En route pour Koulouba !

Bien qu’étant marquée par des échéances majeures en 2017, dont les dates ne sont encore déterminées, l’année s’annonce surtout comme le tour de chauffe de la présidentielle de 2018. Si aucun schéma n’est immuable à ce stade, certains indices mettent déjà sur la voie des acteurs et des stratégies qui se déploieront dans les mois à venir.

Tout comme l’année en cours, 2017 sera de nouveau une année de scrutins. Sur le calendrier, à des dates encore à préciser, les élections régionales et des conseils de cercle se tiendront. Pourtant engagé dans le processus de la décentralisation depuis 1999, l’élection des présidents d’Assemblées régionales et des présidents de Conseil de cercle au suffrage universel est une première au Mali, où ces personnalités étaient auparavant nommées. Elle ouvrira officiellement l’ère de la régionalisation soutenue par le gouvernement malien, dans le cadre de la sortie de crise. La régionalisation vise notamment à renforcer la légitimité des élus régionaux et à accroître leur maîtrise du développement de leurs territoires. Ces élections permettront aussi de voir s’affiner la carte du paysage politique malien issue des dernières municipales, en confortant, ou pas, les positions des formations sur l’échiquier et les rassurant, ou non, dans la perspective de 2018.

2018 en ligne de mire On pourrait trouver prématuré de parler dès maintenant de la présidentielle de 2018. Mais à y regarder de près, l’échéance n’est pas aussi lointaine que cela. Il est vrai que dans les milieux politiques l’on n’en fait pas une fixation pour l’instant, mais chacun y pense in petto. En témoignent les tractations en cours entre les différentes formations politiques. Le compte à rebours est bel et bien enclenché. Déjà dans les starting-blocks, on compte quelques postulants, déclarés ou absolument probables. Les candidatures du Président Ibrahim Boubacar Keïta, du chef de file de l’opposition Soumaïla Cissé, des anciens Premiers ministres, Modibo Sidibé, Moussa Mara, et des outsiders Oumar Mariko et Tiébilé  Dramé, font peu de doute.. À ceux-ci, viendront peut-être s’ajouter l’astrophysicien Cheick Modibo Diarra, Zoumana Sacko, Choguel Kokalla Maïga, Me Mountaga Tall et un candidat de l’ADEMA-PASJ. « Le microcosme politique ne va pas beaucoup évoluer. Ce sont les mêmes habitués des joutes présidentielles que l’on va retrouver », explique Harouna Diallo, enseignant chargé à l’université des sciences juridiques et politiques de Bamako (USJPB).

Au stade actuel, le schéma de la prochaine présidentielle de 2018 laisse entrevoir un second face à face IBK- Soumaïla Cissé. C’est dire si les autres candidatures viendront tout simplement compléter le tableau et mettre en jambes les deux ténors. Le président sortant semble bien décidé à rempiler. Lors d’une rencontre au mois de novembre dernier, entre IBK et les députés de majorité à Koulouba, le secrétaire général de la Présidence, Soumeylou Boubeye Maïga s’est signalé par une phrase assez explicite pour mettre la puce à l’oreille des interlocuteurs quant à un rappel des troupes pour l’échéance 2018. « La base électorale est restée inchangée depuis 2013 », a-t-il lancé. « Le seul objectif du RPM, c’est la réélection du président IBK en 2018 », a ajouté, le président du Rassemblement pour le Mali (RPM), Bokary Tréta. Quant à Soumaïla Cissé, reconnu juridiquement comme le leader de l’opposition, il a à maintes reprises déclaré se considérer comme « l’homme de la situation » et compter faire valoir son poids politique (3ème au sortir des communales du 20 novembre), et les difficultés de la majorité actuelle.

Mais si l’opinion se focalise sur le combat qui se profile entre IBK et Soumaïla Cissé, il ne faut pas pour autant mettre hors jeu des candidats comme Modibo Sidibé ou Moussa Mara. Car ces derniers n’ont manifestement pas l’intention de venir faire de la figuration.