Les 1001 potentialités du Fer rebut

La chaine de collecte, de transport et de transformation de la matière a contribué à  la réduction de chômage et de la pauvreté pour certains. Mais selon les acteurs du secteur, l’Etat doit saisir cette opportunité pour contribuera à  réduire le coût des matériaux de construction et d’autres matières industrielles qui nous sont importées et vendues à  des prix exorbitants. Une opportunité pour Kalifa Sidibé Le ramassage du fer rebut a constitué la source de richesse pour certaines populations maliennes. La matière, dont la vente a connu ses débuts au Mali vers 2002-2003, connaà®t de nos jours un intérêt remarquable chez les populations du district et des plusieurs capitales régionales. Kalifa Sidibé, basé au marché de Diafarana à  Hamdalaye en commune IV du district de Bamako, évolue depuis quelques temps dans le secteur. l’homme qui était d’abord vendeur de céréales au marché, estime qu’il s’est intéressé au ramassage, l’achat et la vente de la matière à  cause de son impact sur ses économies. Selon lui, leur travail consiste à  réunir le maximum quantité possible de fer rebut, pour revendre à  leurs acheteurs d’autres pays, venant, pour la plupart de Lomé au Togo, du Nigéria, de la Chine, de l’Indonésie etc. «Â Ils achètent la livraison et l’achemine par le port, pour ceux d’autres continents, en destination de leurs pays respectifs. C’’est ce fer qui est ensuite fondu, dans les usines en charge de la transformation, et qui sert de matière dans la fabrication des matériaux de construction, les motos de marque chinoise et plusieurs autres produits qui nous sont revenus encore plus chers », explique notre interlocuteur. l’exploitation professionnelle des fers rebuts contribue efficacement à  la réduction de l’insalubrité et à  la dégradation du cadre de vie. Mais pour Kalifa Sidibé, le travail ne se fait pas risque. «Â Nous avons plusieurs fournisseurs, dont des enfants, qui viennent nous vendre de la matière. Le kilo varie entre 35 et 60 francs CFA. Dans beaucoup de cas, explique-t-il, nous avons eu la désagréable surprise de constater que C’’est de l’objet volé à  tierce personne. Dans ces cas de figure nous sommes obligés de rembourser l’intéressé ou de parvenir à  un règlement à  l’amiable ». A la question de savoir si l’entreprise de cette activité a été un ouf de soulagement pour lui dans l’amélioration de ses revenus, notre interlocuteur est formel : «Â Je profite pleinement de cette l’activité. La chaine de collecte, de transport et de transformation permet de nourrir de nombreuses familles. C’’est une activité qui contribue à  réduire la pauvreté, notamment dans les rangs de ceux qui n’ont pas eu la chance de poursuivre les études ». «Â Sans vouloir raconter ma vie, poursuit-il, il y a quelques années, J’étais de ceux qui vivaient le jour au jour. Mais de nos jours, confie Kalifa Sidibé, je rends grâce à  Dieu. Même si je ne suis riche, je gagne dignement ma vie. Le stockage et la vente de fers rebuts m’ont permis de réaliser beaucoup de mes rêves »Â  nous témoigne-t-il. « Il faut construire une usine chez nous » Le secteur est tellement sollicité, qu’aujourd’hui des élèves et autres personnes en ont fait leurs petits boulots. Le jeune Madou, élève en 9ème année de « l’Ecole du Camp » est un de ceux-ci. Pour lui, les week-ends et les congés sont l’occasion propice de se faire quelques sous. « Il y a des jours o๠je peux livrer à  mon acheteur plus de 30 kilos. C’’est une recette non négligeable, surtout quand le prix du kilo a grimpé et que la qualité du produit apporté est remarquable. C’’est cet argent, dit-il, que je garde chez ma mère, qui me sert à  acheter des habits pour la rentrée scolaire. Je suis issu d’une famille de revenus modestes. Je dois donc apprendre à  me débrouiller dès maintenant » dira notre interlocuteur. Qui précise que cette activité, parallèle aux études, n’affecte en rien ses rendements à  l’école. La preuve, nous dit Madou, à  l’examen de cette année il a réussi son DEF (Diplôme d’études fondamentales). Comment valoriser davantage ce secteur ? En réponse à  cette question Kalifa Sidibé estime que les pouvoirs publics doit saisir l’opportunité. Pour lui, chaque jour qui passe, le Mali perd une véritable opportunité pour renforcer son tissu industriel. « Nous sommes convaincus que s’il y avait dans notre pays une usine de transformation de la matière, nous n’aurions plus besoin de vendre à  nos acheteurs de l’étranger, surtout souvent au prix qu’il nous impose. On est obligé, regrette-t-il, car ils sont les seuls acheteurs. Le bénéfice est plus grand dans ce cas de figure, tant pour nous que pour les acteurs maliens qui auront de la matière à  transformer sur place ». Bref, selon notre interlocuteur, l’urgence recommande aux pouvoirs publics de réfléchir à  la construction d’usine de transformation du fer rebut, non seulement à  cause de son impact sur la réduction du taux de chômage et de la pauvreté, mais également dans le souci contribuera à  réduire le coût des matériaux de construction et d’autres matières industrielles qui nous sont importées et vendues des prix exorbitants.