Investiture d’Emmanuel Macron: un sans-faute avant un immense défi

L’investiture d’Emmanuel Macron fut un impeccable sans-faute assure lundi la presse pour qui désormais les choses sérieuses et difficiles commencent pour le nouveau président de la République.

« Ce fut un impeccable sans-faute. Tout avait été pensé et calculé pour donner à cette journée une gravité présidentielle », se félicite Grégoire Biseau, dans Libération.Et désormais pour l’éditorialiste: « Un immense défi », attend Emmanuel Macron car « on connaît les indémêlables ambivalences des Français: ils veulent tout et le contraire de tout ».

L’investiture d’Emmanuel Macron fut un impeccable sans-faute assure lundi la presse pour qui désormais les choses sérieuses et difficiles commencent pour le nouveau président de la République.

« Ce fut un impeccable sans-faute. Tout avait été pensé et calculé pour donner à cette journée une gravité présidentielle », se félicite Grégoire Biseau, dans Libération.

Et désormais pour l’éditorialiste: « Un immense défi », attend Emmanuel Macron car « on connaît les indémêlables ambivalences des Français: ils veulent tout et le contraire de tout ». »Il n’y eut pas le moindre faux-pas, pas la plus petite erreur de protocole ou de mise en scène », confirme Sébastien Lacroix, de l’Union/L’Ardennais. « Un sans-faute. La passation de pouvoir a tenu ses promesses protocolaires, politiques, humaines », juge Paul Caraci, du Midi Libre. »Pas de fausse note », affirme pour sa part Olivier Pirot, de La Nouvelle République du Centre-Ouest. « On peut reconnaître qu’Emmanuel Macron a réussi sa journée d’investiture », ajoute-t-il. « Pas la plus petite fausse note et pas la moindre faute de goût », insiste Pascal Coquis, des Dernières Nouvelles d’Alsace. « Il n’a commis aucun impair », relève Patrice Chabanet, du Journal de la Haute-Marne. Laurent Bodin, pour L’Alsace, a vu « une entrée en matière aussi réussie que bien mise en scène ».

– « A l’épreuve du pouvoir » –

« Bref, Macron a réussi son examen de passage », résume Sébastien Lacroix (L’Union/L’Ardennais) avant de préciser: « C’était le moins difficile ». « Les choses sérieuses commencent aujourd’hui (lundi) », prévient en Une Le Parisien.

« Le voilà désormais à l’épreuve du pouvoir et de son exercice », souligne Pascal Coquis (DNA). « Il lui reste maintenant à se confronter au réel », averti Daniel Muraz, du Courrier Picard. « Aux réticences partisanes qui persistent », alerte Jean-Claude Souléry, de la Dépêche du Midi.

Pour Pierre Frehel, dans Le Républicain Lorrain, « La dure réalité de la route l’attend. » « Avec des batailles aussi nombreuses que difficiles », prévient Bruno Dive, dans Sud-Ouest. « Le plus dur l’attend », écrit Philippe Marcacci, de l’Est Républicain.

« Passer en revue la garde républicaine et mettre au pas la France sont deux choses bien différentes », assène Patrick Apel-Muller, dans L’Humanité. « Après avoir montré comment il présidera la France, Emmanuel Macron doit montrer maintenant comment il entend la gouverner », indique Matthieu Verrier, dans La Voix du Nord.

« L’heure est venue d’un travail lent, exigeant, pour rendre aux Français cette confiance en eux, depuis trop longtemps affaiblie », explique Guillaume Goubert, dans La Croix, en reprenant pratiquement les mots du nouveau président.

IBK : La victoire d’Emmanuel Macron est un grand moment de démocratie

Le Président IBK s’est exprimé dans la foulée de l’élection d’Emmanuel Macron (En Marche !) à la présidence de la République française au micro de Radio France Internationale.

 Ibrahim Boubacar Keïta : Je crois que c’est une belle victoire, peut-être le début également d’une belle espérance, pour la France et tous ses pays amis. Et il y a 24 heures, le 6 mai, nous avons reçu deux émissaires d’Emmanuel Macron qui nous ont indiqué la constance de son intérêt pour la coopération avec l’Afrique, son souci de l’Afrique, singulièrement du Sahel et de la sécurité dans cette zone. En tant que président en exercice du G5 Sahel (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad), je m’en réjouis d’autant qu’il souhaite dans les meilleurs délais me rencontrer. Ce sera avec plaisir. Donc, une belle victoire. Cette victoire d’aujourd’hui, c’est un grand moment de démocratie.

 RFI : Qu’est-ce que vous pensez de cet écart important, de 30 points, entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen ?

Je crois que cela a son sens, tout son sens dans le temps où chacun avait commencé de s’interroger sur certaines vagues qui ne pouvaient manquer de nous inquiéter. Mais nous voilà tous rassurés quant à la constante des valeurs, ces valeurs qui ont fait aimer la France aux peuples du monde entier dont le nôtre. Cela nous a rassurés.

 Et ce dimanche soir, vous êtes soulagé ?

Je crois que ce soir, tous les démocrates du monde dormiront d’un sommeil léger. Inch’Allah !

 Vous aviez quelques craintes de voir l’extrême droite à un niveau plus haut dans la France de 2017 ?

Comment ne l’aurais-je pas été ? En tant qu’historien contemporanéiste de formation, je sais ce que cela a coûté dans un temps pas trop lointain à notre humanité.

 Et l’amitié franco-malienne aurait souffert si madame Le Pen avait été élue ?

Je crois qu’elle avait dit son souhait de poursuivre l’engagement français en Afrique, et particulièrement au Mali, parce que ce n’est pas seulement le Mali qui est en cause.

 On connaît la position du Front national contre les immigrés. Est-ce que le peuple malien est satisfait aujourd’hui du résultat aujourd’hui en faveur d’Emmanuel Macron ?

Pour l’arrière-petit-fils d’un homme qui repose dans la forêt de Douaumont, ce problème nous est très sensible. Il s’agit là de quelque chose qui touche à l’essentiel de l’humanité, les forces humaines en chacun de nous. Et quand c’est en cause, cela ne peut pas manquer d’inquiéter. Et je vous dis simplement aujourd’hui que c’est un jour d’espérance renouvelée et de confiance renouvelée à la France de toujours.

 Est-ce que l’image de la France à l’étranger a souffert ces dernières semaines ?

Nous avons tous suivi les débats tout au long de ces longues journées de campagne, et surtout mercredi 3 mai. Chacun en a tiré les conclusions qui lui correspondaient. Pour ma part, je vous dis que la conclusion d’aujourd’hui est très heureuse pour la France et pour le monde, pour le monde qui croit en l’humain.

 Est-ce que vous avez déjà rencontré Emmanuel Macron ? Est-ce que vous vous connaissez ?

Je l’ai croisé à l’Elysée. Je sais que c’est un homme compétent, un homme résolu, et un homme loyal. Vous vous souvenez s’agissant de mon ami Hollande, il a dit « Il a été empêché ». Cela vaut son pesant d’or.

 C’est-à-dire que pour vous, c’est un héritier de François Hollande ?

Je n’ai pas dit ça. C’est un homme qui a travaillé avec François Hollande et qui, ce jour où il aurait pu encore lui tourner le dos, est d’une loyauté qui est à la hauteur de sa valeur morale.

5 choses que vous ignorez sur le nouveau président de la république française

Emmanuel Macron était « très mauvais en maths »… Il a raté le concours d’entrée de l’une des plus prestigieuses écoles universitaires de France parce qu’il été « trop amoureux ».

1. Il a une fibre royaliste

Le fait que l’une de ses principales amitiés « people » soit Stéphane Bern, le spécialiste des têtes couronnées du PAF, n’est pas anodin. Interrogé par le journal « Le 1 », Emmanuel Macron parle du Roi comme « d’un absent » de la scène politique: « Il y a dans le processus démocratique et dans son fonctionnement un absent. Dans la politique française, cet absent est la figure du Roi, dont je pense fondamentalement que le peuple français n’a pas voulu la mort. »

2. Il a écrit un roman

Quand il était en classes préparatoires, il s’est lancé dans l’écriture d’une fresque historique. « Babylone Babylone » retrace l’épopée du conquistador Hernan Cortés, au Mexique. « Il n’a eu qu’une seule lectrice, mon épouse, et n’en aura pas d’autres », dira Macron. Il a finalement publié deux volumes politiques mais il a mis ses ambitions littéraires en veilleuse.

3. Les maths comme point faible

Selon un ancien camarade de classe, Jean-Baptiste Froment, « l’économie ne l’intéressait pas et il était très mauvais en maths ». Plutôt littéraire, il a notamment été assistant du philosophe Paul Ricoeur, avant de se tourner sur le tard vers la finance et de devenir ministre… de l’Économie.

4. Recalé à Normale Sup’

Il a raté le concours d’entrée de l’une des plus prestigieuses écoles universitaires de France, Normale Sup’. La cause? « J’étais trop amoureux pour préparer (le concours) sérieusement. » Il se rattrapera à l’ENA, l’école des présidents.

5. Il a voulu créer une boîte

Après son passage à l’Élysée, mi-2014, il a voulu créer sa société de conseil financier. Selon le président du conseil d’administration de Sanofi, Serge Weinberg, elle avait déjà un nom: « Macron Partners ».

Emmanuel Macron remporte l’élection présidentielle française

Emmanuel Macron, le candidat du nouveau mouvement « En Marche! » remporte le second tour de l’élection présidentielle, face à la candidate d’extrême droite, Marine Le Pen. Il devient ainsi le huitième président de la Ve République.

Emmanuel Macron remporte l’élection présidentielle face à Marine Le Pen. Le candidat d’En Marche! obtient 66,1% des suffrages exprimés, contre  33,9% pour Marine Le Pen, selon les chiffres du ministère de l’intérieur françcais.

Le taux de participation pour ce second tout était de 66,01%  pour une abstention record de 25.44%. Les votes blancs s’élèvent à 6,35% et les votes nuls à 2,21%.

M. Macron devient ainsi le huitième président de la Ve République et à 39 ans le plus jeune président de la république française. Pour la première fois dans les élections présidentielles françaises un candidat qui n’appartient pas au deux partis majeurs, la Gauche et la Droite, accède au plus hautes fonctions.

La passation de pouvoir avec son prédécesseur François Hollande devrait avoir lieu le 14 mai et dans la foulée, le nouveau président devrait annoncer qui sera en charge de diriger son gouvernement.

 

 

 

Louis Aliot : « Avec Marine Le Pen, la France et le Mali marcheront main dans la main »

À quelques heures du scrutin du second tour de l’élection présidentielle française, une éventualité inédite subsiste, voir accéder aux plus hautes fonctions de l’État, une présidente d’extrême droite. Quelle incidence pour le Mali, pays ami de la France ? Louis Aliot, vice-président du Front national, député européen et compagnon à la ville de la candidate Marine Le Pen, a répondu aux questions du Journal du Mali sur la vision du pays et sur certains dossiers que la candidate, si la France lui en donne le mandat le 7 mai, pourrait avoir à gérer.

Quelle est la vision de Marine Le Pen sur ce pays du Sahel qu’est le Mali ?

Marine Le Pen a une vision du Mali pleine d’inquiétude tant la situation économique et sociale est difficile et la menace permanente, dans ce pays sahélien.

L’opération Barkhane est déployée dans le Sahel pour combattre la menace terroriste. Si Mme Le Pen est élu présidente, renforcera-t-elle la présence militaire française sur le terrain ?

Nous pensons qu’il faut maintenir la présence et participer activement à la formation des armées locales. De ce point de vue-là, l’alliance stratégique avec l’armée tchadienne est un bon exemple de coopération militaire de lutte contre le terrorisme.

L’action militaire, est-elle considérée par la candidate comme la seule solution pour combattre ce fléau ?

Il faut l’action militaire et un accord de défense d’un côté, ainsi que des actions en faveur d’un développement au plus près des préoccupations locales et vitales de l’autre. Les secteurs de l’agriculture, de la santé, de l’éducation notamment, doivent être privilégiés car c’est par le développement que les populations s’émanciperont.

L’Accord de paix d’Alger peine à être mis en œuvre depuis sa signature. Si Mme Le Pen est élue, compte-t-elle dynamiser le processus ?

Mme Le Pen considère qu’il faut aller vite car la pression djihadiste n’a pas réduit ses intentions sur la région. Nous comptons agir sur le terrain, avec nos partenaires régionaux, avec l’Algérie, mais aussi en s’attaquant et en démantelant le financement de certaines filières djihadistes liés à différents trafics.

Les accords de réadmission entre l’Europe et les pays africains ont fait beaucoup parlé au Mali. Si Mme Le Pen accède au pouvoir, exigera-t-elle que ces accords de réadmission soient signés entre le Mali et la France ?

Vous savez, toutes ces choses se discutent et se négocient. Je tiens tout de même à signaler qu’heureusement que La France est intervenue au Mali en 2013 car le Mali n’existerait plus. Il faut quand même reconnaître ça à la France et jouer le jeu de la coopération. Une politique du donnant-donnant est une marque de respect de la volonté des deux parties d’avancer sur tous les dossiers économiques, sociaux ou militaires. Mais nous pensons qu’au-delà de ces accords de réadmission qu’il faudra signer, le développement équilibré et les partenariats que nous souhaitons mettre en place permettront une meilleure régulation des flux migratoires.

La France est plus présente militairement au Mali que commercialement, à contrario des Chinois par exemple. Une fois au pouvoir comptez-vous changer cet état de fait ?

Nous comptons faire avancer la position de la France par un rééquilibrage ciblé de ses investissements et par un partenariat privilégié avec ce pays ami. Il n’est pas admissible que la France engage son budget militaire sur ces opérations de lutte contre le terrorisme et qu’en retour, ce soit la Chine qui en profite. Il faudra lister et cibler les actions, les entreprises et les chantiers prioritaires pour contribuer à mieux aider à la pérennisation d’un État malien durable. Dans la concertation et la coopération.

Quelle sera la position de Mme Le Pen par rapport au franc CFA qui suscite de vif débat en Afrique francophone  ?

Nous considérons que l’Afrique dans sa zone CFA doit pouvoir voler de ses propres ailes. Un grand débat doit avoir lieu et une refondation de ce système monétaire par étape doit émerger. C’est la logique des choses, la reconnaissance des souverainetés de ces États et pour la France témoigner utilement de sa volonté d’en finir avec d’anciennes pratiques.

Les liens entre le France et la Mali étaient au beau fixe sous l’ère Hollande. Comptez-vous renforcer ces liens et des contacts ont-ils déjà été pris en ce sens avec la présidence malienne ?

La France et le Mali, comme d’autres nations africaines, marcheront main dans la main. Liées par l’histoire et aussi car elles sont aujourd’hui partenaires dans la lutte contre le terrorisme islamiste, nous pensons que nos liens doivent perdurer dans le respect et la franchise. De nouvelles relations et pratiques seront inaugurées par Marine Le Pen qui souhaite mettre un terme à une vision dépassée du rôle de la France en Afrique. Une nouvelle ère s’ouvre, celle du partenariat privilégié avec nos amis africains. Et dans ce cadre, la Francophonie est un atout absolument déterminant.

Quelle fonction occuperez-vous dans le gouvernement de Mme Le Pen si elle est élue ?

Aucune…

 

Le Pen et Macron certains d’avoir marqué des points lors du débat

Emmanuel Macron et Marine Le Pen ont chacun défendu jeudi le débat de la veille décrié pour sa virulence et son manque de hauteur : il a permis de « réveiller les Français » selon la candidate FN, de « tordre le cou aux mensonges » pour son rival d’En Marche!

Cet affrontement, jugé « d’une brutalité inédite » et improductif par nombre de commentateurs, a été regardé par près de 16,5 millions de téléspectateurs, soit une audience en recul par rapport aux précédents exercices du même type (17,8 millions en 2012, 20 millions en 2007).

« J’ai beaucoup pensé à Jacques Chirac (qui avait refusé le débat avec Jean-Marie Le Pen, NDLR) et à la campagne de 2002 (…) je crois qu’il faut débattre avec le Front national », a néanmoins déclaré Emmanuel Macron jeudi matin sur France Inter.

« On n’arrive pas à tordre le cou à tous les mensonges, mais on en tue quelques-uns », a-t-il continué à trois jours du second tour de l’élection présidentielle, jugeant « indispensable d’aller sur le terrain de bataille, même si on se salit un peu ».

Le débat « a bousculé un peu les codes, mais c’était important de réveiller les Français » et de « déchirer le rideau » pour montrer qu’Emmanuel Macron n’est pas « un homme neuf » mais « sort du gouvernement de François Hollande », a estimé de son côté Marine Le Pen sur BMFTV et RMC.

Le débat « a été sévère, il était nécessaire qu’il soit sévère parce que l’enjeu est fondamental », a jugé la candidate, considérant que « c’est la première fois qu’il y a véritablement un débat entre deux personnes qui ont une vision aussi opposée du projet à mettre en œuvre ».

Entre invectives et échanges décousus, les finalistes de la présidentielle se sont opposés mercredi soir avec acharnement sur l’ensemble des sujets abordés, les questions de la sortie de l’euro et de la lutte contre le terrorisme donnant lieu à des échanges particulièrement vifs.

La candidate du Front national a notamment accusé M. Macron de « complaisance pour le fondamentalisme islamique ». « Ce que vous proposez, comme d’habitude, c’est de la poudre de perlimpinpin », a rétorqué le candidat d’En Marche!

Il a attaqué plusieurs « bidouilles » récentes de sa rivale sur son programme, la soumettant à la question sur sa sortie de l’euro.

presque un pugilat

Le candidat d’En Marche! a été jugé par l’ancien Premier ministre PS Manuel Valls « à la hauteur, pugnace, précis, compétent face à Le Pen qui a montré son vrai visage (…) injure, violence, mensonge, approximation ».

Ce débat « n’a pas fait bouger les lignes », a regretté Alexis Corbière, le porte-parole de Jean-Luc Mélenchon, alors que deux tiers des adhérents de La France insoumise privilégient le vote blanc ou nul ou l’abstention.

« Il faudrait être très hypocrite après ce qu’on a vu hier (mercredi) pour ne pas aller voter », a tancé le centriste Jean-Louis Borloo, tout récent soutien de M. Macron.

« Ça n’était pas un débat d’idées (…), c’était un affrontement de personnes, presque un pugilat », a réagi Bernard Accoyer, le secrétaire général de LR. Estimant que les propositions de Mme Le Pen conduiraient à « un désastre économique pour la France », il a aussi jugé « assez inquiétants » « la faiblesse de certaines des réponses » et « le manque d’autorité » de M. Macron.

Plusieurs soutiens de Mme Le Pen interrogés par l’AFP se sont dits, sous couvert d’anonymat, déçus par sa prestation. « MLP catastrophique sur l’Euro. Voilà », a tweeté Julien Rochedy, ancien président du FN Jeunesse.

Le maire de Béziers, Robert Ménard, proche du FN, a reconnu jeudi sur France Inter « des approximations de la part de Marine Le Pen », mais l’a trouvée « bonne sur les questions régaliennes ».

A trois jours du vote, les deux finalistes repartent sur le terrain jeudi. Marine Le Pen enchaîne un déplacement en Bretagne puis un en Picardie. Direction le sud-ouest pour Emmanuel Macron, qui tiendra meeting à Albi.

Macron, le possible président qu’on n’a pas vu venir

Emmanuel Macron, le candidat du nouveau mouvement, «En Marche ! », qui s’est qualifié pour le second tour de l’élection présidentielle française et qui devrait, s’il sort victorieux du second tour le 7 mai prochain, présider à la destinée de la France pour les 5 années à venir, est un peu l’OVNI de cette campagne présidentielle française.

L’ascension fulgurante de ce challenger auquel bien peu donnait une chance de parvenir à rallier les suffrages de la population française, a réussi au terme d’une campagne savamment orchestrée à se forger une étiquette de candidat du renouveau alors qu’il a été depuis 2012, tour à tour conseiller et ministre des finances de François Hollande, chargé de mettre en œuvre les politiques souvent décriées de l’actuel président de la république.

Ce candidat jeune et avenant, s’est au fil de la campagne, plus imposé par son image et le fait qu’il n’a jamais été élu auparavant plutôt que sur son programme qui n’entend pas rompre avec l’austérité mis en œuvre par son prédécesseur.

Une stratégie payante, puis qu’il s’est qualifié pour le deuxième tour et qu’il devrait théoriquement l’emporter sur son adversaire, la candidate d’extrême droite Marine Le Pen. Les médias relayant les appels à empêcher Le Pen d’arriver au pouvoir étant loin d’être totalement impartial dans cette histoire.

Si on regarde au-delà de l’échéance du 7 mai, considérant que la candidat Macron sera élu, quelle proportion de français se seront réellement prononcé pour soutenir sa politique et non pour barrer la route à Marine Le Pen ? Peut-on vraiment gouverner quand les votes qui vous ont porté aux plus hautes fonctions, ne traduisent pas un véritable engagement pour la politique du candidat ? Macron semble le penser, lui qui ne compte pas retoucher d’une ligne son programme.

Qui apaisera la colère de nombre d’électeurs, qui voient dans l’abstention un acte salutaire, et qui souhaitaient une profonde réforme de l’État. Seul le candidat, Jean-Luc Mélenchon, désormais hors course, proposait dans son programme de mettre en place la VI république.

Il reste quelques heures au français pour se décider entre Macron et Le Pen, si le premier ne mènera pas forcément le pays vers l’avant mais plus dans une continuité, la seconde risque de le faire basculer en arrière. Un choix difficile pour le destin de la France qui s’annonce pour le moins incertain.

Que sait-on du débat de l’entre-deux-tours entre Le Pen et Macron ?

Emmanuel Macron et Marine Le Pen débattront ce mardi 3 mai, dans « 2017 le Débat », sur TF1 et France 2 à partir de 21 heures (19h au Mali). Un traditionnel débat d’entre-deux-tours dont l’affiche, entre deux candidats non-issus des partis classiques et que tout oppose, rend particulièrement intéressant. Durée de l’émission, heure, chaîne, présentateurs… retrouvez dans ce point les dernières informations sur l’événement.

Finalistes de l’élection présidentielle, Emmanuel Macron et Marine Le Pen s’affronteront lors du très attendu débat d’entre-deux-tours. Une première pour les deux candidats, mais encore plus pour Marine Le Pen, qui représente pour la première fois l’extrême droite à ce rendez-vous, quinze ans après que Jacques Chirac a refusé de débattre avec son père.

Quand ? C’est ce mercredi 3 mai, à partir de 21h, que le leader d’En Marche ! et la championne du Front national se feront  face.

Qui va animer le débat ? TF1 et France 2 ont désigné leurs chefs de service politique respectifs, Christophe Jakubyszyn et Nathalie Saint-Cricq. Le CSA a en effet imposé la parité pour le débat.

Combien de temps ? Le débat est prévu pour durer 02h20. Ce qui laissera donc autrement plus de temps aux deux candidats pour dérouler leur programme et – probablement – s’invectiver. L’opposition entre l’ancien ministre et la députée européenne avait marqué le premier débat de la présidentielle, le 20 mars.

Quelle organisation ? Selon un tirage au sort effectué mardi 25 avril, Marine Le Pen sera à gauche de l’écran, Emmanuel Macron à droite. C’est la candidate frontiste qui prendra la parole la première et donc son adversaire qui clôturera le tour de parole.

France : le duel final Macron / Le Pen est lancé

La bataille pour le second tour de la présidentielle démarre lundi entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron, en position de favori, après le « big bang » de dimanche qui a vu l’élimination du PS et des Républicains.Arrivé en tête du premier tour, l’ancien ministre de l’Économie devance, avec 23,75% des voix, la candidate FN (21,53%), selon les résultats globaux (hors Français de l’étranger) du ministère de l’Intérieur. »Big bang », « saut dans le vide » (Les Echos) ou encore « séisme » (La Croix): la presse de lundi se fait l’écho de la déflagration causée par des résultats qui laissent « la droite K.-0. » (Le Figaro) et la gauche à terre.

La bataille pour le second tour de la présidentielle démarre lundi entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron, en position de favori, après le « big bang » de dimanche qui a vu l’élimination du PS et des Républicains.

Arrivé en tête du premier tour, l’ancien ministre de l’Économie devance, avec 23,75% des voix, la candidate FN (21,53%), selon les résultats globaux (hors Français de l’étranger) du ministère de l’Intérieur.

« Big bang », « saut dans le vide » (Les Echos) ou encore « séisme » (La Croix): la presse de lundi se fait l’écho de la déflagration causée par des résultats qui laissent « la droite K.-0. » (Le Figaro) et la gauche à terre.

« En une année, nous avons changé le visage de la vie politique française », a lancé Emmanuel Macron devant ses partisans réunis dimanche soir à Paris.

Devant ses soutiens, Mme Le Pen s’est réjouie d’un résultat « historique », au-delà des 7,6 millions de voix.

« La première étape est franchie », a affirmé celle qui dès lundi battra la campagne, sans doute sur un marché en Picardie.

Le candidat des Républicains François Fillon (19,91%) termine troisième, juste devant le candidat de la France insoumise Jean-Luc Mélenchon (19,64%). Très loin derrière vient le candidat socialiste Benoît Hamon, à 6,35%.- Cartes rebattues -À l’inverse de M. Fillon, M. Mélenchon a refusé de reconnaître sa défaite, n’a pas donné de consigne de vote et laissera décider les militants de son mouvement.
 Ce scénario Macron-Le Pen rebat les cartes de la politique française: c’est la première fois sous la Ve République que la droite est absente du second tour, et la première fois qu’aucun des deux grands partis qui ont dominé la vie électorale depuis près d’un demi-siècle, Les Républicains (LR) et le Parti socialiste, n’y est présent.Jamais élu, M. Macron est en bonne position pour emporter le scrutin suprême le 7 mai et devenir, à 39 ans, le plus jeune président de la République de l’histoire, devant Louis-Napoléon Bonaparte.Ce premier succès récompense le pari très audacieux du secrétaire général adjoint, puis ministre de François Hollande qui, prétendant transcender le clivage droite-gauche, a lancé son mouvement politique, En Marche!, en avril 2016.
Selon deux sondages publiés dimanche soir, M. Macron, qui entame une campagne d’entre-deux-tours centrée sur le rassemblement, s’imposerait avec 62 ou 64% des voix le 7 mai.Il n’a pas indiqué s’il souhaitait un débat télévisé face à Mme Le Pen, ce qu’avait refusé Jacques Chirac face à Jean-Marie Le Pen en 2002. Mais il devrait dire « oui, à 95% », selon un proche.Contrairement à il y a 15 ans, la qualification de la candidate du Front national n’est pas une surprise: elle était prédite par tous les sondages depuis 2013.

Nombreux ralliements à Macron 

Après les résultats, plusieurs centaines de jeunes « antifascistes » se sont rassemblés dimanche sur la place de la Bastille à Paris, dans un face-à-face tendu avec la police, qui a fait deux blessés.M. Macron a enregistré de nombreux ralliements, dont celui, immédiat, de M. Hamon, ainsi que ceux du Premier ministre Bernard Cazeneuve et de son prédécesseur à Matignon Manuel Valls – déjà rallié avant le scrutin. M. Hollande, qui a félicité son ancien ministre, exprimera « très clairement » et « rapidement » son choix, a annoncé l’Élysée.

À droite, M. Fillon a jugé n’avoir « pas d’autre choix que de voter contre l’extrême droite ». « Je voterai donc pour Emmanuel Macron. » Au sein du parti LR, François Baroin « à titre personnel » ou Alain Juppé ont fait de même. Plus nuancé, le vice-président des Républicains Laurent Wauquiez, qui incarne l’aile droite du parti, s’est contenté d’appeler à « ne pas voter pour Marine Le Pen ».Alors que les sondeurs anticipaient une abstention record, le scrutin a mobilisé les Français: le taux de participation devrait avoisiner 78,69%, selon les résultats quasi définitifs (79,5% en 2012).

 

Présidentielle française : Un second tour Macron-Le Pen

Emmanuel Macron et Marine Le Pen sont les deux candidats qualifiés pour le second tour de l’élection présidentielle selon l’Ifop. Le candidat d’En Marche a recueilli 23,7% des voix contre 21,9% pour Marine Le Pen. François Fillon arrive troisième et est donc éliminé.

Emmanuel Macron et Marine Le Pen seront opposés au second tour de l’élection présidentielle le 7 mai prochain, selon une estimation des résultats de l’Ifop. Dimanche au terme du premier tour, le candidat d’En Marche a recueilli 23,7% des voix contre 21,9% pour Marine Le Pen. En revanche, François Fillon est éliminé. Le candidat de la droite arrive en troisième position avec 19,6% des voix. Il devance néanmoins Jean-Luc Mélenchon, qui recueille pour sa part 19,2%. Benoît Hamon termine en cinquième position avec seulement 6,1% des voix.

80% de participation

Derrière, Nicolas Dupont-Aignan recueille 4,6% des voix. Il devance Jean-Lassalle (1,3%) et Philippe Poutou (1%). François Asselineau recueille lui 0,9% des voix, devant Natahlie Arthaud (0,6%) et Jacques Cheminade (0,2%).

La participation s’élève, elle à 80%, un chiffre très proche de celui de 2012 (79,48%). En revanche, c’est plus faible qu’en 2007 (83,77 %).

France : Fusillade sur les Champs-Elysées

A trois jours d’une élection présidentielle française placée sous haute surveillance en raison de la menace jihadiste, un policier a été tué et deux autres blessés jeudi soir lors d’une fusillade sur la célèbre avenue des Champs-Elysées à Paris, dont l’auteur a été abattu. La justice antiterroriste s’est aussitôt saisi de l’enquête, tandis que le Premier ministre Bernard Cazeneuve a rejoint le président François Hollande pour une réunion de crise.

Des policiers ont été pris pour cibles par des tirs vers 19H00 GMT sur les très touristiques Champs-Elysées, l’artère la plus célèbre de la capitale française. Un policier a été tué et deux autres blessés, a annoncé le ministère de l’Intérieur.

L’agresseur a été « abattu en riposte », a expliqué le ministère.

« L’agresseur est arrivé en voiture, est sorti. Il a ouvert le feu sur le car de police à l’arme automatique, a tué l’un des policiers et a essayé de s’en prendre aux autres en courant », a rapporté une source policière.

Le quartier commerçant, en plein coeur de Paris, a été bouclé et d’importantes forces de police ont été déployées. Un hélicoptère survolait la zone dans la soirée.

Choukri Chouanine, gérant d’un restaurant dans une rue adjacente, a raconté à l’AFP avoir entendu une « fusillade brève » mais avec « beaucoup de tirs ». « On a dû cacher nos clients dans nos sous-sols », a-t-il ajouté.

 


Des policiers ont été pris pour cibles par des tirs vers 19H00 GMT sur les très touristiques Champs-Elysées, l’artère la plus célèbre de la capitale française. Un policier a été tué et deux autres blessés, a annoncé le ministère de l’Intérieur.

L’agresseur a été « abattu en riposte », a expliqué le ministère.

« L’agresseur est arrivé en voiture, est sorti. Il a ouvert le feu sur le car de police à l’arme automatique, a tué l’un des policiers et à essayé de s’en prendre aux autres en courant », a rapporté une source policière.

Le quartier commerçant, en plein coeur de Paris, a été bouclé et d’importantes forces de police ont été déployées. Un hélicoptère survolait la zone dans la soirée.

Choukri Chouanine, gérant d’un restaurant dans une rue adjacente, a raconté à l’AFP avoir entendu une « fusillade brève » mais avec « beaucoup de tirs ». « On a dû cacher nos clients dans nos sous-sols », a-t-il ajouté.

Le groupe État islamique a revendiqué l’attaque des champs Élysées..

En France, la menace jihadiste reste très forte: après une série d’attaques, parfois de masse, qui ont fait un total de 238 morts en France depuis 2015, un nouvel attentat a été déjoué selon les autorités avec l’arrestation, mardi, de deux hommes soupçonnés de préparer « une action violente » et « imminente ».

 

France : Valls annonce qu’il votera Macron

L’ex-Premier ministre français Manuel Valls, finaliste malheureux de la primaire socialiste, votera pour le candidat centriste Emmanuel Macron dès le premier tour à l’élection présidentielle, a-t-il annoncé mercredi.

« Je voterai pour Emmanuel Macron (…) Je prends mes responsabilités », « parce que je pense qu’il ne faut prendre aucun risque pour la République », a-t-il affirmé sur BFMTV, alors que les sondages prédisent un face-à-face entre Emmanuel Macron et la candidate de l’extrême droite Marine Le Pen au second tour de la présidentielle, le 7 mai.

 M. Valls, Premier ministre de 2014 à 2016 du président François Hollande, a décidé de tourner le dos à son propre camp « face à la crise de la gauche et la marginalisation de notre candidat à la primaire Benoît Hamon » et « face à l’effondrement moral de la candidature de François Fillon », le candidat de la droite empêtré dans les affaires judiciaires.

Après le ralliement du ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian, c’est un nouveau soutien de poids pour Emmanuel Macron, dont la candidature attire des soutiens à gauche comme à droite de l’échiquier poltique.
Interrogé en parallèle sur la radio Europe 1, M. Macron, ex-ministre de l’Economie du quinquennat Hollande, a « remercié » M. Valls de son soutien, tout en assurant qu’il serait « le garant du renouvellement des visage, du renouvellement des pratiques ».

Benoît Hamon, vainqueur haut la main fin janvier de la primaire socialiste face à Manuel Valls, apparaît en nette baisse ces derniers jours dans les sondages, avec environ 10% d’intentions de vote au premier tour du scrutin dans certains cas. Emmanuel Macron ressort dans les sondages récents en tête des intentions de vote, autour de 25%, proche, voire parfois légèrement devant la candidate du Front national Marine Le Pen.

Parti favori dans la campagne, le candidat de la droite François Fillon a chuté à la troisième place dans les sondages après des révélations fin janvier sur des emplois fictifs présumés attribués à son épouse Pénélope et de deux de ses enfants et financés par des milliers d’euros d’argent public. Lui et sa femme ont tous deux été inculpés en mars dans cette affaire.

François Fillon dénonce un « scandale d’Etat »

François Fillon a dénoncé un « scandale d’Etat » et accusé François Hollande d’organiser à la tête d’un « cabinet noir » les fuites dans la presse sur ses affaires judiciaires, le chef de l’Etat dénonçant en retour des « allégations mensongères ».

Le chef de l’Etat n’a pas attendu la fin de L’Emission politique de France 2 pour « condamner avec la plus grande fermeté les allégations mensongères » de M. Fillon, assurant n’avoir été « informé » des affaires concernant ce dernier que « par la presse ». Les propos de Fillon apportent « un trouble insupportable » à la campagne présidentielle, a-t-il ajouté.

« Le seul scandale ne concerne pas l’Etat, mais une personne qui aura à en répondre devant la justice », a insisté la présidence.

Le chef de l’Etat réagissait à des accusations portées par le candidat de la droite à l’élection présidentielle, mis en examen notamment pour recel et complicité d’abus de biens sociaux et détournement de fonds publics dans le dossier des emplois présumés fictifs de son épouse.

« Ca fait deux mois que la presse déverse sur moi des torrents de boue », s’est emporté dès le début de l’émission le député de Paris, donné éliminé dès le premier tour dans tous les sondages.

« Ca m’a fait souvent penser à Pierre Bérégovoy », a même confié M. Fillon, en référence à l’ancien Premier ministre socialiste, mis en cause dans une affaire de prêt et qui s’était suicidé en 1993. « J’ai compris pourquoi on pouvait être amené à cette extrémité », a expliqué M. Fillon.

Il a ensuite porté de lourdes accusations contre François Hollande, qui serait à la tête d’un « cabinet noir ».

« Il y a un livre qui sort ces jours-ci, dont j’ai pu lire les bonnes feuilles, qui a été écrit par des journalistes qui sont très loin d’être mes amis puisque deux d’entre eux sont des journalistes du Canard enchaîné », a fait valoir M. Fillon.

Ce livre (« Bienvenue Place Beauvau, Police: les secrets inavouables d’un quinquennat », ndlr) « explique que François Hollande fait remonter toutes les écoutes judiciaires qui l’intéressent à son bureau, ce qui est d’une illégalité totale, comment il est branché directement sur Bercy, sur Tracfin, sur les informations qui lui sont apportées en permanence, comment il est au courant des moindres faits, des moindres filatures, y compris concernant son ancien Premier ministre Manuel Valls », a-t-il expliqué.

Selon lui, « on cherchait un cabinet noir, on l’a trouvé, en tout cas, à travers ces allégations ».

Un des auteurs, Didier Hassoux, a démenti sur franceinfo les propos de M. Fillon, assurant n’avoir « jamais écrit ça » et accusant le candidat d’avoir voulu faire un « coup ».

Le ministre de la Justice Jean-Jacques Urvoas a dénoncé dans un communiqué « les affirmations sans fondement » de M. Fillon, qui « a voté systématiquement contre tous les textes renforçant l’indépendance de la justice et favorisant la transparence de la vie politique ».

Il a rendu les costumes

« Moi, ce soir, solennellement, je demande qu’il y ait une enquête d’ouverte sur les allégations qui sont portées dans ce livre, parce que c’est un scandale d’Etat », a insisté François Fillon.

« Si ce qui est écrit dans ce livre est vrai, je pense que dans l’histoire récente de la Ve République, un chef d’Etat n’est jamais aussi loin dans l’illégalité, la prise de pouvoir sur des services sur lesquels il ne devrait pas avoir autorité », a-t-il également affirmé.

Celui à qui la victoire à la présidentielle semblait promise après son triomphe à la primaire de la droite a ensuite fait son mea culpa au sujet des costumes de luxe que lui avait offerts son « ami » Robert Bourgi, un avocat proche des réseaux de la Françafrique.

« J’ai eu tort d’accepter » ces costumes et « je les ai rendus », a-t-il indiqué à propos de trois costumes de luxe, d’une valeur totale de 13.000 euros.

Il a en revanche balayé d’un revers de main les informations du Canard Enchaîné au sujet du paiement à sa société de conseil, 2F, d’une somme de 50.000 dollars pour mettre en relation une homme d’affaires libanais et le président russe Vladimir Poutine.

Comme il est habituel dans cette émission avec chaque invité, François Fillon a été confronté à une invitée surprise, en la personne de la romancière Christine Angot, avec qui il a eu un échange très tendu.

 

François Fillon mis en examen

Le candidat de la droite à la présidentielle François Fillon a été mis en examen mardi dans l’enquête sur les soupçons d’emplois fictifs de son épouse et ses enfants comme assistants parlementaires, a annoncé à l’AFP son avocat.

La mise en examen, notamment pour détournement de fonds publics et recel d’abus de biens sociaux, « est intervenue ce (mardi) matin », avec 24 heures d’avance sur la date prévue, a dit Me Antonin Levy. « L’audition a été avancée pour qu’elle se déroule dans des conditions de sérénité », a-t-il ajouté, sans faire davantage de commentaires.

François Fillon a été mis en examen notamment pour « détournement de fonds publics », « recel et complicité d’abus de biens sociaux » et « manquement aux obligations déclaratives à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique », a confirmé à l’AFP une source judiciaire.

Lundi sur Europe 1, l’ex-Premier ministre avait de nouveau déploré un « calendrier » judiciaire « indexé sur le calendrier politique ». Il avait annoncé le 1er mars qu’il était convoqué par les juges d’instruction le 15 mars en vue d’une éventuelle mise en examen.

François Fillon est le premier candidat majeur à une élection présidentielle à concourir avec le poids d’une mise en examen sur les épaules. Il avait promis qu’il se retirerait de la course à l’Élysée dans une telle hypothèse, avant de revenir sur cet engagement.

Au cœur de l’affaire qui a bouleversé sa campagne se trouve l’emploi, révélé fin janvier par Le Canard enchaîné, de son épouse Penelope comme assistante parlementaire –de 1986 à 2013 avec des interruptions–, alors qu’elle semblait jusque-là n’avoir eu aucun rôle politique à ses côtés.

L’enquête porte également sur les activités de Penelope Fillon à La Revue des deux mondes, pour lesquelles elle a perçu environ 100.000 euros brut entre mai 2012 et décembre 2013 et dont le propriétaire, l’homme d’affaires Marc Ladreit de Lacharrière, est un proche du candidat Les Républicains. Elle doit être entendue à son tour le 28 mars.

Autre sujet d’investigations, les emplois d’assistants parlementaires de deux enfants du couple auprès de leur père, alors sénateur, de 2005 à 2007.

Dans la foulée des premières révélations du « Canard », le parquet national financier avait ouvert le 25 janvier une enquête préliminaire, puis avait confié le 24 février les investigations à trois juges d’instruction.

En difficulté depuis le début de cette affaire, François Fillon a encore fait face ces derniers jours à de nouvelles révélations dans la presse, notamment sur les prix très élevés de vêtements de luxe offerts par un ami, dont deux costumes pour 13.000 euros chez Arnys en février.

France : Fillon arc-bouté sur sa candidature à la présidentielle

Nouvelle folle journée en vue lundi pour la droite française, avec un possible dénouement du bras de fer autour de François Fillon qui a encore exclu dimanche de retirer sa candidature à la présidentielle malgré l’affaire d’emplois fictifs présumés qui gangrène sa campagne. Quelques heures après avoir réuni des dizaines de milliers de personnes place du Trocadéro, face à la Tour Eiffel, le candidat de la droite s’est voulu très clair dimanche soir au journal télévisé de la chaîne de télévision publique France 2: « Non », il ne retira pas sa candidature, et oui, il est le « seul à pouvoir décider » d’un quelconque retrait. Accusé d’être bunkerisé et de ne plus écouter personne, il a répété à plusieurs reprises qu’il n’était « pas autiste ».

A peine le journal télévisé terminé, Alain Juppé, lui aussi ancien Premier ministre, qu’une partie de la droite presse de prendre la place de M. Fillon, a réagi sur Twitter en annonçant une déclaration à la presse pour lundi 10h30 (09h30 GMT) depuis sa mairie de Bordeaux (sud-ouest).

Que va-t-il faire ? Tout laisser tomber ou finalement se lancer malgré le maintien du vainqueur de la primaire de la droite et du centre ? Mystère.

« Juppé va dire que les conditions ne sont pas réunies et c’en sera fini du plan B », se désolait déjà dimanche soir un élu du parti Les Républicains (LR), le parti de Fillon. « Juppé va renoncer », prédisait aussi un ex-ministre.

‘Pas le parti qui va décider’ 

Lui-même interrogé sur une candidature alternative de M. Juppé, qu’il avait sèchement battu fin novembre au deuxième tour de la primaire, François Fillon a lâché: « Si les électeurs de la droite et du centre avaient voulu Alain Juppé, ils auraient voté pour Alain Juppé ».

Quelques heures après l’intervention de M. Juppé, le feuilleton se poursuivra avec à Paris un Comité politique de LR, à 18h00 (17h00 GMT). Si François Fillon sera là, il n’en sera peut-être pas de même pour Alain Juppé, si celui-ci décidait de rester à Bordeaux.

Que sortira-t-il de cette réunion ? Dès son intervention sur France 2 dimanche soir, M. Fillon a en tout cas marqué son indépendance: « C’est pas le parti qui va décider (…) Naturellement, je parle avec tous ceux qui veulent parler avec moi, mais (personne ne va) prendre la décision à ma place. Je suis le seul à pouvoir le faire ».

Mauvais sondage pour Fillon

Lâché par plus de 300 élus LR, son directeur de cabinet et son porte-parole, le candidat de la droite tient tête. Il proposera « dans les prochains jours » une équipe qui, promet-il, montrera qu’il est « capable de rassembler ».

Quant à son affirmation selon laquelle « 200.000 » de ses supporters étaient venus le soutenir, au Trocadéro, elle a semblé contredite par la police qui lui a opposé dimanche soir une jauge maximale de 40.000 personnes pour cette place faisant face à « dame de fer ».
Reconnaissant sa « part de responsabilité » dans l' »épreuve » qu’il traverse, François Fillon, qui avait fêté son 63e anniversaire samedi, s’est adressé dimanche aux héritiers de « la France des paysans, la France des cathédrales, des châteaux et des sans-culottes ». Reste que la droite est de plus en plus inquiète d’une possible nouvelle défaite, cinq ans après l’échec du président sortant Nicolas Sarkozy face au socialiste François Hollande. Et les sondages ne sont pas pour la rassurer.

 

Selon les chiffres de l’enquête Sofres publiée dimanche soir, Alain Juppé, avec 24,5%, serait lui qualifié pour le second tour du 7 mai, s’il était candidat, derrière la dirigeante d’extrême droite Marine Le Pen (27%).

M. Fillon, en chute libre à 17%, serait par contre éliminé dès le premier tour, le 23 avril, largement distancé par Mme Le Pen (26%) ainsi que par Emmanuel Macron (25%), un ancien ministre de François Hollande désormais repositionné au centre.

François Fillon, combatif, s’excuse mais maintient sa candidature

François Fillon, dans la tourmente depuis les révélations sur les emplois présumés fictifs de sa femme, a assuré lundi que « tous les faits évoqués » étaient « légaux et transparents » mais présenté « ses excuses » pour avoir fait travailler sa famille.

Devant plus de 200 journalistes réunis dans son QG de campagne porte de Versailles, le candidat de la droite à la présidentielle a commencé, pour répondre à « l’émotion légitime » qui monte dans le pays, par assurer que les faits sur lesquels enquêtent la justice étaient « légaux et transparents ».

Il a également expliqué que son épouse avait bénéficié d’une rémunération moyenne de « 3.677 euros nets », « parfaitement justifiée ». Et a promis de publier sur internet dans la soirée « tout le détail de son patrimoine ». Il a dénoncé « un lynchage médiatique » et martelé qu’il n’avait « pas enfreint la loi ».

Mais, le candidat, appelé par plusieurs membres de son camp à clarifier et à s’expliquer, a aussi présenté « des excuses » aux Français pour l' »erreur » d’avoir employé sa femme, une « collaboration de confiance qui aujourd’hui suscite la défiance ».

« Une nouvelle campagne commence » 

L’ancien Premier ministre, à qui ces « accusations ont mis un coup dans l’estomac », a également balayé l’hypothèse d’un plan B, affirmant qu' »aucune instance n’a la légitimité » pour remettre en cause sa candidature. « Aujourd’hui, une nouvelle campagne commence », a martelé M. Fillon, qui doit faire plusieurs déplacements dans la semaine.

Depuis maintenant près de deux semaines, date des premières révélations du Canard Enchaîné, François Fillon doit faire face à des soupçons d’emplois fictifs visant sa femme et deux de ses enfants, des accusations qui font l’objet d’une enquête préliminaire. Le candidat crie au complot fomenté par la gauche au pouvoir.

Le Monde publie lundi de nouvelles informations embarrassantes pour le candidat, avec des extraits de son audition par les policiers au cours de laquelle il a expliqué que sa fille et un de ses fils avaient travaillé sur son propre livre et pour la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007 lorsqu’il les salariait comme assistants parlementaires au Sénat.

« Pas d’autre solution » 

A moins de trois mois de l’élection présidentielle, la droite est durement secouée par cette affaire. « Une crise sans doute la pire depuis très longtemps », selon le député LR Éric Ciotti, qui a appelé ses collègues à « garder leur sang-froid ». Les parlementaires sont en effet paniqués devant les remontées du terrain, à quatre mois d’élections législatives à haut risque.

Mercredi dernier, François Fillon leur avait demandé de « tenir 15 jours » derrière lui. Ils seront de nouveau réunis mardi matin au QG, tandis que plusieurs ténors de la droite expliquent en coulisses que le candidat est « mort ».

Le centriste François Bayrou a affirmé dimanche qu’il n’avait « pas d’autre solution » que de se retirer.

"Penelopegate": une enquête, d'autres interrogations © Alain BOMMENEL, Paz PIZARRO AFP
« Penelopegate »: une enquête, d’autres interrogations © Alain BOMMENEL, Paz PIZARRO AFP

Le député LR Damien Abad assure au contraire qu' »on n’est pas dans l’épisode de la dernière chance ». « On est simplement dans un épisode vérité. C’est la première étape du dispositif. Aujourd’hui, François Fillon est déterminé à aller jusqu’au bout et nous devons faire en sorte qu’il aille jusqu’au bout. Parce que le plan B, ce sera un plan bancal pour la droite », a-t-il ajouté.

Mais les spéculations sur un plan B continuent d’aller bon train.

Les regards se tournent encore vers Alain Juppé, qui a une nouvelle fois écarté l’idée de jouer les recours de la droite.

« J’ai dit quelle était ma position : clairement et définitivement, c’est non. Et vous me connaissez, non c’est non ! », a insisté le maire de Bordeaux auprès de journalistes. « Aujourd’hui, on va écouter François Fillon », a-t-il ajouté.

Alain Juppé a déjà exclu par deux fois cette idée, mais l’idée d’un « ticket » avec François Baroin ou un autre circule également en coulisses.

« Celui qui derrière François Fillon, si François Fillon est empêché, a le plus de légitimité, c’est Alain Juppé », a lancé lundi l’ancien Premier ministre Dominique de Villepin, suggérant ainsi d' »appliquer la règle qui s’applique dans le domaine sportif, (…) si le premier est disqualifié, c’est le numéro deux » qui prend sa place.

 

Fillon dénonce une opération « professionnelle » de « calomnie »

François Fillon a dénoncé mardi une opération « professionnelle » de « calomnie » visant à abattre sa candidature présidentielle, peu après une perquisition à son bureau de l’Assemblée nationale pour une affaire d’emplois fictifs visant son épouse Penelope, dont le Canard Enchaîné a revu la rémunération à la hausse.

Pendant que se poursuit l’enquête, le candidat de la droite à la présidentielle doit rencontrer mercredi les élus de son camp en plein désarroi, alors que les statuts des Républicains ne prévoient aucun « plan B ».

« À ma connaissance, dans l’histoire de la Ve République, cette situation ne s’est jamais produite; jamais à moins de trois mois d’une élection présidentielle une opération d’une telle ampleur et aussi professionnelle n’a été montée pour essayer d’éliminer un candidat autrement que par la voie démocratique », a déclaré M. Fillon devant une assemblée d’entrepreneurs du numérique.

Cette opération « de calomnie » « me vise moi, mais elle vise évidemment à travers moi un projet et un candidat à l’élection présidentielle », a-t-il ajouté, proclamant sa « confiance en la justice ».

 

Benoît Hamon s’impose comme candidat du PS à la présidentielle

Benoît Hamon vainqueur de la primaire élargie du PS, Manuel valls et Jean-Christophe Cambadelis, 1er secrétaire du PS, le 29 janvier 2017 à Paris

Benoît Hamon s’est imposé comme candidat socialiste à la présidentielle dimanche grâce à une très large victoire sur Manuel Valls au second tour de la primaire élargie du PS, se fixant désormais pour tâche de « rassembler » les socialistes et la gauche. Le député des Yvelines, 49 ans, a réuni 58,72% des suffrages contre 41,28% pour l’ancien Premier ministre, 54 ans, selon des résultats quasi définitifs de ce scrutin qui marque aussi un large désaveu pour ceux qui ont exercé le pouvoir depuis 2012, François Hollande et Manuel Valls en tête. Dans cette perspective, il pourra s’appuyer sur un premier sondage Kantar Sofres onepoint diffusé dimanche soir qui le place devant M. Mélenchon au premier tour de la présidentielle, avec entre 13 et 15% d’intentions de vote selon les configurations, contre 10% au candidat de la France insoumise.

Autre point positif pour lui: une nette hausse de la participation enregistrée au second tour. Selon des chiffres quasi-définitifs publiés à 01H15, portant sur les résultats validés de 99,46% des bureaux de vote, la barre des 2 millions de votants (2.036.946 précisément) a été franchie, contre 1,6 million au premier tour. C’est toutefois moitié moins que pour la primaire de la droite en novembre. Il a dans la foulée annoncé qu’il proposerait « à tous les candidats de cette primaire » mais aussi à l’écologiste Yannick Jadot et au candidat de la France Insoumise, Jean-Luc Mélenchon, de construire une majorité gouvernementale.
Dans l’immédiat, si Jean-Luc Mélenchon a légèrement adouci son discours à l’égard de Benoît Hamon dimanche soir, Yannick Jadot a fait savoir qu’il venait de choisir la photo de son affiche de campagne, pour faire taire toute rumeur de désistement.Cette défaite sans appel est un coup rude pour M. Valls qui s’était lancé dans la primaire en décembre, après avoir mené une intense stratégie d’empêchement envers M. Hollande. Le chef de l’Etat, dont l’ombre n’a cessé de planer sur le scrutin, n’a voté ni au premier ni au second tour.

Dans son discours de victoire, M. Hamon, qui s’entretiendra avec le Premier ministre Bernard Cazeneuve lundi après-midi à Matignon et avec François Hollande dans la semaine, a affirmé que la gauche « relevait la tête ».

Hémorragie vers Macron ? 

« Benoît Hamon l’a emporté nettement » et « je veux lui souhaiter bonne chance dans le combat qui est devant lui », a déclaré Manuel Valls depuis la Maison de l’Amérique latine, en félicitant « chaleureusement » son concurrent.

Petit cafouillage, le vainqueur a débuté son discours avant la fin de celui de M. Valls, ce dont il s’est excusé par la suite.

Une « photo de famille » a ensuite réuni brièvement dans la soirée les deux hommes, tenants de lignes antagonistes au sein du PS. Après s’être affrontés de manière particulièrement virulente dans l’entre-deux tours, ils ont échangé une courte poignée de mains au siège du PS à Paris.

L’image ne manquera pas de rappeler celle d’octobre 2011, où François Hollande et Martine Aubry, qui n’avaient pas épargné leurs coups, étaient apparus main dans la main, en signe de rassemblement.

Toutes les pensées sont déjà tournées vers l’après, les rumeurs de ralliement du pôle des réformateurs du PS à Emmanuel Macron, l’avenir du Parti socialiste et le sort réservé à Manuel Valls. L’ancien Premier ministre a déjà annoncé son intention de « s’effacer » pendant la campagne de M. Hamon, qui après son départ du gouvernement en août 2014 était devenu une des figures des députés frondeurs. »Ce soir ce sont les frondeurs qui ont gagné la primaire socialiste », a ironisé Thierry Solère, porte-parole du candidat de la droite François Fillon. Alors que l’équipe de campagne de l’ancien Premier ministre se montrait très discrète dimanche soir, de nombreux militants vallsistes prévenaient déjà qu’ils étaient prêts à rejoindre Emmanuel Macron.

« Je ne crois pas à l’hémorragie, nous ne sommes pas à la veille de l’explosion du PS. C’est un moment que l’on retiendra dans notre histoire comme le prélude à la renaissance de la gauche française », a préféré positiver le député Christian Paul, chef de file des frondeurs, en se félicitant de la « dynamique » offerte par la participation.

Présidentielle française : Hamon ou Valls ?

Les sondages auront encore eu tort. C’est en position d’outsider que l’ancien Premier ministre et ancien favori de la primaire socialiste affrontera son ancien ministre Benoît Hamon. Le second tour aura lieu le 29 janvier.

La France saura le 29 janvier qui représentera la gauche à la présidentielle de 2017. Les électeurs doivent en effet départager, dans le cadre du second tour de la primaire, Benoît Hamon, le député frondeur des Yvelines et ancien ministre de l’Éducation, qui est arrivé en tête avec 36,35% des voix, et l’ex-Premier ministre, Manuel Valls, qui n’a obtenu que 31,11%. Jusqu’en décembre, les sondages n’avaient crédité M. Hamon que de 10% des voix, faisant ainsi de lui le « troisième homme » derrière Arnaud Montebourg et Manuel Valls. Mais Nicolas Sauger, professeur de sciences politiques à Sciences Po, relève que « lors de la primaire de la droite, le « troisième homme » avait également fini à la première place, l’un des deux favoris avait également été éliminé. »

Projet contre projet Il s’est imposé avec un programme original, se revendiquant pleinement socialiste, avec parmi ses promesses de campagne, l’instauration d’un revenu universel. Manuel Valls y oppose une version alternative, car selon lui, « le travail reste le meilleur moyen de l’émancipation, à condition que ce soit un travail rémunéré ». Les deux candidats sont aussi opposés sur la Loi travail, défendue par Valls, qu’Hamon a promis d’abroger s’il était élu.

Ce second tour s’annonce difficile pour l’ancien Premier ministre de François Hollande, considéré comme le candidat du bilan, que beaucoup jugent mauvais. Par ailleurs, il n’a aucune réserve pour le second tour, le 3è homme Arnaud Montebourg (17,52%) ayant appelé à voter pour son concurrent. En ballotage défavorable, Valls a fait des sujets tels que la sécurité et la laïcité sa marque de fabrique, ce qui lui a valu l’étiquette de « socialiste le plus à droite ». Mais quel que soit le candidat élu, il sera pris en tenaille par Jean-Luc Mélenchon à l’extrême gauche, et Emmanuel Macron au centre-gauche, tous deux crédités de bons scores dans les sondages.

 

 

France : six hommes, une femme: sept profils pour la primaire du PS

Voici une courte présentation des sept candidats à la primaire élargie organisée par le Parti socialiste les 22 et 29 janvier :

Manuel Valls

54 ans, ancien Premier ministre (mars 2014-décembre 2016), après avoir été ministre de l’Intérieur. Iconoclaste à gauche, il défend une laïcité stricte et tient un discours volontiers pro-entreprise.

Né espagnol et naturalisé Français à 20 ans, il a présenté sa candidature à la présidentielle, dont il rêve ouvertement depuis des années, après le retrait de François Hollande, qu’il a poussé à ne pas se représenter.

Élu maire d’Évry en 2001, puis député en 2002, il a déjà été candidat à la primaire en 2011, où il n’avait réuni que 5,63% des voix.

Outre l’élection en 2017, il joue également son avenir politique et une éventuelle candidature en 2022, que lui permettrait idéalement la prise du parti socialiste.

Arnaud Montebourg

54 ans, ancien ministre du Redressement productif puis de l?Économie (mai 2012-août 2014). Ambassadeur du « made in France », c’est un farouche critique de l’austérité libérale européenne, au talent oratoire et à la prestance reconnus.

Longtemps considéré comme un « trublion » à gauche, cet avocat de formation, volontiers provocateur, s’était fait « faiseur de princes » en 2011, lorsqu’il remporte 17% des voix à la primaire. Il avait alors appelé à voter pour François Hollande, malgré son appartenance à l’aile gauche du parti.

En quittant Bercy, il s’est formé et reconverti dans le privé. Il avait auparavant promis qu’il ne se représenterait plus à aucune élection sauf la présidentielle.

Benoît Hamon

49 ans, leader de l’aile gauche du parti socialiste. Ancien président du MJS (1993-1995) qui lui conserve ses suffrages, il a été ministre délégué à l’Économie sociale et solidaire (mai 2012- avril 2014) puis brièvement ministre de l?Éducation avant de quitter précipitamment le gouvernement en août 2014 en même temps qu’Arnaud Montebourg.

Converti à l’écologie, M. Hamon défend la mise en place d’un revenu universel, la légalisation du cannabis et veut relancer la réflexion sur la réduction du temps de travail.

Vincent Peillon

56 ans, s’était éclipsé du débat politique hexagonal en 2014 en quittant son poste de ministre de l?Éducation (mai 2012-avril 2014). Redevenu député européen la même année, il fait figure d’intellectuel, et se voit parfois reprocher son arrogance.

Professeur de philosophie, il a été qualifié de « Docteur Vincent et Monsieur Peillon » par Pierre Moscovici pour avoir souvent changé de camp au sein du parti socialiste. Il a de fait été successivement proche d’Arnaud Montebourg ou de Benoît Hamon avec qui il a créé en 2003 le Nouveau parti socialiste, puis de Ségolène Royal, de Dominique Strauss-Kahn avant de rejoindre la campagne de François Hollande en 2012.

Au delà de la primaire, qu’il assure avoir rejointe pour défendre le bilan du quinquennat et pallier le retrait de M. Hollande, il n’a rien dévoilé sur ses ambitions.

Sylvia Pinel

39 ans, présidente du Parti radical de gauche depuis quelques mois, est la seule femme concourant dans cette primaire. Totalement inconnue avant 2012, elle a depuis été ministre de l’Artisanat et du Commerce (mai 2012-avril 2014) puis ministre du Logement (avril 2014-février 2016) avant de quitter le gouvernement pour son mandat de vice-présidente de la région Occitanie.

Très réservée, cette jeune députée du Tarn-et-Garonne depuis 2007 est une proche de Jean-Michel Baylet, indéboulonnable président du PRG pendant 20 ans dont elle a été cheffe de cabinet.

François de Rugy

43 ans, est un Nantais député de Loire-Atlantique depuis 2007 et président du Parti écologiste, créé un an après son départ fracassant d’Europe Écologie-Les Verts en août 2015.

Ardent défenseur de l’écologie ayant toujours été proche des socialistes, il avait vivement protesté lorsque Cécile Duflot et Pascal Canfin avaient décidé de quitter le gouvernement en avril 2014, y voyant une décision prise « à titre personnel » par l’ancienne ministre du Logement, dont l’inimitié avec Manuel Valls est connue.

Jean-Luc Bennahmias

62 ans, président du Front démocrate et coprésident avec Jean-Vincent Placé de l’Union des démocrates et des écologistes. Il est auparavant passé par les Verts, dont il a été secrétaire national entre 1997 et 2001, et le MoDem, qu’il a participé à fonder avec François Bayrou en 2007, avant de le quitter sept ans plus tard.

Directeur de campagne de Noël Mamère pour la présidentielle de 2002, cet ancien journaliste a été élu député européen en 2004 et réélu en 2009. Il avait appelé à voter pour François Hollande en 2012.

Manuel Valls , la bio express

Manuel Valls a annoncé sa candidature à la primaire de la gauche depuis la mairie d’Evry, le 5 décembre. Des bancs de la Sorbonne à Matignon, aux côtés de Michel Rocard ou de Lionel Jospin, retour en images sur le parcours politique, les positions polémiques et les engagements du nouveau candidat à la primaire de la gauche.

Manuel Valls en campagne, Cazaneuve à la Primature

Après l’annonce de sa candidature à la présidentielle, Manuel Valls a remis sa démission à François Hollande. C’est Bernard Cazeneuve qui est nommé Premier ministre.

« Oui, je suis candidat à la présidence de la République » c’est par ces mots que le Premier ministre français Manuel Valls, a annoncé sa candidature à l’élection présidentielle, via les primaires du parti socialiste.

Il a aussi annoncé qu’il démissionnerait mardi pour pouvoir mener pleinement campagne

Manuel Valls partant, le siège de la primature reste vacant. C’est en début de matinée qu’à été annoncé le nom de son successeur, il s’agit de Bernard Cazeneuve, jusqu’alors ministre de l’Intérieur, et l’un des ministres les moins impopulaires du gouvernement, qui aura la lourde tâche de diriger pendant cinq mois la primature française. Son baptême du feu aura lieu dès cet après-midi sur les bancs de l’Assemblée nationale pour la traditionnelle séance de questions au gouvernement.

Le nouveau gouvernement de Mr Cazeneuve devrait être annoncé ce mardi matin.

Le président Hollande renonce à un second mandat

Le président français François Hollande, a annoncé jeudi soir qu’il renonçait à se présenter à l’élection présidentielle de 2017. Une annonce inédite sous la Ve république, qui achève un quinquennat, marqué par une fracture avec son camp politique et une persistante impopularité auprès des Français.

« Je suis conscient des risques que ferait courir une démarche, la mienne, qui ne rassemblerait pas largement autour d’elle. Aussi, j’ai décidé de ne pas être candidat à l’élection présidentielle« , a annoncé, la voix blanche, M. Hollande lors d’une allocution prononcée jeudi soir à l’Élysée.

Par ces mots, le président François Hollande à mis fin à un suspense alimenté depuis plusieurs semaines par les spéculations sur son désir de se représenter pour un second mandat.

Par cette déclaration solennel, le président de la République soigne sa sortie et devient le seul président de la Ve République à avoir choisi de ne faire qu’un mandat.

Devenu rapidement impopulaire au lendemain de son accession à l’Élysée en mai 2012,

le mandat du chef de l’État français, fut marqué par plusieurs opérations militaires extérieures (Mali, Centrafrique, Irak, Syrie), et par les pires attentats commis en France depuis la Libération : Charlie Hebdo, les attentas du 13 novembre à Paris et Saint-Denis, Nice le 14 juillet dernier.

Contraint de changer son Premier ministre, M. Ayrault, par M. Valls dès mars 2014, après une large défaite aux élections municipales, M. Hollande a également rencontré une forte opposition dans son propre camp, notamment une contestation de plusieurs mois en 2016 contre le projet de loi sur le travail, adoptée à l’Assemblée au moyen de l’article 49-3.

François Hollande est finalement allé dans le sens des sondages qui le créditait successivement de 9, 8, voire 7%, selon les enquêtes d’opinion publiées cette semaine si le premier tour de la présidentielle avait lieu ce week-end. Prenant la 5ème place derrière François Fillon, Marine Le Pen, Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon.

Cette annonce qui en a surpris plus d’un devrait laisser le champ libre à son premier ministre Manuel Valls, dont la question n’est plus de savoir s’il se présentera, mais plutôt quand il se déclarera candidat.

Les anciens ministres du gouvernement Hollande, Arnaud Montebourg et Benoît Hamon, la sénatrice PS Marie-Noëlle Lienemann, le député écologiste François de Rugy et le président du Front démocrate Jean-Luc Bennahmias sont d’ores et déjà candidats. La clôture des candidatures pour les primaires à gauche est prévue le 15 décembre.

Erwan Davoux : « La France n’a rien à dicter à l’Afrique »

Chargé des Français de l’étranger dans le comité d’Alain Juppé pour la présidentielle de 2017, Erwan Davoux est arrivé à Bamako jeudi 3 novembre pour prendre part à un séminaire sur les primaires organisé par Jean-Louis Arajol, délégué des Républicains.

Pourquoi avez-vous choisi de soutenir la candidature d’Alain Juppé ?

J’ai choisi de soutenir la candidature d’Alain Juppé car sa ligne politique s’inscrit dans la mouvance gaulliste et la fidélité à Jacques Chirac. Alain Juppé évoque l’« identité heureuse » à construire pour réconcilier les Français, quelles que soient leurs origines, et les faire adhérer à un projet commun. Il y a une volonté de rassemblement de tous ceux qui adhèrent aux valeurs de la République. Alain Juppé dispose aussi d’une longue expérience et me parait être celui qui rétablira l’autorité et la dignité de la fonction présidentielle. Il sera l’homme d’État qui effectuera enfin les réformes dont la France a tant besoin.

En quoi est-il différent des autres candidats ?

Alain Juppé se démarque de tous ses concurrents par des options claires qu’il s’agisse de l’immigration, de la politique de l’asile ou du regroupement familial. Il souhaite voir les réalités en face et non pratiquer un langage démagogique agréable à entendre pour certains mais sans lendemain. Le concept d’identité heureuse traite des questions d’immigration sans passion, avec lucidité et humanité. La France doit être ouverte sur le monde.

De nombreux observateurs pensent que la France est au Mali pour défendre ses intérêts. Que leur répondez-vous ?

François Hollande a pris la bonne décision lorsqu’il a décidé l’intervention au Mali. Peut-être s’agit-il, d’ailleurs, de la seule bonne décision de son mandat. Néanmoins il est regrettable que la France n’ait pas été en mesure d’entraîner ses partenaires dans cette opération. C’est cette situation qui explique les interprétations qui peuvent être faites sur la présence française au Mali. Si la partie militaire de l’intervention a été réussie, François Hollande n’a pas su saisir cette chance pour développer une véritable politique africaine fondée sur une vision à long terme. Les Français qui connaissent bien l’Afrique savent que c’est en inscrivant son action dans la durée qu’on peut construire. Il faut du temps pour voir un arbre grandir…

Dans une interview à BFM TV, Nicolas Sarkozy a dit : « Pas question de laisser les colonies françaises d’Afrique avoir leurs propres monnaies !» Quelle lecture faites-vous de cette position tranchée?

En matière monétaire comme dans d’autres, ce n’est pas à la France de décider seule ce qui est bon pour l’Afrique et les Africains. Nous n’avons rien à dicter : nous devons agir de concert. C’est en tout cas ce que pense Alain Juppé.