Transition : le CNSP fait le point du sommet avec la CEDEAO

Après le compte-rendu du mini sommet extraordinaire du 15 septembre fait par plusieurs chefs d’Etat, c’est désormais au tour du CSNP de se prêter à l’exercice. Le comité a organisé une conférence de presse ce mercredi pour faire le point sur le déplacement à Accra. « Nous étions à Accra avec deux objectifs: partager avec les chefs d’Etat de la CEDEAO les conclusions des concertations nationales et voir avec eux la levée des sanctions sur le Mali ». Les chefs d’Etat de la communauté ont conditionné la levée des sanctions à la désignation d’un président et d’un Premier ministre civils pour conduire la transition. Le CSNP a bien tenté de plaider une autre voie, en vain. « Nous avons dit à la CEDEAO que nous sommes au service du peuple. Dans la mesure où la majorité a parlé d’une transition militaire, nous avons suggéré que l’on puisse aller dans ce sens. La CEDEAO a refusé » confie le colonel-major Ismael Wague, porte-parole du CNSP. La communauté a brandi la menace d’un embargo total pouvant rapidement asphyxier le pays. Ce à quoi les militaires ont répondu : « nous avons compris, mais nous ne pouvons décider sur place ». Le colonel-major a conclu en affirmant que leur « intention avouée est d’être du coté de la majorité du peuple mais cette possibilité dépendra d’autres facteurs que nous comprenons et avons intégré ».

Syrie: l’UE lève l’embargo sur les armes pour les rebelles

Aucun pays membre de l’UE n’a l’intention d’envoyer des armes dans les deux prochains mois afin de ne pas mettre en danger l’initiative de paix russo-américaine alors que la guerre fait rage sur le terrain. «l’UE a décidé de mettre fin à  l’embargo sur les armes pour l’opposition syrienne et de maintenir les autres sanctions contre le régime syrien», prises il y a deux ans, a annoncé le ministre britannique William Hague en milieu de nuit à  l’issue d’une réunion marathon. Mais, dans les faits, elle ne devrait rien changer pour les rebelles qui font face à  l’offensive de l’armée syrienne, en particulier autour de la ville stratégique de Qousseir, au centre du pays. Car les 27 «se sont engagés à  s’abstenir d’exporter des armes à  ce stade et, en tout état de cause, à  appliquer un certain nombre de critères stricts à  d’éventuelles exportations futures», a expliqué le ministre luxembourgeois Jean Asselborn. Aucune arme ne devrait ainsi être livrée d’ici au 1er août, date avant laquelle les ministres ont prévu de «réexaminer» leur position. Ce délai devrait leur permettre de dresser un premier bilan de la conférence internationale «Genève 2» prévue en juin à  l’initiative des Etats-Unis et de la Russie. «C’’est une levée théorique de l’embargo. Concrètement, il n’y aura pas de décision de livraison avant au minimum le 1er août», a de son côté indiqué un haut responsable français, ayant requis l’anonymat. Une conférence de paix en vue l’organisation d’une telle conférence de paix sur la Syrie ne sera «pas une mince affaire», a prévenu lundi soir le chef de la diplomatie russe Sergue௠Lavrov, à  l’issue d’un entretien à  Paris avec son homologue américain John Kerry. «Nous avons discuté des moyens de procéder (…) pour que cette conférence ait lieu. Ce n’est pas une tâche facile, ce n’est vraiment pas une mince affaire», a déclaré Sergue௠Lavrov, dont le pays soutient le régime de Damas. MM. Lavrov et Kerry, dont C’’est la 6e rencontre depuis la prise de fonction de John Kerry en février, venaient de s’entretenir dans un grand hôtel parisien pour discuter de la date d’une conférence de paix et des représentants de l’opposition syrienne et du régime du président Bachar al-Assad qui y participeraient. «Comme l’a dit John, nous nous sommes, avant tout, concentrés sur la nécessité de déterminer la liste des participants du côté syrien, le groupe du gouvernement et celui de l’opposition, comme nous en avions parlé à  Moscou», a expliqué M. Lavrov. Si Damas a donné son «accord de principe» pour participer à  «Genève 2», l’opposition syrienne, réunie depuis jeudi à  Istanbul, apparaà®t profondément divisée et ne s’est pas encore prononcé sur sa présence. Les négociations se poursuivaient hier soir sans signe de progrès, selon un membre de la Coalition syrienne. Soupçons d’utilisation d’armes chimiques Le ministre russe des Affaires étrangères a souligné que la conférence de paix pourrait être «élargie pour inclure tous les acteurs clés», dans la région. Moscou souhaite de longue date que l’Iran, soutien du régime de Damas, participe aux négociations, ce que les Occidentaux refusent. En juin 2012, la première conférence de Genève avait rassemblé les chefs de la diplomatie des cinq membres permanents du Conseil de sécurité (Etats-Unis, Chine, Russie, France et Grande-Bretagne), des représentants de l’Irak, du Koweà¯t, du Qatar, de la Turquie, et de responsables de l’ONU et de l’Union européenne. MM. Lavrov et Kerry ont ensuite dà®né dans un restaurant de la capitale française avec leur homologue Laurent Fabius, de retour de Bruxelles. Avant de quitter Bruxelles, M. Fabius a affirmé qu’il y avait «des présomptions de plus en plus fortes, de plus en plus étayées, d’usage localisé d’armes chimiques» en Syrie. Deux envoyés spéciaux du Monde, présents en Syrie en avril et mai, ont témoigné lundi dans le quotidien français de l’utilisation d’armes toxiques contre les forces rebelles qui tiennent les faubourgs de Damas. La France va analyser les échantillons de potentielles armes chimiques rapportés de Syrie par des journalistes du quotidien français Le Monde, a annoncé mardi un haut responsable français sous couvert de l’anonymat. La question des armes chimiques a été abordée par MM. Kerry, Lavrov et Fabius lundi soir, a indiqué le responsable français, ajoutant: «la question des armes chimiques peut introduire une situation différente car les lignes de clivage (avec les Russes) ne sont pas les mêmes que sur le conflit syrien». l’utilisation d’armes chimiques fait l’objet de soupçons depuis déjà  quelques semaines dans plusieurs endroits de Syrie, mais n’a pas été formellement prouvée. l’ONU demande en vain à  Damas de laisser ses experts enquêter sur les accusations réciproques adressées par le pouvoir et l’opposition concernant le recours à  ces armes. Combats acharnés, «cauchemar» humanitaire et social Epaulée par les combattants du Hezbollah libanais, dont au moins 79 hommes ont été tués en une semaine selon une ONG syrienne, l’armée syrienne livrait lundi des combats acharnés pour s’emparer de la ville de Qousseir (centre). Les insurgés défendent bec et ongle cette ville et ses environs, zone stratégique aussi bien pour les rebelles que pour le régime car elle se trouve sur le principal axe vers le Liban, et sur la route reliant Damas au littoral, base arrière du régime. A Homs, dans le centre de la Syrie, au moins quatre personnes ont été tuées et des dizaines d’autres blessées dans l’explosion d’une voiture piégée, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH). Et les craintes de voir le Liban entraà®né dans la guerre se sont encore accrues avec de nouveaux tirs d’obus, depuis la Syrie, sur un fief du Hezbollah dans l’est du Liban. Au moins une femme a été tuée lorsque trois obus lancés depuis la Syrie se sont abattus près de la ville de Hermel, a affirmé à  l’AFP un responsable des services de sécurité.

Les Bamakois broient toujours du noir malgré la levée de l’embargo

La population espérait que la levée des sanctions de la Cédéao serait suivie de la fin des délestages. Pourtant ils continuent. A Bamako les petits métiers se meurent et l’activité économique tourne au ralenti au rythme des coupures. Certains quartiers sont privés d’électricité toute la journée, dès 7h30. «Â Nous faisons en sorte que les gens aient l’électricité la nuit. Mais cela ne pourra pas continuer dans les prochains jours », dit-on à  EDM. La priorité va aux hôpitaux, aux centres de santé et à  certains bâtiments publics. Une combinaison de facteurs Avec l’embargo et le blocage des frontières, les sociétés Ben and Co, Total et SOMAPP qui se présentent comme les principaux fournisseurs d’EDM en hydrocarbure étaient dans l’incapacité d’assurer l’approvisionnement. Or une large part de l’activité d’EDM dépend des importations d’hydrocarbures. l’embargo de la Cédéa n’avait fait fait qu’accentuer les difficultés auxquelles EDM était confrontée ces derniers temps avec l’arrivée de la chaleur. « La production d’électricité était déjà  affectée par la mauvaise pluviométrie de l’année dernière », indique Diallo, agent technique d’EDM. Les centrales hydroélectriques de Manantali, Selingué et Sotuba peinent à  donner leur pleine capacité. Nous ne sommes qu’à  la mi-avril, et le pic de consommation s’étend jusqu’à  juin. L’Etat a d’autres priorités Le relais est pris aujourd’hui à  60% par les centrales thermiques de Darsalam, Balingué et Sirakorola. Selon un agent du service production d’EDM la société a besoin de 410 000 litres de diesel (soit 222 millions F CFA) par jour pour faire tourner ces centrales thermiques. Et le responsable de la communication de signaler qu’au Mali l’électricité est produit à  130 F le Kwh et est vendu à  90 F CFA aux abonnés. Au-delà  de la pluviométrie les problèmes que rencontre EDM sont liés à  la situation politique. L’Etat a en ce moment d’autres priorités, notamment la crise au Nord, explique le responsable. Nos ventilateurs et autres machines à  coudre ne pourraient donc se remettre à  tourner que lorsque la crise politique sera résolue.

Embargo : panique autour du carburant à Bamako

Le Mali est sous le coup d’un embargo «Â total » de la CEDEAO depuis lundi faute du non rétablissement de l’ordre constitutionnel. Enclavé, le Mali supporte un coût d’importation annuel d’hydrocarbures de 196 milliards de FCFA (chiffres 2007). Ce produit précieux fait tourner sans exception toutes les activités maliennes. En bref C’’est l’économie du pays qui est prise en otage, car C’’est le carburant qui fait tourner la centrale thermique de Balingué, gros fournisseur d’électricité de l’énergie du Mali (EDM). Avec une pénurie du carburant, Bamako pourrait être plongée dans le noir. Alors que la CEDEAO a imposé l’embargo, le Mali fait aussi face à  la rébellion au nord depuis le lundi. Bataille autour du carburant La première préoccupation des populations est de s’approvisionner en carburant avant qu’il ne devienne une denrée rare sur le marché. Ce matin, nous avons fait un tour dans quelques stations d’essence o๠motos et véhicules se suivaient autour des pompistes dépassés. Certains sont venus avec des bidons de 20 litres pour faire des réserves. Dans une station du quartier d’ Hamdallaye Aci, Aminata Diourté confie: « Il faut faire le plein et prendre des réserves au risque de se retrouver en panne sèche dans les jours à  venir. Tu sais, les commerçants profiteront de cette situation pour augmenter les pri au détriment de la population». Un autre motocycliste s’impatiente et vocifère sur la jeune pompiste : « hé toi tu n’as aucune respect envers les motocyclistes ? Nous sommes là  depuis longtemps. Et tu ne sert que des véhicules…. » Au niveau de la station Total de Missira, quartier populaire de la capitale, une colonne de véhicules en rang crée la panique : Alfousseyni Sangaré, au volant de son véhicule ajoute que les putschistes n’ont pas mesuré les conséquences de leur coup d’Etat. Le pays se trouve dans une crispation totale. La preuve, je suis là  depuis 8 h et il est bientôt 10h et je ne suis pas toujours arrivé au service. Parce que je n’ai pas de carburant ». Malgré cette situation les partisans de la junte ne se plaignent pas. Awa Berthé, à  la station d’essence de Badialan, s’approvisionne aussi et comment la situation : « On doit laisser la junte diriger le Mali. Les politiciens sont entrain de détruire le Mali. La CEDEAO veut nous étouffer économiquement, tant pis !. Seul Dieu nourrit un serpent aveugle. Même si la CEDEAO nous coupe de l’Afrique, on va vivre. Vive Sanogo et vive la junte ! ». Dans certaines stations, le gasoil est déjà  introuvable. Les véhicules diesel cherchent désespérément du carburant dans la capitale. Selon les économistes, la flambée du prix des produits de première nécessité est inévitable dans les jours à  venir.

Embargo, les Maliens prennent leurs précautions

En attendant les conclusions de la rencontre de la Cédéao lundi à  Dakar,le Mali a pour le moment échappé à  l’étouffement économique promis par la Cédéao si la junte ne s’engageait pas à  quitter le pouvoir. Dimanche 1er avril le capitaine Amadou Aya Sanogo a annoncé le rétablissement de la Constitution et des institutions de la République, donnant un peu de répit à  la population. « On est venu retirer tout notre argent » Inquiétés par l’ultimatum les Bamakois avaient pris leurs précautions ce week-end. Vendredi une partie des banques, avaient fermé leurs portes. Devant un guichet automatique, des dizaines de personnes attendaient en rang. Certaines venaient calmement retirer leur salaire du mois, mais d’autres ne cachaient pas craindre les menaces de la Cédéao. « On est venu retirer tout l’argent qui est dans notre compte, on a peur.» Même situation samedi matin devant le siège de la Banque internationale pour le Mali. Tous voulaient retirer un maximum d’argent pour parer à  toute éventualité. A l’Agence BIM de Baco Djicoroni, il y avait trois fois plus de clients que d’habitude selon l’agent de garde de la structure. Les marchés, les stations services ne désemplissaient pas. Personne ne voulait revivre les difficultés rencontrées à  la fin du mois de mars, quand la fermeture des station-essence avait fait grimper le prix du carburant au marché noir. Selon le président du Conseil malien des chargeurs, Ousmane Babalaye Daou, le blocage des frontières et des transactions financières aurait très rapidement des conséquences désastreuses sur l’économie nationale. La France conseille à  ses citoyens de quitter le Mali De leur côté une partie des étrangers du Mali ont pris la décision de quitter le pays, à  l’invitation de leurs Etats et dans l’éventualité d’une dégradation de la situation sécuritaire et de la fermeture des frontières. « Compte tenu de l’instabilité de la situation sécuritaire qui prévaut actuellement dans le pays et notamment à  Bamako, il est également conseillé à  nos compatriotes dont la présence n’est pas indispensable, de quitter provisoirement le pays », peut-on lire depuis le 30 mars sur le site « Conseils aux voyageurs » du ministère français des Affaires étrangères. Depuis Dakar o๠il assiste à  cérémonie d’investiture du nouveau président sénégalais Macky Sall, le chef de la diplomatie française Alain Juppé a affirmé que la France n’interviendra pas militairement au Mali. « Des dizaines d’élèves ont retiré leurs dossiers, d’autres sont partis sans les prendre », témoigne un enseignant du lycée français de Bamako. « J’ai une classe avec six élèves en moins, » ajoute-t-il en précisant qu’il s’agit de Fançais mais aussi de « Maliens à  la peau claire ». « Mon chef m’a conseillé de suivre les consignes de l’ambassade de France », expliquait lundi matin depuis l’aéroport de Bamako un Français, consultant pour les Nations-Unies. « Je pars au Bénin avec l’ONG de ma copine, qui s’en va également. J’espère qu’on pourra revenir rapidement si la situation s’améliore. « 

CEDEAO : La menace d’embargo inquiète les Maliens

La nouvelle de cet ultimatum est tombée au Mali comme une trainée de poudre, ce qui suscite quelques inquiétudes chez les citoyens face au risque d’asphyxie économique et de pénurie alimentaire. Les cinq chefs déEtats de la CEDEAO ont annulé leur mission quand des manifestants ont occupé le tarmac de l’aéroport international de Bamako jeudi 29 Mars pour manifester leur soutien à  la junte et exprimer leur colère contre les propositions de sortie de crise de la CEDEAO. Comme on pouvait s’y attendre, la réplique a été immédiate. La CEDEAO à  travers une décision ferme, menace le Mali d’un embargo diplomatique et économique si l’ordre constitutionnel n’est pas rétabli dans 72 heures. Et désormais le Mali, pays continental ne sera plus ouvert aux pays de la CEDEAO. Déjà  la Côte D’ivoire a fermé ses frontières et à  partir du lundi, les autres fermeront également leurs frontières. «Les conséquences seront lourdes pour le Mali, dans la mesure o๠le pays est dépendant des importations à  70 % . « Pire, les maliens avec un revenu faible supporteront durement cette sanction» indique Drissa Diaby, inspecteur des impôts. Dans les places publiques comme dans les salons feutrés, le sujet alimente les causeries. Aminata Traoré, vendeuse d’« encens » s’inquiète déjà  d’une perte énorme de son marché à  l’extérieur. «Tout mon marché est tourné vers l’extérieur précisément Dakar et le Burkina Faso. Avec cet embargo que vais-je faire ?» Pour Karim Sidibé, le manque de carburant sera plus grave et l’inflation du prix du carburant si l’embargo était prononcé lundi. « Si le prix flambe à  ce niveau, moi je vais cesser de vivre, car mon job est de faire les recouvrements de cartes de recharges chez les demis grossistes. Une pénurie d’essence n’est pas à  exclure dans cette situation ». D’autres par contre n’affichent aucun signe d’inquiétude tout en arguant que la CEDEAO ne fait qu’une simple menace. D’autres (proche des putschistes) avancent que le Mali peut se prendre en charge sans les pays de la CEDEAO . «Vvive la junte, on s’en fout de l’embargo, on trouvera une alternative pour vivre. le crapaud n’a pas de queue, Dieu l’évente », déclare un pro-CNRDRE