UA : Le Maroc désigné vice-président du Sous-comité sur les questions environnementales

Le Maroc a été désigné vice-président du Sous-comité de l’Union africaine (UA) sur les questions environnementales, qui a tenu sa première réunion, en visioconférence, consacrée à son plan d’action.Cette structure en charge des questions environnementale aura pour objectif de travailler de concert avec les institutions spécialisées dans le domaine de l’environnement afin de renforcer les initiatives d’adaptation africaine, ainsi que les stratégies du continent face aux défis qui menacent l’environnement.

Selon l’ambassadeur représentant permanent du Royaume auprès de l’UA, la désignation du Maroc traduit l’expertise avérée, l’engagement et les avancées du Royaume en matière des questions liées à l’environnement, notamment les énergies renouvelables et les changements climatiques.

Abordant le plan d’action du sous-comité, le diplomate marocain a mis en exergue les trois commissions climat et l’initiative triple A, créés à l’initiative royale, lesquelles ont recueilli une très large reconnaissance et un soutien très fort, à travers notamment les décisions des chefs d’État, lors du dernier Sommet de l’UA, appelant à leur inclusion dans le programme de travail du Sous-comité afin d’assurer un soutien institutionnel à leur opérationnalisation pleine et effective.

A cet égard, Arrouchi a souligné la nécessité de travailler au sein de ce sous-comité et auprès des partenaires et institutions spécialisés pour mobiliser les financements pour ces initiatives africaines.

Il a également appelé à mettre en œuvre la proposition d’organiser un sommet sur les changements climatiques au niveau des chefs d’État et de gouvernement, à la suite d’une réunion des experts africains, afin de constituer une plateforme d’expertise africaine sur les changements climatiques.

Sénégal: l’itinéraire «symptomatique» des déchets du coronavirus

Au Sénégal, le « problème » de la gestion des déchets biomédicaux interpelle dans le contexte de la pandémie de Covid-19, au moment où des agents de en première ligne de la riposte sont contaminés.La plage du Cap-Manuel, jouxtant le centre-ville de Dakar, a changé de visage. Près de trois mois en arrière, soit avant l’apparition du coronavirus au Sénégal, des volontaires s’étaient levés pour la débarrasser de ses compresses, flacons de sang, aiguilles souillées et autres déchets biomédicaux abandonnés sur le sable. Certains hôpitaux voisins, comme Aristide Le Dantec, étaient indexés. Et celui-ci n’avait pas nié sa responsabilité même s’il justifiait ce précédent par une défaillance de son incinérateur, le dispositif principal pour éliminer les « déchets d’activités de soins » dans les établissements sanitaires.

Si ce problème est « réglé » depuis, selon des autorités sanitaires, les inquiétudes de Riad Kawar, un des initiateurs du nettoiement, ne semblent pas totalement dissipées aujourd’hui. A la date du jeudi 20 mai, le pays compte 1530 cas de Covid-19 à traiter dans ses structures dédiées.

« Il est vrai que ce qui a été constaté sur la plage du Cap Manuel sort de l’imaginable. On espère que l’impact aura permis une prise de conscience collective, et que cela ne se produit plus actuellement nulle part ailleurs ! Car certains déchets sont déjà très dangereux. Non seulement pour la nature, mais aussi pour l’homme », confie-t-il à APA.

Le coronavirus est apparu au Sénégal le 2 mars et a contaminé à ce jour 2812 personnes, dont des agents du personnel de santé et des sapeurs-pompiers. Certains parmi ces cas sont issus de la « transmission communautaire », c’est-à-dire qu’ils ne savent pas comment ils ont été infectés.

De ce fait, le risque de contamination pourrait venir aussi des ordures, comme le relève le quotidien L’Observateur du 20 mai. Dans cette parution, un bactériologue affirme que « c’est un véritable danger » quand des collecteurs déclarent ramasser « des déchets médicaux en dépit des risques d’attraper le virus ».

Augmentation des déchets biomédicaux

Toutefois, les déchets biomédicaux ne représentent que 15% « en temps normal », précise à APA Ndella Konaté, responsable qualité, sécurité et hygiène hospitalières au ministère de la Santé. Au Sénégal, la procédure veut qu’ils soient « stockés et détruits sur place ».

Par ailleurs, « on ne peut pas nier actuellement qu’on a des problèmes pour avoir des équipements de traitement des déchets. Si vous allez à l’hôpital Dalal Jamm (banlieue dakaroise), il y a un banaliseur qui les broie et les stérilise. A Fann, vous avez un incinérateur. Celui de Dantec était en panne, mais il est maintenant fonctionnel », explique-t-elle.

Actuellement, « beaucoup d’incinérateurs sont en panne » dans la capitale Dakar, l’épicentre de la maladie dans le pays. A l’inverse, la vaste région de Tambacounda (est) « par exemple », est parmi les moins loties en termes d’équipement de traitement de déchets.

Mais dans ce cas de figure, « on demande aux structures qui en ont de mutualiser avec les autres qui n’en ont pas » pour éliminer les déchets biomédicaux. Le transport est effectué de manière « sécurisée » et le moyen utilisé est ensuite « décontaminé » par le Service d’hygiène, assure Mme Konaté.

Ancien chef du service d’hygiène et sécurité de l’hôpital d’enfants Albert Royer de Dakar, le lieutenant Moussa Diop du Service national d’hygiène ne porte pas de gants quand il s’agit d’analyser la problématique des ordures biomédicales. « Les conditions ne sont pas réunies pour le changement de paradigme » par rapport à leur gestion, regrette celui qui est maintenant affecté à la Brigade de Saint-Louis (nord).

En l’absence d’incinérateurs, les structures manquent de logistique, comme des camions pour évacuer ces déchets « que les populations ne doivent pas voir ni toucher ». En plus de cela, ajoute le paramilitaire, il y a un autre « problème de gestion » qui touche les étapes de collecte, de conditionnement, de transport et de traitement.

En effet, certaines structures « signent des contrats de performance » avec des collecteurs privés qui remplissent leurs camions de « tous » types de déchets, avant de les « évacuer à (la décharge) de Mbeubeuss ». Située dans la banlieue, elle accueille la quasi-totalité des ordures ménagères de la capitale. Mais il arrive que les contrôleurs « refusent » celles qui sont « dangereuses » et provenant des structures sanitaires. Dans ce cas, les collecteurs se rabattent « clandestinement » sur les espaces marins, témoigne M. Diop.

Quid des déchets liquides ?

Une étude américaine a montré en mars que le virus responsable de la Covid-19, le Sars-CoV-2, pouvait survivre quatre heures sur du cuivre, 24 heures sur du carton et jusqu’à deux ou trois jours sur du plastique ou de l’acier inoxydable.

S’agissant du traitement des matières liquides qui peuvent être en contact également avec les malades, Ndella Konaté a cité le système de « drainage des eaux » prévu dans les structures de santé, bien qu’elles ne soient pas toutes « au norme ».

En revanche, la responsable demeure convaincue qu’il faut mettre le focus sur « les bons côtés » et les « points à améliorer ». Parce que « le ministère est vraiment en train de faire des efforts pour traiter les déchets biomédicaux. Mais avec l’avènement de la Covid, la quantité de déchets a augmenté. Donc forcément, ça va se ressentir sur le traitement ».

L’Etat est « dans l’optique » d’acquérir des banaliseurs à défaut d’équiper chaque structure d’un incinérateur, fait-elle savoir. « Ça ne va pas tarder, d’ici un mois maximum on les aura ».

Mais avant cela, Riad Kawar préconise des mesures indispensables pour éviter tout contact avec le nouveau coronavirus : « Il ne faut pas négliger les gestes barrières. Se laver (aussi) souvent les mains, porter le masque, et surtout ne pas s’approcher à moins d’un mètre de tout autre individu ».

L’UE reconnaît l’importance stratégique du Nil pour l’Éthiopie

L’Union européenne (UE) a déclaré reconnaitre pleinement l’importance stratégique des eaux du Nil et du Grand barrage de la Renaissance pour l’Ethiopie.La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen et le président du Conseil européen, Charles Michel, ont exprimé le soutien de l’Union à l’Éthiopie dans une lettre adressée au Premier ministre du pays, Abiy Ahmed.

Dans cette lettre parcourue par APA, les dirigeants de l’UE ont encouragé toutes les parties à éviter une polarisation accrue et à poursuivre leur engagement en vue de trouver un accord mutuellement bénéfique.

Selon une source du ministère des Affaires étrangères qui a requis l’anonymat, les dirigeants européens suivent de près les discussions tripartites sur le GERD et regrettent que les questions en suspens n’aient pas encore été résolues.

Ils ont décrit l’Éthiopie et l’Égypte comme des partenaires clés de l’UE et ont ajouté qu’une relation de coopération entre les deux nations sur la base d’une confiance mutuelle est essentielle pour la stabilité de toute la région.

L’UE a également exprimé son engagement à soutenir et à partager son expertise en matière de gestion transfrontalière de l’eau, ainsi qu’à saisir toutes les occasions pour encourager toutes les parties à poursuivre les négociations et à s’appuyer sur les progrès réalisés jusqu’à présent.

L’avancement global du projet du Grand barrage de la Renaissance éthiopienne (GERD) a maintenant atteint 73% et le pays prévoit de commencer à remplir le barrage en juillet prochain.

Le Rwanda ébranlé par les catastrophes naturelles

Les catastrophes naturelles ont causé de grandes pertes en vies humaines et en biens au Rwanda entre janvier et avril 2020, faisant 140 morts et 225 blessés, selon le ministère de la Gestion des urgences.Selon un rapport publié par ledit ministère, une série de catastrophes a détruit au moins 3 117 hectares de cultures, 124 routes et 64 ponts, perturbant les activités économiques dans tout le pays.

Ces catastrophes, des inondations, des orages, des glissements de terrain, des tempêtes et autres continuent de faire des victimes et ont des effets néfastes sur l’économie.

Plus de 3082 maisons ont été endommagées au cours de cette période, ce qui a provoqué le déplacement de milliers de familles.

Le ministère affirme que 3227 animaux domestiques sont morts à la suite de ces catastrophes, dont 60 vaches.

Au moins 36 salles de classe, un centre de santé, 12 églises, 10 maisons administratives, 13 infrastructures d’approvisionnement en eau qui ont perturbé l’approvisionnement en eau dans certaines régions et un marché ont été endommagés par les catastrophes.

Les événements climatiques extrêmes ont également détruit 61 infrastructures électriques, affectant l’approvisionnement temporaire en énergie dans certaines régions du pays.

Les pertes annuelles pour l’économie rwandaise ont été estimées à 43 millions de dollars en raison des seules inondations et sécheresses combinées, selon le profil de catastrophe du pays.

Les conditions climatiques extrêmes coûtent 10% du budget national du Rwanda.

Ethiopie : Un éboulement fait une dizaine de morts

Au moins douze personnes ont péri dans un glissement de terrain suite à des pluies torrentielles qui se sont abattues ces derniers jours à Ale, une localité située dans le sud-ouest du pays.L’administrateur d’Ale dans la Région des nations, nationalités et peuples du Sud (RNNPS) a indiqué que des recherches étaient en cours pour retrouver les corps de cinq personnes ensevelis dans les décombres.

Le glissement de terrain est survenu ce weekend suite à de fortes pluies qui ont balayé au moins six maisons et déplacé des centaines de familles.

L’absence de précision de la topographie a rendu difficiles les opérations de recherche, a expliqué l’autorité en chef de la Région des nations, Ristu Yirdaw

Il a précisé que le gouvernement régional avait aménagé des sites de recasement pour les sinistrés avec toutes les commodités de base.

Des opérations de secours sont en cours pour extraire d’autres corps qui seraient encore piégés dans la boue.

De fortes pluies se sont abattues sans cesse dans la région ces derniers jours. Une situation qui expose la zone à des éboulements mortels. Le dernier glissement de terrain est survenu en mi-octobre avec une vingtaine de morts.

L’étude d’impact environnemental, préalable à tout projet de développement en Mauritanie

Le président de la République islamique de Mauritanie Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani a engagé ses ministres à procéder systématiquement à la réalisation d’études d’impact environnemental préalablement à l’exécution de tous les projets de développement, selon un communiqué du Conseil des ministres reçu à APA.Lors de la réunion du gouvernement, tenue hier jeudi à Nouakchott, le président Ghazouani a insisté « sur la nécessaire collaboration étroite entre tous les départements ministériels en vue de coordonner leurs actions pour assurer une protection efficace de l’environnement et un développement durable du pays ».

Les instructions du chef de l’Etat portent aussi sur le besoin de sensibiliser les populations autour des questions environnementales afin d’éviter tous les comportements nuisibles à l’environnement et de susciter leur adhésion aux orientions et efforts des pouvoirs publics dans ce domaine sensible.

Pour sa part, Mariem Bekaye, la ministre de l’Environnement et du Développement durable, au cours d’un point de presse, a expliqué que le plan d’actions de son département comporte plusieurs axes avec notamment le renforcement du cadre législatif, les questions de désertification et le suivi de l’impact des sociétés minières sur l’environnement.

Pour elle, il s’agit d’élaborer des études environnementales afin de connaître le volume de l’impact éventuel de l’action de ces entreprises. Mariem Bekaye a aussi annoncé la mise en place prochaine d’un système d’informations environnementales visant à adopter des stratégies durables, non sans souligner l’importance du renforcement du dialogue entre les acteurs clés des secteurs concernés pour préparer un programme de sensibilisation en matière environnementale.

Le Maroc, un acteur clé des énergies renouvelables en Afrique

Le Royaume du Maroc, soucieux de réduire sa dépendance en énergie combustible, s’est lancé depuis quelques années dans un programme d’investissement dans les énergies à l’horizon 2020 estimé à 18,95 milliards de dollars.Le Royaume prévoit que la part de la puissance électrique installée en énergie renouvelable (éolien, solaire, et hydraulique) s’établira à 42% du parc à l’horizon 2020, avant de passer à 52 % en 2030. Ce qui en fera le champion africain dans le domaine.

Les perspectives de développement du secteur des énergies renouvelables au Maroc sont très favorables. Le pays dispose en effet d’un potentiel éolien estimé à 25 000 MW dont près de 6000 MW sont réalisables d’ici 2030,  un potentiel solaire illustré par 3000 heures d’ensoleillement par an et 5 KWh/m2/jour d’irradiation, un potentiel hydraulique significatif pour les microcentrales hydrauliques : plus de 200 sites exploitables, un potentiel biomasse important, des infrastructures énergétiques de transit très développées et un cadre législatif et institutionnel attractif permettant d’accélérer la réalisation des projets de développement des énergies renouvelables.

Ainsi, pour mener à bien cette transition énergétique chapeautée par le roi Mohammed VI en personne, toute la politique de production électrique du pays a été repensée. Le secteur privé est désormais impluqué massivement dans la production  d’électricité du pays.

Grâce à un montage à la fois simple et séduisant, les entreprises investissent et gèrent les exploitations éoliennes ou solaires et l’Etat, à travers l’Office national de l’électricité et de l’eau potable (ONEE), leur assure des contrats d’achats de la totalité de la production sur une longue durée (vingt à trente ans), à un prix fixé dès le départ.

Cette stratégie bien réfléchie a ainsi permis de porter, en 2018, à 5 194 MW la puissance installée en énergie renouvelable (solaires, éoliens et hydroélectricité).

Partant de ce constat, l’Agence Marocaine pour l’Energie Solaire (MASEN) assure que l’objectif à l’horizon 2020 sera dépassé. Sa Majesté a donc invité les responsables du MASEN à revoir à la hausse l’objectif de 52% à l’horizon 2030, lors d’une séance de travail consacrée au secteur, tenue le 1er novembre dernier.

Aujourd’hui, les puissances installées en énergie renouvelable sont de :

– 700 MW pour le solaire répartis entre 5 centrales,

– 1.012 MW pour l’éolien répartis entre 10 parcs en exploitation,

– 1.770 MW pour l’hydroélectricité répartis entre 29 barrages et STEP (stations de transfert d’énergie par pompage).

Un projet solaire est en cours de réalisation. Il s’agit de Noor Midelt I composé de 2 centrales hybrides pour une capacité dépassant 800 MW. Le projet a reçu plusieurs financements en 2017 et 2018 et 5 consortiums ont été pré-qualifiés pour sa réalisation. Avec Noor Midelt II, sa taille sera plus importante que celle du complexe Noor Ouarzazate (1.600 MW).

Enfin, un projet solaire sera lancé prochainement : Noor PV II (photovoltaïque), d’une capacité de plus de 800 MW répartie entre plusieurs provinces (Laâyoune, Boujdour, Taroudant…).

Dans l’hydroélectricité, eux projets sont en cours de réalisation. Il s’agit de : la STEP Abdelmoumen à Taroudant (350 MW, mise en service prévue en 2021) et de la STEP Ifahsa à Chefchaouen (300 MW, mise en service prévue en 2025).

L’année 2019 a par ailleurs connu le lancement de trois projets : Le repowering de Koudia Al Baida, dont la capacité sera portée de 50 à 120 MW. La mise en service est prévue en 2020 ; le projet éolien de Taza (90 MW) et le projet éolien de Midelt (180 MW).

Grâce à ses projets et ceux déjà réalisés, le Royaume chérifien est placé sur la liste des principaux marchés mondiaux dans ce domaine prometteur. Sur un financement global de plus de 2,6 milliards de dollars, il figure parmi les grands projets solaires financés durant 2018. Un total dominé par le portefeuille de la centrale solaire Noor Midelt d’une puissance de 800 MW, estimé à 2,4 milliards de dollars.

La part mondiale de l’électricité produite générée par les énergies renouvelables a atteint 12,9% en 2018, contre 11,6% en 2017. Cela a permis d’éviter l’émission de 2 milliards de tonnes de dioxyde de carbone l’année dernière uniquement. Une économie substantielle compte tenu des émissions mondiales qui atteignaient 13,7 milliards de tonnes en 2018.

Énergies renouvelables : la Côte d’Ivoire expérimente la biomasse

La Côte d’Ivoire a lancé un méga projet de construction de la plus grande centrale électrique à biomasse de l’Afrique de l’ouest, pour atteindre un taux de mix énergétique de 42% à l’horizon 2030.Lors de la signature de la convention avec la société Biovea Énergie en début décembre, le ministre ivoirien du pétrole, de l’énergie et des énergies renouvelables, Abdourahmane Cissé s’est réjoui de ce « projet très important » d’un coût d’environ 129 milliards de Francs CFA (soit 197 millions d’Euros).

« C’est la plus grande centrale à Biomasse d’Afrique de l’Ouest. Donc la Côte d’Ivoire à travers ce projet imprime sa marque et son positionnement en tant qu’acteur majeur de la production d’énergie en Afrique », a expliqué le ministre Cissé après la signature de cette convention.

Situé dans le Sud Comoé, à Aboisso au Sud d’Abidjan, le projet de 46 mégawatts à base de résidu de palmier à huile permettra de créer au moins 500 emplois directs en phase de construction et environ 1000 emplois directs et indirects en phase d’exploitation.

« C’est un projet qui est très important avec environ 129 milliards FCFA qui seront investis. Le prix de l’énergie qui sera produite sera de 61, 99 FCFA le KWh. Il permettra à la Côte d’Ivoire d’atteindre ses objectifs en matière de développement d’énergies renouvelables », a ajouté M. Cissé.

Raphaël Ruat, le directeur général de Biovea Énergie, a pour sa part, indiqué qu’il s’agit d’un projet d’énergie circulaire avec un impact environnemental et social important.

 « La construction de cette centrale électrique à base de biomasse permettra d’alimenter l’équivalent de 315 000 foyers, soit plus de 1 700 000 personnes », a souligné M. Ruat, précisant que c’est 4,5 millions de tonnes de CO² évités en 25 ans d’exploitation.

Poursuivant, il a assuré que cette signature de convention marque avec la Côte d’Ivoire le début d’une « longue coopération ».

La pose de la première pierre de ce projet qui impactera positivement près de 12 000 planteurs aura lieu au troisième trimestre 2020 et les travaux dureront 3 ans.

« Nous allons ensemble procéder à la pose de la première pierre et nous espérons que les délais seront respectés de sorte à ce que nous puissions mettre en service cette centrale en 2023 », a précisé le ministre ivoirien.

« L’Afrique n’a pas eu tout ce qu’elle voulait à la COP 25 » (Seyni Nafo)

Les négociations de la 25e Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques qui se sont conclues 48h au-delà de son terme officiel du 13 décembre à Madrid ont laissé un goût amer au groupe Afrique qui n’est pas satisfait de toutes ses attentes de cette COP25, selon le Malien Seyni Alfa Nafo, porte-parole du groupe Afrique.APA : En tant qu’Africain, êtes-vous satisfait de la participation de votre continent à la COP 25 ?

Seyni Nafo : Est-ce que je suis satisfait ? Non. Est-ce qu’on aurait pu faire plus ? Oui ! Est-ce que les résultats auraient pu être pires ? Effectivement ! C’est-à-dire qu’à cette COP, on n’a pas eu tout ce qu’on voulait, mais on a surtout évité ce qu’on ne voulait pas. Il y a une relative déception. Mais est-ce que l’Afrique parle d’une seule voix ? Plus que jamais (il se répète) ! Nous avons un dispositif bien rôdé, c’est-à-dire que la présidence du groupe africain est tournante entre les cinq régions. D’ailleurs, l’Egypte vient de terminer son mandat, c’est le Gabon qui va commencer à partir du 1er janvier. L’Afrique parle d’une seule voix au niveau des experts, au niveau ministériel et au niveau des chefs d‘Etat dont certains ont été mandatés par leurs pairs pour suivre des thématiques très précises. Par exemple les énergies renouvelables, l’adaptation de l’agriculture, les commissions régionales comme le Bassin du Congo ou celle portant sur le climat au Sahel.

Les attentes de l’Afrique à la COP25 étaient au nombre de trois : le marché carbone, le programme de travail du comité sur les pertes et préjudices et la situation spécifique de l’Afrique. (…) En effet l’adaptation est la priorité de l’Afrique, mais son financement est en crise. Nous avons souhaité que dans cette nouvelle négociation, dans la mise en place du nouveau mécanisme sur les marchés financiers, que ce prélèvement soit étendu à l’ensemble des mécanismes qui pourraient exister. La différence avec l’Accord de Paris est que tous les pays ont des obligations de réduction d’émission. Dans le monde avant la COP 21 de Paris, sous le protocole de Kyoto, seuls les pays développés avaient des obligations de réduction d’émission. (…) Sous l’Accord de Paris, vous pouvez avoir des crédits carbones qui sont échangés entre pays en développement. Avant c’était entre Sud-Nord, maintenant vous pouvez avoir Sud-Sud, Nord-Sud, … Potentiellement vous avez un marché dix fois plus important.

APA : Avec la réticence de certains pays et le retrait des Etats-Unis de l’Accord de Paris, quels sont les risques d’échecs de ce mécanisme du protocole de Kyoto ?

Seyni Nafo : Les Etats-Unis ne font pas partie du protocole de Kyoto, c’est-à-dire le mécanisme mis en place, ils n’ont jamais abordé le fond pour l’adaptation par exemple. Cependant, il y a trois risques (possibles) pour cet échec. Puisque vous avez maintenant un nombre important de participants, il y a le risque de fuite si les règles ne sont pas robustes. Vous pouvez vous retrouver dans une situation où le pays en développement vend ses réductions d’émission au pays développé et que chacun d’entre eux compte ses réductions d’émission. Au lieu d’avoir des émissions qui baissent, on peut se retrouver dans une situation contraire. Le plus gros risque ainsi est ce qu’on appelle « l’intégrité environnementale », c’est-à-dire avoir des règles qui vous assurent qu’il n’y a pas de double comptage. Le deuxième risque est le risque de désaccord sur l’adaptation en vue d’un prélèvement. Vous avez une baisse potentielle des revenus pour l’adaptation. Le dernier risque est que certains pays fassent des marchés bilatéraux qui n’auraient pas les mêmes degrés de conformité et de rigueur que pourra avoir un marché sous (la supervision des) Nations Unies.

APA : Que peut attendre l’Afrique de la COP 26 qui se tiendra à Glasgow en 2020 ?

Seyni Nafo :  Pour la COP26, on espère d’abord que les négociations qui durent depuis 5 ans arriveront à terme sur les marchés carbone. Ce premier point sera la priorité absolue. En 2009, les pays développés avaient pris l’engagement de mobiliser jusqu’à 100 milliards de dollars par an pour l’objectif 2020. Alors, nous y sommes ! Donc nous attendons un rapport de ces pays. L’Afrique avait demandé à cette COP 25 qu’on puisse anticiper… Nous n’avons pas eu ce mandat, mais nous allons le demander probablement en 2020 pour évaluer cet objectif. L’année prochaine, nous démarrons également les négociations financières qui doivent aboutir à la nouvelle cible de mobilisation. Dernier point : les pays doivent venir en 2020, selon l’Accord de Paris, avec des politiques et programmes sur le climat. Déjà 80 pays se sont engagés à recevoir leur cible de réduction d’émission et en termes de résilience. L’année prochaine sera une grande COP. Le Royaume Uni s’est déjà engagé à faire du financement de l’adaptation une priorité absolue pour les pays les plus vulnérables. Dès le début de l’année, le groupe africain va se rapprocher de ce pays et de l’équipe de la présidence de la COP pour qu’on commence à travailler le plus rapidement possible.

Ce qui avait manqué à Madrid est que le Chili (président de la COP 25) s’est engagé un peu tard à cause de la situation sociopolitique à Santiago ; ce qui ne lui a pas permis de faire un lobbying de haut niveau et d’enclencher une grande manœuvre au niveau de la diplomatie. On a payé l’échec. Il faut le dire, la diplomatie du climat est une diplomatie comme toutes les autres.

Afrique: comment le changement climatique limite les opérations militaires ?

Au-delà des impacts économiques et sociaux, la dégradation de l’environnement dû aux effets du changement climatique pose un problème crucial à l’efficacité des opérations militaires, notamment dans les régions désertiques comme le Sahel.« Le changement climatique rend les opérations militaires très difficiles parce que les effectifs à déployer dans les zones infestées de terroristes sont très importants, en plus de leur équipement », a déclaré à APA, le général de brigade à la retraite, Saleh Bala des forces armées nigérianes, en marge de la 4ème édition de l’Africa Security Forum tenue à Rabat du 1er au 3 décembre.

L’ancien chef d’état-major de l’infanterie de l’armée nigériane estime que la lutte contre le terrorisme dans les régions désertiques est très complexe, car il est difficile de déployer toute la logistique nécessaire à la préparation au combat dans ces zones.

« Ce n’est pas comme lancer une opération militaire dans la forêt où vous êtes couverts », a-t-il dit, soulignant que la dégradation de l’environnement est très préjudiciable à la subsistance des communautés et favorise le déclenchement de conflits internes et transnationaux.

« Plus les ressources s’amenuisent, plus les besoins existentiels des êtres humains sont menacés, tout comme la concurrence pour les ressources rares », a déclaré le Général Bala, reconnaissant du coup, les menaces induites par le changement climatique.

Si aucune mesure urgente n’est prise pour atténuer les impacts du changement climatique, « l’Afrique sera plongée dans des conflits interétatiques et multi-étatiques sur les ressources en eau et en terres, en plus de l’explosion démographique et d’une demande énergétique plus élevée », a-t-il averti.

Parmi les actions à mener, figure, selon lui, l’achèvement de l’Initiative de la Grande Muraille Verte avec un financement de quatre milliards de dollars pour régénérer la végétation comme barrière à l’empiètement du désert et pour bâtir des communautés résiliantes à travers toute la bande sahélienne.

L’autre proposition consiste à recharger la nappe du Bassin du Lac Tchad qui a subi une baisse drastique, pour une valeur de 50 milliards de dollars, car les pays de la région et les bénéficiaires de ses affluents et de ses versants sont actuellement tous enlisés dans les conflits, et subissent différents types de dégradation de l’environnement (RD Congo, Cameroun, Sud Soudan, Tchad, Niger, Nigeria et Libye).

Cependant, le général nigérian, par ailleurs président de l’Institut White Ink pour la stratégie de l’éducation et de la recherche (WISER), a déclaré que la Grande Muraille Verte et le chargement du Lac Tchad ne pouvaient réussir que si les menaces terroristes sont enrayées, et l’environnement assaini et stabilisé.

Les militaires comme solution !

Le général Bala, par ailleurs président directeur général de White Ink Consult, une société privée de conseils en recherche et défense, en communication stratégique et en formation, souligne que même si l’armée soit un instrument de guerre, elle peut toutefois s’adapter à la paix et au développement.

« Les opérations de lutte contre l’insurrection ou le terrorisme doivent aller de pair avec les opérations de stabilisation post-conflit », a-t-il déclaré.

L’implication des militaires dans l’exécution de projets est moins coûteuse et leur réalisation est plus efficiente puisqu’ils constituent en eux-mêmes des garants de sécurité pour l’environnement du projet.

Citant des exemples africains réussis d’utilisation du génie militaire, l’officier supérieur de l’armée a salué les efforts déployés par l’armée sénégalaise pour faire avancer la Grande muraille verte et la perspective du déploiement par la Gambie de ses soldats pour s’impliquer dans l’agriculture.

Néanmoins, les décideurs doivent toujours se rappeler que l’instrument militaire est un couteau à double tranchant applicable à la construction ou à la destruction.

« Les militaires doivent être déployés avec beaucoup de prudence, et en raison du contrôle politique et de la coordination diplomatique, pour éviter que ces derniers n’enveniment la situation, en particulier en cas de pillage de ressources ou de braconnage », a-t-il averti.

 Le commerce illicite, « bailleur » du terrorisme.

Les mauvais systèmes de gouvernance de la sécurité des frontières nationales et régionales contre la réalité de l’extrême pauvreté, l’injustice sociale et économique, la répression violente et la sur-réglementation ont exacerbé les taux de crimes transnationaux.

Face à une telle situation, les groupes d’insurgés au Sahel ou en Afrique centrale profitent de cette fragilité des frontières, à travers des actions criminelles (vol de pétrole, braconnage, exploitation abusive des forêts pour du charbon de bois).

En conséquence, le Vice-président de Philip Morris international pour la prévention du commerce illicite Alvise Giustiniani recommande un meilleur contrôle des frontières transnationales.

« La plupart des groupes terroristes financent leurs opérations par le commerce illégal et la contrebande pour acheter des armes et recruter des jeunes », a-t-il confié à APA en marge de l’Africa Security Forum 2019 de Rabat placé sous le thème : « L’impact du changement climatique sur la sécurité en Afrique ».

Il a en outre souligné la nécessité d’une meilleure surveillance des flux monétaires et des produits contrefaits, grâce à une étroite collaboration internationale et à la formation.

Selon lui, la cyber-sécurité est une réalité, en particulier lorsque les terroristes utilisent cet instrument pour affiner leurs stratégies en vue d’un commerce illicite transnational plus important.

Kigali : Des motos-taxis « écologiques » pour réduire la pollution de l’air

La capitale rwandaise est en train d’expérimenter une alternative « plus écologique » en mettant en service des motos-taxis électriques pour réduire l’émission de gaz à effet de serre et renforcer la mobilité des usagers.Le décor des artères de Kigali a commencé à changer de visage depuis mai dernier, avec l’introduction de nouveaux moyens de transport « propres » et l’installation de bornes de recharge.

A l’heure où plusieurs villes africaines sont confrontées à l’impact du changement climatique, la particularité de ces engins est qu’ils émettent moins de carbone et réduisent la pollution sonore. Ils contribuent ainsi à la l’amélioration de la qualité de l’air et donc à la sauvegarde de la santé publique.

Ce projet s’inscrit dans la cadre de l’initiative du gouvernement rwandais visant à promouvoir le transport électronique comme une « alternative plus écologique » de mobilité verte.

Selon des autorités environnementales, les motos électriques sont conçues de façon à réduire de 75% des émissions de gaz à effet de serre par rapport aux ceux qui s’alimentent en essence.

« Ce premier lot de motos électriques propres constitue les nouveaux moyens de transport mis en service au Rwanda pour maintenir la tendance de la mobilité verte dans le pays », a confié à l’Agence de presse africaine, le ministre rwandais des Infrastructures, Claver Gatete.

Avec l’introduction de ces nouveaux motos taxis, les économies de carburant générées par an par le Rwanda devraient atteindre 900 dollars par moto, soit plus du double du revenu du conducteur moyen, ont affirmé les autorités.

Egalement, le Rwanda devrait réduire considérablement sa dépendance aux importations annuelles de pétrole brut, estimées à 400.000 voire 600.000 mètres cubes, selon les statistiques du ministère du Commerce et de l’Industrie.

Développées par Ampsand, concessionnaire de véhicules électriques, les motos-taxis disposent d’un réseau de bornes de recharge visibles à travers les artères de Kigali.

Les motocyclistes louent des batteries à un réseau de bornes de recharge établies en ville qu’ils peuvent réparer en moins de deux minutes.

« Les batteries peuvent assurer une distance de 70 à 80 kilomètres et elles sont rechargeables trois fois par jour », selon Josh Whalethe, PDG d’Ampersand.

« En utilisant un modèle d’échange de batterie, nous rendons moins chers l’achat et le fonctionnement d’une moto électrique qu’une moto à essence. Le passage à l’électrique doublera déjà le revenu d’un conducteur et permettra d’aller vers notre objectif de zéro carbone », a souligné le PDG d’Ampersand.

Cette nouvelle technologie est toujours en phase d’essai, avec seulement vingt motos électriques en circulation pour assurer le transport des passagers et des marchandises à travers Kigali.

Dans le cadre du nouveau partenariat commercial visant à promouvoir la mobilité électrique au Rwanda, le Département pour le développement international (DfID) du Royaume-Uni soutient actuellement Ampersand par le biais de son programme dénommé Frontier Technology Live streaming, conçu pour aider l’organisation à appliquer les technologies de pointe aux défis du développement.

« Avec son moteur électrique robuste et abordable, Ampersand peut surpasser les véhicules à essence actuellement en circulation et avoir un impact réel sur les transports et la consommation d’essence », a déclaré Hanane Hafraoui, la Conseillère économique en climat et énergie au DfID.

Cependant, le premier des principaux obstacles est l’insuffisance de l’infrastructure de recharge de la batterie, mais le gouvernement rwandais projette de mettre bientôt en place des installations de charge électrique à Kigali.

En attendant, les deux-roues électriques ont commencé à sillonner les routes de Kigali, ciblant la micro-mobilité ou les trajets de courte distance de 3 à 5 kilomètres.

Cependant, pour les conducteurs de motos habitués aux longues distances avec le réservoir plein, la peur d’être bloqués à mi-chemin reste angoissante.

L’autre grande équation reste à savoir si le réseau national du Rwanda est prêt à alimenter les batteries des motos électriques pour finalement prendre la route au-delà de la période d’essai.

Ferdinand Bizumuremyi, un chauffeur de moto-taxi qui a acheté une nouvelle moto-électrique, s’est plaint que son système de recharge avait toujours des problèmes de coût et de complexité, car cela prend du temps par rapport aux autres technologies.

« Cette innovation est excellente, mais ses concepteurs doivent savoir que les utilisateurs de ces motos électriques rencontrent toujours des difficultés pour atteindre les quelques installations de recharge établies en ville », a-t-il confié à APA.

Sénégal : vers la valorisation de 25% des déchets solides (experte)

Au Sénégal, 2.789.000 tonnes de déchets sont produits annuellement, cependant on peut « créer de l’économie » autour de cela par le recyclage et la valorisation de « plus 25% des déchets solides », a fait savoir vendredi à Dakar Pod Estelle Ndour, chef de projet à l’Unité de coordination de la gestion des déchets solides (UCG).Ainsi, explique Mme Ndour, chargée de développer les filières de valorisation des déchets solides du Sénégal, l’UCG « espère démarrer » le Programme nationale de gestion des déchets solides (PNGD) « en 2020 » pour le « changement de paradigme », notant qu’ils ont « acquis un lot de matériels » pour ce projet.

Elle s’exprimait ce matin devant les membres du Conseil économique, social et environnemental (Cese), cette assemblée consultative qui tient depuis mardi sa deuxième session ordinaire de l’année 2019 sur le thème de civisme, participation citoyenne et réforme de l’Administration publique.

L’UCG, qui « traite les ordures ménagères et assimilées », sait que chaque personne produit « 470 grammes » de déchets par jour là où seuls « 14% des ménages disposent de contenants (poubelles) », poursuit Pod Estelle Ndour.

Par ailleurs, précise l’agro-environnementaliste Alpha Diallo, non moins assistant technique au Projet pour la promotion de la gestion intégrée et de l’économie des déchets solides au Sénégal (Promoged), les taux de collecte de déchets se situent à 47% en milieu urbain et 2% en milieu rural.

Le Promoged vise, pour sa part, à « réhabiliter » la décharge de Mbeubeuss (en banlieue dakaroise) « dans les quatre ans à venir », ajoute Mme Ndour, reconnaissant que la propreté de la capitale Dakar « incombe » à l’UCG même si elle ne vient qu’en « appoint » aux 15 autres régions du pays. Ce projet va mobiliser ainsi près de 200 milliards FCFA et créer près de 3000 emplois, précise Momar Samb, présidant la séance du jour.

Cependant, dans la conduite du programme « zéro déchet » lancé par le président Macky Sall, ajoute Pod Estelle Ndour, l’UCG compte atteindre cet objectif d’ici « 25 ans ». Et cela ne peut se faire sans « civisme » qui implique, selon elle, l’application des lois et la connaissance des citoyens de leurs devoirs.

Plusieurs conseillers du CESE ont salué ces différentes initiatives, même s’ils appellent à appliquer les lois régissant la salubrité publique. « Nous autres Sénégalais, nous sommes très tolérants. Nous ne voulons pas sanctionner », souligne la conseillère Mme Mbacké.

Dans ce sens, son collègue Maguèye Ndiaye appelle à doter les collectivités territoriales de « police municipale » vu que « l’environnement est une compétence transférée ».

Après plus de 3 heures de débat, le conseiller Momar Samb a renvoyé ses collègues au mardi 10 décembre 2019 pour recevoir la ministre de la Fonction publique et du Renouveau du service public, Mariama Sarr.

Sénégal: la vétusté du parc automobile accroît la pollution atmosphérique (expert)

Au Sénégal, où 56 % des véhicules sont âgés de plus de 16 ans, la pollution de l’air est en grande partie due à la circulation automobile surtout à Dakar qui concentre 49,6 % de la population globale sur seulement 0,3 % de la superficie du pays, a indiqué jeudi à Dakar, Cheikh Fofana, le Directeur adjoint de l’Environnement et des Etablissements classés (DEEC).Cheikh Fofana, s’exprimant à la deuxième session ordinaire du Conseil économique, social et environnemental (CESE) dont le thème est « Civisme et qualité de l’air », a déclaré qu’au Sénégal, la pollution de l’air touche principalement « les grandes agglomérations ».

Le Directeur adjoint de l’Environnement et des Etablissements classés a souligné que « les activités industrielles, le brûlage à l’air libre de la biomasse et des déchets, et les poussières désertiques » sont d’autres sources de pollution atmosphérique dans la capitale sénégalaise.

Pour purifier l’environnement des citadins, M. Fofana a demandé à l’Etat de « poursuivre son programme de renouvellement du parc automobile, de renforcer les transports de masse et les transports non motorisés ».

A cet effet, il a dit être convaincu que « le Train express régional (Ter) et le Bus Rapid Transit (BRT) sont des opportunités » pour diminuer drastiquement la pollution issue du trafic automobile à Dakar. Le Sénégal dispose d’un Centre de Gestion de la Qualité de l’Air (CGQA) qui, quotidiennement, « permet de connaître l’indice de la qualité de l’air », a précisé Cheikh Fofana.

Pour mener à bien sa mission, indique le Directeur adjoint de l’Environnement et des Etablissements classés, « le CGQA a un réseau de six stations fixes à Dakar : Boulevard de la République, Médina, Bel-Air, Port Autonome de Dakar, HLM, Yoff et Guédiawaye. Il y a aussi un camion-laboratoire permettant de mesurer les concentrations de polluants atmosphériques là où il n’y a pas de stations ».

Concluant son propos, M. Fofana a plaidé pour le renforcement des capacités du Centre de Gestion de la Qualité de l’Air : « Je profite de cette tribune pour demander de nous aider à entretenir ce bijou en le dotant de moyens (suffisants). Nous voulons faire le maillage du territoire national en installant des stations de mesure à l’intérieur du pays. Pour l’heure, nous ne sommes que dans quelques départements de Dakar ».

Pour sa part, Birane Diouf du Conseil des organisations non gouvernementales d’appui au développement (Congad) a évoqué « la lutte contre l’incivisme dans le domaine de la pollution ». Cet environnementaliste et géographe, conscient de la responsabilité de l’Homme dans ce péril, a appelé de ses vœux l’avènement « d’un nouveau modèle de citoyen à vision systémique ».

Enfin, Mamadou Fall, Professeur de Toxicologie et par ailleurs président du Centre anti poison, a fait savoir que toutes les parties de l’organisme peuvent subir les conséquences de la pollution atmosphérique.

Partant de là, il a conclu « qu’on peut être sur la même table et manger différemment. Par contre, quand on est dans la même salle, on respire le même air. C’est pourquoi, chacun doit faire quelque chose pour améliorer la qualité de cet air ».

D’après les estimations de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), la pollution atmosphérique est responsable, annuellement, de la mort de 7 millions de personnes dans le monde. Les résultats de l’enquête de l’OMS, rendue publique en 2018, révèlent que les centrales électriques au charbon, le transport d’essence et de diesel et le combustible domestique sont les principales causes de la pollution de l’air.

Sénégal : le village de Daga Birame à l’heure de l’agriculture intelligente

Le Groupe consultatif pour la recherche agricole internationale (CGIAR), dans le cadre de ses programmes d’appui aux populations victimes des changements climatiques, expérimente depuis 2012, le concept de village climato-intelligent (VCI) dans divers pays, y compris le Sénégal où cette approche porte ses fruits.De Dakar, il faut parcourir 265 km en quatre tours d’horloge pour se rendre à Daga Birame. Dans cette bourgade du centre du Sénégal, la végétation est moribonde et le climat torride.

« Daga Birame fait partie de ces villages où la vulnérabilité aux changements climatiques est très accrue. C’est un village qui est vraiment dans une situation de pauvreté extrême. D’où son choix pour expérimenter l’approche village climato-intelligent », explique le Coordonnateur du programme de recherche sur le changement climatique, l’agriculture et la sécurité alimentaire pour la zone Afrique (CCAFS), Robert Zugmoré.

Le VCI prend en charge trois principaux défis : la sécurité alimentaire, l’adaptation et l’atténuation à la variabilité et aux changements climatiques.

En outre, il comporte quatre axes majeurs d’intervention. Il s’agit des pratiques d’agriculture climato-intelligente, des services et informations climatiques en relation avec l’Agence nationale de l’aviation civile et de la météorologie (Anacim), du développement de pratiques à faibles émissions et des politiques et institutions pour des systèmes alimentaires résilients face au climat.

Ainsi, à Daga Birame où le projet est mis en œuvre depuis 2013, un ensemble d’actions ont été identifiées par la communauté afin d’atteindre les changements souhaités dans la productivité agricole et la sécurité alimentaire.

« Nous avons constaté une nette amélioration de nos productions depuis que nous appliquons le paquet technologique du CCAFS. Par exemple, quand tu récoltes plus de 200 kg dans un périmètre de 25 sur 50 mètres, c’est différent des 20 kg que l’on peut obtenir sur une même superficie qui n’a pas bénéficié du paquet technologique », se réjouit Ousmane Thiall, un jeune producteur de Daga Birame.

Cette approche du CCAFS a également permis aux habitants de la localité de prendre conscience de la nécessité de protéger l’environnement et d’abandonner leurs néfastes pratiques consistant à couper les arbres pour nourrir le bétail.

« Tout est parti d’un voyage que les paysans de Daga Birame ont effectué à Linguère, une région désertique au climat chaud et sec, dans le nord du Sénégal. Là-bas, ils ont vu de leurs propres yeux à quoi ressemblerait leur région dans 30 ans s’ils ne faisaient rien pour économiser les ressources et protéger leur environnement », renseigne Mouhamadou Diop, assistant de recherche à l’Institut sénégalais de recherche agricole (Isra).

A en croire Ousmane Thiall, les paysans se sont dits : « Si on ne change pas, on ne tiendra même pas 30 ans de plus et on risque d’être comme ceux de Linguère ». De cette prise de conscience est né un changement d’attitude. En effet, les cultivateurs s’engagent à ne plus couper les baobabs. Mieux, une croix rouge apposée sur ces arbres, dissuade de les abattre.

En plus, une zone de 128 hectares a été aménagée pour faciliter la régénération du couvert végétal du village. « Avant l’arrivée du projet, le village était pratiquement un désert. Il n’y avait pas de plantes, pas d’arbres fruitiers, mais tout cela n’est plus qu’un lointain souvenir », se félicite Rokhy Mbengue, responsable des femmes de Daga Birame, drapée dans un grand-boubou violet.

Cerise sur le gâteau, « la poussière qui envahissait les maisons et causait des maladies respiratoires est contenue par la forêt encerclant le village », fait-elle savoir, dans une voix fluette.

Rokhy Mbengue et ses amies ont également bénéficié d’une unité de transformation de produits locaux qui leur a permis de « gagner 180. 000 F CFA » lors de leur première année d’exploitation.

Par ailleurs, un champ de domestication de certaines plantes en voie de disparition a vu le jour pour promouvoir aussi bien des technologies endogènes qu’exogènes issues de la recherche.

Chaque année, une visite commentaire-restitution des résultats est organisée afin de partager les bonnes pratiques avec les habitants des villages voisins, la mise à échelle étant l’un des objectifs principaux de ce projet.

Se réjouissant de l’amélioration de la nutrition du village et des revenus qui seront issus de la surproduction des exploitations, Yapi Atse du bureau FAO à Accra (Ghana) a appelé les promoteurs du projet à élargir leur zone d’intervention.

Changement climatique : l’Afrique à l’écart de la recherche des solutions (Universitaire)

Pendant que se tient à Madrid en Espagne la 25ème conférence de l’ONU sur les changements climatiques (COP 25), l’Afrique, continent le moins émetteur de gaz à effet de serre (GES), continue de souffrir de sa vulnérabilité aux divers impacts du réchauffement planétaire.Les 54 pays d’Afrique qui ne contribuent qu’à hauteur de 4% aux émissions mondiales de GES, selon les statistiques de la Banque Mondiale, sont plus que jamais concernés par le thème de la COP 25 axé sur les océans.

Cependant, « la voix de l’Afrique ne compte pas dans le domaine international parce qu’elle ne peut pas se faire entendre », a fait remarquer le professeur Abdelkader Abderrahim, chercheur à l’institut des Relations Internationales et Stratégiques.

Dans une interview avec APA en marge de la 4è édition de l’Africa Security Forum tenue du 1er au 3 décembre à Rabat (Maroc) sur le thème « L’impact du changement climatique sur la sécurité en Afrique », le Professeur de Sciences-Po Paris reconnait que la gouvernance mondiale est en train d’émerger dans un contexte de troisième révolution numérique.

« Si l’Afrique ne peut faire entendre sa voix par la parole et le dialogue, alors il faut utiliser d’autres méthodes », martèle-t-il, soulignant la nécessité de coordonner et d’harmoniser les politiques des pays africains en vue de faire face au « chantage » du « cynisme international ».

« Il faut un Etat fort capable de donner des directions et de fixer des priorités de l’Afrique », suggère le Professeur non sans reconnaitre que cet « indispensable » leadership n’est « pas facile » à instaurer.

Avec l’émergence de nouveaux acteurs internationaux comme la Russie et l’Inde qui viennent en Afrique avec des idées nouvelles, le continent est « obligé de tenir compte de toutes ces réalités et s’y adapter ».

Face aux nombreux défis de l’Afrique comme le changement climatique sur le continent, M. Abderrahim souligne l’importance d’instaurer des plateformes de rencontres et d’échanges comme l’Africa Security Forum, pour permettre aux décideurs, acteurs de la société civile et chercheurs africains de réfléchir ensemble sur les problématiques et les enjeux de l’heure.

« La coopération sud-sud est indispensable parce que s’il n’y a pas de coopération entre les pays concernés par la question climatique, alors tout le monde va mourir sans que personne ne parvienne à trouver une solution tout seul », souligne le chercheur à l’Iris.

Par ailleurs, il soutient qu’au-delà du changement climatique, d’autres menaces planent sur l’Afrique, notamment la mauvaise gouvernance, le terrorisme et la sécurité alimentaire.

Sur la question du terrorisme fortement liée aux enjeux du développement et de la gouvernance, l’universitaire plaide pour des solutions africaines aux problèmes du continent.

« Pourquoi l’Afrique n’est pas capable de penser des solutions locales en instaurer par exemple un FBI africain ? », s’interroge-t-il.

La mise en place d’un système africain de renseignements permettrait, selon lui, d’anticiper des réponses au terrorisme dans les zones affectées comme le Sahel.

Co-organisée par le Centre de Recherches et d’Etudes Stratégiques Atlantis et le Forum International des Technologies de Sécurité (FITS), la 4ème édition de l’Africa Security Forum qui a pris fin mardi portait sur le thème « L’impact du changement climatique sur la sécurité en Afrique ».

Plus de 350 experts venus d’une soixantaine de pays dont 35 du continent africain ont planché sur trois axes majeurs du thème central de la rencontre : la sécurité alimentaire et la gestion de l’eau, l’accroissement démographique et le développement agricole ainsi que l’anticipation des solutions de demain.

ASF 2019 : le changement climatique, un facteur aggravant des conflits en Afrique

La dégradation des moyens de subsistance, les sécheresses et les inondations, entre autres conséquences du changement climatique, constituent des facteurs qui exacerbent les conflits en Afrique, ont reconnu plusieurs experts réunis lundi à Rabat dans le cadre de la 4ème édition de l’Africa Security Forum, placée sous le haut patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI.« Les conséquences du changement climatique sont particulièrement destructives sur les sociétés qui ne disposent pas de mécanismes ou d’institutions efficaces de gestion de crise », a fait remarquer El Ghasim Wane, haut fonctionnaire de l’Union Africaine.

Le diplomate mauritanien qui estime qu’il n’y a pas de lien direct entre le changement climatique et conflit, souligne toutefois la « nécessité d’approfondir notre connaissance sur la nature du lien entre le changement climatique d’une part et la paix et la sécurité ».

Sans cela, soutient-il, il sera difficile d’apporter des solutions durables aux phénomènes des changements climatiques dans le continent.

Entre autres recommandations, l’ancien Secrétaire général-adjoint aux opérations de maintien de la paix de l’Union Africaine insiste sur la production « de savoir africain sur les problématiques auxquels le continent est confronté » et « l’engagement à long terme des dirigeants africains sur la problématique du changement climatique ».

La dégradation de ressources naturelles en raison de phénomènes climatiques extrêmes constitue également un facteur favorable à l’expansion du terrorisme.

Dans le Sahel par exemple, les chefs d’Etat ont vite établi une relation directe entre la sécurité et le développement.

« Aujourd’hui, la lutte contre l’insécurité alimentaire va de pair avec la lutte contre le terrorisme », a reconnu le Directeur-adjoint du Centre National d’Etudes Stratégiques et de Sécurité (CNESS) du Niger, Garba Abdoul Aziz.

Il estime que les jeunes africains qui n’ont pas d’emplois sont plus sensibles à certains discours un peu violents et radicaux.

« En créant les conditions d’emploi et de participation des jeunes au développement de nos pays, je pense qu’une grande partie de nos problèmes sera réglée », a souligné l’expert nigérien.

Co-organisée par le Centre de Recherches et d’Etudes Stratégiques Atlantis et le Forum International des Technologies de Sécurité (FITS), la 4ème édition de l’Africa Security Forum qui porte sur le thème « L’impact du changement climatique sur la sécurité en Afrique », prend fin ce mardi.

Plus de 350 experts venus d’une soixantaine de pays dont 35 du continent africain planchent sur trois axes majeurs du thème central de la rencontre : la sécurité alimentaire et la gestion de l’eau, l’accroissement démographique et le développement agricole ainsi que l’anticipation des solutions de demain.

ASF-2019 : L’Afrique appelée plus que jamais à engager une réflexion sérieuse pour faire face à l’impact du changement climatique

Le changement climatique bouleverse l’équilibre de la planète à un tel degré qu’il est difficile de cerner précisément son impact et l’Afrique, continent le plus vulnérable de la planète aux impacts des changements climatiques en raison des défis politiques, socio-économiques et démographiques, est appelée plus que jamais à engager une réflexion sérieuse pour faire face à ce phénomène destructeur, ont plaidé les participants à l’Africa Security Forum 2019, qui a démarré ses travaux, ce lundi à Rabat.Il est certain que les conséquences du changement climatique sur les écosystèmes, la biodiversité et les sociétés humaines soulèvent dès aujourd’hui de sérieux problèmes en matière de sécurité. Face à ces bouleversements climatiques, l’Afrique se doit d’adopter une feuille de route avec des mécanismes proactifs à même de réduire les impacts multidimensionnels du changement climatique, ont-ils exhorté lors de cet événement Co-organisé par le Centre de Recherches et d’Etudes Stratégiques Atlantis, et le Forum International des Technologies de Sécurité (FITS), su le thème «l’impact du changement climatique sur la sécurité en Afrique ».

Le président du Centre de recherches et d’études géostratégiques (Atlantis), Driss Benomar, a, à première vue planté le décor : « il est impératif d’engagé une réflexion sérieuse sur un nouveau modèle de coopération africaine pour faire face aux défis sécuritaires et environnementaux auxquels fait face le continent », a-t-il dit.

Pour lui, le dérèglement climatique est source de plusieurs maux, citant à égard la déstabilisation des  régions vulnérables du continent, l’accentuation des tensions outre les problèmes sécuritaires.

« Le rythme actuel des changements climatiques, notamment en termes de hausse du niveau de la mer due à la fonte des glaciers, d’extrême variabilité des précipitations, et de fréquence d’intensité accrue des tempêtes, provoquent une situation inédite à laquelle nous devons nous préparer », a-t-il relevé.

Ces phénomènes, a-t-il poursuivi, affectent les ressources en eau et les produits agricoles de même qu’ils portent atteinte à la sécurité et à la prospérité du continent africain, ajoutant qu’ils entraînent aussi l’apparition de problèmes de sécurité voire des conflits et la prolifération du phénomène de l’exode.

Lui succédant, le président fondateur de l’association Energie pour l’Afrique Jean Louis Borloo a mis l’accent sur les conséquences des changements climatiques à travers la planète, sur la sécurité alimentaire et sur les océans, relevant que le réchauffement climatique est en phase d’aggravation.

Selon lui, « le dérèglement climatique est catastrophique et se combine malheureusement avec un problème d’énergie sur le continent africain », précisant que 65% de la population n’a pas accès à l’énergie.

L’ancien ministre français a plaidé pour un plan Marshall en Afrique pour sortir de la spirale du dérèglement climatique. Ce plan, qui permettra également de faire face au phénomène de la migration, repose sur trois axes à savoir l’énergie pour tous, la sécurité alimentaire et l’amélioration des infrastructures.

« Le continent africain constitue une chance pour l’Europe », a-t-il estimé, ajoutant que l’avenir de l’Europe passe par la conclusion d’un traité de paix, de croissance et de sécurité avec l’Afrique.

L’Africa Security Forum réunit cette année les représentants de 35 pays africains, ainsi que 400 personnalités et experts issus des quatre coins du globe.

L’un des rendez-vous plus importants de l’année sur le continent, notamment pour les stratèges, décideurs publics, institutionnels, experts dans le domaine, l’ASF se veut un espace de réflexion commune autour de ces problématiques qui, par le passé, ont toujours apporté leur lot de conflits armés et de tragédies humanitaires.

Cette 4-ème édition du Forum est articulée autour de trois axes liés à la sécurité alimentaire et la gestion de l’eau, à l’accroissement démographique et au développement agricole ainsi qu’à l’anticipation des solutions de demain, notamment en matière de mécanismes d’alerte et de coopération continentale.

Pour rappel, le nombre de personnes souffrant de sous-alimentation en Afrique est estimé à ce jour à 240 millions. Selon le groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), une hausse de température comprise entre 1,2 et 1,9 degré Celsius pourrait faire exploser le nombre d’Africains sous-alimentés, qui augmentera de 25% en Afrique Centrale, de 50% en Afrique de l’Est, de 85% en Afrique Australe et de 95% en Afrique de l’Ouest.

Les répercussions de la malnutrition sur le développement des enfants africains, et donc sur l’avenir du continent, a été évalué entre 2 et 16% du PIB par la Commission Economique de l’ONU pour l’Afrique (UNECA). Un chiffre d’autant plus éloquent quand on sait que la population africaine culminera à 2 milliards d’habitants en 2050. A cet horizon, les trois-quarts des naissances mondiales auront lieu dans le Continent.

Le spectre de la malnutrition est d’autant plus à craindre que les rendements agricoles connaissent une baisse avérée en raison des changements climatiques, avec des cycles agricoles plus courts associés à d’importantes perturbations du régime des précipitations, ce qui viendra aggraver les problèmes et conflits potentiels autour des ressources en eaux.

Ainsi, la baisse des rendements agricoles, conjuguée à une très forte croissance démographique, exerceront une pression sans précèdent sur les ressources et économies africaines. Si le statu quo est maintenu, l’Afrique ne pourra subvenir qu’à 13% des besoins alimentaires de ses habitants en 2050.

La dégradation du niveau de vie des populations ne manquera pas d’engendrer d’importants flux migratoires – principalement à destination des grandes agglomérations. Ces mouvements massifs de populations seront accompagnés de leurs corollaires inévitables : chômage, violence, criminalité,…

Lutte contre le braconnage : le Botswana peut-il sauver ses rhinocéros ?

Le braconnage gagne du terrain au Botswana et, malgré les efforts déployés par les autorités pour lutter contre le fléau, les populations de rhinocéros noirs et blancs qui sont estimés à environ 400, ne cessent de diminuer. Les abattages des pachydermes sont tels que plusieurs défenseurs de l’environnement affichent leur pessimisme en se demandant si le Botswana ne va pas perdre dans un proche avenir ses rhinocéros.Pourtant, jusqu’ici, la lutte menée contre le braconnage par les autorités avait permis de protéger les animaux qui trouvaient au Botswana un havre de paix. En collaborant avec le gouvernement sud-africain et les agences de protection de la nature de ce pays, le Botswana était presque parvenu à réaliser la tolérance zéro contre le braconnage.

Relâchement coupable ou bonne parade des braconniers ? Toujours est-il que ces derniers ont repris récemment du service, se mettant à abattre de plus belle les rhinocéros.

Selon un haut responsable de l’Etat, des braconniers ont en moins d’un mois tué six pachydermes dans la principale concession touristique du pays, située au sud.

Pour sa part, le Coordonnateur du département de la faune sauvage et des parcs nationaux, Mmadi Reuben, a reconnu que le pays avait perdu en quelques mois environ 16 rhinocéros. Dans ce lot, six rhinocéros sont tombés sous les balles des braconniers, entre octobre et novembre 2018.

Reuben lie cet essor du braconnage à la décision prise par les autorités de relocaliser des rhinocéros noirs et blancs en provenance de pays voisins. Vu la sécurité qu’offrait aux pachydermes le Botswana, l’Afrique du Sud, notamment, y avait déplacé ses rhinocéros.

Cela a eu pour conséquence un accroissement des rhinocéros, a fait remarquer Reuben, soulignant toutefois que dès que la sécheresse provoquée par El Nino s’est installée dans le pays un problème de survie s’est posé.

Contraints de fuir les zones sécurisées pour trouver ailleurs de l’eau et de la végétation, certains animaux ont pu se retrouver nez à nez avec des braconniers à la gâchette facile, a expliqué Reuben.

Ironie du sort, a-t-il relevé, beaucoup de ces animaux abattus avaient été rapatriés d’Afrique du Sud par mesure de protection contre les braconniers.

Le Coordonnateur du département de la faune sauvage et des parcs nationaux a également fait état d’une autre cause de la recrudescence du braconnage : la demande croissante de cornes de rhinocéros émanant des pays asiatiques.

Face à la situation, le gouvernement a, d’une part, lancé une campagne de sensibilisation consistant à demander aux populations vivant dans les zones où se trouvent les rhinocéros de signaler aux autorités toute présence d’individus suspects

« On leur a expliqué que dès qu’ils soupçonnaient de tels individus de préparer quelque chose, ils doivent informer les forces de l’ordre qui surveillent le mouvement de ces animaux », a expliqué Reuben.

D’autre part, a-t-il ajouté, le gouvernement a renforcé la surveillance des mouvements des rhinocéros en vue de tuer dans l’œuf toute velléité de braconnage.

Lors de son discours sur l’état de la Nation prononcé le 18 novembre dernier, le Président Mokgweetsi Masisi a fait part de sa préoccupation avant de promettre que son gouvernement allait continuer à renforcer ses capacités en vue de lutter plus efficacement contre le braconnage et la traite des espèces sauvages.

Dans ce combat, il peut compter sur l’organisme « Rhinos sans frontières » qui a annoncé récemment sur son site Web avoir procédé, en collaboration avec le gouvernement du Botswana et certains groupes de défense de la nature, à l’étiquetage des rhinocéros sauvages dans le Delta d’Okavango.

Grâce à cette opération consistant notamment à faire des marques sur les oreilles des rhinocéros et à prélever leur ADN, chaque pachyderme peut faire l’objet d’un suivi.

Roi Mohammed VI : La lutte contre le changement climatique exige une solidarité internationale efficace

Le Roi Mohammed VI a insisté sur le fait que l’ambition de lutter contre le changement climatique « exige une solidarité internationale efficace, un financement durable et un transfert qualitatif de technologie et de savoir-faire », appelant la communauté internationale à unir ses efforts pour relever le défi de la dégradation de l’environnement.« La dégradation de notre environnement est maintenant une réalité tangible. C’est une menace à laquelle nous devons faire face ensemble », a souligné le Roi Mohammed VI dans un message adressé au Sommet d’action pour le climat, qui s’est ouvert lundi au siège des Nations Unies à New York.

Dans le message lu avant le sommet par la princesse Lalla Hasnaa, présidente de la Fondation Mohammed VI pour la protection de l’environnement, le Roi a mis l’accent sur les efforts déployés par le Maroc pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, rappelant qu’un processus global et inclusif a également été lancé pour réduire les émissions au-delà de ce chiffre.

En novembre dernier, il a indiqué que le Maroc avait décidé de poursuivre l’accélération de sa transition énergétique en se fixant l’objectif ambitieux d’assurer 52 % de sa production d’électricité à partir de sources renouvelables d’ici 2030.

Dans son message, le Souverain a évoqué la situation climatique en Afrique, soulignant que « le continent, qui souffre de l’impact du changement climatique, doit être une priorité dans notre action collective ».

Il a rappelé à cet égard que le premier Sommet d’action pour l’Afrique, tenu à Marrakech, a déclenché une dynamique sans précédent, notamment par la mise en place opérationnelle de deux commissions climatiques africaines, pour le bassin du Congo et pour la région du Sahel. Le Maroc a également lancé, avec d’autres pays africains frères, l’Initiative pour l’adaptation de l’agriculture africaine.

L’initiative, lancée en marge de la COP22 tenue à Marrakech, vise à rétablir l’équilibre des écosystèmes africains et à permettre aux pays du continent d’avoir accès aux financements climatiques. Elle se concentre aussi sur le renforcement des capacités de financement des agriculteurs africains, via la généralisation du microcrédit aux petits agriculteurs, le développement du mésocrédit aux moyennes exploitations et le déploiement de solutions bancaires mobiles.

Le Maroc a également créé, conjointement avec l’Éthiopie, une « Coalition pour l’accès durable à l’énergie » au profit des pays les moins avancés, en particulier en Afrique, a-t-il rappelé.

La Mauritanie suspend l’exploitation du sable noir du littoral

La ministre mauritanienne de l’Environnement et du Développement durable, Mariem Bekaye a annoncé, vendredi à Nouakchott, que son département a suspendu les autorisations d’exploitation du sable noir dans les zones du littoral.S’exprimant au cours d’un point de presse, Mme Bekaye a expliqué que cette zone a connu l’émergence de nombreuses activités multisectorielles sans tenir compte de la fragilité de l’écosystème ni du type d’exploitation.

Elle avait présenté jeudi dernier au Conseil des ministres une communication concernant les impacts environnementaux de l’exploitation du sable noir du littoral. Cette communication met en exergue l’intérêt de la ceinture de protection contre l’Océan atlantique que représente le cordon dunaire pour la ville de Nouakchott.

La ministre a insisté sur l’urgence de la suspension de toute autorisation d’exploitation des terres noires en attendant une évaluation stratégique environnementale de l’écosystème du littoral mauritanien.

Une telle évaluation, a-t-elle souligné, permettra de déterminer les zones à risques qui nécessitent un arrêt immédiat de l’exploitation.

Le président Kaboré pour un nouvel équilibre écologique au Sahel

Le président du Burkina Faso, Roch Marc Christian Kaboré, président en exercice du Comité permanent inter-Etats de lutte contre la sécheresse dans le Sahel (CILSS), a estimé, jeudi à Ouagadougou, qu’«il est urgent de promouvoir un nouvel équilibre écologique au Sahel et en Afrique de l’Ouest, à travers notamment la coordination et l’harmonisation des stratégies».Dans son message à l’occasion de la 34e  journée du CILSS parvenu à APA, Roch Marc Kaboré a relevé que la problématique de la préservation des ressources en eau de par le monde, et dans les Etats du Sahel en particulier, demeure une préoccupation majeure de tous les jours.

Il a rappelé que cette année, la communauté sahélienne et ouest-Africaine a retenu comme thème de commémoration de la journée du CILSS : «Accroître la productivité des terres par la promotion de solutions innovantes de lutte contre l’ensablement et la pollution des cours d’eau au Sahel et en Afrique de l’Ouest».

Pour lui, le choix de ce thème traduit la volonté de mobiliser toutes les énergies pour faire face aux menaces majeures sur les ressources en eau.

«En effet, l’essentiel de l’irrigation agricole se fait dans notre région, autour des grandes artères et bassins constitués principalement du fleuve Niger, du lac Tchad, du fleuve Sénégal, du bassin de la Volta et de la Comoé », a souligné le président en exercice du CILSS.

Roch Marc Christian Kaboré a expliqué que les sécheresses climatiques récurrentes des trois dernières décennies et la forte pression démographique ont induit une dégradation sans précédent de l’environnement des bassins.

«Ces phénomènes, qui s’amplifient d’année en année, fragilisent les conditions de vie des populations ainsi que la biodiversité, et menacent de ce fait les capacités productives dans notre espace», a reconnu le président burkinabè.

Il a engagé le CILSS, en synergie avec la CEDEAO, à conduire une large concertation avec toutes les autorités de bassins, afin de « faire l’état des lieux de nos ressources partagées » et soumettre aux Etats membres une proposition de politique régionale intégrée de gestion durable des ressources en eaux.

Le Comité permanent inter-Etats de lutte contre la sécheresse dans le Sahel (CILSS) a été créé le 12 septembre 1973 à la suite des grandes sécheresses qui ont frappé le Sahel dans les années 70.

Il regroupe 13 Etats membres dont, huit États côtiers (Bénin, Côte d’ivoire, Gambie, Guinée, Guinée-Bissau, Mauritanie, Sénégal, Togo) ; 4 Etats enclavés (Burkina Faso, Mali, Niger, Tchad) et 1 Etat insulaire (Cap Vert).

Les résultats des tests de pollution de l’air à Yaoundé «sont préoccupants» (consultants)

Les résultats des tests de pollution de l’air «sont préoccupants» dans la capitale camerounaise, Yaoundé, selon une note du Groupement de consultants en charge de l’élaboration du plan de mobilité urbaine soutenable dans cette cité, reçue mardi par APA.Réalisés depuis novembre 2018, les prélèvements par sonde révèlent des teneurs dépassant très souvent de 10 fois la norme recommandée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

Les niveaux enregistrés à Yaoundé sont beaucoup plus élevés que ceux mesurés dans d’autres métropoles de France, d’Amérique latine ou au Maroc, précise le document. Et d’observer, avec des données brutes, que dans 20% des cas, la densité de particules fines, c’est-à-dire de substances particulaires microscopiques, solides ou liquides en suspension dans l’air, est 5 fois supérieure à la norme recommandée par l’OMS.

Pour les particules très fines, les mesures brutes relevées montrent que dans 20% des cas observés, le taux de tolérance est 10 fois supérieur à la norme recommandée, ajoute la note sur la problématique de la pollution de l’air à Yaoundé, une ville qui abrite aujourd’hui près de 3 millions d’âmes.

Botswana : la sécheresse menace de décimer le bétail et les animaux sauvages

Confronté à des sécheresses fréquentes et de plus en plus hostiles qui ont emporté plusieurs de ses bovins et d’autres appartenant à des éleveurs traditionnels, Leungo Dirang perd lentement confiance dans l’élevage.Ses craintes et sa perte de confiance dans les activités agricoles ne sont pas sans fondement. En effet, plus de 38.000 bovins et plus de 2.000 hippopotames ont été touchés, tandis que plusieurs hectares de cultures ont flétri du fait de la sécheresse.

Au lieu de se réjouir d’un regain d’espoir suscité par l’annonce récente d’une amélioration probable des précipitations pour la prochaine saison 2019-2020, Dirang et d’autres éleveurs estiment que les conditions météorologiques extrêmes actuelles devraient persister.

“Durant ma jeunesse, je rencontrais des problèmes tels que le réchauffement de la planète et le changement climatique dans les manuels scolaires et je pensais que c’était des choses qui ne pourraient se produire que dans le monde occidental”, a déclaré Dirang, un diplômé du premier cycle.

Selon Thato Raphaka, Secrétaire général du ministère de l’Environnement et de la Faune, la sécheresse actuelle a gravement affecté le bétail et la faune dans la partie nord-ouest du Botswana, autour du lac Ngami, situé à environ 1.000 kilomètres de la capitale Gaborone.

Il a révélé que le lac Ngami, qui fournit de l’eau à des milliers d’hippopotames, d’éléphants et de bovins, a vu son eau de surface s’assécher lentement, créant ainsi de l’argile miroitante et collante.

« Environ 38.000 têtes de bétail dépendent des eaux du lac Ngami, mais les animaux ont été frappés par une sécheresse invalidante », a déclaré le responsable, ajoutant que le bétail et les animaux sauvages ont été piégés par le bourbier ainsi créé.

« Le bétail, constitué principalement de bovins et de chèvres, meurt chaque jour en essayant de se frayer un chemin dans la boue », a-t-il déclaré.

Selon Raphaka, les agriculteurs parcourent désormais de longues distances « dans l’espoir de trouver des prairies plus vertes pour leurs animaux ».

« Certains succombent à la chaleur et des fois, on peut voir les vautours se régalant de leurs cadavres dans la boue du lac asséché », a poursuivi Raphaka.

A Gaborone, la sécheresse a contribué aux niveaux historiquement bas du barrage de la ville, qui est la principale source d’eau courante de la capitale.

A la fin de 2015, la demande en eau à Gaborone avait dépassé l’offre de près de 33 millions de litres par jour.

Le président Mokgweetsi Masisi a déclaré que la saison 2018-2019 serait une année de sécheresse.

38,9 milliards F CFA pour la préservation de la forêt tropicale au Congo

Le président Emmanuel Macron a signé une lettre d’intention où il s’engage, au nom de son pays et au nom de plusieurs partenaires de la communauté internationale, à financer la préservation de la forêt tropicale en République du Congo pour un montant de 65 millions de dollars, soit 38,9 milliards F CFA.La conclusion de cet accord est intervenue, hier mardi, à l’occasion de la visite de travail en France du président congolais Denis Sassou N’Guesso.

La libération des 38,9 milliards de F CFA est ainsi répartie : France, qui assume cette année la présidence de l’Initiative pour la forêt de l’Afrique centrale (Cafi), la Norvège et l’Union européenne apporteront une contribution de 45 millions de dollars (26,9 milliards F CFA) là où l’Agence française de développement (AFD), le Département britannique du développement international (DFID) et le Ministère fédéral allemand de l’environnement (BMU) mettront sur la table 20 millions de dollars (11,9 milliards F CFA).

Au Congo, les forêts couvrent près de 23,9 millions d’hectares, soit 69,8% du territoire national. Cela représente l’équivalent de la superficie de la Grèce et du Portugal réunis et constituent par conséquent une source inestimable de biodiversité et un stock de carbone.

L’accord entre le Congo et ses partenaires prévoit notamment la mise en œuvre de plans d’utilisation des sols favorisant la protection et la gestion durable des tourbières du Congo, en interdisant tout drainage et assèchement.

Découvertes en 2017 dans le bassin du Congo, ces tourbières revêtent une importance vitale dans la lutte contre le changement climatique car elles contiendraient près de trois années d’émissions mondiales de gaz à effet de serre. A la faveur de cette entente, le Congo devrait maintenir le plus bas possible son taux de déforestation en diversifiant notamment son économie.

C’est la troisième lettre d’intention liant la Cafi à un pays partenaire après la République Démocratique du Congo en 2016 et le Gabon en 2017. S’étendant sur  près de 240 millions d’hectares, les forêts de l’Afrique centrale sont considérées comme le deuxième poumon de la planète après l’Amazonie.

Gabon : vers la construction d’une d’usine de production de bioéthanol

Le ministre gabonais de la Promotion des investissements, Jean Fidèle Otandault, a annoncé la construction par la Chine d’une usine de production de bioéthanol, un produit biocarburant utilisable dans certains moteurs à essence.D’un coût de 620 millions de dollars, ce projet permettra la production de 300.000 tonnes de bioéthanol à partir de 900.000 tonnes de manioc séché, a précisé le ministre à l’issue d’une rencontre avec des investisseurs chinois, lundi à Libreville.

La fabrication de ce biocarburant nécessitera notamment 83.000 hectares de terres et la production de 12 tonnes de manioc par hectare.

Par ailleurs, les coopératives locales seront activement impliquées dans la mise en œuvre de ce projet d’envergure qui « répond à la volonté du chef de l’Etat d’attirer plus d’investissements directs étrangers, de créer de l’emploi et de lutter contre l’exode rural », a souligné Jean Fidèle Otandault.

« Pour répondre à ces exigences de développement, le rôle du département de la promotion des investissements est de faciliter l’implantation des partenaires, en améliorant, entre autres, le cadre juridique de l’environnement des affaires, en négociant des facilités telles que les exonérations », a-t-il ajouté.

En dépit de la volonté des autorités de se lancer dans le biocarburant, le Gabon reste un pays pétrolier dont la production en or noir stagne à 12000 tonnes par an depuis le milieu des années 2000.

Les acteurs du secteur privé s’imprègnent de la stratégie de développement de l’économie bleue en Côte d’Ivoire

Plusieurs acteurs du secteur privé s’imprègnent des actions de la mise en place définitive de la Stratégie nationale de développement de l’économie bleue, a constaté APA sur place dans la capitale économique ivoirienne.Selon  le Secrétaire permanent du Comité Interministériel de l’Action de l’Etat en Mer, Abroulaye Fofana,  «  il s’agit d’impliquer ceux qui vont mettre en œuvre cette stratégie sur le terrain », ajoutant que « ce n’est pas l’Etat qui va mettre en œuvre la stratégie ». 

 « Nous nous fixons comme objectifs de soutenir cette stratégie (…) les attentes sont grandes »,  a pour sa part indiqué, Luc Grégoire,  le Représentant-Résidant du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) en Côte d’Ivoire.  Le secteur privé attend plus d’actions concrètes pour la mise en place de cette stratégie. 

A cet effet, Claude Koutoua, de la Confédération Générale des Entreprises de Côte d’Ivoire (CGECI), a souhaité que  ce séminaire sorte « des actions concrètes qui permettent d’élaborer des programmes afin d’atteindre les objectifs  notamment la réduction  des émissions de gaz à effet de serre qui passe par des actions pour  agir sur les ménages  et le transport ». 

Les menaces et risques de sécurité maritime ont des effets néfastes sur l’économie et le développement humain des Etats du Golfe de Guinée. La complexité de la question a amené les Etats de la zone à développer plusieurs initiatives, tant au niveau sous régional, régional que continental. 

Ainsi en Côte d’Ivoire,  le gouvernement ivoirien a adopté le 5 novembre 2014 une Stratégie nationale de l’Action de l’Etat en Mer qui énonce dans ses axes stratégiques et ses domaines d’application, la nécessité d’une gestion durable des ressources marines, donc le besoin de développement d’une économie bleue.

Abidjan est l’un des principaux ports de la façade maritime ouest-africaine. Il joue un rôle clé dans le système économique national auquel il procure 85% des recettes douanières.

Une opération de nettoyage des plages ivoiriennes lancée pour combattre la pollution plastique

L’ONG de protection de l’environnement « Yes Green Earth» a lancé officiellement vendredi à Abidjan une opération de nettoyage des plages ivoiriennes pour combattre la pollution plastique, a constaté APA sur place dans la capitale économique ivoirienne.Cette initiative  vise « l’objectif zéro plastique sur les plages ivoiriennes ». L’opération dénommée «Parcours du littoral 2019»  conduira pour la première étape, ces acteurs de la société civile dans la ville balnéaire de Grand-Bassam au sud d’Abidjan où ils procèderont au nettoyage de la plage de cette ville historique et sensibiliseront les populations à s’engager contre les déchets plastiques.

« La pollution plastique a de graves conséquences sur l’environnement et sur la santé des populations. Le but de cette activité est donc de contribuer à l’atteinte de l’objectif zéro déchet plastique en Côte d’Ivoire », a expliqué dans une allocution, Ange Boni Yéyé, le président de l’ONG «Yes Green Earth».

« Nous avons initié cette activité pour éduquer et sensibiliser les populations sur les dangers du plastique qui ne sont pas bon pour notre survie et pour l’environnement», a poursuivi M. Boni soulignant que les déchets plastiques, en contaminant l’eau, sont nuisibles à la santé de l’homme. Au nom du ministère ivoirien de l’environnement et du développement durable, Dr Gustave Aboa a appelé les acteurs de la société civile à un partenariat avec le gouvernement estimant que « le gouvernement seul ne peut pas sauver l’environnement ».

 « Le gouvernement créé le cadre de protection de l’environnement, mais vous êtes les premiers acteurs. Le gouvernement est là pour vous. Il n’est pas votre adversaire », a insisté Dr Aboa. Dans la même veine, Rachelle Gogoua, la présidente de l’initiative de la société civile pour les objectifs du développement durable en Côte d’Ivoire (ISC/ODD-CI), a exhorté les jeunes à devenir des «combattants de la propreté» et des  ambassadeurs de l’environnement.

« Prenez en main votre avenir et ne soyez pas attentistes. Car, il n’y a que vous qui puissiez orienter nos dirigeants par votre détermination », a-t-elle lancé à la jeunesse. L’opération « Le parcours du littoral 2019» organisée autour du thème « ensemble combattons la pollution plastique »  a notamment pour objectif de lutter contre les déchets plastiques sur le littoral ivoirien.

A terme, cette opération vise,  entre autres,  la promotion de l’usage des emballages biodégradables, la promotion de la salubrité publique et un plaidoyer pour une interdiction des emballages plastiques sur les plages.

En Côte d’Ivoire, le littoral qui représente environ 7% du territoire, est distant de 560 km. Selon des statistiques du ministère ivoirien de l’environnement et du développement durable, avec une production annuelle de 200 000 tonnes, les sachets plastiques représentent une vraie menace pour la santé des populations, le cadre de vie et le tourisme en Côte d’Ivoire.

Côte d’Ivoire : une journée de reboisement organisée à Agboville

Dans le cadre de la Quinzaine Nationale de l’Environnement et du Développement Durable et de la Journée mondiale de la lutte contre la désertification et la sécheresse (JMLDS), la Fondation Marie-Esther a organisé, lundi à Aboudé dans la région d’Agboville, une journée de planting d’arbres.Cette opération de planting d’arbres sur une parcelle de 1 ha marque le début d’un reboisement collectif sur 8 ha dans trois zones ciblées de la région de l’Agnéby Tiassa dont la forêt de KAVI.

Ces multiples actions de reforestation du couvert végétal visent, selon la Fondation Marie-Esther à une prise de conscience environnementale de la population pour une appropriation de la pratique, en matière de reforestation dans leur environnement respectif.

Pour donner le ton, les élèves des villages d’Aboudé impliqués dans le projet d’écocitoyenneté par le jardinage d’agroforesterie, ont mis en terre les plants (400 au total) issus de leurs pépinières forestières de diverses essences dont le Tali, le Niangon, l’Aacajou et autres le Teck, fournis par la SODEFOR (Société pour le développement des forêts, service public) d’Agboville.

Présidant cette journée de planting, Eva Zéhi Irié, Sous-préfet d’Aboudé a salué cette initiative de la Fondation Marie-Esther, qui s’inscrit dans « la politique du gouvernement ivoirien, à pouvoir lutter contre la désertification » avant de se réjouir que ses administrés « adhèrent au projet ».

Pour le représentant de la Banque africaine de développement (BAD), partenaire de l’opération, Emile Kouakou Bela, « planter un arbre, c’est donner vie à une communauté », soulignant que « la BAD se tient aux côtés de toutes les communautés autant qu’elles sont, pour pérenniser cette action de planting d’arbres ».

« La population s’est appropriée le projet d’écocitoyenneté par le jardinage de l’agroforesterie, je repars heureuse de ce feedback », s’est réjouie Marie-Ester Kanga, Présidente de la Fondation Marie-Ester.

Le 31 mai dernier, le ministre ivoirien de l’Environnement et du Développement durable, Pr Joseph Séka Séka, avait lancé la Quinzaine nationale de l’environnement autour du thème, « Ensemble préservons et restaurons notre environnement pour de meilleures conditions de vie ».

Cette quinzaine qui vise à sensibiliser les gouvernants, les populations et toutes les parties prenantes sur les risques de catastrophe et à susciter des actions correctives en faveur de l’environnement et du bien-être des populations, avec la participation du secteur public et secteur privé, des organisations non gouvernementales, du système des Nations unies, de la Banque africaine de développement (BAD), des ambassades et de la société civile.

Le secteur privé ivoirien invité à « prendre toute sa part» dans la lutte contre l’érosion côtière

Le secteur privé ivoirien a été invité jeudi à Abidjan à « prendre toute sa part» dans la lutte contre l’érosion côtière et les effets pervers des changements climatiques sur le littoral ouest-africain, a constaté APA sur place dans la capitale économique ivoirienne.Cet  appel a été lancé  au patronat ivoirien à l’occasion d’un atelier de  sensibilisation des acteurs du secteur privé sur le projet  d’investissement pour la résilience des zones côtières ouest africaines (  WACA) organisé autour du thème : « Comment impliquer davantage le  secteur privé ivoirien dans la mise en oeuvre d’actions pour renforcer  la résilience du littoral ouest africain face aux changements  climatiques ? ». 

Ce projet dénommé WACA, financé en Côte d’Ivoire à  hauteur de 15,8 milliards FCFA par la Banque mondiale de concert avec  les autorités ivoiriennes et des partenaires au développement à une  durée de cinq ans dans le pays. Il vise notamment à renforcer la  résilience du littoral dans la sous-région. 

« Ce atelier permet  d’appeler le secteur privé ivoirien à prendre toute sa part dans la  lutte contre l’érosion côtière et les effets pervers du changement  climatique», a dit Pr Ochou Delphin, le coordonnateur du projet WACA en  Côte d’Ivoire estimant que ce phénomène ( érosion côtière) menace les  entreprises « à court, moyen et long terme ». 

Auparavant, il a fait  remarquer que l’érosion côtière et le changement climatique menacent les  « infrastructures de premier plan» de la Côte d’Ivoire. « Un diagnostic  en Côte d’Ivoire a permis d’identifier cinq points chauds, entendez  points sensibles au phénomène de l’érosion côtière à savoir San-Pedro,  Grand-Lahou, Abidjan Port-Boüet, Grand-Bassam et Assinie», a rappelé Pr  Ochou soulignant  que le projet WACA vise à mettre en évidence des «  mesures multi-sectorielles»  qui peuvent apporter des «solutions  viables» aux  problématiques de gestion des sols et d’aménagement du  territoire. 

De son avis, le secteur privé ivoirien, très présent dans  les zones côtières du pays, est un « acteur clé »  dans la gestion  intégrée du littoral. C’est pourquoi, Pr Ochou a estimé que son  implication ( le secteur privé ivoirien) apparaît comme une « priorité »  pour le succès de la lutte contre l’érosion côtière.

 « La grande  majorité des entreprises de Côte d’Ivoire sont implantées sur le  littoral. Chaque jour, elles sont soumises aux effets de l’érosion  côtière. Il faut préserver les infrastructures côtières si nous voulons  pérenniser nos activités » a conseillé  pour sa part, M. Claude Koutouan  au nom de la Confédération générale des entreprises de Côte d’Ivoire (  CGECI, patronat ivoirien). 

Poursuivant, le représentant du patronat  ivoirien a réaffirmé l’intérêt que son institution apporte aux questions  environnementales espérant que cet atelier permette de rendre « nos  entreprises moins vulnérables ». De son côté, Mélissa Landesz, la cheffe  du projet WACA à la Banque mondiale a appelé à, son tour, le secteur  privé ivoirien à s’impliquer davantage pour la gestion intégrée du  littoral. « C’est en mutualisant nos efforts que nous arriverons à des  résultats concrets », a-t-elle estimé.

 Selon la Banque mondiale, un  tiers des habitants de l’Afrique de l’ouest vivent sur le littoral et  les zones côtières sont à l’origine de 56% du PIB de la région. Le  projet WACA, financé par la Banque mondiale et mis en oeuvre dans six  pays ( Côte d’Ivoire, Sénégal, Bénin, Togo, Mauritanie, Sao Tomé et  Principe) entend contribuer au développement durable du littoral ouest  africain en luttant contre l’érosion et les inondations côtières.

Lutte contre les inondations : la Banque Mondiale accorde 57 milliards F CFA au Bénin

La Banque Mondiale, par l’intermédiaire de l’Association internationale de développement, l’une de ses trois filiales, a octroyé au Bénin un financement de 100 millions de dollars, soit 57 milliards F CFA afin de lutter efficacement contre les inondations dans la capitale économique Cotonou, a appris APA ce jeudi.«Le Conseil des administrateurs de la Banque Mondiale a approuvé un crédit de l’Association internationale de développement (Ida) d’un montant de 100 millions de dollars afin de soutenir les efforts entrepris par le Bénin pour réduire les risques d’inondation dans un certain nombre de zones de la ville de Cotonou et renforcer la gestion et les capacités municipales en matière de résilience urbaine », informe un communiqué de la Banque Mondiale daté du 23 mai 2019.

Cet appui financier vise, selon l’institution financière, à accompagner le Projet de gestion des eaux pluviales et de résilience urbaine dont l’objectif principal est d’améliorer les conditions de vie des habitants de Cotonou en réduisant leur exposition et leur vulnérabilité aux risques d’inondation ainsi qu’à l’appauvrissement qui en découle.

Dans le cadre de ce projet, il est notamment prévu la construction de 28,07 km de collecteurs, de 7,27 km de matelas-gabions pour protéger les berges, ainsi que la remise en état de trois bassins de rétention d’un volume de stockage de 431.698 m3.

Le Bénin, avec la réalisation de ces infrastructures, espère épargner 168.000 personnes des conséquences des inondations périodiques et de la propagation des maladies à transmission vectorielle comme le paludisme.

De l’avis de Katrina Sharkey, la Représentante résidente de la Banque Mondiale au Bénin, « les inondations sont un fléau récurrent à Cotonou et causent des dommages importants à la population. Ce projet vient renforcer les actions déjà entreprises par la Banque Mondiale pour limiter les problèmes causés par les eaux pluviales dans cette ville».