Afrique: la recolonisation par la dette continue !

A caude du mécanisme de la dette, le continent africain continue à  être dominé et pillé par ses anciennes puissances colonisatrices et par le biais de politiques imposées par des institutions financières comme la banque mondiale et le fonds monétaire international FMI. C’’est du moins ce qui ressort de la communication du forum des peuples de Bandiagara sur le thème ‘la dette : peuples et droits humains’. Une fois de plus Thomas Sankara a du se retourner dans sa tombe. l’ex président du Burkina Faso a tenu un discours en juillet 1987 à  la 25e conférence du sommet des pays membres de l’organisation de l’unité Africaine (actuelle Union Africaine). Parlant à  cette époque de la dette extérieure publique des pays africains, Thomas Sankara affirmait que « C’’est (…) une reconquête savamment organisée pour que l’Afrique, sa croissance, son développement obéissent à  des palliers, à  des normes qui nous sont totalement étrangères, faisant en sorte que chacun de nous devienne des esclaves financiers. C’’est à  dire l’esclave de ceux qui ont eu l’opportunité, la ruse, la fourberie de placer des fonds chez nous avec l’obligation de rembourser ». Voila ce que l’homme a compris depuis 1987 , avant d’etre assassiné de façon odieuse au nom de ses idéaux pour sortir l’Afrique de l’ornière. Le fardeau de la dette : Des années 50 à  nos jours… Le sujet a refait surface au forum des peuples tenu du 8 au 10 juillet dernie. Selon l’orateur Samir Abi, cette recolonisation de l’Afrique par la dette a été mise sur pied après la seconde guerre mondiale afin de faciliter la reconstruction des pays européens et de consolider la paix dans le monde en favorisant la stabilité économique. La banque mondiale et le fonds monétaire international sont vite devenuS des instruments au service des Etats-Unis et de l’Europe pour poursuivre leur politique impérialiste envers les pays du Sud qui accédaient alors à  l’Indépendance. La banque mondiale a alors entrepris une politique d’incitation à  l’emprunt pour les pays en voie de développement. Le but officiel de ces prêts était de développer les pays du tiers monde en les modernisant. Histoire de caresser les esprits des africains pour leur imposer des chefs d’Etat devenus ‘dinosaures’ et qui ne songaient qu’a conserver leurs fauteuils. C’’est pourquoi ils acceptaient toutes les décisions de la Banque mondiale et du FMI. Le FMI va ainsi prendre le contrôle de l’économie des pays du Sud en leur imposant des programmes d’ajustement structurel (PAS) pour veiller à  ce qu’ils contrinuent à  payer leur dette. Le viol de l’imaginaire… Les conséquences de ces programmes d’une part sont l’arrêt des subventions des Etats pour les produits de première nécessité, l’arrêt des investissements sociaux vers les pays du Sud dans les domaines de la santé et de l’éducation. D’autres parts, la privatisation de la plupart des entreprises publiques au profit des multinationales, le développement des produits agricoles de rentes au détriment des produits vivriers, l’ouverture totale des marchés par la suppression des barrières douanières, la dévaluation des monnaies locales. En bref les programmes de l’ajustement structurel vont favoriser la soumission des pays du tiers monde à  la domination néolibérale. Et ils engendront une catastrophe humanitaire silencieuse ave des millions de victimes comme le décrit si bien Aminata Dramane Traoré, ancienne ministre de la culture malienne dans son ouvrage, Le Viol de l’imaginaire: « l’ajustement structurel est au corps social ce que le virus du Sida est au corps humains : il fragilise par des reformes économiques inopportunes, à  tel point que les défaillances qu’ils auraient du être en mesure de gérer prennent des dimension dramatiques, d’autant plus que les solutions prônées sont externes. A l’orée du troisieme millénaire, le fardeau de la dette s’alourdit sur les pays africains et faute de dirigeants clairvoyants pour dire NON à  la politique de la main tendue, l’Afrique aura du mal à  décoller économiquement. Et le président Obama l’a bien répété dans son discours d’Accra le 11 juillet dernier : ‘ Votre valeur ne se mesurera pas au montant des dollars que nous allons vous donner, mais à  votre capacité à  changer votre propre sort. L’avenir de l’Afrique appartient aux Africains d’abord !’