La CAN dans la rue

Place CAN, endroit ne pouvait être mieux choisi pour vivre en direct la coupe d’Afrique des nations de football. Ecran géant, groupe électrogène, chaises bien rangées, barrières métalliques, la logistique est de mise pour permettre aux amateurs du ballon rond de partager leur passion. Nous sommes au C’œur du quartier des affaires de Bamako, à  l’ACI 2000. La compagnie de téléphonie mobile Malitel est venue chasser sur les terres de son concurrent dont le siège se trouve bien à  l’ACI 2000. Diaminatou, la vingtaine à  peine dépassée, exulte. « Je viens à  la place CAN pour l’ambiance. Je ne connais rien du football à  part les buts. Les discussions des garçons, les célébrations de victoire, les boissons et sandwichs qu’on nous offre valent le déplacement. Malitel avait cédé beaucoup de terrain à  Orange Mali surtout chez nous à  Hamdallaye Lafiabougou et C’’est pourquoi le choix de la place CAN nous réconforte ». Thiama, couturier à  Koda, abonde dans le même sens « je quitte mon atelier de couture assez tôt pour avoir une bonne place en face de cet écran géant qui donne l’impression d’être à  Bata. Ici, on peut commander du thé, fumer, commenter, crier et parader en ville avec la moto si par exemple le Mali se qualifie ce mercredi. Malitel doit faire ça plus souvent, l’initiative est bonne ». Pour Sy Astou, directrice de l’agence Zeyna Communication « Malitel ne pouvait pas se permettre de rester aphone durant cette CAN face à  Orange qui en est le sponsor officiel. Orange ayant gagné la décoration et l’habillement des présentateurs de la télévision nationale, Malitel a su trouver une bonne réplique en installant des espaces publics de retransmission des matchs, ce qui la rapproche du public ». Loin de la place CAN, la compagnie concurrente, Orange a installé ses quartiers sur la berge du palais de la culture, à  Badalabougou. Stratégique endroit qu’on aperçoit depuis les ponts des martyrs et roi Fahd. Podium surélevé, forte sonorisation, jeux de lumière, estrade, rafraà®chissement, de gros moyens ont été déployés pour contenter les férus de football. Quand la pénombre crépusculaire enveloppe Bamako et que la fraicheur sortie des entrailles du fleuve aère les environs, le public venu nombreux vit des sensations très fortes. « J’aime la nature, les ballades, les découvertes et ici au palais de la culture, Orange nous permet de humer de l’air pur, de nous asseoir sur le gazon frais en amoureux pour déguster des fruits et suivre en toute sécurité les matchs sans bourse délier avec en plus des prestations d’artistes. Orange montre à  travers cette installation mature et stratégique qu’elle est vraiment le leader » explique Mabine, étudiante sur la colline, venue assister au match Sénégal-Algérie. Un homme aux cheveux grisonnants, accroupis sur un tapis de prière, le chapelet à  la main, ne quitte pas l’écran géant des yeux. Ses litanies terminées, il avoue être « marocain venu de la ville de Mohamédia pour les besoins de la foire de Bamako. Là , je prolonge mon séjour pour écouler le reste de mes marchandises et chaque soir je viens regarder les matchs ici. l’air est pur, l’ambiance bon enfant, la sécurité de mise alors je viens sans hésiter et J’ai pu faire la connaissance de deux maliens qui ont fini par m’héberger chez eux. Ils sont cadres d’entreprise et préfèrent regarder les matchs ici pour oublier le stress de la journée ». Ces actions marketing coûtent chères aux deux compagnies de téléphonie mobile qui déboursent au moins 1.500.000 francs pour la location des écrans géants. Leurs détracteurs diront que cette somme est infime comparée aux retombées attendues seulement l’on ne doit pas passer ignorer que des risques subsistent surtout pour la sécurisation de la logistique déployée.

Festival « Ecrans noirs »: La 17 ème édition s’ouvre le 29 juin à Yaoundé

Plus qu’un rituel, le festival Ecrans Noirs est devenu un rendez vous incontournable dans l’agenda culturel du Cameroun et de l’Afrique toute entière. La grande innovation cette année, c’est la délocalisation des manifestations, car outre le palais des Congrès de Yaoundé qui abritera la montée des marches et la cérémonie de clôture, trois autres sites ont été retenus dans la capitale, sans oublier la ville de Douala qui sera de la partie. Une autre particularité de cette édition selon le directeur du festival Ecrans Noirs Marcel Epee Mbody,C’’est la mise sur pied de deux compétitions. Une pour les films camerounais, et une autre pour les films africains. « Nous avons décidé de mettre en place ces deux compétitions au regard de l’évolution de l’environnement cinématographique au Cameroun. » a t-il affirmé. « Toiles d’araignée » en ouverture En ouverture ce samedi 29 juin, « C’’est « Toiles d’araignée » du Malien Ibrahima Toure, choisi pour sa qualité technique et sa thématique. Ce film a obtenu le prix Sembène Ousmane au Fespaco 2013, et il est offert par une structure avec laquelle nous sommes en partenariat. Il s’agit d’un film qui parle de mariage forcé, d’univers carcéral, mais surtout d’amour.» a indiqué Marcel Epee Mbody. En plus des projections cinématographiques, ce festival mettra un accent sur les conférences-débats, la formation pratique aux métiers de l’audiovisuel et des expositions pour agrémenter l’événement. Cette édition intervient dans un contexte marqué par la fermeture de toutes les salles de cinéma, à  cause de la désertion du public. 12 films Camerounais sont compétition durant ce festival du cinéma africain qui se referme le 06 juillet prochain Créé en 1997 à  l’initiative de Monsieur Bassek Ba Kobhio, le Festival Ecrans Noirs, a pour but de promouvoir et diffuser le cinéma africain en Afrique Centrale. il promeut et diffuse des courts métrages et des longs métrages de fiction, d’animation ou documentaires qui reflètent ou traitent de l’Afrique. La manifestation qui fait la promotion du cinéma africain en particulier mais aussi celui de pays francophones non africains, accueillent des réalisateurs, des comédiens, des techniciens, des financiers, des administrateurs et autres professionnels du 7ème Art, afin de donner à  voir au public de Yaoundé et de Douala un cinéma longtemps méconnu ici mais qui depuis le lancement d’Ecrans Noirs en 1997, rentre dans le paysage.