Esquisse du futur gouvernement Modibo Keita

Comme à  chaque fois qu’une équipe gouvernementale doit changer, les spéculations vont bon train sur les ministres qui vont rester, ceux qui vont partir ou ceux qui devraient permuter. Décidé à  donner un nouveau souffle à  l’équipe, la question qui se pose est de savoir, si le futur gouvernement va être resserré. Fort de 31 membres, le gouvernement Mara comportait des jeunes, 4 femmes et des proches de la mouvance présidentielle, des fidèles d’IBK, compagnons de haute lutte du RPM. Avec à  leur tête, un autre grand allié d’IBK, il y a fort à  parier, que ce gouvernement III pourrait signer le retour de barons du RPM, qui avaient à  l’époque vu d’un œil glacial l’arrivée de Moussa Mara, jeune président du parti Yéléma, qui signifie le « changement ». Nouvel élan Le changement donc est là , sauf qu’après avoir donné sa chance à  deux jeunes, le technocrate Oumar Tatam Ly et le populaire Mara, IBK revient dans son cercle de fidèle, en la personne du septuagénaire Modibo Keita, à  qui il a confié la haute tâche de diriger une équipe, qui manquait d’élan, de direction et devait engager des priorités et des actions fortes. Or la priorité des priorités n’est autre que la Paix et la sécurité au Mali. « Nous avions besoin d’un rassembleur, d’un homme qui sache emmener une équipe, avec un grand sens de l’Etat, pas quelqu’un qui cultive les antagonismes », confie ce proche de Koulouba, à  l’annonce de la nomination de Modibo Keita. IBK, en confiant donc la tâche à  ce dernier, espère ré-axer l’action gouvernementale qui ces derniers temps avait trop été émaillée de scandales et de justifications. Entre les affaires des contrats militaires, l’achat de l’avion présidentiel et la pression des bailleurs internationaux sur la gouvernance financière, il se dit que le nouveau PM ne voudrait plus de tous ceux dont le nom a été mêlé aux « affaires » de 2014. Est-ce à  dire qu’il y aura moins de nouvelles têtes ? Et alors plus de cadres de l’époque, le retour d’anciens commis de l’Etat, ceux de l’ère o๠IBK était lui-même Premier ministre. Le locataire de Koulouba veut-il désormais réduire les risques et aussi les critiques en gouvernant avec son parti ? s’il lui était déjà  reproché d’avoir trop puisé dans son sérail et dans sa famille, va-t-il appliquer à  la lettre cette stratégie du clan ? Si les femmes sont très peu nombreuses au gouvernement, faut-il s’attendre à  un effort supplémentaire, puisqu’IBK, en marge d’une tribune au sommet de Washington en Août 2014, avait admis devant Valérie Jarret, conseillère de Barack Obama, qu’il fallait aller plus beaucoup loin dans la promotion des femmes au Mali. Ce qui reste certain, C’’est qu’IBK souhaite donner un nouvel élan à  la vie de la nation. Ce début d’année 2015 l’a prouvé, car lorsqu’on veut changer la direction ou la dynamique d’une entreprise collective, il faut d’abord en changer la tête. Tel le bateau Mali qui tangue, tangue, mais jamais ne chavirera… Inch’allahÂ