Le web activisme panafricain

Ces dernières années, avec les nouvelles technologies de l’information et de la communication, de jeunes Africains, même si leur nombre est encore restreint, commencent à s’approprier des outils aussi utiles que sensibles pour dénoncer les dérives antidémocratiques, la mal gouvernance et provoquer une prise de conscience citoyenne. Facebook, Twitter, Youtube, WhatsApps, Viber sont devenus les armes de lutte de ces web activistes, soucieux du bien-être de leurs concitoyens.

La vulgarisation de la toile et l’utilisation de plus en plus significative des réseaux sociaux ont démontré ces dernières années leur impact sur les changements des mentalités des citoyens et sont souvent à la base de manifestations populaires, de révolutions et de chutes des gouvernants. Une société d’activistes virtuels panafricains nait petit à petit, se faisant la porte-parole des populations sans voix et spoliées de leurs droits.

Au Mali, Fatoumata Harber, web activiste rendue célèbre par ses tweets lors de l’occupation des régions du Nord en 2012, est l’une de ces engagés qui prennent position pour défendre des idéaux de démocratie et de justice. De plus en plus, des jeunes actifs commencent à s’insurger contre les pratiques peu orthodoxes des politiques, la mauvaise gouvernance et les violations des libertés fondamentales. « Nous nous battons pour la démocratie, la défense des droits de l’Homme et la liberté d’expression » soutient la présidente de la communauté des blogueurs du Mali. « Les web activistes n’ont pas pour vocation d’inciter les gens à la haine ou à la violence, ils travaillent pour des raisons personnelles et humanistes ».

Ailleurs Au Sénégal, le mouvement « Y en a marre » apparu en 2011, a été au devant des contestations contre l’ancien Président Abdoulaye Wade, qui, par sa défaite, a pu constater le poids grandissant des nouveaux outils numériques. Cheich Fall, blogueur, web activiste sénégalais et fondateur d’Afriktivistes, la ligue africaine des journalistes, web activistes et blogueurs pour la démocratie, est l’une des stars qui a contribué à la défaite du régime, à travers sa plateforme, Sunu 2012. Pour lui, le web activisme est un engagement citoyen, civique, exercé par le biais du digital, à travers Internet. « Nous nous organisons sur Internet pour interpeller les administrations et les dirigeants, surtout dans les pays qui ont des régimes dictatoriaux, pour faire dégager ces dictateurs».

Les web activistes ont joué un rôle prépondérant dans le printemps arabe de 2011. De la Tunisie à l’Egypte, ils ont changé le cours de l’histoire. Ces jeunes, conscients de leur impact fédérateur, ne renoncent jamais à « combattre », malgré les menaces et les intimidations, prenant désormais une part active dans le devenir de leurs pays.

Au Burkina, en 2014, le mouvement « Balai citoyen » était en première ligne des contestations qui ont contraint l’ex-Président Compaoré à abandonner le pouvoir. Ils entendaient, à travers ce slogan métaphorique, assainir le Burkina de la corruption et de la mauvaise gouvernance.