(Défis de 2019- 2/7) Droits de l’Homme : Leur respect s’impose !

2018 aura été pour le Mali une année difficile pour les Droits de l’Homme. Les organisations de défense des droits humains dans le pays sont toutes unanimes dans ce constat. Des restrictions ont été observées concernant la jouissance de certains droits élémentaires : manifestation, protestation ou encore liberté d’expression. Les multiples exactions commises, notamment au centre du pays, où l’insécurité va toujours grandissant, ont fini d’amener les indicateurs au rouge. À l’orée de la nouvelle année, d’importants défis restent à relever.

Rien que pour le dernier trimestre 2018, 90 cas de violations de Droits de l’Homme ont été enregistrés, occasionnant 163 victimes, dont 12 femmes et 18 enfants.  En plus de 30 cas d’exécutions extrajudiciaires recensés dans le pays, on note également 5 cas de torture et 9 cas de détentions illégales. Avec 57% des cas, les régions de Mopti et Ségou sont les plus touchées. Par contre, les régions de Koulikoro et de Kidal enregistrent seulement 1% des cas. Ces chiffres proviennent du dernier rapport de l’ONU sur le Mali, publié le 28 décembre 2018. Si, selon ce rapport, la plupart de ces cas de violations de Droits de l’Homme sont commis par le Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans (GSIM), les groupes armés signataires de l’Accord pour la paix et les forces de défense et de sécurité maliennes sont aussi impliqués.

Ce tableau peu enviable de la situation des droits de l’homme dans le pays inquiète les défenseurs des droits humains, qui suivent attentivement l’évolution des évènements. « De façon générale, de notre point de vue, les Droits de l’Homme sont vraiment à la peine au Mali. Qu’il s’agisse des droits civils et politiques ou des droits économiques et socioculturels, il existe encore beaucoup de difficultés et des défis à relever », relève Dr Malick Coulibaly, Président de la Commission nationale des droits de l’Homme (CNDH).

Au sud du pays, plus particulièrement à Bamako, si la situation est globalement acceptable, certaines restrictions se sont néanmoins accentuées autour de libertés fondamentales, notamment les droits de manifestation et la liberté d’expression, entres autres. « Quand il y a des discriminations, quand certaines manifestations sont réprimées parce qu’interdites tandis que d’autres ne souffrent d’aucune interdiction, que le gouvernement obéit les yeux fermés à certains, c’est extrêmement grave », souligne Maitre Moctar Mariko, président de l’Association malienne des Droits de l’Homme (AMDH). Une situation mal vécue aussi au niveau d’Amnesty International Mali, où l’interdiction de la marche de protestation du 5 décembre 2018 contre le projet de loi d’entente nationale est décriée. « Le respect de l’état d’urgence se fait de manière sélective. Lors des rassemblements du Maouloud et du pèlerinage de Kita, personne ne l’a évoqué. Pourquoi, quand il s’agit des fêtes religieuses, on occulte l’état d’urgence, mais quand il s’agit d’attroupements pour manifester des désaccords et des mécontentements, on interdit les marches ? », s’interroge Ramata Guissé, Directrice exécutive d’Amnesty International Mali.

Quels défis pour 2019 ?

Bien des défis sont à relever pour cette nouvelle année en matière de Droits de l’Homme au Mali. Pour la plupart des observateurs, notamment les organisations de défense des droits humains, le défi majeur de cette nouvelle année pour les autorités étatiques du Mali est de résoudre l’épineuse problématique de l’insécurité dans les régions du centre et du nord. Pour y arriver, l’AMDH préconise le dialogue entre les communautés comme solution. « C’est aux communautés elles-mêmes de trouver les voies et moyens, en dehors de l’État, parce que à chaque fois que l’État intervient, il y a certaines communautés qui ne se sentent pas à l’aise, ayant des suspicions de soutien de l’État  à d’autres », estime Maitre Moctar Mariko. La lutte contre l’impunité doit également s’accentuer. Le Président de l’AMDH penche pour des « procès emblématiques », qui feront comprendre à ceux qui s’adonnent aux violations des Droits de l’Homme que certains actes passent nécessairement par la case justice.

Dr Malick Coulibaly évoque pour sa part une lutte incisive contre la corruption, car, dit-il, « un franc détourné, c’est un droit à l’éducation ou à la santé en moins. Qui connait l’interconnexion entre les droits humains comprend aisément que la mauvaise gouvernance impacte négativement la jouissance des Droits de l’Homme ». Selon le Président de la CNDH, les efforts doivent être démultipliés pour que cette année le maximum de Maliens puisse avoir accès aux droits prescrits par la Constitution et les instruments juridiques régionaux et internationaux que leur pays  a librement ratifiés.

 

Cet article a été publié dans le Journal du Mali l’Hebdo N°(196) du 10 janvier 2019

CVJR : Les victimes s’impatientent

Quatre ans après sa mise en place, les premiers « résultats » de la Commission Vérité, Justice et Réconciliation(CVJR) se font toujours attendre. Si elle  prépare ses premières auditions, censées leur permettre d’exprimer leurs attentes en matière de justice et de réparations, le processus semble long pour les victimes, dont certaines s’impatientent.

« Ce que nous déplorons, c’est qu’aucune victime n’ait encore obtenu réparation jusqu’à présent », regrette le Président de la Coordination nationale des associations de victimes (CNAV), Mody Samba Touré, dont l’organisation « réclame les droits des victimes de 2012 ».

Malgré un « accord de partenariat » et des cadres de concertation qui permettent aux victimes de s’exprimer, M. Touré estime que leur absence dans l’organigramme de la CVJR est une insuffisance qui empêche d’obtenir plus de résultats.

Démarrées en janvier 2017, les dépositions des victimes et des témoins se poursuivent et s’élevaient à 10 223 à la date du 19 novembre 2018, selon M. Issa Kéïta, membre de la sous-commission Recherche de la vérité à la CVJR. Il explique la longueur du processus par le « mandat, large, de la CVJR, chargée d’enquêter sur les violations de droit commises de 1960 à 2013 ».

Cette phase de prise de dépositions doit être complétée par une distinction entre le statut des déposants ainsi qu’un point sur leurs attentes en matière de réparations. La commission doit aussi mener des enquêtes sur les « cas emblématiques ayant un caractère représentatif », selon M. Kéïta. Mais avant l’ultime étape de la réparation, il y aura aussi des audiences publiques, pour « corroborer les informations recueillies », mais surtout la préparation d’une politique de réparations, « actuellement en cours », et pour laquelle la CVJR rédigera un projet de loi.

Si les premières audiences, initialement prévues fin décembre 2018, se tiendront probablement en début d’année prochaine, la CVJR affirme prendre en compte les attentes des victimes, avec lesquelles elle « travaille étroitement ». Une centaine bénéficie d’une prise en charge sanitaire après référencement par l’Agence Nationale d’Assistance Médicale (ANAM).

Malgré certains acquis, comme l’étude sur les causes profondes de la crise depuis 1960, la CVJR doit encore relever des défis. Parmi lesquels l’insécurité grandissante dans les régions, Mopti notamment, qui ralentit le déplacement des victimes vers ses antennes. D’où l’existence d’équipes mobiles pour les rencontrer et l’existence de partenariats pour faciliter les déplacements.

La CVJR espère aussi pouvoir se rendre auprès des victimes qui, en raison de la crise, se sont installées hors du pays et ont également besoin d’être entendues.

Centre du Mali : Après la reconnaissance des exactions, quelles actions ?

Pour la première fois depuis le début des opérations  anti-terroristes de l’armée dans le centre du pays, il y a trois ans, un ministre de la Défense admet l’implication de militaires dans des exactions contre des civils. 25 Peuls arrêtés  par les FAMAs à Nantaka et Kobaka, dans la région de Mopti, le 13 juin,  auraient été exécutés. Une enquête a été ouverte. Qu’y aura-t-il après ?

25 morts. C’est le  nombre de civils peuls  découverts dans trois fosses communes à Nantaka et Kobaka, le 15 juin, dans la région de Mopti. Les premières allégations des associations peules Tabital Pulaaku et Kisal ont vite attiré l’attention. Le ministre de la Défense a, dans un premier temps, nié toute implication des forces armées maliennes, avant de se raviser. Si cette tragédie est au devant de la scène aujourd’hui, d’autres accusations et enquêtes sont restées jusque-là sans suite.

Que s’est-il passé ?

« En réalité, le 13 juin, l’armée a traversé le fleuve à partir de Mopti. Quelques véhicules et des camions. Ils ont encerclé le village de Nantaka, qui est dans le même secteur que Kobaka. Ils ont fait du porte à porte et arrêté tous les hommes, avant de les transporter dans leur base, non loin de là », raconte Abdarahmane Diallo, Secrétaire administratif de l’association peule Tabital Pulaaku. Il dénonce  ce qu’il qualifie de « tentative d’épuration ethnique » et non de lutte contre le terrorisme.  « Quand ils sont  arrivés  à leur base, les hommes des autres ethnies : Sonrhai, Tamacheq, Bozo, ont été libérés, mais ils ont gardé au moins 25 Peuls. Le lendemain de la fête, le vendredi, ils les ont exécutés et enterrés à la va vite dans une petite forêt, dans trois fosses », accuse-t-il.

Les habitants d’un hameau à proximité, ayant entendu des  coups  de feu, se sont rendus sur les lieux et ont découvert trois  fosses contenant respectivement 13, 7 et  5 corps. « Au moment où je vous parle, l’armée s’en prend à tout Peul dans le centre. Que ce soit dans le Delta, à Koro ou à Douentza, c’est exactement la même chose. On ne cherche même pas à savoir ce que vous avez fait », s’indigne Abdarahmane Diallo.

L’envoi par le ministre de la Défense d’une mission conduite par le chef d’État-major général des Armées a abouti à un communiqué, le 19 juin, qui confirme « l’existence de fosses communes impliquant certains personnels FAMAs dans des violations graves ayant occasionné la mort d’hommes à Nantaka et Kobaka, dans la région de Mopti ». Tiena Coulibay instruit en même temps au Procureur militaire d’ouvrir une enquête et « réitère sa détermination et sa ferme volonté à lutter contre l’impunité », engageant les FAMAs au strict respect des Droits de l’Homme.

Flambée de réactions

Les réactions des organisations de droits de l’homme et de la communauté internationale n’ont pas tardé. Deux jours après, le Canada, les États-Unis et l’Union Européenne ont exprimé leur profonde inquiétude face à ces « exécutions extrajudiciaires ». « Les États Unis restent profondément préoccupés par la détérioration de la situation au Mali et dans la région du Sahel », indique le communiqué du Département d’État. Quant à l’Union Européenne, elle « salue l’ouverture de l’enquête judiciaire et  l’engagement des autorités maliennes, au plus haut niveau, à lutter contre l’impunité ».  La MINUSMA a, lors de son point de presse du 21 juin, informé « d’une enquête spéciale ». Le 26 juin, la mission des Nations Unies a rendu publiques les conclusions de l’enquête lancée après  la mort de civils à la foire de Boulkessy, le 19 mai, et souligné que « des éléments du bataillon malien de la Force conjointe du G5 Sahel ont sommairement et/ou arbitrairement exécuté 12 civils au marché de bétail de Boulkessy ». L’expert indépendant de l’ONU sur la situation de droits de l’homme au Mali, Alioune Tine, est arrivé à Bamako et doit se rendre au centre du pays.

« C’est un grand pas. Nous espérons qu’il y aura des sanctions contre les auteurs de ces crimes… Avec les réactions de la communauté internationale nous espérons une suite », se réjouit Hamadoun Dicko, Président de la jeunesse de Tabital Pulaaku. Selon lui, les pressions ont été déterminantes, mais il dit craindre d’autres abus vers Diafarabé, où « les femmes n’osent même plus chercher du bois ».

Dans un environnement où sévissent éléments terroristes et dissensions communautaires, « prudence est mère de sureté ». C’est ce que pense Me Moctar Mariko, Président de l’Association malienne des droits de l’homme. « Il y a de fortes  présomptions contre l’armée malienne. Nous avons recueilli des déclarations, mais il faut rester très prudents et attendre que les enquêtes annoncées soient effectives ».

L’omniprésence ces derniers mois de la « question peule », les accusations d’exactions et les conflits avec les Dozos dans le centre alertent au plus haut niveau. Pour le leader de la jeunesse de Tabital Pulaaku, les autorités doivent envisager dans l’urgence une solution, faute de quoi le pire est à craindre. « S’ils continuent comme ça, beaucoup vont se dire : mieux vaut être djihadiste, pour avoir une arme », prévient-il. Le ressentiment se nourrit de la collusion supposée entre FAMAs et Dozos. Le 23 juin, des chasseurs (Dozos) attaquent le village de Koumaga, dans le cercle de Djenné. 16 morts sont recensés, selon le gouvernement, alors que des responsables de Tabital Pulaaku parlent d’une cinquantaine.

Des cas dans le silence

Selon Corinne Dufka, directrice adjointe de Human Rights Watch pour l’Afrique de l’Ouest, dans un article du Monde publié le 20 juin, « depuis 2017, plus de sept fosses communes contentant les corps d’une soixantaine d’hommes qui auraient été  tués par l’armée malienne au cours d’opérations antiterroristes » ont été documentées. « Mais aucune de ces révélations n’a abouti en justice », déplore-t-elle.  

A Douentza, selon un animateur d’une radio locale, le 9 juin, un véhicule militaire venu en renfort à Boni saute sur une mine. Trois bergers étaient à proximité. Ils auraient été tués. « L’un était un conseiller du hameau de Dalla. Quand le  maire a appris sa mort, il en a été attristé. Si mon parent est tué comme ça et que je vois des gens mal intentionnés, est-ce que je les signalerai aux militaires ? Non ! C’est ça qui aggrave la situation », témoigne-t-il. Selon un rapport de l’organisation International Alert sur le Sahel, publié le 27 juin, « l’expérience ou la perception d’abus commis par les autorités gouvernementales, souvent en toute impunité, a engendré des frustrations dont profitent les extrémistes violents ».

Le sentiment d’abandon de l’État et les violences infligées par les terroristes  finissent par se  traduire en  interrogations. « Pourquoi ils ne se sont pas occupés de nous pendant trois ans ? Mon père, chef de village de Dogo,  a été tué en 2015 par ces terroristes. Combien d’imams, des chefs de villages, ont été exécutés sans que nous entendions le gouvernement ou Tabital condamner ? », se plaint Issa Dicko, natif de Youwarou. « A chaque fois que l’armée arrête des terroristes, les gens font de cela un scandale, mais qui a une seule fois condamné les tueries de ces terroristes ? », ajoute-t-il, estimant que tout ce qui se passe vise « à nous détourner du problème du Nord ». Pour Madame Diarra Tata Maiga, Présidente de la société civile de Mopti et de l’ONG ODI Sahel, « la situation dans le centre est triste. Nos véhicules sont garés, les gens sont en train de mourir, mais à Bamako on nous parle d’élection ».

Que faire ?

« Il faut éviter l’amalgame, sensibiliser, pour que la confiance renaisse. Un miliaire doit sécuriser tout le monde », préconise Hamadoun Dicko. La formation sur les droits humanitaires doit être accentuée. « Il faut renforcer la capacité des militaires maliens. Tous n’ont pas encore compris qu’il y a une ligne rouge à ne jamais franchir », précise Me Moctar Mariko.

En attendant les conclusions de l’enquête sur  ces fosses communes,  le sujet reste sensible en cette veille de l’élection présidentielle. Cette rarissime reconnaissance   suffira-t-elle à calmer les tensions ?  

Crimes et exactions commis au Nord : Le gouvernement décrète l’impunité pour les auteurs et co-auteurs

Sur les antennes de la télévision nationale, les propos du ministre ne sont pas tombés dans les oreilles de sourd. «A part l’unité nationale et l’intégrité du territoire, je suis prêt à  tout négocier… », a déclaré le président de la République Ibrahim Boubacar Keà¯ta, lors de plusieurs interventions et quand il avait reçu, il y a quelques semaines, les leaders des groupes armés (du nord) dernièrement en conclave. Quand, le président IBK tenait ces propos, rares étaient nos compatriotes qui pouvaient croire qu’il ira jusqu’à  accorder l’impunité à  ceux par qui le malheur a frappé le peuple malien tout entier. Il s’agit, notamment de tous ceux qui, dans les rangs du Mnla, d’Ansar Din, du Hcua ou du Mia, ont pris les armes et plongé le Mali dans la crise la plus grave et la plus profonde de son histoire. Aussi, la prise de mandat d’arrêt contre 26 présumés auteurs ou complices de crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis au Nord du pays, avait été apprécié par une écrasante majorité de nos compatriotes pour qui le temps est enfin arrivé pour mettre un terme à  l’impunité de gens qui, lors de plusieurs rebellions ont tué et commis d’autres atrocités sans jamais en répondre devant la justice. Alors que les Maliens attendaient avec impatience leur comparution devant la justice, plusieurs dizaines d’ex combattants ont été remis en liberté par l’Etat malien. Les commentaires autour de ces libérations n’ont pas fini au sein de l’opinion que, sur les ondes d’une radio étrangère, le ministre de la justice malienne, Me Mohamed Ali Batchily a annoncé, samedi la levée prochaine du mandat d’arrêt frappant certaines personnes soupçonnées d’avoir pris activement part dans les crimes et exactions commis dans les villes du Nord du pays oà¹, plusieurs soldats maliens avaient été torturés lorsqu’ils n’avaient pas été froidement abattu. Sur la liste noir, figurent, entre autres, le chef d’Ansar Dine, Iyad Ag Ghali, le président du mouvement arabe de l’Azawad, Algabass Ag Intalla, Ibrahim Ag Mohamed Assaley et tous les chefs politiques et militaires du Mnla, certains députés notamment Hamada Ag Bibi… Le pouvoir impuissant… En élisant IBK à  la tête du pays, en Août dernier, les populations maliennes dans leur écrasante majorité attendaient de lui une solution de rupture dans cette crise du Nord du pays. Au lieu de cela, le président Ibrahim Boubacar Keita, depuis quelques temps semble avoir opté pour la compromission avec les groupes armés. Sans faire jusque là  mieux que ses prédécesseurs (ATT, Alpha) auxquels certains avaient reproché le fait d’avoir négocier, IBK, alors candidat, avait à  maintes reprises déclaré que «la fermeté» demeure la clé la plus efficace pour trouver une solution définitive à  cette crise. Une crise qu’il s’était engagé à  gérer en transmettant à  la justice les dossiers de tous ceux contre qui pèsent des indices graves de culpabilité. Sauf que, sur ce point, la réalité est tout autre : Le président Keita est entrain de botter en touche. En effet, sur la question des détenus et des mandats d’arrêt, sa reculade est manifeste. Le gouvernement multiplie la prise de décisions qui ne sont portées à  la connaissance des Maliens qu’au dernier moment. La méthode est décriée et rejetée par beaucoup de nos compatriotes qui estiment, à  tort ou à  raison, que C’’est une telle approche (reprochée au régime défunt) qui a conduit à  l’occupation de 2/3 du territoire et à  l’effondrement de son outil de défense. Au regard de certaines abominations commises dans le nord sur les militaires maliens et les populations civiles, rechercher et traduire en justice les auteurs de ces actes, était un devoir pour le nouveau Mali émergent. Malheureusement, les propos tenus, hier par le garde des Seaux, faisant état d’une levée prochaine du mandat d’arrêt pris contre certains membres des groupes armés du nord, ont fait froid dans le dos de plus d’un, particulièrement ceux qui ont été mutilés, violé, flagellé ou qui ont perdu un être cher.

Exactions : les soldats maliens visés par l’ONU

Des accusations qui se suivent et se ressemblent. La dernière en date, est celle de  la mission d’observation effectuée par l’ONU au Mali courant février 2013 sur la situation des droits de l’Homme au Mali. Le Haut- Commissariat des Nations unies aux droits de l’Homme (HCDH) accuse dans ses conclusions, des soldats maliens d’avoir mené des représailles contre plusieurs groupes ethniques, depuis l’intervention militaire française dans le nord Mali, le 11 janvier. « Peulhs, touaregs, bellas visés… » Selon la Haute-commissaire adjointe des Nations unies aux droits de l’Homme, Kyung-wha Kang, ces représailles visaient «Â les Peuls, les Touaregs et des groupes ethniques arabes perçus comme soutenant les groupes armés » qui occupaient le nord du Mali depuis 2012. Pour Kyung-wha Kang « la situation a été exacerbée par la propagation de messages incendiaires, y compris à  travers les médias, stigmatisant les membres de ces communautés, dont des milliers ont fui par peur de représailles de la part de l’armée malienne. (…) Ceux qui restent dans le pays ont peur d’être des cibles non pas pour ce qu’ils ont fait mais pour ce qu’ils sont ». Par ailleurs, la porte-parole du HCDH, Cécile Pouilly cite parmi les représailles, des cas à  Sévaré, de «Â corps qui ont été retrouvés au fond de puits » ainsi que de nombreux cas de «Â violences sexuelles contre des femmes appartenant à  ces minorités – notamment des femmes de la communauté Bella (touaregs noirs, ndlr), » Le HCDH demande aux autorités de Bamako d’enquêter sur ces crimes et d’en punir les responsables. Présent au Conseil des droits de l’Homme à  Genève lors de la présentation desdites conclusions, le ministre de la justice du Mali, Malick Coulibaly, a déclaré que les allégations d’exactions imputables aux forces maliennes sont «Â le fait d’actes isolés dont les auteurs seront poursuivis et punis ». Selon le ministre, «Â des militaires soupçonnés d’exactions ont été rappelés sans attendre du théâtre des opérations et remis à  la justice malienne ». Réagissant également à  ces accusations de l’ONU contre l’armée malienne, le président malien par intérim, Dioncounda Traoré, a déclaré lors de son voyage au Sénégal qu’il n’avait pas «Â connaissance de tant d’exactions que cela » tout en poursuivant que « les médias ne devraient pas se faire l’écho d’affirmations qui ne correspondent pas à  la réalité » et qui évoquent des «Â exactions imaginaires ».  Déjà  le 23 janvier dernier, soit treize jours après le début de l’intervention française, la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH) a accusé des soldats de l’armée malienne d’avoir perpétré « une série d’exécutions sommaires », dans l’ouest et le centre du Mali, réclamant la création « immédiate » d’une commission d’enquête indépendante. Human Rights Watch (HRW) a également fait cas de ces exactions dans son rapport sur la situation au Nord Mali. Après ces deux organisations internationales de défense des droits de l’Homme, C’’est la première fois que l’armée malienne est visée par l’ONU.

L’armée malienne punira les coupables d’exactions

C’est en tout cas ce qui ressort de la décision de l’état-major général des armées du Mali qui a fait revenir à  Bamako cinq soldats, deux sous-officiers et trois caporaux de Tombouctou. Ils sont soupçonnés de « sévices barbares » sur des commerçants arabes. Cinq militaires en poste à  Tombouctou ont été interpellés ces derniers jours par la gendarmerie de prévôté. l’état-major général a ordonné leur renvoi à  Bamako pour être entendus. Ils sont soupçonnés d’être liés à  la disparition de cinq commerçants arabes de Tombouctou. « Ces militaires auraient commis des actes barbares sur des citoyens, des commerçants arabes dont on n’a pas de nouvelles, affirme le capitaine Modibo Naman Traoré, officier des affaires publiques de défense et de sécurité des armées du Mali. C’’est sur cette base qu’ils ont été interpellés par la gendarmerie ». Ces cinq militaires encourent la radiation de l’armée et surtout un renvoi devant la justice malienne en cas d’actes criminels. l’armée malienne est bien décidée à  être très ferme pour changer la réputation de ses troupes et éviter le pire. « C’’est notre volonté, poursuit le capitaine Traoré. Nos soldats ont été sensibilisés et formés au droit des conflits armés et au droit humanitaire. l’état-major général a édicté des directives strictes et ordre est donné à  nos troupes de ne pas faire acte de représailles. Il ne faut pas répondre à  l’injustice par l’injustice ». Les autorités maliennes ont également lancé des appels à  la vigilance et au calme auprès des populations civiles pour éviter les règlements de compte entre communautés.

Exactions, qu’on arrête d’indexer le Mali !

La propagande médiatique continue. Depuis le déclenchement de l’opération Serval, les médias, lorsqu’il y a des périodes de creux aliment, véhiculent une forme de propagande qui dessert l’armée malienne, déjà  suffisamment éprouvée par une guerre, tombée soudainement et qui aura des conséquences durables sur le spopulations qui la vivent. Exactions, massacres, règlements de comptes sur les populations touarges ou d’origines touaregs du reste, des Maliens. Exactions décrites, soupesées, rapportées par des organismes comme Human Right Watch, alors que tout commence à  peine. l’homme s’appelle Philippe Bolopion, il travaille à  New York pour Human Right Watch et dans ce reportage diffusé par l’émission Envoyé Spécial, il est suivi par les caméras de télévision, à  Sévaré, Konna aux premières heures de l’opération Serval. Nous verrons ensuite l’homme évoluer dans Sévaré, à  la recherche de preuves d’exactions, à  la rencontre de populations Bellas (touaregs noirs), à  visiter des lieux bombardés. A la vue d’un corps calciné, il s’écrira : «Â On voit bien que C’’est un jeune enfant soldat, que lui est arrivé ? Pourquoi les restes de son corps gisent dans ce bâtiment détruit ? Pourquoi n’a-t-il pas droit à  des funérailles dignes ? » Philippe Bolopion a-t-il la preuve concrète que ce corps a été victime d’exactions de la part de l’armée malienne ? s’il a été enfant soldat, alors il aura choisi la guerre. Puis on verra ce fameux puits, d’o๠s’échappera une odeur nauséabonde et des corps flottants ? Comment les identifier ? Qui les a mis la ? Autant de questions qui demandent un examen minutieux, une expertise médico-légale et pas de simples supputations de la part d’un salarié de Human Right Watch ! Et à  la guerre comme à  la guerre, tout est permis. Triste à  dire, mais les exactions font partie de l’horrible réalité de la guerre. Les massacres, les règlements de compte, de part et d’autre, l‘esprit de vengeance de tout individu qui a vu sa famille tuée. Et que dire de cette vidéo o๠l’on voit les jihadistes exhiber les corps massacrés de soldats maliens après l’invasion de Konna en Janvier dernier ? Human Right Watch a-t-il prévu un rapport, une enquête approfondie sur cela ? Philippe Bolopion s’est-il rendu à  Aguelhok ? Non cela fait plus scandaleux d’indexer les militaires maliens, déjà  dépassés par cette guerre, qu’ils n’ont pas choisi. Alors qu’on arrête d’indexer nos soldats. Vous travailleurs des ONG, défenseurs ou enquêteurs des Droits de l’Homme, aidés par les médias occidentaux, laissez cette finir cette guerre et après, on fera les comptes. Si vous n’avez pas de quoi remplir vos rapports quotidiens, alors laissez la page vierge et creusez davantage, pour comprendre la réalité d’une guerre qui ne peut se résumer à  des exactions, mais au vécu de tout un peuple, d’une nation, envahie par des jihadistes, qui ont décidé d’y imposer la charia et son lot d’horreurs. Qu’on arrête d’indexer le Mali !

Exactions sur les populations civiles : L’AMDH rejette toute responsabilité de l’armée malienne…

l’armée malienne dans la reconquête du nord Mali est accusée d’avoir commis des exactions sur les populations civiles. : « Nous n’avons trouvé aucune preuve que l’armée malienne a commis ces exactions sur les populations touaregs et arabes du Mali l’armée malienne », a déclaré Moctar Mariko, Secrétaire général de l’association malienne des droits de l’homme face à  la presse. Cette déclaration intervient au moment ou les Amnesty International et d’autres organisations international des droits de l’homme comme Human Right Watch, dénoncent les militaires maliens, coupables d’exactions contre d citoyens d’origine touaregs ou arabes. D’après Gaà«tan Mootoo, rapporteur chez Amnesty, des personnes ont été arrêtées à  Sévaré, avant d’être exécutés sommairement par des militaires maliens. Une information démentie par l’AMDH qui argue avoir envoyé des enquêteurs sur le terrain qui n’auraient trouvé aucune trace des personnes exécutées. Moctar Mariko de l’AMDH, ajoute avoir rencontré le gouverneur de la région de Mopti, également surpris par cette information. « A Mopti, aucun témoin n’a confirmé des exactions sur des citoyens ». Démenti De son côté, Maitre Kadidia Sangaré Coulibaly, Présidente la Commission nationale des droits de l’homme au Mali (CNDH) avance que les rapporteurs l’Amnesty manquent de sources fiables, et de preuves tout comme la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH) et toute autre structure du genre : « il n’y a eu pas d’exactions de la part de l’armée malienne sur les touaregs et les arabes ou tout autre citoyen malien. Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) n’a pas confirmé ces exactions », a-t-elle indiqué. D’autres accusations ont été démenties par l’AMDH, il s’agit de celles relatives à  des corps de touaregs exécutés et qui flottaient dans un puits et qu‘avaient montré la chaà®ne d‘information TV5. Amadou Bocar Tékété de l’AMDH précise qu‘Amnesty international n’a aucune preuve de ce qu’elle avance : «Â  l’ affaire des puits remplis de corps à  Sévaré dans la région de Mopti n’est pas vraie, car il n’y a rien, J’y étais pour vérifier moi-même le 13 janvier sur place et même s’il ya eu des exactions, elles ne viennent pas forcément de l’armée malienne ». Tékété dément ainsi ce que la FIDH a dévoilé dans son rapport . Il signale aussi que la FIDH utilise des termes qui ne respectent pas les règles d’éthique et de déontologie en la matière. Pour sa part, Me Bréhima Koné, Président de l’Union interafricaine des droits de l’homme, se dit « scandalisé face à  tout ce tapage médiatique et supposées exactions des militaires maliens. «Â Même le massacre d’Aguel’hoc n’a pas fait autant de bruit ! »

Au Mali, les exactions contre les « peaux claires » réveillent des blessures douloureuses

Les accusations d’exactions contre l’armée malienne se multiplient. Jeudi 24 janvier, deux habitants de Niono auraient ainsi, selon un témoignage, été abattus par des militaires. Deux Maliens « à  la peau claire », précise le témoin. Retour sur les précédents historiques qui font craindre le pire. Alors que l’armée malienne prend, avec l’appui de la France, clairement le dessus sur les rebelles du Nord Mali, les inquiétudes se sont multipliées ces dernières semaines. En représaille à  la barbarie des islamistes radicaux, auxquels s’étaient alliés (au début du conflit) les Touaregs du MNLA, des soldats de l’armée malienne ont succombé à  l’attrait de la vengeance. « Il y a des exactions à  droite et à  gauche », explique Florent Geel, directeur Afrique de la Fédération internationale des Droits de l’Homme, contacté par Jeune Afrique, « il y a un ensemble d’agressions à  caractères raciales, basées sur la vengeance ou encore le racket ». Les cibles de ces violences ? Surtout « ceux qui ont la « peau claire » », dit Florent Geel. Jeudi 24 janvier, deux habitants de la région de Niono ont ainsi été abattus par des militaires, qui, du fait de leur couleur de peau, les ont considérés comme « complices des islamistes ». Mais ces tensions ne sont pas nouvelles. Avec la lutte contre les jihadistes, de vieux souvenirs reviennent en mémoire. Retour sur ces événements sanglants, intimement liés aux rébellions touarègues, qui nourrissent les craintes d’un nouveau cycle de vengeance aveugle au Mali. Le massacre de Léré : 20 mai 1991 C’’est sans doute le massacre le plus présent à  l’esprit des populations dites « blanches » du Nord du Mali. Alors que l’année 1991 avait commencé avec espoir avec les Accords de Tamanrasset, le village de Léré va être le théâtre de représailles contre les populations touarègues, assimilés aux voleurs de bétail qui sévissent alors près de la frontière mauritanienne. Le 20 mai 1991, un jeune officier de l’armée, commandant la garnison locale, décide, en représailles des vols, de rassembler un groupe de vieux marchands arabes et touaregs avec leurs fils sur la place du marché. Au nombre d’une cinquantaine, ils sont tous exécutés et leurs familles retenues en otage pendant plus d’un an. Les populations touarègues et arabes le vivent comme un véritable carnage. En quelques semaines, la moitié d’entre elle s’enfuit en Mauritanie, selon l’Institut des Nations Unies pour la recherche sur le désarmement (Unidir). Attaques de Gossi et Foà¯ta et détournement de l’aide humanitaire : 14 mai 1992 Un an plus tard, presque jour pour jour, C’’est dans les environs de Gossi que se produisent de nouvelles exactions. Le 14 mai 1992, douze Touaregs, travaillant pour une ONG norvégienne, sont assassinés par des militaires. D’abord imputée à  des rebelles touaregs, l’attaque du convoi humanitaire a été organisée par la gendarmerie locale, selon le Parlement européen, et sur des bases ethniques. Pour les députés de Strasbourg, ce massacre participe d’une politique de persécution visant à  détourner l’aide humanitaire via l’armée et à  éviter la mise en place de tout projet de développement à  destination des Touaregs. Alors que, le 17 mai encore, 48 éleveurs touarègues sont tués à  Foà¯ta, cette série d’événements provoquent une nouvelle fois la fuite de dizaines de milliers de personnes vers l’Algérie et la Mauritanie. Aux alentours de Ménaka en 1994 Avec les accords signés au sein du Pacte national, patronnés par l’Algérie, une partie des rebelles touaregs intègre l’armée régulière malienne. Cela n’apaise cependant pas les tensions. Le 21 avril 1994, en représailles à  une querelle meurtrière ayant opposé la veille des anciens rebelles « intégrés » et d’autres membres de leur unité, quatre à  douze civils touaregs, selon les informations, sont exécutés de manière extrajudiciaire par l’armée. Selon Amnesty International, ce sont quatre civils, dont une femme âgée, qui ont été abattus. Sept autres femmes, qui s’étaient enfuies, seraient également mortes plus tard sous l’effet de la soif. Suite à  une commission d’enquête, les militaires responsables ont été transférés dans une autre caserne. Cependant, aucun n’a été traduit en justice. Douloureuse mémoire La situation ne cesse alors de dégénérer. Le 12 juin 1994, sur la route de Ménaka à  Andéramboukane, des soldats auraient, toujours selon Amnesty International, procédé à  l’exécution extrajudiciaire d’au moins 22 civils maures et touaregs. Dans le même temps, à  partir du 12 juin, plusieurs exactions ont lieu à  Tombouctou, une nouvelle fois en représailles à  des attaques menées précédemment par des « intégrés » à  Léré, Gourma-Rharous, Andéramboukane et Tombouctou. On dénombre une cinquantaine de victimes parmi la population à  « peau blanche ». Les années 90 ont tristement marqué les mémoires. Au Sud, suite aux rébellions touarègues successives, une partie de la population s’est mise à  considérer le Nord comme une région potentiellement sécessionniste. Dans le Nord, quant à  elles, les populations touarègues n’ont pas oublié les épisodes de représailles et d’exactions. Avec la reconquête actuelle du Nord-Mali par l’armée malienne, ce sont bien les vieux démons qui refont surface.

Aguelhok, la marque d’AQMI

Il y a un peu plus d’un mois, la localité d’Aguelhok au nord du Mali était attaquée par des hommes armés se réclamant du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA Après plusieurs jours de siège, des dizaines de militaires des forces armées et de sécurité sont fait prisonniers puis froidement exécutés les mains attachées dans le dos. Ce drame se passait sous les yeux des élèves de l’Institut de formation des maitres (IFM) de la ville, o๠les militaires avaient trouvé refuge dans un premier temps. Des images effroyables ont très vite circulées sur Internet, informant ainsi l’opinion publique de l’horreur des crimes commis. Ces atrocités ont été condamnées d’une même voix par toutes les couches de la population malienne et les amis du Mali. C’’est pour faire la lumière sur ces exactions que les autorités ont mis en place une commission spéciale. Cette dernière composée exclusivement d’officiers supérieurs de l’armée malienne, vient de rendre ses conclusions au président de la République, Amadou Toumani Touré. La rencontre s’est déroulée à  Koulouba en présence des ministres Marahafa Traoré de la Justice et Natié Pléa en charge de la Sécurité intérieure et Protection civile. Des boucliers humains Pendant dix jours, les enquêteurs ont recueilli des preuves et des témoignages dans la ville martyre. Ils ont pu interroger des rescapés civils et militaires qui ont confirmé l’horrible réalité. Selon le président de la commission, l’inspecteur général de police, Alioune Badara Diamouténé, les investigations menées portaient sur « les cas d’atteinte à  la vie, à  l’intégrité physique des personnes et aux biens ». Les propos des personnes qui ont vécu l’attaque de la ville, en particulier les élèves et enseignants de l’Institut de Formation des Maà®tres sont formels. « Des combattants de l’armée malienne désarmés ont bien été arrêtés, ligotés les mains au dos avant d’être abattus ». Pire, les rescapés ont été utilisés par les assaillants comme des boucliers humains, alors qu’ils se trouvaient en difficulté. La marque d’AQMI Les enquêteurs ont conclu que les « déclarations corroborent le mode d’exécution sommaire de combattants désarmés régulièrement pratiqué par AQMI. l’habillement de la plupart de ces combattants barbus, le mode d’exécution de militaires désarmés, attestent de la participation d’AQMI aux combats aux côtés du MNLA lors des attaques des 18, 20 et 24 janvier dernier contre le camp militaire, l’Institut de formation des maà®tres et la ville d’Aguelhok ». Leurs conclusions ne laissent plus de doute sur la jonction sur le terrain des assaillants du MNLA et des éléments d’AQMI et leur culpabilité conjointe dans les exécutions sommaires de militaires maliens désarmés et immobilisés. Il reste maintenant à  la justice de se saisir de cette affaire afin de retrouver et de punir les auteurs de ces actes barbares. Pour que les martyrs d’Aguelhok et leurs familles puissent connaà®tre la paix.