Les Aigles chutent face à des Ecureuils casse-noisettes

Il est 14h20 au Stade de l’Amitié de Cotonou. Vuvuzelas, trompettes, tambours … dans un tohu-bohu indescriptible, plusieurs centaines de supporteurs béninois patientent en file indienne devant l’enceinte. Seydou Keita pas dans un grand jour Vêtus aux couleurs du pays, bravant le soleil de plomb qui sévit sur Cotonou, ils entonnent des airs locaux et prennent place dans les tribunes par vagues. Pendant ce temps arrivent les 3 bus géants qui transportent les supporteurs des Aigles. Sous des notes de fanfares, ils accèdent à  la partie ouest du Stade. 16 h. Le coup d’envoie du match est donné par les hôtes, en jaune. Modibo Maà¯ga sonne la charge à  la 15ème minute avec un tir qui passe à  côté de la cage béninoise. Les Ecureuils sont bien en jambe et, poussés par leur public venu massivement, étouffent les Maliens. La timidité des Aigles leur coûte un but. Une fois n’est pas coutume, le contrôle manqué du barcelonais Seydou Keita profite à  Razak Otomoyossi, qui envoie du pied droit la balle au fond du but malien. Première défaite contre le Bénin Les Aigles tentent en vain de revenir au score avant la mi-temps mais Abdou Traoré fait preuve de maladresse dans son tir. Les Ecureuils rentrent au vestiaire avec un but d’avance. Les Aigles, troisième meilleure équipe de la CAN, ont pour le moment du mal à  tenir leur rang. Ils se montrent plus agressifs en second période. Les assauts se multiplient devant le but des écureuils, mais sans résultat. A la 69ème minute, Seydou Keita rate de la tête une occasion en or qui aurait pu changer le match. Le nouveau sélectionneur Vieux Pathé Diallo remplace Kalilou Traoré par Cheick Fantamadi, de retour après une longue blessure. Un autre changement, huit minutes avant la fin du match, ne changera rien. Le nouveau sélectionneur déjà  critiqué Les Aigles repartent du Bénin avec la première défaite de leur histoire contre les Ecureuils. Les Ecureuils brisent le mauvais sort et signent une belle entrée en matière dans ces éliminatoires. En attendant le match retour prévu à  Bamako en septembre, le Mali en découdra avec l’Algérie le 10 juin à  Ouagadougou. Des critiques s’élèvent déjà  après cette défaite, qui fait suite au départ controversé du sélectionneur français Alain Giresse. « Il nous faut un nouvel entraà®neur au plus vite pour que l’équipe soit sauvée », pense Falaye keà¯ta, supporteur des Aigles. Coulisses du match : Le Mali et le Benin n’avaient connu au total que 13 confrontations en football. Sur les 13 matchs, les aigles auront gagné par 8 fois et les 5 matchs. Le Mali évolue dans le même Groupe que le Rwanda, l’Algérie et le Benin. Samba Diakité, Cédric Kanté et samba Sow sont les grands absents au match contre le Benin. Si le premier avait signifié son indignation par rapport au départ du sélectionneur Alain Giresse, les deux autres ont n’ont daigné répondre aux sollicitations de la Fédération malienne de football (FMT) et. C’’est dire que la rupture entre le sélectionneur français et la FMT n’a pas été sans conséquence sur le moral des joueurs.

Stephen Keshi, selectionneur des Aigles :  » Nous allons nous améliorer « 

Du choix des joueurs à  la prestation de ces derniers en passant par l’animation de son dispositif tactique, le sélectionneur national des Aigles explique ses options. « Nous allons nous améliorer » promet-il. Les Echos : Comment expliquez-vous la prestation en demi-teinte de vos poulains face aux Ecureuils du Bénin ? Stephen Keshi : Il y a toujours quelque chose de positif ou de négatif à  retenir d’un match. Nous étions partis avec des intentions de gagner, d’o๠une option quelque peu offensive avec deux attaquants en pointe, en l’occurrence Kanouté et Samassa. Ces deux tout comme les autres étaient en forme au moment d’aborder ce match. Ils sont titulaires équipes respectives dans des championnats qui viennent de commencer. Les Echos : Qu’est-ce qui n’a pas marché dans ce dispositif ? S. K. : l’entraà®neur met en place un dispositif tactique. Il appartient aux joueurs de l’animer. Il y a donc eu un problème d’animation face aux à‰cureuils du Bénin à  partir du moment o๠on n’a pas joué et donné à  fond notre football. On n’avait des problèmes avec El Hadji Mahamane, Seydou Kéita et Adama Tamboura qui ne bougeaient pas. A partir du moment o๠les deux attaquants de pointe étaient quelque peu submergés, C’’est Seydou, qui brille avec le FC Barcelone, qui devait immédiatement intervenir. C’’était le cas de Bakary Soumaré au niveau de la bataille défensive. C’’est vrai que les Béninois ont bien tourné, mais ils ont toujours buté sur notre défense, sauf en fin de partie. Les Echos : Avez-vous le sentiment d’avoir été suivi par vos poulains ? S. K. : Pas totalement, car il y a eu toujours un problème de replacement. Sans fermer le jeu, on n’était obligé un moment d’amener un autre milieu défensif pour jouer avec Bakaye ; pousser Seydou devant. Mais ce dernier n’arrivait pas à  monter. En somme, nous n’avons pas eu l’appui nécessaire de la part de nos milieux. Les Echos : On vous reproche d’avoir sorti Mamadou Samassa qui pesait pourtant sur la défense adverse ? S. K. : Sur le terrain, Samassa était fatigué et ne faisait plus le travail de percussion qu’on lui avait demandé. Donc, il me fallait faire entrer un autre joueur. Je dis que l’animation nous a fait défaut. Frédéric Oumar Kanouté avait tout donné, mais il était finalement fatigué à  cause du jeûne. La vérité que les Maliens doivent savoir, C’’est que ces deux attaquants observaient le jeûne, et mieux si C’’était le contraire o๠le Mali avait égalisé, on aurait parlé autrement. Qu’ils sachent que ce n’est pas facile de jouer au Bénin. C’’est vrai que nous devons nous améliorer. Chaque jour, à  chaque rencontre, nous devons tendre vers l’amélioration technico-tactique. On joue donc sur la valeur des joueurs dans leurs clubs respectifs. Le Ghana n’est pas plus fort que nous seulement ils sont ensemble autour d’un objectif et je dis pourquoi pas la même chose ici. Rien n’est facile dans la division et C’’est dans la division au sein de la Fédération togolaise de football que le Mali a gagné son billet pour la Can-2008. Les Echos : Et cette séance de travail avec Malifoot ? S. K. : Je me félicite de cette action novatrice du nouveau bureau de la Fédération malienne de football. Il s’agissait de discuter sur les aspects techniques du match Bénin-Mali et les dispositions utiles au sein de l’encadrement pour la qualification à  la Can et le trophée 2010. J’ai aimé l’initiative, car il faut que les gens en face proposent pour qu’ensemble nous trouvions la clé à  nos problèmes. Propos recueillis par Boubacar Diakité Sarr