In mémoriam…

C’’est à  la fleur de l’âge qu’un de vos fidèles serviteurs s’en est allé ce lundi 29 octobre. Secrétaire général de la Fédération des artistes du Mali (FEDAMA) depuis 2009, Modibo Konaté a aussi été reporter au journal l’Essor de 2003 et 2007. Durant son passage au quotidien national, celui que les intimes appelaient af fectueusement « Lagaré », a effectué beaucoup de reportages et produit encore plus pour la page culturelle du journal. Il démontrait une sensibilité particulière pour la littérature, les difficultés des jeunes auteurs à  trouver des éditeurs et surtout les nombreux problèmes qui entravent l’édition en général au Mali. Il avait, à  ce titre proposé une série d’articles sur « l’accord de Florence, sur l’importation d’objets de caractère éducatif, scientifique ou culturel » de l’Unesco de 1950. Un accord non encore ratifié par notre pays. Nos lecteurs férus des questions culturelles se rappellent sans doute ces articles et bien d’autres qui illustraient son penchant. Modibo a été arraché à  notre affection et à  celle des siens, à  l’issue d’une âpre lutte contre la maladie. Né en 1972 à  Ségou, il fréquente l’école fondamentale de Hamdallaye A de la même ville. C’’est là  o๠il passe son Diplôme d’études fondamentales (DEF) en 1990. Un parcours riche et varié Après une première formation professionnelle en comptabilité, il obtient son Bac en série langue et littérature (LLT) au lycée Askia Mohamed de Bamako. Entre 1996 et 2003, il passe un DEUG en sciences sociales à  la FLASH de l’Université de Bamako et un DUTS de Licence professionnelle en Communication de l’Institut Jesse Louis Jackson de Bamako. Depuis 2011, il était inscrit au Master 1 en ingénierie culturelle au Conservatoire des arts et métiers multimédia Balla Fasséké Kouyaté de Bamako. Avide de connaissance, Modibo a accumulé stages et formations dans pratiquement tous les domaines de la communication. Après son passage à  l’Essor, il a effectué un stage en réalisation documentaire au CESPA, puis en réalisation audiovisuelle à  l’ORTM (2004 – 2005). Il effectue également un stage en « réalisation plateau » au CIFAP (Centre international de formation à  l’audiovisuel et aux médias et aux nouvelles technologies de Paris). En 2011, il participe au stage de captation de spectacle vivant organisé par CFI à  Bamako. Sur le plan humain, les témoignages sont éloquents. Le cinéaste et président de la Commission de contrôle de la FEDAMA, Salif Traoré, décrit un homme sincère dans ses relations avec les autres. A son poste de secrétaire général de cette association des artistes du Mali, il avait le souci de l’unité des artistes, « il avait donc un esprit très fédérateur ». Le président de la FEDAMA, le musicien non voyant Amadou Bagayoko, lui avait laissé les coudées franches. Cette confiance lui a permis de réussir un certain nombre d’actions comme l’entrée des artistes dans les conseils d’administration de nombreuses structures culturelles publiques ; la récupération des droits d’auteurs qui étaient bloqués dans de grandes sociétés de la place et l’implication de la Fédération des artistes du Mali (FEDAMA) au niveau des conseils d’administration. Modibo Konaté présidait le comité de suivi du Bureau malien des droits d’auteur (BUMDA) dont l’action a permis d’améliorer les relations entre les artistes et cette structure. Président de l’Union des jeunes écrivains du Mali, il a écrit : « Recueil de poème « Kuma » : «La joie dans le jardin de l’honnête homme ». Il mena aussi une carrière exemplaire au sein de l’entreprise culturelle Blonba. Il fut à  partir de 2006 successivement, assistant de réalisation dans l’émission « A nous la citoyenneté » et de « Magnanbaga », réalisateur principal de la 1ère édition de l’émission « Case Sanga » et de l’émission bimestrielle « Baara » de l’ANPE. Modibo s’occupait des relations entre Blonba et l’AMAP, l’ANPE, l’ORTM et l’APEJ, explique Alioune Ifra N’diaye, le promoteur de l’entreprise. Il en était de même des relations avec l’ensemble des artistes. « Sa disparition est une catastrophe pour Blonba. C’’est lui qui gérait le quotidien de Blonba. C’’est quelqu’un qui m’a pris socialement en charge. Malgré son côté très rigoureux de professionnel averti, il s’occupait de tout ce qui est social » a indiqué Alioune Ifra N’diaye entre deux sanglots. Il laisse derrière lui une veuve et un orphelin. Dors en paix Lagaré

Crise du Nord: Les artistes s’impliquent

Depuis la mi-janvier, le nord du Mali est le théâtre de violents affrontements entre l’armée et des rebelles se réclamant du Mouvement National de Libération de l’Azawad (MNLA). Les autorités ont entrepris de recueillir l’avis des différentes couches de la population en vue de trouver la meilleure solution pour régler rapidement cette situation. Mme Cissé Mariam Kaà¯dama Sidibé a ainsi rencontré hier des représentants de la FEDAMA. Chanteurs, peintres, dramaturges, photographes et cinéastes, tous venus dire tout leur soutien au gouvernement dans cette crise difficile pour tous les maliens et particulièrement ceux du nord du pays. Conscients de leur rôle d’ambassadeurs de la paix et de la cohésion sociale, ces personnalités ont annoncé vouloir organiser dans les prochains jours un grand concert pour lequel ils ont sollicité le parrainage du Premier Ministre. Lors de cette manifestation, il sera question des prochaines élections qui doivent se tenir dans quelques mois. Les artistes entendent demander à  chaque candidat à  la présidentielle de signer un code de bonne conduite pour des élections apaisées avec comme maà®tres mots, la paix et la cohésion sociale. Le Premier Ministre s’est dit honorée de la démarche des artistes et les a félicité pour leur engagement en faveur des valeurs qui ont fait la Nation Malienne : unité, dialogue et fraternité. Madame Cissé Mariam Kaà¯dama Sidibé a précisé que cette démarche patriotique doit servir d’exemple à  chaque malienne et chaque malien pour que la quiétude revienne dans le pays. Elle a pour finir remercié la FEDAMA, au nom du président de la République et du peuple malien tout entier, pour cette initiative qui va dans le sens de la sauvegarde de la paix et de la démocratie, si chèrement acquise et ce, au bénéfice de tous les maliens, quels qu’ils soient.

FEDAMA : Plébiscite pour Amadou Bakayoko

Très attendues, les assises de l’assemblée générale de l’organisation faitière des artistes du Mali ont eu lieu le samedi 7 janvier dernier à  la « Pyramide du Souvenir ». Ces assises, qui interviennent quelques semaines après la présentation du rapport d’activités et financier du bureau sortant, avait un seul point inscrit à  son ordre du jour. Il s’agit notamment de la mise en place du nouveau bureau national de l’organisation. Au total 17 postes étaient à  pourvoir. Seul candidat Regroupant 7 associations, la Fédération se veut l’organe représentatif de tous les secteurs des arts et de la culture. Il s’agit notamment des cinéastes, des photographes, musiciens, plasticiens, des dramaturges, des écrivains et des chorégraphes. La création de la Fédération des artistes du Mali participe ainsi de la volonté de ses membres de mettre en place un cadre règlementaire de concertation entre les artistes en vue d’un développement durable du secteur des arts et de la culture. C’’est donc sous la conduite du président de la Commission d’investiture, M. Ousmane Diarra (écrivain), que l’ancien bureau a, selon les dispositions statutaires, rendu sa démission. Laissant place ainsi aux conciliabules pour la mise en place d’un nouvel organe dirigeant. Pour le poste de président, un seul candidat était en lice : le chanteur Amadou Bagoyoko. l’Assemblée du samedi a donc consacré la confiance renouvelée des délégués au président. Il aura la responsabilité de conduire pour un nouveau mandat de trois ans le nouveau bureau de la Fédération des artistes du Mali. Les postes de secrétaire général, de secrétaire à  l’organisation et de trésorier, sont respectivement revenus à  Modibo Konaté, Fantani Touré, et Kounandi Sidibé. Sous le signe de la consolidation des acquis Pour ses premiers mots en tant que nouveau président du bureau de la FEDAMA, Amadou Bagoyoko a rendu un hommage aux militants qui, dit-il, ont cru en leur organisation. « Le mandat écoulé, ajoute-t-il, a été particulièrement difficile ». Cependant, il a permis de parvenir à  des résultats plutôt encourageants. Le nouveau mandat, explique le responsable associatif, sera dans la même lancée. Il sera placé sous le signe de la consolidation des acquis. Ces acquis ont pour noms : l’amélioration de la situation du Bureau malien des droits d’auteurs (BUMDA), l’acquisition d’un nouveau siège pour l’organisation (dans l’enceinte de la Pyramide du Souvenir), la mise en place des démembrements de la FEDAMA dans les régions, la participation à  part entière de la FEDAMA aux activités artistiques et culturelles et aux ateliers du ministère de tutelle (biennale de Kayes, de Sikasso, et les préparatifs de celle de Mopti, Festival panafricain d’Alger, le Salon international du tourisme et de l’artisanat, les phases préparatoires de l’élaboration de la politique culturelle du Mali, etc.). Le renforcement du tissu social au sein de la maison des artistes est également désormais une réalité avec des contributions, désormais instituées, suite aux décès d’artistes tel que Ramata Diakité, de Mangala Camara, de Zani Diabaté, et de Ché-ché Dramé au cours de ces trois dernières années. Cependant, précisera le nouveau secrétaire général, les nouveaux défis restent tout aussi importants. La tâche, explique Modibo Konaté, s’annonce immense pour les prochaines années. Et les artistes ont la responsabilité de travailler sur des projets visant à  donner une nouvelle impulsion à  la promotion des activités et initiatives culturelles.

FEDAMA : Le beau bilan d’Amadou Bakayogo

C’’est en principe en janvier prochain que devront avoir lieu les assises marquant le renouvellement du bureau exécutif national de l’organisation des artistes du Mali. En attendant, l’heure est au bilan pour le bureau sortant, dirigé par le chanteur Amadou Bakayoko (du couple Amadou et Mariam). A travers son secrétaire général, Modibo Konaté, il vient de rendre publique son rapport d’activités au titre des trois années passées à  la tête de la fédération. Nouvelle impulsion à  la promotion des artistes Le numéro deux du bureau sortant explique dans ce rapport que le mandat de la période 2008-2011, a été une étape charnière dans la vie de la FEDAMA. « Ces trois années ont été marquées des ambitions notables, des engagements et de compromis, avec des artistes résultats probants » précise le secrétaire général sortant au cours d’un entretien qu’il nous a accordé. Cela, explique-t-il, grâce à  des actions comme l’amélioration de la situation du Bureau malien des droits d’auteurs (BUMDA). Ce bureau, dira Modibo Konaté, était confronté à  une situation confuse dans l’exécution de ses missions. Suite à  cette profonde crise entre le BUMDA et ses sociétaires, la FEDAMA a demandé et a obtenu auprès du ministère de la culture, la création d’un Comité de suivi des activités du Bureau malien des droits d’auteurs. Crée par décision N°0030/MC-BUMDA du 29 janvier 2009, ce Comité est composé de trois représentants de la FEDAMA, trois de l’Association des éditeurs-producteurs et trois enfin du BUMDA. Le travail effectué par ce Comité, explique Modibo Konaté, a permis d’harmoniser le cadre de travail dudit Bureau, d’installer la confiance entre celui-ci et ses sociétaires, impliquer des artistes dans les Conseils d’administration (comme celui du BUMDA, du Centre international de conférence (CICB), de la Maison de la photographie et du Conservatoire des Arts et Métiers Multimédias), etc. La signature d’un contrat avec les radios et télévisions dans le cadre du respect du droit d’auteur, la relecture des textes du BUMDA et sa structuration (notamment par la création d’une Cellule de communication et d’une brigade anti-piraterie), etc. sont entre autres résultats réalisés par le Comité de suivi des actions du BUMDA. En clair, précise le secrétaire général de la FEDAMA, la mise en place de ce Comité a donné une nouvelle dynamique à  l’action des artistes. Au C’œur des enjeux du développement culturel l’acquisition d’un nouveau siège pour la FEDAMA (dans l’enceinte de la Pyramide du Souvenir), reste l’un des acquis remarquables pour le bureau sortant. Pour le secrétaire général, depuis sa création la Fédération des artistes n’a jamais eu un siège à  son nom. Le plaidoyer auprès de l’ancien ministre de tutelle, Mohamed El Moctar, a permis d’offrir aux artistes un cadre de rencontre et d’échanges pour leurs réunions et certains de leurs travaux. La mise en place des démembrements dans plusieurs régions comme Koulikoro, Ségou, Mopti et Tombouctou, la participation de la FEDAMA (à  part entière) aux activités artistiques et culturelles et aux ateliers du ministère de tutelle (biennale de Kayes, de Sikasso, et les préparatifs de celle de Mopti, Festival panafricain d’Alger, le SITA, les phases préparatoires de la politique culturelle du Mali, etc.), restent pour le bureau sortant de la FEDAMA de réels motifs de satisfaction. Mieux, explique Modibo Konaté, le mandat écoulé a permis de renforcer le tissu social au sein de la maison des artistes, avec des contributions (désormais instituées) suite aux décès des leurs au cours de ces trois dernières années. Tel a été, dit-il, le cas à  la mort de Ramata Diakité, de Mangala Camara, de Zani Diabaté, et de Ché-ché Dramé. Après adoption du rapport d’activités, par les membres, il a été recommandé que le nouvellement du bureau national de la FEDAMA se tiendra en janvier 2012. Mais en attendant, mandat a été donné de d’élire en décembre les cinq représentants de chaque corporation artistique représentée dans la FEDAMA (les cinéastes, les comédiens, les écrivains, les musiciens et les plasticiens). Aussi, en vue du prochain renouvellement, il a été recommandé la poursuite des travaux d’installation des démembrements dans les autres régions, comme Kayes, Gao, et Kidal. Le bilan ainsi présenté permettra-t-il à  Amadou Bakayoko d’avoir une fois de plus la confiance de ses militants. Pour beaucoup, la nécessité s’impose, au regard de la nouvelle dynamique impulser à  l’organisation depuis son arrivée. Mais face aux ambitions d’autres candidats, non encore ouvertement déclarés, la bataille s’annonce dure.