Primature : Fin de mission pour Moussa Mara

Il aura tenu 9 long mois. Nommé en Avril 2014, Moussa Mara a rendu sa démission ce jeudi 8 janvier 2015, après de longues rumeurs et tractations à  Koulouba. Comme un nouveau départ en ce début d’année, la primature sera désormais occupée par un homme d’expériences et qui aura déjà  occupé la fonction. Il s’agit de Modibo Keita, actuel Haut représentant du chef de l’Etat pour les pourparlers de paix. D’ailleurs, l’homme en question est devenu très présent sur la scène politique malienne ces dernières semaines à  travers de larges consultations avec plusieurs franges de la société civile. Mais revenons au Premier ministre sortant, Moussa Mara, qui n’aura pas longtemps bénéficié d’un contexte favorable. Entre insécurité au nord, tension sociale, vie chère, sa nomination en avril 2014, va susciter l’adhésion en effaçant la démission surprise d’Oumar Tatam Ly, suite à  une incompatibilité entre le technocrate et son équipe. Populaire, jeune, charismatique, Mara crée l’état de grâce, même si son inexpérience politique est pointée et contre l’avis des caciques du RPM supplantés par ce jeune président de parti, ambitieux. l’état de grâce ne durera pas longtemps. La visite controversée de Moussa Mara à  Kidal en Mai 2014, et les évènements qui s’en suivront feront baisser sa côte de popularité et brouilleront la feuille de route. En juin, Mara affronte la motion de censure de l’opposition qui souhaite déjà  sa démission avec cette phrase « Nté ta Yoro si!» qui va faire mouche à  l’Assemblée nationale. En dépit du fiasco de Kidal et de la déroute de l’armée malienne confrontée aux rebelles du MNLA, le PM est maintenu par IBK contre vents et marées. Mais le malaise est perceptible et en fin d’année, on susurrait qu’il y avait beaucoup d’eau dans le gaz entre le PM et IBK décidé à  profiter de la nouvelle année pour relancer la machine. Les mois qui suivront la déroute Kidal seront très difficiles pour le PM. Régulièrement des rumeurs de démission émailleront la presse, sans qu’elles ne trouvent d’écho sur la colline jusqu’à  ce 8 janvier 2015. Moussa Mara, qui vient de tenir le 3è congrès de son parti, Yéléma, pourra désormais se consacrer aux communales à  venir, notamment en commune IV du district de Bamako. Gageons qu’il restera très actif dans le marigot politique après une expérience intense mais courte à  la primature. Elle lui servira sans aucun doute pour la suite de sa carrière politique. Un PM s’en va. Un autre vient. Modibo Keita remplace désormais Moussa Mara. Prochaine étape : la composition du nouveau gouvernement.

« Volontaires » de l’APEJ, vivier pour le développement

Démarré en 2005, le Programme de stage de qualification, prosaà¯quement connu sous le vocable « volontariat », a atteint sa vitesse de croisière. La structure vient de lancer 6ème programme qui concernera 3 000 jeunes. En effet, ces 3 000 volontaires ont été sélectionnés sur un total de 22 864 inscrits. Selon la DG de l’APEJ, les autres dossiers ont été rejetés, à  cause des vices de formes et de fonds constatés. Les 3000 jeunes seront dispatchés dans des structures publiques et parapubliques. l’une des spécificités du présent programme a retenu 500 jeunes diplômés du nord. Si les bénéficiaires du programme n’ont jamais caché leur satisfactions vis-à -vis de l’initiative, force est de souligner qu’ils voudraient tous qu’il soit soutenu et renforcé. « Ce programme m’a permis d’acquérir beaucoup d’expériences professionnelles. J’ai beaucoup appris », se réjouit ce jeune diplômé en ingénierie qui avait souhaité renouveler son stage à  la Direction de la Géologie. « l’Etat doit songer à  rallonger le temps du stage qui s’avère insuffisant si l’on en croit nos précurseurs », propose Djeneba Sissoko, qui figure parmi les nouveaux élus. Bien, mais peut mieux faire l’initiative du volontariat a été instituée en 2005 par le Gouvernement malien. La plupart des jeunes pensent aujourd’hui que C’’est un acquis positif mais qui mérite d’être ajusté aux exigences de l’heure. Tout en rappelant que le partenariat entre sa structure et l’APEJ a permis la formation de milliers de jeunes, Mamadou Minkoro Traoré, opérateur économique, émet cependant des réserves. Il pense qu’il y a lieu de corriger certaines erreurs constatées le long du parcours : absentéisme, irrégularité des jeunes dans les lieux de stage et le manque de suivi des jeunes dans les structures d’accueil. « Nous devons donc inculquer aux jeunes les talents et les valeurs qui font la marque des travailleurs productifs et responsables », lance-t-il. Pour lui, les jeunes volontaires constituent un vivier important, à  même de relever des défis dans divers domaines agro-sylvo-pastoral, commercial, artisanal, socio-sanitaire… M. Traoré, chef de file des partenaires stratégiques de l’APEJ, préconise la mise en place d’une étude d’impact du Projet ainsi que l’affectation effective de ressources dédiées au suivi rapproché des stagiaires.