FORMATION PRATIQUE À CREATEAM

Diaspo Hub, le programme destiné aux entrepreneurs maliens de la diaspora entre dans sa dernière phase.  Après des visites dans différentes entreprises et institutions, des masterclass, les porteurs de projet se sont retrouvés le 2 février 2018 chez l’incubateur Createam.

Pour la première des quatre journées de formation qu’ils effectueront chez Createam, l’accent a été mis sur le pitch. Comment présenter son projet pour convaincre un auditoire et ainsi mobiliser des fonds ? La problématique est posée, et elle est importante. Un mauvais pitch peut plomber la viabilité d’un très bon projet c’est pourquoi cette étape est véritablement cruciale pour un porteur de projet. Le formateur du jour, Saleh Sissoko, business developper au sein de l’incubateur, s’est attelé à donner à son assistance les éléments d’un bon pitch. Ce sont huit clés qu’il a dévoilé pour faire des cinq jeunes entrepreneurs présents dans la salle des Steve Jobs en devenir, pour faire du «ceci est une révolution» leur chanson quotidienne.
Saleh Sissoko a misé sur une formation participative où ces futurs entrepreneurs pouvaient déjà toucher du doigt le vif du sujet et apprendre à combler leurs lacunes. « Je me rends compte que j’ai fait des erreurs lors de mes pitchs précédents.  Je n’utilisais pas d’images et l’assistance était un peu déconcertée. Je comprends maintenant mieux pourquoi. Une image vaut mille mots comme le dit le formateur », reconnait Ibrahim Sanogo, porteur du projet Africa Solar qui a pour ambition, à terme, d’électrifier tout le Mali.  « Certains projets ont besoin d’aspects innovants, mais je suis assez satisfait, la participation a été remarquable » s’est réjouit Saleh Sissoko.

De l’immigration à l’entrepreneuriat

À peine sept mois après son retour au pays natal, Alain Christian Mboena, un migrant camerounais, est parvenu à s’installer et à créer des emplois pour les jeunes du pays. Ambitieux, il a commencé ses activités sans financement quelconque.

Cette réalisation est le fruit de ses expériences vécues à travers l’immigration dans plusieurs pays, Émirats Arabes unis, l’Inde et l’Iran. Ces pays visités ont été une source d’inspiration et une prise de conscience. Titulaire d’un doctorat en sciences de gestion et création des entreprises il avait décidé d’aller à l’eldorado. « Je me suis retrouvé cuisinier dans les hôtels à l’étranger, en déphasage avec ma formation initiale. C’est ainsi que j’ai pris la résolution de revenir au Cameroun », a-t-il explique Alain Christian Mboena

Retour au bercail

Une fois de retour au pays natal, en avril 2017, il consacre tout son temps à l’exploitation des feuilles et des arbres. Alain Christian disposait d’une bonne expérience dans le domaine de la pharmacopée traditionnelle. Les produits de ce secteur sont à base de sève des arbres, de racines, de feuilles et de certaines plantes. Il dispose d’une unité de transformations de ses produits, dans un quartier de Yaoundé. « Je me suis résolu d’entrer en brousse pour les transformer et fabriquer les produits de beauté, les boissons diététiques », relate Alain Christian Mboena.

Le jeune entrepreneur emploie plusieurs jeunes de la localité. Il travaille en parfaite collaboration avec une association dénommée, Fonds Social pour l’Emploi (FSE). Cette association est reconnue par l’État camerounais. Elle cultive des champs de maïs, de piment, de poivres, et des arbres fruitiers pour l’aider dans la recherche médicinale. « Au moment des récoltes 90 ℅ des revenus leur appartiennent. Le champ de poivre a permis à l’un des jeunes du village [ Biyaga : NDLR de réunir 500 000 francs CFA », confie un proche d’Alain Christian.

Le retour d’Alain Christian au Cameroun a été une opportunité d’emplois pour plusieurs jeunes, ainsi, il affirme « je ne regrette pas d’être rentré au Cameroun. Aujourd’hui, j’ai de quoi nourrir ma famille et mettre d’autres personnes à l’aise ».

Entrepreneuriat : les Maliennes, ces femmes challengers

Pour entamer la semaine mondiale de l’entrepreneuriat qui se tient du 13 au 17 novembre 2017, l’incubateur Jokkolabs, basé à Bamako, a mis à l’honneur les femmes dans ce secteur d’activité. Ce lundi, le Journal du Mali est allé à la rencontre de Maliennes ayant contracté le virus entrepreneurial.

L’entrepreneuriat féminin en Afrique, représente 25 % à l’échelle mondiale, ce qui le place en pôle position. Mais entreprendre, n’est pas une mince affaire. D’où la thématique retenue pour le lancement d’une série d’ateliers organisé par l’incubateur Jokkolabs, « Nouveaux défis de l’entrepreneuriat féminin au Mali ». À cet effet, un panel de femmes entrepreneuses s’est constitué afin de parler des enjeux liés à leurs activités. Trois défis sont revenus de façon récurrente.

Réseauter pour gagner en visibilité

Initier un certain public, voici l’un des défis Massira Touré, plasticienne et promotrice de la plateforme Agansi. « Il faut utiliser une autre méthode pour proposer nos créations à un public qui ne s’y connaît pas. Lorsque j’ai voulu créer ma plateforme, j’ai compris que le défi que je devais relever, c’est de trouver des gens qui comprennent ce que je veux faire. J’ai eu la chance d’être dans des communautés », précise la jeune femme. En effet, ces communautés lui ont permis de se faire voir et connaître, d’où sa présence en tant qu’intervenante à Jokkolabs. L’importance du réseau a également été soulignée par Mariam Inna Kanouté, à la tête de la start-up Potentiel, spécialisée dans le coaching personnel et professionnel. Et cela, est valable aussi bien pour le Malien que pour l’Africain, « notre milieu malien et africain a de nombreux défis dont le premier défi, c’est le réseautage que nous ne mettons pas suffisamment en avant », déplore-t-elle.

Face à ce constat, des initiatives sont menées pour offrir un cadre de rencontres et d’échanges entre entrepreneuses. « Il y a des difficulté dans l’entrepreneuriat, surtout quand on ne connaît personne. C’est pourquoi, j’ai initié « le brunch des entrepreneurs » dont le but est de parler, en plus de leur structure et projet(s), mais qui vont surtout parler des difficultés qu’ils rencontrent. C’est compliqué et on n’en parle pas souvent. Le second objectif, c’est le réseautage. Seul, on va vite, mais ensemble on va plus loin », estime Diénaba Traoré plus connue sous le nom de Gabougouni, lauréate du prix Orange Entrepreneur Social 2017.

Valoriser les produits locaux

« Avec Seynabou Dieng – autre membre du panel et fondatrice et directrice de Maya Marinades, NDLR – nous avons décidé d’organiser des concours de cuisine en mettant à disposition des produits locaux afin que les gens puissent connaître les produits et les utiliser dans les recettes », surenchérit Diénéba Traoré. En vantant les mérites des produits maliens, cela contribue à alimenter l’économie nationale. Ce qu’elle regrette, c’est le manque de moyens qui est une perte non négligeable et qui laisse le pays sur le pas de la porte. « Au Mali, cela me dérange vraiment de voir que le Burkina vient s’approvisionner en mange et le transforme au Burkina et revenir nous les revendre. Dans toute la chaîne agricole, on vient prendre nos produits, on va les transformer ailleurs et on vient nous les revendre à des prix excessifs ». Même observation pour Mariame Inna Kanouté, coach professionnelle et personnelle qui, en plus du réseautage comme premier défi, évoque ce manque de reconnaissance des produits made in Mali. « Un autre défi, c’est de mettre en valeur nos produits. Certains de nos produits plaisent à l’étranger, mais chez nous, ils ne suscitent pas d’intérêt. Le soucis, c’est que beaucoup de personnes n’ont pas accès aux personnes dont le dont le métier est de mettre en valeur les atouts d’un produit. »

Ce constat amer a été l’une des motivations pour Seynabou Dieng pour la création de sa structure. « 90 % de ce qu’on mange est importé. J’étais indignée en revenant au Mali de voir que le produit le plus consommé – le riz et le lait – est importé. La chapelure, ce n’est que du pain sec, pourquoi la chercher au Sénégal ou en France ? C’est à partir de là que j’ai compris qu’il y avait un réel besoin », affirme-t-elle.

Le financement, « le nerf de la guerre »

« Il y a plusieurs sortes de financements. D’abord, l’interne, c’est-à-dire, vous-même. Cela peut être des fonds personnels et/ou des fonds prêtés par la famille. Et le financement externe qui exige que des critères doivent être remplis pour avoir les fonds », déclare Bintou Camara, experte-comptable au sein de son cabinet, Maeco. Ayant plus de 30 ans d’expérience, elle n’hésite pas à dire que le financement est le « nerf de la guerre », d’autant plus que de nos jours, les conditions pour recourir à un prêt sont de plus en plus nombreux. D’après la Banque mondiale, l’aspect financier constitue l’un des principaux obstacles à l’entrepreneuriat féminin. Pourtant, le Fonds de développement pour les Nations unies pour les femmes (UNIFEM) a démontré que l’entrepreneuriat féminin a des répercussions positives sur la réduction de la pauvreté des ménages. Avec toutes ces difficultés, les micro-entreprises ont tendance à avoir recours au micro-crédit. Pourtant, rien ne dis que ce type de financement soit un outil d’émancipation.

En juillet dernier, lors du G20, la Banque mondiale a fait part de son intention de mobiliser un milliard de dollars, soit 876 millions d’euros, par le biais de son « Initiative de financement en faveur des femmes entrepreneurs ».

C’est dire à quel point l’institution bancaire est convaincue du pouvoir entrepreneurial des femmes. Madame Camara a baptisé de « queen boss », les entrepreneuses présente dans la salle. Fou rire et applaudissements sont venus faire écho à cette appellation empruntée d’une célèbre émission de télé-réalité américaine, sur l’entrepreneuriat, bien sûr.

Initier les jeunes à l’entrepreneuriat

L’hôtel Amitié de Bamako abrite du 24 au 25 mars, le forum économique des jeunes entrepreneurs. La cérémonie d’ouverture était présidée par le conseiller technique du ministre de l’Economie et des finances, Diakaridia Dembélé. C’était en présence du vice président du Réseau de l’Entreprise en Afrique de l’Ouest (REAO), Mossadeck Bally, du président de la commission d’organisation Cheick Oumar Soumano et environs 100 jeunes entrepreneurs.

Organisé par les jeunes et pour les jeunes, l’objectif principal de ce forum est de débattre sur les questions du financement et d’accompagnement des jeunes entrepreneurs. Cette initiative permettra aussi de renforcer l’esprit d’entreprise chez les jeunes.

« Dans la lutte contre le sous emploi et le chômage, l’entrepreneuriat jeune a été positionné et considéré par les autorités comme une véritable alternance à la création des emplois massifs à destination des jeunes. C’est pourquoi, les plus hautes autorités ont décidé d’accorder une grande valeur à ce secteur et d’encourager les jeunes en ce sens », souligne Diakaridia Dembélé, conseiller technique du ministre de l’Economie et des finances.

Selon Mossadeck Bally, le réseau de l’entreprise en Afrique de l’Ouest est là pour soutenir les jeunes et les accompagner dans la création d’entreprise. « L’entrepreneuriat jeune est confronté à de nombreuses difficultés, notamment administratives, financières. Les jeunes qui se lancent dans l’entrepreneuriat ne manquent pas de courages, ils ont des idées, donc ils méritent d’être accompagnés », rassure M. Bally.

L’accès aux financements freine l’entrepreneuriat des jeunes, selon Mohamed Salia Touré, Président du conseil national des jeunes du Mali. Mais il demande aux jeunes qui auront accès aux financements de faire preuve de bonne volonté. « Car, nous avons vécu de mauvaises expériences avec certains jeunes qui n’ont pas remboursé les garanties que l’Etat leur avait accordé » déplore, Mohamed Salia.

Par ailleurs, l’ouverture du forum a été marquée par la signature d’une convention entre le club entrepreneuriat au Mali, l’association nationale des jeunes économistes du Mali et Presta COM pour la mise en place et l’animation des jeunes patrons.

« Le forum qui durant deux jours fera les thématiques suivantes : l’encadrement des entrepreneurs, les financements innovants, la fiscalité des entreprises et la responsabilité sociale des entreprises » déclare, Cheick Oumar Soumano, Président de la commission d’organisation.

La clôture du forum sera précédé d’une cérémonie de remise de trophée dénommée « Top classement Tapis Rouge » qui distinguera les dix meilleurs petites et moyennes entreprises.

 

 

 

 

 

Secteur privé en mal de soutiens

Le partenariat public-privé (PPP) est un concept nouveau au Mali et la semaine initiée depuis le 2 mai par le ministère des Investissements et de la Promotion du secteur privé a été l’occasion de familiariser les acteurs avec cette notion. Des échanges et autres conférences, il ressort que le Mali peut et doit s’appuyer sur son secteur privé pour accélérer son développement par la création de richesses. Le cadre juridique, règlementaire et institutionnel des PPP dans notre pays est en cours de rédaction et quelques exemples de collaborations public-privé portent à  croire qu’il s’agit d’une réponse adéquate au manque de ressources financières publiques.

Le lancement, le 25 avril, du premier emprunt obligataire de l’ɉtat malien atteste de la tendance au recours à  l’investissement privé pour réaliser des infrastructures socio-économiques de qualité. Cette opportunité risque cependant de ne profiter qu’à  une partie marginale du secteur privé malien, dont l’une des caractéristiques est son côté informel. Selon une enquête réalisée en 2014 par la Banque africaine de développement (BAD), le secteur privé malien contribue à hauteur de 80% au PIB et créée environ 80% des emplois. Considéré comme le moteur de la croissance, il est l’objet des toutes les attentions et a connu des réformes dont l’adoption d’une loi d’orientation du secteur privé.

Mais cette dynamique a été bousculée par la crise de 2012, affectant les opérations commerciales et industrielles. « C’’est surtout un secteur mal accompagné. Il n’y a pas de banque de développement. Les banques sont pour la plupart prédatrices et se comportent comme des caisses de crédit », déplore Assane Sidibé, directeur associé chez Pulsar Global Solutions, une société de vente de produits solaires. Pour Cheik Oumar Soumano, manager général du Club Entrepreneuriat Mali (CEMA), la prédominance de l’informel demeure un problème. Il soutient que l’encadrement des entrepreneurs pour leur permettre, malgré les difficultés, de créer des entreprises viables et pérennes, est la solution pour rendre le secteur privé dynamique. l’ɉtat, qui compte sur les privés, doit aussi les aider à  s’installer et à  prospérer à  travers, par exemple, la révision de la fiscalité en créant un impôt spécifique pour les PME, la promotion de l’esprit d’entreprise au sein des universités, ou la révision des mécanismes de financement des entreprises.

IPAFE : doper l’entreprenariat féminin

A l’origine de ce programme, la représentation nationale de l’ONUFemmes au Mali. Avec ses partenaires, institutions bancaires, organisations internationales mais surtout opérateurs économique privés maliens, l’organisation se lance dans un ambitieux projet d’autonomisation des femmes maliennes. « 73,5% des entreprises privées féminines exercent dans l’informel. Les femmes représenteraient seulement 5% des chefs d’entreprises réalisant plus de 200 millions de FCFA de chiffres d’affaires », lancera le Représentant résident d’ONUFemmes, Maxime Houinato, pour expliquer la pertinence de l’IPAFE. « Le Programme s’étendra sur deux ans et touchera plus de 6,000 Femmes dans les secteurs de la Transformation agro-alimentaire, la pisciculture, les mines et les pierres précieuses ». La phase pilote qui a donc démarré ce 31 mars concerne 2000 femmes dans les trois secteurs précités, durera 24 mois et coutera environ 11 millions de dollars américains. Se sont associés à  ce projet des partenaires privés, à  savoir SAER et le Groupe Klédu. Il s’agit d’investir dans les femmes maliennes et d’en faire le moteur du développement du pays, déclarera le représentant de SAER, M. Sidibé. Quand Mme Coulibaly Madina Tall, représentant le Groupe Klédu, elle tiendra à  préciser que l’accompagnement du Groupe s’inscrit dans la lutte « contre l’assistanat et les subventions stériles des femmes du Mali, prônés par certaines ONG, associations à  but non lucratif, et certaines structures d’aide au développement ou de lutte contre la pauvreté ». Pour Mme Coulibaly, il s’agit de « business », d’insuffler cette culture d’entreprise afin que les bénéficiaires participent à  leur tour, à  la création de richesses à  travers des entreprises prospères. l’Association des femmes minières du Mali (AFEMINE), représentée par me Engèle Anna DOUCOURET a remercié au nom des bénéficiaires pour cette initiative qui répond à  un besoin actuel et pertinent. Le représentant du ministre de la Promotion de la femme, de l’enfant et le famille, et le ministre des Investissements et de la promotion du secteur privé, mais aussi les représentantes résidentes du PNUD et de la Banque Mondiale ont assuré des soutiens respectifs du gouvernement et des organisations partenaires. Phase suivante, la sélection des bénéficiaires qui se fera sur dossier avec des critères comme la rentabilité, la pertinence du projet mais aussi le business plan, autant d’aspects sur lesquels les retenues seront appuyés afin d’optimiser leur chances de réussite.

Programme Elumelu : 5 maliens sur la liste

Lancé en décembre 2014, le programme a enregistré plus de 22 000 soumissions en ligne. Réuni à  Lagos le 23 mars au matin, le comité de sélection du programme, dont font partie Amadou Hott (patron du Fonds souverain Fonsis) et l’entrepreneuse sociale Mariéme Jamme, tous deux originaires du Sénégal, a retenu la liste des 1000 meilleurs dossiers, sur la base d’un gros travail de tri mené par le cabinet Accenture. Le Nigeria, pays d’origine de Tony Elumu, initiateur du challenge, domine la liste des sélectionnés originaires des quatre coins du continent. On y retrouve aussi 19 Camerounais, 17 Ivoiriens, 10 Béninois ou encore 5 Algériens…et 5 Maliens ! Il s’agit de Bourama Bengaly(Agriculture), Debey Henry(Transport), Diakite Hammou hammany, (TIC), Mamadou Mamoudou(Santé) et Togo Manass࣠(Agriculture). Ils bénéficieront d’un coaching intensif et d’un accompagnement financier de 10 000 dollars chacun. Le programme annuel Tony Elumelu pour l’entrepreneuriat est doté de 100 millions de dollars sur 10 ans. Après la phase de sélection, il se poursuivra par des formations et tutorats en ligne, un bootcamp ainsi qu’un grand forum. Une fois les business plans complétés, les candidats retenus pourront bénéficier de deux tours de financements de 5000 dollars chacun. l’ancien patron de la banque UBA, aujourd’hui 26e fortune africaine selon Forbes, compte, à  travers sa fondation, créer un million d’emplois et générer 10 milliards de dollars de revenus supplémentaires pour l’Afrique d’ici dix ans. « Bien que je n’ai jamais rencontré ou parlé à  aucun des lauréats, je suis convaincu, en raison de la rigueur des critères et du processus de sélection, que ces entrepreneurs représentent l’espoir d’un avenir meilleur pour l’Afrique », a déclaré Tony Elumelu.

« Camp Baguineda », incubateur pour l’auto-emploi

Lutter contre le chômage au Mali et permettre aux jeunes notamment ceux issus des milieux défavorisés, C’’est le leitmotiv de l’AJA Mali (Action Jeunesse Avenir). AJA Mali est une ONG nationale de développement qui contribue à  la réduction de la pauvreté au Mali à  travers l’éducation, et la formation de l’économie sociale et solidaire auprès des groupes défavorisés que sont les enfants, les jeunes et les femmes en situation difficile. A 30 kilomètres de Bamako, dans le cercle de Kati, se trouve le centre de formation entrepreneuriat agricole de Baguineda (CFEAB), communément appelé ‘’Camp de Baguineda » dans le village de Sinkoro coura. Cette structure mise en place par AJA-Mali, est construire sur une parcelle de 15 hectares, et abrite plusieurs volets de formations notamment, la pisciculture, la transformation alimentaire, l’équipement agricole, l’aviculture, l’énergie solaire, l’embouche, la restauration et l’agriculture /maraichage. Ce centre de formation s’autofinance grâce aux produits de ces différentes activités. Tout ce qui est utilisé dans ce centre a été créé sur place, par les apprenants dans le cadre de leur formation. Une chaà®ne de production qui permet d’utiliser en circuit fermé tout ce que génère le centre, même les déchets. Ainsi, les fientes de poulets sont utilisées pour l’alimentation des poissons et aussi comme engrais dans le volet agriculture. Les produits récoltés servent au volet restauration etc. Un centre de fabrique de machines agricoles Ici, en plus d’apprendre aux jeunes à  cultiver la terre, élever des animaux ou tenir un restaurant, il est aussi question de fabrication de matériel. Un atelier permet la fabrication et la réparation des matériaux agricoles. Le centre a aujourd’hui à  son compte une trentaine de machines agricoles fabriquées par le personnel et les apprenants. Ce sont entre autre des batteuses de mil et de maà¯s grand et petit format, décortiqueuses d’arachide, des moulins pour l’aliment- volaille… Après leur formation, les apprenants représentent un atout inestimable pour le développement agricole dans leurs localités respectives, déclare Hamadou Coulibaly, assistant gestionnaire dudit camp. Il est lui-même sortant de ce centre. « Tous autant que nous sommes, à  la sortie de ce centre, sommes capables de créer et gérer une entreprise » a-t-il conclu.

1er SAJE-UEMOA: une réussite malgré la crise

Selon Drissa Coulibaly, promoteur du Salon des jeunes entrepreneurs de l’espace UEMOA (SAJE-UEMOA) tenu du 16 au 20 avril 2013, le programme de cette première édition a été adapté au contexte actuel du pays. Augustin Fodou l’a rencontré pour journaldumali.com Journaldumali.com: Qu’est ce qui a motivé l’organisation d’un tel salon ? Drissa Coulibaly: Après avoir identifié l’existence d’un besoin par rapport à  un tel évènement, nous avons pensé à  un cadre de rencontre, d’échange entre les jeunes entrepreneurs de l’espace UEMOA. C’’est ce qui a donné naissance au Salon des jeunes entrepreneurs de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (SAJE-UEMOA). Pour un projet de cette envergure, avez-vous eu du soutien ou bien C’’était difficile de réunir les moyens ? Je peux dire les deux à  la fois. Déjà  on a eu un confort moral car, pour un initiateur de projet, ce qui est important, C’’est d’avoir les félicitations des uns et des autres. Les gens qui trouvent que vous avez un bon projet et vous encouragent dans ce sens, C’’est un énorme soutien. Les difficultés ne manquent pas quand on est dans l’entrepreneuriat surtout en tant que jeune. Ce n’est pas toujours facile d’accéder à  toutes les portes, mais malgré cela, nous avons tenu et nous avons pu réaliser notre objectif qui était d’organiser ce salon. A la fin de cette première édition, pouvez-vous dire que vous avez atteints les objectifs fixés? Nous pouvons juger que les objectifs ont été atteints à  90%. Déjà , au niveau de la participation, la crise a eu un impact sur les objectifs qui étaient initialement prévus. Mais comme vous avez pu le constater par vous-même, tous les stands qui étaient prévus ont été occupés. Nous sommes donc satisfaits sur ce plan. Les jeunes entrepreneurs maliens ont répondu à  l’appel et certains pays voisins comme le Burkina, le Sénégal, ont pu effectivement faire le déplacement. C’’est un début de réussite pour un évènement qui est à  sa première édition et qui se passe dans un pays en crise. Quelle sera la fréquence d’organisation du salon? Le salon est prévu pour être pérenne. Pour cela, nous comptons l’organiser chaque année. C’’est pour vous dire qu’après la clôture de cette édition, mon équipe et moi allons nous mettre à  la tâche pour les préparatifs de la deuxième édition qui aura lieu certainement à  la même période en 2014. D’autres innovations pour les prochaines éditions? Bien sûr ! Notre programme a été adapté au contexte actuel du pays. Initialement, il y avait beaucoup de choses qui étaient prévus. La crise a un peu réduit notre marge de manœuvre et nous pensons que la deuxième édition verra la réalisation de toutes les activités inscrites au programme du salon.

« Jeunes entrepreneurs, acteurs de changement »

« Ne pas investir dans la jeunesse, revient à  faire de fausses économies ». Cette phrase de la représente résidente du PNUD au Bénin, Nardos Bekeletomas résume l’idée à  l’origine de la rencontre de Cotonou. Les organisateurs, en l’occurence le Réseau Mondial des Jeunes Innovateurs et leurs partenaires que sont le FIDA et la Fondation Phelps Stokes(USA), se sont fixé pour objectif de donner un espace d’échanges et de discussion aux jeunes leaders. Ils sont une soixantaine venus d’une cinquantaine de pays d’Afrique, d’Europe, des Amériques et d’Asie sont donc réunis pour 4 jours en atelier-foire pour faire entendre leur voix. « C’est une occasion à  ne pas rater » selon le Président de la Fédération des Jeunes Entrepreneurs du Bénin, hôte de la rencontre. « Les jeunes sont aujourd’hui plus que jamais au coeur du dévelopement. Les laisser en marge des décisions et des actions est une erreur que commetent depuis trop longtemps les gouvernants. Ils sont les agents de changement, pour transformer leur milieu, pour transformer le monde », dira-t-il dans son allocution. Le Fonds International pour le Développement de l’Agriculture et le Pleps Stokes ont, selon leurs représentants, acepté de supporter cette initiative du Réseau Mondial des Jeunes Innovateurs parce qu’ils croient que « les jeunes peuvent trouver des solutions à  leurs problèmes ». Depuis des décennies, les politiques et programmes en faveur des jeunes ont été élaborées et mises en oeuvre sans la participation des jeunes qui sont pourtant les premiers bénéficiaires. Le forum de Cotonou est donc une première étape dans la réappropriation par les jeunes des initiatives qui les concernent. Pendant leurs travaux, les participants, jeunes chefs d’entreprises ou chercheurs dans des domaines divers (agriculture, artisanat, commerce, transformation) vont identifier les contraintes qui sont les leurs dans la mise en oeuvre de leurs projets, partager les idées qui ont marché dans leurs expériences respectives et surtout adresser des recommandations aux décideurs afin que ces derniers soient plus attentifs à  leurs besoins pour les appuyer de manière plus efficaces. Une plateforme physique et virtuelle permettra après Cotonou de continuer les échanges et faire profiter au maximum de jeunes,tant en milieu urbain que rural des acquis de la rencontre et surtout de continuer le plaidoyer auprès des gouvernants et des partenaires financiers pour que la « voix des jeunes » soit enfin entendue.