Recherche : Un fonds spécial d’un demi-milliard de francs CFA par an

Pour la recherche scientifique au Mali, les financements proviennent des partenaires techniques et financiers, mais aussi du gouvernement, qui a mis en place depuis 2011 un fonds dédié à la recherche et à l’innovation technologique.

Si le développement d’un pays passe par la recherche, il est évident que, pour y parvenir, des moyens financiers importants doivent être mobilisés. Au Mali, la recherche était traditionnellement financée par les partenaires techniques et financiers, à travers des appels à projets. Cependant, les priorités étaient souvent occultées. Pour répondre aux besoins de la recherche et atteindre des résultats satisfaisants, une reprise en main du financement du secteur était nécessaire. D’où la décision de gouvernement, en 2011, d’adopter un arrêté interministériel mettant en place le Fonds Compétitif pour la Recherche et l’Innovation Technologique (FCRIT).

Signé en 2016, il a permis la mise en place du Comité de pilotage et du premier appel à candidatures à l’endroit des chercheurs maliens. Après le lancement officiel  du Fonds, le 8 avril 2017, la Commission scientifique a sélectionné 196 projets, dont 48 ont bénéficié de financements. Selon le Directeur général du Centre National de la Recherche Scientifique et Technologique (CNRST), le Pr Abdoulaye Dabo, « vu le retard accusé dans la signature, le premier appel a concerné tous les domaines : agriculture, santé humaine, mathématiques, etc. ». Chaque année, 500 000 000 de francs CFA devront être mis à la disposition du Fonds pour répondre aux besoins prioritaires.

 

Recherche appliquée : Agriculture et santé en priorité

Au Mali, la recherche scientifique axe depuis 2017 ses travaux sur deux domaines prioritaires : l’agriculture et la santé. « Nous gérons un Fonds Compétitif pour la Recherche et l’Innovation Technologique (FCRIT) qui a été lancé en 2017 pour pratiquement tous les domaines, l’agriculture, la santé, mais aussi l’énergie, notamment avec les changements climatiques, les mathématiques, la physique, la chimie, etc. Mais ce fonds n’est pas assez important et, si on veut obtenir des résultats, il faut faire des choix. Nous avons privilégié deux domaines prioritaires, plus financés que les autres, pour répondre aux besoins urgents », explique le Dr Abdoulaye Dabo, Directeur général du Centre National de la Recherche Scientifique et Technologique (CNRST).

Les projets scientifiques sélectionnés répondent à un appel à candidatures aux critères très précis. Ils doivent être en rapport avec les domaines prioritaires et avoir des objectifs clairs, précis et mesurables, pour que la recherche ait un impact sur le développement socio-économique du pays. Dans le domaine de l’agriculture, les applications de la recherche scientifique malienne sont nombreuses. « Nous avons beaucoup travaillé sur les semences, par exemple. En principe, ce sont les paysans qui proposent ces projets de recherche et expriment leurs besoins. Avec les changements climatiques, on a conçu des variétés de semences qui résistent à la sécheresse ou aux insectes nuisibles », détaille le Pr Dabo. « En santé, il y a eu un grand travail sur les Maladies tropicales négligées (MTN), comme la filariose lymphatique, la bilharziose ou l’onchocercose, qui constituaient des problèmes majeurs de santé publique. Grâce aux résultats de la recherche, nous sommes parvenus à mettre en place une réponse globale contre ces maladies et à réduire de façon significative leur propagation », ajoute le scientifique.

Si le Mali a connu depuis 2012 un ralentissement dans le domaine de la recherche scientifique, alors qu’il était placé dans les classements sous-régionaux dans les 5 premiers avant la crise, la situation tend à changer depuis la mise en place du FCRIT, qui constitue une aubaine pour la promotion du secteur de la recherche malien. Il lui offre en effet des financements uniques dans la sous-région.