Économie verte : l’alternative pour un développement durable au Mali

La question des changements climatiques ne cesse de faire débat et les inquiétudes sur le sort de la planète obligent à des concessions dans nos habitudes. Les alternatives ne manquent pas, et l’économie verte en est une, pour un développement durable.

C’est une voie pour atteindre le développement durable. Elle permet d’avoir le plus petit impact possible sur l’environnement et favorise la croissance économique et le bien être humain. Son nom : l’économie verte.  Face au changement climatique, une des alternatives pour garder la planète assez saine pour les générations futures est de faire recours à l’économie verte. Selon  Zakara Maman, chargé de programme à Mali Folk Center, une ONG environnementale, tous les secteurs ont concernés : agriculture, industrie, énergie et même l’administration. Selon lui, l’économie verte est le chemin le plus sûr pour atteindre le développement dans la durée. « Le développement durable nécessite la promotion et le renforcement de trois piliers interdépendants et complémentaires qui sont la protection de l’environnement, le développement social et le développement économique ». Des acteurs du secteur fabriquent, montent et distribuent des panneaux solaires pour l’utilisation d’une énergie naturelle et renouvelable. La récupération des eaux de pluie pour de multiples usages, la collecte des déchets qui sont recyclés, le reboisement des espaces dégradés sont autant d’activités qui contribuent au développement et réduisent le réchauffement.

Le Mali s’est engagé à l’horizon 2025 à bâtir une économie verte, en se basant sur la stratégie « Économie verte et résilience aux changements climatiques » (EVRCC). « Elle vise à fonder le développement du pays et la réduction de la pauvreté sur une adaptation réussie aux effets des changements climatiques, d’une part, et à assurer une maitrise des émissions de gaz à effet de serre, de l’autre, à travers une gestion durable des ressources naturelles maximisant les synergies potentielles entre les mesures d’adaptation et d’atténuation », soutient Zakara Maman. L’économie verte est donc, selon le chargé de programme de Mali Follk Center, « une opportunité unique d’impliquer autour d’objectifs communs l’ensemble des acteurs, qu’ils soient privés, publics ou citoyens », car, ajoute-t-il « la transition doit être globale et systémique pour répondre aux multiples défis qui se dressent face à nous ». La participation du Mali à la COP 23 de Bonn permettra de sensibiliser les partenaires pour le financement de projets alternatifs.

L’économie verte au Mali, tout comme en Afrique, est un vecteur de croissance face aux défis d’emploi, d’énergie et d’insécurité alimentaire.

Chefchaouen : un modèle d’économie verte à suivre

Alors que la 23 ème conférence des Parties tire vers sa fin à Bonn en Allemagne, Chefchaouen, la petite ville au nord du Maroc se veut un modèle de développement durable.

Située dans le septentrion marocain, la ville touristique perchée sur la montagne a amorcé un virage écologique en 2010. Les autorités municipales avec le soutien de l’Union européenne ont décidé d’en faire une ville écologique à travers la promotion de projets dans le domaine du développement durable. Parcs écologiques, piscines municipales équipées d’installation solaires, bus électriques ou vélos électriques permettant aux agents de sillonner les chantiers, la ville ne lésine pas sur les moyens pour faire figure de pionnière. Un centre de l’écologie qui pilote les projets écologiques et un centre info énergie qui informe les populations sur l’importance du respect de la nature existent même dans la ville. L’interdiction des sachets plastiques et l’utilisation judicieuse des ressources naturelles font désormais partie du quotidien des habitants de Chefchaouen.

Le Maroc ambitionne de porter l’apport des énergies renouvelables à 52 % d’ici à 2030. Classé parmi les quatre meilleurs élèves (Le Bhoutan, Le Costa Rica, l’Ethiopie) de la planète fournissant le plus d’efforts dans le respect de l’environnement, le Maroc entend poser les jalons d’un développement durable. « Le Maroc est en train de faire sa juste part des efforts mondiaux visant à contenir le réchauffement climatique en dessous de 2° », selon l’organisation Climate Action Tracker. L’objectif du pays étant d’atteindre une baisse des missions de gaz à effet de serre de 13% même 32% d’ici à 2030 si les aides internationales sont conséquentes. Le pays n’étant pas parmi les grands pollueurs, un accent est mis sur l’adaptation aux effets des changements climatiques. A travers des investissements importants dans le domaine des énergies renouvelables. À l’image de la centrale thermo-solaire inaugurée à Ouarzazate le 4 février 2016 d’une capacité de 160MW. À l’horizon 2020-2025, cette capacité atteindra 580MW pour un investissement total de 6 à 7 milliards d’euros. Sans être la plus grande centrale du monde, elle sera « probablement la moins chère », selon le directeur général de l’Institut de Recherche en Energie Solaire et Energies Nouvelles. « De deux Dirhams (0,18 euro) par KWh prévu on est passé à 1,61 Dh le Kwh. (…) Même s’il y a toujours un gap de 30 à 40 dirhams pris en charge par l’État ».