Fatoumata Niaré Keïta : « Nous nous attelons à la formation d’un nouveau lectorat »

Dans l’optique, entre autres, de revaloriser les contes et légendes africains, d’œuvrer à la formation d’un nouveau lectorat malien et africain et de former les enfants de 8 à 16 ans et les enseignants et volontaires à l’écriture de courts récits pour en faire des livres pour enfants, a vu le jour le projet « Ensemble, soutenons la lecture au Mali », initié par Figuira éditions et l’association Jigiya Jigifa. Entretien avec l’écrivaine Mme Niaré Fatoumata Keïta.

Pourquoi avoir initié le projet « Ensemble, soutenons la lecture au Mali » ?

Figuira éditions est parti d’un constat : le manque au Mali de livres « plaisir » destinés aux lecteurs débutants et émergents. Et si souvent, dans quelques familles lettrées, il existe quelques livres pour les enfants, ils racontent des histoires venues de l’Occident qui ont parfois peu de choses à voir avec nos réalités et nos cultures. Pourtant, force est de reconnaître que notre imaginaire culturel et social est rempli de grands récits, de contes et de légendes, qui ont façonné notre identité et notre humanité. C’est la raison pour laquelle Figuira éditions et l’association Jigiya Jigifa ont entrepris de concevoir et de distribuer une riche collection de livres pour enfants bâtis sur les contes et légendes du Mali, dans un premier temps, puis sur ceux d’Afrique dans un second, mais aussi sur de nouveaux contes. À cette fin, nous avons entrepris de former 10 enfants de 8 ans à 16 ans, qui sont en train d’écrire des histoires que nous allons éditer. Certains de nos auteurs adultes (5) participent aussi à cette grande dynamique de création.

Où en êtes-vous dans la mise en œuvre ?

Nous avons déjà fait la formation de 10 auteurs, 5 enfants de 8 à 16 ans et 5 adultes de 28 à 45 ans et la production de 24 livrets par 7 des auteurs formés sur plusieurs thématiques (la culture de la paix, l’acceptation de la diversité, la tolérance, le respect de la différence, l’esprit de sacrifice, la citoyenneté, le genre etc.).

En outre, nous avons mené l’évaluation des livres produits auprès des enfants du Centre Jigiya Jigifa de Figuira éditions, des élèves de l’école Châteaubriand et de ceux de l’école de Baguineda Camp et des demandes de sponsoring auprès des entreprises privées du Mali (banques, fondations, organisations de la société) pour une aide à l’impression des titres produits contre une visibilité de ces sponsors lors de leur  distribution dans les écoles en leurs noms, afin que l’éducation de nos enfants cesse d’être financée seulement par les ressources d’autres pays. Sur fonds propres, nous avons déjà produit ces 24 livres, de 16 à 50 pages chacun, écrits par nos 10 auteurs.

À combien estimez-vous le coût du projet et comment va-t-il être financé ?

Le coût de ce projet peut aller jusqu’à 200 millions de francs FCFA. Mais nous ne voulons pas faire d’estimation plus précise de peur de nous faire peur! Nous travaillons actuellement à faire éclore le projet, à notre vision et à avancer sur fonds propres. Au bout du compte, nous aurons fait quelque chose. Si les 200 000 livres et les 20 titres produits par an ne sont pas distribués chaque année, au moins, si nous arriverons à 50 000 livres distribués, ce ne sera pas rien.

Nous apprendrons du trajet, des défis qui se présenteront à nous et nous les surmonterons au fur et à mesure. Avec des personnes de bonne volonté, qui croiront en nous, nous redresserons notre vision et nos objectifs en chemin, au fur et à mesure que nous progresserons. Donc rien ne sert de se faire peur en annonçant de grosses sommes et rien ni personne n’arrivera à nous faire douter de ce que nous voulons atteindre comme objectifs. Rien ne nous empêchera de les atteindre, même pas la mort, car ce n’est pas un projet individuel, comme nous savons le faire souvent en Afrique. C’est une œuvre collective dans laquelle plusieurs auteurs, jeunes et adultes, et acteurs sont impliqués.

La Nation rend hommage à Seydou Badian Kouyaté

Un hommage national à l’écrivain et l’homme politique s’est tenu jeudi sur l’esplanade de la Bourse du Travail. Le président de la République a salué la mémoire d’un «grand homme qui laisse la République vide. »

Politiques et personnalités ont célébré la mémoire de Seydou Badian Kouayté, ce jeudi sur l’esplanade de la Bourse du Travail lors d’une cérémonie d’hommage national à l’écrivain et homme politique, décédé dans la nuit du vendredi 28 décembre 2018 à Bamako. Arrivé peu après 15 heures, le président de la République Ibrahim Boubacar Keita a signé le livre des condoléances, avant de s’incliner devant le cercueil recouvert du drapeau malien. Il salué dans un discours empreint d’émotion la mémoire de Seydou Badian Kouyaté, un « grand homme qui laisse la République vide ». Il a par la suite élevé l’illustre disparu à la dignité de grand-officier de l’ordre national à titre posthume. Les intervenants qui se sont succédé ont tous dépeint un grand homme, intègre, qui n’a eu de cesse de se battre pour ses idéaux.

« Il n’appartenait pas qu’à nous, et qu’à notre famille, mais à tout le Mali, voire à toute l’Afrique » a assuré un des petits-fils de l’auteur de  »Sous l’Orage ». Il a exprimé sa gratitude à ‘’Papa’’, qui a leur a inculqué l’honnêteté et portait irrémédiablement ce pays dans son cœur. Il a par la suite appelé les forces vives du pays à « se donner la main » afin de suivre la voie du médaillé d’or de l’indépendance. Dans son oraison funèbre, Amadou Koita, ministre de l’Emploi, de la Jeunesse et de la construction citoyenne, porte-parole du gouvernement a tenu à rappeler que le principal mérite de Seydou Badian Kouyate est d’avoir consacré toute son énergie à la nation.


Des dizaines de personnalités étaient présentes à cet hommage national qui a duré un peu plus de deux heures. Membres du gouvernement, présidents des institutions de la République, leaders de partis politiques, chefs religieux ou encore Antoinette Sassou Nguesso, épouse du président de la République du Congo Denis Sassou-Nguesso, représentant ce dernier, avec qui Seydou Badian Kouyaté entretenait une relation particulière. Après la prière mortuaire, le cercueil de l’auteur de l’hymne national du Mali a été conduit au cimetière de Niarela, où il repose désormais.

Décès de l’écrivain et homme politique Seydou Badian Kouyaté

L’écrivain et homme politique malien Seydou Badian Kouyaté, auteur de l’hymne national du Mali, est mort à Bamako dans la nuit de vendredi à samedi à l’âge de 90 ans.

Seydou Badian Kouyaté, médecin de formation, né en 1928 a été ministre durant le régime du premier président malien, Modibo Keïta (1960-1968). Il avait été arrêté puis déporté à Kidal (nord) lors du coup d’Etat de Moussa Traoré qui a renversé Modibo Keïta en 1968. Après sa libération, il s’exile pendant de nombreuses années au Sénégal.

En 1997, il est candidat à l’Élection présidentielle mais décide, comme la plupart des autres candidats opposés au président sortant Alpha Oumar Konaré, de retirer sa candidature pour protester contre la mauvaise organisation des élections.

Militant de la première heure de l’Union soudanaise-Rassemblement démocratique africain, il en est exclu en 1998 pour s’être opposé à une partie de la direction qui prônait la non-reconnaissance des institutions lors des élections contestées.

Écrivain émérite, il publie en 1957, trois ans avant l’indépendance du Mali, son premier roman intitulé Sous l’orage. En 1965, il publie les dirigeants africains face à leurs peuples. Deux autres romans sont publiés ensuite, Le Sang des masques en 1976 et Noces sacrées en 1977.

 

Hommages

Depuis l’annonce de sa mort les hommages pleuvent pour saluer sa mémoire.

« Le Président IBK a appris avec émotion la disparition de Seydou Badian Kouyate le 28 décembre 2018. IBK présente ses condoléances les plus émues à la famille et à toute la Nation qui perd un de ses dignes fils, Militant de la première heure, père de l’indépendance et auteur de l’Hymne National du Mali » peut-on lire sur le twitter de la Présidence du Mali.

« Le doyen KOUYATE était l’un des derniers maliens qui fait l’unanimité, tant son engagement, son patriotisme et son sacrifice permanent pour notre pays n’ont jamais été pris en défaut pendant ses soixante dernières années. Le Mali a perdu une boussole importante, au moment où il peine à trouver sa voie » a témoigné Moussa Mara, ancien Premier ministre du Mali.

« Attristé par la disparition Dr. Seydou Badian Kouyaté, figure historique du Mali, grand homme d’Etat et des Lettres. Je lui rends 1 hommage appuyé. Ses œuvres littéraires, sa vie &son combat constituent une grande source d’inspiration pour la nouvelle génération. Qu’il repose en paix! » s’est pour sa part exprimé Abdoulaye Diop, ancien ministre des Affaires étrangères du Mali.

Fin de voyage pour Moussa Konaté

Sa voix grave et sa bonne humeur resteront certainement dans la mémoire de ceux qui ont l’opportunité de le rencontrer et d’échanger avec lui. Au Mali, comme ailleurs dans le monde, Moussa Konaté a été l’image du Festival Etonnants Voyageurs à  Bamako qui a drainé sur les berges du Djoliba, le gratin de la littérature francophone au cours des dix dernières années. Né à  Kita en 1951, il racontait avoir découvert le plaisir de la lecture à  travers les aventures de Tintin. Il a publié son premier roman en 1981, fondé une compagnie de théâtre et créé les éditions du Figuier en 1997, tournées particulièrement vers la littérature jeunesse afin de faire connaà®tre le visage réel de l’Afrique aux jeunes du monde entier, loin des clichés. Outre le français, le Figuier publie également des ouvrages en langues maliennes (bambara, soninké, sonraà¯, tamaschek, peul). A son palmarès, le Prix Sony Labou Tansi 2005 pour le théâtre francophone, lui a été remis lors du Festival International des Francophonies qui se tient chaque année à  Limoges. Dramaturge, romancier, éditeur, Moussa Konaté était aussi essayiste et polémiste, à  l’image d’un de ses derniers livres publiés sous le titre L’Afrique noire est-elle maudite ?, préfacé par Erik Orsenna de l’Académie Française. L’auteur y pointe les maux de l’Afrique mais rend aussi hommage à  son pays d’origine. Mais son genre préféré était le roman policier. Il en faisait l’apologie à  chaque fois qu’il en avait l’occasion, affirmait qu’il en s’agissait en aucun cas « d’un genre mineur ». Il en a d’ailleurs plusieurs (L’Assassin du Branconi suivi de L’Honneur des Keita (2002), L’Empreinte du renard (2006) ou La malédiction du Lamantin (2009), avec le personnage du « commissaire Habib ». Tristesse et questionnements Son décès a choqué le monde littéraire o๠l’homme était très apprécié. Sur les réseaux sociaux, la nouvelle est tres commentée surtout qu’on ne connait pas les circonstances du décès de l’écrivain. Son frère qui a confirmé l’information de sa mort, donnée par le site français Lepoint.fr, a évoqué « une mort naturelle ». Un message de son ami François Bon publié sur twitter ce dimanche dans lequel il évoquait les moments difficiles que traversait l’artiste. « Je risque de mourir de faim », lui aurait écrit son ami, il y a de cela trois semaines. François Bon qui s’interroge à  l’image de nombreux internautes fans de Moussa Konaté sur ce qui a bien pu se passer à  Limoges et « pourquoi ce silence autour de ce décès ». Peut-être qu’on en saura plus dans les jours à  venir. Le rapatriement de sa dépouille est prévu la semaine prochaine sur Bamako. Le monde littéraire, ses lecteurs et tous ceux qui ont juste un jour croisé sa route, pleurent aujourd’hui un grand homme qui aura marqué chacun d’une manière ou d’une autre. Reposes en paix, Directeur.

Aboubacar Eros Sissoko : Un jeune écrivain prolixe

Pour les critiques littéraires, Aboubacar Eros Sissoko est un écrivain de son temps. Il trempe la plume dans la plaie d’une société en quête de repères. La particularité de son écriture C’’est surtout son intérêt pour les questions d’actualité, et ce que fut le Mali jadis. Au total le jeune auteur capitalise déjà  9 ouvrages dans les librairies, tant dis que le dixième est incessamment attendu. Elève brillant Ce jeune écrivain (la quarantaine) est sans doute bien parti pour assurer la relève des grands écrivains que le Mali a connu. D’une passion inouà¯e pour l’écriture, ses œuvres ont fait le tour des librairies. Diplômé de l’Ecole des Beaux Arts de Toulouse (France), o๠il obtient le DNAP (diplôme national d’arts plastiques) en section Art Communication Multimédia en 1996, Eros (comme l’appellent ses amis) fut un brillant élève. Il entame sa carrière d’animateur socio-culturel la même année à  la Maison de Quartier des Epinettes à  Evry. Grâce au système d’études par alternance, il passe en 1998 le DEFA (Diplôme D’Etat dans la Fonction D’animateur au CEMEA) au Centre d’Entraà®nement aux Méthodes d’Animation Active à  Gennevilliers. Aboubacar Eros Sissoko devient tour à  tour Educateur spécialisé au GRAJAR (Groupe de Recherches et d’Actions auprès des Jeunes et Adolescents de la Rue, puis Educateur au club de Prévention OSER à  Evry. Riche de ces formations, il décide de créer des outils pour le public enfant, jeunes, adolescents et adultes en écrivant des livres. Ecrivain de son temps Sa fille Emma Maà¯mouna Bâ Sissoko, fut le facteur déclencheur d’une riche carrière d’écrivain pour l’homme. Cela, en lui transmettant des contes qui ont bercé son enfance. «Â l’écriture devient alors une passion » nous dit-il. A 46 ans, ses œuvres cartonnent déjà  dans les libraires maliennes et européennes de l’espace francophone. Son premier livre, publié en 2005 par «Â Collection Légendes du Monde » (Harmattan), fait découvrir son talent littéraire. Promis à  une riche carrière, Eros fait parler de lui à  travers son livre «Â Sadio et Maliba l’Hippopotame » qui traite de l’amitié qui régnait entre l’homme et la nature. l’année suivante il revient avec «Â La Mort de Maliba, l’Hippopotame au temps des colonies », chez «Â Collection Contes du Monde pour Tous » aux Editions Monde Global. Cette œuvre, qui a fait beaucoup de bruit, constitue la réponse à  ce que sous-tendaient certains députés français pour imposer les bienfaits de la colonisation au continent noir. «Â Mariama Kaba du Mali, une enfance excisée », publié en 2007 aux éditions «Â l’Harmattan » se veut le procès contre l’excision. Une pratique que l’auteur (pour des raisons qu’il a évoquées dans son livre) juge «Â cruelle, barbare et appartenant à  une autre époque ». «Â Chakozy, un drôle de chat » (en parlant de Nicolas Sarkozy, le président français) est édité la même année (2007) par «Â l’Harmattan », et vient mettre le pied dans le plat d’un débat comme l’immigration qui défraie la chronique. Ce livre, qui intervient au moment o๠les conditions de vie de nos compatriotes vivant en France ne sont pas les meilleures à  cause des nouvelles politiques d’immigration, dresse le parcours extraordinaire d’un chat téméraire qui croyait à  son destin… «Â Bakari Dian, le fils rebelle de Ségou » est aussi publié en 2007 aux «Â Editions Anibwé ». Il parle de «Â Bilissi », le monstre de Ségou qui a fait régner la terreur sur la capitale des Bambaras jusqu’à  l’arrivée de Bakari Dian. La bataille fut rude au pays des balanzans. En 2008 «Â Une enfance avec Biram au Mali » sort chez «Â Collection Ecrire l’Afrique » et se veut un roman autobiographique. Car, après la mort de son père (ancien compagnon de feu président Modibo Keà¯ta), Aboubacar Eros consacre ce livre qui retrace sa vie de militant, de pédagogue et de père exemplaire. Le «Â Suicide Collectif », publié en 2010 est un roman qui raconte la traversée chaotique de centaine de jeunes africains, candidats à  l’immigration clandestine. La même année «Â Moriba Yassa, une incroyable histoire d’amour » sort dans la «Â Collection «Â Ecrire l’Afrique Harmattan ». Il remet au goût du jour la vieille légende des amoureux Moriba et Yassa. Enfin «Â Une mort temporaire » est un essai biographique inspiré d’un accident grave de circulation dont il a été victime à  Bamako en mai 2010. Au C’œur de l’actualité «Â Des fauves dans le buisson » est une pièce de théâtre, qui sortira bientôt. Elle traite de sujets d’actualité comme la crise de l’école, la corruption, l’immigration, les rapports difficiles entre les populations et les autorités etc. «Â Meurtres à  Niobougou » est un roman du jeune auteur bientôt dans les librairies sur les limites de la décentralisation et le comportement de nos élus locaux, les privatisations d’entreprises et des sociétés d’Etat, etc. Politique, immigration, économie, légende et histoire, culture, etc, Aboubacar Eros Sissoko touche à  tous les domaines. Avec une écriture limpide, il produit une œuvre chaque année. A son jeune âge, Aboubacar Eros Sissoko constitue l’une des relèves de la grande littérature africaine. Bon vent à  ce jeune écrivain talentueux.

L’écrivain voyageur : L’Europe vue par un immigré africain

Un amoureux des lettres Né le 24 décembre 1959, Sirafily Diango est marié et père deux petits garçons. l’homme passera son cursus scolaire à  Kayes d’o๠il est originaire et décrochera son baccalauréat littéraire en 1982. La même année, il fait son entrée à  l’école normale supérieure (ENSUP de Bamako). Il en ressort diplômé de lettres modernes en 1986 après avoir fait une thèse sur Victor Hugo et Honoré de Balzac. Ce passionné des lettres et des mots trime pendant trois ans avant d’aller tâter la terre du pays des hommes intègres. Ainsi en octobre 1990, il est recruté par le lycée de Ouagadougou o๠il donnera pendant une dizaine d’années, des cours de français. En 2001, le natif du Khasso retourne au bercail. Il est depuis cette date, professeur de français au lycée Massa Makan Diabaté de Bamako et depuis plus d’un mois, au lycée français Liberté. Par ailleurs, il est adaptateur, metteur en scène et encadreur de la troupe du club Massa Makan. Sirafily Diango collabore avec le ministère de la culture du Mali, le centre culturel français et anime des cafés littéraires dans les lycées et facultés du pays. [b‘Voyageur écrivant’ ] Le 27 juillet 2009, Sirafily Diango profite d’un stage de formation à  Nantes (France) pour faire éditer son tout premier ouvrage ‘voyageur écrivain’. Il sera édité par les éditions ‘le manuscrit’ de Paris. Un voyage palpitant entre l’Europe et l’Afrique Dans cet ouvrage, le personnage principal et narrateur ‘je’, est un autre. C’’est un africain bon teint comme dirait l’autre. Ce burkinabé au tient noir d’ébène, nous fait voir l’Europe à  travers ses yeux. Il se fait inviter en Allemagne par des amis. Cependant, avant d’obtenir son visa, l’ambassade allemande du Burkina s’assure qu’il ne va pas élire domicile chez eux « comme bon nombre d’immigrés nègres». ‘Je’ quitte l’aéroport international de Ouagadougou pour Munich. Cependant, l’avion fera de nombreuses escales avant d’arriver enfin à  destination. Le paysage, les gens, les climats, les cultures et traditions diffèrent au fur et mesure qu’ils traversent les pays et continents. Arrivé à  Munich, tous les regards fusaient en sa direction. Normal, il était le seul noir du coin. Et ça, ce n’est pas assez commun chez les bavarois. Les enfants fuyaient en l’apercevant parce que C’’est bien la première fois de leur vie, qu’ils voient une personne à  la peau sombre. Néanmoins, cela ne déconcerte pas du tout le jeune burkinabé de 35 ans qui voyait enfin de ses propres yeux, cette Europe tant conté, tant convoité et tant rêvée par beaucoup de jeunes africains. Cette Europe qui est l’eldorado pour la plupart qui sont prêts à  tous les sacrifices du monde pour y aller. Il était heureux comme un adolescent à  qui on offre sa première voiture. Tout était magnifique, merveilleux, presqu’exactement comme dans son imagination. On dit parfois que qui marche longtemps, voit beaucoup. ‘Je’ a vu beaucoup, il a entendu beaucoup, appris beaucoup, il le raconte superbement bien à  son ami Bruno et n’exclut aucun détail. De sa difficulté à  se faire accepter, jusqu’à  son insertion dans les mœurs allemandes. Au cours de ces quelques mois de séjour chez les bavarois, ‘je’ fera connaitre son pays aux autres et connaitra lui-même, les réalités occidentales qu’il se fera un plaisir de partager avec ses pairs dès son retour au bercail. Cet ouvrage est un exercice de style superbement réussi par l’auteur et qui donne l’impression au lecteur, de vivre lui-même l’expérience.

Calixthe Beyala, candidate au poste de secrétaire général de la Francophonie?

Il y’a encore quelques mois, la rumeur devenait persistante, mais Il y’a encore quelques mois, la rumeur devenait persistante, aujourd’hui c’est officiel. Enfin, si on s’en tient à  l’article du Figaro qui dans sa rubrique Confidentiel, annonçait que l’écrivaine avait envoyé une lettre officielle aux autorités de son pays, en vue d’officialiser sa candidature au secrétariat général de la Francophonie. l’écrivaine s’estime en mesure de promouvoir une réorientation de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), trop politique et pas assez culturelle à  son goût. Une conception que partageraient, selon elle, un certain nombre des 56 à‰tats membres et notamment le Canada. l’élection du nouveau président aura lieu lors du sommet marquant le 40e anniversaire de l’organisation qui se tiendra du 22 au 24 octobre 2010 dans la ville suisse de Montreux, célèbre pour son festival de jazz. Calixthe Beyala devra faire pencher la balance de l’ancien président Abdou Diouf qui pourrait à  l’occasion briguer un troisième mandat. Selon certains observateurs, l’écrivaine, traduite dans tous les pays du monde et dont l’oeuvre immense a fait l’objet de plusieurs thèses dans de prestigieuses universités américaines, aura du mal à  faire accepter l’idée d’un troisième africain à  la tête de l’OIF après l’Egyptien Boutros Boutros Ghali et le Sénégalais Abdou Diouf. D’autres parlent aussi des chances réduites que la France la présente au poste. Parmi les raisons évoquées, tout d’abord il est de tradition qu’un Français n’occupe pas le poste et ensuite, la brillante romancière aura fort à  faire pour convaincre le président Sarkozy. En cause, ses prises de position contre la droite au pouvoir. Abdou Diouf, 75 ans, a été élu Secrétaire général de la Francophonie au Sommet de Beyrouth en 2002. Entré en fonction en 2003, il a été réélu pour un second mandat, en 2006, lors du Sommet de Bucarest. l’Organisation Internationale de la Francophonie compte actuellement 70 pays, 56 membres et 14 observateurs. Cela fait de l’OIF l’une des organisations internationales les plus importantes de par le monde puisqu’elle fédère plus d’un pays sur trois. l’OIF a pour objectif de contribuer à  améliorer le niveau de vie de ses populations en les aidant à  devenir les acteurs de leur propre développement. Ses quatre grandes missions tracées par le Sommet de la Francophonie: Promouvoir la langue française et la diversité culturelle et linguistique; Promouvoir la paix, la démocratie et les droits de l’Homme; Appuyer l’éducation, la formation, l’enseignement supérieur et la recherche; Développer la coopération au service du développement durable.