RDC : le nouveau visage de l’opposition après Etienne Tshisekedi

Le Rassemblement de l’opposition congolaise a désigné Felix Tshisekedi comme son président et Pierre Lumbi comme président du comité des sages. Ce dernier est censé soumettre trois noms au président Joseph Kabila pour le poste de Premier Ministre. Félix Tshisekedi a d’ores et déjà été proposé par son défunt père Félix dans une lettre adressée à Joseph Kabila avant son décès.

Félix Tshisekedi et Pierre Lumbi sont les deux noms qui font la une des journaux congolais ces derniers jours. Le premier, le fils d’Etienne Tshisekedi, l’opposant historique congolais décédé le 1er février dernier a été désigné comme président du Rassemblement. Quant à Pierre Lumbi, il a été nommé président du comité des sages. Ces nominations sont perçues comme le nouveau souffle qui permettrait de relancer les discussions sur l’application de l’accord de cogestion signé avec le pouvoir dans le but d’asseoir un gouvernement de transition censé préparer l’élection présidentielle prévue en fin d’année.

L’accord de le Saint Sylvestre, rappelons-le, est censé mettre un terme à la crise politique qui a suivi la décision du président Joseph Kabila de se maintenir au pouvoir, à qui la Constitution interdit de se représenter. Selon des sources locales, le choix de Félix Tshisekedi à la tête de l’opposition congolaise est la volonté de son défunt père qui l’aurait mentionné dans une lettre adressée au président Joseph Kabila.

Premier ministre Selon l’accord entre l’opposition et le pouvoir, le futur premier ministre du gouvernement Kabila serait issu du rang de l’opposition. Selon les évêques catholiques, médiateurs des pourparlers en cours, le président Joseph Kabila estime qu’il revient au président du conseil des sages du Rassemblement (Pierre Lumbi) de lui présenter la liste des candidats premiers ministrables. Bien qu’on ne connaisse pas pour l’instant les trois personnes de cette liste, une chose est certaine, Felix Tshisekedi pourrait en faire partie. Etienne Tshisekedi l’aurait déjà mentionné dans sa fameuse lettre.

 

RD Congo : quel accord sans Tshisekedi ?

Après la mort d’Étienne Tshisekedi, opposant historique en République démocratique du Congo, l’accord du 31 janvier censé régir la période de la transition jusqu’à l’organisation de l’élection présidentielle en décembre 2017, connait des retards dans son application. La faute à qui ?

Presque deux mois après que l’opposition et le pouvoir se soient mis d’accord sur la gestion de la RD-Congo jusqu’aux prochaines élections, l’accord de la Saint-Sylvestre qui avait été accueilli avec grand soulagement, peine à être appliqué. La hiérarchie catholique congolaise, pleinement engagée dans la médiation, n’a finalement rencontré le président Joseph Kabila que ce lundi 20 février, soit plus d’un mois après avoir demandé audience auprès du chef de l’État. Bien que ce dernier ait réitéré sa volonté d’aller vers les positions de sa majorité, à savoir trois candidatures pour la primature, l’opposition se place déjà dans une attitude de rejet. Elle soutient que le président n’a pas son mot à dire quant au choix du Premier ministre. Un tel revirement de situation est principalement dû au décès d’Étienne Tshisekedi, opposant historique, le 1er février dernier. Sa disparition, selon plusieurs experts, rebat complètement les cartes du jeu politique national, et explique le retard dans l’application de l’accord.

Incertitudes Même si les parties finissaient par accorder leurs violons, une question demeurerait : le Premier ministre et le gouvernement parviendront-ils à travailler ensemble ? « Cela me parait difficile, vu les difficultés qu’ils ont à se mettre d’accord sur la question des funérailles », estime Pierre Boisselet, journaliste à Jeune Afrique, spécialisé sur l’Afrique subsaharienne. On ne connait en effet toujours pas la date des obsèques de Tshisekedi. La situation est encore plus compliquée avec les exigences de son parti, l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), qui demande la nomination de Félix Tshisekedi, fils du défunt, au poste de Premier ministre. Ce dernier ne fait pourtant pas l’unanimité malgré le soutien d’un poids lourd de l’opposition, Moïse Katumbi, actuellement en exil.

L’échéance de la fin d’année 2017 pour la tenue de la présidentielle n’en parait que plus compromise, et bien malin qui pourrait dire comment va évoluer le feuilleton congolais.

 

 

 

RDC, un accord est sur la table

Un accord politique, qui pourrait mettre fin à la situation de chaos qui se profile en République démocratique, est sur la table depuis hier jeudi. Il pourrait être signé aujourd’hui.

En RDC, un accord est en passe d’être signé ce vendredi entre la majorité présidentielle et l’opposition anti-Kabila incarnée par le Rassemblement de l’opposant historique Etienne Tshisekedi, dans le cadre des négociations démarrées le 8 décembre dernier à l’initiative de la conférence des évêques (Cenco).  Il faut relever que le fossé entre les deux parties était grand, mais tout portait à croire qu’un rapprochement des positions était possible.

Que dit l’accord ? L’accord qui est sur la table prévoit l’organisation d’une transition d’un an et l’organisation des élections en 2017, contrairement à l’accord conclu en octobre avec une autre frange de l’opposition, dirigée par Vital Kamerhe, qui les avaient fixées à octobre 2018. Outre que le président Joseph Kabila sera maintenu à son poste, il ne pourra pas briguer un nouveau mandat ni modifier la Constitution. Alors que le Rassemblement de l’opposition avait, jusque-là, exigé le départ dans l’immédiat de Joseph Kabila.

Agé de 45 ans, Joseph Kabila Kabange est arrivé au pouvoir en 2001 après l’assassinat de son père Laurent-Désiré Kabila. Depuis 2014, il laisse planer le doute sur ses ambitions, laissant de plus en plus entrevoir qu’il n’entend pas quitter le pouvoir dans les délais constitutionnels. Résultat, cela fait deux ans que la vie politique congolaise est dans cette situation d’incertitude.

Le gouvernement de 67 membres du tout nouveau Premier ministre Samy Badibanga, qui a prêté serment hier, jeudi, risque d’être éphémère. Il devrait être modifié pour être davantage inclusif, et il n’est pas sûr que l’actuel Premier ministre garde son fauteuil. Par ailleurs, il est aussi prévu un remaniement de la Commission électorale. De plus, un comité de suivi de l’accord, dont le président pourrait être Etienne Tshisekedi, sera aussi créé. Mais pour le moment, personne ne sait qui en fera partie.

Avec la situation qui prévaut en RDC depuis la fin théorique du mandat de Joseph Kabila le 19 décembre, faite de violences et d’arrestations, il ne fait pas de doute que la signature d’un accord s’inscrit dans l’urgence. « Les évêques, qui ont mis en jeu leur légitimité dans ces négociations, ont su apaiser les esprits pour aboutir à cet accord. Reste à savoir si le calme va revenir et perdurer dans les prochaines semaines », estime Thierry Nicolon, Journaliste à France 24. Hier, jeudi, le président de la CENCO, monseigneur Marcel Utembi, a prévenu que l’église n’est pas prête « à prolonger indéfiniment et de manière improductive ces travaux » et a appelé les participants à « abandonner l’égoïsme et les calculs politiciens partisans pour conclure ces négociations le plus tôt possible »

Depuis le début de la semaine, les affrontements entre manifestants et forces de l’ordre à Kinshasa, Lubumbashi et d’autres villes de l’Ouest du pays auraient fait une vingtaine de morts selon la police. À cela, viennent s’ajouter les affrontements communautaires.

 

RDC : Tshisekedi met Kabila en garde

En RDC, la situation politique est loin d’être rassurante. Surtout avec le retour de l’opposant Etienne Tshisekedi qui exige le départ de Kabila et la tenue de la présidentielle avant la fin de l’année.

De retour au pays, l’opposant historique au pouvoir congolais, Etienne Tshisekedi, a battu le rappel des forces de l’opposition pour un meeting, le dimanche 31 juillet dernier, avec comme objectif : exiger la tenue de la présidentielle avant la fin de l’année et le départ de Kabila. Au cours de la rencontre, le président de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), a déclaré  que « Le 19 septembre 2016 est la première ligne rouge à ne pas franchir. Le corps électoral doit être convoqué pour l’élection présidentielle. Au cas contraire, la haute trahison sera attestée devant le chef de l’Etat M. Kabila, qui endossera la responsabilité du malheur des Congolais ». Une sorte d’ultimatum qui ne dit pas son nom, fixé au Président Joseph Kabila, qui, on le sait, avait amené la Cour constitutionnelle à rendre un arrêt, en mai dernier, stipulant qu’il pourra rester en fonction jusqu’à la prestation de serment d’un nouveau président. Il ne fait aucun doute qu’en RDC, l’arène politique est plongée dans une bataille sur le calendrier électoral. Kabila a échoué à modifier la Constitution, lequel lui interdit de briguer un nouveau mandat. Pour beaucoup, sa stratégie de Kabila consisterait à faire « glisser » le calendrier. Les partis de l’opposition avaient opposé une fin de non-recevoir à son invitation à un dialogue politique en novembre 2015, même si aujourd’hui, nombre d’entre eux y sont favorables à la condition que cessent « des procédures arbitraires judiciaires ou autre à l’encontre des leaders de l’opposition comme c’est le cas de Moïse Katumbi et Martin Fayulu »

Si la manœuvre de Kabila est on ne peut plus savante, il n’en demeure pas moins que sa positon devient de plus en plus inconfortable. Et il reste tout aussi évident que la proposition d’un dialogue et l’arrêt de la Cour Constitutionnelle ne sont pas suffisants pour le sauver, surtout dans un pays où l’économie est exsangue, les populations mécontentes et les richesses à la merci des multinationales…En RDC, le problème est connu de tous. Il faut que les élections soient organisées à tout prix avant la fin de l’année.