Etienne Fakaba Sissoko à propos du FMI

Journaldumali.com: Le FMI vient de boucler une mission controversée au Mali. Que doit-on retenir de cette mission qui divise l’opinion ? Dr Sissoko : La première chose est qu’on ne pouvait espérer mieux, C’’est-à -dire la reprise de la coopération avec le FMI. Mais elle n’est nullement synonyme de décaissement qui reste conditionné à  la satisfaction de certaines conditions notamment la révision du fameux article 8 du code des marchés qui avait permis ces transactions douteuses, à  la publication du rapport définitif du rapport du Bureau du Vérificateur Général, la poursuite contre les auteurs de ces différentes malversations, l’annulation de certains marchés n’ayant pas respecté les procédures, etc. Une fois cette étape terminée, le conseil d’administration du FMI se réunira pour décider ou non du dégel de la seconde tranche de 12 millions de dollars. Mais plus important, cette reprise sonne aussi celle avec les autres partenaires qui s’étaient retirés à  la suite du FMI qui reste l’indicateur des autres partenaires techniques et financiers. Le FMI veut des gages quant à  l’usage des fonds mis à  disposition du Mali, est-ce à  dire que le pouvoir n’est pas crédible ou que les institutions de contrôle sont défaillantes ? A mon avis C’’est la conjugaison d’un exécutif défaillant, des structures de contrôle à  la solde du gouvernement qui peuvent expliquer cette attitude hautaine du FMI. Des sociétés créées en 2013 ont pu bénéficier de certains marchés, des noms de ministres sont cités régulièrement. Il y a aujourd’hui une nécessité de repenser notre méthode de gouvernance avec des hommes et des femmes nouveaux qui ont le souci du pays et de ses maigres ressources. Les surfacturations et détournements d’objectifs soulevés par le FMI sont-ils objectifs puisque le pouvoir en place affirme bien tenir les comptes publics ? Il faut préciser que C’’est le Bureau du Vérificateur Général qui a confirmé les malversations dans la signature des contrats et le gouvernement à  travers le ministre de la Défense qui vient d’annuler totalement ou partiellement une dizaine de contrats pour un montant de plus de 30 milliards de nos francs. Mais avant, C’’était le peuple malien dans sa large majorité qui avait demandé des comptes sur l’achat de l’avion présidentiel et des contrats d’armement parce qu’ayant des soupçons. Les évènements de ces derniers jours décrédibilisent l’ensemble du gouvernement et le Mali tout entier. Alors pour l’honneur du Mali et le bonheur des Maliens, le gouvernement doit démissionner.