Fin de voyage pour Moussa Konaté

Sa voix grave et sa bonne humeur resteront certainement dans la mémoire de ceux qui ont l’opportunité de le rencontrer et d’échanger avec lui. Au Mali, comme ailleurs dans le monde, Moussa Konaté a été l’image du Festival Etonnants Voyageurs à  Bamako qui a drainé sur les berges du Djoliba, le gratin de la littérature francophone au cours des dix dernières années. Né à  Kita en 1951, il racontait avoir découvert le plaisir de la lecture à  travers les aventures de Tintin. Il a publié son premier roman en 1981, fondé une compagnie de théâtre et créé les éditions du Figuier en 1997, tournées particulièrement vers la littérature jeunesse afin de faire connaà®tre le visage réel de l’Afrique aux jeunes du monde entier, loin des clichés. Outre le français, le Figuier publie également des ouvrages en langues maliennes (bambara, soninké, sonraà¯, tamaschek, peul). A son palmarès, le Prix Sony Labou Tansi 2005 pour le théâtre francophone, lui a été remis lors du Festival International des Francophonies qui se tient chaque année à  Limoges. Dramaturge, romancier, éditeur, Moussa Konaté était aussi essayiste et polémiste, à  l’image d’un de ses derniers livres publiés sous le titre L’Afrique noire est-elle maudite ?, préfacé par Erik Orsenna de l’Académie Française. L’auteur y pointe les maux de l’Afrique mais rend aussi hommage à  son pays d’origine. Mais son genre préféré était le roman policier. Il en faisait l’apologie à  chaque fois qu’il en avait l’occasion, affirmait qu’il en s’agissait en aucun cas « d’un genre mineur ». Il en a d’ailleurs plusieurs (L’Assassin du Branconi suivi de L’Honneur des Keita (2002), L’Empreinte du renard (2006) ou La malédiction du Lamantin (2009), avec le personnage du « commissaire Habib ». Tristesse et questionnements Son décès a choqué le monde littéraire o๠l’homme était très apprécié. Sur les réseaux sociaux, la nouvelle est tres commentée surtout qu’on ne connait pas les circonstances du décès de l’écrivain. Son frère qui a confirmé l’information de sa mort, donnée par le site français Lepoint.fr, a évoqué « une mort naturelle ». Un message de son ami François Bon publié sur twitter ce dimanche dans lequel il évoquait les moments difficiles que traversait l’artiste. « Je risque de mourir de faim », lui aurait écrit son ami, il y a de cela trois semaines. François Bon qui s’interroge à  l’image de nombreux internautes fans de Moussa Konaté sur ce qui a bien pu se passer à  Limoges et « pourquoi ce silence autour de ce décès ». Peut-être qu’on en saura plus dans les jours à  venir. Le rapatriement de sa dépouille est prévu la semaine prochaine sur Bamako. Le monde littéraire, ses lecteurs et tous ceux qui ont juste un jour croisé sa route, pleurent aujourd’hui un grand homme qui aura marqué chacun d’une manière ou d’une autre. Reposes en paix, Directeur.

Le Mali au coeur des Étonnants voyageurs de Brazzaville

Brazzaville n’oublie pas Bamako. Surtout en ce moment. La capitale du Mali fut en effet le premier rendez-vous, dès 2001, du festival à‰tonnants voyageurs en Afrique, préparant jusqu’à  la dernière édition malienne, en novembre 2010, cette « Afrique qui vient » à  l’honneur aujourd’hui au Congo. Brazzaville succède à  Bamako pour une première édition en Afrique centrale. Il est d’ailleurs frappant de se retrouver dans la capitale de la France libre, o๠le nom du général de Gaulle est encore très présent, quand la France vient de libérer un pays d’Afrique. La situation évoque à  Henri Lopes, homme politique et écrivain congolais, ambassadeur du Congo en France, qui a ouvert le festival en consacrant la ville comme capitale des lettres, ces propos : « Ce n’est au fond qu’un juste retour des choses. Nos parents et grands-parents ont contribué à  libérer la France en 39-45, aujourd’hui la France vient, face à  un grand danger, aider un peuple africain. » Dès le jeudi 14 février, premier jour du festival, l’Institut français du Congo accueillait un après-midi consacré au Mali : ouverture avec la Dolce Vita africana sous l’objectif du doyen des photographes maliens, Malick Sidibé (documentaire de Cosima Spender), et conclusion avec un concert galvanisant du rappeur malien Amkoullel. Entre-temps, celui-ci a confié son émotion, tout comme son compatriote écrivain Ousmane Diarra, tout juste arrivé de Bamako, de parler presque « en direct », depuis le festival, de ce qui arrivait à  leur pays. à‰motion partagée par le public qui les a écoutés expliquer comment leur Mali en était arrivé là … Ousmane Diarra, romancier et bibliothécaire à  l’Institut français de Bamako, avait déjà  dénoncé dans son dernier roman, Pagne de femme (Continents noirs, Gallimard), dès 2008, « ces marabouts safouroujahis bissimilahis barbus et arrogants, qui enferment leurs femmes et leurs filles à  la maison pour mieux draguer celles des autres, qui se promènent en 4×4 avec téléphone portable haut de gamme ». Non, les Touareg ne sont pas tous islamistes La tentation pour certains Maliens d’aller vers ces « bailleurs » qui pourraient améliorer leurs conditions de vie, ne voyant rien d’autre à  l’horizon économique, explique l’écoute dont les salafistes ont peu à  peu bénéficié dans ce pays o๠l’islam est pourtant à  mille lieues de l’extrémisme dont il s’est retrouvé la proie, expliquait le romancier. Les narcotrafiquants, dont une intervenante dans la salle rappelait qu’ils étaient les véritables tenants de la situation, ont inspiré au philosophe sénégalais Souleymane Bachir Diagne, troisième participant au débat, l’expression de « trafics sanctifiés », l’islam servant de couverture aux enrichissements de toute sorte. « Aujourd’hui, a ajouté le professeur de l’université Columbia, ces trafics sont une menace explosive pour toute l’Afrique de l’Ouest », citant l’exemple de la Guinée-Bissau, « devenue une véritable plateforme pour la drogue venue d’Amérique du Sud ». Amkoullel et Ousmane Diarra ont eu à  coeur d’insister sur les amalgames fautifs, vouant aux gémonies tous ces « spécialistes » et « experts » de leur Afrique, sur la question du nord du pays. Non, les Touareg ne sont pas tous islamistes ni indépendantistes, non, le nord du pays ne leur appartient pas davantage qu’aux autres ethnies qui de tout temps se sont mélangées au Mali… Insistant sur les failles de la démocratie et de l’à‰tat malien, les deux intervenants ont mis en lumière la capacité historiquement culturelle de leur société à  la cohabitation, quel que soit le peuple d’o๠l’on vienne. Il fut ainsi question de la parenté à  plaisanterie (ou cousinage à  plaisanterie), cette façon humoristique d’interpeller un compatriote peul, ou bambara, ou soninké, en se moquant de lui pour désamorcer d’emblée, avant le dialogue, tout ce qui pourrait créer une tension entre eux. Le Mali, « matrice culturelle de l’Afrique de l’Ouest » Le philosophe sénégalais Souleymane Bachir Diagne, défenseur d’un islam éclairé, a replacé le Mali comme « matrice culturelle de l’Afrique de l’Ouest » et dit à  quel point la guerre au Mali avait montré la victoire d’un islam tolérant contre celui des fanatiques. « Au moment o๠ils ont été chassés des villes, les cris de joie de la population ont tout dit : comment imaginer que ces groupuscules soient les tenants d’un vrai islam quand les Maliens prient Dieu en le remerciant de leur départ ! » Ce sont les longs mois précédant l’intervention française, de nouveau saluée en cette occasion, plus d’une année de terreur et d’angoisses – décrite par une Malienne intervenant dans le public : « Combien de nuits n’ai-je pas dormi en pensant à  cette femme dont la fille de 10 ans avait été violée », confiait-elle -, ce fut ce traumatisme au long cours, ignoré ou sous-estimé à  l’extérieur, qui ont marqué cette rencontre. Mais aussi l’inébranlable confiance, aujourd’hui, des Maliens en ce travail de construction politique, et celui de réconciliation qui les attend. Celle-ci s’est illustrée avec « Un », le titre enregistré par le rappeur Amkoullel, dit l’enfant peul, comme mise en bouche du concert électrisant interpellant la jeunesse congolaise et d’ailleurs, ainsi que par son « frère » français, le slameur Rouda, sur le thème « nous sommes tous l’Afrique », et les invitant à  les rejoindre sur une scène qui a redonné au Mali cet air de « dolce vita » (ambiance hip-hop !) sur lequel s’était ouvert cet après-midi Mali au coeur de Brazzaville. Le soir même, en direct sur France Inter, un grand concert a fait écho à  cette Afrique musicale, avec notamment la présence, au Palais des congrès, de Zao, révélé par son adaptation légendaire de la chanson « Ancien combattant », écrite en 1969 par le musicien malien Idrissa Soumaoro… De Bamako à  Brazzaville.

Festival « Etonnants voyageurs » à Brazzaville : quand l’Afrique vient…

Le Festival Etonnants Voyageurs a ouvert ses portes mercredi 13 février à  Brazzaville. Pendant 4 jours il y aura des rencontres avec les écrivains et artistes africains. C’est l’écrivain Alain Mabanckou (d’origine congolaise et enseignant aujourd’hui à  Los Angeles) qui a poussé Michel Le Bris, le grand manitou du festival Etonnants voyageurs, à  organiser pour la première fois cette année la manifestation à  Brazzaville. Le thème choisi est l’Afrique qui vient. l’objectif visé par cette délocalisation du festival est de montrer toute l’énergie qui déborde du continent noir grâce à  ses écrivains, artistes et créateurs, à  l’heure o๠Internet et le téléphone mobile désenclavent les pays du Sud. C’est l’écrivain Alain Mabanckou (d’origine congolaise et enseignant aujourd’hui à  Los Angeles) qui a poussé Michel Le Bris, le grand manitou du festival Etonnants voyageurs, à  organiser pour la première fois cette année la manifestation à  Brazzaville – Bamako, qui avait déjà  accueilli l’événement, étant devenu pour l’instant une destination incertaine… Les deux compères ont généreusement donné comme sous-titre au festival : «l’Afrique qui vient». Objectif ? Montrer toute l’énergie qui déborde du continent noir grâce à  ses écrivains, artistes et créateurs, à  l’heure o๠Internet et le téléphone mobile désenclavent les pays du Sud. Il n’est pas facile pour les jeunes auteurs d’émerger aujourd’hui, même si Internet change désormais la donne. Mais il faut toujours passer par Paris pour être légitimé. Il existe une seule maison d’édition à  Brazzaville – Hemar, qui appartient d’ailleurs à  un ministre. Les gens se ruinent à  publier à  compte d’auteur. Nous espérons arrimer au festival la génération qui vient, créer une vraie dynamique, souligne Alain Mabanckou. Ce sont les écrivains nigérians et sud-africains qui seront en nombre à  Etonnants Voyageurs. Dans ces villes géantes que sont Lagos et Johannesburg bouillonne une formidable créativité. Les grandes maisons d’édition anglophones y ont des vraies succursales sur place, ce qui n’est pas le cas pour les françaises. Le nom de ce festival provient d’un paragraphe d’un des poèmes de Baudelaire (Le voyage). Lequel a été dédié à  Maxime du Camp. Il a été créé en 1990 par Michel Le Bris, Christian Rolland, Maà«tte Chantrel et Jean Claude Izzo, et attire tous les ans environ 60 000 visiteurs. Depuis 1990 le festival explore les littératures du monde. Sur les pas de Stevenson, Conrad, London, à  la découverte des littératures d’Orient, d’Amérique latine, d’Afrique… Depuis 2005 le festival s’interroge sur le rôle de la littérature et développe des problématiques en prise avec un monde en mouvement. Chaque année 200 écrivains du monde entier se retrouvent à  Saint-Malo pour 3 jours de rencontres, débats, lectures, cafés littéraires, dans 25 lieux à  travers la ville. Plusieurs prix sont décernés dans le cadre du festival : le prix Nicolas-Bouvier qui récompense le meilleur récit de voyage; le prix Ouest-France à‰tonnants Voyageurs qui récompense un roman écrit en français et qui est décerné par un jury de lecteurs âgés de 15 à  20 ans; le prix Joseph-Kessel décerné par la SCAM; le prix Robert Ganzo de poésie; le prix Gens de mer décerné à  un ouvrage littéraire à  caractère maritime; le Grand pris de l’Imagination décerné lors du festival depuis 2010. Enfin, un concours annuel de nouvelles, auquel participent chaque année plusieurs milliers de collégiens et lycéens, sur la base d’un incipit réalisé par un auteur jeunesse célèbre donne lieu à  des prix académiques et nationaux et à  l’édition d’un recueil distribué gratuitement aux visiteurs. Avant Brazzaville C’’est Bamako au mali qui avait accueilli cet évènement.

8e Etonnants voyageurs au Mali : Fin d’une édition placée sous le signe du cinquantenaire

Qu’est-ce que « Etonnants voyageurs » ? Etonnants voyageurs a été créé en 1991 par l’écrivain et éditeur français Michel le Bris à  Saint-Malo. Soucieux de défendre la littérature dans tous ses états, Michel le Bris initie cette fabuleuse aventure. Ainsi pendant plus dizaine d’années, le festival initialement dénommé ‘voyageurs étonnés’, pendra finalement le nom d’ « étonnants voyageurs » et se délocalisera pour la première fois à  Bamako (Mali) au début des années 2000. Cette venue au Mali a été possible grâce à  l’écrivain malien Moussa Konaté, codirecteur du festival. Ainsi tous les deux ans, le pays reçoit des milliers d’écrivains venant des quatre coins du globe. Lors de ses éditions, il n’est pas question que de littérature cependant. Place est donnée au théâtre, à  la danse, à  la musique, au slam qui est une autre manière d’expression littéraire. Etonnants voyageurs ne concerne pas que Bamako il faut le dire. Les auteurs vont dans pratiquement toutes les régions du pays afin de donner la chance aux élèves de l’intérieur du pays, de voir, rencontrer et discuter avec les écrivains qu’ils n’ont pas souvent la chance d’approcher. Que du bonheur donc pour ces jeunes là . Cette année, le festival s’est délocalisé à  Kayes, Koulikoro, Ségou, Kita, Mopti et Sikasso. Sous le signe du cinquantenaire Le codirecteur du festival, Moussa Konaté explique que cette 8e édition a été placée sous le signe du cinquantenaire des indépendances africaines. Il explique que dès le début des indépendances, la littérature avait pour but, de transformer l’esprit des peuples. En ce qui concerne la réussite de cette volonté littéraire, sa réponse reste assez mitigé. Il estime que « C’’est vrai qu’on peut dire qu’il n’y pas plusieurs africains qui sont allés à  l’école mais, je ne pense pas qu’il y ait eut un changement fondamental. Parce ce que le livre ne s’est pas encore bien implanté dans les cultures africaines » Cela dit, l’ouvrage qui reste le plus célèbre au lendemain des indépendances, C’’est bien « le soleil des indépendances » de l’ivoirien Amadou Kourouma. Concernant le pessimiste exprimé dans cet ouvrage par rapport aux indépendances, Moussa Konaté affirme ne pas être aussi pessimiste sur la question. « On ne peut pas dire qu’il n’y a rien non. Il y eut quand même la venue de l’école ce qui n’est pas rien. Même si celle-ci est entrain de se dégrader, elle a quand même eut son utilité parce qu’ayant formé des gens qui pensent et réfléchissent aux problèmes de nos pays. En plus l’Afrique d’aujourd’hui, ce n’est pas l’Afrique d’il y a 50 ans parce que les choses ont changées. Je pense que nous aurions pu faire beaucoup plus et beaucoup mieux que ce que nous sommes entrain de faire. » Le romancier déplore le fait qu’après 50 ans, les mentalités n’ont pas encore changé. Il faut à  son avis, du temps et s’y employer fortement pour que les choses évoluent. « Notre tord, C’’est de toujours imiter, de ne jamais créer, de ne jamais inventer. Si nous continuons à  prendre ce qui est à  l’extérieur pour le plaquer sur nos réalités, nous ne nous en sortirons jamais. » l’Afrique n’a pas de projet de société Moussa Konaté explique que l’Afrique a besoin de penser pour réaliser parce que « nous n’avons pas de projets de société. Il est temps que nous pensions à  ce que nous voulons faire à  partir de nos valeurs et essayer de construire notre société que d’autres pourraient nous envier d’ailleurs.» Il estime que le problème se pose au niveau des intellectuels africains parce que ce sont eux qui devraient donner le signal et après, cela se concrétisera dans les faits. « Le développement C’’est bien, mais si nous n’arrivons pas construire l’homme africain nouveau, nous ne verrons jamais le bout du tonnelle. Cet homme là  serait respectueux des valeurs qui régissent nos sociétés, solidaire et savoir prendre ce qu’il y a ailleurs qui puisse nous aider à  avancer. En gros, un monde o๠l’argent ne sera pas roi.» La nouvelle indépendance selon lui, serait une Afrique qui se construira sur ses valeurs mais restera ouverte sur le monde. Et les écrivains ont contribués et continuent de contribuer à  l’éveil des consciences. Rendez vous dans deux ans pour la prochaine édition du festival étonnants voyageurs au Mali.

«Etonnants voyageurs Bamako» 2010 : à vos livres!

Né en 2001 du festival Etonnants Voyageurs de Saint-Malo créé en 1990 par Michel Le Bris, Christian Roland, Maà«tte Chantrel et Jean-Claude Izzo, «Etonnants voyageurs Bamako» a fini par s’imposer comme le premier grand festival littéraire africain ; devenant, du coup, un rendez-vous incontournable des écrivains de l’Afrique francophone. Ainsi, après plusieurs éditions, le festival fait désormais partie intégrante du patrimoine littéraire africain «auquel il confère visibilité, reconnaissance et consécration, dans un monde de plus en plus confronté au phénomène de la globalisation». Placée cette année sous le signe du cinquantième anniversaire des indépendances africaines, cette grande manifestation culturelle qui s’est ouvert ce lundi à  Bamako, fera incontestablement face à  son histoire, le défi des indépendances étant inscrit aux menu des festivités que vont animer une vingtaine d’auteurs et d’invités en provenance de l’Amérique Latine, de l’Europe et de l’Afrique. Les auteurs en décentralisation Depuis ses débuts, le festival Etonnants Voyageurs à  Bamako s’est attaché à  promouvoir la lecture à  travers tout le Mali par l’organisation de rencontres dans les villes des régions. Du 22 au 24 novembre 2010, une vingtaine d’auteurs et invités, étrangers et maliens, se rendront à  Kayes, Kita, Koulikoro, Mopti, Ségou et Sikasso, pour un programme de rencontres et d’animations, de découvertes et de spectacles, dans les écoles, les centres culturels et les bibliothèques. Cette année, le slam est du voyage, avec les jeunes poètes de l’association malienne Aslama qui avaient participé à  l’atelier animé par Rouda lors du festival Etonnants Voyageurs en 2005 et qui organisent à  leur tour des ateliers en direction des jeunes. Le programme des manifestations dans ces villes est établi à  partir des propositions des comités d’organisation installés dans les villes en question, sous la direction des DRJSAC. -SEGOU : Fodé Moussa Sidibé, Valérie Marin La Meslée, un slameur d’Aslama -MOPTI : Janis Otsiemi, Sirafily Diango, un slameur d’Aslama -SIKASSO : Cheikh Hamidou Kane, Roland Colin, Slameur d’Aslama, Moussa Konaté -KITA : Yves Pinguilly, Gaoussou Diawara, un slameur d’Aslama -KAYES : Jérôme Nouhouaà¯, Ibrahima Aya, un slameur d’Aslama -KOULIKORO : N’Fana Diakité, Léonora Miano, Rouda Des invités de marque La cuvée 2010 d’Etonnants voyageurs promet d’être riche en échanges et en émotion aussi. Ainsi au programme, une formidable rencontre autour de Christiane Yandé Diop. Aventure intellectuelle de « Présence Africaine », importance du Congrès des écrivains noirs à  Paris de septembre 1956, influence peu connue de la « Harlem Renaissance » : il n’est pas inutile d’y faire retour, car on oublie souvent comme la pensée qui animait ces pionniers était universaliste. Directrice des éditions Présence Africaine depuis la disparition de son époux Alioune Diop, Christiane Yandé Diop, participera au grand débat : «l’aventure Présence africaine… de quelle histoire, de quels combats, de quelles espérances sont nées ces indépendances ? ». Mariée très jeune, toute sa culture a été acquise aux côtés de son époux feu Alioune Diop, fondateur des éditions Présence Africaine (1949) et de sa revue portant le même nom (1947). Alioune Diop fut l’initiateur de nombreux colloques et congrès dont le 1er Congrès des Ecrivains et Artistes noirs (Paris en 1956), le Festival Mondial des Arts Nègres (Dakar en 1966), et bien d’autres. Au décès de son époux, Yandé Christiane Diop a pris la direction de la Maison d’édition, avec une ténacité sans borne. Malgré de nombreuses difficultés et peu de moyens, le pari a été réussi. à€ ce jour, elle dirige toujours les éditions Présence Africaine, aux côtés de sa fille Suzanne. Quoique réalisateur, le cinéaste Ousmane William Mbaye avec son film «Mère-Bi, la Mère» a répondu à  l’invite des organisateurs du festival. Qui, entre cafés littéraires, projections de films et conférences, demeure une véritable tribune de rencontres et d’échanges entre écrivains, auteurs, mais également réalisateurs et scénaristes. on peut citer pour les invits nationaux, l’écrivain Seydou Badian Kouyaté, le rappeur Amkoulel, Ascofaré Abdoulaye ou encore notre Guimba Dembélé national.