Bac malien : un surveillant exclu manu militari

Le baccalauréat malien ne finit pas de faire parler de lui. Après les fuites de sujets, les retards dans le démarrage des épreuves, nous avons assisté dans un centre d’examen à  une scène o๠le burlesque le dispute à  la révolte. Un surveillant est mis à  la porte manu militari. Son tort : tenter d’empêcher une candidate de frauder. Cela s’est passé jeudi 12 juin 2014, au centre du lycée privé Bakary Cissoko de Djicoroni-Para, pendant l’épreuve de mathématiques de la série sciences sociales. Que s’est-il passé ? Une candidate, déjà  prise en flagrant délit de fraude avec un téléphone portable, est suspectée par l’un des surveillants d’une salle du centre d’examen. Celui-ci intime l’ordre à  la fille de bien s’asseoir et se butte à  son refus. La candidate culottée s’offre, au mépris de la police de surveillance, le luxe de communiquer avec un autre candidat. A la mise en garde du surveillant, la candidate répond par des menaces. Elle déclare tout de go qu’elle ne sortira pas de la salle mais que C’’est plutôt le surveillant qui prendra la porte. Alerté par la conversation engagée entre le surveillant et la candidate, le censeur du lycée Bakary Cissoko intervient et demande, devant les candidats, à  l’enseignant de vider la salle s’il ne peut surveiller dans la tranquillité. Peu lui importe l’avis du surveillant. Le chef de centre intervient à  son tour et convoque, sans autre forme de procès, le surveillant dans son bureau. Au grand bonheur de la fraudeuse qui venait d’obtenir gain de cause. Exclusion Selon le surveillant, le chef de centre a reconnu que la candidate en question est une fraudeuse récidiviste. Il reconnu aussi avoir essuyé les propos désobligeants de cette dernière. Malgré tout, poursuit le surveillant : « Le chef de centre n’a même pas daigné écouter ce que je voulais dire. Il s’est contenté de me faire la leçon en disant que les candidats sont avant tout nos enfants. Comme pour dire qu’on doit les laisser faire ce qu’ils veulent », explique l’enseignant avec un pincement au C’œur. Pis, pendant que le surveillant s’évertue à  donner des explications, en prenant appui sur les textes, le censeur de lycée Bakary Cissoko s’arroge le droit de demander aux porteurs d’uniforme d’éconduire l’enseignant manu militari devant le regard approbateur et complice du chef de centre. Désarçonné et humilié, le surveillant rentre à  la maison. Quant à  la candidate qui a eu sa tête, elle venait de bénéficier d’une prime à  l’impunité. Approché par nos soins, le chef de centre réagit par des dénégations. Il affirme que le surveillant ne s’est pas référé à  lui ou son adjointe et a donc outrepassé son pouvoir. Pourquoi l’avoir mis à  la porte ? On a estimé qu’au regard de la tension entre lui et la candidate, se défend le chef de centre, il ne pouvait plus surveiller. Et pourquoi l’avoir éconduit manu militari ? « Il était en train de crier et nous perturbait du coup. C’’est pourquoi il a été demandé aux porteurs d’uniforme de le mettre à  la porte », répond-t-il, visiblement énervé par nos questions. Au regard de cette scène pour le moins surréaliste, l’on est en droit de se poser des questions. La candidate a-t-elle le droit de se comporter comme elle veut dans une salle d’examen ? Devait-elle poursuivre l’épreuve pendant laquelle elle a été surprise avec un téléphone portable interdit pourtant dans les salles. Le chef de centre a-t-il le droit de mettre un surveillant à  la porte pour sa rigueur ? Le censeur avait-il le droit de s’immiscer dans la surveillance en présence du chef de centre au point d’éconduire manu militari un surveillant ?

Pour les malades atteints d’éléphantiasis, la survie au quotidien

Des malades atteints d’eléphantisme, on n’en connait pas grand chose. On connait leur vie publique, celle de la mendicité aux feux rouge, de la pitié des passants en voyant leurs membres énormes, déformés. On sait moins que leur vie privée est tout aussi difficile que leur vie publique. Selon la direction nationale de la sante, ils seraient près de 3 000 atteints par cette maladie causée par une accumulation de liquide lymphatique dans les tissus. La région de Sikasso enregistre le taux de prévalence le plus élevé de cette maladie. Ce qui valu à  la région de devenir pilote en matière de prise en charge. Mort sociale Même si la maladie entraà®ne une faible mortalité, la mort sociale, elle, est bien réelle. Stigmatisation, discrimination sociale, marginalisation économique… Les témoignages sont éloquents et pathétiques. « J’étais vendeuse de bijoux avant de tomber malade, a expliqué Sata Koné lors de l’ouverture lors de l’ouverture de l’atelier de la formation sur la prise en charge des lymphœdème organidé par l’Organisation mondiale de la santé mardi 16 octobre. Je faisais le voyage entre Bougouni et Bamako. Désormais je reste assise, et ma prise en charge laisse à  désirer. » Son mari est resté auprès d’elle. Pas celui de Djeneba Sanogo, qui s’est remarié. « Cette maladie m’a fait perdre mon mari et mes amis. Seuls mes enfants ne m’ont pas abandonnée », pleure t-elle. « Ma famille ne me donne à  manger qu’une fois par jour » Oumar Koumaré mendit pour survivre. « Dans ma famille on ne me donne à  manger qu’une seule fois par jour parce que je suis devenu improductif », explique-t-il. Même situation pour Nouhoum Sidibé, qui fait la manche au carrefour de la mairie du district de Bamako. Le gouvernement malien a mis en place un programme national d’élimination de la filariose lymphatique, pour que les regards se tournent enfin vers ceux qu’on ne regarde plus.

Mois de la solidarité 2011: Les femmes pour une société plus juste

C’’est désormais une tradition républicaine. Le mois d’octobre a été répertorié et classé comme étant celui qui devra faire vibrer les fibres de solidarité et de charité de tout malien. Pendant chaque mois d’octobre, le Ministère de la Solidarité et des Personnes Agées coordonne l’ensemble des activités de solidarité partout au Mali. Et 2011 n’y dérogera pas. Avec comme thème  » Solidarité et Genre pour une Société plus Equitable ». C’est donc une marraine qui présidera les activités sur l’ensemble du mois. Une personnalité qui a fait la fierté du pays, Mme MARIKO Aminata TOURE, Première femme ambassadeur du Mali. Elle a rencontré hier le Ministre Harouna Cissé à  son Cabinet. Elle était accompagnée des parrains des semaines thématiques. Le parrain de la première semaine, semaine des personnes âgées est le Colonel Sidi  Mohamed  SALL, Cardiologue. Celui de la deuxième semaine, semaine thérapeutique se nomme Dr Seydou Ousmane DIALLO, Médecin généraliste, membre de l’Association des drépanocytaires du Mali. Le parrain de la troisième semaine, la semaine des personnes handicapées est le jeune Ousmane Dossolo TRAORE, PDG de la Boulangerie Dosssolo TRAORE. Et enfin la marraine de la quatrième semaine,semaine de l’économie solidaire, Mme COULIBALY Aà¯ssata TOURE, Présidente de l’Association des femmes entrepreneurs du Mali. Le Ministre Cissé a félicité l’ensemble des parrains et marraines pour leur nomination par le conseil des ministres du 7 septembre 2011, suite aux propositions du Comité de pilotage du mois de la Solidarité et de la lutte contre l’exclusion. Selon le Ministre, «cela est dû à  leur notoriété sur le plan national et international». « Chacun d’entre vous, dans son activité, a eu à  marquer ses concitoyens en s’illustrant dans des hauts faits remarquables et salutaires, dans la vie en général mais particulièrement dans la vie sociale ». Le premier responsable du Département a poursuivi en ajoutant que les parrains et les marraines représentent des symboles pour le Gouvernement et leurs compatriotes, l’exemple dans le cadre de la solidarité et l’altruisme. « C’’est plutôt nous qui devrions vous remercier pour le choix porté sur nous. Merci pour l’honneur que vous nous aviez faite. Le social, comme vous le savez, est le socle de notre société. Il faut saluer les plus hautes autorités de notre pays qui ont institué ce mois de la Solidarité pour perpétuer nos valeurs », a répondu l’ancienne diplomate. Rendez-vous ce 1er octobre avec la toute première activité du mois, la visite du chef de l’Etat Amadou Toumani Touré aux personnes âgées du District de Bamako, un moment toujours chargé d’émotion.