Made in Mali : Hors des frontières, les produits cartonnent

Ils sont fabriqués au Mali et très prisés à l’extérieur du pays. Focus sur quelques produits qui font  « vendre » le Mali au-delà de ses frontières.

L’artisanat d’art est l’un des principaux domaines dont les œuvres « Made in Mali » sont très prisées à l’extérieur. Dans le domaine de l’ameublement et de la décoration, par exemple, le bogolan est très demandé en Afrique du Sud et en Amérique, selon Diadié Hama Sangho, Directeur national de l’Artisanat. « Même si le bogolan est très prisé en France, on n’y met pas autant d’argent que dans les deux destinations précitées. En Amérique, il nous est souvent demandé de produire un conteneur de bogolan dans le cadre de l’AGOA ».

Le secteur du textile, avec le produit national malien qu’est le bazin teint, offre d’autres déclinaisons, et non des moindres. Là encore, on retrouve le bogolan mais aussi le tissage traditionnel, qui a inspiré le « Faso dan fani » du Burkina.

La bijouterie malienne, qu’elle soit moderne ou traditionnelle, est très prisée et s’exporte et se vend très bien, à en croire M. Sangho. « Nous avons des experts en la matière, qui s’inspirent des différents voyages qu’ils font et qui ont bénéficié de beaucoup de cours de design pour améliorer leur compétitivité et leur performance », explique t-il.

Par ailleurs, des instruments de musique traditionnelle, comme le violon, la flûte, le balafon, fabriqués au Mali, ont le vent en poupe à l’extérieur, surtout en Occident. « En général, au cours des foires en France, nos artisans servent d’experts, soit pour apprendre aux autres à jouer soit pour réparer les instruments », assure le directeur national.

Cuirs tannés et alimentaires

Les cuirs et peaux constituent une très grande partie des exportations du Mali. Le cuir alimentaire malien est extrêmement demandé dans la sous-région. « Tous les jours, il y a environ une dizaine de camions chargés de cuir qui quittent Bamako pour différents pays, notamment le Ghana, le Nigeria, la Côte d’ivoire, le Bénin, la Sierra Leone », confie Alhousseyni Koné, Secrétaire à l’information de la Mutuelle de traitement des cuirs et peaux.

Les objets issus des cuirs et peaux fabriqués au Mali comme les sacs, les ceintures, les chaussures, les costumes, les salons, entre autres, intéressent également en majorité les touristes, qui en font des objets de souvenir de leur passage dans le pays.

En somme, les produits artisanaux maliens sont assez appréciés et prisés au-delà des frontières du pays. À titre indicatif, lors du dernier Salon international de l’artisanat de Ouagadougou, 172 artistes maliens ont fait un chiffre d’affaires de 497,838 millions de francs CFA en 10 jours.

 

CEDEAO : le tarif extérieur commun entre en vigueur le 1er janvier

Permettant d’avoir une taxation uniforme des produits importés des Etats non membres de la Communauté (pays tiers), il entre en vigueur le 1er janvier 2015. En prélude à  ce coup d’envoi, la direction des recettes, de la planification et des programmes de vérifications (DRPPV) de la direction générale des douanes a organisé lundi au Bureau des produits pétroliers des douanes, sur la route de Sénou, une conférence de presse pour expliquer le TEC aux journalistes afin que ceux-ci relaient l’information sur cette innovation dans l’opinion. La rencontre avec la presse était animée par le chef de division valeur, origine et tarif à  la DRPPV, l’inspecteur des douanes, Cheickna Amala Diallo. Celui-ci a rappelé que face à  la lenteur de la mise en œuvre du processus d’intégration, les chefs d’Etat et de gouvernement ont adopté une stratégie et des modalités d’accélération du processus du Tarif extérieur commun de la CEDEAO. Ils avaient instruit la mise en place d’un TEC basé sur celui de l’Union économique monétaire ouest africaine (UEMOA). Un travail analytique, a expliqué Cheickna Amala Diallo, a été entrepris pour la migration des tarifs nationaux des douanes des 7 pays non membres de l’UEMOA vers le Tarif extérieur commun de l’UEMOA. Depuis 2009, les deux commissions CEDEAO-UEMOA et les experts des Etats membres, par l’entremise du comité conjoint de gestion du TEC-CEDEAO, se sont attelés à  la « recatégorisation » des produits dans les cinq bandes tarifaires du TEC CEDEAO et à  l’élaboration des textes règlementaires qui doivent accompagner la mise en œuvre de ce TEC, a détaillé l’inspecteur des douane. Il a ensuite rappelé que la réunion des ministres des Finances de 2003 à  Praia a aussi validé la liste des marchandises et des produits composant les différentes catégories du Tarif extérieur commun de la CEDEAO ainsi que les autres règlements accompagnant sa mise en œuvre. Au cours de cette rencontre, les ministres des Finances ont recommandé au Conseil des ministres l’adoption de tous ces règlements. Cheickna Amala Diallo confirme que la 70ème session du conseil ordinaire des ministres de la CEDEAO tenue à  Abidjan, les 20 et 21 juin derniers, a adopté 6 règlements clés qui permettent le démarrage du TEC-CEDEAO. Les ministres des Finances, de l’Intégration et du Commerce réunis en session extraordinaire à  Abidjan, le 30 septembre 2013, avaient déjà  adopté un règlement sur les mesures complémentaires de protection. Le processus de mise en place du TEC CEDEAO a aussi bénéficié de la collaboration de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et de l’Organisation mondiale des douanes (OMD). l’architecture de ce Tarif extérieur commun se présente comme suit : la mise en place d’un TEC nécessite une uniformisation des droits et des taxes afin de garantir le même niveau de traitement tarifaire aux produits importés dans les pays tiers. Les commissions de la CEDEAO et de l’UEMOA ont engagé une réflexion pour parvenir à  un taux unique. Le taux de 1,5% a été proposé puis entériné par la 70ème session du conseil des ministres. Ce taux a soulevé trois 3 types de préoccupations : le niveau de la taxation, le champ d’application de la taxe et le renchérissement des coûts à  l’importation pour les pays non membres de l’UEMOA, dont le prélèvement passerait de 0,5 à  1,5%. Au regard de toutes ces interrogations, la conférence des chefs d’Etat et de gouvernement a décidé du statu quo pour une période de 5 ans au cours de laquelle la convergence vers le taux unique sera organisée pour assurer l’équité dans la contribution des Etats aux efforts d’intégration régionale, l’uniformité du traitement tarifaire des produits entrant dans la communauté et l’insertion dans le système commercial multilatéral, a indiqué Cheickna Amala Diallo qui a donné l’assurance que l’entrée en vigueur du Tarif extérieur commun ne fera pas baisser les recettes douanières de notre pays.

Rapatriés Maliens de Libye et de Côte d’Ivoire : Le calvaire du retour

Un retour difficile Depuis plusieurs semaines, une opération de rapatriement pilotée par le ministère des Maliens de l’extérieur a commencé. Elle vise à  ramener des Maliens de Côte d’Ivoire, après ceux de Libye également. Ainsi, ils sont plusieurs milliers à  s’être fait rapatrier de Libye. Le Mali est du coup devenu une terre de réfugiés. La situation changera inévitablement la donne au niveau de l’insécurité et du chômage qui connaà®tront un coup de fouet. Et si nombre d’entre eux ont trouvé la joie d’être secourus, ils ne savent pas vraiment comment se réadapter sur les terres du bercail. Le ministre Badra Aliou Maccalou semble assimiler les consignes de son mentor ATT qui lui aurait dit de «Â tout mettre en œuvre pour que, tous les compatriotes qui souhaitent rentrer au pays, soient rapatriés dans les meilleurs conditions ». Les opérations ont fait rentrer près de 4000 Maliens de Libye. Ce chiffre est loin d’être exhaustif car il ne prend pas en compte les rapatriements clandestins. Des avions contenant des centaines de passagers se sont succédés sur le tarmac de l’aéroport Bamako Sénou. Au lieu que la joie d’être «Â secourus » anime les revenants, c’est plutôt l’angoisse et la tristesse qui se lisent sur leurs visages. Tous, presque, craignent leur situation, car ils sont bien convaincus de renouer avec les problèmes d’emplois, qui les avait contraint à  l’immigration. A leur descente d’avion, beaucoup avaient de la peine à  serrer les mains des autorités maliennes venues à  leur rencontre. Comme nous l’a confié cet immigré ayant fait partie de la seconde vague de rapatriés : « c’est la même galère qui recommence ! J’ai beaucoup peiné ici dans mon pays faute d’emploi décent. Pourtant j’ai fais de longues études. Cela ne m’a finalement rien apporté ». L’Etat malien veille certes à  la protection de ses ressortissants, mais, s’est-il interrogé sur les conséquences immédiates et les mesures d’accompagnements ? Absence d’accompagnement Selon une source officielle, le Gouvernement malien s’était engagé à  donner 5 000 Fcfa à  chacun des revenants. Une somme dérisoire au vu de l’état des détresse des rapatriés. On affirme par ailleurs que beaucoup auraient choisi de rester dans ces pays, plutôt que revenir dans un état o๠riment chômage et vie chère. Coté sécurité, le faible dispositif dans les périphéries de Bamako par les Brigades territoriales reste insuffisant pour contenir les malfaiteurs et autres bandits qui troublent le sommeil des populations. Ces dernier temps, plusieurs actes de crime ont été perpétrés dans les localités de Bamako. On assiste aussi à  une recrudescence des ventes d’armes à  feu, du trafic de drogue et de stupéfiants et du banditisme… Quant aux jeunes, ils ont perdu tous repères d’avenir, pour se livrer à  la facilité et la recherche du gain facile. Si rien n’est fait, pour accompagner ces migrants de retour, il faut s’attendre à  une montée de l’insécurité à  Bamako.

Maliens de la diaspora, les soldats du développement

De nos jours, le nombre de maliens dispersés à  travers le monde se chiffre à  plus de 4 millions. Cette migration s’explique par de nombreux facteurs comme la pauvreté ou le chômage. Dès lors, par leur détermination et leur volonté à  transcender les voies de la réussite, ces aventuriers de l’émigration sont d’un apport inestimable pour le pays et font la fierté de leurs familles. A travers un transfert annuel de près de 300 milliards de F CFA (dont 120 milliards venant des 200 000 maliens vivant en France), les maliens de l’extérieur contribuent à  l’économie du Mali. Mais il faut préciser que ces chiffres (faisant fi des transferts de fonds opérés clandestinement),ne sont que ceux communiqués par voix officielle. Des fonds destinés à  couvrir plusieurs besoins Aux dires de Mme Sy Cotiary Bâ, Chef du département Promotion Economique et Réinsertion des Maliens de l’Extérieur, les expatriés de Kayes, sont les plus nombreux. « Ils s’investissent dans les secteurs comme la construction des infrastructures socio-sanitaires et scolaires, l’adduction d’eau etC’… Leur objectif est de concourir au développement de leur région d’origine. l’alimentaire, le sanitaire (à  travers le financement de pharmacies communautaires), l’immobilier, l’hydraulique villageoise sont également des canaux de financement ». Certains investissements ont aussi permis la réalisation de petites et moyennes entreprises. Selon les résultats d’une enquête réalisée dans le cadre de la coopération France-Mali, 300 nouvelles entreprises ont été créées par les maliens de l’extérieur. Citons la Société Doucouré et Frères (SODOUF), Auto Center ou encore l’Institut Mérieux… Ces différentes réalisations (qui ne sont nullement exhaustives), contribuent à  absorber le taux de chômage dans notre pays. Mais, assure Mme Sy, avec la création de l’agence pour la promotion des investissements (API), les formalités sont plus faciles pour les maliens de l’extérieur, qui souhaitent investir dans l’entreprenariat.