L’esclavage moderne par Moussa Kalapo..

Après avoir été épris par le paradoxe d’un Institut français calme au cœur d’un Bamako bruyant, lorsqu’on entre dans le Patio de ce lieu de culture, on est ensuite très vite captivé par les photographies poétiques d’enfants travaillant difficilement sur différents chantiers. On ne peut s’empêcher alors de penser à la campagne « Enfances Volées » initié par Save the Children car ces enfants ont bel et bien leurs enfances volées.

 

Ce message est porté par Moussa Kalapo qui, à travers cette exposition, souhaite « susciter l’intérêt des maliens » sur une pratique qui « parait normal aux yeux de tous » affirme-t-il. Il dénonce à travers ses clichés le travail des enfants de 7 à 17 ans dans les foyers en tant que commerçants-ambulants ou sur des chantiers ou maçons ou mécaniciens. C’est ce travail qu’il esthétise par ces clichés avant de le qualifier « d’esclavage moderne ». Cette photographie malienne au Mali engagée et mobilisée est à l’honneur jusqu’au 27 Octobre dans ce lieu de culture. Cette exposition permet de mettre des visages, sur un problème de la société, qui de loin peuvent apparaitre abstraits.

Ce n’est pas la première fois que le changement social, la dénonciation a pu être initié par la photographie. Rappelons que dès les premières guerres du XXeme siècle, la nécessité d’envoyer des photographes de guerre a été indéniablement reconnu pour avertir et informer le public.

« J’ai commencé à poser des questions aux enfants que j’apercevais, désœuvrés en train de travailler si ardemment à leur âge déjà. Je voulais montrer leur frustration, leur mécontentement, exprimer leur ressenti et le mien », soutient Moussa Kalapo.