Diplômes de Cuba: Le Médiateur classe le dossier

Il y a quelques mois, nous vous relations la mésaventure de ces deux jeunes maliens. Après six années d’études approfondies passées dans la prestigieuse université d’Oriente de Santiago de Cuba, Luc Goà¯ta et Mossokoro dite Halima Sangaré se sont vus attribuer le diplôme de maitrise par la Commission nationale des équivalences. Curieusement, d’autres étudiants de la même promotion et de la même université, ont bénéficié des DEA et d’un doctorat. l’injustice est flagrante, mais malgré toutes leurs démarches, le président de ladite Commission, Mamadou Keà¯ta, refuse de les remettre dans ce qu’ils estiment être leur droit. Deux poids deux mesures Le 18 octobre 2000, une dizaine d’étudiants maliens, après avoir obtenu leur baccalauréat, débarquent à  Cuba à  l’Université d’Oriente de Santiago. Après une année préparatoire pour l’apprentissage de la langue, ils feront cinq années d’études supérieures chacun dans leurs filières respectives. Ils retournent tous en 2006, sauf Amadou Koumaré, rentré une année avant. Ils sont censés obtenir le même diplôme au retour au Mali. Mais, à  leur grande surprise, la Commission nationale des équivalences décide d’attribuer à  Luc Goà¯ta et à  Mossokoro dite Halima Sangaré le diplôme de maitrise. Le fait pouvait passer inaperçu si toute la promotion était frappée par le même sort. Sauf que dans le cas présent, ils sont seulement deux à  se retrouver dans cette situation. Curieusement, les autres membres de la promotion ont eu droit au DEA (Diplôme d’études approfondies). C’’est le cas de Yacouba Kané (spécialité droit) aujourd’hui professeur assistant à  l’Université de Bamako, Henriette Dougnon affectée aux Affaires étrangères, Fatou Sall (spécialité pharmacie), Ousmane Touré, (en communication sociale). Le cas d’Amadou Koumaré est l’illustration parfaite des irrégularités dans le traitement des dossiers au niveau de la Commission nationale des équivalences. l’étudiant qui est rentré pourtant au Mali en 2005, soit une année avant les autres, s’est vu attribué d’abord la maà®trise, puis le DEA après les protestations de l’intéressé et de ses parents. En témoigne la Décision N°01207 du 19 août 2005. Dans cette correspondance, M. Mamadou Keà¯ta considère que l’étudiant a effectué des études supérieures de 2000 à  2005 à  l’Université d’Oriente de Santiago de Cuba o๠il a obtenu le titre de licence en sociologie délivré le 12 juillet 2005. « Votre profil de formation est comparable à  celui d’un titulaire du Diplôme d’Etudes Approfondies (DEA) de l’Université de Bamako. En conséquence, les termes de la lettre n°0116 DNESRS du 25 juillet 2005 (lui attribuant la maà®trise) sont abrogés » explique la correspondance du président de la Commission nationale des équivalences. Un autre cas est celui de Korotoumou Niang. Dans l’Arrêté N°09 1783 MESRS-SG du 22 juillet 2009, portant recrutement et nomination d’assistant à  l’Université de Bamako, Mme Korotoumou Niang (spécialité droit du travail, né le 30 10 1980 à  Bamako, enregistré sous le numéro 0132 689-H) s’est vue bombardée avec le Doctorat d’Etat. Pourtant, elle est partie et est rentrée la même année que les autres étudiants de la promotion, notamment Yacouba Kané, avec lequel elle a partagé la même classe pendant le cycle. l’omerta qui cache la magouille Le président de la Commission nationale des équivalences se refuse à  tout commentaire sur le sujet. Malgré nos différentes sollicitations, le secrétariat de M. Mamadou Keà¯ta ne nous a donné aucune chance d’avoir la version de la Commission. Cette attitude du directeur national de l’enseignement supérieur porte à  croire que ses décisions qui pourtant constituent une violation flagrante de notre Constitution en son Article 2 consacrant « l’égalité des citoyens devant la loi, en déclarant que tous les Maliens naissent et demeurent libres et égaux en droits et devoirs », sont délibérées. Pour les victimes, Mossokoura dite Halima Sangaré et Luc Goà¯ta, leur « situation est inadmissible ». Les nombreuses démarches entreprises auprès du Médiateur de la République, n’ont pu leur permettre de rentrer dans leurs droits. Mais au contraire, à  leur grande surprise, celle-ci vient de classer le dossier sans suite. Les deux jeunes gens crient à  l’injustice devant cette preuve qu’au Mali, « si tu n’as personne, tu n’es rien ! »