Amira Kheir : La diva du désert soudanais

Elle participait pour la première au célèbre Festival « Au Désert » d’Essakane, après avoir contacté les organisateurs depuis Londres o๠elle vit. Séduits par sa voix chaude et singulière, ils l’ont tout de suite invité. Sur scène, Amira Kheir est pleine de sensualité et de tendresse. l’album « View from Somewhere », le tout premier est un mélange de chants traditionnels du Soudan, d’o๠elle est originaire, et de soul américaine et de jazz, une musique aux accents universels. « Ma musique n’a pas à  être qualifiée ou étiquetée, je chante avec des influences multiples qui viennent de mes goûts éclectiques. J’aime aussi des chanteuses comme Oumou Sangaré, Ali Farka Touré, et J’ai même un vrai coup de C’œur pour Afel Bocoum.». Petite déception pour Amira, Afel sera absent du festival, mais elle se consolera avec l’hommage à  Ali Farka Touré, le bluesman du désert. « Lorsque J’ai entendu parler du festival Au Désert, J’ai voulu y participer ! La musique Tamasheq du désert est très similaire aux chants soudanais et les organisateurs ont du voir des ressemblances entre ma musique et leurs groupes locaux, C’’est pourquoi je suis là  ! », explique Amira en souriant. Du Soudan à  Essakane Des boucles brunes, un regard miel, Amira est une artiste complète pour qui l’ouverture au monde est une nécessité. « A Londres, o๠je vis, il y a un vrai terreau musical qui me permet de développer mon art, ma musique. En Italie, o๠je vivais, je trouvais les gens trop fermés ». Mais au Mali, Amira se sent bien : « Je vois tellement de similitudes avec le Soudan, la terre, les odeurs, les couleurs, J’aimerais vraiment revenir ici ». Revenir oui pour chanter avec les grands artistes, les musiciens d’Ali Farka Touré, les yeux d’Amira brillent à  cette évocation : « J’aime aussi le côté collectif de la vie au Mali, la proximité avec les autres, même si J’aime avoir mon espace pour m’épanouir et créer. ». C’’est toute la subtilité de l’album . « Nous sommes à  la fois des êtres singuliers, mais qui s’inscrivent dans un ensemble. l’album est une vue entre l’idée d’être à  la fois seul mais d’appartenir à  un cycle ». Un cycle qui ne fait que commencer. A Essakane, Amira a chanté avec d’autres artistes. Elle a apprécié la mauritanienne Noura Mint Seymali ou encore Tinariwen et Bono. La peur ? Elle n’y a pas songé un instant et se désole de l’absence des autres artistes. « Bien sûr, J’ai entendu parler des menaces et je trouve triste qu’ils n’aient pas pu venir à  cause du contexte politique. Pour moi, être à  Tombouctou, C’’est tout juste formidable». Souvenirs… Les pieds dans le sable, la tête dans les étoiles, Amira a vécu Essakane comme une expérience formidable. « Ce festival m’a ouvert les yeux sur tous les plans. Il y a tant de richesse et de diversité dans la musique africaine ». Voyager encore et toujours, et partager son art avec les musiciens Maliens, voilà  ce qui anime l’artiste : « J’aime la façon responsable et collective qu’ils ont de faire la musique ici ». Au Soudan, ce n’est pas pareil ! La musique n’est pas pour tout le monde ! ». A Londres, Amira Kheir essaye de vivre de son art et travaille à  mi-temps dans des ONG ou des institutions dans l’humanitaire ou le développement. « C’’est vrai, il faut que je vive mais la musique commence à  prendre de plus en plus de place dans ma vie et j‘espère en vivre un jour…». On lui souhaite cette chance que peu d‘artistes ont. La musique coule définitivement dans le sang d’Amira Kheir qui termine l’interview par un A Capella mémorable. Une diva du désert est née !

Essakane, à l’année prochaine…

Ils étaient près de 3000 festivaliers à  avoir pris d’assaut les dunes de Tombouctou malgré la menace sécuritaire pour écouter la musique du désert. l’hommage à  Ali Farka Touré a réuni vendredi soir, les amoureux du Blues du Désert, celui originaire de Niafounké, qui a fait vibrer le public, malgré une température presque hivernale. 12° les pieds dans le sable, autour de braises rougeoyantes, l’esprit d’Ali Farka Touré a plané sur Essakane grâce à  ses mucisiens, Samba Touré, Oumar Touré, Hamma Sankaré, le doyen qui a joué avec Ali Farka Touré de son vivant, Barou Diallo ou encore Bassékou Kouyaté. Belle mention à  Noura Mint Seymali qui chante sa Mauritanie natale, à  Fatoumata Wallett du groupe Tartit ou encore l‘Indienne Khiran Alhuwalia plus contemporaine et l’Anglo-soudanaise Amira Kheir vibrante. Diversité des cultures, celle de Noura Mint Symali se rapproche des peuples Tamasheks, magnifiés dans le documentaire  » Woodstock à  Essakane » qui retrace toute l’histoire du festival depuis ses débuts en 2001 : « Je souhaite qu’un jour le festival revienne à  Essakane », dira une festivalière nostalgique du temps o๠il se tenait à  60 km de Tombouctou : « Ni téléphone, ni liaisons Internet, nous étions de vrais touaregs du désert, avec la musique en plus, le clair de lune et les tentes pour dormir… ». Une autre souhaitera retrouver l’esprit itinérant d’Essakane comme à  ses débuts et pourquoi pas à  Agadez, dans le désert du Ténéré un jour… Après le concours de danse Takamba, le clou du festival a été l’arrivée surprise du chanteur anglais Bono du légendaire groupe U2. Une présence remarquée puisque l’artiste a chanté avec Tinariwen devant 3000 spectateurs déchaà®nés, dans un déhanché spectaculaire. Belle surprise pour les organisateurs, parce que la paix et l’unité peuvent exister au Nord : «Â AQMI a été localisé à  15km d’ici, confiait un haut gradé de Tombouctou, devant la scène, mais croyez moi, ils n’ont rien à  voir avec nous, soyez rassurés, certains actes sont isolés. » Reste que l’attaque de Novembre dernier, a plombé l’industrie touristique dans la cité des 333 saints. Alcoye, propriétaire de l’Hôtel du Désert, qui a accueilli beaucoup de festivaliers, explique qu’après la fête, il fermera ses portes. Les touristes ne viendront pas. Cela suffit à  Alcoye pour envisager autre chose. C’’est pourquoi les autorités, représentées par 4 ministres à  Essakane, ont livré un message fort : «Â Il était important que le festival ait lieu en dépit des menaces, nous avons particulièrement été touchés par la présence de Bono à  Tombouctou… », a confié le Premier Ministre Mariam Kaidama Sidibé, qui a appelé à  une mobilisation de tous pour que le festival Au Désert d’Essakane vive encore et toujours… Des spectateurs venus de partout, d’Australie, de France, d’Israà«l, d’Amérique Latine, d’Angleterre, la fête a été belle durant trois jours dans le sable de Tombouctou. Habib Koité a clôturé le show sur de belles mélodies dansantes… Essakane a vécu de beaux moments cette année, ce qui a conforté les organisateurs dans leur initiative, celle de promouvoir les cultures des peuples du désert et comme nous l’a confié Manny Ansar, Directeur du Festival, « Essakane » appartient d’abord aux populations du désert… A l’année prochaine !

Manny Ansar : « le festival Au Désert appartient aux populations de Tombouctou »

Face à  la presse internationale et nationale, Manny Ansar, qui a bénéficié du soutien des autorités pour tenir cette 12è édition du festival AU DESERT a répondu à  toutes les questions des journalistes. Quels sont les défis pour le festival AU DESERT d’Essakane douze ans après sa création ? Manny Ansar : La difficulté à  tenir un tel festival réside surtout dans la logistique, à  réunir au coeur des dunes des festivaliers de partout pour célébrer la musique. Depuis quelques années, se pose désormais la question sécuritaire qui a fait baisser la fréquentation du festival, les tickets et certains partenaires qui se sont désengagés. Que répondez-vous à  ceux qui disent que le festival est contraire aux valeurs de l’Islam ? Manny Ansar : Tombouctou est le premier berceau de l’Islam en Afrique Occidentale, sa légende est connue partout jusqu’ à  El Azhar en Egypte, en Arabie Saoudite et dans le monde entier. Les Imams de Tombouctou n’ont jamais rien dit contre le festival et ce festival n’est pas contre les valeurs de l’Islam. On raconte qu’Al Qaeda serait contre l’esprit du festival ? Manny Ansar : Depuis douze ans que ce festival existe, nous n’avons jamais eu de contact avec Al Qaeda. C’est plutôt l’occident qui est leur grand ennemi. Je tiens à  dire que ce festival appartient aux populations de Tombouctou. Il est en harmonie avec notre Islam, nos valeurs culturelles. C’est aussi un pont entre les différentes cultures. Journaldumali.com : Quelle a été la réponse du gouvernement malien face à  la menace sécuritaire ? Manny Ansar : Il y a deux étapes à  préciser. Cette situation sécuritaire existe depuis 4 ans maintenant dans tout la zone sahélo-saharienne. Malgré tout, le festival continue d’avoir lieu. Ensuite, il y a eu une deuxième étape. En novembre dernier avec l’attaque de Tombouctou et de Hombori, la peur s’est accentuée. Après ça, nous nous sommes demandés s’il fallait oui ou non tenir le festival. Les autorités maliennes nous ont dit à  ce moment là  qu’il fallait continuer. Parce qu’arrêter Essakane, ce serait arrêter tout espoir pour les populations. Ils nous ont dit, la sécurité, nous allons nous en occuper. Et les mesures de sécurité sont maximales. Journaldumali.com : Quelle a été la réaction des artistes internationaux invités, cette année, ils ne sont pas nombreux ? Manny Ansar : Chaque année, nous sélectionnons trois ou quatres groupes internationaux parmi une vingtaine, mais cette année, nous en avons que deux, puisque les pays ont annulé la participation de certains d’entre eux pour des raisons sécuritaires. A Essakane, ce qui compte surtout, c’est de valoriser les groupes locaux et de faire connaà®tre leur musique. Qu’en est-il de la vente des tickets ? Manny Ansar : Elle a baissé presque de moitié. C’est évident. Nous sommes passés de 700 à  presque 450 cette année. Mais nous avons les bénévoles, les volontaires qui sont là  pour le festival, pour nous aider à  le réaliser. N’avez-vous pas peur d’être instrumentalisés dans le contexte des élections à  venir ? Manny Ansar : Parmi les autorités qui se sont déplacées et que nous avons tenu à  remercier, il n’y a aucun candidat aux élections. Ils sont une dizaine ici présents au festival et aucun d’entre eux n’a de position déclarée face à  cela. Le festival d’Essakane n’est pas un instrument politique. Que pensez-vous des artistes qui ont des positions rebelles ? Manny Ansar : Les artistes sont à  l’image de leur musique. Si vous prenez un groupe comme Tinariwen, ils chantaient la rebellion dans leurs premières années et depuis les accodrs de paix signés il y a quelques années, ils ont changé de position et chantent désormais la paix et l’amour. L’esprit d’Essakane était d’être un festival itinérant, pensez-vous le déplacer un jour à  nouveau hors de Tombouctou ? Manny Ansar : C’est une question fondamentale qui se pose à  nous. L’idée était bien sûr de le déplacer dans tout le sahara, de l’Algérie au Mali en passant par le Niger. Lors de la troisième édistion à  Essakane, (les deux premières se sont tenues à  Kidal et Tessalit), le nombre des festivaliers a doublé ( environ 10 000 ) et les questions logistiques, d’installation d’eau, et d’électricité se sont posées. Ce qui n’est pas une chose facile à  gérer pendant trois jours. Mais l’idée est toujours là . Aujourd’hui, nous sommes à  Tombouctou pour les raisons que vous savez et pour nous, il faut surtout valosriser les groupes locaux. Parce que certains naissent et meurent dans l’anonymat. Essakane est là  pour ça !

Le sourire d’Essakane est dans ses dunes…

A vol d’oiseau, le fleuve Niger trace des sillons alanguis dans la terre, puis, ce n’est que sable et buisson dans la cité des 333 saints. La paix qui émane de ce lieu, ravit les aventuriers du 12è festival Au désert d’Essakane. Les turbans sont de rigueur face au vent frais, qui transporte les grains de sable dans les vêtements, les chaussures. Hum, l’appel du désert est proche et les festivaliers se sentent le coeur léger, l’âme qui se vide. Place à  la fête, à  la musique universelle. Tout près de la grande scène, des chameaux majestueux paradent pour accueillir les hôtes du festival. Trois jours durant, les dunes de Bouctou vibreront au son de la musique et du partage. Afel Bocoum, Abdoulaye Diabaté, Bassékou Kouyaté, Tartit, Khiran Ahluwalia, Toumani Diabaté, Tinariwen, Khaira Arby, qui ouvre le bal, sous l’oeil des officiels. Hamane Niang, ministre de la culture, rappellera la légende mystérieuse de Tombouctou, entre dunes de sable, ruelles étroites et ciel bleu vibrant. La mosquée Djingarey Ber attend ses visiteurs et les manuscrits de Tombouctou, ses curieux. Il parait que l’Imam est un érudit qui n’a pas d’heure pour accueillir les hôtes. Ses bénédictions sont donc précieuses… Manny Ansar est lui vêtu de bleu, avec un turban blanc qui réhausse un sourire large, un calme en toutes circonstanes. C’est l’homme d’Essakane, qui depuis 2001 oeuvre à  la concrétisation d’un festival dédié aux populations du Nord, une manifestation pour réunir les cultures, les coutumes et les traditions, musicales, culinaires, sociales etc.. Commencé à  Kidal, Tessalit, Essakane, avec un esprit itinérant, le festival s’est fixé à  Tombouctou désormais. Et quant à  ceux qui pensent à  la menace Al Qaeda, ces derniers ont fait savoir aux organisateurs que le festival ne les dérangeait pas outre mesure, c’est plutôt l’occident leur grand ennemi… Les femmes qu’elles soient touaregs, tamasheks, sonrhais, peulhes, mandingues sont là , drapées de tissu, le sourire malicieux. Elles n’ont pas peur… Alcoye, propriétaire de l’hôtel Du Désert et ses amis eux déplorent l’impunité qui règne à  Tombouctou :  » On sait qui fait des bêtises ici, tout le monde connaà®t les coupables, les complices de ces attaques, qui peuvent survenir à  tout moment, en plein soleil, mais ils sont intouchables ». Des voitures non immatriculées entrent ici, personne ne dit rien… L’accueil reste chaleureux malgré tout. Pas loin, le fameux hôtel « Alafia » est en berne. Des hommes boivent le thé devant comme si de rien était. Un homme y a été tué récemment après Hombori. Mais nous dépassons cet établissement tristement célèbre pour entrer en plein coeur du festival. Les rues de Tombouctou sont animées, ensablées, la Mosquée Djingareyber attend les fidèles du vendredi et les enfants font journée écolo. Munis de balais en main, ils nettoient la ville pour la rendre belle et propre pour les festivaliers… Oumar Amalhek, notre guide a ce sourire généreux, des hommes du désert. Touareg de coeur, mais universel dans l’esprit, Oumar a parcouru le monde loin de ses dunes de sable de Tombouctou, via Paris, Bruxelles, Lyon. De ces voyages, il a rapporté l’amour de l’autre, et ce thé qu’il nous offre au sommet d’une dune a le goût de l’amitié. Le breuvage chaud coule dans nos gorges et nous réchauffe, autour d’un feu de braises. Oumar se laisse aller et raconte ses rêves, qui ont la couleur du désert.  » Le premier est amer comme la mort, le deuxième est doux comme la vie et le troisième est sucré comme l’amour ». Nous rions aux éclats… La nuit tombe et les étoiles apparaissent nombreuses, scintillantes dans le ciel, et là , les néons s’allument. La scène s’anime. Nous filons accueillir un invité de marque.  » Je suis très heureux d’être là , enchanté, lance le chanteur Bono, du groupe anglais U2, sur le tarmac de l’aéroport. C’est un amoureux de Tombouctou ! Il jouera ensuite avec Tinariwen, en exclusivité… Abdoulaye Diabaté ressuscitera les Korédugaw, les Somas, la mystique populaire et fait danser le public comme personne. Takamba, balafons, hum, on se laisse aller, on ondule les bras, les épaules, la taille. Tout un art… Demain, hommage à  Ali Farka Touré, le bluesman du désert…

Le désert en fête à Tombouctou

Essakane, le festival au Désert est l’un des grands rendez-vous musical de Janvier au Nord du Mali. Pour rappel, les deux premières éditions se sont tenues à  Kidal (en plein désert) puis à  Essakane (une commune rurale dans le cercle de Goundam). Mais depuis 2010, le festival a été localisé à  Tombouctou. « Nous avons compris que choisir un lieu fixe pouvait être bénéfique pour le développement local de la région. », explique Many Ansar, le directeur du festival qui estimait auparavant que la localité d’Essakane était mieux indiquée pour l’évènement. Reste que c’est Tombouctou qui accueille désormais la manifestation à  cause d’une part de sa proximité avec l’aéroport (1h30 de distance). « Les gens viennent au festival et en profitent pour visiter les sites touristiques de Tombouctou », indique Manny. Et d’autre part, s’ajoutent des problèmes sécuritaires. Il précise : « avec les menaces, il fallait venir à  côté de Tombouctou ». Les maigres moyens des populations ont incité les organisateurs à  faire des économies pour elles. C’’est donc l’ensemble de ces raisons qui a favorisé le choix de Tombouctou. Essakane coûte que coûte Le Nord Mali face à  la menace sécuritaire aurait pu dissuader le directeur du festival de renoncer ou en tout cas de délocaliser son festival au désert ailleurs comme au début de l’aventure. En raison de l’enlèvement de touristes et le matraquage médiatique qui a contribué à  faire baisser le tourisme dans cette zone du Mali, Mais Many Ansar a cette année, bénéficié du soutien des minsitères pour que l’évènement soit un succès. Une importante délégation ministérielle y est attendue avec Madame le premier ministre. Et près de 3000 festivaliers pour cette grande fête de la musique en plein désert. Et malgré le froid qui s’annonce la nuit, cela ne devrait pas dissuader les aficionados de se trémousser ou s’alanguir au son de la Takamba, sous des airs tamasheqs et mandingues etc… Parmi les artistes attendus à  ce festival, Amy Koita, Bassékou Kouyaté, Afel Bocum, Tchalé Arby, Bintou garba, Kia Maouloun, Tinariwen, Habib Koité etc… Bon festival au Désert !

Le Mali, un pays de festivals

C’’est d’ailleurs ce qui a engendré ces dernières années, la création de nombreux festivals à  travers le pays. De Kayes, à  Kidal, en passant par Tombouctou, Gao, Koulikoro…Cela dit, mis à  part leur côté festif, ces évènements contribuent-ils réellement à  un développement des localité qui les abritent ? Au début des années 2000, beaucoup de festivals ont eu lieu dans différents endroits du Mali : Essakane, Kayes-Médine, Anderaboukan, Ténéré, Koulikoro, Siby, Ségou, Kayes, Essouk… Une véritable manne financière pour le tourisme, l’artisanat et la culture, ces festivals contribuent à  5% du produit intérieur. Véritables sources de revenus, ils créent des emplois directs, indirects et saisonniers dans de multiples secteurs. Ces différents festivals ont permis au pays d’accroà®tre ses visites touristiques et engendré plus de 6000 emplois par an. Malgré le fait que le secteur du tourisme bas de l’aile depuis quelques années et qu’en moins de deux ans, le Mali a perdu plus de 50 milliards de FCFA, il y a toujours de l’espoir. Aussi, l’impact de ces évènements reste palpable sur le terrain. Festival sur le Niger : Ségou vibre et danse A Ségou, le promoteur du festival sur le Niger, Mamou Daffé explique : « sur moins de cinq ans, nous avons réussi à  réaliser de nombreuses infrastructures et créer des emplois permanents. » En effet, à  travers ce festival, les organisateurs ont construit un centre culturel dans la ville de Ségou, un village artisanal fonctionnel toute l’année, et bien d’autres activités connexes. Le festival sur le Niger a permis également de développer un tourisme solidaire grâce auquel, tout au long de l’année, les différents sites touristiques de Ségou sont visités. Tout autour, des foires artisanales sont initiées. Essakane : De Kidal à  Tombouctou Pour ce qui est de l’extrême nord, il y a le festival au désert ‘Essakane’ qui se tient chaque année à  Tombouctou. Pour rappel, les deux premières éditions du festival se sont tenues à  Kidal (en plein désert), ensuite la 3e édition a été amenée à  Essakane (une commune rurale située sur la rive gauche du lac Faguibine dans le cercle de Goundam). Finalement, le festival a été ramené à  Tombouctou o๠il se tient désormais chaque année. Ce festival qui se voulait tournant au départ, est finalement devenu statique et se focalise uniquement à  Tombouctou. Manny Ansar, directeur du festival l’explique : « Nous avons compris que choisir un lieu fixe pouvait être bénéfique pour le développement de local. En effet, le festival est un moyen très efficace de faire rentrer de l’argent à  travers divers commerces. Aussi, nous avons réalisé des infrastructures et espaces culturels qui peuvent servir en dehors même de la période festivalière. » Le directeur du festival estime que la localité d’Essakane était mieux indiquée pour l’évènement. Mais, le choix a finalement été porté sur la ville sainte à  cause de sa proximité avec l’aéroport (1h30 de distance) et des bateaux. « Les gens viennent au festival et en profitent pour visiter les sites touristiques de Tombouctou », indique Manny. A ces facteurs, s’ajoutent des problèmes sécuritaires. Il précise : « avec les menaces, il fallait venir à  côté de Tombouctou ». Les maigres moyens des populations ont incité les organisateurs à  faire des économies pour elles. C’’est donc l’ensemble de ces raisons qui a favorisé le choix de Tombouctou. Manny Ansar se réjouit d’ailleurs de cet évènement culturel, qui a été bien accueilli par les populations parce qu’en plus de créer la joie, il crée aussi et surtout des emplois. « La semaine du festival est celle de la relance de l’économie. », dixit Manny Ansar. Les retombées touristiques du festival au désert sont énormes. Plus d’un milliers de touristes effectuent le déplacement à  Tombouctou, ainsi que des ONG. Ces organisations non gouvernementales ont, depuis le début des années 2000, construit plusieurs centres de santé au profit des populations locales. Des retombées ? Lors du festival, C’’est tous les secteurs qui bénéficient. Ténéré : ils viennent de partout Autre évènement, le Ténéré Festival qui se tient chaque année à  Tin-Aouker dans la vallée du Tilemsi (à  70 km de Gao). Le directeur et initiateur de ce festival, le colonel Mohamed Ag Mehdi fait remarquer que depuis la première édition du festival à  aujourd’hui, il y a eu des investissements de plus de 40 millions de Francs CFA. Ces investissements concernent notamment des maisons d’écoute, des salles de spectacle et l’acheminement de l’eau et de l’électricité dans la localité. Comme l’explique son promoteur, le Ténéré festival bénéficie uniquement des soutiens des cadres de la localité et de la fondation pour l’enfance. Véritable espace de diversité culturelle, le festival reçoit toutes les ethnies du pays, mais aussi les arabes et Songho௠de pays voisins (Niger, Mauritanie, Burkina Faso) et même ceux du Nigéria. Le festival organisé par les associations Tartit et Tanfo, est aussi l’occasion pour les artisans de se « remplir les poches ». En effet, les expositions constituent de véritables opportunités pour les commerçants pour leur savoir faire et le riche patrimoine artisanal du Mali. Aussi, les 5000 visiteurs attendus auront le plaisir d’assister à  des courses de chameau. Festival d’Anderaboukan : diversité culturelle Aroudéni Ag Hamatou, directeur du festival d’Anderaboukan dans le cercle de Ménaka (à  400 km de Gao), explique que : « De la première édition en 1999, à  aujourd’hui, Anderaboukan a connu un développement croissant. »Il se réjouit du fait que les populations se soient approprié l’évènement. « Durant le festival, il y a des activités économiques très intenses dans la mesure o๠les populations vont en compétition culturelle. Chacun veut montrer la richesse culturelle de son milieu », indique-t-il. Aroudéni précise que le festival d’Anderaboukan a en 11 ans, permis la réalisation d’écoles, de centres de santé, des stations d’adduction d’eau potable et l’atténuation de la pauvreté. Les centres de santé sont équipés et approvisionné à  travers la coopération décentralisée qui s’est développé grâce au festival, notamment avec le Niger et le Burkina Faso. Aussi, durant le festival, les meilleurs éleveurs, les meilleurs artisans, les meilleurs maraichers, et les meilleurs groupes sont primés. Ils vendent bien leurs produits selon Aroudéni. Il y a également une foire Agro-Silvo-Pastorale. Cet espace, indique le directeur du festival, a été introduit lors de la dernière édition. Elle vise à  vulgariser ce secteur qui constitue une véritable source de revenu pour les commerçants. Elle permet aux 3000 participants à  l’évènement, d’approprier la richesse agricole et pastorale de la localité et par la même occasion, faire des achats. Daoulaba : le textile malien en valeur Le festival Daoulaba, créé en 2007 par Hawa Meité (fille de l’ancienne ministre de la Culture, Aminata Dramane Traoré), fait la promotion du coton malien. Cet évènement se tenant chaque année à  Koulikoro (2e région), est véritable espace de promotion du textile local. Hawa Méité estime important de mettre en valeur, les richesses dont disposons. « Au Mali, nous n’exploitations pas assez ce que nous avons. Avec notre coton, nous pouvons confectionner nous même nos propres vêtements sans avoir forcément besoin des fabrications occidentales », a-t-elle indiqué, soulignant que tous les habits que nous portons et qui viennent d’occident, sont faits avec du coton. Daoulaba sert donc d »espace de promotion du Mali à  travers son textile. Ces festivals, parmi d’autres, contribuent, à  n’en point douter, au développement économique, social et culturel des différentes localités qui les abritent. En plus, ils assurent pleins de son et beaucoup de rythmes dans un Mali connu par la richesse de sa culture.

Festival au désert : Bye bye Tombouctou !

Pari tenu pour les organisateurs Pendant trois jours de spectacles, d’échanges, de découvertes touristiques, de brassage culturel…Tombouctou la cité mystérieuse, la ville sainte grouillait de monde. Un public venu des cinq continents. Le festival au désert était jumelé cette année à  la traditionnelle course de chevaux de Tombouctou sur les dunes de sable de la flamme de la paix. Les festivaliers sont rentrés chez eux avec des images plein la tête. Le Mali vient de démontrer encore une fois sa richesse culturelle couplée d’une chaleur humaine qui rend tout séjour d’un étranger inoubliable. Le festival au désert 2011 aura eu un cachet particulier. Il y a quelques mois, nul ne pouvait assurer sa tenue dans les dunes tombouctiennes. Les consignes sécuritaires des pays d’origine de la plupart des festivaliers occidentaux faisaient peser une chape de plomb sur la manifestation et les organisateurs redoutaient une faible affluence. La fête a donc été d’autant plus belle que près de 10 000 participants ont pu la partager. Venus essentiellement d’Afrique, des Etats Unis et de l’Europe de l’Est, ils ont démenti de la plus belle des manières, les rumeurs et autres informations alarmistes sur la sécurité du festival. ATT : « Le Mali est un pays de paix » Venue spécialement de Bamako pour ces deux grandes manifestations, le président Amadou Toumani Touré est revenu sur les précédents évènements survenus dans le désert malien il y a quelques mois et qui avaient fait couler beaucoup d’encre. Il parlera notamment de la fameuse histoire du cargo chargé de drogue qui avait atterrit puis brûlé en plein désert. Le tort du gouvernement, selon lui, a été de garder le silence pendant quelques jours, le temps de boucler l’enquête. Et « ce laps de temps a été l’occasion pour certains de donner des interprétations de toutes sortes. De fausses interprétations, je dirais. Le Mali a porté plainte contre X dans cette histoire pour menace à  la sécurité intérieure et à  l’intégrité nationale. Nous ne sommes pas venus à  Tombouctou pour braver la menace terroriste. Nous nous disons simplement que quelques soient les difficultés, nous devons rester soudés. Le nord Mali n’est pas uniquement le désert, C’’est aussi la joie, les rencontres, le divertissement et beaucoup d’autres choses. Si nous perdons la bataille des populations, nous perdrons aussi la bataille contre les bandits et le terrorisme. Chaque fois que nous reculons, C’’est le terrorisme qui avance. Il faut donc que les populations de la région s’impliquent et cessent d’avoir la phobie de ces menaces.» ATT estime que l’unique issue, C’’est le développement économique et social. Le Mali présente ses regrets à  la France Le chef de l’Etat a par ailleurs exprimé sa peine face aux récents enlèvements des ressortissants français à  Niamey. Une histoire qui a d’ailleurs tournée au drame avec la mort des français et quelques blessés. Notons que le Mali comme l’a assuré le chef de l’Etat, avait mis toutes ses bases et troupes à  la disposition du Niger. Il exprime également sa peine à  l’endroit des otages français enlevé à  Arlit( au Niger) en septembre dernier, en indiquant être de C’œur avec eux. ATT est également revenu sur l’incident de l’ambassade de France à  Bamako. Il s’agit notamment d’un jeune tunisien d’une vingtaine d’années qui avait fait exploser une bombonne de gaz devant les locaux de l’ambassade. Le président a expliqué qu’il s’agissait d’un acte isolé, inspiré et exécuté par l’individu lui-même et que celui-ci n’avait pas l’intention d’attenter à  la vie de qui que ce soit ». Néanmoins la question qu’il se pose, C’’est « pourquoi la France et pourquoi au Mali ? Ce jeune homme sera bientôt devant la justice. Nous exprimons par la même occasion, nos regrets à  la France.» Il indique que nul n’est à  jamais à  l’abri, nulle part dans le monde, et par conséquent, il remercie tous les touristes qui ont bravés les supposées menaces sécuritaires et sont venues au Mali, jusqu’à  Tombouctou. ATT félicite le directeur du festival au désert, Manny Ansar qui a eut la magnifique idée d’organiser cet évènement en plein désert et cela, depuis 11 ans. Les artistes et l’hymne du festival Les artistes présents, nationaux et étrangers ont tenu le public en haleine pendant une « jam session » inédite. Pendant une dizaine de minutes, ils ont chanté dans plusieurs langues en présence du président, une chanson spécialement composée lors du festival. Le texte appelait à  la paix, l’entente, la cohésion et l’amour entre les uns et les autres. Cette chanson, qui est en quelque sorte l’hymne du festial, été chantée en français, anglais, sanskrit (ethnie indienne), bambara, peulh, tamashek, wolof, sonrhaà¯Â…Sur scène : Oumou Sangaré, Haira Arby, Waflash, Ami Sacko, Habib Koité et beaucoup d’autres. Ce melting pot a été suivit d’un concert géant animé par Oumou Sangaré, Baba Salah et Amkoullel. Vivement 2012 !

Festival d’Essakane : Le désert en fête

3 jours de fête dans les dunes C’’est en plein désert que les organisateurs de ce festival créé en janvier 2001, convient leur public. Située à  deux kilomètres au nord-ouest de Tombouctou au Mali, la commune d’Essakane vivra pendant 3 jours au rythme des arts et de la culture. Co-organisé par les associations AITMA, EFES et Essakane Production, ce festival se greffe sur de grandes fêtes traditionnelles touaregs telles que Takoubelt à  Kidal et Temakannit à  Tombouctou qui ont longtemps constitués des lieux de concertation et d’échanges entre les communautés. Au départ, le festival d’Essakane était dédié aux chants et danses Touaregs, agrémentés de la poésie, des jeux et courses de chameaux. Aujourd’hui, le festival s’ouvre au monde extérieur et accueille des artistes venant non seulement du Mali, mais aussi d’Afrique, d’ailleurs. Pour la 11e édition, une trentaine de formations sont invitées à  montrer leur savoir-faire artistique et culturel. Environ 10 000 personnes sont attendues à  Tombouctou dont plus de 1500 touristes étrangers. Pour la première fois, le Président de la République malienne Amadou Toumani Touré participera au festival sur le désert. Cette visite rentre selon Manny Ansar, directeur du festival, dans le cadre de la célébration du cinquantenaire du l’indépendance de notre pays. Le chef de l’Etat sera donc présent à  la clôture prévu ce samedi. Notons que la parade de chameaux, grande course de compétition qui réunit les meilleurs chameliers du festival, est la grande attraction de cette manifestation. A l’image des autres éditions, de nombreux artistes sont attendus. Il s’agit notamment de : Bintou Garba, Matilde Politi (Italie), Samba Touré, Amkoullel, Tinariwen, Tiwitine, Baba Salah, Tartit, Haira Arby, Bassékou Kouyaté, Vieux Farka Touré, Amanar (Mali), Jeconde et Mali All Stars (USA :Mali), Waflash (Sénégal), Bombino (Niger), Sédoum Ould Elda (Mauritanie), Najma Akhtar (Inde :Angleterre. Des touristes s’expriment Certains touristes que nous avons rencontrés à  l’aéroport international de Tombouctou nous livrent leurs premières impressions. Mme Cissé Mariam Niang est galeriste. Elle explique que sa venue à  Tombouctou est un rêve qu’elle réalise. Tombouctou pour elle étant une des plus belles architectures du contient et la ville qui abrite la première université africaine. « C’’est un pèlerinage pour moi parce que mon mari et moi étant invités au festival, sommes surtout là  pour visiter la cité mystérieuse. On espère pouvoir atteindre notre but pendant ces trois jours. Ce sera une autre fête culturelle dans laquelle on tombe après le festival mondial des arts nègres de Dakar, nous sommes donc enchantés d’être là . » Une autre touriste libano-sénégalaise venue de Dakar en est à  sa première participation. Elle avoue qu’« on a tellement entendu parler de Tombouctou et ses merveilles qu’il me paraissait important de venir voir de mes propres yeux. Je ne connaissais le lieu qu’à  travers la télévision et internet. On a beaucoup plus tendance à  aller visiter l’Europe alors que vraiment, il y a tellement de choses à  voir en Afrique. J’ai appris que C’’est ici que se trouve la première université du monde, C’’est incroyable ce que nous sommes riches. Il y a vraiment beaucoup de choses à  visiter. Aussi bien l’architecture que les produits artisanaux. C’’est surtout le brassage culturel qui me plait énormément dans ce festival. En tout cas, je suis très très contente d’être là . » Souadou Niang est consultante à  Dakar. Elle se réjouit tout d’abord du chaleureux accueil qui leur a été réservé. « Je me crois en Mauritanie parce que je ne savais pas qu’au Mali, il y avait un peuple qui ressemble autant aux maures. C’’est impressionnant de voir tout ça et J’espère que durant ces trois jours, je ne serai pas déçue de ma visite et C’’est sûr, je visiterai tous les sites touristiques de cette fabuleuse ville. » Mandjou Yattara est le directeur du festival international des cauris du Mandé (FESCAURI). Il est pour la première fois à  Tombouctou pour le festival d’Essakane. Il estime que ce festival est un lieu privilégié de rencontre de la culture mondiale. « Il permet un mélange fructueux des différentes traditions mondiales et permet de faire connaitre les différentes richesses du Mali profond et montrer une autre image, une autre vision de notre pays et en particulier, du nord Mali. »

Saison touristique 2010 : Plus de 10.000 touristes à Tombouctou

Au-delà  de toute espérance On peut sans risque de se tromper, affirmer que la quinzaine touristique et culturelle 2010 fut un véritable pour le Mali. Particulièrement pour les départements en charge de tourisme et de la culture. En effet, vers la fin de l’année 2010, la saison touristique malienne semblait encore incertaine. Cette incertitude est née des vagues de kidnapping perpétrées par dans la bande sahélo-saharienne. On se rappelle que le 25 novembre dernier, un résidant français de Ménaka (Gao) a été victime d’un rapt. Premier du genre sur le sol malien. Ce rapt sera suivi de celui d’humanitaires espagnols en Mauritanie voisine. Dès lors, certaines diplomaties occidentales ont interdit l’accès du Nord Mali à  leurs ressortissants. Cette zone sera considérée comme à  risque et mise sur la liste des pays terroristes. Et la propagande de certains médias internationaux viendra jeter de l’huile sur le feu en diffusant continuellement des informations qui créeront la psychose, non seulement à  l’étranger, mais aussi, au sein même de la population malienne. Beaucoup de maliens avaient peur de s’aventurer au Nord du pays «Â au risque de Un défi à  relever Dès le début de ces campagnes de désinformation comme le signale le ministère du tourisme, la conte attaque a commencé. Le ministre du tourisme et de l’artisanat, Mr N’diaye Bah a estimé qu’il était impératif de sauver cette saison touristique : «Â le tourisme est la seule source de revenus de ces population enclavées du Nord Mali. Il serait donc injuste de les priver de cette activité et génératrice de revenus. » Commencèrent alors les campagnes de sensibilisation du ministère du tourisme à  tous les niveaux. Tout le monde a été mobilisé pour une réussite totale de l’évènement. Ainsi, le ministère de la culture investira à  hauteur de 10 millions de FCFA environ. Celui du tourisme en a fait autant. Notons que le jeu en valait la chandelle puisqu’au-delà  de toute attente, la quinzaine touristique et culturelle fut une réussite totale et cela sur tous les plans. En effet, sur 1500 touristes présents à  la saison touristique précédente, cette année, il y en a eu plus de 10.000. Dans la ville de Tombouctou, environs 300 véhicules 4×4 venus d’Europe, d’Amérique et d’Asie, se suivaient. Signalons que ces touristes sont arrivés à  Tombouctou par la route. Et durant les deux semaines de festivité, il y eu aucun rapt. Ils sont tous repartis assez satisfaits d’ailleurs du festival sur le désert. Mali tourisme Il est important de signaler que l’Etat malien a bien géré cette saison touristique et culturelle, à  travers ses ministères de tutelles. Pour la petite anecdote, le lancement de la saison culturelle s’est fait en direct sur l’office de radiodiffusion télévision du Mali (ORTM). Juste après cette retransmission en direct, des milliers de touristes occidentaux auraient appelé leurs ambassades afin d’obtenir des autorisations pour venir au Mali. Plus de place dans les hôtels Dans les quatorze hôtels de la ville sainte, il n’y avait plus de place pour accueillir les touristes. La plupart des habitants ont été obligés de transformer leurs maisons en auberges pour loger les gens. C’’était il faut le dire, une belle occasion pour eux de se faire un peu de sous. D’autres par contre, dormaient sous les tentes en plein désert. Globalement, cette saison a été fructueuse et pour les aubergistes, et pour les hôteliers, et pour les festivaliers, et tous les habitants de la ville puisque chacun y a trouvé son compte. Vivement la prochaine édition de la quinzaine touristique et culturelle !

Essakane : les dunes accueillent le festival Au Désert

Le tourisme en pleine ébullition Signalons que Tombouctou est la capitale du tourisme et de la culture durant une quinzaine de jours. Des milliers de touristes occidentaux ne cessent de venir en masse pour assister au festival Au désert. Ce mercredi, plus 200 véhicules 4×4 sont rentrés dans la ville. Ils transportaient des touristes venus d’Europe, d’Australie, d’Amérique et d’Asie. Et ce jeudi, les vagues de touristes en 4×4 n’ont cessé de s’accroitre. Des touristes s’expriment Le couple français Leroy, est pour la seconde fois à  Tombouctou pour le festival Au désert. Ils estiment que ces campagnes d’intoxication sur le Nord Mali font beaucoup de mal au pays. Une chose qu’ils trouvent vraiment dommage. «Â Jusqu’à  présent, nous n’avons rencontré aucun problème. D’autant que nous sommes allés à  Gao, à  Ménaka, à  Mopti sans aucune escorte. Il n’y a pas plus d’insécurité ici au Mali que chez nous en France. Je pense que le danger il est ailleurs, pas au Mali », précisent-ils. Cet autre couple italien, Mr et Mme Gillian, sont à  Tombouctou pour un tourisme général. Ils trouvent que cette ville est très intéressante avec une population très chaleureuse, une architecture divine et des mystères qui font sa beauté. «Â Nous n’avons rencontré aucun impair lors de notre séjour qui dure depuis deux semaines déjà . Nous circulons librement et dans la ville, et dans le désert sans risque et en toute sécurité. », déclarent-ils le sourire aux lèvres. Tombouctou, un lieu sûr pour les visiteurs Michel Villège est le représentant de la mission Rhône-Alpes et coordonnateur régional entre Tombouctou et cette région française. «Je suis à  Tombouctou pour les saisons touristiques et culturelles. Et J’avoue que plus J’y viens, plus J’apprécie et plus J’ai envie d’y rester. Je dois dire qu’au départ, nous étions un peu inquiets à  cause des enlèvements bien qu’il n’y ait rien eu sur la région de Tombouctou. Mais, il n’y a vraiment de quoi en faire tout un problème parce que nous sommes en parfaite sécurité au Mali. On espère que le festival se passera bien et donnera plus d’espoir au gens.» Pierre Yves l’évêque est un coopérant français en visite à  Tombouctou. Il profite de la quinzaine touristique pour sillonner tout le désert malien et le riche patrimoine culturel, touristique et artisanal de la cité des 333 saints. l’invité d’honneur du festival est le fils du président sénégalais Karim Wade. Il a été accueilli ce soir par les ministres de l’emploi et de la formation professionnelle, du tourisme et de l’artisanat, des transports et de l’équipement et l’ancien ministre des investissements Ousmane Thiam. Essakane a débuté, vive la musique et et vive Tombouctou !

Manny Ansar : « Le festival aura bien lieu à Essakane ! »

Manny Ansar, le directeur du festival d’Essakane explique qu’« il y a des danses traditionnelles, des fêtes annuelles de retrouvailles des nomades au Nord du Mali. C’’est à  partir de ceci que nous avons eu l’idée d’un festival Au désert, avec des partenaires occidentaux, il y a dix ans de cela. C’’était dans le souci d’inciter les autres pays, à  venir célébrer la fête dans le désert avec nous. C’’est donc comme cela qu’est né, Esssakane. » Pendant le festival, se joueront des musiques traditionnelles, en plus de cela, une pléiade d’artistes venus des quatre coins du pays et de l’extérieur se produiront. Un festival itinérant au départ Manny précise qu’au départ, le festival était itinérant. La première édition s’est déroulée à  Tinèsséko (Kidal), suivie de Tessalit et de la 3e édition à  Essakane (près de Tombouctou). Cette année, les festivaliers reprennent un peu le nomadisme puisqu’ils reviennent à  Côté de Tombouctou. Cinquantenaire dans le désert Pour la célébration du cinquantenaire de l’indépendance du Mali, le directeur du festival explique « Pour cette édition, nous sommes en partenariat avec la région de Tombouctou qui organise la quinzaine culturelle et touristique. ». Signalons que de nombreux festivals sont prévus pour le début de l’année 2010. Et cela, avec les mêmes artistes et les mêmes techniciens. Manny estime que cela rassure les gens qui ont peur d’aller au fond du désert à  cause de la campagne de propagande sur la sécurité au Nord Mali. Concernant la sécurité au festival, Manny rassure « la garantie, nous la recevons du ministre du tourisme. Il nous a garanti que les touristes peuvent venir en toute sécurité sans aucune crainte. Et nous le croyons puisque, cela fait quatre ans que nous recevons des avertissements pour les touristes de ne pas venir à  Essakane. Mais ils venaient quand même et dieu merci, il n’y a jamais eu d’incident. ». Il est donc légitime de la part des organisateurs du festival, de croire aux autorités du pays sur la garantie de la sécurité dans toute la zone. Notons que le festival se déroule tous les ans, dans le deuxième week end du mois de janvier. La célébration du cinquantenaire Pour la célébration des 10 ans du festival, Manny précise « on essaye d’inviter de grands artistes pour cette édition. Des artistes qui ont fait l’histoire du festival au désert. Il s’agit notamment de Salif Keita, Oumou Sangaré, Habib Koité, les artistes du nord du pays et tous les grands noms de la musique malienne viendront fêter avec nous». Par ailleurs, des artistes internationaux sont attendus. Ils viendront de la Mauritanie, du Niger, du Sénégal. Et cette année, l’invité d’honneur est le Sénégal qui viendra avec un bon nombre d’artistes. Pour les années précédentes, il y eu le Maroc, la Mauritanie, qui ont été invités d’honneur. A l’origine, différentes formes de chants et de danses touaregs, de la poésie, des courses de chameaux, des jeux étaient présentées. Aujourd’hui le Festival s’ouvre vers l’extérieur et accueille des artistes venus d’autres régions du Mali, d’Afrique mais aussi d’Europe et du reste du monde. Vive le tourisme au Mali et que perdurent les différents festivals qui sont les seules sources de revenues des populations enclavées du Nord.

Festival du Désert : Essakane plante le décor de la 10ème édition

A travers la quinzaine touristique, Tombouctou sera, du 4 au 19 novembre prochain, sous le feu des projecteurs. Prévu du 7 au 8 janvier 2010, le Festival d’Essakane apparaà®t donc, comme le premier évènement phare de l’année (2010) qui verra la célébration du 50ème anniversaire de l’indépendance du Mali. Lors d’une conférence de presse organisée samedi dernier, au Laico hôtel de l’Amitié, le ton de la 10ème édition du festival d’Essakane a été donné par les organisateurs. Il s’agit de faire en sorte que Tombouctou soit davantage connu. Le festival d’Essakane, par sa maturité, a gagné tous les galons du professionnalisme. Paix et désenclavement Cette 10ème édition s’effectuera sous le faisceau de 2 thèmes, à  savoir, le renforcement de la paix, et le désenclavement. Les organisateurs ont à  C’œur de prouver à  l’opinion nationale et internationale, que le nord du Mali connaà®t une stabilité réelle, et qu’il est bien fréquentable, même si des événements l’ont quelque peu troublé. l’innovation majeure est que la présente édition associera une crème de musiciens triés sur le volet. Les artistes qui viendront des cinq continents, ont des talents reconnus et admirés, a dit le président de l’Assemblée régionale de Tombouctou, Mohamed Cissé. l’évènement qui se tiendra du 7 au 8 janvier 2010, est précédé du lancement de la saison touristique et de la rentrée culturelle, les 4 et 5 janvier. Essakane : valoriser le tourisme au Nord La soirée de lancement du festival a enregistré en plus des ministres de la culture et du tourisme, Mohamed El Moctar, et N’Diaye Bah, la présence du ministre de l’Equipement et des transports, Hamed Diane Semega, désigné comme parrain de cette 10ème édition du festival d’Essakane. Pour Ansar Manny, promoteur du festival, la présence des membres du gouvernement se justifiait car le festival a un impact culturel et touristique. «Â Il serait absurde d’organiser ce festival sans associer les premières autorités du pays ». Hamed Diane Semega, parrain de la 10è édition Pour sa part, le ministre Semega n’a pu contenir sa satisfaction quant au choix porté sur lui pour parrainer la 10ème édition du festival d’Essakane. Ainsi, dit-il, l’honneur qu’on lui fait de parrainer la présente édition entre dans le cadre d’une solidarité gouvernementale. Il a signalé qu’il ne regrette pas de parrainer un festival dont la notoriété est avérée, et qui a su captiver l’intérêt de milliers de personnes. «Â Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour mériter cette confiance placée en moi ». Et le ministre d’ajouter que le transport est un secteur vital pour le tourisme. Il y a une complémentarité entre les deux secteurs. A noter que la conférence de presse a été suivie d’un dà®ner gala. Il faut rappeler que le dernier festival d’Essakane a enrégistré plus de 15 000 visiteurs étrangers.