Éducation : Que valent les élèves maliens ?

Grèves répétitives, perturbations des programmes annuels, démission de certains parents, manque de repères chez les élèves. L’école malienne n’a jamais autant été confrontée à ces maux que ces dernières années. Au point que le niveau des élèves en serait fortement affecté, selon presque tous les acteurs de l’Éducation. Que valent aujourd’hui les élèves maliens ?

25,12%. C’était le taux de réussite à l’examen du baccalauréat au Mali en 2019. Même s’il parait extrêmement bas, il faut souligner qu’il a régressé au fil de nombreuses années. Aussi, en 2017 et 2018, il était respectivement de 32,64% et de 28,57%. En trois ans, on a donc enregistré une régression de 7,52%.

Même constat au niveau de l’école fondamentale, où, même si les taux de réussite au DEF sont relativement plus élevés, il y a quand même une régression quand on compare les chiffres des deux dernières années : 52,83% de réussite en 2019 contre 69,78% en 2018.

« Aujourd’hui, le niveau des élèves maliens est bas. Même s’ils ne sont pas tous comme cela. Il ne faut pas oublier que certains sont dotés d’une intelligence extraordinaire et décrochent même des bourses d’excellence. Mais, dans la généralité, le niveau laisse à désirer, il n’est pas celui que l’on attend », constate Hamida Bella, enseignant à Tombouctou.

Parents coupables ?

Si la responsabilité de la baisse du niveau des élèves maliens est partagée entre les acteurs de l’école, notamment les autorités, les enseignants et les élèves eux-mêmes, la démission de certains parents d’élèves de leur rôle de suivi est également souvent pointée du doigt.

« L’enseignement ne devrait pas se limiter aux salles de classes. Il y a des parents d’élèves qui ne veillent pas sur leurs activités à la maison, les travaux à domicile que les professeurs donnent, par exemple. La plupart des élèves ne sont pas du tout encadrés à domicile », souligne Mohamed Doumbia, un parent d’élève.

Un constat partagé par Mamadou Bah, enseignant et Président du Conseil local des jeunes d’Hamdallaye, selon lequel certains parents d’élèves ont carrément abandonné leurs enfants dans les études.

« Un parent d’élève peut passer une année pleine sans mettre un pied dans l’école de son enfant pour s’enquérir de sa situation scolaire. C’est extrêmement grave, parce que l’enfant jouit d’un certain laisser-aller qui joue sur son rendement », déplore-t-il.

Pour lui, pour rehausser le niveau de l’élève malien, l’État doit carrément revoir le système éducatif. « Il faut une spécialisation des élèves très tôt. Cela ne sert pas à grand-chose d’encombrer l’élève avec beaucoup de matières pour qu’au final il soit dépassé et ne retienne rien », pense M. Bah.

Année scolaire 2018-2019 : Une prolongation qui « fatigue »

Prolongée jusqu’en fin juillet, l’année scolaire 2018-2019 se poursuit. Alors que les élèves continuent de suivre les cours dans des conditions qui ne sont pas des plus optimales, les séquelles d’une année qui aura été largement perturbée par les grèves des enseignants restent perceptibles. Cette prolongation est vécue dans un climat de fatigue généralisée, en attendant la                                      « grande libération » dans quelques semaines.

« Nous sommes condamnés à travailler jusqu’en fin juillet alors qu’en temps normal nous serions déjà partis en vacances », déplore Abdoul Karim Cissé, élève en terminale au lycée Prosper Kamara. « Nous n’avons plus de distractions parce qu’il y a beaucoup de choses à faire et le plus dur c’est qu’il y a déjà des vacanciers d’autres pays qui sont arrivés dans les familles. Avec eux à la maison, c’est difficile de se concentrer et d’apprendre tranquillement », ajoute-t-il.

Pour Fatoumata Traoré, élève en neuvième année, cette situation est également pénalisante car « nous étions habitués à finir en juin ». « Mais nous comprenons que c’est pour notre bien que le gouvernement a pris cette décision donc nous sommes obligés de nous y conformer », relativise-t-elle.

Il faut dire qu’avec la prolongation de l’année scolaire par le gouvernement, même si les cours se déroulent plus ou moins normalement, l’atmosphère générale dans les écoles est loin d’être conviviale. « Nous voyons des élèves démotivés par la fatigue. Ils devraient arrêter au mois de juin et souffler mais jusque-là ils viennent à l’école. Nous sentons qu’ils sont vraiment fatigués d’un point de vue physique et intellectuel », confie Youssouf Traoré, professeur de lettres modernes au Lycée Ba Aminata Diallo.

Selon lui, dans ces conditions, les différents programmes pourraient être achevés par endroit mais pas dans toutes les disciplines. C’est pourquoi le gouvernement aurait pris des mesures pour palier à la situation. « A la reprise des cours, les inspecteurs sont passés dans les établissements pour vérifier les cahiers de texte et les sujets des examens seront éventuellement formulés en tenant compte du niveau d’avancement dans les programmes », pense-t-il.

Toutefois, l’augmentation du volume horaire proposé par le gouvernement pour  accélérer le rythme des cours n’a pas été accepté du coté des enseignants.  « Nous l’avons rejeté parce que si la grève a duré c’est parce que le gouvernement n’avait pas su donner à temps des réponses idoines à nos revendications et nous ne sommes pas prêts à faire des sacrifices pour combler le retard accusé », explique Adama Fomba, porte-parole du syndicat des enseignants signataires du 15 octobre 2016.

Maroc-Mali : arrivée de la 1ère promotion d’élèves imams à Casablanca

C’’est parti pour la formation de 500 imams maliens. l’arrivée du premier groupe (environ cent religieux) est prévue, dimanche 10 novembre à  l’aéroport de Casablanca. Ils vont suivre, pendant deux ans, des cours de religion selon le rite malékite en vigueur au royaume. Un islam modéré leurs sera prodigué afin de mieux les armer dans leurs luttes presque quotidienne contre l’influence rampante des mouvements extrémismes sur ce pays. « Nous devons rechercher un islam éclairé pour sortir de l’obscurantisme. Nous devons retrouver un islam de paix de tolérance, de bonne cohabitation et d’acceptation du droit à  la différence », a indiqué, mercredi, le ministre du Culte, Amadou Omar Hass Diallo, lors d’une cérémonie donnée en l’honneur des futurs imams. Un retour aux sources pour les religieux maliens Cette arrivée des Maliens est la concrétisation de l’accord signé, le 20 septembre dernier à  Bamako, entre les deux parties, lors de la visite du roi Mohammed VI au Mali à  l’occasion de l’investiture du nouveau président Ibrahim Boubakar Keita. Ce n’est d’ailleurs que l’officialisation par un accord, du retour aux sources des religieux de ce pays au Maroc, notamment pour les disciples des zaouà¯as : la Tijania et la Kadiria, fortement présentes au Mali. En vue de mettre sur les bons rails cette nouvelle coopération cultuelle entre les deux pays, après des années de tension à  cause du problème du Sahara occidental, le ministre malien du Culte et des Affaires religieuses, a effectué hier, une visite au Maroc. Amadou Omar Hass Diallo a notamment eu des entretiens avec son homologue Ahmed Taoufiq. Lune de miel religieuse Le responsable malien a déclaré à  la presse qu’il « vient au Maroc en précurseur » pour voir comment va se dérouler le cycle de formation des imams. De son côté Taoufiq a encensé le rôle des religieux dans « la préservation des constantes de la Oumma ». Cette formation des imams maliens pourrait bénéficier aux ressortissants des autres pays du Sahel. Le Niger est pressenti pour suivre l’exemple du Mali. Toutefois, des écueils d’ordre interne à  Niamey, freinent pour l’instant une telle perspective.

Front scolaire et universitaire : l’AEEM s’illustre une fois de plus

Après avoir débrayé la semaine dernière, les élèves et étudiants du Mali ont repris le chemin des classes le lundi 11 mars 2013. Conséquence : la composition des classes de terminales, initialement prévue cette semaine, a été reportée. Finalement, l’académie d’enseignement de Bamako rive gauche doit organiser la composition du 2ème trimestre pour toutes les classes. Quelles étaient les raisons de ce débrayage ? Une rencontre avec Sékou Diallo, secrétaire général du bureau de coordination de l’Association des élèves et étudiants du Mali(AEEM) nous a permis d’en savoir un peu plus. Selon Sékou Diallo, plusieurs points forment la plateforme revendicative. Mais la perturbation de la semaine écoulée a été précipitée en raison, entre autres, de la suspension de près d’une vingtaine d’élèves au nouveau de l’enseignement secondaire(et qui ne pouvaient pas en principe faire les compositions), des élèves des lycées publics n’ont reçu que trois cahiers et un bic comme fournitures scolaires. Au niveau de l’enseignement supérieur, C’’est surtout la non-effectivité de la reprise des cours à  la faculté de médecine, de pharmacie et d’odontostomatologie, la grève d’une partie des professeurs de l’ex-FLASH (Faculté des Lettres, Langues, Arts et Sciences humaines) pour des heures supplémentaires impayées, la non- attribution des trousseaux et des bourses aux étudiants de l’IUG(Institut universitaire de Gestion), le refus par l’administration de l’ex-FLASH de délivrer les attestations aux étudiants ayant terminé sous prétexte qu’ils n’ont pas soutenu alors que la soutenance est supprimée depuis près de deux ans. Reprise des cours Qu’est ce qui a donc amené l’AEEM a regagné les classes ? Sékou Diallo pense que C’’est grâce à  la rencontre du jeudi dernier entre son bureau et les deux ministres en charge de l’éducation. Les ministres, à  l’en croire, ont reconnu la légitimité des revendications avant de s’engager à  y apporter des réponses urgentes. l’étudiant en maà®trise de gestion à  la Faculté des sciences économiques et de gestion(FASEG) est d’autant plus optimiste qu’il se réjouit de la levée de la suspension des élèves concernés, constaté lundi dernier et de la visite du ministre de l’enseignement supérieur le même jour à  l’ex-FLASH pour discuter avec les professeurs grévistes. Le jeune leader de 24 ans place son mandat sous le signe de la réunification des élèves et étudiants et de la compétitivité. Celui qui a été deux fois secrétaire général du comité AEEM du lycée technique compte jouer la carte d’une école apaisée et performante. « Nous sommes guidés par des convictions fortes qui se résument à  la défense des intérêts matériels et moraux des élèves et étudiants du Mali. Nous allons nous battre pour assainir l’espace scolaire et universitaire en bannissant toutes les formes de violence », dit-il sur un air de défi.

Ecole buissonnière pour les élèves à Bamako

Décidément, le nouvel an commence mal pour le monde scolaire et universitaire. Le Gouvernement n’en peut visiblement plus face à  la recrudescence du front social. Ce sont les étudiants qui donnent le ton en ce début d’année o๠tous les vœux clament la paix, la quiétude et la stabilité pour notre pays. Ils étaient des milliers de groupes scolaires à  suivre le mot d’ordre de l’Association des élèves et étudiants du Mali (AEEM) qui a appelé au boycott des classes. Une marche géante de l’ensemble du monde scolaire est à  l’ordre du jour. Direction, place de l’indépendance. Venu de la rive droite de la ville, la plus grande vague d’élèves et d’étudiants à  pris le pont Fadh, asphyxiant toutes les issues. Aucun usager n’a le droit de forcer le passage. Le groupe était constitué d’enfants et de jeunes de tous les âges. Banderoles et pancartes en main, les manifestants criaient plusieurs slogans : « nous voulons étudier. Trop C’’est trop ! ». Quant aux élèves du lycée, eux scandaient : « nous réclamons nos fournitures scolaires ». Mariam, du lycée Massa Makan Diabaté (11ème) explique qu’au lieu d’un paquet de cahiers (par élèves), l’administration de l’école n’a remis que 3 cahiers aux élèves. Manipulation ? Les plus petits (les élèves du primaire et du fondamental), perdus dans la foule, se contentaient de reprendre en C’œur ce que les ainés proclamaient à  gorge déployée. « Nous n’allons plus cautionner le mal de l’école par notre silence », avertit Mohamed Keà¯ta, un cacique de l’AEEM, section Institut universitaire de gestion (IUG). Un autre membre de l’organisation estudiantine d’ajouter que « les hommes politiques ont détruit ce pays. l’école est le dernier de leur souci… ». Pendant près de deux heures le pont Fadh était inaccessible. Les manifestants à  chaque 50 mètres exhibaient les pancartes et slogans. Les éléments de 4ème arrondissement n’arrivaient pas à  maitriser les dérapages ou encore les agressions d’usagers. A la descente du pont, les usagers peuvent circuler. Sauf que devant, à  la place de l’indépendance, se dresse une muraille d’hommes et de femmes se réclamant du monde scolaire. C’’est dire que le mal s’est propagé. Loin d’être un mouvement d’humeur d’un groupuscule, cette déferlantes des élèves et étudiants impliquent toutes les localités du pays. Toutes la matinée, les manifestants y sont restés. « Nous allons les obliger à  nous considérer. Ou on procédera par la manière forte ! », avertissent-ils. Rappelons que C’’est suite à  la non satisfaction des doléances mentionnées dans la déclaration remis mercredi dernier à  la Primature, que les responsables de l’AEEM ont organisé cette marche.

60 jeunes déplacés du Nord à l’école des nouvelles technologies

l’association malienne pour l’initiation et la sensibilisation aux technologies de l’information et de la communication (AMISTIC) a organisé ce week-end une formation en informatique pour les élèves déplacés du Nord. Pendant 15 jours, une soixantaine de jeunes ont découvert Microsoft Word, Excel Power Point et surtout Internet. Pour l’occasion, l’Agence des technologies de l’information et de la communication (AGETIC) – une structure gouvernementale – a mis à  disposition une salle équipée de 60 ordinateurs connectés à  l’Internet. l’objectif de l’AGETIC est de former en quelques années 1000 jeunes à  ces outils. Premier contact avec Internet Les jeunes bénéficiaires de cette formation n’ont pas caché leur joie. Alors que certains d’entre eux touchaient pour la première fois un ordinateur, ils se disent aujourd’hui capables d’écrire sur un clavier, d’envoyer des messages sur Internet et de faire des recherches via la toile mondiale. Selon Moussa Belem, le président de l’AMISTIC, C’’est un devoir pour l’association d’œuvrer à  la sensibilisation aux technologies de l’information et de la communication. Représentant du ministre de la Poste et des nouvelles technologies, Souhahébou Coulibaly a souhaité l’organisation d’une autre séance. Créée en 2007, l’AMISTIC se veut un cadre de formation et de lobbying pour l’accès du maximum de maliens aux technologies de l’information et de la communication.

Affaire de l’EMIA : Des têtes tombent

Que faut-il attendre des suites de l’enquête en cours ? La décision du gouvernement de relever plusieurs responsables de l’EMIA, à  travers son ministère de la Défense et des Anciens combattants a été saluée par l’écrasante majorité de la population malienne encore sous le choc du décès brutal le 3 octobre dernier de cinq élèves officiers. Ces mesures appropriées ont été prises à  l’encontre des présumés auteurs, suivant les résultats des premières enquêtes. Ainsi, le Commandant du Centre d’instruction Boubacar Sada Sy, le Colonel Soungalo Coulibaly, le Commandant de l’EMIA, le Colonel Ousmane Garango ont été relevés, de même que l’ensemble du personnel d’encadrement. Tous les élèves de la 3ème année, au nombre de 24, qui ont été à  la base de cette expédition meurtrière, ont été radiés et seront mis à  la disposition des juridictions compétentes pour répondre de leurs actes. Une preuve de responsabilité de la part de l’Etat de prendre des mesures disciplinaires et administratives. Ces mesures sont elles suffisantes ? En tout cas, le ministre de la Défense et des Anciens combattants est déterminé à  aller jusqu’au bout pour situer la responsabilité de ces actes qui déshonorent l’EMIA et son centre d’instruction Boubacar Sada Sy, avec la mort d’une sénégalaise parmi les victimes. Le plus révoltant dans cette affaire est d’apprendre que ces élèves officiers ont été tués suite à  des sévices corporels infligés par leurs ainés de la 3ème année selon le communiqué officiel. Pourtant Une source formelle indique que le précédant commandant du centre avait interdit le «bahutage» ou «bizutage» pour éviter toute vengeance à  cause de son caractère violent. Ce dernier a été relevé de son poste. Il faut reconnaitre que ces mesures disciplinaires et administratives ont été accueillies dans les «Â grins » avec soulagement. Et surtout la radiation des élèves de la 3è année pour internaliser leurs petit frères de la deuxième année. Mais la question demeure. Que deviendront ces jeunes élèves qui ont déjà  appris à  manier les armes ? l’on se souvient en 1994 quant le gouvernement a radié 800 élèves gendarmes pour avoir observé une grève, chose formellement interdite au sein de l’armée. Ceux-ci se sont emparés des armes et ont fait des barricades. Il a fallu l’intervention des militaires pour maitriser ces jeunes élèves gendarmes . 800 élèves gendarmes radiés en 1994 C’’était en 1994, le ministre des Forces Armées de l’époque avait choisi la méthode forte, la radiation à  vie, pour briser la grève qu’observaient depuis la fin octobre 1994, les 800 élèves gendarmes qui réclamaient le paiement d’une solde mensuelle de 200 francs français, équivalente à  celle de la promotion précédente, alors qu’ils percevaient 25 francs français. A cette époque, Ibrahim Boubacar Keita, actuel président du Parti pour le Rassemblement du Mali(RPM) était premier ministre. Le gouvernement avait reconnu le bien fondé de leurs demandes tout en leur signifiant l’incapacité de les payer dans l‘immédiat. Dès l’annonce de leur radiation, le 14 novembre, les 800 élèves gendarmes ont érigé des barricades après s’être emparés d’armes. l’armée est alors intervenue. Le ministre de la Défense et des Forces Armées d’alors, feu Boubacar Sada Sy, dont le centre d’instruction de Koulikoro porte le nom entendait également dissoudre la Commission consultative des sous-officiers et hommes de troupes, qui transmettait au ministre les doléances des militaires sans passer par la voie hiérarchique. Cette commission a vu le jour en 1991, après le renversement du régime de l’ancien président Moussa Traoré. l’ancien ministre des Forces Armées accepta les requêtes de la Commission consultative, une démarche que réfuta son successeur qui entendait redonner à  la hiérarchie militaire toutes ses prérogatives. Sans ambages, Boubacar Sada Sy ministre des forces armées radia ces 800 élèves gendarmes pour respecter la loi militaire. Ce n’est pas une surprise si Natié pléah, actuel ministre de la défense et des anciens combattants a radié les 24 élèves de la 3è année parmi lesquels 21 maliens, un togolais, un sénégalais, un burkinabé. Cette fois, il y a eu mort d’hommes !

EMIA: Elèves officiers, repos!

La cérémonie empreinte de tristesse s’est déroulée sur la place militaire de Bamako, sise dans la Cour du Génie militaire, hier dans l’après-midi. Les familles, les amis et les camarades des jeunes élèves officiers de l’EMIA de Koulikoro morts lors d’un entrainement, selon la version officielle, s’étaient rassemblés pour les conduire à  leurs dernières demeures. Hier mercredi, la dépouille de la sénégalaise a été rapatriée pour être enterrée dans son pays. Pour la circonstance, les généraux de l’armée malienne notamment Béguélé Sioro, Broulaye Koné et Siaka Fourou Gueye ont accompagné le corps jusqu’au Sénégal o๠ils prendront part aux obsèques. C’est le matin du mardi 4 octobre que la nouvelle s’est répandue comme une trainée de poudre à  travers la ville de Bamako. Cinq élèves officiers de l’à‰cole militaire inter armes de Koulikoro, plus connue sous le sigle de l’Emia, ont péri au cours d’un exercice militaire. Il s’agit de Sekou AW, Cheik Oumar Bouaré, Sidiki Tangara, Tierno Seydou Tangara et la sénégalaise Fatou Seck Gning. Plus tard dans la journée, un communiqué du ministère de la Défense et des Anciens combattants est venu apporter quelques éclairages sans fournir plus de détails. Dans ce communiqué, le ministre Nathié Pleah souligne qu’il a « le regret d’informer les populations qu’au cours d’un exercice militaire dans la zone de Tientienbougou, à  l’Est de la ville de Koulikoro, cinq élèves officiers militaires de l’à‰cole militaire inter-armes de Koulikoro (EMIA) ont perdu la vie. » Le communiqué précise que des enquêtes sont en cours pour déterminer les circonstances réelles de ce drame. « En cette douloureuse occasion, le ministre de la Défense et des Anciens combattants présente au nom du chef suprême des armées, les condoléances les plus attristées aux familles endeuillées », a conclu le communiqué officiel. Ce serait donc un exercice qui aurait mal tourné. Que s’est-il réellement passé? Le problème maintenant, c’est que des versions différentes circulent sur ce drame qui laisse l’opinion publique un peu perplexe. La plus répandue demeure la piste du bizutage. Les jeunes décédés auraient été durement ‘’manœuvrés » par leurs aà®nés élèves officiers. Pour créditer cette thèse, on avance que les jeunes seraient venus en retard, motif de leur punition. Au niveau de la direction de l’information et des relations publiques des armées o๠nous avons été reçus par le directeur, Colonel Idrissa Traoré, on évite de commenter les rumeurs. Toutefois, l’officier reconnaà®t que le bizutage (ou bahutage) est une tradition dans la formation militaire entre les aà®nés et les nouveaux. « s’il y a eu mort d’homme, cela signifie qu’il y a eu dépassement. Mais l’enquête en cours prendra fin en principe ce mercredi ou ce jeudi et le rapport déterminera la cause du décès de ses jeunes élèves officiers. Nous sommes vraiment tous tristes d’apprendre cette nouvelle », a souligné Colonel Idrissa Traoré. En marge de la cérémonie de remise des clés des logements sociaux de Koulikoro, le président de la République, chef suprême des armées, s’était rendu au chevet des rescapés. Il nous revient de sources concordantes que le chef de l’Etat, lui-même ancien de l’Emia, a fait sortir tout le monde de la salle d’hospitalisation pour avoir un tête-à -tête avec les jeunes officiers. Sans doute, ATT ne voulait-il pas se fier exclusivement aux rapports qui lui seront envoyés par les services en charge de la question.

Vacances Scolaires : que feront les élèves avant la prochaine rentrée ?

Les derniers examens scolaires se sont terminés avec un ouf de soulagement pour les élèves maliens. Dès le mois de Mai, beaucoup commencent les préparatifs de vacances. Chacun est impatient de retrouver la maison sans avoir en tête l’école. Fini la crainte du lundi matin, o๠papa ou maman viennent réveiller pour aller bûcher. Certains élèves et le plus souvent les filles, ne mènent aucune activité spécifique durant les trois mois de vacances. Elles aident souvent leurs mères pour les travaux ménagers, la lessive, la cuisine, le linge. Et cela, sous la contrainte de la famille qui refuse de prendre des aides ménagères, estimant que cela contribuera à  la formation de la jeune fille avant son mariage. D’autres font de petits boulots ça et là . Elles sont peu nombreuses d’ailleurs car beaucoup de parents n’acceptent pas de laisser travailler la fille en dehors de la maison. Certaines s’adonnent au commerce de bijoux, de chaussures, de vêtements et même de fruits et de légumes au marché. Les garçons sont partagés sur la question. La plupart fréquentent leurs « grains » (rassemblements de jeunes assis devant les maisons ) et boivent du thé à  longueur de journée. Ils discutent, refont le monde et parfois draguent les filles qui passent, avec des commentaires sur la soirée de la veille… Les plus courageux en profiitent pour effectuer des petits boulots comme la cordonnerie, la menuiserie, la mécanique ou le commerce. Des élèves racontent leur été… Hawa Diané est élève en terminale au lycée Kankou Moussa de Bamako. Elle explique : « Nous sommes en vacances depuis la semaine dernière. Lorsqu’ on a fini le Bac, le samedi soir, je suis allée « m’éclater » en boite avec des amis. C’est une façon pour nous d’inaugurer les vacances. Tous les soirs, je sors prendre un pot avec mes amis, ensuite on va danser histoire de rattraper le temps perdu. Ensuite, je chercherai un poste de serveuse à  la buvette de mon quartier pour me faire un peu d’argent de poche. » Niouma Séméga,élève en terminale Sciences Humaines précise qu’elle a déjà  repris ses cours de danses au Farafina club de Faladié: « J’adore le Battle danse. C’’est l’un de mes passe-temps favori. Je prends des cours de danse, surtout à  cause de l’ambiance et des concours inter-quartiers que nous organisons pendant les vacances. » « Pendant les vacances, je bosse comme gérant dans un cyber-café. à‡a me permet non seulement de me faire un peu de sous pour les vacances, mais également de me perfectionner dans mon domaine puisqu’après le bac, je compte faire des études en Informatique de gestion. Je serai donc un génie de l’ordinateur », explique Bouba Sow élève en 10e science au lycée technique. Pour Mariam, les vacances sont toutes autres : « Lorsque je ne suis pas à  la cuisine, je vais vendre les condiments au marché du quartier. Nous vendons aussi des jus de fruits et de l’eau fraà®che à  la maison. Mes vacances ne sont pas de tout repos. Il m’arrive de regretter l’école parfois ! » Les élèves et lycéens de Bamako ne sont pas en reste. Malgré les corvées de maison, plusieurs lieux de loisirs sont à  leur disposition durant les vacances : Le parc d’attraction, les clubs de danses, les boites de nuits, le cinéma sans oublier la… télévision etc…