Fabius à Alger : « Le dialogue au Mali passe par trois canaux »

« Le dialogue au Mali passe par trois canaux: la Cédéao (communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest), le représentant spécial IBK (le président malien Ibrahim Boubacar Keà¯ta) et un canal, l’Algérie, dont l’efficacité est reconnue par les uns et les autres », a déclaré M. Fabius lors d’une conférence de presse. Le chef de la diplomatie française a, par ailleurs, salué le « rôle pacificateur » de l’Algérie au Mali. Depuis jeudi, Alger accueille plusieurs groupes du nord du Mali, pour des consultations « exploratoires », après l’accord de cessez-le-feu. Une initiative qui facilite la gestion de la crise malienne, selon Laurent Fabius. « Il y a une série de groupes (du Nord) qui discutent à  Alger d’une plateforme » qui sera soumise au gouvernement malien pour « faciliter la discussion et arriver à  un accord » a-t-il poursuivi. Quant aux groupes terroristes repliés en Algérie après l’intervention française, Ramtane Lamamra, ministre algérien des Affaires étrangères, affirme qu’il n’y en a pas : « En aucune façon, nous ne pourrions accepter l’idée que des jihadistes se cacheraient en Algérie sans que des mesures appropriées soient prises pour y mettre fin ». Il a indiqué que son pays avait déployé de « gros efforts » pour sécuriser ses vastes frontières et protéger le pays de la menace terroriste. « Il faut être très attentifs aux questions de sécurité. Il y a beaucoup d’armes. Il y a des groupes dans certains coins qui sont des groupes terroristes. Et il y a des risques sur la Libye et sur les pays voisins », a ajouté M. Fabius.

Laurent Fabius :  » La sécurité va être accrue à Kidal »

Au lendemain de l’assassinat de Ghislaine Dupont et Claude Verlon, deux journalistes de RFI, à  Kidal, le président Hollande a réuni pendant un heure le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius et celui de la Justice, Christiane Taubira ainsi que Bernard Bajolet, le patron de la DGSE (Direction générale de la sécurité extérieure), afin de commencer à  Â“établir précisément, en lien avec les autorités maliennes et les forces de l’ONU, les conditions” de ce drame. A l’issue de cette réunion, M. Fabius a déclaré que les responsables de l’assassinat des deux journalistes – qu’il a qualifié de “crime contre la liberté d’informer et d’être informé” – étaient “ceux que nous combattons, C’’est-à -dire les groupes terroristes qui refusent la démocratie et qui refusent les élections. Le ministre a précisé que les reporters avaient été tués avec une arme à  feu. “l’un a reçu deux balles,l’autre trois balles”, a-t-il indiqué. Par ailleurs, le chef du Quai d’Orsay a indiqué que “la sécurisation de l’ensemble de la zone et des zones voisines, va bien sûr être accrue”, en parlant de Kidal. Les autorités maliennes n’ont que peu – voire pas aucune – prise sur ce bastion historique de la rébellion touareg, tenu par le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) et o๠sont établis d’ancien djihadistes du groupe Ansar Dine ou encore des militants du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest Mujao). Il y a également des rivalités entre groupes touareg, basés parfois sur des origines tribales. Et C’’est sans compter sur le narcotrafic ou encore sur les tensions ethniques, notamment entre touareg et arabes. Libérée de l’emprise des groupes djihadistes à  la fin janvier par les forces françaises de l’opération Serval, la ville de Kidal a été plusieurs fois le théâtre d’attentats suicide et d’affrontements armés. Récemment, l’armée malienne y avait d’ailleurs été prise à  parti. Actuellement, 200 militaires français sont déployés à  l’aéroport de Kidal. Et la force Serval comptait, au 31 octobre, moins de 3.000 hommes, dont certains sont engagés dans l’opération Hydre, de part et d’autre de la boucle du Niger. Pour le moment, les détails de la décision visant à  accroà®tre la sécurité dans le secteur de Kidal ne sont pas connus. Alors que la MINUSMA, la mission des Nations unies au Mali, peine à  déployer les 12.500 hommes prévus, il est probable que les autorités françaises soient obligées de revoir le calendrier de retrait de la Force Serval, dont les effectifs, en principe, doivent être ramenés à  1.000 personnels à  la fin janvier 2014.

Fabius et Le Drian décorés par le Mali

Les ministres français des Affaires étrangères et de la Défense, ainsi que des officiers de l’armée française, ont été décorés samedi 13 juillet de l’Ordre national du Mali, au cours d’une cérémonie à  Paris. Le chef de la diplomatie française Laurent Fabius a reçu la Croix de Grand Officier de l’Ordre national du Mali, des mains de son homologue malien, Tiéman Coulibaly. « Laurent Fabius, le peuple malien a retenu le rôle combien important qui a été le votre dans la crise profonde qui a secoué le Mali », a souligné M. Coulibaly au cours de la cérémonie à  l’hôtel Meurice, en présence du président par intérim, Dioncounda Traoré. « J’ai fait mon possible », a répondu Laurent Fabius, citant l’ancien chancelier allemand Willy Brandt. Jean-Yves Le Drian, a reçu la même décoration des mains du ministre malien de la Défense, Yamoussa Camara. L’armée française est intervenue à  partir du 11 janvier contre les groupes islamistes armés qui occupaient le Nord du Mali. Plusieurs généraux et colonels de l’armée française ont également été décorés de l’Ordre national du Mali, « en raison de leur engagement, de leur professionnalisme et de leurs qualités de chefs au combat », ainsi que plusieurs civils français. « La France a versé son sang » « Je me souviens du 11 janvier, o๠mes propres soldats sont arrivés à  Mopti-Sévaré pour arrêter les colonnes adverses qui arrivaient pour prendre Bamako », a déclaré l’un des récipiendaires, le général de division Christophe Gomart. « La France a versé son sang au côté de nos frères maliens pour leur permettre de retrouver l’intégrité de leur territoire », a ajouté le général Gomart, ancien patron des forces spéciales françaises et nouveau directeur du renseignement militaire. Les soldats maliens ouvriront dimanche le traditionnel défilé militaire du 14 juillet à  Paris, devant un détachement de la Minusma, les casques bleus de l’ONU chargés de prendre la relève des Français et d’assurer la sécurisation du Mali. Environ 3.200 militaires français sont toujours déployés au Mali, pour faciliter notamment la tenue de l’élection présidentielle dont le premier tour est prévu le 28 juillet. François Hollande doit recevoir lundi les insignes de Grand Croix de l’Ordre national du Mali, des mains de Dioncounda Traoré.

Mali : les secrets d’une guerre éclair

Ce lundi 14 janvier 2013, dans le salon vert qui jouxte le bureau du chef de l’Etat, le débat est intense. François Hollande a réuni le deuxième conseil de défense depuis le déclenchement de l’intervention au Mali, trois jours plus tôt. Les principaux protagonistes de la plus importante action militaire menée par la France depuis un demi-siècle sont présents : Jean-Yves Le Drian, Laurent Fabius, le général Puga, conseiller militaire du président, l’amiral Guillaud, chef d’état-major des armées, et les patrons des services secrets. Tous sont d’accord sur un point : malgré la mort d’un officier français, le début de l’opération Serval est un succès. Les frappes des Mirage 2000 et des hélicoptères ont stoppé la descente des djihadistes vers le sud. Mais, sur la suite de l’intervention, les opinions divergent. A la table du conseil, deux logiques s’affrontent. « L’amiral Guillaud souhaitait concentrer tous les efforts vers un seul but : frapper Aqmi le plus fort et le plus loin possible, dit un important responsable français. Le président, lui, voulait aussi des victoires symboliques, la prise de villes, pour rassurer l’opinion publique. » Il y a un autre différend. « L’état-major imaginait une guerre façon Otan, dit un officiel de haut rang. C’est-à -dire lancer l’offensive vers le nord une fois seulement toute la logistique parvenue sur le terrain. » Obsédé par le risque d’enlisement, François Hollande veut, lui, rogner sur les délais au maximum, mener une « guerre à  la française ». Le 14 janvier, l’amiral Guillaud prévient que l’acheminement du matériel et des 4 000 hommes au Mali va prendre deux semaines. Il ajoute qu’il prévoit de libérer une seule ville, Gao, la plus facile à  prendre. « Non, il en faut deux, dit François Hollande, Gao et Tombouctou. » L’amiral répond que cela ne pourra se faire que fin février. « Fin janvier », ordonne le président de la République, qui refuse toute pause. Un pari risqué – qui sera gagné grâce à  plusieurs facteurs. Les amis à  la rescousse L’aide des alliés est indispensable. « Avec ses moyens propres,assure un officier, l’armée française ne serait pas parvenue à  tenir les délais fixés par le président. » Elle manque cruellement d’avions de transport et de moyens de renseignement. Le drone Harfang n’est pas encore opérationnel. Pour suivre les déplacements en temps réel des 2 000 djihadistes, les militaires n’ont que des ULM et de vieux appareils Atlantic. Les Britanniques viennent immédiatement à  leur rescousse. Dès le lendemain des premières frappes, ils mettent un avion de renseignement dans le ciel malien. Les Etats-Unis sont moins rapides. Un mois avant, Jean-Yves Le Drian a bien obtenu, en secret, un accord de principe pour le déploiement de drones américains, en cas d’intervention. « Mais certains drones dépendaient de la CIA, d’autres du Pentagone et le superavion de surveillance, Global Hawk, d’un commandement en Italie », raconte un haut responsable. Il faut coordonner le tout. Si bien que, pendant une semaine, les militaires français n’ont pas d’images de l’ennemi vingt-quatre heures sur vingt-quatre. « Pour les avions-cargos, on a loué des Antonov 124 à  des sociétés privées russes et ukrainiennes, dit une source à  la Défense, mais il n’y en avait pas assez. » Les Belges et les Allemands en fournissent quelques-uns, mais pas suffisamment. Après trois semaines de tergiversation, la Maison-Blanche accepte de mettre des C-17 à  la disposition de Paris. « Les alliés nous ont fait gagner trois semaines dans le déploiement des forces et deux semaines dans les frappes », estime-t-on au ministère de la Défense. Les erreurs des djihadistes L’intervention est d’autant plus rapide que les djihadistes font de mauvais choix tactiques. « Nous avions prévu que la prise de Tombouctou durerait cinq jours, confie-t-on à  la Défense. Mais ils ont fui et, en un jour, tout était fini. » « S’ils avaient décidé d’organiser la résistance à  Gao et Tombouctou, il nous aurait manqué deux compagnies », précise un officier. Les djihadistes n’ont pas non plus l’idée de poser des bidons vides sur la route. »Nous aurions dû envoyer une équipe de déminage pour s’assurer qu’il ne s’agissait pas d’engins explosifs. A chaque fois, cela nous aurait retardés de plusieurs heures. » « Pendant quelques jours, ajoute un autre responsable, nous tenions le pays avec seulement trois compagnies d’infanterie. S’ils nous avaient harcelés, nous aurions beaucoup souffert. » Mais, à  part une brève embardée vers l’ouest, les djihadistes choisissent de filer vers leur citadelle de l’Amettetaà¯, au nord. « Ils ont cru que nous ne les attaquerions pas là -bas », conclut-il. Tuer Sanogo ? Alors qu’ils commencent à  tenir le pays, une question taraude les Français. N’ont-ils pas là  l’occasion de régler l’épineux problème Sanogo ? Le capitaine de l’armée malienne, auteur du coup d’Etat de mars 2012, gène bigrement Paris. Il risque de vouloir reprendre le pouvoir et de mettre à  mal toute la stratégie de l’Elysée. Que faire de lui ? « Le tuer ? Certaines capitales africaines nous l’ont demandé, et nous nous sommes interrogés, reconnaà®t un responsable français. Mais on ne l’a pas fait de peur d’aggraver la situation politique. » On préfère le neutraliser. On lui donne un titre ronflant, président du Comité de Suivi de la Réforme de l’armée. Des Africains lui proposent un exil doré. En vain. Sanogo reste. Les encombrants journalistes Très vite, la France doit gérer un autre problème : l’information. Les journalistes reprochent à  l’armée de les empêcher d’aller dans les zones de combat. Paris rejette la faute sur l’armée malienne, « qui a peur des enlèvements ». Non sans raison : « On a intercepté des communications qui indiquaient que, lors de leur raid du 9 février à  Gao, les djihadistes voulaient prendre des journalistes en otage », révèle un officiel français. Ce n’est pas toute la vérité. Furieux d’avoir à  agir aussi vite, les militaires refusent de s’encombrer de la presse. Avec le pouvoir politique, c’est donnant-donnant : on fonce, mais sans journalistes. De toute façon, quoi montrer ? Menée surtout par les forces spéciales, la guerre se résume à  des accrochages violents entre des petits groupes, alors le ministre gonfle l’importance des opérations. « Quand Le Drian annonçait une offensive, ça se résumait à  trois véhicules blindés », dit un militaire. Sus au Quai-d’Orsay ! Début février, une autre guéguerre fait rage à  Paris. Depuis la chute de Gao et de Tombouctou, le ministère de la Défense n’en démord pas : les diplomates sont trop mous, ils ne feraient rien pour régler le dossier de la réconciliation entre le pouvoir central malien et le mouvement indépendantiste du Nord. Du coup, les militaires redoutent de se retrouver coincés longtemps au Mali, à  cause d’un abcès de fixation, à  Kidal, troisième ville du Nord, tenue par les séparatistes touaregs du MNLA. « Fin janvier, la France pouvait exiger du pouvoir à  Bamako qu’il négocie avec ces rebelles, assure-t-on à  la Défense. A ce moment-là , le président Traoré aurait signé n’importe quoi. » Pourquoi avoir laissé passer cette opportunité ? « Vous vouliez que l’on fasse comme Foccart ? », demande, agacé, un haut diplomate, en référence au « Monsieur Afrique » de De Gaulle. La querelle entre la Défense et les Affaires étrangères se solde le 21 mars par la désignation d’un bouc émissaire : l’ambassadeur de France à  Bamako, Christian Rouyer, qui est débarqué. « Il ne convenait pas pour un tel poste en Afrique,juge un officiel, il aurait été parfait comme ambassadeur en Finlande. » La victoire des militaires est complète puisque ce sont eux qui soufflent le nom de son successeur, Gilles Huberson, un ancien de Saint-Cyr qui a déjà  pris langue avec le MNLA. Le MNLA, un allié gênant Les diplomates ont du mal à  digérer les reproches des militaires : si Kidal pose problème, disent-ils, c’est parce que le MNLA est protégé par la DGSE . « Les services secrets ont besoin de ces Touaregs parce qu’ils ont des liens avec les preneurs d’otages », lâche un responsable français. Pour la chasse aux djihadistes aussi, ils sont utiles, du moins le croit-on. A ce sujet, Jean-Yves Le Drian reconnaà®t que les Français « se coordonnent » avec le groupe touareg dans la guerre contre Aqmi. En vérité, « entre le MNLA et la France, il y a un deal historique : parce que c’était une force laà¯que qui a pour ennemis les terroristes islamistes, la DGSE les aide depuis dix ans », admet un haut responsable français, confirmant ce que « le Nouvel Observateur » avait révélé il y a un an. A Bamako, la mise sous protection française du MNLA agace. On reproche aux « libérateurs » de s’être alliés à  ces rebelles considérés comme responsables de la crise. Une attitude jugée d’autant plus incohérente que, selon un officielmalien, « le MNLA a vendu à  la France plus de beurre qu’il n’avait de lait ». De fait, au Quai-d’Orsay, on reconnaà®t qu' »ils ont été moins utiles qu’on ne l’avait espéré », notamment pour préparer l’assaut dans l’Amettetaà¯. 700 djihadistes tués C’est là , tout au nord du Mali, dans une vallée de 10 kilomètres sur 20, que débutent, en mars, les affrontements les plus violents. L’Ametteta௠est la citadelle des djihadistes. « Depuis trois ans, nous avions repéré qu’ils s’y étaient sédentarisés », dit un responsable. Il y a là  400 personnes, des jardins potagers et un important stock d’armes prises à  l’armée malienne en 2012 et « un peu en Libye ». « Ils avaient mis en place des canons, des lance-roquettes, mais ils ne savaient pas s’en servir, explique un officier. L’Ametteta௠a été leur péché d’orgueil. Ils ont affirmé que ce serait la mère de toutes les batailles et ils ont perdu. » Selon le ministère de la Défense, 130 djihadistes ont été tués durant ces combats-là . Aqmi y a subi une très lourde défaite militaire et psychologique. « Il a perdu la face vis-à -vis des leaders d’Al-Qaida. Et pour les jeunes tentés par le djihad, le Sahel est désormais beaucoup moins attractif que la Syrie », affirme la même source. Mais la menace n’est pas totalement écartée pour autant. Depuis le début de l’opération Serval, 600 à  700 djihadistes sont morts. Il en reste donc plus de 1 000 dans la nature. O๠? « Une moitié s’est fondue dans la population et a renoncé (provisoirement ?) au combat ; l’autre s’est dispersée plus au nord ou dans les pays limitrophes », assure une source au ministère de la Défense. Nos amis tchadiens Dans ce combat inachevé, les alliés tchadiens ont été « très utiles », reconnaà®t-on à  la Défense. C’est de N’Djamena que décollent les Mirage 2000 qui frappent les djihadistes dès le 11 janvier. Et 2 000 soldats tchadiens, seules troupes de la région aguerries au désert, sont employés au nettoyage de l’adrar des Ifoghas, le bastion d’Aqmi. Ils vont payer le prix fort : au total, 38 morts contre 6 côté français. Ont-ils servi de chair à  canon ? Nul ne l’admettra, bien sûr. A Paris, on voit dans ce nombre élevé de tués le résultat d’une « erreur tactique ». « Les Tchadiens ont voulu prendre imprudemment un piton et des tireurs les ont alignés. » A N’Djamena, on invoque « une culture de combat basée sur le risque et sur l’homme ». Quoi qu’il en soit, le président tchadien saura tirer les dividendes de son alliance avec Paris. Alors qu’il accueillera en héros les 700 premiers soldats de retour au pays, il arrêtera des opposants sans que l’Elysée ne proteste bien fort. Guéguerre à  l’Onu La France ne s’embarrasse pas de détails. Elle est pressée de partir et veut passer au plus vite le témoin à  une force de l’ONU. Les Américains acceptent à  une condition : que la France conserve sur place des troupes antiterroristes. « Pas plus de 300 hommes », dit Paris, qui veut que cette force dite « parallèle » soit commandée par un Français et que celui-ci ne prenne pas ses ordres à  l’ONU. A New York, les fonctionnaires tiquent. Ils veulent plus de soldats français et un commandement onusien. Un compromis est trouvé le 25 avril. Une résolution du Conseil de Sécurité crée une force de maintien de la paix de 12 600 hommes, la Minusma, et une force d’appui d’environ 1 000 soldats français. Sous commandement national, ces derniers interviendront « à  la demande du secrétaire général des Nations unies », mais « notre feu vert ne sera pas automatique », précise-t-on à  Paris. Comprenne qui pourra. Autre imbroglio toujours en suspens : le choix du commandant de la Minusma. Le président tchadien réclame le poste pour son fils adoptif, qui vient de rentrer duMali . A Paris, « on souhaite que ce soit un Africain… compétent ». Des élections au forceps La France devrait bientôt tourner la page de la guerre – du moins le croit-elle. La force onusienne doit se déployer le 1erjuillet. Le but : sécuriser l’élection présidentielle prévue pour le 28 juillet. Bien qu’elle s’en défende, la France a imposé ce calendrier très serré. Hollande se dit « intraitable » sur le sujet. Quitte à  ne pas entendre tous ceux qui jugent ce scrutin prématuré (qui va se dérouler en plein ramadan !). Le secrétaire général de l’ONU a émis de sérieux doutes quant à  sa faisabilité et sa légitimité. « Il n’a pas une meilleure connaissance du Mali que nous », répond un diplomate français. »Seul un gouvernement légitime pourra mener la réconciliation », argumente un autre. Et puis les Etats-Unis subordonnent la reprise de leur aide au Mali au retour d’un pouvoir démocratique à  Bamako. Mais le sera-t-il ? Des négociations entre rebelles et pouvoir central ont enfin commencé. Le président par intérim, Dioncounda Traoré, a promis à  Paris qu’il »ne reconquerrait pas Kidal [le sanctuaire des rebelles touaregs] par les armes ». Mais il a récemment changé de ton : »L’armée doit être à  Kidal avant le premier tour », a-t-il dit, laissant ainsi planer le spectre d’une nouvelle guerre civile. Le pire des scénarios pour la France.

Visite de Laurent Fabius: l’épineuse question de Kidal

Après avoir rencontré les responsables en charge de l’organisation des élections et les autorités maliennes, Laurent Fabius qui était en visite, ce 28 mai, au Mali, s’est dit confiant. Pour lui, le premier tour de la présidentielle le 28 juillet prochain, « sur le plan technique, C’’est tenable. « . Il a tenu a salué le « travail remarquable [qui]a été fait ». « Il ne peut y avoir deux armées dans un même pays » La visite du ministre français des affaires étrangères intervient quelques heures après l’adoption par le Conseil des ministres du Mali d’un projet de loi confirmant la date du 28 juillet pour le premier tour de l’élection présidentielle. Et selon Laurent Fabius, ce scrutin devra se dérouler « partout au Mali ». « Pour la France, il est évident qu’il ne peut y avoir deux armées dans un même pays. Les dispositions seront prises pour qu’à  Kidal, on puisse voter comme partout ailleurs », a déclaré le chef de la diplomatie française. Des négociations sont en effet en cours à  Ouagadougou pour trouver un accord pour la tenue du scrutin dans la région de Kidal (nord-est), contrôlée par la rébellion touareg du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) qui refuse la présence de l’armée et de l’administration. Laurent Fabius est arrivé à  Bamako en provenance de Niamey au Niger. Il y a déclaré souhaiter une « action commune » avec la Libye et ses voisins contre les « groupes terroristes », après des attentats au Niger attribués à  des djihadistes venus du sud du territoire libyen. « Il semble qu’il faille porter un effort particulier, ce qui est souhaité d’ailleurs par la Libye, sur le sud de la Libye », a-t-il déclaré. Il a indiqué avoir discuté avec le président nigérien Mahamadou Issoufou « d’initiatives qui pourraient être prises par les pays limitrophes en liaison » avec Tripoli, car « il peut y avoir » en Libye « un certain nombre de menées de groupes terroristes ». « C’est aussi la volonté du Premier ministre libyen […], nous allons voir comment nous pouvons encourager une action commune avec les Libyens », a-t-il conclu.

Laurent Fabius : « Au Mali, nous avons gagné la guerre. Reste à gagner la paix »

De mémoire de Quai d’Orsay, nul ministre des Affaires étrangères n’a autant voyagé que lui en un an. Fort heureusement, Laurent Fabius, 66 ans, dort dans les avions. « Pas que dans les avions, sourit-il, allusion à  ces fréquents piquages de nez en pleine Assemblée nationale qui font le miel des photographes. Mais attention, comme les crocodiles de Yamoussoukro, je ne dors que d’un oeil ! » On ne connaissait pas cet humour à  celui qui fut, il y a trois décennies, le plus jeune Premier ministre de France, tant l’image de froideur, de manque d’empathie, voire de suffisance, jointe à  un langage souvent corrosif, avait fini par lui coller à  la peau. Si Laurent Fabius a quelque peu changé, de l’avis de ses proches, c’est tout simplement qu’il est heureux. Heureux d’occuper le bureau du comte de Vergennes qu’il convoitait, heureux de s’asseoir dans ce fauteuil à  sa mesure, soulagé d’avoir enfin fait son deuil de toute ambition présidentielle, exactement comme son prédécesseur et quasi-clone de droite, Alain Juppé – pour qui il n’a d’ailleurs que des phrases aimables. Revenu de tout, ou presque (outre Matignon, il a déjà  occupé trois ministères différents, la présidence de l’Assemblée et la direction du Parti socialiste), le numéro deux du gouvernement découvre avec une passion évidente ce qu’il connaissait mal : le monde. Lui qui eut pour François Hollande des mots bien peu amènes jouit désormais d’une relation de confiance avec le président, dont le portrait trône sur un chevalet à  la droite de son bureau de travail. L’ancien rival rallié sous la contrainte de la primaire est devenu un légitimiste suffisamment habile pour cacher ses états d’âme. Un homme libre aussi, même si, en passant du technocratique au diplomatique, il n’est pas sûr que la langue fabiusienne ait beaucoup gagné en tonicité. Entre deux avions donc, le ministre des Affaires étrangères de la France a fait pour Jeune Afrique son tour du continent. « Je serai intraitable », a dit François Hollande à  propos de la tenue d’élections au mois de juillet. Le mot a déplu, son côté comminatoire… Ce que le président a voulu dire, c’est que, pour traiter les problèmes du Mali, il faut non seulement veiller à  la sécurité de ce pays, à  son développement économique, mais aussi à  la démocratie et au dialogue politique. Celui-ci implique notamment l’organisation par les Maliens d’élections dans les délais prévus. L’Assemblée nationale a voté, à  l’unanimité, une feuille de route qui fixe la date de la consultation au mois de juillet. C’est le bon moment. Malgré l’absence de fichier électoral ? Malgré les problèmes de sécurité ? Je me suis rendu récemment sur place et j’ai évoqué l’ensemble de ces points avec les autorités de la transition et les dirigeants des principaux partis. Ils sont d’accord sur la nécessité d’organiser la présidentielle en juillet. Les candidats se déclarent, la campagne se prépare. Tout doit être mis en oeuvre sans délai sur le plan technique pour que cet objectif soit respecté. Pour les législatives, il est raisonnable et souhaitable qu’elles aient lieu dans la foulée. Nous sommes en train de gagner la guerre au Mali, il faut maintenant gagner la paix. L’armée malienne est tout sauf opérationnelle et républicaine. Quand le sera-t-elle ? L’armée malienne a été très affaiblie, c’est vrai. Ce n’est pas son courage qui est en cause, mais sa formation, son organisation et son équipement. Depuis quelques semaines, l’EUTM, c’est-à -dire l’Union européenne, conduit un intense travail de formation sous la direction efficace du général Lecointre. Celle-ci se fait bataillon par bataillon. Elle va donner des résultats, mais cela prendra du temps. à€ terme, l’armée malienne sera renforcée, capable de défendre le territoire national et de protéger la démocratie. Entre-temps, pour garantir la sécurité, une vaste mission onusienne de maintien de la paix va bientôt être déployée. Dans le cadre d’une convention entre les gouvernements français et malien, et en liaison avec l’ONU, une force française d’environ un millier d’hommes sera présente sur place pour empêcher tout retour des groupes terroristes. Le rétablissement durable de la sécurité du territoire malien est engagé. Le capitaine putschiste Amadou Sanogo conserve une forte influence à  Bamako. Comment le tenir à  l’écart de la scène politique ? Il existe une règle dans tout pays démocratique : l’armée est au service du pouvoir civil. Point à  la ligne. Lire l’intégralité de l’interview sur jeuneafrique.com : http://www.jeuneafrique.com/Article/JA2729p060.xml0/france-diplomatie-politique-rwandalaurent-fabius-au-mali-nous-avons-gagne-la-guerre-reste-a-gagner-la-paix.html

Elections: Fabius vient mettre la pression

C’’est une visite éclair au calendrier chargé qu’entreprend ce 5 avril le chef de la diplomatie française à  Bamako. Laurent Fabius enchaà®nera les entretiens avec les autorités maliennes et les responsables de partis représentés à  l’Assemblée Nationale. Au menu de ces échanges, les élections annoncées pour juillet prochain. Le président français avait affirmé il y a une semaine lors d’un entretien télévisé que son pays serait « intraitable » sur le respect du calendrier des élections. Une formule qui n’est pas passée inaperçu, de nombreuses personnalités maliennes se sont d’ailleurs insurgées contre les relents paternalistes du discours de François Hollande. «A l’impossible, nul n’est tenu» C’’est avec un peu plus de diplomatie que Laurent Fabius tâchera de mettre les points sur les « i » à  ses partenaires maliens. Il estime et entend bien le faire entendre à  Bamako qu’ « il faut les élections en juillet, parce qu’il faut une nouvelle légitimité démocratique ». « Les Maliens doivent faire leur part du travail. C’est très confortable pour eux qu’on s’occupe de l’aspect sécuritaire, mais il faut qu’ils avancent de leur côté sur le plan politique », insiste-t-on à  Paris. A Bamako, on s’inquiète aussi du respect de ce calendrier qui prévoit un premier tour de la présidentielle en début juillet. Les conditions sécuritaires dans les régions du Nord libérées par l’armée avec le soutien des militaires français, sont loin d’être favorables à  la tenue d’un scrutin. Il y a également le cas des centaines de milliers de personnes déplacées ou réfugiées pour qui un retour au pays n’est pas encore d’actualité. Enfin la question financière. Le budget des élections n’est pas encore bouclé : il manque 25 millions d’euros pour organiser le scrutin, indique un diplomate français, « mais ce n’est pas insurmontable ». Mais les autorités clament leur bonne volonté. « Nous faisons tout pour ça. Mais à  l’impossible, nul n’est tenu, parce que cet objectif est très difficile à  atteindre pour le moment », a déclaré un ministre malien sous le couvert de l’anonymat. Réconciliation indispensable Laurent Fabius parlera également à  Bamako de réconciliation. Le Mali s’est doté il y a quelques semaines d’une Commission de dialogue et de réconciliation dont le président Mohamed Salia Sokona, rencontrera M. Fabius pendant son séjour. Paris avait fortement encouragé la création de cette institution dont l’objectif est d’œuvrer à  la reconstruction du tissu social mis à  mal par la crise socio-politico-militaire que vit le pays depuis plus d’un an. Favoriser le dialogue entre le Sud et le Nord, tourner la page de la méfiance entre les Noirs d’un côté et Arabes et Touareg de l’autre. l’une des pistes évoquées pour ce faire est la transformation du Mouvement National de Libération de l’Azawad (rébellion touareg à  l’origine de l’occupation des régions nord du Mali par les islamistes armés) en parti politique. Un objectif qui semble cependant lointain, comme l’illustre la situation à  Kidal, berceau des touareg dans le Nord-Est, o๠le MNLA a désigné fin mars un « administrateur » et refuse toujours la présence de l’armée malienne.

L’ambassadeur de France au Mali remercié par Fabius

Paris pense de plus en plus à  l’après-guerre au Mali. La première conséquence de ce changement d’optique a été l’annonce brutale jeudi du «rappel» de l’ambassadeur de France à  Bamako, Christian Rouyer. Un mot poli qui cache un débarquement pur et simple de ce diplomate en poste seulement depuis deux ans. Il sera remplacé dès vendredi par Gilles Huberson, qui avait été envoyé en renfort dans le poste malien il y a près de six mois. à€ Bamako la nouvelle a semblé prendre tout le monde de court, y compris au sein de certaines autorités maliennes. «Je viens de l’apprendre et je ne comprends pas très bien ce qui se passe», soulignait ainsi un haut diplomate malien. Tiébilé Dramé, président du Parena, l’un des principaux partis politiques, s’avouait lui aussi «extrêmement étonné». «C’était un ambassadeur compétent qui avait acquis le respect des Maliens, des hommes politiques comme de la société civile», soulignait-il. Dans la communauté française du Mali, le renvoi de Christian Rouyer ne passe pas très bien non plus. «C’est triste et un peu indigne. Il ne faut pas oublier que, si l’action de la France au Mali est bien acceptée, c’est en partie grâce à  lui», affirme un industriel français qui assure qu’au moins une partie des ressortissants manifestera «dans les jours prochains leur mécontentement». L’éditorialiste Abel Thiam estime que les Maliens «vont être choqués». «Il tenait un langage de vérité assez rare, notamment du temps d’ATT (l’ancien président renversé en mars 2012, NDLR), qu’il accusait à  raison de ne pas combattre le terrorisme au nord du Mali.» Un haut responsable gouvernemental malien, qui préfère rester anonyme, assure que son pays n’est pour rien dans cette affaire. «C’est quelque chose de purement franco-français.» Divergences d’approches De fait, le renvoi s’inscrit dans une série de mises à  l’écart de plusieurs diplomates jusqu’alors en charge du dossier malien au Quai d’Orsay. Fin février, Laurent Bigot, sous-directeur de l’Afrique de l’Ouest, avait été démis de ses fonctions. Peu auparavant, c’est Jean Félix-Paganon, éphémère représentant spécial pour le Sahel, qui avait été écarté. Les raisons de cette valse semblent multiples. Au Quai, on reproche à  cette équipe d’avoir une approche trop classique de l’imbroglio malien au moment o๠Paris voudrait peser plus lourdement sur la scène locale en toute discrétion. Les passés de l’ambassadeur et de son successeur sont éloquents. Quand Christian Rouyer affiche un parcours de diplomate policé, Gilles Huberson, spécialiste des questions liées au terrorisme, est volontiers décrit comme proche des services. Son passage par Saint-Cyr devrait aussi faciliter son entente avec les militaires alors que la France a toujours plus de 4 000 soldats sur le terrain. Les changements sont aussi le résultat de tensions entre les militaires et les diplomates, entre les approches sécuritaire et politique des problèmes, très classiques dans les anciennes colonies d’Afrique.

Mali: un accord va être trouvé entre Français et Américains à l’ONU (Fabius)

« Il y a une résolution internationale qui doit être proposée d’ici quelques jours aux Nations unies » pour donner un cadrage à  cette action, a-t-il déclaré lors de l’émission Internationales, un programme de RFI-TV5-Le Monde, en minimisant tout différend à  ce sujet entre Paris et Washington. « Il y a quinze membres au Conseil de sécurité, pour l’instant, il y en a quatorze qui sont de l’avis de la France », a fait valoir le ministre. « Nous essayons de trouver une solution qui puisse rassembler tout le monde », a-t-il ajouté. « Les Etats-Unis font valoir deux éléments essentiellement. Le premier C’’est que tout cela va coûter de l’argent. Les Etats-Unis disent (que) C’’est très difficile d’aller au Congrès et de demander des crédits ». Deuxième argument, les Américains font valoir le fait qu’une intervention armée demande des « soutiens militaires forts » lorsqu’il « s’agira d’aller s’affronter aux terroristes », a expliqué Laurent Fabius. « Et donc nous discutons des modalités techniques de cet appui militaire. On va se mettre d’accord », a-t-il assuré. La volonté de la France et des Africains d’obtenir rapidement le feu vert de l’ONU à  l’intervention d’une force internationale dans le nord du Mali aux mains d’insurgés islamistes se heurte au scepticisme de Washington, qui doute de la capacité de Bamako et de ses voisins à  mener à  bien l’opération. Bamako et la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) ont soumis à  l’ONU des plans pour une force internationale de 3.300 hommes et demandent au Conseil de sécurité d’autoriser rapidement son déploiement. Mais le secrétaire d’Etat américain adjoint aux affaires africaines Johnnie Carson a récemment estimé que les plans de la Cédéao « ne répondent pas à  plusieurs question essentielles », dont les « capacités des forces maliennes et internationales de réaliser les objectifs de la mission » et son financement, estimé à  haut moins 200 millions d’euros.

Fabius pointe la «menace narcoterroriste»

Invité du Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI, Laurent Fabius n’a pas échappé à  une salve nourrie de question sur les otages du Mali. «Nous agissons mais nous le faisons dans la discrétion», a déclaré le ministre des Affaires étrangères en réfutant les critiques des familles d’otages qui se plaignent de ne pas être tenues au courant par le Quai d’Orsay. Avons-nous des preuves de vie? Savons-nous qui les retient? «Oui», s’est borné à  indiquer le ministre. Celui-ci a surtout mis en exergue le danger d’une «montée du narcoterrorisme». Des mouvements terroristes, forts seulement de «plusieurs centaines de personnes très lourdement armées, sont liés au trafic des otages et de la drogue», a-t-il expliqué. «Si on les laisse faire, c’est l’ensemble de l’Afrique, de l’Ouest comme de l’Est, et l’Europe qui sont menacées», a mis en garde Laurent Fabius. «Si on veut éviter que d’ici quelques mois nos pays soient sous le coup du narcoterrorisme, il faut agir», a répété le chef de la diplomatie en n’écartant pas la menace d’attentats sur le sol européen. Entre l’urgence liée à  ces menaces et le tempo d’une intervention, l’écart semble se creuser. Le ministre n’a pas démenti que le volet militaire de la reconquête du nord du Mali tenu par al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI) pourrait ne pas avoir lieu avant septembre 2013, comme l’a concédé l’ONU. En revanche, la reconstruction de l’armée malienne interviendra «d’ici les prochaines semaines», a affirmé le ministre en détaillant les trois types d’action (politique, économique, sécuritaire) qui se préparent au Mali. «C’est aux Africains d’agir, nous serons en soutien», a une nouvelle fois souligné le ministre, comme pour dissiper les multiples hypothèques qui planent sur l’équation malienne. Avec l’Algérie, pays clé avec lequel la France s’apprête à  sceller un «partenariat d’amitié», «nous sommes d’accord pour ne pas admettre tout groupe qui ne souscrirait pas au respect de l’intégrité du Mali et au refus du terrorisme». Sur l’autre crise internationale majeure, la Syrie, Laurent Fabius, s’est dit partagé entre l’«horreur et l’espoir», ce dernier étant motivé par la laborieuse mise sur pied d’une «alternative» politique au pouvoir de Bachar el-Assad. L’horreur a pris la forme, ces derniers jours, des alertes aux armes chimiques. Des informations «pas expressément confirmées mais qui doivent être prises au sérieux», a dit Laurent Fabius. Il a cité l’existence de 31 sites et de «1000 tonnes» de substances létales, tels les gaz sarin ou VX. La question d’une levée de l’embargo sur les armes pour la rébellion «est posée», a indiqué le ministre. à€ qui pourrait-on livrer des armes sans risquer de les voir passer en de mauvaises mains? «C’est parce que nous n’avons pas de réponse à  cette question que nous ne livrons pas d’armes», a répondu Laurent Fabius.

Cheick Modibo Diarra chez Fabius…

Au cours de la rencontre au Quai d’Orsay avec le Chef du Gouvernement, le Ministre français des Affaires Etrangers, Laurent Fabius, a souligné les progrès réalisés au Mali dans la mobilisation de la communauté internationale au profit de la cause malienne. Il a annoncé la poursuite et la consolidation du même engagement et encourage les acteurs politiques maliens à  mettre ensemble leurs efforts pour sortir une feuille de route. Avant de le tenir informé des derniers développements politiques et sécuritaires au Mali, le Premier ministre a réitéré la condamnation de l’enlèvement d’Alberto Rodriguez Leal, citoyen français survenu le 20 novembre dernier au Mali et à  mis l’accent sur la nécessité de mutualiser les efforts pour lutter contre les prises d’otages que les terroristes utilisent comme des moyens de pression et de chantage. Il a ensuite expliqué les attentes du Mali de la résolution des Nations Unies autorisant le déploiement d’une force militaire internationale pour la reconquête des territoires occupés. Le Premier ministre a aussi plaidé pour le retour des partenaires techniques et financiers et indique que la feuille de route du Gouvernement serait transmise très bientôt à  la communauté internationale après son adoption par les députés maliens.

Mali: réunion à l’ONU la semaine prochaine, espère Laurent Fabius

Effectivement, la semaine prochaine, nous l’espérons, il devrait y avoir une réunion au Conseil de sécurité pour permettre d’aller de l’avant, a déclaré Laurent Fabius, sur la chaà®ne de télévision française BFM-TV. Le ministre était interrogé à  New York o๠il participe à  l’Assemblée générale de l’ONU. Cette semaine, Bamako a demandé officiellement à  l’ONU un feu vert à  une force militaire internationale avec le déploiement au Mali de troupes ouest-africaines qui l’aideraient à  reconquérir le nord du pays. Une résolution du Conseil de sécurité est désormais attendue. Nous avons plaidé depuis plusieurs semaines pour qu’on aille vite parce que pendant tout le temps o๠la communauté internationale n’agit pas, ces terroristes se renforcent. (…) Notre attitude est de dire le plus tôt sera le mieux, a souligné Laurent Fabius. Comme on veut agir sur la base d’une autorisation internationale, en l’occurrence les Nations unies, ça met toujours malheureusement du temps, a regretté le ministre ajoutant toutefois que cette autorisation est en bonne voie. Maintenant, il faut persuader un certain nombre de pays – et nous, nous jouons ce rôle au côté des Maliens – il faut convaincre les Russes, les Chinois, les Américains et d’autres encore, a relevé le ministre français. Nous espérons – je reste prudent quand même – que ceci va déboucher à  partir des jours qui viennent, ce qui permettra d’enclencher toute une série d’actions pour faire en sorte que les terroristes n’aient pas gain de cause, a-t-il ajouté. Interrogé sur la présence de forces spéciales françaises qui entraà®neraient déjà  des soldats africains, le ministre des Affaires étrangères a répondu: C’’est inexact. Plus tôt dans la journée à  Paris, un porte-parole du ministère de la Défense avait assuré qu’il n’y avait pas de planification militaire française actuellement pour le Mali. Nous devons évidemment être très attentifs parce que dans le même temps nous avons des otages là -bas, a rappelé Laurent Fabius. Il s’agit à  la fois de lutter contre le terrorisme et de faire un maximum pour récupérer nos otages. Le président français François Hollande s’était engagé mercredi à  New York à  utiliser tous les contacts possibles pour obtenir la libération des six ressortissants français pris en otages au Sahel par al-Qaà¯da. Il faut multiplier les canaux. C’’est ce que nous faisons en ce moment, a précisé Laurent Fabius.

Mali : la France en pointe contre Aqmi

Le principe d’une intervention militaire contre Aqmi (al-Qaida au Maghreb islamique) est désormais acquis. Les capitales des pays concernés travaillent activement à  l’élaboration d’un scénario politico-militaire destiné à  débarrasser la région de la menace terroriste. Parce qu’elle est ciblée par Aqmi, la France est à  l’avant-garde de la future opération, dont l’ossature sera composée des forces de la Cédéao, la Communauté économique des à‰tats de l’Afrique de l’Ouest. Enlisées en Afghanistan depuis plus de dix ans, victimes de coups de rabot budgétaires qui grèvent leurs effectifs, les armées françaises ont prévenu que leur participation aux opérations extérieures se limiterait dorénavant à  un cadre multilatéral. Le passé colonial de la France et la menace qui pèserait sur la vie des otages si Paris était en première ligne dans le Sahel plaident également pour la modération. «Nous voulons seulement avoir un rôle de facilitateur. Pas question d’envoyer des troupes au sol», explique un diplomate français. Le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a promis une «aide logistique» pour aider à  résoudre la crise. Des Forces spéciales françaises dans la région Mais la France s’impatiente. Une centaine de membres des Forces spéciales françaises ont déjà  été déployés dans la région. Ils devraient être prochainement renforcés, notamment par les commandos de la Marine nationale. L’aide française comprend également des avions de patrouille maritimes, qui récoltent du renseignement, et un système de surveillance basé au Niger. Selon les hypothèses envisagées, notamment à  Paris, il s’agirait de former une force d’action de quelques centaines d’hommes pour reconquérir le nord du Mali, occupé depuis plusieurs mois par les groupes armés islamistes. Un noyau dur de 40 hommes, un premier cercle de 200 à  400 hommes et une piétaille de 3000 à  4000 hommes forment cette nébuleuse islamiste. «Ce n’est pas la campagne de Russie», commente un bon connaisseur du dossier. «Ils sont finalement assez peu nombreux. Un millier d’hommes occupe une partie d’un à‰tat qui n’existait plus», poursuit-il. L’opération ne doit cependant pas se limiter à  «donner un coup de pied dans la fourmilière puis s’en aller, prévient un spécialiste du dossier. Il faut inscrire l’action dans la durée, sinon le problème resurgira six mois plus tard». Selon le quotidien el-Khabar, un journal algérien bien informé sur les questions sécuritaires, les forces spéciales françaises entraà®neraient des militaires africains en Libye. «Ce n’est pas une information qui m’étonne. Les Français ont des intérêts dans la région, en Libye comme au Niger. Mais une intervention demande de la prudence et du doigté en raison de l’enchevêtrement d’acteurs aux alliances incertaines et de l’influence de puissances étrangères qui ont leur propre agenda», estime Liess Boukra, l’ex-directeur du CAERT, un centre d’étude du terrorisme basé à  Alger. L’Algérie, qui tient à  maintenir la pression terroriste hors de ses frontières – et si possible à  la repousser vers les pays d’Afrique subsaharienne -, refuse toute ingérence dans le Sahel. Cette position ne l’empêche pas d’entretenir des liens ambigus avec certains protagonistes de la crise, comme les islamistes touaregs d’Ansar Dine qui contrôlent Kidal, l’une des grandes villes du nord du Mali. «Il y a un côté trouble dans l’attitude d’Alger», déplore un diplomate français. Les Tchadiens en embuscade Le dispositif français pourrait être renforcé pour combler les lacunes de la Force africaine d’intervention. Le Niger a annoncé son intention de fournir des troupes et le Burkina Faso ainsi que le Sénégal pourraient le suivre. Des renforts venus du Tchad, un pays o๠la France dispose de bases militaires, pourraient participer activement à  l’opération. Mais les combattants tchadiens, aguerris au combat dans le désert, font peur à  leurs voisins en raison de leur réputation de soldats incontrôlables. De leur côté, les Maliens sont divisés et leur armée détruite. Or tout le monde sait que la Cédéao ne pourra guère jouer davantage qu’un «rôle tampon» dans cette affaire, selon les mots d’un diplomate. «Ses capacités militaires sont limitées. La Cédéao ne pourra jamais être en mesure de former le noyau dur de l’intervention.» Pour épauler les Africains, la Grande-Bretagne s’est rangée aux côtés de la France. Entre les deux pays, «la coopération est excellente», confie un officier. Les Allemands et les Polonais ont promis un soutien en matière de renseignement. Les Italiens et les Espagnols, leur concours politique. Les Russes ont assuré qu’ils ne bloqueraient pas le Conseil de sécurité de l’ONU pour une opération destinée à  lutter contre le terrorisme international. Les Chinois semblent partager ce point de vue. Quant aux Américains, ils ont offert leur soutien, en matière de renseignement notamment, tout en refusant le premier rôle. Plusieurs étapes, difficiles à  négocier, doivent encore être franchies avant le déclenchement de l’opération. Le président par intérim Dioncounda Traoré a demandé à  la Cédéao d’aider le Mali à  restaurer son intégrité territoriale. Il pourrait adresser la même demande à  New York le 26 septembre, à  l’occasion d’une conférence internationale qui se tiendra en marge de l’Assemblée générale annuelle de l’ONU. Si les Maliens refusent tout déploiement de forces étrangères au Sud, Bamako a donné un discret feu vert à  la reconquête du Nord. Un émissaire spécial pour le Sahel va être nommé. Le nom du diplomate gabonais Jean Ping est évoqué. Son rôle serait d’associer l’Union africaine (UA) au dossier.

La France en quête d’une solution pour le Mali

Le sort des otages français aux mains d’al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi) semble de plus en plus lié à  celui du Mali. Dans un communiqué publié mercredi soir, la nébuleuse terroriste a pour la première fois clairement menacé d’exécuter ses prisonniers enlevés il y a deux ans à  Arlit, au Niger, si une intervention militaire était mise sur pied pour tenter de remédier à  la crise qui secoue ce pays depuis six mois. Aqmi est l’un des principaux bénéficiaires du coup d’à‰tat du 22 mars, qui a vu la sécession du nord du pays désormais sous le contrôle de groupes armés qui lui sont apparentés. Les terroristes, s’ils se disent ouverts aux négociations en vue d’une libération, laissent aussi entendre que les captifs sont aussi des boucliers humains contre une éventuelle intervention qui viserait à  les priver de ce nouveau fief. L’à‰lysée assure «tout mettre en œuvre » pour obtenir une libération. Sous couvert d’anonymat, un officiel français assure que des négociations ne sont pas écartées. Mais Paris n’entend pas pour autant ralentir ses efforts pour mettre en place une opération militaire pour bouter les islamistes hors de la zone. «Le danger de voir l’émergence d’un Afghanistan au C’œur du Sahel, avec les risques que cela ferait peser sur les pays voisins, mais aussi sur la France, est trop grand », souligne le diplomate. Aussi le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a-t-il réaffirmé jeudi soir que la France apporterait bien son «soutien logistique» à  une éventuelle intervention militaire dans le nord du Mali. Reste que, pour la France, la question des otages n’est pas le seul obstacle à  surmonter avant de pouvoir envisager une solution militaire. Il faut aussi convaincre Bamako de se joindre aux efforts. Mais les autorités au pouvoir au Mali, très divisées, rechignent à  donner leur feu vert. Option armée «rapide» Jeudi, le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a reçu le premier ministre malien, Cheick Modibo Diarra. à€ l’issue de l’entretien, un porte-parole de la délégation malienne n’a pas levé les ambiguà¯tés. Tout en se disant favorables à  une option armée «rapide », les Maliens semblent néanmoins vouloir continuer à  privilégier la carte d’un dénouement pacifique. Ces contradictions laissent sceptiques sur les chances de voir émerger une solution lors de la réunion sur le Sahel, qui doit se tenir la semaine prochaine aux Nations unies. D’autant que le premier ministre est loin d’être le seul décisionnaire. Si cet ancien scientifique sans grande expérience politique apparaà®t comme le nouvel homme fort du pays, le président par intérim, Dioncounda Traoré, entend aussi jouer son rôle. Quant au capitaine Sanogo, le chef de la junte militaire officiellement dissoute, il ne cesse d’intervenir sur la scène politique. «La situation à  Bamako est devenue aussi inquiétante qu’au nord. Le pays navigue à  vue, car le pouvoir malien est une hydre à  trois têtes o๠chacun joue sa partition. Dès que l’on obtient l’accord de l’une des parties, les deux autres le contestent immédiatement », se lamente un dirigeant ouest-africain. Coincées dans un imbroglio qui les dépasse, les familles des otages essaient de ne pas perdre espoir. Marie-Line Bondu, la belle-mère de Pierre Legrand, l’un des otages, se refuse ainsi à  «baisser les bras ». «En ce qui concerne les négociations, nous n’avons pas de prise, les cartes sont dans les mains du gouvernement », dit-elle.

La France veut apporter une solution à la crise malienne

Laurent Fabius compte sur le Niger pour résoudre la crise au Mali et sa première escale en Afrique a été Niamey, la capitale du Niger o๠il a rencontré, jeudi 26 juillet, le président Mahamadou Issoufou. Déjà , mardi 24 juillet à  l’Assemblée nationale, le ministre des Affaires étrangères avait plaidé pour «une coopération accrue avec le Niger qui est à  la fois très pauvre et, dont les dirigeants, que nous avons reçus à  Paris, sont apparus vraiment des gens dignes de confiance». Selon Le Point qui cite une source diplomatique anonyme, «l’urgence aujourd’hui, C’’est de stabiliser les institutions, stabiliser Bamako» alors qu’«on est dans un processus très fragile». Depuis le coup d’Etat du 22 mars du capitaine Sanogo contre le régime d’Amadou Toumani Traoré, le Mali est plongé dans une crise politique. Ce renversement du pouvoir, survenu dans le Sud-Mali, a permis aux rebelles Touaregs de prendre le contrôle du Nord. Le Niger s’inquiète de la crise au Mali, car seulement deux cent kilomètres séparent le Nord-Mali de Niamey. L’annonce d’un retour vendredi 27 juillet, à  Bamako du président intérimaire du Mali, Dioncounda Traoré, après deux mois d’absence, à  se faire soigner d’une attaque perpétrée par des manifestants hostiles, devrait contribuer à  clarifier les responsabilités. Dans la capitale malienne, la démission du Premier ministre, accusé «d’incompétence et d’amateurisme», est demandée par les grands partis politiques. Après Niamey, le chef de la diplomatie française enchaà®nera avec le Burkina Faso oà¹, il verra le chef d’Etat Blaise Compaoré et continuera son périple par Dakar. Un entretien est prévu avec des représentants du collectif « Y’en a marre », en marge de rencontres officielles, notamment avec le président sénégalais MackySall. Samedi 28 juillet le chef de la diplomatie française conclura sa tournée par une brève escale au Tchad pour voir le président Idriss Deby. Le Tchad a fait part de sa disponibilité pour concourir à  une solution de la crise au Mali rapporte l’Afp à  ce sujet. Quelles retombées pour cette tournée? La résolution de la crise malienne est une des préoccupations majeure du gouvernement de François Hollande. Au cours d’une récente intervention le 18 juillet dernier à  l’assemblée nationale française, le ministre français des affaires étrangères, Laurent Fabius, soulignait l’importance pour la France de s’inquiéter de cette situation. «La situation au Mali et, plus généralement, au Sahel, est dramatique, au point que certains ont pu parler d’une menace de «Sahelistan». Trois grands problèmes s’entremêlent, de nature politique, sécuritaire et humanitaire. A la division entre le Nord et le Sud s’ajoute le fait qu’au Sud, le gouvernement ne bénéficie pas d’une large assise. C’’est la raison pour laquelle la Communauté des à‰tats d’Afrique de l’Ouest, l’Union africaine et nous-mêmes avons recommandé qu’une assise plus large soit recherchée avant le 31 juillet» affirmait t-il. Avant de conclure «La France entend mobiliser ses propres forces, y compris financières, pour venir en aide à  un peuple ami et à  un continent en souffrance.» De sources concordantes, la tournée africaine du patron du Quay d’Orsay pourrait être le point départ d’une opération d’envergure dans la résolution du problème malien.

Mali: le président intérimaire Traoré reçu à Paris par Laurent Fabius

PARIS — Le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, s’est entretenu jeudi avec le président intérimaire malien, Dioncounda Traoré, sur la situation dans le nord du Mali et la transition dans ce pays. MM. Fabius et Traoré « se sont entretenus de la situation au Mali, notamment des moyens de stabiliser et de sécuriser la transition à  Bamako ainsi que de la situation qui prévaut au nord du pays », a déclaré le ministère des Affaires étrangères français dans un communiqué. « Les efforts de la CEDEAO, la mobilisation de l’Union africaine, en particulier la saisine par celle-ci du Conseil de Sécurité des Nations Unies, pour aider le Mali à  surmonter la crise, ont été discutés », a-t-il ajouté. « Alors que l’aide bilatérale de la France comme celle de l’Union européenne ont été suspendues suite au coup d’Etat du 22 mars dernier, le ministre a soulevé la question des conditions et des modalités d’une reprise future de l’aide internationale », a souligné le ministère. Laurent Fabius doit aussi recevoir vendredi le Premier ministre malien par intérim, Cheikh Modibo Diarra, en visite en France. Le président Dioncounda Traoré se trouve depuis le 24 mai en France pour des examens médicaux, après avoir été frappé et blessé le 21 mai dans son bureau à  Bamako par des manifestants hostiles à  son maintien au pouvoir. Il doit conduire la transition pour une durée d’un an, après un coup d’Etat militaire le 22 mars. Ce putsch qui a renversé le président Amadou Toumani Touré a précipité la chute de l’immense région désertique du Nord Mali aux mains du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA, rébellion touareg) et surtout du mouvement islamiste Ansar Dine et de son allié Al-Qaà¯da au Maghreb islamique (Aqmi).