Mohamed Moussa, le flambeur qui a escroqué l’hotêl de l’Amitié (et d’autres)

La journée du vendredi 28 septembre 2012 restera gravée dans les annales de l’hôtel de l’Amitié de Bamako. Ce jour là , un certain Mohamed Moussa se présente à  l’accueil de l’établissement 5 étoiles. Il dit travailler pour la Banque Mondiale. Tout est faux. On lui donne la chambre 505. Il en réserve deux autres pour deux « collègues », un Burkinabé et un Nigérien qui devaient le rejoindre à  15h. « Mohamed Moussa » ne dépose ni caution, ni pièce d’identité à  la réception de l’hôtel. Il contacte le service de location de voiture de l’hotel et s’offre un 4X4 Land Cruiser avec chauffeur pour 4 jours. Coût de la facture : 283 000 FCFA. Six téléphones dernier cri Jouant son rôle, il se rend brièvement au siège de la Banque mondiale avant d’aller au grand marché de Bamako. Là , il entre dans la boutique de téléphonie mobile de l’entreprise « Doucouré et Frères ». Se présentant à  nouveau comme missionnée par la Banque mondiale, il demande une facture et une réduction pour six « smart phone » dernier modèle. Réduction de 10 000 FCFA sur chaque téléphone accordée. Il promet au gérant de le rappeler lorsqu’il aura la confirmation de ses collaborateurs de la Banque mondiale. De retour à  l’hôtel de l’Amitié, il rappelle le responsable du magasin pour «Â confirmer » l’intérêt de ses collaborateurs à  acheter les téléphones commandés. Chapelet et cigares Un responsable commercial se charge d’emmener le coûteux colis à  l’hôtel. Assis dans le hall, Mohamed Moussa égrène un chapelet, cigare à  la bouche. Il fait monter le responsable commercial dans sa chambre, et lui pose de nombreuses questions. Soupçonneux, ce dernier tient à  accompagner Mohamed Moussa lorsque celui-ci prétend aller faire une photocopie. A leur sortie de la chambre, Mohamed Moussa se saisit du plastique contenant les téléphones en lui assurant qu’il va lui remettre les 2 120 000 FCFA. Après une dizaine de pas dans le couloir, il s’arrête et demande au commercial de l’attendre le temps qu’il retourne prendre sa veste. Volatilisé C’est la dernière fois que l’agent commercial le verra. Il l’appelle plusieurs fois sans succès, descend à  la réception pour expliquer ce qui vient de se passer. Les responsables de l’hôtel tentent eux-aussi de le joindre sans succès. Ils appellent le bureau de la Banque mondiale à  Bamako, pour vérifier son identité : il n’existe pas de Mohamed Moussa… L’affaire se trouve à  présent entre les mains d’Interpol Mali, qui a déjà  fait plusieurs tours sur les lieux et auditionné les acteurs et les témoins de cette arnaque d’un nouveau genre au Mali.