Une journée dans l’exil d’ATT

19 avril 2012- 19 avril 2016. Cela fait presque quatre années jour pour jour que, Dakar, la capitale sénégalaise, héberge le quatrième président de la République du Mali. Le général Amadou Toumani Touré occupe la confortable villa « Résidence Pasteur », avec vue imprenable sur l’àŽle de Gorée. Cette villa cossue est réservée aux hôtes de marque de l’à‰tat sénégalais et est située dans une zone sécurisée car abritant plusieurs hauts gradés de l’armée sénégalaise. Il a, depuis, déménagé avec sa famille dans une demeure plus anonyme. Aux premières lueurs du jour, l’ancien président se lève et, après avoir pris son petit déjeuner avec son épouse Lobbo, ses filles Fanta et Mabo, ses gendres et ses cinq petits-enfants, il se branche sur l’information malienne et internationale avant d’éplucher la presse. Le déjeune expédié, ATT s’accorde une petite sieste réparatrice. Les nouvelles du pays, il les partage, à  partir de 16 heures, avec nombre de compatriotes de passage à  Dakar. Dans le grand salon de la Résidence, on croise un peu de tout : hommes politiques, acteurs de la société civile ou simples citoyens qui viennent « le saluer ». Certains font le déplacement spécialement pour le voir. Le Mali revient souvent dans les échanges. Selon un proche, ATT suit de près ce qui se passe dans son pays et espère en sa pacification, durable. Ces discussions et rencontres s’achèvent rarement avant 20 heures. Très social, l’ex-chef d’à‰tat s’est intégré dans la communauté sénégalaise et participe aux grands événements qui la rythment. Il prie à  la mosquée le vendredi, prend part aux mariages, aux baptêmes. Dans la fraà®cheur des premières heures de la nuit, il descend sur la Corniche o๠il n’est pas rare de le croiser, encadré par deux gardes du corps, pour son footing quotidien. Il n’hésite cependant pas à  s’arrêter pour prendre la pose, ou échanger quelques mots avec qui le sollicite. Puis, pour clore sa journée, il s’adonne à  l’un des ses passe-temps favoris, la lecture. Et quand il ne lit pas, il écrit un livre, dit-on, ses mémoires, son parcours, sa vie, son pays.

Cancer: faire face ensemble

Le Mali est aussi touché que le reste du monde par l’augmentation des cas de cancer. Les plus fréquents dans notre pays sont les cancers du sein, du col de l’utérus, des poumons, du foie et de la prostate. Plus des deux-tiers des cas sont des cancers féminins. Et pour les proches des malades, C’’est une véritable traversée du désert qui commence à  l’annonce du diagnostic. « Ma mère a un cancer. Le ciel m’est tombé sur la tête quand on m’a appelé pour me le dire », nous confie Jean, un expatrié vivant au Mali. « J’ai tout de suite pensé à  la douleur, à  la mort et à  notre impuissance, nous qui l’aimons. Au début, C’’est elle qui nous a soutenu et donner espoir. Le diagnostic était plutôt favorable et avec quelques séances de chimiothérapie, le mal pouvait être résorbé. Malgré tout, C’’est vraiment très dur ». « J’ai une amie qui est décédée d’un cancer du col de l’utérus. Quand elle a su qu’elle était malade, cela a été un véritable choc pour son mari et son fils. Ils ont eu beaucoup de mal à  accepter la fatalité, parce que le cancer était déjà  à  un stade avancé et il n’était plus question que d’atténuer la douleur et lui rendre la fin le moins difficile possible ». Pour Mariam, la famille de son amie a été complètement bouleversée par la situation. Au point que le mari, qui passait son temps au chevet de son épouse en a perdu son emploi. Un autre coup dur… Nouna nous confie que « c’est une personne qui a un cancer mais C’’est toute la famille qui souffre. Les séances de chimiothérapie sensées tuer les cellules cancéreuses attaquent également les cellules saines ….. Le corps, ses défenses semblent s’émietter à  l’infinie. La famille regarde impuissante l’un d’entre eux faire à  la maladie et faire de son mieux ». Tawo quant à  elle a vu sa belle-sœur dépérir alors qu’elle suivait un traitement traditionnel. Ce dernier ne l’a pas guérie, au contraire, le temps perdu a permis au mal de s’installer et elle a dû subir une mastectomie (ablation du sein). «Nous nous sommes sentis coupables de ne pas avoir pris à  temps la bonne décision ». Le prix de la vie La maladie a d’énormes répercussions sur les familles et les liens sociaux en général. En plus des conséquences de l’incapacité d’un membre de la famille à  assumer sa part de charges, traiter un cancer est un véritable gouffre financier. « L’autre réalité de la maladie et on ne parle que très peu, selon Nouna, c’est le coût du traitement qui est extrêmement prohibitif. Le paradoxe est que ce sont les moins bien lotis (par conséquent sans assurance) qui payent le prix le plus cher. La vie a-t-elle un prix? Quels sacrifices financiers êtes-vous prêt à  faire pour en plus un résultat non garanti? La réalité est que beaucoup confrontés à  ce choix considèrent qu’il est plus important de laisser un héritage à  leurs proches plutôt que de s’endetter sans savoir si les résultats seront positifs ». Une décision difficile à  prendre mais bien souvent les familles, les amis décident de conjuguer les efforts pour « faire face ensemble ». C’’est bien la solidarité, et l’entraide qui permettent aux malades et leurs proches de tenir. Mamadou avoue ne pas savoir comment remercier les proches qui l’ont soutenu quand il était malade. « Je ne me suis jamais senti seul. Ma femme et mes enfants étaient pris en charge par mes amis qui se disputaient pour les prendre chez eux. Quand J’étais hospitalisé, il ne se passait pas un jour sans visite. Je suis béni d’avoir des amis et des parents dont l’affection m’a permis de traverser cette épreuve et aujourd’hui d’être en rémission ». « Ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort » « Ce que la maladie vole en force, en habilité physique, on peut le retrouver ailleurs: je n’ai jamais mieux réalisé à  quel point ma mère était entourée d’amour et aimée qu’en ces moments-là  », témoigne encore Nouna. « La famille, amis, collègues, ont créé un cercle de soutien extraordinaire qui l’a portée dans les moments les plus difficiles. Le téléphone n’a jamais autant sonné qu’en ces moments. Cet aspect de support est sous-estimé mais tellement crucial pour rester en vie et continuer à  vivre une vie à  peu près normale ». « Pendant longtemps, on vit entre parenthèse aussi bien le malade que ceux et celles qui s’en occupent ». Le risque est de se retrouver coupé du monde, ne vivant que pour se soigner et ne se concentrant que sur la maladie. « Une erreur à  ne pas commettre », selon Mamadou. Car, comme le confirme Nouna, une fois la rémission obtenue, il faut « retourner au monde, fermer la parenthèse. Et reprendre la vie. Rien n’est plus comme avant. J’ai appris avec le cancer à  demander de l’aide. A dire, je ne peux y faire face seule avec ma mère. J’ai appris à  négocier le prix de tout (même et surtout dans un hôpital européen. J’ai appris qu’il faut juste se concentrer sur demain et faire de son mieux chaque jour. Je sais avec certitude que ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort »

Intarissable Tantie Sira…

Première bachelière du Mali. Directrice du Lycée des jeunes filles de Bamako. Ce sont les premières qualifications qui viennent à  l’esprit à  l’annonce de son décès. Mais, Sira DIOP, c’était pour moi, une tante d’un caractère unique. Je me souviens de la dernière fois… Toujours le sourire, toujours dynamique. Malgré la canne qui l’aidait à  marcher, elle ne se laissait jamais abattre. Elle était une force de la nature, un de ces êtres si solides que l’idée qu’elle puisse disparaà®tre un jour, n’effleurait jamais l’esprit. Elle adorait les tous petits, c’était une grand mère attentionnée qui ne manquait jamais de conseils et aimait se rendre dans son champ de temps à  autre. Et pourtant, le roc s’en est allé, laissant des proches brisés mais fiers de cette grande dame, emblème de la cause féminine. Symbole même de l’émancipation des femmes, mais attention, Tanti Sira, le disait toujours.  » Ce n’est pas une lutte contre les hommes. Ici, c’est la promotion des femmes. » Elle qui connaissait si bien les siens et son pays, savait composer avec les hommes et les femmes pour aller vers le progrès social, en toute complémentarité. Elle fut donc cette jeune bachelière émérite, puis une enseignante reconnue qui a formé une partie de l’élite féminine du Mali et la Directrice d’un lycée célèbre de Bamako de 1951 à  1962. Celui des Jeunes filles, après avoir elle même été formée à  l’école de Rufisque au Sénégal. Nos mères et tantes qui ont fréquenté cet établissement, connaissent Mme Diop Sira. Chacun pourra évoquer ce parcours immense, ce curriculum si riche, qu’il donne le tournis. Présidente de l’Union Nationale des femmes du Mali, au lendemain des indépendances, pionnière de toutes les luttes féminines, elle a œuvré dans les ONG, les villages d’enfants SOS, l’Unesco, et auréolée du Prix Rafao des femmes d’Afrique de l’Ouest, elle a poursuivi le combat de l’émancipation des femmes : « Dans les sociétés matriarcales et les femmes étaient presqu’à  égalité avec les hommes. », rappelait-elle. Et jusqu’à  ce Code de la Famille, en 2009, oà¹ à  l’inverse d’autres militantes, elle évoquait les dangers du recul que pouvait apporter le rejet du nouveau texte, rien ne dissuadait Mme Diop Sira de dire la vérité. L’épisode fut douloureux pour les femmes, mais Sira Diop avançait, avec conviction, patiente, consciente du temps que prendrait les choses pour équilibrer cette société, conservatrice, avide d’ouverture, mais toujours en recherche d’elle même. La réalisatrice Fatoumata Coulibaly, lui a consacré un documentaire de 26 mn, au titre évocateur : Sira DIOP, le fleuve intarissable, « Badjiba Djabali ». Et cette idée, c’était tout elle. L’intarissable Sira DIOP, un fleuve o๠il fait bon se désaltérer, tant il est riche de connaissances, d’expériences, d’anecdotes, de leçons de vie. Comme toute force de la nature, Tanti Sira avait besoin de se reposer, et lorsqu’elle fut l’invitée de l’Union Africaine, en marge de l’anniversaire des 50 ans de l’organisation, elle me raconta qu’elle n’avait pas voulu aller à  Addis-Abeba, mais elle a finalement honoré la cité éthiopienne de sa présence. Cette fois, elle s’est en allée pour un dernier voyage… Dors en Paix tanti Sira… !

Mali : la déception après la réforme du code de la famille

La dernière rédaction du code de famille préparée par le gouvernement du Mali a suscité les ires des progressistes du pays qui, le 16 janvier, ont, dans une lettre ouverte, accusé le Président d’avoir trahi ses promesses d’égalité des droits entre hommes et femmes. Dans quelle mesure ce texte constitue-t-il un « fiasco » pour le progrès en termes de droits de l’homme et de l’égalité devant la loi ? Le Mali est officiellement un à‰tat laà¯c qui a ratifié de nombreuses conventions internationales reconnaissant l’égalité des droits entre hommes et femmes, même si sa population, à  90% musulmane, est pour grande partie encore liée à  la tradition. Le débat sur la réforme du code de famille – code qui est fortement basé sur l’ordre familial musulman traditionnel – a débuté il y a deux ans, quand le Président Amadou Toumani Touré avait attiré l’attention des progressistes et des activistes pour les droits en proposant la réforme. Le premier texte réformé présentait des nouveautés intéressantes, surtout dans les champs économique et social. En premier lieu, le nouveau code allait toucher le cadre des successions : il mettait à  égalité fils et filles – et les fils naturels auraient les mêmes droits que les fils légitimes. Concernant le mariage, l’âge minimal était passé de 15 à  18 ans : en outre, le mariage civil était séparé du mariage religieux. La cérémonie religieuse pouvait avoir lieu seulement après la cérémonie civile, rendant donc plus difficile les mariages forcés. La vieille disposition de 1962 interdisant la possibilité pour une femme de tenir commerce sans l’autorisation de son époux était supprimée. Enfin, et non des moindres, la position de la femme était placée à  égalité avec celle de l’homme du point de vue de l’autorité familiale. Le fruit de dix ans de travail et d’espoirs, a cependant été supprimé par la ratification d’une version « nuancée » du code, approuvé par le Parlement le 2 décembre 2011. Les politiciens, après de nombreuses manifestations et pressions de la part des musulmans les plus radicaux et par le Haut Conseil de l’Islam du Mali, ont produit un code très différent du « produit » initial, et surtout très inférieur, du point de vue des progressistes. Dans la version actuelle, 49 articles ont été changés pour satisfaire les revendications des religieux, à  commencer par les dispositions sur la succession : la parité entre fils concédée dans l’autre version a disparu, en faveur du retour au vieux statu quo. Le mariage religieux a la même valeur que le mariage civil ; l’âge minimal du mariage a été repoussé à  seulement 16 ans. Et le code dispose toujours que la femme « doit obéissance » à  son mari. Contre cette dernière rédaction du code, le 16 janvier dernier les associations des partisans des droits des femmes et des enfants ont écrit une lettre ouverte au Président, en l’invitant à  ne pas ratifier cette dernière version. La lettre, signée par les trois principales ONGs du pays engagées dans la lutte pour le respect des droits, souligne aussi l’inconstitutionnalité du code, selon eux incompatible avec l’art. 2 de la Constitution du pays, garantissant la parité des droits entre tous les maliens. Quoi qu’il en soit le Président n’a pas écouté leur invitation : le 21 janvier il a ratifié le nouveau code « amendé ». Vu que désormais le code est devenu réalité, il faut désormais chercher à  comprendre dans quelle mesure il pourra être efficace ou pas pour le progrès de la société malienne. Il se révèle être un texte assez rétrograde, adopté seulement pour satisfaire les activistes musulmans et ne pas mettre en péril la « stabilité » du pays. Mais cette stabilité se paiera sans nul doute en termes de moindre développement. La volonté de ne pas promouvoir l’égalité entre les sexes exprime en réalité un manque de liberté économique. Or, ce manque de liberté économique est la raison qui explique pourquoi le pays ne réussit pas à  se développer : en étouffant l’entrepreneuriat, on étouffe le vecteur majeur de la croissance et on perpétue la pauvreté. Et C’’est bien un cercle vicieux qui est créé ici : la pauvreté contribue à  lier d’autant plus les gens à  une vision fondamentaliste de la religion et à  les éloigner donc de l’acquisition de davantage de liberté, ce qui génère alors pauvreté et misère. Enfin, en ayant ainsi cédé aux pressions religieuses le gouvernement a donné aux musulmans traditionalistes encore plus de force. Nul doute qu’à  l’avenir ils négocieront contre toute avancée libérale, s’il y a une autre tentative de réforme.

Code de la famille et élections : La mise en garde des musulmans

Cette grande mobilisation avait pour but d’expliquer aux fidèles musulmans le contenu du nouveau Code des personnes et de la famille, adopté le 2 décembre dernier 2011 et les précautions à  prendre pour des élections crédibles et transparentes. Les initiateurs de ce meeting le voulaient grandiose et il l’a été, vu la mobilisation au stade du 26 Mars. Plusieurs interventions ont marqué cette rencontre des musulmans. La première intervention fut celle de Mohamed Traoré membre du Haut conseil Islamique auprès de l’assemblée nationale, il a exprimé la satisfaction de son institution pour la modification apportée au code voté par l’assemblée nationale le 2 décembre 2011. Il s’agit entre autres de de la soumission de la femme à  l’homme, l’interdiction de l’excision des filles, la limitation de l’âge du mariage à  16 ans, le partage facultatif de l’héritage des enfants et enfin la préservation du nom de l’homme par la veuve selon l’avis de l’homme avant sa mort. Mise en garde Le président du mouvement des jeunes musulmans Moussa Bah, dans son intervention, a lancé un appel aux autorités pour des élections transparentes et paisibles, on ne veut pas de tricherie, ni de crise post électorale. Sinon en cas de crise, il nous trouveront à  Koulouba ». Cette intervention audacieuse a été nourrie d’applaudissement par les jeunes. Le président du Haut Conseil Mahmoud Dicko, a mis en garde tous ceux qui lèveront le ton contre la promulgation du code par le Président de la République. l’imam Dicko croit en la bonne foi d’ATT qui, à  son avis, promulguera le texte sans tenir compte des rumeurs. s’agissant de l’élection d’avril, le président du haut conseil islamique n’a pas hésité à  soutenir les jeunes qui menacent d’aller à  Koulouba en cas de crise post-électorale. «Â Que les candidats nous montrent d’abord leur programme. A chaque fois, ils viennent nous demander des bénédictions. Ca suffit ! Le peuple est debout maintenant ». « Le Mali ne se sera ni comme la Côte d’ivoire, ni comme le Libéria encore moins le Congo. Ce qu’on nous a confié, nous l’avons pas accepté. Mais mais…mais…nous réclamerons ce que nous a pas donné ». Ousmane Cherif Madani Haidara a salué les efforts déployés par le Président de la République et l’Assemblée nationale. Dans une déclaration rendue publique, le Haut conseil islamique recommande un élection crédible, transparente et fiable et la cessation des hostilités au Nord Mali. Il met aussi en garde contre les éventuels fauteurs de troubles lors des échéances à  venir. A signaler que le Cherif de Nioro, Mohamed Ould Cheichna Haidara a fait une entrée triomphale dans le stade. Son cortège encadré par un dispositif impressionnant de forces armées et de sécurité, était composée de plusieurs véhicules. Son arrivée sur le lieu a été saluée et ovationnée comme celle d’un homme d’Etat. Il faut signaler à  ce meeting la présence d’hommes politiques comme Ibrahim Boubacar Keita du RPM, Mountaga Tall du CNID et Tiebilé Dramé du PARENA à  la tribune officielle.

Au Mali, la tentation islamique

« Nous nous connaissons depuis l’enfance, nous courtisions les mêmes filles, nous buvions les mêmes bières… et puis soudainement, ils se rasent la tête, se laissent pousser la barbe, portent des vêtements traditionnels. Ils affichent leur appartenance à  l’islam et me fuient », déplore Alexis Kalabry, chrétien, directeur de la publication des à‰chos, l’un des grands quotidiens maliens. Comme nombre de ses compatriotes, cet homme de 47 ans a le sentiment que quelque chose est en train de changer dans le climat religieux de son pays. « La société de ce pays, en principe laà¯c depuis 1991, est en train de se réislamiser. Des prêcheurs transforment l’islam populaire en une religion très moralisatrice et mobilisatrice. Ils créent une opinion publique musulmane de plus en plus influente », constate l’anthropologue Gilles Holder, de l’Institut de recherche pour le développement, en poste à  Bamako. Parmi ces prêcheurs, l’un des plus influents est le cherif Ousamane Madani Haà¯dara, dont les affidés « utilisent les langues locales, de sorte que les gens se réapproprient leur religion. Cherif Ousamane est à  la tête d’une véritable internationale, qui dépasse de loin les frontières du Mali. On lui prête des fidèles jusqu’en Côte d’Ivoire », souligne Gilles Holder. Le « Haà¯dara » est un mouvement capable de mobiliser les foules, de les faire descendre dans la rue pour manifester leurs désaccords, faire pression sur les politiques, sur les ambassades étrangères, comme pendant l’opération de l’Otan en Libye. Nouveau code de la famille Une autre institution prend de plus en plus d’importance, le Haut Conseil islamique, passé en 2008 sous la coupe de l’imam Mahmoud Dicko, un musulman wahhabite – l’islam de l’Arabie saoudite. « Son but n’est pas de politiser l’islam, mais d’islamiser la politique, constate Gilles Holder. Le HCI envisage l’à‰tat comme un aéroport : il lui laisse le contrôle des visas et la charge de la sécurité, et veut s’occuper de tout le reste. » La faiblesse de l’à‰tat et sa déconsidération auprès du plus grand nombre – il est gangrené par la corruption et incapable de répondre aux besoins des citoyens – favorisent ces mouvements religieux. Leur emprise sur la société est devenue évidente le jour o๠ils ont pu, à  l’été 2010, faire descendre 50 000 personnes dans la rue pour protester contre le nouveau code de la famille. Un code, fruit d’une dizaine d’années de travaux, porté par le président de la République et adopté par l’Assemblée nationale. Mais face à  cette manifestation populaire, le président a reculé, suspendu le code et relancé sa rédaction afin de trouver un texte plus conforme aux attentes des religieux musulmans. Sa nouvelle mouture vient d’être adoptée. Influence du wahhabisme Un nouveau pas a été franchi lorsque le HCI a obtenu la présidence de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), l’institution chargée de veiller au bon déroulement des élections législatives et présidentielle de 2012. Influent et très écouté, Mahmoud Dicko encourage les Maliens à  voter à  la prochaine élection présidentielle de 2012 en faveur du « bon candidat » – sous entendu, le plus respectueux de l’islam. Encouragées par les reculades de l’à‰tat, des voix s’élèvent à  l’occasion de la réforme constitutionnelle prévue pour l’année prochaine, pour réclamer la création d’un ministère des affaires religieuses et la constitution d’un sénat « des grands Sages », autrement dit, une chambre pour contrôler la conformité des lois avec l’islam… à€ cela s’ajoute la pression sourde qu’exerce le mouvement Al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi) à  partir du nord du pays sur la convivialité religieuse malienne, d’autant que les islamistes ont pu se faire accepter par les Maliens du Nord, notamment en aidant les plus pauvres et en payant les produits au prix fort. Il n’est pas étonnant dans ces conditions de voir fleurir de plus en plus de discours radicaux dans la presse confessionnelle, les chaà®nes de télévision musulmanes ou même les radios libres. Dans la rue malienne, il n’est plus rare de croiser des femmes portant le voile intégral, influencé par le wahhabisme. « C’’est un phénomène nouveau et qui prend de l’ampleur », observe Alexis Kalabri. Une république islamique ? Nouveau cheval de bataille de courants musulmans : fermer les hôtels de passe, les « bars » o๠l’on trouve de l’alcool et des prostituées, le plus souvent entre les mains de propriétaires chinois. à€ la fin du mois de septembre, des manifestants ont saccagé, au nom de l’islam et des bonnes mœurs, l’un de ses hôtels avant d’y mettre le feu. Dans ce contexte, doit-on craindre l’instauration d’une république islamique ? « Non, répond à  La Croix l’imam Dicko. Ce n’est pas d’actualité. Aujourd’hui, il s’agit de restaurer la force de l’à‰tat, de lutter contre la pauvreté et l’injustice, de rétablir la sécurité, de sauver le système scolaire. » Si ce n’est pas pour « aujourd’hui », est-ce pour demain ? à€ cette question, le président du Haut Conseil islamique sourit en répondant : « En tant que musulman, je ne peux pas être choqué par cette perspective. » Le nouveau code de la famille à€ la suite de la mobilisation des organisations musulmanes et de la pression exercée par le Haut Conseil islamique, le nouveau code de la famille, adopté par l’Assemblée nationale malienne au début du mois de décembre, est nettement moins favorable aux Maliennes que la première version élaborée en 2009. Désormais, l’homme est consacré comme l’unique chef de famille, la « puissance paternelle » ayant remplacé la notion d’« autorité parentale » de l’ancien code, une qualification qui consacrait l’égalité entre l’homme et la femme. C’’est désormais le chef de famille qui règle toutes les questions d’héritage et de succession, la femme lui doit obéissance. l’âge du mariage légal est passé, pour les femmes, à  16 ans, contre 18 ans dans l’ancien texte. Le mariage religieux a la même valeur que le mariage civil. LAURENT LARCHER, à  BAMAKO

Code de la famille : fin de la controverse !

Le projet de code, alors qu’il avait été voté par les députés le 3 août 2009, avait fait monter la tension entre les pouvoirs publics et les associations religieuses qui estimèrent qu’il violait les principes de l’islam et les valeurs sociétales traditionnelles du Mali. Controverse Ayant suscité différentes manifestations de protestation, notamment un meeting des musulmans au stade du 26 mars qui a mobilisé plus de 50 000 personnes, le texte voté par les députés leur avait été renvoyé par le Président de la République pour une seconde lecture. C’’est cette seconde lecture consensuelle de concert avec les associations religieuses qui vient de connaitre son épilogue par le vote à  l’unanimité des 121 députés présents sur 147, ce vendredi 2 décembre 2011. Ce après le vote des propositions d’amendement qui ont concerné 51 articles sur les 1143 que compte le nouveau code. Après la saisine de l’Assemblée nationale par le Président de la République, la commission des lois a mis en place une commission Ad hoc composée de représentants du haut conseil islamique et de députés, a rappelé Me Amidou Diabaté. Cette commission a travaillé pendant trois mois sous la présidence du Professeur Dioncounda Traoré, président de l’Assemblée nationale pour appréhender correctement les points sur lesquels la relecture était demandée. Des échanges avec le haut conseil islamique ont permis de s’entendre sur la formulation des amendements souhaités. La commission a également écouté des personnes ressources et des représentants du Gouvernement sur les points en discussion, a indiqué le rapporteur de la Commission des lois Me Amidou Diabaté. Selon lui, ce texte est le résultat de discussions, d’échanges, de propositions, de contre propositions, de « concessions réciproques de la part de tous les acteurs sociaux qui y ont participé ». Recul du droit des femmes Le nouveau code accorde une valeur juridique au mariage religieux alors que dans l’ancien code le mariage civil était le seul valable au regard du droit positif. La femme doit obéissance à  son mari, le droit de succession est tributaire du choix du chef de famille. l’âge minimum pour contracter le mariage au Mali chez la femme est ramené à  16 ans, suite à  la présente relecture. Le mariage est établi entre un homme et une femme. Pour de nombreux observateurs, ce code marque un recul concernant les droits des femmes qui doivent encore attendre pour s’affranchir de la domination de leur mari. Le ministre de la Justice, Maharafa Traoré présent pour défendre le point de vue du gouvernement a indiqué qu’il n’avait pas de commentaire à  faire.

Laïcité au Mali : l’AMDH pointe du doigt les leaders musulmans

Le code de la famille, toujours objet de polémique Invité d’Afrique soir (RFI), jeudi dernier, pour parler du principe de la laà¯cité tel que pratiqué au Mali, le bouillant président de l’Association Malienne des Droits de l’Homme (AMDH), Maà®tre Ibrahim Koné, n’est pas allé avec le dos de la cuillère. L’avocat a systématiquement centré le débat sur le principe de la laà¯cité qui, dit-il, est piétiné par les musulmans, et le renvoi du code des personnes et de la famille, actuellement en seconde lecture à  l’Assemblée nationale. En effet, la Communauté musulmane est perçue dans ses propos comme celle qui profère des menaces aux relents terroristes contre les défenseurs des droits humains. « Depuis qu’il y a eu les débats sur le Code des Personnes et de la Famille au Mali, les défenseurs des droits humains font l’objet de menaces de mort de la part de certains groupes, et nous considérons cela comme un recul », disait l’avocat. La communauté musulmane a vu rouge après ces déclarations de Me Koné. Mohamed Kimbiri, premier Secrétaire à  l’Organisation du Haut Conseil Islamique du Mali s’est vu donc obligé de réagir. « Sur la question relative à  une remise en question de la laà¯cité du Mali par un nouveau code issu d’une seconde lecture de notre Assemblée Nationale, les propos du Président de l’AMDH, Maà®tre Koné, nous ont surpris ». En effet, Me Koné disait, « le Mali est une République laà¯que, et cette laà¯cité est consacrée par notre Constitution. Mais aujourd’hui on ramène le débat sur le plan purement religieux. On voudrait imposer un code musulman d’après ce que nous avions constaté. Et là , il faut faire extrêmement attention. Parce que si cela se passait, C’’est vraiment le principe de la laà¯cité républicaine qui serait mise en question ». Selon M. Kimbiri, le seul crime des musulmans du Mali est leur opposition à  un code « made in Occident ». l’AMDH ne mène pas les bons combats, dixit Kimbiri Sur tout autre plan, les musulmans s’interrogent sur la pertinence d’une telle « sortie maladroite avec des propos incendiaires et alarmistes » alors qu’au même moment un malien neutralisé avec un Taser par la police française mourait par asphyxie, sans que l’AMDH réagisse sur l’affaire. Ce mutisme de l’AMDH, selon M. Kimbiri, est coupable et complice. « Comment l’AMDH peut-elle se taire devant une telle violation des droits humains? « , s’exclame-t-il. En application de la sourate La vache verset 39 qui dit que « autorisation est donnée à  ceux qui sont attaqués de se défendre, parce que vraiment ils sont lésés », la communauté musulmane se dit lésée par les propos de Me Koné. « Je me trouve dans l’obligation non pas de répondre aux propos diffamatoires et alarmistes, quels que soient l’élégance et la ruse avec lesquelles ils sont proférés, mais tout simplement d’apporter ma modeste contribution pour corriger une certaine compréhension non fondée de notre réaction qui n’était aucunement une menace contre le principe de la laà¯cité du Mali ». Et M. Kimbiri d’ajouter que si la laà¯cité consiste à  faire en sorte que la religion ne soit pas imposée à  tous, que les non-croyants et les autres confessions puissent exister et vivre leur différence sans partager forcement cette conviction, l’on pourra la respecter. l’éminent avocat, Me Moutaga Tall définit l’Etat laà¯c comme l’Etat a- religieux, C’’est-à -dire un Etat qui ne s’immisce pas dans les questions religieuses et qui est d’égal partage entre les différentes religions. Pour lui, l’Etat laà¯c ne rejette pas les religions : ceci est le fait des Etats irréligieux. « l’Etat laà¯c intègre les religions dans la conduite des affaires publiques ». « Tout ce que nous avons souhaité et demandé, C’’est que la loi qui devrait régir notre existence en tant qu’être social soit conforme à  nos aspirations profondes, à  nos valeurs sociales et religieuses. Hélas, nous sommes désolés qu’un Président d’une structure aussi importante que l’AMDH, à  court d’arguments, veut prendre le débat en otage à  coups de stigmatisation, de dénigrement, de délation, de manipulation, et de désinformation. Cela est intolérable ! », a conclu M. Kimbiri.

Mahmoud Dicko, l’imam qui casse le code de la famille

Quand il le veut bien, l’imam Dicko sait parler aux femmes, y compris aux Occidentales. « Gros bisous, comme on dit chez vous ! » lance-t-il dès la fin du deuxième rendez-vous. Quelques jours plus tôt, elles n’avaient pas eu droit à  autant de bienveillance. Assis sur le même canapé noir, le président du Haut Conseil islamique malien (le HCI, qui fait l’interface entre les pouvoirs publics et la communauté musulmane, soit 95 % de la population) fustigeait les funestes desseins de cet Occident qui « veut métamorphoser la société malienne avec des valeurs soi-disant universelles ». « Mais on ne sait pas qui leur a conféré cette universalité ! » ajoutait-il. « Que les femmes héritent comme les hommes est contraire à  nos valeurs », tempêtait Mamadou Diamouténé, son secrétaire général. à€ sa droite, Dicko, boubou bleu nuit et foulard blanc, acquiesçait. à€ la tête du HCI depuis 2007, Mahmoud Dicko, 56 ans, époux de deux femmes et père de dix enfants, est maà®tre dans l’art de brouiller les pistes. à€ ses débuts, il était professeur d’arabe à  l’école publique et simple imam local. Originaire de la région de Tombouctou, o๠il a été élevé par un grand-père kadi, formé dans les madrasas mauritaniennes (à  Boutilimit et Néma) et passé par Médine, en Arabie saoudite, il officie depuis le début des années 1980 dans une mosquée du quartier de Badalabougou, à  Bamako. « J’ai toujours aimé prêcher », reconnaà®t-il. Ces derniers temps, son audience s’est élargie. Dicko s’en défend, mais il est devenu un homme politique. « La contestation du code de la famille a fait de lui un leader », confirme Gilles Holder, anthropologue au Centre national de recherche scientifique (CNRS) et installé à  Bamako. Mariage civil ou charia ? Adopté en août 2009 par l’Assemblée nationale, après trois jours de débats publics, ce code est censé notamment moderniser les usages matrimoniaux, familiaux et successoraux. Dicko le juge « inadapté aux valeurs maliennes » et fabriqué par « la prétendue société civile financée par les Occidentaux ». Quitte à  en déformer la portée – en laissant courir le bruit qu’il autorise le mariage homosexuel –, il organise des marches de protestation dans le pays. Le 22 août 2009, il parvient à  rassembler 50 000 personnes au stade du 26-Mars, à  Bamako. Et contraint Amadou Toumani Touré à  reculer. Le président malien renvoie le texte en deuxième lecture. Dicko a gagné une manche. Il en a remporté une autre, le 4 octobre dernier, lors de l’ouverture de la session parlementaire : plusieurs articles de la nouvelle mouture présentée à  l’Assemblée portent sa marque. Ainsi, dans la version initiale, seul le mariage civil avait un statut légal. Dans le nouveau texte, les unions religieuses sont reconnues par la loi. « Un recul », confie une source à  l’Assemblée. Au code de la famille, Dicko préférerait-il la charia ? Après tout, l’imam se revendique du courant wahhabite – qui prône une interprétation littérale du Coran. Sa réponse est mesurée : « Je me bats pour ma religion, mais il serait prématuré d’appliquer la charia au Mali. » Et plus tard ? « Je suis musulman, je ne peux pas m’opposer à  l’instauration d’une république islamique, mais je suis très bien dans ce pays laà¯que. » Et pour cause : l’imam Dicko peut s’y attribuer le beau rôle, celui de l’avocat des petits contre les puissants. Accusant les élus de ne pas interpeller le gouvernement sur les sujets cruciaux – trafic de drogue, terrorisme –, il fait le travail d’un opposant. « La corruption est partout, le système éducatif est malade, l’élite se coalise contre le reste de la population, cela me donne la chair de poule. » Ne pouvant créer un parti islamiste – la laà¯cité est garantie par la Constitution –, Dicko dispose néanmoins d’une redoutable influence politique. l’affaire du code de la famille l’a montré.

Secret de femme : Belle-mère, la cause des disputes familiales

Aussi lorsqu’une belle-mère cherche à  atteindre ses ambitions personnelles à  travers sa fille, cette dernière risque de détruire sa vie de couple en voulant imposer à  son mari des réalisations au dessus de ses moyens financiers. La gestion du couple, dans notre société, ressort de l’autorité du mari. Il est après tout le chef de famille. Les grandes réalisations dans le foyer sont en grande majorité les efforts du conjoint. Même si l’épouse a des revenus, il revient à  l’époux de se charger des grandes dépenses au sein du couple. La réussite d’un couple repose sur la faculté des conjoints à  se comprendre et à  se soutenir pour mettre en place leur prochain avenir. Le soutien d’une épouse à  son conjoint est très important dans le ménage. En effet, il revient à  l’épouse de réconforter son conjoint, de lui donner l’espoir pour faire face aux difficultés quotidiennes. Seulement l’influence de certaines belles-mamans crée la mésentente au sein du foyer. Une fille acculée par sa mère va se mettre à  faire la pression sur son époux qui tarde à  construire une maison pour le couple. Certaines dames obligent leur époux à  leur payer une voiture afin de faire bonne figure à  la belle-famille et à  l’entourage. Les disputes de certains couples n’ont lieu qu’après la visite de la femme chez sa mère. Ces belles-mères qui obligent leur fille avec des propos comme : « tu es une femme ou non ! Demandes lui de t’acheter une voiture, de construire une maison pour toi et tes enfants. Vous ne pouvez pas éternellement demeurer dans la grande famille. s’il refuse, reviens à  la maison… ». Ce sont là  quelques propos que tiennent certaines mères. Ainsi la fille est galvanisée par sa mère qui n’a pas manqué de lui souligner qu’elle a procédé de la même manière pour contraindre son père à  satisfaire ses désirs. l’épouse, une fois à  la maison, change ses attitudes envers son mari. Elle lui explique l’importance de se payer une voiture en ne prenant pas en compte les moyens financiers de ce dernier. Elle le somme de se payer un terrain et de construire sans considérer le fait que le monsieur peine à  lui assurer régulièrement le prix de la popote, les frais de scolarité des enfants et de santé de la famille, etc… Cet état de fait conduit certains hommes à  commettre des actes illicites pour maintenir la paix dans leur foyer. D’autres, par contre, délaissent le foyer conjugal pour éviter les prises de bec avec leur conjointe. Combien d’hommes croupissent en prison pour avoir détourner les fonds de leur entreprise pour satisfaire les caprices de leur femme. Et certains en payent le prix fort derrière les barreaux. s’il est recommandé de conseiller son époux à  se doter d’un moyen de déplacement plus adapté et confortable pour la famille, il est nécessaire de savoir s’il a les moyens financiers de se l’offrir. N’oubliez pas qu’il en sera le premier bénéficiaire quand l’on sait qu’il lui incombe de payer chaque fin de mois le prix de la location. La complicité entre une fille et sa mère est très importante. Les conseils d’une mère permettent à  une épouse de bien tenir son foyer. Seulement lorsque vous remarquez que votre mère vous exhorte à  obliger votre conjoint à  faire des choses qui ne sont pas en accord avec ses principes ou ses moyens financiers, vous pouvez essayer de faire entendre raison à  votre mère de manière affectueuse et respectueuse. Il est temps de savoir faire la part des choses.

Code de la famille : vers un vote du texte et la légalisation du mariage religieux ?

Au menu de ce nouveau texte relatif au code de la famille et des personnes du Mali, la reconnaissance du Mariage religieux, titre le journal l’Indépendant de ce mardi. Il faut dire que jusqu’alors, celui-ci n’avait pas une très grande valeur au Mali, malgré son passage obligatoire pour tout prétendant à  l’Union sacrée. Et le Mali était l’un des rares pays de la sous-région à  ne pas reconnaà®tre une valeur légale au mariage religieux à  l’inverse du Sénégal par exemple. Mais avec le tollé suscité par la promulgation du code le 3 Aout dernier, les musulmans du Mali, avaient vivement manifesté contre les nouvelles dispositions, et le président de la république avait du renvoyer le texte, en seconde lecture. Cette fois, C’’est l’honorable, Dioncounda Traoré, président de l’Assemblée Nationale, lui-même qui ouvre les débats. Avec l’instance du Haut conseil islamique du Mali, pour des concertations décisives. «Â Il s’agissait surtout de sortir des malentendus et des procès d’intentions pour parvenir à  concilier les impératifs de l’état républicain avec certaines de nos valeurs traditionnelles », plaide l’honorable. Il faut rappeler que le Mali est un pays à  90% musulman et que désormais, toute décision politique concernant la famille, ne peut plus être prise sans l’aval des religieux de ce pays. C’’est donc à  raison de deux séances par semaine entre députés de l’Assemblée et membres du Haut conseil, que des modifications vont être apportées au nouveau code de la famille, pour un vote définitif ? Vers la légalisation du mariage religieux Ce sera donc l’une des mesures phares du nouveau texte. Beaucoup de Maliens ont adhéré à  ce type d’union sans juger urgent de faire l’union civile qui lui protège les droits de la femme par ailleurs. « Comment le peuple pourrait-il s’opposer à  cela, dans un pays musulman comme le notre ? », s’interroge Malick, un traditionnaliste convaincu. Mais qu’adviendra-t-il alors de la valeur de l’union civile s‘il est permis à  un homme de contracter plusieurs mariages religieux légalisés ? En outre, seront supprimés l’adoption-filiation, et des changements interviendront quant aux droits de succession, des mesures qui visent à  renforcer l’institution familiale au Mali. « Le Mali est un pays de valeurs et de traditions, et nous ne nous laisserons pas détourner par des influences occidentales », jugeait un religieux haut placé de ce pays il y a quelque temps. Un avis largement suivi par des milliers de manifestants au stade du 26 Mars l’an dernier. Si le code de la famille concerner d’abord les citoyens, les Maliens, l’on ne saurait le détourner à  des fins d’instrumentalisation politique ou de manipulation des masses, dans le but d’asseoir une suprématie, religieuse ou autre au Mali. Qu’à  cela ne tienne, les députés ont encore du pain sur la planche !

Réexamen du code de la famille : le verdict de la Commission ad-hoc attendu

Pour les travaux de la relecture du code de la famille et des personne, Une commission ad-hoc a été mise en place. Elle est constituée d’une part, de 15 membres issus de la communauté musulmane, parmi le haut conseil islamique du Mali (HCIM) et certains marabout de Bamako, et d’autre part de 15 députés assistés souvent de leurs conseillers en matière juridique et religieuse. La Commission ad-hoc se réunissait deux fois par semaine à  Bagadadji (Assemblée nationale), mardi et mercredi, pour revoir certaines dispositions du projet de code des personnes et de la famille qui avait été voté par l’Assemblée nationale en Aout 2009, mais renvoyé au parlement en seconde lecture par le président ATT qui a ainsi cédé à  la pression des musulmans et des milieux conservateurs, lesquels se sont investis pour que ledit code prenne en compte les valeurs islamiques et les us et coutumes du pays. Le Code de la famille est d’une sensibilité telle que les composantes de la société ne saurait en être ignorés. Au départ les révisions portaient sur une dizaine d’articles ayant traits à  deux thèmes majeurs ; à  savoir, le mariage et l’héritage. Ces préoccupations avaient été recensées par les députés eux-mêmes avant l’adoption du texte en aout 2009. Le HCIM, auquel le texte avait été soumis sous forme de 10 questions, avait émis des réserves mais n’avaient pas été prise en compte par les députés qui ont voté le texte en l’état. Mais au fil du temps, la révision a porté sur 73 articles controversés qui ont tous un lien direct ou indirect avec les deux thèmes majeurs évoqués. Selon une source parlementaire, C’’est au total 200 articles qui ont été examinés sur les 1114 que renferme le texte lui-même. « Il reste deux articles que nous devons examiner et ce sera la fin des travaux en ce qui concerne le draft des articles revus et corrigés ensemble de façon consensuelle ».

Code de la famille : le Mariage religieux en passe d’être légalisé au Mali

Après la décision du chef de l’à‰tat de renvoyer la loi (qui avait été déjà  votée) en seconde lecture, l’Assemblée nationale a débuté, depuis trois semaines, les travaux de relecture. Cela se passe en commission des lois, en présence de 15 députés et de 15 représentants du Haut conseil islamique, un organisme qui regroupe la plupart des leaders et associations musulmans. Entre autres leaders religieux assidus aux débats, on retient Mamadou Diamounténé, secrétaire général du Haut conseil islamique et Moulaye Hamaoula, fils du très influent chérif de Nioro du Sahel. « Nous sommes les seuls religieux entendus à  la commission des lois de l’Assemblée nationale puisque les autres confessions religieuses n’ont jamais contesté le code de la famille », souligne un représentant musulman qui ajoute : « Pour vous dire à  quel point les autorités nous prenent au sérieux, les travaux de la commission sur le code sont présidés par Dioncounda Traoré lui-même, président de l’Assemblée nationale. Il n’a pas raté une séance de travail et il a ordonné à  des députés membres de la commission de se faire remplacer au besoin et de ne pas manquer une seule réunion. » Dioncounda tient-il, par son assiduité, à  se faire pardonner par les associations islamiques qui le rendaient responsable du premier vote du code contesté ? Ou bien a-t-il reçu des instructions fermes de Koulouba ? « Rien de tout cela, explique un député ; le président du parlement veut simplement s’assurer par lui-même que les points qui feront l’objet de consensus sont bien notés ». Le Haut Conseil a soumis aux débats un catalogue d’une quarantaine de doléances qu’il souhaite insérer dans le code sous forme d’amendements. l’un des amendements qui ont déjà  été acceptés par l’ensemble des membres de la commission porte sur la légalisation du mariage religieux. Un représentant religieux raconte : « Ce point a fait l’objet d’un consensus total et ce jour-là , étaient présents des députés importants comme Mountaga Tall, Kassoum Tapo et, bien entendu, Dioncounda. ». Légaliser le mariage religieux (célébré selon la tradition islamique à  la mosquée ou ailleurs) revient à  lui attacher tous les effets juridiques d’un mariage civil (célébré à  la mairie). Le couple marié religieusement pourra ainsi faire transcrire son union dans les régistres d’Etat-civil ; l’épouse bénéficiera de tous les droits d’une épouse civilement mariée, ce qui est une révolution dans la mesure o๠suivant la loi actuelle et le code avorté, l’épouse non mariée devant le maire n’héritait pas de son mari. « La légalisation du mariage religieux, annonce un député, accordera une plus grande protection aux femmes qui, dans notre pays, sont majoritairement mariées sous le seul régime religieux. Les mosquées pourront désormais délivrer, au même titre que les maires, des certificats de mariage en bonne et due forme. ». Autre amendement arraché de haute lutte par les musulmans, la suppression de l’article du Code qui prévoit un « respect mutuel » entre les époux et son remplacement par une diosposition plus conforme aux canons coraniques : « Le mari est chef de la famille. Il doit protection à  son épouse et celle-ci lui doit obéissance. ». Comme pour sécher les larmes des féministes, mais toujours en conformité avec l’Islam, « les charges du ménage pèsent à  titre principal sur le mari » et l’épouse, même si elle en a les moyens, n’est pas obligée de participer aux frais. Les musulmans ont, en outre, obtenu l’interdiction de donner le nom du père adoptif à  l’enfant adopté, ce qui vide l’adoption-filiation de sa substance. La commission poursuit ses travaux tous les mardis et mercredis et des sources proches du Haut conseil islamique affirment fièrement : « Rien ne sera publié dans le prochain code qui violerait les lois de l’Islam, les Maliens étant à  90% musulmans. Ou alors on devra marcher sur notre corps ! ». L

Contrôle des naissances au Mali : La planification familiale est-elle une solution ?

La population du Mali s’élève à  environ 14 millions d’habitants selon les dernières statistiques du RAVEC en cours actuellement. Elle s’élèvera à  31 millions d’ici à  2025 selon une étude réalisée par le PRB, une ONG américaine. Le pays a adopté pour la première fois, une loi sur l’espacement des naissances en 1972. Cependant, son application n’a commencé à  être visible qu’au début des années 2000 La loi sur la contraceptive En 2002, une loi sur la sécurité contraceptive est votée par l’assemblée nationale afin de préserver la santé de la mère et de l’enfant. Malgré cette loi, le taux de mortalité infantile (enfants de moins d’un an) était de 103,83 ‰ en 2008 (soit au 8e plus mauvais rang mondial). Néanmoins, un progrès important a été constaté durant ces dernières décennies. Les risques de mortalité infantile, maternelle et néonatale ont considérablement baissé dans les zones urbaines et légèrement en zone rurale. La population rurale est la plus touchée par ces pertes en vies humaines. En effet, il y a un réel problème d’accès aux centres de santé de références ou communautaires. Les dispensaires sont souvent éloignés et les ruraux sont ainsi confrontés à  des problèmes d’ordre financiers. L’enfant, signe de richesse en Afrique En Afrique, l’enfant a toujours été considéré comme un signe de richesse. Beaucoup d’enfants, équivaut à  des bras valides. Particulièrement dans les villages oà¹, les travaux champêtres sont une obligation pour tous. l’agriculture constitue un moyen privilégié pour accéder à  la richesse. Et la première richesse pour tout chef de famille africain dans le temps, et même aujourd’hui encore, C’’est le nombre élevé d’enfants. Parce que, plus on a d’enfants, plus les bras sont nombreux pour cultiver. Et cela est plus économique puisqu’il n’y a pas besoin de débourser de l’argent pour embaucher des travailleurs. Par ailleurs, certains ont la chance de voir tous leurs enfants étudier. Et ceux-ci, constituent indéniablement des sources de revenus non seulement pour leur famille, mais aussi pour le pays. La pauvreté endémique Malgré la pauvreté endémique, les familles nombreuses arrivent à  subvenir à  leurs besoins, même si ce n’est pas toujours évident. Le Nigéria fait partie des pays les plus riches du continent, avec une population de 123.337.822 habitants. Ce pays constitue une référence économique aujourd’hui dans la sous-région et même dans le monde. Et sa population nombreuse ne constitue pas du tout un frein à  son développement. Le nombre élevé d’habitants constitue à  n’en point douter, une manne importante pour le développement du pays. La Chine également fait partie des plus grandes puissances mondiales. Avec plus d’un milliard d’habitants, tous les secteurs sont en expansion aujourd’hui, grâce à  sa population abondante Une population relativement jeune Devrait-il y avoir une planification familiale au Mali ? La population est relativement jeune. Une application de produits contraceptifs ne constituerait-elle pas une montée rapide du vieillissement de la population ? Un frein au développement ? Certains s’accordent à  dire que ces produits sont juste une politique occidentale pour freiner les naissances et garder le continent dans un état d’infériorité, de sous développement. On sait que la jeunesse représente une main d’œuvre fraiche pour le développement socio-économique d’un pays. En particulier le Mali qui a été classé lundi dernier, à  176e position sur 182 pays, selon l’indice de développement humain du PNUD. Il est certain que la sécurité contraceptive constitue une solution aux risques liés à  la mortalité infantile, maternelle et néonatale. Cependant, peut-on vraiment contrôler les naissances au Mali ? L’accès aux centres de santé Toutes les zones d’intervention ne sont pas accessibles par les acteurs de la santé. Et, lorsqu’il y a rupture de stock, il est très difficile pour les femmes rurales de se déplacer à  des kilomètres de leurs villages, pour aller dans les localités o๠se trouvent des centres de santé. Les moyens sont très limités pour les ruraux de suivre régulièrement les méthodes contraceptives. Surtout que dans certains endroits, un chef de famille peine à  avoir plus de 500 francs par jour. Les agents intervenant sur le terrain pour les campagnes de sensibilisation sur la sécurité contraceptive, n’arrivent pas toujours dans les zones les plus reculées du pays. Ils se limitent juste aux chefs lieux de région. Et parfois, les opérations d’essai se soldent par des échecs dus à  la faible qualification des agents de santé formés sur le tas. Tel a été le cas à  Khalifabougou, une localité de Kati oà¹, des femmes ont été infectées à  la suite d’implantations (une des méthodes de la contraception). Pour cette méthode, l’agent de santé perce le bras de la consommatrice, et ensuite, introduit le bâtonnet qui a une durée de cinq ans. La femme peut donc rester 5 ans sans faire d’enfant. Malheureusement, les implants ont été mal faits. Trois femmes ont eux de graves plaies aux bras. Depuis lors, la quasi-totalité des habitants du dit village refusent catégoriquement la contraception, quelque soit la méthode. La contraception constitue-elle réellement une solution pour le développement économique et sociale du Mali ? La politique contraceptive reste en tout cas à  désirer. Les populations tant urbaines que locales, restent pour la plupart assez sceptiques sur la question. D’une part, les gens ont peur des effets secondaires des produits utilisés, et d’autre part, ils préfèrent avoir une population jeune car, estimant que cette politique ne fera qu’engendrer un vieillissement important de la population malienne. Néanmoins, des consommateurs sont plutôt optimistes sur la question. Ils pensent qua la Planification familiale permet une meilleure santé pour la femme qui est restée longtemps sujette à  des problèmes liés aux grossesses.

Code des personnes et de la famille : le consensus est possible

La position du Haut Conseil Islammique Autre élément qui l’incite à  le croire, C’’est la position officielle du Haut conseil islamique du Mali exprimée à  travers la voix de l’un de ses membres : De la façon dont cette position a été saluée et appréciée par les membres du cabinet de la Justice, il est fort probable que celle-ci soit transmise à  qui de droit et permettre ainsi de détendre les relations entre les autorités,les associations et organisations musulmanes. Autre élément d’appréciation qui soutient un consensus plausible, C’’est la disponibilité ou l’appel des acteurs à  aller vers plus de concertations, pour non seulement vider le contentieux né autour du code mais aussi fédérer les énergies dans le sens de l’intérêt de la nation. C’’est le sens de l’appel du président de l’Association malienne des Droits de l’Homme, (AMDH) Me Bréhima Koné: . Le même appel est repris par notre aà®né et confrère Tiègoum Maà¯ga, quand il invite à  méditer cette sagesse « allons-y lentement, nous ne sommes pas pressés.» Une initiative de la Maison de la Presse D’ailleurs l’initiative de la Maison de la presse du Mali à  travers son président Makan Koné, s’inscrit dans cette logique. Comme il précise si bien : Sans vouloir verser dans un optimisme démesuré, nous sommes d’avis avec Makan Koné que « dans un pays o๠la devise est : Un Peuple, un but, une foi, toutes les contradictions sociales, politiques, culturelles devraient trouver leur règlement dans l’échange, dans le dialogue, dans la concertation.» Ce à  quoi appelle aussi le Président de l’Assemblée Nationale, Dioncounda Traoré, dans son discours de Rentrée Parlemenataire, hier : Voilà  qui est bien dit !

Tous les Maliens sont-ils des musulmans ?

Les rapports de bon voisinage, qui caractérisent les relations inter-groupes harmonieuses de notre pays et assurent son équilibre, ne peuvent être sauvegardés que si le respect mutuel continue d’être une pratique quotidienne. Les musulmans, une catégorie de musulmans fort heureusement, prennent, consciemment ou inconsciemment, le risque majeur de fragiliser cet équilibre. Au prétexte que le nouveau code de la famille accorde trop de droits et de prérogatives à  la femme malienne, alors qu »il devrait la ravaler au rang d’éternelle mineure, insignifiante dans tous les domaines de l’immense activité humaine, exception faite de la procréation, ils offrent du Mali le spectacle lamentable d’un pays de grande civilisation qui est en train de perdre ses repères essentiels. Ils oublient, feignent d’oublier ou ignorent totalement l’évidence. Parce que le Mali est un pas laà¯c, le Coran ne saurait se substituer à  sa constitution. En s’attaquant, si bruyamment, au code de la famille, voté par l’Assemblée Nationale souveraine puisqu’elle est élue et qu’elle représente toutes les composantes humaines de ce pays, ces compatriotes cherchent à  imposer leur point de vue à  toute la nation. Quand bien même ce point de vue serait-il défendable, qu’il ne pourrait tenir tout un pays en otage. Ce souci d’apaisement, s’il en est un, ne manquera pas d’être interprété comme un recul face à  leur pression et pourrait ouvrir la porte d’autres abus. La vraie question, qui mérite une réponse urgente est de savoir à  quelle source ces compatriotes puisent leur intolérance et leur volonté d’obliger tout le monde à  accepter la parole de leur Dieu comme la seule et unique de vérité ? Aveuglement passionnel, insuffisance de réflexion ou ignorance sourde ? Certainement les trois à  la fois. En effet, seuls la passion aveugle, le refus des remises en question essentielles et l’ignorance rigidifiée, qui marchent pas à  pas, expliquent certaines attitudes et certains comportements inflexibles. C’’est donc ici le lieu de rappeler quelques évidences à  ces musulmans-là . La relation de l’homme africain à  la femme africaine. Avant l’irruption de l’Islam dans le paysage culturel et cultuel de ce pays, toutes nos populations, ou presque, avaient construit la relation de l’homme à  la femme à  partir des vérités que voici : -C’’est la femme qui porte l’homme pendant neuf mois afin de lui donner la vie ; le contraire n’est pas vrai -jusqu’à  la station debout, à  l’apparition des dents, l’homme dépend entièrement de la femme, sa mère, qui le nourrit au sein, le nettoie, le lave, lave ses langes ; le contraire n’est pas vrai, -jusqu’à  son entrée dans le premier cercle des classes d’âge, qui commence à  sept ans, l’homme dépend toujours de la femme, – sa mère, sa tante, sa grande sœur- qui l’aide à  prendre confiance en lui-même, à  s’assumer et à  connaà®tre sa place au sein de la famille et dans sa communauté. -De l’âge de sept ans jusqu’à  son entrée dans l’âge de tous les possibles qui le mène dans la case de l’homme, il dépend encore de la femme, sa sœur qui lave ses habits, puise l’eau pour qu’il se lave, balaie sa chambre, lave ses couvertures ; le contraire n’est pas vrai -Dès qu’il est mis en accord avec son sexe dominant, par le biais de la circoncision, il a besoin d’une femme pour être complet et a fin de pouvoir apporter sa contribution pleine et entière à  la survie de la communauté -C’’est la femme, son épouse, qui prend le relais de sa mère et de sa sœur pour le soigner quand il est malade, le consoler quand il est en détresse, satisfaire ses envies toutes ses envies, ou presque -Quand il ferme les yeux sur ce monde, personne dans la communauté ne souffre de sa disparition, plus que la femme, C’’est-à -dire sa mère qui lui a donné la vie et son épouse qui a perpétué cette vie en lui donnant des enfants. Parce que la femme porte son enfant neuf mois durant, en traversant, stoà¯quement, tous les états d’âme, nul mieux qu’elle ne peut défendre sa vie, le protéger, le conseiller, le consoler ; bref travailler à  son bien-être intégral. Voilà  pourquoi ils n’ont jamais rien décidé, jamais rien entrepris concernant la vie de la société, sans leur avis, sans leur implication directe ou indirecte. Cette prise de position honorable se comprend bien mieux à  la lumière du premier mythe fondateur qu’ils ont construit depuis Kamita (à‰gypte) et que l’on retrouve légèrement aménagé chez les Dogon. Dans notre genèse de l’univers, Amon-Râ comme Amma ont procédé à  la création humaine par couples. l’un et l’autre ont façonné et insufflé la vie à  une ogdoade de quatre couples d’entités subtiles parfaites, prototypes des humains. Il n’y a donc ni droit d’aà®nesse, ni préséance entre le mâle et la femelle, entre l’homme et la femme. Cependant, ils ne peuvent être égaux, chacun accomplissant des fonctions spécifiques nécessaires à  l’équilibre de la société. Ils sont donc strictement complémentaires et en ont une conscience aiguà« ; ce qui exclut les conflits d’autorité. La relation de l’homme arabe à  la femme arabe Trois sourates, entre autres, fixent, pour l’éternité, le rapport de l’homme musulman à  la femme musulmane. La Sourate IV (An-Nisa/les Femmes), verset 12 : « Dieu vous commande, dans le partage de vos biens entre vos enfants de donner au fils mâle la portion de deux filles. La Sourate IV(An-Nisa/les Femmes), versets 38 : « Les hommes sont supérieurs aux femmes à  cause des qualités par lesquelles Dieu a élevé ceux-là  au-dessus de celles-ci et parce que les hommes emploient leurs biens pour doter les femmes…Vous réprimanderez celles dont vous aurez à  craindre l’inobéissance ; vous les reléguerez dans des lits à  part, vous les battrez ; mais aussitôt qu’elles vous obéissent, ne leur cherchez point querelle… » La Sourate 61 (As-Saff/Le rang/ordre de bataille), versets 34 à  39 : « Nous créâmes des vierges du paradis par une création à  part, Nous avons conservé leur virginité Chéries de leurs époux et d’un âge égal au leur, Elles seront destinées aux hommes de la droite. Il y en aura un grand nombre parmi les anciens Et un grand nombre parmi les modernes. » Ces paroles du Dieu des musulmans, si dévalorisantes pour la femme, tirent leur fondement de la nature même de ce Dieu. C’’est-à -dire et plus précisément, tel que le perçoit le peuples qui l’a découvert ; à  savoir le peuple hébreux, Ancêtres des Juifs et des Arabes. Au contraire du Dieu de nos Ancêtres, il n’a pas opté pour une création gémellaire mais, plutôt, pour une création hiérarchisée dans laquelle le mâle tient le beau rôle. Il a d’abord créé l’homme, à  sa propre image, avant d’extraire la femme de sa côte. Celle-ci n’est donc rien d’autre qu’une pâle et imparfaite copie de l’homme dont ce dernier peut faire ce qu’il veut. Y compris, l’enterrer vivante comme dans l’Arabie anté-islamique. Y compris, la lapider en plein 21ème siècle jusqu’à  ce que mort s’en suive. Ce sort misérable n’a pas laissé indifférente la femme hébreu lorsqu’elle a pu le comparer à  celui très enviable de la femme de son pays d’accueil, Kamita (à‰gypte) respectée, honorée par son homme. Elle n’a pas hésité à  se détourner de ses hommes au profit de ce dernier. C’’est ici qu’il faut chercher l’explication du passage du peuple hébreu de la tradition patrilinéaire à  la tradition matrilinéaire. Après quatre-cent trente ans de séjour (Exode, Chapitre 12, verset 40 à  41), l’homme hébreu ne pouvait revendiquer sa pureté raciale qu’à  partir de sa mère ; les dernières générations de ses pères étant toute métissées et les premières ayant disparues sans laisser une descendance. Car aucune femme noire, de l’époque, ne se serait souillée au contact d’un incirconcis. Or incirconcis, les Hébreux ont fait de la résistance jusqu’à  ce qu’Abraham, pour avoir eu l’honneur d’épouser Agar, qui lui donnera Ismaà«l, l’ancêtre des Arabes, acceptât d’introduire la circoncision dans les mœurs de son peuple… A suivre…

Le CNJ condamne l’acte de Bandiougou Doumbia

Dans un élan de protestation, le Conseil national de la jeunesse du Mali (CNJ) a condamné l’acte du jeune prêcheur, qui d’après lui, porte atteinte à  la respectabilité et à  la dignité des plus hautes autorités du Pays. Toute chose qui n’honore ni la jeunesse ni la religion musulmane. Un acte décrié de tous C’’est à  travers un point de presse animé par le président du CNJ que cette déclaration a été rendue publique. C’’était à  la Maison de la presse. La situation qui prévaut dans notre pays autour de l’adoption du code de la famille, préoccupe. Et C’’est dans un climat de tension qu’un jeune prêcheur du nom de Bandiougou Doumbia a produit une cassette incendiaire sur la plus haute autorité. Chose désavouée par ses co-religionnaires musulmans du Haut Conseil islamique et le grand prêcheur Ousmane Chérif Haà¯dara. Le CNJ se prononce Le lot des contestataires s’agrandit avec la déclaration du Conseil national de la jeunesse qui se dit indigné par l’acte de leur camarade. Selon Sirima Traoré, l’UJMMA (Union des jeunes musulmans du Mali) dont se réclame le jeune prêcheur, fait partie du Conseil national de la jeunesse. C’’est à  ce titre que la jeunesse du Mali ne pouvait rester sans réagir, à  en croire le président du CNJ. Auparavant, il a souligné que toutes les forces vives de la nation ont participé à  l’élaboration de ce code, y compris le Conseil national de la jeunesse. Sirima Traoré tire trois enseignements de l’adoption de ce code. Le premier est la grande mobilisation populaire face au code des personnes et de la famille. Le second est l’humilité et le sens du patriotisme des manifestants, qui ont été accueilli par la haute autorité précisément le président de la République, et celui de l’Assemblée nationale. Un renvoi salutaire Enfin, le troisième enseignement est que l’ensemble des acteurs y compris ceux qui se reconnaissent dans le code, ont partagé le renvoi du code en seconde lecture. Ceci explique la vigilance du président de la République et son sens élevé de la quiétude et de la paix sociale, selon le président du CNJ.

Renvoi du code de la famille : les concertations se multiplient

Tombé en léthargie il y a quelques jours, le sujet du code refait surface dans l’actualité malienne. Avec deux évènements importants, à  savoir la rencontre d’ATT avec les jeunes musulmans et la déclaration de certains partis politiques sur le code. L’heure est au dialogue En ce moment, l’heure du dialogue a sonné pour la relecture du code des personnes et de la famille. Les jeunes musulmans après avoir rencontré le président de la république lundi dernier, ont été reçu jeudi par le président de l’Assemblée Nationale. Ce qui veut dire que la hache de guerre est en phase d’enterrement. Après la désapprobation provoquée par le nouveau code des personnes et de la famille, le temps de la concertation et du dialogue est amorcé par les principaux acteurs qui ont évité la crise de justesse. L’Union des jeunes musulmans s’exprime Du président de la république à  celui de l’Assemblée, l’Union de jeunes musulmans du Mali sous la houlette de leur président Cheik Soufi Billal, a fait la même déclaration. Il s’agit essentiellement de relire le code et d’identifier certains points qui sont en contradiction avec les vérités islamiques. En outre, proposant à  Dioncounda Traoré le président de l’Assemblée Nationale, la collaboration de la commission avec le comité qu il préside. Voila les points dont ils ont discuté quant à  la relecture du fameux code. Auparavant le cadre national de concertation de partis politique a rendu public une déclaration mercredi dernier sur le renvoi du code Dans la déclaration, le CNCP a évoqué les meetings, les rassemblements et marches des musulmans qui ont exprimé leurs désaccords. Le CNCP a pour objectif principal dans cette déclaration d’instaurer un cadre d’échange et de dialogue entre les partis politiques pour consolider les acquis de la démocratie et renforcer l’Etat de droit. Pour cet objectif le CNCP se propose d’une part de rétablir au sein de l’opinion, la crédibilité des partis politiques et leur caractère indispensable dans toute démocratie, et d’autre part, d’entretenir une collaboration soutenue avec l’administration, les partenaires au développement et les partis amis de la sous région et du reste du monde. Pourquoi ces partis ont-ils décidé de réagir après le renvoi du texte et non moment ou toutes les capitales régionales étaient sous tension et toutes les mosquées entrain de prononcer des fatwas ? Est-ce pour ces partis politiques, une manière d’affaiblir la vigilance du Président de la république.

Code de la famille : ATT renvoie le texte en deuxième lecture !

 » J’ai engagé depuis deux jours des consultations avec les différentes institutions de la République,les organisations civiles, les populations et les divers leaders des communautés religieuses du Mali afin de prendre une décision, quant à  la promulgation du code de la famille », a d’abord déclaré le président de la République, avant d’annoncer sa décision de renvoyer le texte du code en deuxième lecture. Un long processus de réforme du code de la famille Après un rappel historique des différentes étapes qui ont jalonné le processus de rédaction du nouveau code de la famille et des personnes, avant soumission à  l’Assemblée, ATT a précisé que la législation nationale a souvent été incomplète et non conforme aux traités et conventions internationales (conventions signées par le Mali et qui pèsent sur le code). Mais le chantier du nouveau code remonte à  des années et doit prendre en compte le droit de toutes les personnes et mené à  terme. « Il vaut mieux que le texte soit purgé de ses erreurs pour satisfaire tout le monde », a ajouté ATT cherchant le consensus en ce mois de Ramadan. Au terme du long processus et face aux incompréhensions des uns et des autres, le président de la République particulèrement sensible à  l’appel du Haut conseil Islamique, a précisé que le code de la famille du Mali était spécifique sur des points comme la foi o๠la tradition. Et ces facteurs rendent la tâche difficile pour trouver un consensus.  » Les changements de société ne se décrètent pas ! » a ajouté le président.  » Mais il y a aussi un déficit de communication autour du texte et de mauvaises interprétations qui montrent que le débat n’est pas clos ! ». On n’en doute pas. Par ailleurs, ATT a souligné un vide juridique dans certaines matières et règles de droit externes à  notre législation, mais de préciser :  » ce code fait 1143 articles et moins de 10 articles sont sources de désaccord et après correction, ce code sera mieux accepté par les maliens. », a t-il estimé. Renvoi du code en deuxième lecture pour maintenir la paix et la cohésion sociale au Mali  » C’est pourquoi J’ai pris la décision pour la paix et la cohésion sociale de notre pays de renvoyer le code à  une deuxième lecture afin qu’il suscite l’adhésion et la compréhension de tous » ATT donne ainsi du labeur supplémentaire aux députés et diverses commissions qui ont planché sur le projet et n’ignore pas les réactions qui pleuvront sur cette décision dès demain. Par ce choix, il va temporairement apaiser la colère des musulmans, agacer quelques uns, mais il affirme être solidaire des députés et parlementaires.  » Le code reste le code, mais les incompréhensions ne doivent pas nous arrêter dans l’élaboration définitive du projet. Aussi, j’ai demandé cette relecture et certains amendements qui seront reportés à  la fin du mois de carême ». Enfin, ATT n’a pas manqué de remercier les maliens y compris ceux de l’extérieur pour leur écoute.  » Je demande à  chacun, à  toutes les communautés religieuses essentiellement le Haut Conseil Islamique et les institutions de la République, je demande à  chacun de s’investir pour aider le Mali et m’aider dans la mission au combien difficile que vous m’avez confié. » Je vous souhaite à  vous aussi un bon ramadan. Par ces mots, ATT a t-il mis fin à  la polémique ? Les esprits ont un mois pour se calmer. Après le mois de Ramadan, des amendements devront être votés et le texte promulgué. Combien de temps cela va t-il encore prendre ?

Code de la famille : ATT va-t-il promulguer le texte ?

Après s’être longtemps abtenu de promulguer le document sur le nouveau code, le président de la République Amadou Toumani Touré décide de se prononcer sur le code . Pour faire converger les différents points de vues, ATT ouvre la porte de Koulouba aux courants de la nation malienne. Hier, après avoir rencontré les présidents des institutions, les députés et les chefs de partis politiques représentés à  l’Assemblée Nationale, il a reçu aujourd’hui les leaders musulmans. Une concertation faite à  huit clos et qui fera l’objet d’une déclaration publique du président à  la télévision malienne. Entre le marteau et l’enclume Le président Att est entré dans une danse difficile. Après le vote de loi par les députés, le dernier mot lui appartient, à  savoir promulguer ou non, un texte, quinze jours après vote à  l’Assemblée et selon l’article 40 de la constitution, or ce délai est à  terme. Le code soumis à  des accords internationaux, divise l’opinion malienne, qui y voit une attaque envers ses valeurs traditionnelles. La majorité des musulmans fait aussi pression pour renvoyer le code à  la révision. Le président se trouve devant un choix cornélien: satisfaire les siens ou répondre aux impératifs internationaux, faits de traités et de conventions que le Mali a pourtant signé. En cas de promulgation…que va t-il se passer ? Si ATT promulgue la loi, il se mettra automatiquement à  dos et pour de bon, l’écrasante majorité du peuple malien. Une sanction trop lourde pour un homme d’état, surtout de la part d’un peuple entier. ATT est avant tout un musulman qui ne rate jamais la prière de vendredi sauf en voyage. En promulguant ce code, il va à  l’encontre de sa propre religion. On imagine cependant qu’il a réfléchi à  tout ca. Des menaces sérieuses de la part des religieux Les conséquences seront lourdes si ATT promulguait le texte. Et les religieux déterminés à  marcher jusqu’à  Koulouba, quitte à  grimper la colline et l’estomac vide, mois de carême oblige, ne resterons pas les bras croisés. Ils ont déjà  annoncé qu’ils mettraient la laà¯cité de l’Etat en mal. Samedi dernier, Mahmoud Dicko a invité les fidèles musulmans à  ne plus célébrer leur mariage à  la mairie. En lieu et place, il sera procédé à  la relance du mariage religieux sur toute l’étendue du territoire national. Un acte de mariage signé par l’imam ou d’autres officiants musulmans sera disponible dans toutes les mosquées. Et les Imans ne rendront plus services aux députes qui ont voté cette loi. La même décision est valable pour les ONG et les associations féminines qui ont défendu le code. Avec la désobéissance civile des musulmans, tous les maires risquent le chômage technique. Ce qui signifie que nous sommes au bord d’une crise sociale, à  laquelle ATT devra trouver une issue satisfaisante pour tous. C’est tout le mal qu’on lui souhaite. Mais ne dit-on pas que la nuit porte conseil ?

Le code de la famille dans les autres pays d’Afrique

En effet, le code des personnes et de la famille suscite de vives réactions au sein de la population malienne. Plusieurs personnes et groupements sont contre. Les autorités islamiques en passant par les défenseurs des valeurs traditionnelles du pays. Tandis que d’autre part, les organisations féminines luttent pour l’adoption définitive de ce code. Cas de l’excision Plusieurs points du nouveau code sont contestés de part et d’autre. s’il est évident que le code apporte un changement important, il y manque quelques points importants. Il s’agit surtout de l’interdiction de l’excision. Pourquoi ne fait-elle pas partie du code ? Le Burkina Faso, le Sénégal et la Côte d’Ivoire l’ont pourtant bien interdit. C’’est probablement la raison pour laquelle, le Mali est devenu un refuge pour ceux qui continuent à  exercer l’excision puisqu’elle est autorisée. Des exciseuses, car ce sont en général les femmes qui viennent au Mali pour pratiquer leurs méfaits, sans risque d’être inquiétées. Le lévirat également existe toujours, c’est-à -dire, qu’une veuve doit se marier avec le frère de son mari défunt. Le Bénin a aboli le lévirat depuis plusieurs années maintenant Le mali, vis-à -vis de ces pays, est en retard sur le code des personnes et de la famille. Certains s’accorderont à  dire que les us et coutumes ne sont pas identiques. Quoiqu’il en soit, les peuples africains ont toujours quelque chose en commun côté culture. Parmi lesquels, le mariage religieux, l’excision, le lévirat etc… Et, l’excision n’est pas une question de religion, loin de là . Cela relève plus de la culture que de la religion. En partant du caractère laà¯c du Mali, on comprend aisément la non reconnaissance du mariage religieux. Par ailleurs, s’il existe vraiment 90 % de musulmans au Mali, et 3 % de chrétiens, ne serait-il pas judicieux de trouver une meilleure formule que cette non- reconnaissance ? La question qu’il faut se poser est de savoir si le peuple malien est prêt à  accepter les changements qui suivront la promulgation de ce nouveau code ? Si promulgation il y a. Un grand nombre de maliens vit à  l’extérieur du pays. Ceux bien sûr qui vont à  la recherche de fortune. Certains passent plusieurs années loin de leurs familles. Or, le code stipule qu’un homme resté plus de trois ans en dehors du foyer conjugal, perd toute qualité de chef de famille. C’’est la femme qui devient alors la responsable de la famille. Cette partie du code n’enchante guère les réfractaires au code. Ils estiment être en contact permanent avec leurs familles et s’ils restent si longtemps loin des leurs, C’’est justement dans le souci de pouvoir subvenir à  leurs besoins quotidiens. Tout compte fait, la question divise au sein de la population. Visiblement, le Mali n’est pas prêt à  accepter un tel changement au vu des multiples manifestations des derniers jours. Le dernier mot reviendra bien sur au président de la République et qui est en pleine discussion avec les différents contestataires du code.

Le Recotrad explique le nouveau code des personnes et de la famille

Depuis quelques jours maintenant, le nouveau code des personnes et de la famille ratifié par l’Assemblée Nationale pose de sérieux problèmes au sein de la population malienne. Explications sur les points qui fâchent Les points qui alimentent la polémique sont surtout les articles relatifs au mariage et à  la succesion. Le Directeur National des Affaires Juridiques Tidiane Dembélé, est l’un des rédacteurs de ce code. Le Recotrade a jugé nécessaire de faire appel à  lui afin d’éclairer d’avantage l’opinion publique. Il précise : ‘ceux qui ont élaboré cet article ne sont ni animistes ni athées, comme s’évertuent à  le faire croire certaines personnes’. Selon l’article 279, pour la première fois au mali, les fiançailles sont une convention par laquelle un homme et une femme se promettent le mariage, en accord avec les deux familles. l’article 281 : le mariage est un acte laà¯c et public auquel un homme et une femme sont consentants. Mr DEMBELE cite ces deux articles suite à  une question concernant l’homosexualité. ‘il n’y a pas de mariage homosexuel dans le code de la famille’ précise-t-il. Toujours à  propos du mariage, Mr DEMBELE dément les propos selon lesquels la femme a le droit d’épouser autant d’hommes qu’elle souhaite. Puis, l’article 314 stipule :  » le mari est le chef de la famille ». Il perd ce titre en cas d’absence prolongée et injustifiée. Si le mari est malade et incapable de faire quoi que ce soit, C’’est la femme qui devient chef de famille. L’article 314-alinéa 4 : Le choix de la résidence de la famille appartient au mari. La femme est tenue d’habiter avec lui. l’homme et la femme se doivent fidélité, protection, secours et assistance. Ils s’obligent à  la communauté de vie, sur la base de l’amour réciproque. Apporter des éclaircissements Ces éclaircissements apportent un réconfort à  la majorité des hommes qui s’inquiétaient d’une émancipation et d’une révolte de la gente féminine. Concernant le mariage religieux, il est bel et bien reconnu dans le code. Mr DEMBELE affirme : ‘le code n’exige aucun papier de régularisation pour le mariage religieux, donc, les enfants issus de ce mariage sont reconnus par la loi. Quant à  l’enfant naturel, c’est-à -dire, conçu en dehors du mariage : ce dernier a le même droit que les autres enfants, au cas o๠le père le reconnait avant sa mort. Il bénéficie donc des mêmes droits que les autres enfants. l’article à  polémique l’opinion publique voudrait une modification de l’article 3 qu’elle trouve floue. Article 3 : « nul ne peut faire l’objet de discriminations en raison de ses caractéristiques de génération». Beaucoup estiment que cet article approuve et encourage l’homosexualité. Reste à  savoir quelles décisions prendront les autorités face au mécontentement général. Signalons que de vives protestations secouent l’opinion publique malienne en vue de l’abrogation de ce nouveau code de la famille.

Code de la famille : les religieux n’ont pas dit leur dernier mot

Sur les 1143 articles que comportent le nouveau code (adopté par les députés le 3 août), un certain nombre d’articles a provoqué l’ire des musulmans. Et pour cause ces articles seraient contraires aux lois fondamentales de l’Islam, mettant en déperdition les valeurs sociétales. Un code qui continue de créer la polémique Il n’est un secret pour personne que le nouveau code des personnes et de la famille continue de défrayer la chronique malienne. Et de susciter de sérieuses interrogations, au point que d’aucuns se demandent s’il fera l’objet d’une révision avant promulgation. Le débat sur le nouveau régime des personnes et de la famille ne faiblit pas, et n’a jamais autant gagné en ampleur que depuis la délibération des parlementaires sur la loi y affèrent. Deux semaines environ après le « coup de gourdin » des mots, la vague islamiste a décidé de donner de voix dans la capitale malienne. Apres une grande marche de protestation le samedi dernier et les fatwa des musulmans, de mosquée à  mosquée, les échos des protestations engendrées par la nouvelle loi, ont finalement amené à  l’organisation d’une conférence de presse. Selon Mahmoud Dicko, président du Haut conseil Islamique (HCI), quelques articles vont à  l’encontre des principes de l’islam, qui sont entre autres : « l’adoption par filiation confère à  l’enfant le nom de l’adoptant en cas d’adoption par les deux époux, le nom du mari »,« Le caractère laà¯c du mariage », « le futur époux, en principe, ne peut contracter mariage, en cas de dispense d’âge, sans le consentement de ses père et mère », « l’age de 18 ans fixé par le code ». Des articles, poursuit-il, qui ont atteint non seulement les règles fondamentales de la religion musulmane mais aussi les valeurs sociétales. Détaillant ces articles ,le secrétaire général du Haut conseil islamique, Mamadou Diamoutènè (par ailleurs docteur en mathématique appliquée) a expliqué que dans un pays musulman comme le notre, 90% sont musulmans. « le mariage ne doit pas être laà¯c mais plutôt celui religieux », a-t-il dit. En ce qui concerne la légitimité d’un enfant naturel, selon le code les enfants nés hors mariage, autres que ceux nés de relations incestueuses sont légitimés par le mariage de leurs père et mère, lorsque ceux-ci les ont légalement reconnu avant leur mariage ou lorsqu’ils les reconnaissent au moment de la célébration. Tout en fustigeant cette disposition du nouveau code, M.Diamoutène a scandé, à  cet effet que cet article viole gravement un dogme religieux musulman. Concernant, la filiation, le secrétaire général déverse sa colère en martelant que ce code a été très dur pour les parents. Les questions des confrères ont porté sur les enjeux d’une éventuelle promulgation du code par le président, les retards de la réaction des musulmans avant l’adoption du code, leur regard critique sur les députés. Un grand meeting pour protester En réponse M Dicko précise « en cas de promulgation, les musulmans se battront par tous les moyens légaux pour obtenir la révision du code ». Avant d’ajouter qu’ils ont souhaité rencontrer le président de la république avant qu’il parte ne voyage, « hélas nous n’avons pu le rencontrer » a déclaré Mahmoud. En conclusion, ils ont informé la presse la tenue d’un grand meeting de protestation qui se tiendra, samedi prochain, au stade du 26 mars.

Pour ou contre le code des personnes et de la famille au Mali ?

En effet, des voix s’élèvent de plus en plus pour clouer au pilori le nouveau code des personnes et de la famille voté le 3 Aout à  l’Assemblée Nationale. Des islamistes de poids (proches de milieux fondamentalistes) voient dans les imperfections du texte une brèche pour s’agiter. Un code qui crée une vive polémique : ceux qui sont contre Des acteurs politiques comme Modibo Sangaré de l’UNPR, Mamaye Kassogué du parti PARI, projettent une marche de protestation et de dénonciation du nouveau code pour le 22 Août prochain. La quasi-totalité des personnes interviewées ont déploré l’attitude des députés pour avoir voté cette loi. Face cette tension qui fait de méfiance, les populations n’entendent pas rester bouche bée. Lors du micro trottoir que nous avons réalisé ce vendredi dans quelques « Grins », certaines familles n’ont pas manqué d’exprimer leur profonde déception d’une part et leur satisfaction d’autre part. Pour beaucoup, ce nouveau code va affecter les valeurs traditionnelles, religieuses, facteurs de stabilité et cohésion sociale. Surtout la part du code qui affirme que :« la femme ne doit plus obéissance à  l’homme » mais que « les deux conjoints doivent se vouer un respect mutuel » et qui fait déjà  l’objet de polémique chez les citoyens. On le sait le Mali est un pays très conservateur et dont il est difficile de faire évoluer les moeurs, par le simple vote d’un texte à  l’Assemblée Nationale. Un code soumis à  la volonté européenne ? Drissa Traoré, assureur dans une agence de la place, rencontré à  Sogoniko, déverse sa bile sur le gouvernement: « le gouvernement fait tout pour charmer l’opinion internationale contre la volonté des citoyens. Le Mali a adopté cette loi sous le dictat de l’Union européenne, Att n’a pas le choix sinon il sera privé des milliards de la communauté internationale, qui pleuvent sur lui et ses proches collaborateurs députés. » Toujours amer : « Maintenant le code a été voté par les députés et il reste la loi contre l’excision et la peine de mort » martèle t-il. Convaincu les députés procéderont sous peu de temps au vote de la loi contre l’excision et la peine de mort ». Sidiki Tangara médecin traditionnel et phytothérapeute pense que ce code entraà®nera l’effritement des valeurs traditionnelles dans la mesure ou les femmes seront libres comme le vent et n’auront plus besoin de respecter leur mari « Ceux qui ont voté ce code n’ont fait que dévaloriser les femmes, puisque ils ignorent que les femmes dans notre société ont été plus respectées que celles d’occident. Elles détiennent les secrets de leurs maris, parce que elles ont accepté d’être femmes, c’est-à -dire rester derrière leur mari » argue-t-il. Amadou Sylla assis devant sa boutique au grand marché de Bamako laisse exploser sa colère contre tous ceux qui ont voté cette loi :  » le contenu de ce code est contraire aux lois fondamentales de la religion musulmane. Dans le coran, il est écrit noir sur blanc que Awa (Eve) est issue de la côte de Adama (Adam). Ce qui veut dire que cette soumission de la femme à  son mari est un fait de Dieu. Mme Konta Fatoumata Sidibé, ménagère de son état n’approuve pas ce code. Selon elle la force d’une femme réside dans la soumission à  son mari. « Si ce nouveau exige que les femmes ne doivent plus respecter leur mari, cela signifie moins d’enfants enfants bénis. On ne peut trouver plus tranché que le témoignage de cette femme, l’argument religieux se confondant avec le fait traiditionnel, tout en donnant lieu à  des interprétations diverses… Ceux qui sont pour…le code Djenèba est secrétaire de direction dans une société. Elle pense que ce code est bienvenue dans la mesure ou les hommes considèrent les femmes comme des marchandises, les marient et les divorcent quand ils veulent et comme ils veulent. « La nature a été injuste envers la femme car dans toutes les sociétés du monde, C’’est la femme qui est reléguée au second rang par les hommes ».  » Auparavant dans la société indienne, le chef de famille a le droit de vie et de mort sur sa fille célibataire ». Salif Guindo est enseignant, il pense que ce code n’est pas contre l’autorité suprême des hommes, mais le moment n’était pas propice pour voter ce code. » Il fallait d’abord procéder à  une sensibilisation pour changer la mentalité, et que les gens puissent adhérer à  ses idéaux avant le vote ».

Bravo les députés : la chronique du vendredi de notre confrère Adam Thiam

l’adoption du nouveau code de la famille et des personnes, cette semaine constitue une belle révolution malgré des dizaines d’amendements par rapport au projet initial querellé depuis 2000 par les forces conservatrices. Ce fier moment d’histoire a été possible grâce à  la détermination du Président de la République pour s’être, à  partir de plusieurs indices, personnellement investi. Nous le devons aussi au gouvernement et particulièrement au savoir-faire de la ministre en charge qui avait promis dans l’incrédulité générale qu’elle irait jusqu’au bout. Et, il faut le souligner, l’esprit globalement constructif des parties prenantes, notamment les ulémas, vaut son pesant d’or. La palme, cependant, revient au parlement. Celui-ci reste critiquable sur d’autres aspects. Mais, il mérite, cette fois, d’être salué pour avoir été à  la hauteur de sa mission, tant au plan des débats -ils sont le reflet de notre société diverse-que du résultat. Parce qu’au bout du compte, malgré l’âpreté des échanges, les doutes exprimés et l’angoisse de ceux de nos élus qui ont fait pourtant le geste utile, C’’est un oui massif qui accompagne désormais notre pays dans la modernité, au diapason d’autres pays o๠la décision fut plus facile. Enfin, et ce n’est pas rien, le vote des députés nous met en cohérence avec la plupart des conventions internationales sur les nouveaux droits ratifiées par notre pays et qui, au quota requis pour leur entrée en vigueur, deviennent supérieures aux lois nationales. On regrettera hélas, qu’au motif de laà¯cité du mariage, la possibilité de légaliser le mariage religieux ait été, une fois de plus rejetée. Cette innovation, pourtant, n’est pas sans précédent. Elle a cours dans des pays pas moins laà¯cs que nous et elle résout bien des problèmes, la majorité de nos mariages, très probablement, ne se faisant pas devant un maire. Un jour ou l’autre, le pays fera justice à  la proposition du président du Cnid dont la pertinence crève les yeux. Autre regret : l’attitude de députés qui votèrent pour le projet sans être convaincus et en déplorant une pression dont ils évitèrent de préciser la source. Mais tout le monde aura compris et tant mieux, C’’était, au moins, une bonne pression. Des déçus ? Le projet adopté en fera inévitablement de chaque côté des intégrismes qui s’affrontent depuis une décennie sur le projet. l’intégrisme du kif-kif et l’intégrisme culturel. Le radicalisme féministe trouvera que les concessions faites par les députés ne sont pas suffisantes et pour les intégristes de l’intangibilité culturelle, ce qui est fait est déjà  trop, puisqu’à  leurs yeux, il s’agit de capitulation nationale devant des conditionnalités occidentales. Les deux extrémismes ont droit à  un égal respect mais C’’est sur les couches populaires que doit se porter l’attention. On le sait, les peuples ne goûtent que très modérément la remise en cause de leur routine. Il ne faut pas leur faire, cependant, l’injure de les déclarer opposés à  toute idée de progrès. Si elles s’hérissent, C’’est parce que le projet peut ne pas leur avoir été suffisamment expliqué. Tout le dilemme du député de Menaka, lors des débats sur le code adopté se trouvait là . Il n’était pas forcément opposé lui-même aux innovations. Il est, du reste d’une ethnie qui traite tout à  fait différemment ses femmes et ses enfants que d’autres communautés du pays. Mais, au moins sur un plan, celui de la succession, il ne pouvait pas ne pas s’inquiéter de sa portée sur sa base. Incontestablement, une partie du travail de sensibilisation lui incombait. Mais, attention aux raccourcis et aux arguments parcellaires. Pour l’enjeu de sécurité et de stabilité nationale, C’’est bien le gouvernement qui, en dernier ressort, est responsable pour l’appropriation ou non du genre d’innovations voté cette semaine. s’il y a, sur ce plan, un déficit d’explication malgré la kyrielle de voitures 4×4 et les budgets faramineux généralement investis dans les programmes de changement de comportement, il faudra vite le combler. Parce que les révolutions ne sont jamais anodines. Or C’’est largement connu et souvent déploré : la cassure entre les élites et les masses est réelle. De même sait-on qu’il ne peut y avoir de mobilisation d’ampleur sans gérer cette contradiction et que la solution ne passe pas forcément par la sous-traitance d’organisations de la société civile sans représentativité réelle et au mandat non vérifié. Le défi de la communication, en tout cas, est maintenant décuplé. Pour que le pays capitalise la formidable percée sociale qu’il vient d’opérer. Et pour que, sur un sujet sans doute sensible mais qui conforte nos mamans, nos épouses, nos sœurs, nos filles, – de loin,la majorité arithmétique de la nation- ne germent l’intox et la récup. Celles-ci préféreront taire les bénéfices du projet pour ne mettre en relief que ses contraintes. Elles crieront à  la haute trahison. Et elles pourraient être entendues si en face la réponse gouvernementale ne va pas au-delà  de la tradition du seul sketch

Code des personnes et de la famille du Mali: le nouveau texte en discussion

Depuis hier, l’adoption du code de personnes et de famille est à  l’ordre du jour de la séance plénière de l’Assemblée nationale. Commencé depuis 10 h lundi, cette séance a débuté par la lecture du rapport de la Commission des lois constitutionnelles de la législation, de la justice et des institutions de la république relatif au nouveau code des personnes et de la famille. La présentation a été faite par Me Amidou Diabaté, élu de Kita et rapporteur de cette commission. Les commissions de l’assemblée ont ensuite émis un avis favorable à  l’adoption du projet de loi sous réserve de l’acceptation des Amendements par la commission saisie. Rappelons que depuis le 6 juillet, les députés sont convoqués en session extraordinaire autour de ce projet de loi. Un projet qui ne fait pas l’unanimité A part le projet de loi du code des personnes et de la famille, huit autres projets ont été adoptés. Le seul projet restant est le code des personnes et de la famille. Question sensible surtout face à  la mentalité séculaire des maliens trop rattachés à  leur tradition, sans oublier la pratique religieuse, alors les députés sont divisés pour l’adoption d’un tel projet de loi jugé liberticide en faveur des femmes. Dans les couloirs de l’Assemblée Nationales, certains députés murmurent même qu’ils ne sont pas prêts à  abandonner leur tradition. Mais la position défendue par certains ne reflètent pas la vision de leurs électeurs puisque le gouvernement est décidé à  faire passer ce projet de loi, même au forceps, cela à  cause des engagements internationaux pris par le Mali. On imagine aujourd’hui l’ambiance agitée dans l’hémicycle de Bagadadji. Genèse du nouveau code de la famille Pour donner aux personnes et à  la famille un nouveau statut juridique, le gouvernement du Mali s’est lancé depuis 1996 dans un processus de reforme. Des concertations régionales et nationales impliquant toutes les sensibilités ont été organisées dans ce sens. La coordination des association et ONG féminines du Mali (Cafo) a à  son tour, réalisé une étude documentaire sur le droit de la famille. Toutes ces actions ont révélé des lacunes et insuffisances en plusieurs endroits. Par la suite, le gouvernement a adopté le 13 mai 2009, un projet de code de personnes et de la famille en conseil de ministres. Ce document se trouve maintenant sur la table de l’Assemblée Nationale. En vue de son adoption par les députés, la société civile malienne dans sa globalité, a élaboré d’intenses outils de plaidoyer. Le temps consacré à  l’élaboration et à  l’adoption par le gouvernement du projet, soit plus d’une décennie, s’explique par la complexité du sujet et la nécessité de réaliser une réforme tenant compte des valeurs traditionnelles, de l’ouverture aux valeurs universelles et du souci de conformité à  la législation nationale et aux engagements internationaux souscrits par le Mali. Le nouveau code des personnes et de la famille est un document très sensible et important à  la fois. Il déterminera le nouveau visage de la famille malienne puis qu’il va réagir les noms, les régimes matrimoniaux, la filiation, la parenté, l’alliance, les successions et les donations entre vifs et les testamentsen entre autres. Quelques nouvelles dispositions du code Le nouveau code des personnes et de la famille du Mali prévoit de nouvelles dispositions qui tendent à  sortir l’homme et la femme de certaines pesanteurs longtemps conservées au Mali. Concernant le mariage, l’âge légal est fixé à  18 ans afin de permettre à  la jeune fille de finir son éducation et d’entrer en pleine maturité dans le mariage. La femme obtient dès alors la pleine capacité juridique pour certains actes administratifs et voit son autorité parentale égale à  celle de son conjoint. Toutefois, l’homme reste le chef de famille et choisit le domicile de résidence. Pour ce qui est du régime matrimonial, la liberté est laissée à  chacun de déterminer le régime de polygamie ou de monogamie, de même que le choix du mariage religieux est valable. Le divorce par consentement mutuel est encouragé afin d’éviter les conflits. En matière successorale, point sensible, le nouveau texte remet en cause les droits d’héritage, jugés similaires pour l’enfant naturel comme illégitime, c’est-à -dire, né hors mariage. Le nouveau code donne à  la personne la latitude de choisir entre plusieurs personnes en matière d’héritage selon l’article 748 Ce nouveau code des personnes et de la famille, se veut novateur mais tente de sauvegarder les valeurs traditionnelles selon un député, qui y voit, une manière de s’ouvrir à  la modernité.  » Il était temps de voter ce nouveau texte, on a trop attendu ! », affirme un autre honorable de l’hémycicle de Bagadadgi. En attendant la fin des débats, le texte devrait être voté. Restera alors son entrée en vigueur et son application, ce qui risque bien de prendre quelques mois de plus. Mais comme dit le proverbe, rien ne sert de courir, il faut partir à  point !