Diplomatie sous-régionale : ATT aux abonnés absents

Alors que le président Blaise Compaoré est sur tous les fronts, ATT semble aux abonnés absents sur la scène diplomatique sous-régionale Autrefois vu comme l’empêcheur de tourner en rond, car il accueillait à  bras ouverts tous les opposants de la région à  Ouagadougou, Blaise Compaoré, président du Burkina Faso, a désormais acquis une stature de « super chef d’Etat », consulté sur tous les dossiers épineux, au point de devenir médiateur des crises au Togo, en Côte d’Ivoire et tout dernièrement en Guinée, pays avec lequel le Burkina n’a pourtant aucune frontière. Alors que le sénégalais Abdoulaye Wade s’est largement discrédité en soutenant de manière maladroite la junte guinéenne, C’’est Compaoré, lui même auteur d’un coup d’Etat il y a 22 ans, qui a été appelé à  la rescousse par ses compères de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Autant dire que la diplomatie burkinabé ne chôme pas. Dans le même temps, ATT se faisait photographier tout sourire devant le trophée de la Coupe du monde… ATT aux abonnés absents C’’est dommage, car le chef de l’Etat malien avait des atouts à  faire valoir. Son aura liée à  son passé d’ex-putchiste qui a remis le pouvoir aux civils lui aurait conféré un ascendant sur le capitaine Dadis, dont on disait de lui qu’il pourrait devenir le « nouvel ATT guinéen ». De plus, n’était-ce pas le rôle du Mali, grande nation d’Afrique de l’Ouest, dont le passé se confond avec celui de la Guinée voisine, et qui ont en commun les cultures et les langues mandingues et peules, de jouer un rôle de stabilisateur dans cette crise politique ? Notre pays n’accueille t’il pas une forte communauté guinéenne en son sein ? Les liens commerciaux entre les deux pays ne nécessitent-ils pas davantage d’interventionnisme pour protéger nos intérêts ? Koulouba gêné En guise de réponse, on entend un silence gêné de Koulouba, qui n’a même pas dénoncé les exactions, contrairement à  d’autres pays de la sous-région, aux européens et aux institutions internationales. Rappelons pourtant que le Mali préside en ce moment la Conférence des Chefs d’Etat de l’Union économique et monétaire Ouest Africaine (UEMOA). A ce titre, ATT aurait du au moins se targuer d’un communiqué désapprobateur. Les hommes de Koulouba nous répondront peut-être que notre pays pratique une diplomatie discrète, mais active. Active pour quels résultats ? Certes, le Ministre des Affaires Etrangères, Moctar Ouane, signe de nombreux accords de coopération et de financement, mais n’oublions pas qu’il peine à  organiser ce fameux sommet international sur la sécurité dans le Sahel. Et on ne se souvient pas avoir entendu de protestations publiques en septembre dernier, après le  » molestage » par des militaires guinéens de Maà®tre Barry, Ambassadeur du Mali en poste à  Conakry. Faut-il attendre une nouvelle humiliation pour réagir ? Absent dans les principales médiations de la sous-région, et qui touchent aux intérêts du pays, ATT contribue a affaiblir le leadership de notre pays sur la scène continentale. Certes, les problèmes à  l’intérieur ne manquent pas. Mais se faire respecter en dehors de ses frontières, sur une cause aussi noble que le respect de la démocratie, C’’est aussi une manière de flatter l’égo d’un peuple en manque d’idéal.