Arts visuels, de nouveaux métiers

Internet et les multiples applications des TIC ont un impact révolutionnaire dans de nombreux domaines. Ils ont notamment permis de réinventer la communication par l’image, que ce soit dans un contexte de création ou dans le dessin de production. À l’occasion du festival des arts visuels à Koulikoro, focus sur ces nouveaux métiers.

Les arts visuels intègrent aujourd’hui les nouvelles technologies et mettent l’accent sur le métissage des styles et des techniques constamment améliorées, de sorte à influencer aussi bien la conception, la réalisation et la diffusion des projets que la communication qui en découle. Ce secteur a connu au Mali un intérêt certain de la part de nombreux jeunes, comme Zeina Sidibé, photographe reporter et étudiante en multimédia au Conservatoire des arts et métiers multimédias Balla Fasséké Kouyaté de Bamako. « J’ai été formée dans le domaine du cinéma numérique par les partenaires français du projet Walaha, alors que j’étais encore au lycée et j’ai pu réaliser, dès 2012, mon 1er court-métrage de 9 minutes qui a été projeté lors du festival ». Comme elle, de nombreux jeunes Maliens choisissent le Conservatoire ou les filières privées qui se multiplient pour apprendre à maitriser ces nouveaux modes d’expression artistique. Selon Fousseyni Diakité, directeur du festival des arts visuels « Ciné à dos », qui se tiendra du jusqu’au 7 mai 2017 à Koulikoro, « il est important de contribuer à l’économie créative au Mali à travers les arts numériques. D’où la naissance de ce festival qui est un évènement grand public où convergent le cinéma, la photographie, le graphisme et la musique en vue du développement humain et économique durable au Mali ».
Nouvelle ère Aujourd’hui, de nombreux métiers de l’art s’inscrivent dans l’ère du numérique et cela influe sur les œuvres. Les designers réalisent désormais tous leurs dessins techniques à l’aide de logiciels en deux ou trois dimensions, intégrant même la couleur, de sorte à produire, en gagnant du temps, des dessins très réalistes dès l’étape de la conception. Pour les photographes, les techniques traditionnelles avec pellicule ont été presque oubliées au profit d’outils, notamment de traitement de l’image, qui ont grandement modifié la pratique de leur art.
Bon nombre des professionnels de ce secteur sont des travailleurs indépendants, bien souvent autodidactes. Il leur faut également diversifier leurs compétences et certains d’entre eux sont amenés à enseigner, à réaliser des sites Internet, à monter des décors pour le cinéma, la télévision ou le cirque, à prendre des contrats de photographie. Pour ceux qui sont salariés, il est souvent nécessaire d’être graphistes, infographistes ou maquettistes, voire les trois à la fois.
Aboubacar Sidibé