Me Abdoulaye Sidibé: « L’evasion est une infraction à la loi pénale»

Journal du Mali l’Hebdo : Comment une telle évasion a-t-elle pu avoir lieu du Camp I et vous surprend t’elle après la nomination du Colonel Salif Traoré ? Maà®tre Abdoulaye Yaya Sidibé : Quand on parle d’évasion, il faut toujours privilégier la piste d’une complicité extérieure et ces éléments étant gardés au Camp I de la gendarmerie, il ne faut pas non plus omettre la thèse d’une complicité interne également. Ces hommes ne peuvent se défaire de leur geôle sans une aide, C’’est évident. Quant au nouveau ministre, il faut présumer de sa bonne foi et C’’est un homme qui a fait ses preuves comme gouverneur à  Kayes. Certains évadés sont proches d’Amadou Haya Sanogo, est-ce une nouvelle menace sur la sécurité présidentielle ? Je dirai même plus, C’’est une nouvelle menace pour la sécurité de nos institutions. Et si on ne parvient pas à  appréhender ces hommes rapidement, je crains pour la sécurité des familles des bérets rouges disparus, puisque ces hommes sont aussi soupçonnés dans cette affaire. Il faut rapidement qu’ils soient arrêtés. Que prévoit la loi en matière d’évasion ? Cette affaire relève du crime. Et l’évasion est une effraction à  la loi pénale. Ces hommes étaient déjà  soupçonnés de tentative de déstabilisation des institutions, et ils sont sous le coup de circonstances aggravantes. Ils étaient placés sous mandat de dépôt pour un an, renouvelable jusqu’à  trois ans, ensuite ils devaient être jugés. Cela dit, il faudra renforcer la sécurité si on parvenait à  les arrêter, puisqu’on ne peut mêler les civils aux porteurs d’uniformes qui sont toujours détenus au Camp I. Vous connaissez bien entendu les conditions à  la Maison d’arrêt de Bamako, qui est en sureffectif.

Camp I de la gendarmerie : la grande évasion

La fuite, dans la nuit du 9 au 10 octobre 2015, de neuf détenus, dont certains impliqués dans l’affaire des « bérets rouges », et d’autres, poursuivis, pour tentative de coup d’à‰tat, relance le débat sur la sécurité intérieure. « à‰vasion rocambolesque !», « 9 suspects se font la malle ! », ces titres chocs barrent depuis plusieurs jours la une des journaux, et cette nouvelle affaire de prisonniers échappés d’un camp pourtant sécurisé, met déjà  à  l’épreuve le Colonel Salif Traoré, fraà®chement nommé ministre de la Sécurité en remplacement du Général Sada Samaké. Le film des événements C’’est vers 3h du matin que les neufs détenus auraient défoncé leur cellule au moyen d’une barre de fer, pour se faufiler hors du camp I de la gendarmerie, vaste espace, avec une seule sortie principale, situé à  Dar Salam, à  une centaine de mètres du ministère de la Défense. Les hommes tombent d’abord sur un haut gradé, qu’ils dépossèdent de son véhicule pick-up pour s’enfuir avec. Une autre source précise que les fugitifs ont ensuite désarmé la sentinelle postée à  l’entrée du camp avant de prendre la clé des champs, et obtenir un second véhicule, grâce à  l’aide de complices. Anciens putschistes et présumés auteurs de tentatives de déstabilisation des institutions de la République, ces hommes étaient pour certains aussi soupçonnés d’avoir pris part au massacre de plusieurs « bérets rouges » après la tentative de contre coup d’à‰tat du 30 avril 2012. La découverte de charniers à  Diago, près de Kati, à  la fin 2013, avait permis de lancer l’instruction, qui est toujours en cours. Cela explique la présence dans le camp de la gendarmerie des coupables présumés, régulièrement interrogés par les juges. Il s’agit du capitaine Mamadou Alassane Maà¯ga, en service à  la direction centrale des services de transmission des armées, de Yacouba Kodio, instructeur à  l’à‰cole militaire inter-armes (EMIA) de Koulikoro, de l’élève inspecteur Souleymane Doukara, du Sergent-chef Thierry Diarra, tous sous mandat de dépôt dans l’affaire dite des bérets rouges. Les soldats de première classe Rubain Diarra et Monzon Thiénou, accusés d’assassinat et de vol qualifié, le soldat de 2ème classe Nouhoum Djibo écroué lui pour vol de moto, et le Caporal Sékouba Traoré, poursuivi pour assassinat, complètent la bande des fugitifs militaires. Le 9ème homme est Boubacar Touré, seul civil, qui était incarcéré pour s’être évadé du commissariat du 13ème arrondissement de Bamako. Dans leur cellule, précise une source au camp, se trouvait aussi cet inspecteur de police répondant au nom d’Ousmane Fané. N’ayant pas voulu suivre les fuyards, l’ancien membre de la garde rapprochée d’Amadou Haya Sanogo a révélé aux enquêteurs de nombreuses précisions sur les conditions de l’évasion. Du côté du ministère de la Sécurité, on reste prudent : « pour le moment, nous nous limitons à  l’évasion des neuf personnes et attendons le rapport final sur la situation afin d’édifier l’opinion », confie Soungalo Togola, chargé de communication. Les populations de la capitale, elles, demeurent partagées entre inquiétude et incompréhension. Comment une telle opération a-t-elle pu se réaliser dans l’enceinte du camp I, et sans le moindre bruit ? Comment et o๠ces hommes se sont procurés les véhicules et les armes ? O๠étaient les éléments chargés d’assurer la garde des désormais ex-détenus ? Face à  toutes ces questions, la thèse de la complicité est privilégiée, occasionnant des auditions intenses de gendarmes censés avoir été présents cette nuit-là , sans qu’aucun n’ai pour le moment été inquiété. Quant au ministre Traoré, il n’a fait aucune déclaration, mais s’est rendu sur les lieux de l’évasion dès le lendemain. Nommé à  l’occasion du remaniement gouvernemental du 24 septembre, ce Saint-cyrien, ancien gouverneur de la région de Kayes, doit aujourd’hui faire face à  ces défaillances au sein de la gendarmerie, dont il a la gestion. Chasse à  l’homme Aussitôt l’évasion connue, la gendarmerie a activé les recherches à  Bamako et environs, et organisé un maillage complet de tout le territoire. « Tous les dispositifs sécuritaires ont été mis en place pour traquer ces détenus dans leur derniers retranchements », assurait un haut-gradé. Résultat : le caporal Sékouba Traoré et le soldat de 2ème classe Nouhoum Djibo ont été appréhendés dès le 11 octobre, vers Diéma, dans l’ouest du pays. Ils semblaient en route pour Nioro du Sahel, avant que l’un des deux véhicules à  bord desquels ils s’étaient enfuis ne tombe en panne, les obligeant à  se regrouper. La panne du second pick-up a ensuite provoqué le repli des fugitifs, dont Yacouba Kodio et Thierry Diarra, repris le 12 octobre à  Kati. Les quatre militaires à  nouveau arrêtés sont désormais détenus dans un lieu sûr ultrasecret, o๠ils sont interrogés. Pour retrouver les cinq fugitifs manquants, une mission essentiellement composée de gendarmes ratisse la forêt classée de Faya, située sur la route de Ségou à  une centaine de kilomètres de Bamako, indique une autre source militaire. Quant à  la capitale, elle est quadrillée de jour comme de nuit par les forces de sécurité, et particulièrement le quartier de Sébénicoro, o๠se trouve le domicile du Président Ibrahim Boubacar Keà¯ta (IBK), qui faisait déjà  l’objet de contrôle de nuit poussé. Autrement dit, le dispositif sécuritaire est au niveau maximal. Loin de rassurer, cette évasion pose la question de la lente instruction de l’affaire dite des « bérets rouges », qui n’a toujours pas abouti deux ans après. Plus crucial, le sort même du capitaine Amadou Haya Sanogo, incarcéré à  Sélingué puis transféré Manantali, dont l’action en 2012, pourrait inspirer plus d’un partisan, mérite qu’on s’y penche davantage. l’opposant Tiébilé Dramé déclarait d’ailleurs il y a quelques jours que « si lBK ne peut pas faire juger Amadou Aya Sanogo, qu’il l’envoie à  la CPI ». Cette évasion, de prime abord banale, n’a pas encore livré tous ses secrets et pourrait révéler des complicités gênantes. Pour les autorités, il devient donc urgent de sanctionner, pour le principe et pour l’exemple, ceux qui avaient la responsabilité du camp I, et de tirer tous les fils afin que les complices présumés soient arrêtés.

Nigeria: 132 prisonniers s’évadent d’une prison après une attaque

Après une attaque lancée dimanche contre une prison du centre du Nigeria par des assaillants armés,le bureau du gouverneur de la région touchée annonce ce lundi qu’au total, 132 prisonniers ont été libérés. « Il y avait 145 prisonniers au moment de l’attaque. L’un est mort, huit ont été recapturés, et quatre se sont rendus. Le reste s’est enfui » a déclaré à  l’AFP Jacob Edi, le porte-parole de l’Etat de Kogi, o๠se trouve la prison de Koton-Karfe. L’établissement avait été la cible d’une attaque en 2012 par le groupe islamiste armé Boko Haram. Les assaillants ont utilisé des explosifs pour s’introduire dans la prison de Koton-Karfe dimanche soir. Cette prison est connue pour abriter des combattants de Boko Haram, mais selon M. Ojukwu, l’attaque est liée à  « des activités criminelles » et non à  l’insurrection islamiste qui secoue le Nigeria depuis cinq ans. L »établissement avait déjà  été attaqué en février 2012, quand des hommes armés avaient détruit les grilles à  l’explosif, tué un gardien et libéré 119 prisonniers. Abu Qaqa, un porte-parole présumé de Boko Haram que l’armée a annoncé avoir tué depuis, avait revendiqué cette attaque, organisée pour porter secours à  des membres du groupe, avait-il dit. Le gouverneur de l’Etat de Kogi, Idris Wada, s’est rendu sur les lieux lundi pour constater les dégâts, a déclaré son porte-parole, Jacob Eli, à  l’AFP.

Evasion de prisonniers : les fugitifs activement recherchés

Les faits se sont déroulés hier lundi 16 juin à  la Maison centrale d’arrêt de Bamako vers 15 heures lorsque des plombiers sont venus pour effectuer des travaux à  la prison. Selon le Secrétaire général du ministère de la justice, Boya Dembélé, c’est au moment o๠le surveillant de prison, l’adjudant Kola Sofara était venu ouvrir la grille pour les plombiers, que le détenu en a profité pour tirer à  bout portant sur le surveillant. Ce dernier a été blessé à  la tête et transporté par la suite à  l’hôpital Gabriel Touré o๠il a rendu l’âme quelques instants après. Ceux qui se sont évadés sont au nombre de 23 mais huit d’entre eux ont été rattrapés un peu plus tard. On dénombre des blessés parmi les surveillants de prison et les détenus repris. « l’un des détenus a rendu l’âme à  la suite de son arrestation » a indiqué M. Dembélé. Le chef de l’opération est Mohamed Ali Ag Wassouden, l’un des auteurs présumés de l’enlèvement de deux Français pour le compte d’Aqmi à  Hombori dans le nord du Mali. Le ministre de la justice s’est rendu à  la prison et à  la morgue pour voir la dépouille du surveillant. « Il a donné des instructions au parquet de la commune 3 qui était représenté par un substitut sur le lieu pour que les enquêtes soient ouvertes pour en situer toutes les responsabilités. Toutes les mesures idoines sont prises pour renforcer la sécurité autour de la prison et les détenus en fuite, sont activement recherchés. La traque de ces détenus se fait avec assez de professionnalisme » a ajouté le secrétaire général du ministère de la justice. Le régisseur de la prison aurait été mis aux arrêts aux fins d’enquêtes. Qui est Mohamed Ali Ag Wassouden ? De nationalité malienne, Mohamed Ali Ag Wassoudèn est né le 09 avril 1989 à  Kidal de Wadossène et Hassi Wallet Hitta, sœur de Sedan Ag Hitta, chef de la Katibat Youssef Ben Tachfine; Mohamed Ali est un déserteur de la garde nationale du Mali, il est du contingent 2009. Il est l’organisateur principal du rapt des deux Français, le 24 novembre 2011 à  Hombori. Il a effectué cette opération au compte de la Seriât El Ancar d’Abdel Krim El Targui, neveu de Iyad Ag Rahly. Il a été arrêté la la SE le 10 décembre 2011 à  Gao, puis mis sous mandat de dépôt en Mars 2012. Il a profité de la défaillance du système pénitentiaire pour renouer le contact avec son oncle Sedan Ag Hitta. Il aurait ainsi reçu des moyens financiers et matériels pour planifier un attentat terroriste contre la prison centrale de Bamako. L’individu est en cavale depuis le lundi 16 juin, avec son complice Haiba Ag Acherif.

Détente et évasion au bord du Sankarani…

Envie d’évasion, de détente loin de la capitale malienne ? Sélingué, situé à  deux heures de route de Bamako offre un cadre enchanteur à  tous ceux qui veulent s’éloigner du stress de Bamako. Après Ouelessébougou, vous arriverez dans la commune rurale de Baya, o๠un immense village s’offre à  la curiosité. Après le barrage hydroélectrique, qui surplombe le Sankarani, un affluent du fleuve Niger, vous pourrez découvrir un campement de paillottes au charme local, qui donne sur le lac de Sélingué. Le Lac de Sélingué est propice à  la pêche, d’o๠l’abondance de poisson frais. De nombreux sites touristiques émaillent aussi la zone, la mare Satiè, le barrage hydroélectrique, le site d’orpaillage de Faraba Coura, le port de pêche de carrière etc… Le barrage hydroélectrique de Sélingué, situé dans la région de Sikasso à  140 km de Bamako et à  proximité de la frontière guinéenne, est l’un des plus importants centres de production d’énergie du pays. D’une puissance globale de 46 mégawatts, il produit annuellement environ 247 GWh (soit 28 % de la production nationale en 2006)1 et permet la distribution électrique de Bamako, Kati, Koulikoro, Ségou, Fana, Dioà¯la, Yanfolila et Kalana. Il a été mis en service en 1980 et réhabilité entre 1996 et 2001. Il est exploité par la compagnie malienne à‰nergie du Mali. Il a été construit sur la rivière Sankarani, un affluent du Niger. Son bassin de rétention forme le lac de Sélingué de 430 km² (et un volume de 2 2 milliards de m³), qui permet les cultures sur les périmètres irrigués gérés par l’Office de développement rural de Sélingué, ainsi que la pêche (l’approvisionnement de Bamako en poissons provient en grande partie de Sélingué). Il est également utilisé pour la maà®trise des crues. A l’office de développement rural de Sélingué, les acteurs de la région s’emploient à  développer la zone et à  promouvoir la commune de Baya. Récemment, l’ODRS a soutenu la tenue du premier festival international de Sélingué, un évènement initié par l’association Mali Art Promotion. Concerts géants sur le Sankarani, parties de plages au bord de l’eau, et expositions artisanales, Sélingué s’est métamorphosé le temps d’un week-end, du 2 au 5 Mars.