Pisciculture : La Ferme Boubacar Diallo relève le défi

Dans sa ferme piscicole de Tanima, près de Baguineda, Boubacar Diallo est intarissable sur sa passion pour ses poissons. l’homme est entouré d’une équipe dynamique à  qui il a refilé le virus de cette activité qui se veut avant tout un engagement pour la sécurité alimentaire au Mali. Il forme des jeunes gens, destinés à  devenir dans un futur proche des entrepreneurs dans ce secteur encore marginal. [b Journaldumali.com : La pisciculture à  grande échelle n’est pas une activité commune, hormis dans les zones de barrages. Comment y êtes-vous arrivé? Boubacar Diallo : Dans un passé pas très lointain, J’étais un opérateur économique spécialisé dans l’import-export. Je murissais cependant, et cela depuis plusieurs années, l’ambition de diversifier mes activités. Je me suis donc intéressé à  tout ce qui pouvait être porteur. J’ai ainsi remarqué que la pêche traditionnelle avait atteint ses limites et n’arrivait plus à  répondre à  une demande de poissons de plus en plus croissante. Les prix sur le marché devenaient de plus en plus élevés parce que l’offre ne couvrait pas du tout la demande, rendant cette denrée inaccessible pour le malien moyen. La pisciculture m’a donc semblé une alternative viable. Et je me suis pris de passion pour l’élevage de poisson et J’ai créé la Ferme Piscicole Boubacar Diallo. Présentez-nous votre exploitation Il s’agit d’une exploitation qui a fait l’objet de gros investissements depuis 2010. La Ferme Piscicole Boubacar Diallo est donc une entreprise agricole moderne, disposant de tous les équipements permettant de couvrir les différentes étapes de la croissance du poisson. Il s’agit entre autres, d’une écloseries moderne avec deux chaines de production (une pour les Tilapias et l’autre pour les silures) avec une capacité annuelle de production de 40 000 000 d’alevins. Nous disposons également d’une cinquantaine de bassins en béton armé et de 7 étangs 40m/20m. Nous avons installé 20 Cages flottantes pour l’élevage intensif de poissons. Et chaque cage peut produire au moins 5 tonnes de poissons marchands en un cycle de 6 mois, d’o๠l’intérêt de vulgariser cette expérience. La production attendue de ces infrastructures et équipements est de 500 tonnes de poissons marchands. A cela s’ajoutent, pour finir, une unité de fabrique d’aliments poissons et un Centre de Formation pratique de courte durée en pisciculture avec option internat. Il s’agit d’un investissement important. Ce qui ne va sans doute pas sans difficultés Comme toute entreprise, bien entendu. Mais nous avançons par étape. C’’est une activité nouvelle et nous n’ambitionnons pas, du moins à  court terme, de faire grossir à  notre seul niveau les 40 000 000 millions d’alevins que la Ferme est capable de produire. Encore faut-il pouvoir écouler sur le marché le surplus. Et C’’est à  ce niveau que nous avons besoin du soutien étatique. Car, après tout, notre action vient en soutien à  la leur. l’inexistence à  suffisance sur le marché, de main d’œuvre qualifiée dans le domaine de la pisciculture est un handicap majeur. Ma Ferme fait très souvent appel à  des spécialistes de la sous région et même d’Europe. Quelles sont les perspectives pour la Ferme et pour votre secteur d’activité ? En ce qui me concerne, mon objectif est de contribuer davantage à  l’autosuffisance alimentaire, à  la lutte contre la pauvreté par la création d’emplois. Il est souhaitable que chaque malien soit capable de s’offrir du poisson de qualité à  peu de frais. Cependant, en tant que président de la Fédération des Aquaculteurs du Mali, ma crainte est que la pisciculture longtemps marginalisée ne se retrouve avec une portion congrue. La politique d’empoissonnement des mares, fleuves et autres cours d’eau initiée par le gouvernement du Mali doit se poursuivre et s’amplifier pour accroitre l’offre globale de poissons et tirer vers le bas les prix.

Ferme Klédu : le business de l’autruche

Bâtie sur trois cents hectares, la ferme Klédu est un complexe o๠se pratique l’apiculture, l’élevage, l’agriculture biologique et la laiterie. Ici, la préservation de l’environnement et de l’écosystème sont des réalités. Difficile de croire qu’on se trouve en Afrique avec le respect des consignes et une police forestière en ronde permanente. Normal, me direz vous, nous somme dans la plus grande ferme d’Afrique de l’ouest, o๠se côtoient trois mille autruches. Un élevage peu ordinaire Grandes, majestueuses, elles dépassent les humains d’une bonne hauteur et leur en imposent avec leurs cris et leurs becs largement ouverts. Le cou long, les pattes retournées et recouvertes par une peau écailleuse qui rappelle la peau du serpentée, les plumes mixtes noires et blanches, les foulées petites, l’autruche exige le respect du visiteur. Cet oiseau réintroduit au Mali est parti pour faire le bonheur du tourisme national. Il se vend bien, attire du monde, produit de la richesse et nourrit les humains. Son œuf peut peser deux kilogrammes et éclos au bout de quarante deux jours. Un sac produit avec sa peau coûte au bas mot cent cinquante milles francs CFA. Pour l’heure, la ferme Klédu vend des autruches sur commande et refuse l’abattage d’autant que l’objectif est d’avoir dix milles individus dans trois ans pour devenir le premier producteur d’autruches au monde. Un rêve ! Plutôt une passion que partage une équipe déterminée à  innover dans tous les secteurs de l’agriculture. Tirer profit de la nature en la respectant La ferme Klédu est une oasis. Elle se trouve sur la route de Baguineda à  prés de trente kilomètres du stade du vingt six mars. Il faut dépasser Yirimadio, Niamana, Tabakoro, Dialakorobougou, Baguineda et emprunter une piste latéritique à  partir de Sadiouroubougou pour y accéder. A l’entrée de la ferme est un bâtiment qui abrite des appareils ultramodernes de fabrication de miel naturel. La production avoisine mensuellement trois tonnes. Demain, elle sera décuplée pour faire du Mali le premier producteur mondial. l’agriculture biologique occupe une place prépondérante dans cette ferme qui a commencé à  faire de la transformation de jus naturels. Papayes, melons, oranges et autres espèces y sont cultivées grâce au système du « goutte à  goutte ». A terme, toutes les organisations communautaires de base des villages environnants profiteront des opportunités de la ferme qui produit du lait grâce à  des vaches venues du Tchad et de la Hollande mais également des dromadaires. l’objectif à  ce niveau est de faire faire le tour de la ferme aux touristes en dromadaire. Autre particularité de la ferme, l’élevage des tortues. Cette espèce en voie de disparition au Mali est choyée à  la ferme Klédu o๠vivent plus vingt cinq mille sujets. Il est même prévu sous peu le lâchage de quelques milliers de tortues dans les forêts classées. La ferme emploie une centaine de personnes et s’investit dans la formation agro-silvo-pastorale et en foresterie. Elle avance lentement mais sûrement. Dernièrement, les autorités de l’UEMOA ont visité l’infrastructure et comptent l’inscrire dans le guide touristique sous-régional.

Visite à la ferme avicole de Marakaforo : Un belle réussite de la société SOUDOUF

En procédant à  la visite de cette ferme, le président ATT avait le souci d’encourager la société Doucouré et frères (Soudouf) et d’inciter tous les opérateurs économiques à  s’investir dans le sous secteur de l’élevage qui constitue l’un des leviers du développement agricole du Mali Une ferme créée en 1998 sur fonds propres Les frères Doucourés convaincus que le Mali ne peut réussir son développement économique sans une réelle contribution du secteur privé, ont crée un certain nombre d’entreprises sur fonds propres dont la ferme Avicole de Marakaforo. Elle a démarré ses activités en septembre 1998 avec un système d’élevage semi-moderne, C’’est en 2002 que les frères Doucouré ont intensifié les moyens vers une aviculture moderne par l’implantation des équipements modernes. A l’époque, la ferme était en phase d’aviculture au sol (non moderne). Une production de 175000 poussins par mois et plus de 500 emplois crées Selon Sidiki Doucouré, président d’honneur de la société après avoir souhaité la bienvenue a précisé qu’aujourd’hui la ferme a une production de 175000 poussins par mois, 45000 œufs par jour, 2 tonnes de poulets de chair par jour.. « l’augmentation des effectifs nous a amené à  mettre en place une unité de fabrique d’aliments volailles dont la capacité de production est de 10 tonnes par heure et une unité de fabrique d’alvéoles d’une capacité de 20000 alvéoles par jour. Dans les perspectives, nous comptons faire 500 000 poussins par mois à  l’horizon 2012 ». Encourager le secteur privé Dans la réalisation de cette ferme, l’accompagnement du gouvernement n’a pas défaut dans le souci de faire du secteur privé un moteur de développement économique « Nous avons bénéficié de l’appui et de l’accompagnement du gouvernement, pour ne citer que les avantages fiscaux et douaniers qui nous ont été accordés. Nous souhaitons bénéficier davantage d’appui du gouvernement pour mieux développer ce secteur. Nous avons choisi la filière avicole parce que nous sommes convaincus qu’elle contribue réellement à  la création d’emplois et à  l’autosuffisance alimentaire » explique t-il. A cet effet, il convient de noter que la ferme a crée plus de 200 emplois direct permanents et plus de 500 emplois indirects. Un secteur qui emploie près de 80% de la population La ministre de l’élevage et de la pêche, Mme Diallo Madeleine Bah a fait savoir que ce secteur occupe près de 80% de la population. « Il est important de rappeler que l’élevage connaà®t une croissance rapide. Compte tenu de tous les efforts que le gouvernement ne cesse de déployer aux cotés des éleveurs pour soutenir le développement de ce secteur. Au Mali, il constitue un levier du développement. L’élevage est pratiqué sous deux formes : traditionnel et moderne. C’’est cette forme moderne qui est pratiquée par la ferme Avicole de Marakaforo avec une production de 175 000 poussins par mois. Lutter contre l’insécurité alimentaire Après avoir visité la ferme sous la conduite de Malick Doucouré et Sidiki Doucouré, l’hôte de marque, Amadou Toumani Touré, président de la république s’est dit impressionné et fier. « Une telle réalisation aussi variée, aussi moderne et complète réalisée par une entreprise malienne est une fierté. Je félicite cette société et l’ensemble de tous les travailleurs de la ferme. A cela, il faut compter une solution à  la sécurité alimentaire, J’ai visité toutes les chaines, celle de production, de conception etc… J’avoue que J’ai été largement impressionné par tout ce que J’ai vu ». Pour le président de la république, le sous secteur de l’ élevage notamment l’aviculture constitue u moyen efficace de lutte contre l’insécurité alimentaire.