Culturellement vôtre… 2017

L’année 2017 s’annonce riche en évènements culturels. De la Biennale artistique, en passant par la sortie du 1er film de science-fiction made in Mali, ou encore la Biennale de la photographie de Bamako, les amateurs ont de quoi remplir leur agenda.

Plusieurs fois reportée, déplacée de Mopti à Bamako, avec la dénomination de Biennale spéciale, le grand rendez-vous de la culture malienne est désormais fixé à la deuxième quinzaine de mars 2017. Après l’édition de 2010 qui s’est déroulée à Sikasso, il a été convenu que celle de 2012 serait à Mopti, puis finalement reportée. « La biennale devrait marquer le retour de la paix et de la réconciliation nationale. Avec la formalisation des deux régions du Nord, Taoudéni et Ménaka, il fallait leur laisser le temps de s’organiser pour l’évènement. La deuxième cause est la demande de participation des Maliens de la diaspora et celle de l’Association des handicapés. Enfin, la date décidée pour l’évènement était à moins d’un mois des élections communales. Il fallait laisser le temps aux nouveaux maires de se préparer », explique Yacouba Kébé, chargé de communication au ministère de la Culture, revenant sur les raisons des différents reports. La commission de mise en place de la biennale assure être prête techniquement et artistiquement afin de mettre sur pied cet évènement majeur pour le Mali. Avec le concours de plusieurs associations de jeunes, le Gouvernorat, la Mairie du District, Orange Mali en sponsor officiel ainsi que beaucoup d’autres, le ministère de la Culture promet de nombreuses surprises au public.

Du cinéma 2017 sera également marquée par le retour du Mali sur la scène cinématographique africaine. Alors que les séries télé avaient pris le pas sur les longs métrages, le réalisateur Toumani Sangaré invite le public à découvrir dans les prochaines semaines, « Nogochi », 1er film de science-fiction malien. Avec pour ambition d’être présent au prochain Festival de Cannes, le film raconte l’histoire d’un guerrier qui lutte pour protéger le patrimoine de son village de colons en 1880, quelque part entre le Mali et le Sénégal. Le film, tourné à Baguinéda et Siby en un temps record de 27 jours, a vu son équipe remballer les cartons le 25 novembre, marquant la fin du tournage. « Nogochi », qui signifnie la race humaine en bambara, a vu le jour grâce à l’aide de plusieurs partenaires, du Centre national de la cinématographie (CNCM) et l’appui technique du ministère de la Culture. Diffusé en avant-première entre avril et mai 2017, la sortie grand public, elle, n’est prévue que pour  septembre 2017. Le film « rentre dans la promotion du cinéma malien, et nous fondons beaucoup d’espoirs dessus », explique-t-on au ministère de la Culture.

Le BlonBa de retour Les entrepreneurs culturels maliens promettent de faire de 2017 une année riche en concerts et spectacles. La finition prochaine du nouveau BlonBa de Alioune Ifra Ndiaye suscite d’ores et déjà l’enthousiasme des acteurs du secteur, cet espace au design novateur devant offrir un cadre abritant différents types d’évènements culturels.

De la photo Pour clôturer l’année en beauté, Bamako devrait accueillir la 11e Biennale de la Photographie. Mais en avant-goût de ce rendez-vous, le Sommet Afrique-France qui se déroulera du 13 au 14 janvier sera l’occasion de présenter les meilleures œuvres de la Biennale précédente. « Les images seront visibles sur les grands axes, tels que le boulevard et le Monument de l’indépendance, l’Institut Français ou à la descente du 2epont », explique M. Kébé. Le plus gros challenge est de monter l’exposition en totalité une semaine avant le début du Sommet Afrique-France. Regroupant plus d’une dizaine de photographes, les œuvres illustrent la vie des générations passées et actuelles vaquant à leurs plus simples occupations. Une exposition qui méritera le coup d’œil.

 

A quand une «vraie» politique culturelle pour le Mali ?

Le secteur culturel connait un foisonnement manifeste. Les acteurs culturels comptent sur les sponsors notamment le ministère de tutelle et les deux compagnies de téléphonie mobile. Ces dernières ont revu à  la baisse le montant de leurs subventions. Orange ne dépasse guère sept millions pour un événement phare comme le festival sur le Niger de Ségou. Malitel refuse de subir la surenchère des promoteurs. « Festival Des Cauris, Bamako Fashion Week, Pagnes folies, Caravane de la paix, Tamani d’or, Rentrée littéraire, Miss Ortm, aucune de ces manifestations n’est initiée par le ministère de la culture. Dépourvu d’un fonds consacré au sponsoring des événements culturels privés, le ministère ne propose que sa caution institutionnelle. Pour la petite histoire, même pour le Fespaco o๠des compatriotes ont été primés, la délégation officielle du Mali a été prise en charge par le comité d’organisation. Le candidat IBK avait promis « une politique culturelle qui s’attache à  professionnaliser les acteurs et contribue à  l’émergence de véritables industries culturelles créatrices d’emplois. l’heure est venue de convier ces acteurs culturels autour d’une réflexion approfondie sur le statut du promoteur culturel, les modes de financement des événements, un agenda annuel de la culture et les rapports avec la tutelle. Pendant ce temps, l’Institut Français déroule un programme alléchant et rétribue les acteurs culturels avec ce que le ministère ne peut faire faute de moyens. A l’assemblée nationale, la commission culture salue la législation sur les droits d’auteur. Sa présidente, Mme Haidara suggère que « le ministre ait du temps pour rencontrer les acteurs afin que la nouvelle politique culturelle du Mali voit le jour». Le temps presse.