principaux pays concernés, 47% des cas mortels et 49% des nouveaux cas ont été signalés ces derniers 21 jours. La progression des cas continue de s’accélérer dans les pays o๠la contamination se fait sur une grande échelle et de façon intense : la Guinée, le Liberia et la Sierra Leone », a signalé l’OMS. Lundi 8 septembre, l’OMS avait averti que plusieurs milliers de nouveaux cas étaient à  craindre dans les trois prochaines semaines au Liberia, un pays qui n’a plus de lits disponibles pour accueillir des malades atteints du virus. L’épidémie d’Ebola qui touche actuellement l’Afrique de l’Ouest est la plus grave jamais survenue.Le virus Ebola, qui provoque des fièvres hémorragiques, tire son nom d’une rivière du Nord de l’actuelle République démocratique du Congo (RDC). Son taux de mortalité varie entre 25 et 90% chez l’homme. Une autre épidémie d’Ebola sévit actuellement dans une région reculée du Nord-Ouest de la RDC, ayant causé la mort de 32 personnes en près d’un mois.

Ebola : Au-delà de l’imaginable?

Le 20 aout dernier, l’OMS annonçait à  Genève un bilan d’au moins 1427 morts, avec 624 au Libéria, 406 en Guinée Conakry, 392 au Sierra Leone et 5 au Nigéria (sur un total de 2615 cas confirmés, probables ou suspects). Ces pays, plongés dans une situation sanitaire critique, sont considérés comme de véritables foyers d’infections, ce qui amène leurs voisins à  fermer leurs frontières. Comme ce fut le cas récemment avec le Sénégal dont les autorités ont décidé de fermer jusqu’à  nouvel ordre les frontières terrestres avec la Guinée Conakry, et de suspendre les liaisons aériennes et maritimes avec le Libéria, la Sierra Leone aussi. Une semaine après la mise en application de ces dispositions, le premier cas d’Ebola a été confirmé au Sénégal par le ministère de la santé, le vendredi dernier. Un cas importé, puisque le patient est un jeune étudiant guinéen. Et cette confirmation d’un cas d’Ebola dans ce pays a mis en alerte son voisin Bissau Guinéen, o๠jeudi et vendredi, selon RFI, des émeutes ont éclaté dans la ville de Nzérékoré. En République démocratique du Congo, o๠elle a fait une entrée fracassante, l’AFP rapporte que l’épidémie y a fait 31 morts. Il va sans dire qu’Ebola est une maladie qui se révèle foudroyante. « Du jamais vu Le rythme et l’ampleur de l’accélération d’Ebola sont du jamais vu. C’est une situation sans précédent. Nous n’avons pas connu de situation d’Ebola couvrant les villes, les zones rurales, si rapidement, et sur une telle ampleur géographique. Cela ne va pas s’inverser du jour au lendemain, cela ne va pas être facile. Nous nous attendons à  plusieurs mois de travail acharné, plusieurs mois à  nous débattre avec cette épidémie », a déclaré à  l’AFP, le vendredi 22 aout, Keiji Fukuda, directeur adjoint de l’OMS pour la sécurité sanitaire. C’’était à  Monrovia. Cette déclaration, peut-on l’affirmer, montre à  quel point l’affaire Ebola est grave. Une gravité qui va au-delà  de l’imaginable ! Impact économique Outre le bilan meurtrier, Ebola a aussi installé les pays touchés dans une situation économique des plus préoccupantes. Au point que le 28 aout dernier, le FMI a tiré la sonnette d’alarme. A en croire l’organisation, l’épée de Damoclès d’un net ralentissement de la croissance économique, le risque de besoins de financements, l’augmentation de la pauvreté et de l’insécurité alimentaire, sont brandis sur les trois pays les plus touchés (Guinée Conakry, Sierra Leone, Libéria). Aussi, selon la Banque africaine de développement, qui a mobilisé une aide d’urgence de 60 millions de dollars, Ebola pourrait couter 1 et 1,5 point de PIB à  ces pays. Ebola est en train de semer la désolation. Partout, des appels à  la vigilance se font insistants. Et il est clair aujourd’hui que fermer, pour les pays affectés et non-affectés, que fermer les frontières est loin d’être une solution. Ce qu’il faut, C’’est plutôt une mobilisation de toutes les énergies, car Ebola est indéniablement un mal qui va laisser des traces dans les C’œurs et les esprits. Un malheur auquel il faut trouver une solution efficace. Et le plus vite sera le mieux.

EBOLA : le virus entre au Sénégal

Tout a commencé le 27 Août, lorsque les services du Ministère de la Santé et de l’Action sociale du Sénégal ont reçu des équipes de surveillance épidémiologique opérant en République de Guinée, une information faisant état de la disparition depuis trois (03) semaines d’un cas contact des personnes infectées par le virus Ebola, et qui se serait rendu au Sénégal. Toujours selon le communiqué du ministère sénégalais de la santé, des investigations ont ensuite été menées et le cas en question, a été localisé au niveau de la Clinique des maladies infectieuses de l’hôpital Fann de Dakar. Ce vendredi 29 Août, Awa Marie Coll Seck, la ministre sénégalaise de la Santé, a confirmé que la personne était bien porteuse du virus Ebola après les tests effectués, qui se sont révélés positifs. Il s’agit d’un jeune étudiant guinéen, qui s’est présenté en consultation au CHN de Fann, le 26 Août, mais ne portant aucune trace des symptômes de la maladie, tels que l’hémorragie. Le jeune homme a également dissimulé l’information selon laquelle il a eu plusieurs contacts en Guinée. Comprenant l’urgence de la situation et l’extraordinaire vitesse, à  laquelle le virus se propage, des prélèvements ont été effectués sur le patient par l’Institut Pasteur de Dakar et qui se sont révélés positifs. Pour le Sénégal, qui avait depuis le 21 Août fermé ses frontières avec la Guinée Conakry, la signalisation de ce cas est de nature à  créer une panique au sein de la population. La ministre de la santé, qui a animé un point de presse ce vendredi, a révélé que toutes les dispositions avaient été prises pour éviter la dissémination de la maladie à  partir de ce cas importé du voisin guinéen et dont l’état est pour le moment satisfaisant. Un dispositif de surveillance et de riposte à  la fièvre hémorragique accompagnent ces mesures :  » Nous sommes entrain de reprendre tout l’itinéraire du patient et les personnes avec qui il a été en contact », a précisé Awa Marie Coll Seck, qui appelle l’ensemble de la population à  la sérénité et au respect strict des mesures d’hygiène recommandées. Rapide propagation du virus Après la Guinée Conakry, la Sierra Léone, le Libéria, le Nigeria, le Sénégal est le 5è pays à  être concerné par le virus Ebola. Il y a quelques jours, la RDC voyait également le retour de l’épidémie, même si selon des experts, cette nouvelle souche du virus n’a rien à  voir avec l’épidémie qui sévit en Afrique de l’Ouest. C’est pourquoi la propagation rapide du virus inquiète les autorités sanitaires des pays touchés mais aussi celle des pays voisins. Selon l’OMS, il y a à  ce jour 3 069 cas, dont 1 552 décès dus au virus Ebola. Et ce chiffre, ajoute l’organisation mondiale de la santé, pourrait s’élever à  près de 20 000 cas si l’épidémie n’est pas rapidement maà®trisée. Vaccins en tests Si l’épidémie d’Ebola semble pour le moment incontrôlable dans la sous région, un candidat vaccin contre le virus Ebola est disponible et des tests sur des volontaires annoncés dans moins de 20 jours, informa Sud Quotidien. Si ces premiers volontaires vaccinés au cours de l’étude menée par Oxford montrent une bonne réponse et qu’aucun effet adverse n’est observé, l’essai sera étendu aux bénévoles d’une unité de la Gambie, après approbation des autorités compétentes. Selon un communiqué, C’‘est après que commencera à  Bamako, au Mali, la seconde phase ouest-africaine de l’étude, dirigée par le Professeur Myron M. Levine du Centre pour le développement des vaccins de la Faculté de médecine de l’Université du Maryland et par le Professeur Samba Sow du Centre pour le développement des vaccins au Mali.

VIDEO : « Stop Ebola » : la chanson pour dire non à la maladie

Il faut croire que l’épidémie d’Ebola inspire certains artistes comme l’ivoirien Israel Yoroba, qui a consacré une chanson, pour sensibiliser sur les dangers de la fièvre qui a déjà  coûté la vie à  plus de 1200 personnes en Guinée, au Libéria, en Sierra Léone et au Nigéria.

Ebola : 17 malades s’échappent d’un centre de santé au Libéria

L’incident s’est passé au Libéria, un pays ouest africain o๠l’épidémie d’Ebola fait des ravages. Des hommes armés, dans la nuit de samedi à  dimanche, ont saccagé un centre de soins anti-Ebola à  Monrovia, en provoquant la fuite de 17 malades. Vingt-neuf malades étaient soignés dans ce centre, tous testés positifs au virus Ebola. « Parmi [eux], 17 ont fui lors de l’assaut. Neuf sont morts il y a quatre jours et trois autres ont été hier [samedi] emmenés de force par leurs parents « vers une destination inconnue », a précisé Georges Williams. « Ils ont cassé les portes et ont pillé les lieux. Les malades ont tous fui », a affirmé Rebecca Wesseh, un témoin de l’incident survenu dans la nuit de samedi à  dimanche. Selon des témoins de la scène, les assaillants ont cassé les portes et pillé les lieux, provoquant la fuite des malades. D’après le secrétaire général des travailleurs de la santé au Liberia George Williams, 29 personnes avaient été admises dans le centre, o๠elles suivaient des traitements préliminaires avant leur évacuation dans un hôpital, puisqu’elles avaient toutes été testées positif à  l’Ebola. « Cette histoire d’Ebola, on n’y croit pas » En Afrique de l’Ouest, certaines communautés rurales manifestent une profonde méfiance à  l’égard de la médecine occidentale. Beaucoup d’habitants ne font pas confiance aux centres de soins dans lesquels, pensent-ils, on y pratique des vols d’organes et de sang. La croyance selon laquelle le virus Ebola est une invention ou une création des « Blancs » est également fortement ancrée au Liberia et en Guinée. « Cette affaire d’Ebola, on n’y croit pas », a d’ailleurs affirmé à  l’AFP un jeune habitant du quartier considéré comme un des épicentres de l’épidémie dans la capitale. La structure de soins, installée dans le quartier en question, était un lycée qui avait été récemment choisi par les autorités sanitaires pour isoler les personnes présentant des symptômes de la fièvre hémorragique Ebola. En cinq mois, l’épidémie d’Ebola, la plus grave depuis l’apparition de cette fièvre hémorragique très contagieuse en 1976, a fait 1 145 morts, selon le dernier bilan de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) : 413 au Liberia, 380 en Guinée, 348 en Sierra Leone et quatre au Nigeria. D’ores et déjà , le Kenya a annoncé la fermeture de ses frontières et en Arabie Saoudite, les autorités ont suspendu le pèlerinage aux personnes en provenance de Guinée Conakry.

EBOLA : Jusqu’où ira l’épidémie ?

Le Dr Sheik Humarr Kahn, qui a soigné une douzaine de patients en Sierra Léone en est mort le 29 juillet dernier. Son décès vient s’ajouter à  la longue liste des personnes emportées par la fièvre Ebola. Depuis le début de l’épidémie en Guinée, selon l’OMS, le nombre de décès a atteint un pic de plus de 700 personnes, dont 339 en Guinée, 233 en Sierra Leone, 156 au Libéria et un au Nigeria. « Jamais une épidémie d’Ebola n’avait été aussi grave», prévient un spécialiste au Centre pour le contrôle des maladies d’Atlanta (Géorgie). En outre, sur les 57 nouveaux cas, figurent deux américains, le Dr. Kent Brantly et Nancy Writebol, toux deux infectés par le virus et dont l’état selon les dernières informations se détériore. Les autorités ont donc décidé d’en rapatrier un à  l’hôpital universitaire d’Emory d’Atlanta et l’ont annoncé jeudi en précisant qu’il serait soigné dans une unité spéciale pour maladies infectieuses. Une première pour un patient atteint du virus Ebola. Ce qui fait craindre une propagation de la fièvre hors du continent africain, du coup, le Centre pour le contrôle des maladies d’Atlanta a aussi mis en garde les ressortissants américains en déconseillant tout voyage dans ces trois pays d’Afrique subsaharienne. Basé à  Atlanta, dans l‘état de Géorgie, le CDC ou « Centre for Disease Control » d’Atlanta est une institution gouvernementale de santé publique et qui a plusieurs branches en Afrique de l’Ouest, centrale et Australe, notamment au Nigeria, Zimbabwe, Ghana mais aussi au Rwanda ou en Ouganda. Le centre est unanimement reconnu pour le contrôle et la prévention des grandes pandémies comme le Sida ou le paludisme qui affectent l’humanité. Pour le docteur Kaplan, le centre est un pôle d’expertise qui dispose des données les plus récentes pour aider les pays à  apporter une réponse rapide aux épidémies. Pour la fièvre Ebola, nous avons interviewé le Dr Barbara Knust, épidémiologiste au Centre pour le contrôle des maladies d’Atlanta. Journaldumali.com : Que pouvez-vous nous dire de l’avancée de l’épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest, d’autant que l’OMS vient de signaler que le nombre de décès a dépassé le chiffre de 700 ? Barbara Knust : Selon l’OMS, il y a aujourd’hui plus de 1300 cas de personnes infectées par le virus Ebola et un peu plus de 700 cas de décès. Et la situation évolue. Aujourd’hui, il y a une réponse globale qui est donnée à  l’épidémie qui touche ces trois pays et particulièrement la Sierra Léone et avec nos équipes sur le terrain, qui recensent les cas, il y a de fortes chances que ces chiffres évoluent. Mais grâce à  un travail minutieux, nous pouvons repérer rapidement o๠se trouvent les cas et tenter de maà®triser la transmission du virus de l’homme à  l’homme. Journaldumali.com : Comme vous le savez, le virus est d’abord apparu en Afrique centrale avant l’Afrique de l’Ouest, comment le virus a-t-il pu se propager ailleurs ? Nous pensons que le virus qui est porté par les chauves-souris a été été déplacé car ces chauves-souris peuvent vivre dans plusieurs milieux d’Afrique. Le virus a donc pu être présent en Afrique de l’Ouest depuis longtemps sans pour autant se déclarer et causer une épidémie de l’ampleur actuelle. En Guinée, on nous a rapporté que des personnes y consomment régulièrement cet animal. Ensuite la transmission humaine s’est faite par le contact avec des personnes décédées ou par le fait de soigner les personnes qui sont infectées. Journaldumali.com : Y a-t-il une chance de stopper cette épidémie d’ici la fin de l’année ? Oui cela est possible. Chaque épidémie que nous avons eu à  stopper, nous l’avons fait grâce à  des mesures simples et rapides. Identifier les cas, les isoler, et empêcher toute transmission supplémentaire. Nous travaillons donc dans les différents pays touchés par l’épidémie à  recenser les cas d’infection et à  collecter les données sur le terrain pour pouvoir mobiliser des ressources afin de préserver les autres. Evidemment, avec l’épidémie actuelle, il faut un effort plus grand. Etes vous optimiste ? Oui, C’’est un défi. Nous devons remonter le maximum d’informations et les plus fiables sur la transmission et la prévention, ainsi que la sensibilisation des communautés, sans alimenter la peur et la désinformation. Il faut une compréhension rapide de la maladie et encourager chacun à  agir de la meilleure façon pour l’endiguer. Comment se passe la coopération entre les antennes du CDC dans les pays et les autorités de santé publique en Guinée ou ailleurs ? Les pays ont les ressources nécessaires sur le terrain et nous leur apportons notre expertise et nos données. La coopération doit se faire de la meilleure façon puisque que les acteurs varient d’un pays à  l’autre. Aujourd’hui, il y a un centre de contrôle en Guinée pour observer les trois pays concernés par le virus Ebola afin de s’assurer que la réponse à  l’épidémie est parfaitement coordonnée et les informations correctement transmises d’un pays à  l’autre.

Le virus Ebola toujours aussi inquiétant

Alors que la psychose semble avoir reculé au Mali, l’inquiétude augmente chez les voisins qui essaient de venir à  bout de l’épidémie d’Ebola. Une réunion des experts de la santé, initiée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) s’ouvre ce mercredi à  Accra, capitale du Ghana, pour se pencher sur les nouvelles stratégies de lutte contre la fièvre Ebola en Afrique de l’Ouest. Selon le ministre ghanéen de la Santé, le colonel Remy Lamah, cette réunion sous-régionale qui prendra fin jeudi verra la présence à  Accra pendant 48 heures des responsables des services de santé de 11 pays de la Communauté économique de développement des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Vers une réponse commune au fléau Des questions aussi variées comme celles concernant les mesures à  prendre pour enrayer la maladie dans les trois pays contaminés ? Comment éviter la contamination dans les pays encore conservés ? Comment se préparer à  faire face à  une éventuelle arrivée du virus dans des pays comme la Guinée Bissau, La Côte d’Ivoire, le Mali ou encore le Sénégal ? Qui va financer ? seront au centre des débat deux jours durant à  Accra. l’un des facteurs de la non maitrise de la maladie jusqu’à  ce jour est le manque et partage d’information de la part les pays contaminés. Les autorités Guinéenne ont mi du temps à  demander l’aide internationale et donner des informations fiables sur la maladie. Une situation qui a favorisé la progression de l’épidémie. Malgré les dispositions prises dans les pays limitrophes comme la Côte d’Ivoire, le Sénégal et le Mali, aucune stratégie commune n’avait été réfléchie pour lutter contre le virus. 759 cas dont 467 décès C’est le bilan pour la sous-région de la maladie dont les premiers cas sont apparus au mois de mars en Guinée Conakry. l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a annoncé le 1er juillet avoir recensé 759 cas de contamination par le virus Ebola en Afrique de l’ouest. Ainsi, le nombre de décès causés par l’épidémie de fièvre Ebola en Guinée, au Liberia et en Sierra Leone était de 467 lundi. Le précédent bilan de l’OMS du 24 juin faisait état de 599 cas dont 338 décès. Ce qui dénote d’une hausse de la pandémie, poussant l’OMS à  publier, pour la première fois depuis le début de l’épidémie, en mars 2014, les statistiques détaillées différenciant les cas confirmés, suspects et probables dans les trois pays affectés. l’organisation indique que la Guinée, d’o๠l’épidémie est partie, est le pays le plus affecté avec 413 cas de fièvre hémorragique, dont 293 cas confirmés Ebola. Ce pays a enregistré un total de 303 morts. Quant au Liberia voisin, il y a été dénombré 107 cas dont 52 confirmés. La Sierra Leone a de son côté enregistré 239 cas, dont 199 confirmés, engendrant 99 morts. Au Mali les autorités demandent à  la population de s’impliquer d’avantage dans la prévention.

Fièvre Ebola: trois cas suspects décelés au Mali et placés en isolement

Dans le cadre de la surveillance de l’épidémie de fièvre hémorragique à  virus Ebola déclarée en Guinée », pays voisin, « les équipes socio-sanitaires déployées sur le terrain ont permis de déceler trois cas suspects » au Mali, a affirmé le gouvernement dans un communiqué. « Sur les trois cas suspects, des prélèvements biologiques ont été effectués. Les échantillons prélevés ont été envoyés pour analyse au laboratoire de référence du CDC d’Atlanta, aux Etats-Unis. En attendant les résultats de ces analyses, les sujets ont été placés dans une unité d’isolement o๠ils reçoivent des soins appropriés. A l’heure actuelle, leur état de santé s’améliore », a-t-il ajouté. Peu auparavant, le ministre malien de la Santé et de l’Hygiène publique, Ousmane Koné, avait annoncé à  l’AFP ces trois cas suspects de fièvre hémorragique, en exhortant au calme et à  éviter de paniquer. « Des échantillons ont été prélevés et envoyés à  l’extérieur pour analyse. Nous attendons les résultats que nous publierons immédiatement » dès qu’ils seront connus, avait assuré le ministre Koné. Mais aucune information n’a été fournie sur l’origine de ces cas suspects. 84 décès en Guinée Le Mali est limitrophe de la Guinée, en proie à  une épidémie de fièvre hémorragique virale qui y a tué 84 personnes sur 134 cas enregistrés depuis janvier, essentiellement dans des districts du Sud, selon le dernier bilan officiel du gouvernement guinéen. 35 de ces cas ont été confirmés comme étant dus à  Ebola, virus contre lequel il n’existe ni vaccin, ni traitement, qui est hautement contagieux et souvent mortel. Plusieurs cas suspects, dont certains mortels, ont aussi été signalés au Liberia et en Sierra Leone, mais seuls deux cas ont été testés positifs à  l’Ebola au Liberia, tous les tests ont été négatifs en Sierra Leone. « Le concept de cas suspect ne veut pas forcément dire maladie de fièvre hémorragique à  virus d’Ebola », a précisé le gouvernement malien dans son communiqué. « Un site d’isolement pour la prise en charge (des cas suspects et confirmés, s’il y a lieu) a été installé dans la périphérie de la ville de Bamako et d’autres sont en cours d’installation dans d’autres localités », et « les dispositifs de surveillance épidémiologiques restent renforcés sur le terrain. Les équipes socio-sanitaires déployées sont dotées d’équipements de protection individuelle et de médicaments pour la prise en charge de cas suspects », a-t-il ajouté. Il exhorte par ailleurs à  « éviter les déplacements non nécessaires vers les zones d’épidémie », et à  un respect strict des mesures d’hygiènes et de protection individuelles « indispensables à  la prévention de la maladie ».

Centre de santé de Sibiribougou : la frayeur Ebola

Le centre de santé de Sibiribougou en Commune IV du district de Bamako était l’attraction de la capitale mardi. Et pour cause : des cas suspects de la fièvre Ebola y auraient été signalés. Le centre est alors vite pris d’assaut par une foule de curieux, et des commentaires fusent. Mais que s’est-il réellement passé ? Selon Mamoudou Kéita, le président de l’Association de santé communautaire de Sébénicoro Kalanbougou Sibiribougou(ASACOSEKASI), tout a commencé dans la nuit du lundi 31 mars au 1 avril 2014. Il dit avoir été contacté par son le médecin-chef du centre pour l’informer de l’arrivée d’un cas suspect de la fièvre Ebola. Il s’agit de d’un jeune homme de 26 ans répondant au nom de Soumaà¯la Togola, vendeur de chaussures de son état. Il revenait de Koflatié à  la frontière ente le Mali et la Guinée. C’’est à  la gare routière de Djicoroni Para, o๠sont postés des agents de santé, qu’il a été déclaré aux autorités sanitaires. Après les prises de contacts, la décision est prise. Il doit être évacué au centre de santé de Sibiribougou. Le choix du centre santé de Sibiribougou, explique M. Kéita, s’explique par le grand espace vide du centre capable d’isoler le patient. On n’avait pas accepté au départ, dit-il, mais on nous a convaincu de l’accueillir en attendant l’aménagement du site de Lassa en commune IV destiné à  recevoir d’éventuels cas. « Le mardi à  minuit passé, le patient est arrivé au centre o๠il a été isolé. On a mis à  sa disposition un matelas, une moustiquaire et un sceau pour ses besoins. On a pris donc toutes les mesures pour éviter tout contact entre lui les autres. », explique notre interlocuteur. Volatilisé ? Comment Soumaila Togola est-il parvenu à  s’enfuir ? Le mardi matin, le patient a appelé certains de ses proches. C’’est ainsi que deux hommes se sont présentés au centre pour amener le malade. Le président de l’ASACOSEKASI a tenté de les en dissuader. De guerre lasse, il a informé le commissariat de police du 9ème arrondissement qui a décidé de mettre deux policiers à  sa disposition pour surveiller le patient. « A mon retour avec les policiers, J’ai constaté que les parents de Soumaila Togola l’avaient amené à  bord d’un taxi », poursuit, Mamoudou Kéita, dépité. Au centre de Sibiribougou, on assure que la police est sur les traces du fuyard. « Des contacts ont été pris avec l’opérateur de téléphonie Orange pour tenter de le localiser. Nous espérons qu’on le rattrapera bientôt », rassure-t-on. Sur ces entrefaites, le même centre de santé a été informé entre 10 heures et 11 heures d’un autre cas au poste de contrôle de Sébénicoro o๠sont également postés des agents de santé pour les besoins du contrôle. Quelques instants plus tard l’alerte a été donnée pour un troisième cas suspect à  la gare routière de Djicioroni-Para. Il s’agirait d’un certain Adama Kéita en provenance de la frontière guinéenne. l’homme d’une trentaine d’années, à  en croire l’agent de santé rencontré au poste de contrôle de la gare routière, souffrait d’une diarrhée grave accompagnée de vomissements. La décision a été prise d’envoyer tous les passagers au centre pour y être isolés avant l’arrivée des autorités sanitaires. Ils y resteront jusque vers 17 heures, heure à  laquelle ils recevront la visite d’une équipe du Centre national d’appui à  la lutte contre la maladie(CNAM) qui a procédé à  des prélèvements de sang. Après ces prélèvements et le passage des membres du ministère de la Santé, tous les cas suspects ont été acheminés sur le site de Lassa aménagé rapidement. Pour parer à  tous les risques, nous informe le président de l’ASACOSEKASI, le Centre de santé de référence de la commune IV avec l’aide des agents du service d’hygiène ont incinéré tous les objets utilisés par Soumaila Togola avant de désinfecter les arbres, les engins et tous les environs du lieu d’isolement. « Pour le moment, nous pensons avoir bien joué notre rôle pour éviter tout risque de contagion auprès des populations. Mais je tiens à  préciser que ce sont des cas suspects et non des cas confirmés », affirme Mamoudou Kéita qui reconnait avoir passé l’une des plus longues journées de sa vie.

Ebola: ce qu’il faut en savoir

Le virus à‰bola est de la famille des Filoviridae, qui compte quatre sous-types à  savoir le virus du Zaire (actuelle RD Congo, ndlr), du Soudan, de la Côted’ivoire et de Reston. L’infection de l’Homme par le sous-type Reston du virus à‰bola, que l’on trouve dans le Pacifique occidental, est toujours restée silencieuse à  ce jour : ceux qui la contractent ne présentent aucun symptôme. Le réservoir naturel semble se trouver dans les forêts tropicales du continent africain et du Pacifique occidental. Par contre, trois des sous-types viraux, présents en République démocratique du Congo (anciennement Zaà¯re), au Soudan et en Côte d’Ivoire, sont pathogènes pour l’Homme. La fièvre hémorragique à  virus à‰bola est une maladie hémorragique qui provoque la mort chez 50 % à  90 % des malades présentant des manifestations cliniques. D’o๠la vive inquiétude dans les milieux médicaux et au sein de la population, depuis le début d’une nouvelle épidémie en Guinée Conakry. Transmission de la fièvre hémorragique à  Ebola Le virus à‰bola se transmet par contact direct avec le sang, les sécrétions, les organes ou des liquides biologiques des sujets infectés. Les rituels funéraires, au cours desquels les parents et amis sont en contact direct avec le corps du défunt, jouent un rôle important dans la transmission. On a constaté que le virus à‰bola pouvait se transmettre à  l’Homme lors de la manipulation d’animaux porteurs du virus, vivants ou morts : chimpanzés, gorilles et antilopes des bois. En ce qui concerne le virus détecté en Guinée, les chauve-souris en seraient le réservoir naturel. La période d’incubation varie entre 2 et 21 jours. l’individu infecté peut en contaminer d’autres. Selon l’OMS « le virus à‰bola s’introduit dans la population humaine après un contact étroit avec du sang, des sécrétions, des organes ou des liquides biologiques d’animaux infectés ». Il se propage ensuite dans les communautés par transmission interhumaine, à  la suite de contacts directs (peau lésée ou muqueuses) avec du sang, des sécrétions, des organes ou des liquides biologiques de personnes infectées, ou de contacts indirects par l’intermédiaire d’environnements contaminés par ce type de liquides. Les rites funéraires au cours desquels les parents et amis du défunt sont en contact direct avec la dépouille peuvent également jouer un rôle dans la transmission du virus à‰bola. Le sperme peut continuer de transmettre le virus jusqu’à  sept semaines après la guérison clinique. Symptômes et réduction des risques de contamination La fièvre hémorragique à  à‰bola se caractérise souvent par une brusque montée de température, avec une faiblesse intense, des myalgies, des céphalées et des maux de gorge. Cette fièvre est souvent suivie de vomissements, de diarrhées, d’éruptions cutanées, d’insuffisance rénale et hépatique et d’hémorragies internes et externes. l’OMS recommande, qu’ « avant de poser le diagnostic de maladie à  virus à‰bola, il faut exclure la possibilité d’autres affections telles que : le paludisme, la fièvre typhoà¯de, la shigellose, le choléra, la leptospirose, la peste, la rickettsiose, la fièvre récurrente, la méningite, l’hépatite et d’autres fièvres hémorragiques virales». Les cas graves doivent être placés en unité de soins intensifs, car les malades sont souvent déshydratés et doivent être mis sous perfusion ou réhydratés par voie orale avec des solutions d’électrolytes. En l’absence de traitement efficace et de vaccin pour l’homme, la sensibilisation aux facteurs de risque et la connaissance des mesures de protection à  prendre à  titre individuel sont le seul moyen de réduire l’infection et la mortalité chez l’être humain. Il faut donc éviter tout contact rapproché avec des patients infectés par le virus à‰bola. Il faut porter des gants et un équipement de protection individuel adapté lorsqu’on soigne des patients à  domicile. Il est indispensable de se laver régulièrement les mains après avoir rendu visite à  des parents malades à  l’hôpital ou après les avoir soignés à  domicile. Une nouvelle thérapie médicamenteuse semble prometteuse au laboratoire. Son évaluation se poursuit mais prendra sans doute des années.

Cas suspects d’Ebola à Sébénicoro : un mauvais poisson d’avril ?

Le quartier de sébénicoro retient son souffle. Il serait le premier quartier touché par la fièvre Ebola selon des sources médicales. Nos sources indiquent qu’un individu atteint par le virus a été consulté par un infirmier qui a voulu interner le patient mais le malade informé de la situation aura préféré se volatiliser dans la nature pour ne pas être la risée du quartier. En fin de soirée, ce mardi, ces mêmes sources médicales ont évoqué trois cas avérés dans ce quartier de sébénicoro qui est la porte d’entrée de la capitale malienne pour les passagers en provenance de la Guinée Conakry et sans verser dans la stigmatisation Sébénicoro est d’ailleurs le quartier qui abrite le plus de ressortissants guinéens. Les autorités médicales sont sur le pied de guerre. Toutefois avise des professionnels de la santé, le virus n’a pas de chance de faire des ravages au Mali puisqu’il n’aime pas les zones chaudes comme le Mali o๠le thermomètre affiche 40 degrés à  l’ombre depuis quelques semaines. l’inquiétude concerne la période d’incubation qui est de quinze jours et le côté incurable de ce virus qui tue au bout de soixante douze heures. Un peu plus tard, les autorités de santé, on démenti l’information en précisant que ces deux cas n’étaient pas dus à  l’Ebola, mais à  deux malades atteints de fièvre.

Ebola : fausse alerte à Bamako

Au Mali, les dispositions sont prises à  tous les niveaux. Les villes frontalières telles que Kouremalé, Yafolilla, Keniéba et Selingué ont toutes été dotées d’équipements de surveillance et de contrôle de protection individuelle. Le chargé de communication du département en charge de la santé et de l’hygiène publique, Markatié Daou, joint par téléphone, a indiqué que le ministre de la santé, Ousmane Koné était à  Kourémalé pour se rassurer des dispositions mises en place pour épargner le Mali de cette fièvre hémorragique très contagieuse et dévastatrice. « A l’aéroport de Bamako Senou, une caméra thermique a été installée il y a une semaine », nous a confié le chargé de communication du département. Selon lui, elle permet de détecter les cas des fièvres élevées parmi les passagers. « Dans cette tâche, un cordon de la gendarmerie et de la police est constitué pour pouvoir détecter facilement les cas de fièvre à  partir de cet appareil ultra moderne. l’OMS a également procédé à  la remise des dons de matériels de protections aux agents de santé sur le terrain », a-t-il dit. Zéro cas d’Ebola au Mali Concernant les rumeurs de cas d’Ebola à  Faladié ou au CHU Gabriel Touré, la semaine dernière, Markatié Daou a précisé que C’’était une fausse alerte. « Le cas de Faladié qui aurait provoqué la panique n’était qu’un cas de paludisme », a-t-il dit. Selon des témoins, les agents de santé dans un centre de santé à  Faladié auraient fui des patients souffrants du paludisme dans son état fébrile pour s’enfermer dans leur chambre. Ils sont revenus au centre après être rassuré que C’’était que du paludisme et non de la fièvre Ebola. s’agissant du CHU Gabriel Touré, le chargé de communication de l’hôpital a affirmé que le CHU n’a reçu aucun cas de fièvre Ebola. Malgré toutes dispositions prises par le gouvernement, les populations ont la peur au ventre car la Guinée et le Mali sont des pays o๠voisins dont les échanges séculaires auront du mal à  être freins par les mesures de sécurité prises. Le voisin sénégalais a quant à  lui pris une mesure même draconienne en fermant sa frontière avec la Guinée. Il faut souligner qu’il n’existe aucune mesure préventive ni curative à  cette maladie qui se manifeste par une fièvre excessive, des vomissements, une diarrhée hémorragique. La situation inquiète la sous-région et la communauté internationale qui ont mobilisé les fonds importants pour circonscrire l’épidémie.

Communiqué du gouvernement sur l’épidémie de fièvre Ebola

Suite à  la déclaration d’une épidémie de fièvre hémorragique à  virus d’Ebola dans la région forestière de la République de Guinée, le Gouvernement du Mali a très vite pris la mesure de la situation et informe la population que des dispositions pratiques sont prises pour éviter l’introduction et la propagation de cette maladie au Mali. A ce jour, aucun cas suspect de fièvre hémorragique à  virus d’Ebola n’a été signalé sur le territoire malien. Toutefois, les services techniques de la santé en collaboration avec l’Organisation mondiale de la santé sont mobilisés pour l’application du plan d’action adopté. Il s’agit entre autres : – De renforcer le dispositif de contrôle sanitaire aux frontières ; – De renforcer la surveillance épidémiologique, particulièrement les cas de fièvre accompagnée de saignement, de vomissement, d’ictère ; – D’informer les communautés et les prestataires de soins sur les mesures de prévention ; – De renforcer les stocks de médicaments pour la prise en charge des cas ; – De mettre en place le matériel de protection du personnel et pour l’acheminement des prélèvements ; – De préparer les formations sanitaires à  la mise en place d’unités d’isolement et de prise en charge ; – De renforcer les capacités du personnel sur la prévention et la prise en charge d’éventuels cas. Le Gouvernement demande à  la population de rester sereine et lui donne l’assurance qu’elle sera tenue informée de l’évolution de la situation. Le Gouvernement du Mali exprime sa solidarité avec le peuple frère de Guinée en souhaitant le contrôle total de la situation. Le Gouvernement du Mali informe la population que la fièvre hémorragique d’Ebola dont l’épidémie est actuellement en cours en République de Guinée est une maladie grave et très contagieuse. Elle se manifeste par une poussée de fièvre accompagnée de diarrhées, de vomissements, de fatigue intense et parfois de saignements. La transmission se fait par contact direct à  travers le sang, les liquides biologiques ou les tissus des sujets infectés. Le contact avec les cadavres d’animaux sauvages (singe et chimpanzés, chauve-souris entre autres) et les dépouilles des sujets infectés lors des rites funéraires constituent aussi des facteurs de risques élevés. Or, à  ce jour, il n’existe aucun traitement efficace, ni de vaccin contre cette maladie. C’’est pourquoi, le gouvernement invite la population au respect strict des mesures de prévention édictées par les services de santé. Il conseille aussi d’éviter tout déplacement non essentiel dans les zones épidémiques. Il lance un appel également au personnel de santé pour respecter et à  faire respecter scrupuleusement les mesures de protection individuelle indispensables à  la prévention de la maladie. Bamako, le 23 Mars 2014 Le Gouvernement

L’épidémie d’Ebola a atteint Conakry, le Mali inquiet

Selon l’UNICEF, « sur les 80 personnes qui ont contracté la maladie à  ce jour en Guinée, au moins 59 sont mortes ». C’est le dernier bilan de l’épidémie de fièvre virale hémorragique qui est apparue début février dans le sud du pays. Ces derniers jours, la fièvre hémorragique mortelle s’est rapidement répandue des préfectures de Macenta, Guéckédou et Kissidougou (sud) à  la capitale, Conakry », toujours selon l’Unicef qui a publié un communiqué ce dimanche. L’épidémie a été diagnostiquée à  Lyon, en France, comme étant une fièvre Ebola, a expliqué samedi le chef de la division prévention au ministère de la santé et de l’hygiène publique guinéen, le Dr Sakoba Kéita. « Dans la journée [de vendredi] nous avons eu les premiers résultats venus de Lyon qui nous ont annoncé la présence du virus de la fièvre Ebola comme étant à  l’origine de cette flambée de fièvre fébrile en Guinée forestière principalement », a-t-il déclaré. « Ebola est une maladie extrêmement grave et l’Unicef a pris immédiatement des mesures pour réduire les risques pour les enfants de Guinée », a ajouté le Dr Ag Ayoya. En collaboration avec le ministère de la santé guinéen, l’Unicef a rapidement livré dans les zones les plus affectées cinq tonnes de médicaments et d’équipements médicaux tels que des gants, nattes plastiques, couvertures, protège-nez, et des solutions de réhydratation orale et intraveineuse pour protéger le personnel médical et traiter les malades. L’organisation a aussi « accentué la communication sur le terrain pour informer et sensibiliser le personnel médical et la population sur les mesures à  prendre afin d’éviter de contracter Ebola », a encore indiqué le médecin. La maladie est particulièrement dévastatrice parce que les personnels médicaux sont parmi les premières victimes, ce qui menace le déroulement des soins dans un pays qui souffre déjà  d’un manque de personnel médical. « Au moins huit agents de santé ont été tués à  ce jour », a indiqué l’Unicef. Réunion et consignes à  Bamako le ministère de la santé et de l’hygiène publique malien s’inquiète de la situation chez le voisin. Dans un communiqué publié ce dimanche, le département fait état d' »informations concordantes font état de l’éclosion d’un foyer d’épidémie de fièvre Ebola dans un pays voisin ». En guise de prévention, le Ministère de la Santé et de l’Hygiène Publique a convoqué pour ce dimanche à  15 heures GMT une réunion de crise. « Le ministre Ousmane Koné entend mettre en état de veille son staff, et ses services techniques contre toute possibilité de pénétration de cette épidémie au Mali », poursuit le communiqué. En attendant la stratégie nationale à  mettre en place, un devoir de vigilance est attendu de tous. Le département appelle à  la prudence face à  cette menace qui doit être prise très au sérieux. « Restez tous vigilants! C’est à  ce prix qu’on pourra préserver notre pays contre ce fléau qui a déjà  fait une soixantaine de victimes dans un pays frontalier du Mali », conclut le communiqué .