Faible taux du commerce intra-africain (rapport)

Les pays africains continuent de commercer plus avec l’extérieur qu’entre eux, selon un rapport d’évaluation de la Commission économique pour l’Afrique (CEA).Le rapport qui porte sur les progrès réalisés en matière d’intégration régionale dans le contexte de la pandémie de Covid-19, a été présenté lors du 39ème Comité d’experts de la CEA, qui a débuté hier mercredi à Addis-Abeba (Ethiopie).

« L’Union européenne, indique le rapport, occupe la plus grosse part du marché, représentant 29,8% du commerce total en 2018. La tendance est cependant en train de changer après le Brexit et également en raison de l’augmentation des échanges entre la Chine et l’Afrique ».

Stephen Karingi, Directeur de la Division de l’intégration régionale et du commerce, à la CEA, tout en présentant les conclusions du rapport, affirme que la Covid-19 a gravement perturbé la mise en œuvre des initiatives d’intégration régionale, y compris la Zone de libre-échange continentale africaine (Zleca), en particulier le commerce à cause de la fermeture des frontières nationales.

« Les problèmes de gouvernance, de paix et de sécurité continuent entraver la mise en œuvre de l’intégration régionale. La numérisation est essentielle pour maintenir la compétitivité commerciale et permettre une participation effective au commerce électronique transfrontalier », déclare M. Karingi.

Le rapport montre qu’en 2018, l’Afrique ne représentait que 2,6% du commerce mondial, soit une légère augmentation par rapport à 0,2% par rapport à 2017.

Le commerce intra-africain est passé à 16,1% en 2018 (159,1 milliards de dollars), contre 15,5% en 2017. À l’échelle mondiale, la production a légèrement diminué à 3,6% en 2018, contre 3,8% en 2017.

Alors que des progrès continuent d’être réalisés dans la poursuite du programme d’intégration régionale du continent dans les huit Communautés économiques régionales (CER), des défis pour parvenir à une intégration plus approfondie demeurent. En particulier, la plupart des CER et des États membres ont du mal à réaliser des progrès dans le domaine de l’intégration productive.

M. Karingi note qu’avant la pandémie de Covid-19, le commerce intra-africain a augmenté, mais par rapport à d’autres régions, ce commerce est resté faible.

« Le commerce, la circulation économique des personnes et des services, les infrastructures, la gouvernance, la paix et la sécurité sont les principaux piliers de l’intégration régionale », fait-il remarquer, ajoutant que de nombreux pays font beaucoup pour mettre en œuvre la Zleca.

Selon lui, la paix et la sécurité créent des environnements propices à la poursuite de l’intégration régionale et à la réalisation d’objectifs de développement continental plus larges.

Le rapport présente une évaluation de l’état de l’intégration régionale en Afrique avec un accent particulier sur les progrès réalisés par les CER dans les dimensions clés de l’intégration régionale, y compris l’intégration macroéconomique, l’intégration productive, l’intégration commerciale, l’intégration des infrastructures, la libre circulation des personnes et la gouvernance, la paix et la sécurité.

Dans toutes les CER, déclare M. Karingi, l’intégration productive est la dimension la moins performante de l’intégration régionale.

« La plupart des communautés sont à la traîne en termes d’exportations et d’importations intermédiaires intra-régionales, et enregistrent un très faible indice de complémentarité du commerce des marchandises », dit-il, ajoutant que l’intégration productive est essentielle pour renforcer l’industrialisation et le commerce.

Selon le rapport, l’Union du Maghreb arabe (UMA) et la Communauté de l’Afrique de l’Est (CAE) occupent la tête de l’intégration productive, avec des scores d’indice de 0,449 et 0,434, respectivement, tandis que la CEDEAO est le bloc régional le moins intégré dans ce domaine, avec un score d’indice de 0,220.

Malgré la faible performance de la majorité des CER en matière d’intégration productive, plusieurs initiatives sont en cours pour améliorer la situation, dont certaines sont soutenues par la CEA.

La Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) et la CAE sont les communautés les plus performantes en termes d’intégration macroéconomique, avec des scores d’indice de 0,684 et 0,660, respectivement.

L’Onu accepte une enquête conjointe humanitaire au Tigré

La Haute-commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, Michelle Bachelet, a accepté la demande d’Addis Abeba portant sur une enquête conjointe dans la région du Tigré, dans le nord du pays, où des crimes de guerre pourraient avoir été commis.Mme Bachelet a « répondu positivement » à la demande de la Commission éthiopienne des droits de l’homme (EHRC) d’effectuer des enquêtes conjointes dans le Tigré, a déclaré mercredi le porte-parole du Haut-commissariat aux droits de l’homme, Jonathan Fowler, dans un communiqué.

« Le Bureau des droits de l’homme de l’Onu et l’EHRC élaborent actuellement un plan d’enquête, qui comprend les ressources nécessaires et les modalités pratiques, afin de lancer les missions dès que possible », a ajouté M. Fowler.

Le ministère éthiopien des Affaires étrangères a déclaré samedi dernier qu’il est prêt à travailler avec des experts internationaux des droits de l’homme pour mener des enquêtes sur les allégations d’abus dans la région déchirée par le conflit.

Le mois dernier, Amnesty International a accusé les forces érythréennes d’avoir tué des centaines de civils en 24 heures dans la ville d’Axum.

L’Érythrée a démenti cette accusation, mais la Commission éthiopienne des droits de l’homme a également décrit ces meurtres, ce qui constitue une reconnaissance rare de la partie éthiopienne à la participation des troupes érythréennes au conflit.

Les Nations unies et les États-Unis ont exigé que les troupes érythréennes quittent le Tigré.

Barrage Nil : L’Ethiopie rejette la médiation de l’Occident et de l’ONU

L’Ethiopie a rejeté l’appel du Soudan et de l’Egypte à impliquer quatre autres parties dans les pourparlers sur le Grand barrage de la renaissance éthiopienne (GERD).La position de l’Éthiopie a été annoncée après des informations selon lesquelles l’Union européenne, les Nations Unies et les États-Unis envisageaient de se joindre à la médiation sur la négociation du barrage.

Lors d’un point de presse mercredi, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, l’ambassadeur Dina Mufti, a déclaré que l’Éthiopie n’avait pas reçu de proposition officielle concernant les nouveaux médiateurs.

Il a cependant déclaré que l’Éthiopie n’acceptera pas une telle proposition et que l’Union africaine se chargera de la médiation, a-t-il ajouté. « Aucun médiateur ne peut déterminer l’issue des pourparlers, à l’exception de l’Éthiopie, du Soudan et de l’Égypte », a-t-il déclaré.

Le Soudan et l’Égypte ont fait pression pour que d’autres parties participent aux pourparlers sur le GERD, après que leurs dirigeants ont été impliqués dans des négociations récemment.

« C’est un honneur d’avoir l’Union africaine. L’Éthiopie estime que les problèmes africains doivent être résolus par les Africains », a déclaré M. Dina, décrivant l’organisation continentale comme le bon médiateur. « Le remplissage du réservoir du GERD va se poursuivre mais la négociation peut avoir lieu avant ou après le remplissage », a-t-il ajouté.

Tanzanie : la vice-présidente Suluhu va succéder à Magufili

Jusque-là vice-présidente du pays, Samia Hassan Suluhu 61 ans, va prendre la succession de John Magufili décédé des suites de problèmes cardiaques mercredi.Devenue la première femme vice-présidente de la Tanzanie en 2015, Suluhu va devenir la première femme à diriger le pays après le décès du président Magufili. Et selon la Charte fondamentale adoptée en 2005, elle va hériter du fauteuil. « Lorsque la fonction de président devient vacante, en raison du décès du président […], le vice-président prête serment et devient le président pour la période non écoulée du mandat de cinq ans et dans les conditions prévues à l’article 40. Puis, après consultation du parti politique auquel il appartient, le président propose le nom du nouveau vice-président. Cette nomination est confirmée par l’Assemblée nationale par des votes d’au moins cinquante pour cent de tous ses membres » indique la Constitution.

Samia Hassan Suluhu n’est pas une novice dans le landerneau politique tanzanien. Née dans le sultanat de Zanzibar, cette statisticienne rejoint l’université de Mzumbe où elle fourbit ses armes à l’administration publique avant de poursuivre ses études en Inde, puis au Royaume Uni, à l’Université de Manchester.

Sur le plan politique, elle devient députée de 2010 à 2015 avant d’être nommée ministre d’État au bureau du vice-président pour les affaires de l’Union depuis 2010. En 2014, elle gagne en galon et devient vice-présidente de l’Assemblée constitutionnelle chargée de rédiger la nouvelle Constitution.

Tanzanie: décès du président John Magufuli

Le président tanzanien John Magufuli est mort à l’âge de 61 ans.Le président tanzanien est décédé ce mercredi soir des suites de problèmes cardiaques selon la vice-présidente Samia Suluhu Hassan qui s’est exprimée sur la télévision publique.

Il a rendu l’âme à l’hôpital Emilio Mzena, un établissement gouvernemental de Dar es Salaam, où il suivait un traitement depuis plusieurs jours. Il souffrait de problèmes cardiaques depuis 10 ans, ajoute la vice-présidente.

Magufili n’était plus apparu publiquement depuis trois semaines. Et son absence alimentait les rumeurs sur son état de santé. L’annonce de son décès en début de soirée plonge le pays dans l’émoi et la consternation.

Mangufili était arrivé au pouvoir en novembre 2015. Il avait succédé à la présidence à Jakaya Kikwete.

Présidence Caf : le Tas a tranché, Ahmad ne sera pas candidat

Le Tribunal arbitral du sport (Tas) a réduit lundi à deux ans la suspension d’Ahmad Ahmad, ex-président de la Confédération africaine de football (Caf).Le Malgache n’est pas sorti de l’auberge. Alors qu’il espérait gain de cause dans son appel suite à sa suspension pour cinq ans par la Commission d’éthique de la Fifa, la Formation arbitrale du Tas a réduit la sentence, mais maintient pratiquement les charges de la Chambre de jugement de l’instance faîtière du football mondial.

« La Formation arbitrale du TAS a partiellement admis l’appel et a réduit la durée de la suspension imposée à M. Ahmad à 2 ans, à compter de ce jour, moins la période de suspension déjà subie entre le 19 novembre 2020 et le 29 janvier 2021, a également réduit l’amende, fixée désormais à CHF 50.000 », soit près de 30 millions FCFA, selon le communiqué parvenu à APA.

La Formation, composée du Français Thomas Clay  et de l’Italien Massimo Coccia, a d’abord auditionné Ahmad par vidéoconférence les 2 et 3 mars 2021, avant de le reconnaître « coupable de violation du CDE », le Code d’éthique de la FIFA.

Deux infractions ont été retenues, dont la non comptabilisation de diverses transactions financières, acceptation de paiement en liquide, virements bancaires de bonus et indemnités sans base contractuelle ou règlementaire. Il s’agit là d’une violation des articles 20 et 28 CDE, selon le jury.

Ensuite, Ahmad a été épinglé pour distribution de cadeaux et détournement de fonds (utilisation de l’argent de la CAF pour contribuer au financement d’une invitation à un pèlerinage à la Mecque (Umra) en faveur de certains présidents de fédérations nationales, invitation sans rapport direct avec le football. Ce qui est une Violation des articles 20, 25 et 28 CDE. A l’inverse du reste de la décision, souligne le Tas, cette infraction n’a été retenue qu’à la majorité de la Formation et non pas à l’unanimité.

En revanche, la Formation a libéré M. Ahmad de toute infraction liée aux contrats « Tactical Steel ». Elle considère que les pièces au dossier ne permettent pas de conclure que M. Ahmad ait tiré un quelconque avantage personnel notamment dans le cadre de la transaction avec Tactical Steel pour l’équipement du Championnat d’Afrique des Nations 2018. Ce qui ne représente pas une violation du devoir de loyauté et pas d’abus de pouvoir selon les articles 15, 25 et 28 CDE.

Dans la décision rendue le 19 novembre 2020, la Chambre de jugement de la Commission d’éthique de la FIFA avait constaté que le président de la Caf déchu avait commis plusieurs infractions au Code d’éthique de la FIFA (CDE). Une interdiction de participer à toute activité liée au football sur le plan national et international pour une durée de cinq ans ainsi qu’une amende de plus de 118 millions FCFA (CHF 200’000) lui avaient été infligées. Dans son appel au Tas, M. Ahmad a demandé l’annulation de la décision attaquée.

Malgré la réduction de sa suspension, l’ancien ministre des Sports malgache est définitivement hors course pour l’élection du prochain président de la Caf, prévue le 12 mars prochain à Rabat (Maroc).

La voie est aujourd’hui balisée pour le milliardaire sud-africain Patrice Motsepe, derrière lequel se sont rangés les trois autres candidats. A savoir le Sénégalais Augustin Senghor, le Mauritanien Ahmed Yahya et l’Ivoirien Jacques Anouma.

Football : la Caf annule la Can U17 2021

Le Comité d’urgence de l’instance faîtière du foot africain invoque la Covid-19.La décision de la Caf est tombée lundi soir. Réuni à Rabat (Maroc) pour statuer sur la tenue de la Coupe d’Afrique des nations des moins de 17 ans, le Comité d’urgence de la Caf  « a pris connaissance des contraintes auxquelles sont confrontées certaines des associations membres participantes ainsi que le pays hôte ».

En outre, il a reconnu que « la pandémie de coronavirus continue de présenter d’importants défis pour l’organisation d’événements sportifs internationaux ».

Pour toutes ces raisons, le Comité a annulé l’édition 2021 de la Can U17. Cette compétition était initialement prévue du 13 au 31 mars dans le Royaume chérifien.

Juba : le président érythréen et le PM éthiopien en visite de travail

Le président Salva Kiir a accueilli lundi son homologue érythréen et le Premier ministre éthiopien qui sont à Juba pour une visite de travail d’une journée.Une source fiable au bureau du président à Juba a déclaré que le président Isias Afwerki et son nouvel allié éthiopien, le Premier ministre Abiy Ahmed, étaient en pourparlers avec le président Kirr sur des questions d’importance régionale, la paix et la sécurité étant au centre de la réunion.

Le conflit en cours dans la région éthiopienne du Tigré, où des soldats érythréens seraient actifs aux côtés des troupes éthiopiennes, sera également à l’ordre du jour de la rencontre des trois dirigeants.

Le trio, qui s’était également rencontré en 2019, s’est également inquiété de la détérioration des relations entre l’Ethiopie et le Soudan en raison d’un conflit frontalier prolongé.

Alors que les trois dirigeants se rencontrent à Juba, le président Abdel Fattah al-Sissi est à Khartoum pour s’entretenir avec son homologue soudanais Abdel Fattah al-Burhan sur la question épineuse du barrage controversé que l’Ethiopie construit sur le Nil depuis 2012.

L’Egypte et dans une moindre mesure le Soudan se sont opposés au Grand barrage de la Renaissance éthiopienne, craignant que le projet ne compromette leur part de l’eau du Nil.

L’Ethiopie a qualifié ces craintes exprimées par ces derniers de non fondées.

Différend avec le Kenya : une équipe somalienne à la Haye

Une délégation gouvernementale somalienne de haut niveau a quitté, lundi Mogadiscio, pour La Haye, à la veille de l’audience cruciale à la Cour internationale de justice du 15 mars sur le différend avec le Kenya voisin.La délégation à la CIJ est dirigée par le Premier ministre somalien, Mahdi Guled, accompagné du Procureur général, Suleiman Mohamud. L’équipe comprend également le prédécesseur de Mohamud, Ahmed Dahir.

La Somalie a traîné le Kenya devant la CIJ en raison de revendications rivales sur une partie riche en pétrole sur leur côte commune de l’océan Indien, suite à l’échec de Mogadiscio en 2014 de trouver une solution à ses disputes avec Nairobi sur la question.

En février dernier, le gouvernement kenyan a fait appel au tribunal de La Haye pour avoir plus de temps pour préparer sa défense dans le différend maritime.

Cette demande de Nairobi à la CIJ pour le report de la prochaine audience était le troisième appel du genre par le pays, à cause de certains défis pouvant saper ses préparatifs pour le dossier en question.

Il s’agit notamment de la pandémie actuelle de coronavirus et de la prétendue disparition mystérieuse d’une carte considérée comme essentielle pour déterminer la crédibilité de sa défense.

Entre septembre 2019 et juin 2020, le Kenya avait fait appel à deux reprises pour obtenir plus de temps pour constituer correctement son équipe de défense avant l’audience.

Après que ces demandes ont été favorablement acceptées par la CIJ, au grand dam des responsables de Mogadiscio, il a été annoncé que les prochaines audiences auraient lieu le 15 mars 2021.

La CIJ a clairement indiqué qu’elle n’accepterait pas de nouvelles demandes de report de ce dossier.

Les relations entre la Somalie et le Kenya ont été tendues ces dernières années, aboutissant à la décision de Mogadiscio de rappeler ses diplomates de Nairobi, invoquant une ingérence dans ses affaires intérieures.

Mogadiscio a accusé Nairobi d’ingérence dans sa région de Gedo, une allégation démentie par le Kenya.

Un rapport publié récemment par l’Autorité intergouvernementale régionale pour le développement (IGAD) semble absoudre Nairobi de tout acte répréhensible.

L’Onu pour une enquête indépendante dans le Tigré

Le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, Michelle Bachelet, a souligné l’urgence d’une évaluation objective et indépendante de la situation humanitaire au Tigré.« Des rapports très inquiétants de violence sexuelle et sexiste, d’exécutions extrajudiciaires, de destruction et de pillage généralisés de biens publics et privés par toutes les parties continuent à nous être communiqués, ainsi que des rapports sur la poursuite des combats dans le centre du Tigré en particulier », a déclaré Mme Bachelet.

Selon elle, des informations crédibles continuent également d’apparaître concernant de graves violations du droit international, des droits de l’homme et du droit humanitaire par toutes les parties au conflit du Tigré.

« Sans des enquêtes rapides, impartiales et transparentes et sans que les responsables aient à rendre des comptes, je crains que des violations continuent d’être commises en toute impunité et que la situation reste instable pendant longtemps », a ajouté Michelle Bachelet.

Le Bureau des droits de l’homme des Nations unies a reçu des informations sur les combats en cours dans toute la région, en particulier dans le centre du Tigré, ainsi que sur des incidents de pillage par divers acteurs armés.

Des sources fiables ont partagé des informations sur le meurtre de huit manifestants par les forces de sécurité entre les 9 et 10 février 2021 à Adigrat, Mekelle, Shire et Wukro.

Plus de 136 cas de viols ont également été signalés dans les hôpitaux de Mekelle, Ayder, Adigrat et Wukro, dans l’est de la région du Tigré, entre décembre et janvier, et il semblerait qu’il y ait beaucoup plus de cas non signalés.

Le gouvernement a déclaré que des enquêtes sont en cours sur les cas de violence sexuelle.

Le bureau a également réussi à corroborer des informations sur certains des incidents survenus en novembre de l’année dernière, indiquant des bombardements aveugles dans les villes de Mekelle, Humera et Adigrat dans la région du Tigré, et des rapports sur de graves violations des droits de l’homme et des abus, y compris des massacres à Axum, et à Dengelat dans le centre du Tigré par les forces armées érythréennes.

Une analyse préliminaire des informations reçues indique que de graves violations du droit international, pouvant constituer des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité, ont pu être commises par de multiples acteurs du conflit, notamment les forces de défense nationale éthiopiennes, le Front populaire de libération du Tigré, les forces armées érythréennes, les forces régionales d’Amhara et les milices affiliées.

« Compte tenu de la multiplicité des acteurs du conflit, des dénégations générales et des accusations, il est clairement nécessaire de procéder à une évaluation objective et indépendante de ces rapports. Nous demandons instamment au gouvernement éthiopien d’autoriser mon bureau et d’autres observateurs indépendants à se rendre dans la région du Tigré, afin d’établir les faits et de contribuer à l’établissement des responsabilités, quelle que soit l’affiliation des auteurs des violations », a déclaré Mme Bachelet.

Elle a également exprimé son inquiétude quant à la détention cette semaine au Tigré de journalistes et de traducteurs travaillant pour des médias locaux et internationaux.

Bien que les journalistes aient été libérés, un fonctionnaire du gouvernement a fait des remarques inquiétantes selon lesquelles les responsables de « l’incohérence des médias internationaux » seraient tenus pour responsables.

« Les victimes et les témoins de violations et d’abus des droits de l’homme ne doivent pas être empêchés de partager leurs témoignages par crainte de représailles », a déclaré le Haut-Commissaire.

Mme Bachelet a salué les récentes déclarations du gouvernement éthiopien sur la responsabilité et les mesures prises sur l’accès des acteurs humanitaires. Elle a exhorté les autorités à veiller à ce que ces engagements se traduisent dans la réalité, et a souligné que le Bureau des droits de l’homme des Nations unies est prêt à soutenir les efforts visant à faire progresser les droits de l’homme, notamment les efforts de la Commission éthiopienne des droits de l’homme visant à garantir la responsabilité.

Vingt migrants morts au large de Djibouti (OIM)

Au moins vingt migrants se sont noyés au large des côtes djiboutiennes, rapporte l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).L’agence onusienne explique que le drame est survenu après que des passeurs ont jeté des dizaines de migrants par-dessus bord lors d’une traversée entre Djibouti et le Yémen.

« Les survivants pensent qu’au moins 20 personnes ont été tuées. Il en reste encore quelques-unes qui sont portées disparues. Cinq corps ont échoué en terre ferme », a déclaré Yvonne Ndege, porte-parole régionale de l’OIM pour l’Est et la Corne de l’Afrique, dans un communiqué.

Au moins 200 migrants, dont des enfants, se trouvaient à bord du navire lorsqu’il a quitté Oulebi, à Djibouti, aux premières heures de mercredi dernier pour le Yémen, ont déclaré les survivants à l’OIM.

Une trentaine de minutes après le début de la traversée du golfe d’Aden, les passeurs ont paniqué, jetant environ 80 personnes par-dessus bord avant de faire demi-tour vers Djibouti, indiquent les témoins.

« Sur les 80 personnes qui ont été forcées de descendre, seules 60 ont réussi à regagner la côte », a déclaré Ndege.

Cinq corps ont été retrouvés mercredi dernier et il est à craindre que le nombre de morts n’augmente encore. Les survivants reçoivent des soins médicaux dans la ville portuaire d’Obock, à Djibouti, et les témoignages sont toujours en cours de collecte.

Deux incidents similaires dans le golfe d’Aden en octobre ont coûté la vie à au moins 50 migrants, a rappelé l’OIM.

La facilitation des investissements, un pilier de la Zlecaf (CEA)

Les négociations imminentes de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) doivent se focaliser sur la facilitation des investissements.Stephen Karingi de la Commission économique pour l’Afrique (CEA) qui a fait ce plaidoyer, estime que la facilitation des investissements devient de plus en plus un domaine d’intérêt dans le discours sur l’investissement en Afrique.

S’exprimant lors d’une table ronde virtuelle de haut niveau sur la facilitation des investissements pour le développement, M. Karingi, directeur de la Division de l’intégration régionale et du commerce de la CEA, met l’accent sur les avantages et les défis des cadres internationaux de facilitation des investissements pour le développement des économies africaines.

Il fait remarquer que les Investissements directs étrangers (IDE) en Afrique ont diminué à la suite de la pandémie de COVID-19 et que les décideurs en matière d’investissement ont un énorme défi pour redresser la tendance.

« La facilitation des investissements sera essentielle pour promouvoir une plus grande valeur ajoutée et une plus grande industrialisation en Afrique qui, comme vous le savez, est l’un des piliers fondamentaux de la Zlecaf », a-t-il affirmé.

Dans son propre discours, la Directrice exécutive du Centre du commerce international, Pamela Coke-Hamilton, appelle à un « partenariat en action et un partenariat pour l’action » afin de faire face aux difficultés sanitaires et économiques créées par le Pandémie de covid-19.

« Nous devons mettre en commun nos ressources et notre expertise pour reconstruire les voies d’investissement en Afrique », la pandémie ayant laissé des effets dévastateurs sur l’investissement, illustrés par la baisse d’environ 40% des IDE africains en 2020, déclare Coke-Hamilton.

Présidentielle ougandaise: une erreur décelée dans les résultats

La Commission électorale ougandaise a reconnu une erreur dans un des procès-verbaux des résultats de l’élection présidentielle du 14 janvier dernier.L’instance électorale a publié hier mercredi les résultats de plusieurs bureaux de vote dans une tentative désespérée de réfuter des « chiffres fictifs » diffusés sur les réseaux sociaux.

Les résultats en question concernent un bureau de vote dans le district de Nebbi, au nord-ouest de l’Ouganda, où, bien que le procès-verbal ait affirmé que le nombre total de votes valides exprimés pour les candidats était de 300, les votes comptés en suggéraient 224.

La commission avait précédemment conseillé aux Ougandais de ne pas tenir compte des résultats diffusés sur les réseaux sociaux, les décrivant comme trafiqués pour produire une autre série de résultats qu’elle a ensuite admis être erronés.

Son porte-parole, Paul Bukenya, a déclaré : « La ligne de conduite à suivre consiste à examiner la situation, à la remettre en question et à revenir en arrière pour voir ce qui s’est passé. Quelqu’un a posté de faux résultats. Les fiches que nous avons remises aux candidats à la présidence en comportent huit, mais le total comporte une erreur. Nous devons découvrir s’ils ont paniqué, se sont précipités ou s’il s’agit simplement d’une erreur ou d’un acte délibéré ».

L’erreur a été signalée par le professeur Nic Cheeseman qui a remis en question le calcul de la commission électorale, le qualifiant d’hilarant et de choquant.

A l’issue de la présidentielle, le président sortant, Yoweri Museveni, a été réélu pour un 6e mandat à la tête de ce pays d’Afrique de l’Est.  A 86 ans, il a obtenu au premier tour 58,6%, là où son principal adversaire, le chanteur devenu député, Bobi Wine a récolté 34,83% des suffrages.

Covid-19 : l’Angola réceptionne 600 000 doses de Covax

L’Angola a reçu ce mercredi plus de 600 000 doses du vaccin développé par Oxford/Astrazeneca.Ce premier lot entre dans le dispositif Covax, l’initiative de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) visant à donner un accès équitable aux pays à revenu moyen et faible.

« Nous espérons que, d’ici fin juillet, nous pourrons, selon la promesse de Covax, recevoir les vaccins pour 20% de la population, comme promis. Le gouvernement a aussi ses propres initiatives. Nous nous occupons des acquisitions par d’autres moyens. Nous avons un plan de vaccination flexible, assez ambitieux et nous espérons vacciner 53% de notre population en deux étapes. Mais cela pourrait prendre un certain temps », a déclaré la ministre angolaise de la Santé, Silvia Lutucuta.

La vaccination a débuté dès l’arrivée du premier lot, puisque 50 personnes parmi lesquelles des professionnelles de la santé se sont vu administrés les piqûres. 

L’occasion d’inaugurer l’entrepôt central des vaccins à Luanda, la capitale angolaise.

Plus de 200 millions de doses Astrazeneca/Oxford, fabriquées en Corée du Sud et par le Serum Institute of India, seront livrées d’ici fin mai dans 142 pays grâce à une opération logistique sans précédent.

«L’Afrique doit tirer profit de la Zlecaf» (expert)

Les pays du continent doivent tirer profit de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf), affirme l’expert en affaires internationales, Me Pierre Djemis.« La Zlecaf est devenue réalité depuis 1er janvier 2021. C’est une zone énorme, c’est un marché énorme (…) que nous devons saisir. L’Afrique ne doit pas louper les opportunités de la Zlecaf. Elle permet par exemple de commercer (…) sans payer des droits de », a notamment dit Me Djemis, spécialisé en droit et pratique des affaires internationales.

Il s’exprimait, mardi à Dakar, en prélude à une formation de 300 entrepreneurs sénégalais sur l’accès à l’information relative aux financements des PME/PMI. Celle-ci entre dans le cadre d’une série de rencontres dénommées « Entreprendre en Afrique », visant à mettre en relation les porteurs de projet et un réseau de partenaires techniques et financiers.

Dans son discours dont APA a obtenu copie, Me Pierre Djemis a indiqué que « nous devons faire en sorte que nos PME/PMI saisissent les opportunités de la Zlecaf qui est un projet innovant ». « C’est une opportunité à saisir par les PME/PMI », a-t-il renchérit.

Selon lui, « la plus grande richesse de l’Afrique réside bien dans sa jeunesse et sa soif d’entreprendre ».

« L’engouement pour l’entrepreneuriat n’a jamais été aussi puissant qu’aujourd’hui, l’entrepreneuriat est au cœur du développement en Afrique. Cependant, entreprendre en Afrique s’avèrera une stratégie payante à condition d’être parfaitement informé sur les spécificités des marchés et surtout d’avoir accès à des financements », a conclu Me Pierre Djemis.

Ethiopie : Washington préoccupé par la situation au Tigré

Les Etats-Unis sont gravement préoccupés par les atrocités signalées et la détérioration générale de la situation dans la région du Tigré en Ethiopie.Nous condamnons fermement les meurtres, les expulsions et déplacements forcés, les agressions sexuelles et autres violations et abus très graves des droits de l’homme par plusieurs parties que diverses organisations ont rapportées à Tigré, a déclaré dimanche le Département d’Etat américain dans un communiqué.

« Nous sommes également profondément préoccupés par l’aggravation de la crise humanitaire. Les Etats-Unis ont à plusieurs reprises incité le gouvernement éthiopien à souligner l’importance de mettre fin à la violence, d’assurer un accès humanitaire sans entrave au Tigré et de permettre une enquête internationale complète et indépendante sur toutes les violations des droits, abus et atrocités. Ceux qui en sont responsables doivent être tenus pour responsables », indique le communiqué.

Les Etats-Unis prennent acte des déclarations du 26 février du Bureau éthiopien du Premier Ministre et du Ministère des affaires étrangères promettant un accès humanitaire sans entrave, se félicitant du soutien international pour les enquêtes sur les violations et abus des droits de l’homme et s’engageant à rendre des comptes. La communauté internationale doit travailler collectivement pour faire en sorte que ces engagements soient tenus, selon le communiqué.

Le Département d’Etat américain a déclaré que le retrait immédiat des forces érythréennes et des forces régionales d’Amhara du Tigré était une première étape essentielle. Elles devraient être accompagnées de déclarations unilatérales de cessation des hostilités par toutes les parties au conflit et d’un engagement à permettre la fourniture sans entrave d’une assistance à ceux qui se trouvent au Tigré.

Les Etats-Unis sont déterminés à travailler avec la communauté internationale pour atteindre ces objectifs. A cette fin, l’USAID va dépêcher une équipe d’intervention en cas de catastrophe en Ethiopie pour continuer à fournir une assistance vitale.

« Nous demandons aux partenaires internationaux, en particulier l’Union africaine et les partenaires régionaux, de travailler avec nous pour faire face à la crise au Tigré, y compris à travers une action à l’ONU et dans d’autres organes pertinents », a conclu le Département.

L’Ethiopie a réduit de 10% ses importations de véhicules (ministre)

Les voitures importées en Ethiopie ont vu leur nombre réduit de 10% au cours des six derniers mois.Selon le ministère du Commerce éthiopien, la nation de la Corne de l’Afrique a importé pour 10,7 millions de dollars de véhicules au cours du premier semestre de cette année budgétaire qui a débuté le 8 juillet 2020.

Le montant en dollars dépensé pour l’achat des véhicules s’est avéré dix fois inférieur aux plus de 105 millions de dollars dépensés par le pays pour les voitures importées l’an dernier, pour la même période.

La taxe d’accise élevée et la pandémie de Covid-19 ont été attribuées à la baisse du nombre de véhicules importés dans le pays.

Le gouvernement a perçu 4,9 milliards de birr de droits d’accise sur les voitures importées au cours de ce premier semestre de cette année budgétaire, soit une baisse de 20% par rapport à qu’il avait envisagé de tirer de cette activité.

En conséquence, le prix des véhicules neufs et d’occasion a augmenté sur le marché local, après que le gouvernement a perçu un droit d’accise de 500% sur les véhicules d’occasion importés.

De même, les importations de carburant ont diminué. Le pays a importé 37% de moins de carburant par rapport aux 147 millions de dollars de carburant importé au cours du premier semestre de l’année dernière.

Le fisc et les services des douanes de l’Ethiopie affirment que les véhicules commerciaux et privés importés dans le pays sont soumis à cinq types de taxes. Cependant, malgré la lourde charge fiscale, le nombre de voitures importées avait augmenté avant 2018.

OMC : Ngozi Okonjo-Iweala déjà à l’épreuve

La nouvelle directrice de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) a pris ses fonctions ce 1er mars pour un mandat de quatre ans.Une journée historique pour la Nigériane, devenue la première femme et la première Africaine à diriger l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC). Pour sa prise de fonction, ce lundi à Genève (Suisse), l’ancienne ministre des Finances du Nigeria a placé sa journée sous le signe de l’écoute.

Le successeur du Brésilien Roberto Azevedo, qui a quitté ses fonctions en août un an avant la fin de son mandat, aura comme premier chantier de nommer ses quatre nouveaux directeurs adjoints. Ces derniers auront pour mission de l’aider à redynamiser le mécanisme de négociation de l’organisation. « Je viens à Genève avec une nouvelle paire d’yeux pour jeter un nouveau regard », a dit récemment la nouvelle patronne de l’organisation dont l’élection avait été entérinée par consensus le 15 février par les 164 pays membres.

Bataille des superpuissances

Le deuxième chantier, et non moins important, concerne les réformes dans une institution minée par les conflits entre grandes puissances. Le combat s’annonce rude entre les Etats-Unis, l’Union européenne (UE) et la Chine. Les pays industrialisés n’admettent plus le statut de pays en développement de la Chine qui lui donne de nombreux avantages.

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Loin de cette bataille, l’Afrique, dont est originaire l’ancienne Directrice de la Banque Mondiale, n’a pas tiré profit de la mondialisation des échanges au cours des dernières décennies. La part du continent dans le commerce mondial est passée de 4,8 % au début des années 1970 à 2,5 % aujourd’hui.

Toutefois, la mission urgente de la nouvelle cheffe de l’OMC sera de donner son impulsion au dossier urgent lié à la pandémie de la Covid-19. Une large coalition de pays demande une dérogation des règles sur la protection de la propriété intellectuelle afin de pouvoir produire les vaccins en masse.

Fondée en 1995, l’Organisation Mondiale du Commerce a depuis joué le rôle du gendarme mondial des échanges. Elle gère, notamment, les conflits entre pays par le biais de son tribunal.

Deux Rwandais nommés à la Cour de justice d’Afrique de l’Est

Deux juges du Rwanda vont siéger à la Cour de justice de la Communauté d’Afrique de l’Est (CAE).Le sommet des chefs d’État de cette organisation régionale a nommé ce week-end de nouveaux juges dont deux magistrats rwandais.

 Il s’agit de l’ancien procureur général rwandais, Richard Muhumuza, nommé à la section de première instance de la CAE et d’Anita Mugeni qui siègera sur le banc de la chambre d’appel de la Cour.

Les autres juges de la division de première instance de la Cour sont Yohane Bakobora Masara, Richard Wabwire Wejuli, Nestor Kayobera et Kathurima M’inoti.

Le sommet a également nommé Nestor Kayobera président du tribunal, Geoffrey Kiryabwire vice-président, Yohane Bakobora Masara juge principal et le juge Audace Ngiye juge principal adjoint.

Par ailleurs, les dirigeants de la Communauté d’Afrique de l’Est ont également nommé le Kényan Peter Mathuki au poste de secrétaire général du bloc régional, succédant ainsi au Burundais Liberat Mfumukeko, qui a terminé son mandat de cinq ans.

Lors du sommet, Kagame a été remplacé par son homologue kenyan Uhuru Kenyatta à la présidence du sommet pour l’année à venir.

La CAE comprend six nations, à savoir le Burundi, le Kenya, le Rwanda, le Soudan du Sud, la Tanzanie et l’Ouganda. La République démocratique du Congo (RDC) et la Somalie sont candidates pour rejoindre l’organisation.

Ethiopie : la FAO met en garde contre une nouvelle invasion acridienne

L’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), a averti mercredi l’Ethiopie, contre une nouvelle invasion de criquets pélerins à la suite des dernières pluies.Au cours des derniers jours, des pluies légères à modérées sont tombées dans le sud de l’Ethiopie, ce qui pourrait être suffisant pour permettre aux essaims présents dans le pays de mûrir et éventuellement de pondre des œufs, ce qui donnerait lieu à une autre génération de reproduction, a déclaré la FAO dans un communiqué.

Cependant, l’ampleur de la reproduction printanière devrait être limitée en raison des opérations de lutte en cours qui continuent de réduire le nombre d’essaims et la probabilité de mauvaises pluies printanières à partir du mois prochain, a-t-il ajouté.

Des essaims immatures persistent dans les régions d’Oromia (zones East Harerghe, Arsi, Borena) et SNNP (South Omo, Konso), notamment les zones sud de la vallée du Rift où plusieurs essaims ont été signalés, selon le même communiqué.

Selon la FAO, la situation actuelle dans la Corne de l’Afrique diffère considérablement de celle d’il y a un an, les essaims actuels étant de plus petite taille et d’un nombre plus limité.

La FAO a récemment déclaré que l’infestation de criquets pèlerins en Ethiopie s’était aggravée, malgré les opérations de lutte terrestre et aérienne en cours.

Il a indiqué que les œufs éclosent abondamment et forment des bandes larvaires dans la région éthiopienne de Somalie, en raison des fortes pluies de novembre de l’année dernière.

Les bandes larvaires enregistrées à ce jour ont couvert plus de 351 km2 et ont consommé au moins 1.755.000 tonnes de végétation verte par jour.

Le TPLF détruit le réseau électrique du Tigré

Une panne de courant s’est produite au Tigré après que des rebelles du Front de libération du peuple rebelle du Tigré (TPLF) ont détruit, ce jeudi, le réseau électrique de l’Etat, a indiqué l’Ethiopian Electric Power (EEP, publique).La panne d’électricité est le résultat d’attaques délibérées contre un grand réseau électrique qui fournit du courant à plusieurs villes, dont Alamata, Mehoni et Mekelle, a déclaré l’EEP dans un communiqué.

Le TPLF en déroute avait détruit le même réseau électrique en novembre 2020 alors que les troupes fédérales avançaient vers la capitale de l’Etat, Mekelle, la dernière destination pour mettre fin à ce que le gouvernement a décrit comme une « opération d’application de la loi » dans l’Etat.

L’EEP a déclaré qu’il était en train de réparer le réseau électrique endommagé pour restaurer le service d’électricité dans le Tigré.

La semaine dernière, l’EEP a déclaré que le TPLF avait causé plus de 240 millions de Birr de dommages sur les infrastructures électriques dans l’Etat régional du Tigré pendant l’opération pour le retour de la loi et de l’ordre.

Le HCR sollicite 222 millions $ pour les réfugiés burundais

Le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a besoin de 222,6 millions de dollars pour soutenir les réfugiés burundais.L’appel de fonds vise à obtenir un soutien essentiel pour pouvoir garantir la fourniture de nourriture, d’abris et de services éducatifs à plus de 315.000 réfugiés burundais en 2021.

« Depuis près de sept ans, la Tanzanie, le Rwanda, l’Ouganda et la République démocratique du Congo accueillent généreusement des réfugiés du Burundi. La transition politique de l’année dernière au Burundi a fait naître l’espoir que davantage de réfugiés puissent rentrer chez eux, mais la majorité des réfugiés burundais continuera cependant à avoir besoin d’une protection internationale en 2021 », note le HCR dans un communiqué reçu mercredi à APA.

« Un soutien international accru est crucial pour garantir que les réfugiés burundais bénéficient d’une réelle protection et de soins dans les pays voisins », indique Clementine Nkweta-Salami, Directrice régionale du HCR pour la région de l’Afrique de l’Est, de la Corne de l’Afrique et des Grands Lacs.

Selon elle, « le fait de mobiliser des ressources est un signe fort qui montre que le monde n’a pas oublié les réfugiés burundais et leurs communautés d’accueil ».

L’appel comprend un volet financier destiné à intensifier le retour librement consenti, en toute sécurité et dans la dignité, de ceux qui choisissent de rentrer au pays. Il est complété par un Plan conjoint pour le retour et la réintégration des réfugiés burundais, qui couvre l’accueil et le suivi des rapatriés, ainsi que le soutien à leur réintégration au Burundi.

En 2020, la réponse à la situation des réfugiés burundais était parmi les plus sous-financées au monde, l’appel de fonds de 293 millions de dollars de l’année dernière n’ayant été financé qu’à hauteur de 40%.

Ethiopie : le chef rebelle du Tigré annonce la poursuite du conflit

Le conflit entre les troupes fédérales éthiopiennes et les combattants rebelles du Front populaire de libération du Tigré (TPLF), se poursuivra sur différents fronts, a déclaré l’un des dirigeants fugitifs du mouvement.Dans un entretien accordé mardi au Tigray Media House, Getachew Reda, ancien ministre des Communications du gouvernement fédéral, a déclaré qu’il y a eu dans ce conflit des pertes importantes des deux côtés, avec 100.000 victimes.

Il a déclaré que les forces fédérales et celles de leurs alliés érythréens ont subi davantage de pertes depuis que le conflit a éclaté en novembre de l’année dernière.

« Au moment où je vous parle, les combats se poursuivent et les forces ennemies sont en déroute sur différents fronts de guerre » a-t-il déclaré, ajoutant que les combattants du TPLF ont détruit deux régiments appartenant à l’ennemi il y a quelques jours.

Addis-Abeba s’est lancée dans ce qu’elle a qualifié d’opération de maintien de l’ordre en novembre, dont le Premier ministre Abiy Ahmed a déclaré le succès un mois plus tard, après que les troupes fédérales ont capturé la capitale régionale Mekelle aux mains des combattants du TPLF.

Cependant, en réponse aux affirmations d’Abiy, M. Reda a décrit cette opération comme un vœu pieux de la part du premier ministre éthiopien, car selon lui, le TPLF est loin d’être vaincu.

« Il ne s’est pas passé un seul jour sans que des milliers de jeunes gens ne soient tués dans des combats », a-t-il ajouté.

« En fait, plus de troupes fédérales ont été tuées depuis qu’Abiy a revendiqué la fin de la guerre. De très jeunes soldats Amhara âgés de 17 ans seulement ont été tués par des tirs de mortier des forces du TPLF », a affirmé Geda.

Il a accusé une brigade de l’armée érythréenne d’être entièrement engagée dans des activités de vol.

Le Rwanda et la RDC discutent de sécurité d’accords bilatéraux

Le Rwanda est prêt à renforcer ses liens de sécurité avec la République démocratique du Congo (RDC) voisine, pour éradiquer les milices terroristes armées dans la région.Selon l’une des résolutions d’une réunion bilatérale de deux jours qui s’est ouverte dimanche à Kigali, les responsables de la sécurité des deux pays ont évoqué les questions de sécurité d’intérêts communs, indique un communiqué partagé dimanche par APA à Kigali.

La délégation du Rwanda est dirigée par le chef d’état-major de la défense (CEMD), le général Jean-Bosco Kazura, tandis que la délégation congolaise est dirigée par François Beya, conseiller spécial du président Félix Tshisekedi pour les affaires de sécurité.

 S’exprimant à cette occasion, le général Kazura a fait remarquer que les chefs d’État des deux pays, les présidents Paul Kagame et Felic Tshisekedi, nous ont « mandatés » pour nous rencontrer régulièrement, discuter et trouver des moyens de faire tout ce qui est nécessaire « pour que nos pays travaillent ensemble et se développent ensemble ».

 « Et quand les gens collaborent et travaillent ensemble, il n’y a rien d’impossible à réaliser », a déclaré l’officier supérieur rwandais.

 Le président de la RD Congo, Félix Tshisekedi, s’est engagé à aborder un large éventail de questions dans son pays, y compris la guerre et l’insécurité.

 Dans un effort pour apporter la paix, la sérénité et le calme à l’est de la RD Congo, l’armée congolaise s’est déplacée ces deux dernières années de manière indécise et a combattu les milices anti-rwandaises basées là-bas.

 Commentant ces opérations militaires, Jean-Claude Kamb, un officier supérieur du renseignement congolais a déclaré : « nous sommes très optimistes quant aux opérations militaires visant à neutraliser toutes ces forces négatives ».

 « Nous sommes ici sous la direction de nos deux chefs d’État. Nous sommes réunis pour échanger sur la menace commune qui affecte les deux Etats ; en termes de terroristes, de propagande négative », a-t-il déclaré.

Rwanda: décès du chef de l’Armée de cause naturelle

Le chef d’Etat-major de l’armée rwandaise, le lieutenant général Jacques Musemakweli est décédé de causes naturelles, a confirmé jeudi un communiqué des forces de défense du pays.Selon un tweet des Forces de défense rwandaises, le général Musemakweli est décédé jeudi à l’hôpital militaire de Kanombe. Le général Musemakweli, qui dirigeait l’Inspection générale des Forces de défense rwandaises depuis novembre 2019, a également occupé plusieurs postes au sein de l’armée.

Il s’agit notamment du poste de chef de la garde présidentielle et du poste de commandant des réservistes militaires rwandais. Il était un membre dirigeant du Front patriotique rwandais (FPR), le mouvement rebelle de Paul Kagamé pendant le génocide du pays.

Soudan : un nouveau gouvernement incluant d’anciens rebelles

Un nouveau gouvernement comprenant sept ministres issus de groupes rebelles actifs sous l’ancien régime a été dévoilé par le premier ministre soudanais Abdallah Hamdok, en vertu de l’accord de paix signé en octobre.Après plusieurs mois de négociations et de consultations avec les groupes rebelles et les bandes armées, le Premier ministre a annoncé lundi dans la soirée, la formation d’un nouveau gouvernement, comprenant des ministres issus des différents groupes armés, notamment du Darfour.

« Nous sommes parvenus à un consensus pour vingt-cinq ministères et nous avons reporté l’annonce concernant le ministre de l’Éducation dans l’attente de consultations supplémentaires », a expliqué M. Hamdok lors d’une conférence de presse.

« Cette formation vise à éviter l’effondrement du pays. Nous savons qu’il y aura des défis, mais nous sommes certains que nous pourrons avancer », a-t-il soutenu, précisant que le nouveau gouvernement comptait se concentrer sur la remise en état de l’économie.

Le gouvernement de transition et le Front révolutionnaire soudanais (FRS), coalition de cinq groupes rebelles et quatre mouvements politiques, ont signé un accord de paix en octobre.

Les deux derniers groupes rebelles sont en pourparlers avec le Premier ministre pour trouver un accord de paix.

Au total, le gouvernement comprend vingt-cinq ministres, dont d’anciens chefs rebelles, des militaires et des membres de l’opposition sous Omar el-Béchir.

Parmi les figures marquantes de ce nouvel attelage, on note la présence de Mariam al-Sadeq al-Mahdi, fille du dernier premier ministre élu démocratiquement du Soudan et qui a été renversé par le coup d’État de Béchir en 1989. Cette dernière hérite du portefeuille des Affaires étrangères.

Sept ministères reviennent aux groupes rebelles, deux pour l’armée et les dix-sept autres de la mouvance des Forces pour la liberté et le changement (ALC), moteur de la révolution populaire.

Seul le poste de ministre de l’Education n’a pas encore été pourvu et nécessite des consultations supplémentaires.

La formation de ce gouvernement marque un pas important dans la mise en œuvre de l’accord de paix signé avec les groupes armés en octobre dernier. Désormais la prochaine étape est la mise en place d’un Parlement de transition d’ici le 25 février.

Soudan : le Pm dissout son cabinet

Le Premier ministre soudanais, Abdalla Hamdok, se sépare de ses collaborateurs en attendant la nomination de nouveaux membres lundi, a appris APA.Le bureau du Premier ministre Hamdok a déclaré que les membres sortants de son ancienne équipe conserveraient leurs fonctions, en attendant que leurs successeurs soient désignés.

Ce changement s’inscrit dans le cadre du processus de renforcement de la démocratie, 22 mois après le renversement d’Omar el-Béchir par l’armée, au terme de plusieurs mois de manifestations de masse.

Un Conseil de transition avait été formé en 2019 dans lequel siégeaient des civils, dans le cadre d’un accord de partage du pouvoir. Il résulte de plusieurs mois de protestations supplémentaires contre les chefs militaires du pays que les Soudanais ordinaires accusent d’être sympathiques à Béchir et aux membres de son ancienne administration.

Omar el-Béchir dirigeait le Soudan depuis son coup d’Etat militaire de 1989 avant d’être destitué par l’armée en avril 2019 sous la pression d’un soulèvement populaire.

UA : Moussa Faki Mahamat rempile

Le président de la Commission de l’Union africaine (CUA) a été réélu, samedi soir, pour un mandat de quatre ans.Sans surprise, Moussa Faki Mahamat (60 ans) reste à son poste. Le diplomate tchadien, qui était l’unique candidat à sa succession, a recueilli 51 voix sur 54 votants lors d’une réunion à huis clos des chefs d’État et de gouvernement du continent. En outre, 3 abstentions sont à noter.

Cette élection s’est tenue à l’occasion de la 34e Session ordinaire de l’Assemblée des chefs d’État et de gouvernement de l’organisation panafricaine.

Après ce plébiscite, l’ancien ministre des Affaires étrangères du Tchad s’est dit « profondément honoré par le vote de confiance écrasant et historique des États membres de l’UA ».

Le poste de vice-président de la Commission, principal enjeu de ces joutes, est revenu à Monique Nsanzabaganwa. La Rwandaise a obtenu 42 voix, soit plus des deux tiers requis. Elle a devancé entre autres Hasna Barkat Daoud (Djibouti) et Pamela Kasabiiti Mbabazi (Ouganda) qui n’ont eu que 12 voix.

Le président rwandais, Paul Kagamé, a joué un rôle majeur dans la victoire de sa compatriote.

UA : le bilan de Moussa Faki Mahamat en question

Le Tchadien boucle quatre années de présidence de la Commission de l’Union africaine (CUA) durant lesquelles il a presque fait l’unanimité.En janvier 2017, il a fallu pas moins de sept tours de scrutin à Moussa Faki Mahamat pour accéder au poste de président de la Commission de l’UA. Quatre ans plus tard, il est sur un boulevard pour décrocher un second mandat. En grande partie grâce à son bilan globalement jugé positif.

« Si le président Faki (60 ans) se représente, c’est qu’il bénéficie du soutien de la majorité des chefs d’Etat et de gouvernement. Il a des relations avec les véritables décideurs de l’Union africaine. Sur ce terrain-là, le soutien du président Idriss Deby Itno est un élément important », décrypte Gilles Yabi, fondateur du think-thank Wathi.

Parmi les missions assignées à ce diplomate lors de son élection, figurait la réforme institutionnelle de l’organisation panafricaine sous la présidence Paul Kagamé, président du Rwanda. Cette réforme visait à rendre l’UA moins bureaucratique et plus efficace dans sa gestion.

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Durant son premier mandat, des progrès ont été accomplis avec notamment la restructuration de la Commission, l’institution d’un Sommet de coordination en lieu et place de deux sommets par an, la répartition des tâches entre la Commission et les Communautés Economiques Régionales (CER), le financement de l’organisation et la mise en œuvre des réformes budgétaires.

Au plan sécuritaire, l’Union africaine s’est impliquée dans la résolution de nombreuses crises en Somalie, au Soudan du Sud, en République centrafricaine et au Soudan etc.

L’Organisation a adopté une résolution au Sommet de Nouakchott relative au conflit du Sahara Occidental. Celle-ci a consacré sa volonté d’apporter aux efforts des Nations unies un soutien actif pour une solution juste et équitable à ce lancinant différend.

Toutefois, la création de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) en mars 2018 à Kigali (Rwanda), son lancement en juin 2019 à Niamey (Niger), la nomination de son Secrétaire Général et son installation à Accra (Ghana) en août 2020, représentent un point positif majeur dans le bilan de Moussa Faki Mahamat.

« On sait très bien que dans notre continent, le vrai problème ce n’est pas d’avoir des chartes ou des documents, c’est plutôt la mise en œuvre effective dans les Etats qui pose problème. Malgré tout, il faut saluer que ce processus laborieux soit allé à son terme », indique M. Yabi.

En janvier 2018, l’adoption du Protocole relatif à la libre circulation des personnes, au droit de résidence et au droit d’établissement ainsi que l’instauration d’un passeport panafricain en février 2019 ont constitué une étape importante vers une plus grande intégration africaine.

A ces succès, s’ajoute le lancement en janvier 2018 du Marché unique de transport aérien africain (Mutaa), initiative dénommée « ciel ouvert de l’Afrique » qui concourt à la création d’un marché unique et unifié, grâce à la libéralisation de l’espace aérien du continent.

Toutefois, l’autonomie financière de l’organisation garantissant sa souveraineté politique risque de plomber certaines missions essentielles. « La plupart des États membres ne paient pas à temps », note un rapport publié en juillet 2018 lors du Sommet de Nouakchott (Mauritanie) et cela a « un impact négatif sur la mise en œuvre des programmes et l’exécution des budgets ».

Au plan politique, l’Union africaine a manqué d’harmonie pendant la dernière élection présidentielle en République démocratique du Congo (RDC). Certains chefs d’Etat ont félicité le nouveau président Félix Tshisekedi alors que le président de la Commission a, dans un communiqué, mis en doute les résultats du scrutin.

Le représentant légal de l’Union africaine et l’Ordonnateur principal du budget de la Commission est encore vu par des présidents comme une sorte de secrétariat chargé d’exécuter ce dont ils décident.

Avec un champ d’action limité, la Commission de l’Union africaine a eu du mal à mettre en œuvre son programme « Faire taire les armes » en 2020. Si elle compte désormais apporter des « solutions africaines » aux conflits sur le continent, la CUA a été mise à l’écart par les puissances occidentales en Libye.

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En termes de gouvernance démocratique, l’Union africaine a souvent montré une impuissance. « Le continent s’est doté d’une charte sur les élections et la gouvernance mais beaucoup de chefs d’Etat ne respectent pas l’esprit et la lettre de (ce texte) comme le principe de la limitation des mandats », souligne Gilles Yabi.

Ce dernier soutient que « le président de la Commission est conscient de la difficulté pour l’Union africaine d’aller au-delà des préconisations et des propositions ». Néanmoins, l’analyste politique pense que l’ancien Premier ministre tchadien aura plus de marge de manœuvre.

« On attend de lui une volonté plus affirmée pour mettre les pieds dans le plat par rapport à la limitation des mandats et du refus de l’alternance y compris au Tchad où il a été ministre des Affaires Etrangères. Dans ce pays, il n’y a pas d’alternance depuis trois décennies », signale le fondateur de Wathi.

La 34e Session ordinaire de l’Assemblée des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine (UA) se tient les 7 et 8 février 2021 à Addis Abeba (Ethiopie) sous le thème « Arts, culture et patrimoine : un levier pour construire l’Afrique que nous voulons ».

UA : quelles priorités pour le nouveau mandat de Faki ?

Candidat pour un second mandat en tant que président de la Commission de l’Union africaine (UA), Moussa Faki Mahamat se fixe huit objectifs majeurs.L’ancien chef de la diplomatie tchadienne se dirige vers un ultime mandat à la tête de l’organisation continentale. Dans un programme d’une trentaine de pages, Moussa Faki Mahamat détaille sa vision pour les quatre prochaines années.

« Je ne saurais promettre ce que je sais au-delà de mes capacités et de mes pouvoirs. Je ne saurais, non plus, céder à la dispersion et à une boulimie politique vaine, non crédible et inappropriée. Aussi, je me propose de centrer les efforts sur des priorités en harmonie avec l’Agenda 2063. Ma volonté est de m’investir, avec la future Commission, à faire progresser de façon significative notre projet panafricaniste en me concentrant sur des domaines prioritaires ayant une vocation continentale », a-t-il promis.

Le président de la Commission de l’Union africaine (UA) veut inscrire son action dans un « cadre programmatique rigoureux » auquel il tiendra dans la mesure de ses possibilités. Élu pour la première fois en 2017, M. Mahamat affirme que l’ampleur déconcertante des demandes et les contraintes imposées par la limitation des ressources imposent des choix parfois douloureux.

Malgré tout, sa première priorité est de parachever la réforme institutionnelle et de renforcer le leadership de la Commission. Pour ce faire, l’Union africaine projette de construire un système de financement soutenable, de renforcer le mécanisme de mise en œuvre et de suivi de la réforme mais aussi l’unité et la cohésion des départements.

Le deuxième volet consiste à accroître la transparence administrative et financière. Dans le projet de construction d’« une institution bien gouvernée, il est primordial de continuer à consolider les cadres et les systèmes de gouvernance afin de renforcer la responsabilité redditionnelle dans toutes les sphères de l’administration et des finances », s’engage l’ex-Premier ministre du Tchad.

Dans le but de matérialiser ce point, tous les départements et bureaux seront instruits de s’inspirer des performances axées sur les résultats et de la gestion prudente des ressources, conformément aux règles, règlements et politiques établis en la matière.

Des efforts particuliers seront portés sur la réduction, voire la suppression, des goulots d’étranglement qui affectent considérablement les résultats. Davantage de mesures administratives et disciplinaires seront prises en tant que de besoin pour améliorer le fonctionnement de la Commission et de ses organes. A cet effet, les recommandations et résultats des audits externes connaitront une mise en œuvre diligente.

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La troisième priorité pour Faki, c’est de « faire taire les armes » à l’échelle du continent. « Le prochain mandat pourrait être un échec si nous ne parvenons pas à réduire substantiellement le bruit des armes dans les pays en proie aux crises et conflits armés », indique-t-il.

Ce faisant, il entend éradiquer le terrorisme dans le Sahel, la région du Lac Tchad, au Mozambique, en Tanzanie et en Somalie, consolider la paix en République centrafricaine, au Soudan du Sud, en Libye, au Soudan et apporter la contribution de l’Afrique à la solution du conflit au Sahara Occidental.

« Développer l’alerte précoce et la prévention, promouvoir la médiation africaine, raffermir le principe de la solution des problèmes africains par les africains, respecter les principes démocratiques et les droits de l’Homme devraient être, entre autres, les instruments de cette priorité », se persuade le président de la Commission de l’UA.

En outre, le Tchadien veut, grâce à son quatrième objectif, « conduire à bon port certains projets intégrateurs » en poursuivant quatre grands projets. Le succès de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) se situe au premier rang de ceux-ci.

Pour donner corps à ce vœu cher, Moussa Faki Mahamat va s’employer à « mobiliser les ressources nécessaires aux appuis au Secrétariat de la Zlecaf pour une mise en œuvre méthodique, progressive mais ferme de ce projet stratégique de notre continent ».

Dans le même ordre d’idées, il déclare : « La question des infrastructures me mobilise tout particulièrement. Je ferais tout pour que ce mandat connaisse le lancement effectif de l’un, au moins, de nos grands projets continentaux d’infrastructures : chemin de fer intégrateur ? Barrage d’approvisionnement hydroélectrique ? Ring road d’union et d’ouverture de l’Afrique au monde ? Cité de la jeunesse et de la révolution numérique ? »

A en croire l’ancien président du Conseil économique et social tchadien, la priorisation de l’un de ces projets sera jugée en fonction de la pertinence, de la faisabilité et des capacités de mobilisation des ressources.

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Dans le développement de sa cinquième priorité, le patron de la Commission de l’UA dit vouloir « faire reculer la pauvreté, se battre pour l’autosuffisance alimentaire, la résilience à travers un nouvel essor de l’agriculture et de l’économie bleue, la protection de l’environnement ».

Tandis que les femmes et les jeunes sont visés dans la sixième priorité avec notamment l’opérationnalisation des politiques en leur faveur. L’avant-dernière priorité consiste à « impulser la pensée africaine sur les déterminants patents des crises ».

Ce point renvoie à quatre thématiques importantes au sujet desquelles il s’efforcera de faire progresser la pensée africaine au sein des principaux centres des décideurs continentaux.

La question du constitutionnalisme et de l’Etat de droit y figure en bonne place. Parce que de nombreuses crises politiques graves résultent d’attitudes discutables vis-à-vis des fondements de nos Etats.

De l’avis de Moussa Faki Mahamat, « l’irrespect de notre constitutionnalisme s’invite comme déterminant récurrent de nos crises. Nous ne pouvons rester longtemps silencieux au regard de ce sujet. Il ne s’agit pas de mettre en cause la valeur du principe fondamental du libre choix de chaque peuple, de chaque Etat, d’adopter le système constitutionnel qui lui est propre. Il s’agit de renforcer le plaidoyer pour que les Etats membres respectent de tels choix une fois adoptés et devenus le fondement du pouvoir et de sa dévolution pacifique dans tel ou tel Etat membre de notre organisation ».

Enfin, le diplomate tchadien, conscient que « la coopération et la solidarité internationales sont irremplaçables » dans un « monde à la fois multiple et un », ambitionne de « ressourcer nos partenariats stratégiques ».

« L’Afrique et l’Asie, l’Afrique et l’Europe, l’Afrique et l’Amérique, comment ne pas être fier que notre continent soit aujourd’hui au centre de ces immenses ensembles géostratégiques ? En définitive pourtant, nous ne jouirons pleinement de ce statut qu’à la condition de nous affirmer, sans complexe ni ombrage, dans notre propre être, notre personnalité, notre identité, sur une base de totale égalité avec les autres », conclut le président de la Commission de l’UA.