3 questions à Famagan Konaté, Chercheur sur les questions de migration

 

Pourquoi cette augmentation de la migration clandestine féminine ?

Deux raisons principales : le regroupement familial et la recherche de l’argent. Les femmes contribuent beaucoup à l’économie de leurs familles restées au pays. Au Mali, la migration est un phénomène traditionnel mais évolutif, en ce sens qu’elle s’adapte au gré des opportunités et des contraintes. Les routes migratoires se modifient aussi. Nous avons des Maliennes qui se trouvent aujourd’hui en Asie, aux États-Unis, en Australie. Aucun continent n’est exempt de la migration malienne.

Quels problèmes posent cette migration ?

Vous avez le harcèlement sexuel, les viols… Ces femmes sont vraiment courageuses, surtout quand elles empruntent la route du désert. Elles sont confrontées à plus de dangers que les hommes. Elles sont rançonnées par les forces de sécurité, elles doivent également faire avec les malfrats et les passeurs qui ne sont pas des enfants de cœur. Ce sont des aspects qu’on n’ose pas beaucoup aborder dans les migrations.

Quelles alternatives pour mettre fin à cette migration ?

La situation économique du Mali ne permet pas de retenir les Maliens au pays. Il faut créer les conditions et le goût de rester. Tant que la situation socio-économique ne s’améliore pas, quelles que soient les politiques mises en œuvre, elles seront vouées à l’échec. La situation de l’emploi ne va pas, la situation alimentaire non plus et les signes de sécheresse font qu’aujourd’hui nous assistons impuissants à ces situations.