Coton : Promouvoir la transformation

Koutiala, la capitale de l’or blanc, accueille du 22 au 26 mars la deuxième édition du Festival panafricain du coton (FEPAC). Une occasion pour se pencher sur l’un des principaux défis de cette culture qui participe grandement à l’économie du Mali : la transformation.

Depuis des décennies, les déclarations d’intention se succèdent sans trop d’impact sur l’évolution de l’industrie cotonnière au Mali. Si la production continue de connaître des beaux jours malgré les fluctuations des cours sur les marchés internationaux (650 000 tonnes de coton graine pour 2016-2017), la transformation en produits finis ou semi-finis reste encore très marginale. Le chiffre de 2% de la production nationale transformée localement n’a pas beaucoup évolué, déplorait le directeur général adjoint de la Compagnie malienne pour le développement du textile (CMDT), Cheick Oumar Tidiane Doucouré, lors de la 54è édition du Salon international de l’agriculture à Paris, en février. La société cotonnière s’y était rendue en force pour déployer le potentiel du coton du Mali et attirer les investisseurs pour favoriser le développement des agro-industries et l’accompagnement du privé.

Un marché restreint Pour M. Doucouré, l’un des enjeux de cette participation était la mise en place d’une industrie de la transformation de la fibre plus dynamique que celle qui aujourd’hui ne comprend que deux unités pleinement en service, la COMATEX et BATEX-CI. Le gros des quantités transformées l’est encore de manière artisanale. « Nous sommes les principaux acheteurs du coton transformé au Mali. En particulier avec le bogolan qui revient à la mode. Le problème c’est que la cotonnade malienne artisanale est encore très chère. Il faut débourser au minimum 10 000 francs CFA pour un bogolan de bonne qualité », déplore Florent, couturier. Face aux imprimés wax chinois, difficile de résister pour des consommateurs dont le pouvoir d’achat est encore limité.

Promotion active Créé en 2014 pour faire la promotion du coton et en valoriser l’apport dans la vie sociale et économique du pays, le Festival panafricain du coton (FEPAC) se tiendra du 22 au 26 mars prochain à Koutiala. Pour Abdel Rahmane, dit Bob Sy, coordinateur du festival, il s’agit d’œuvrer avec les acteurs que sont les cotonculteurs, la fédération des industriels, les artisans pour que « le Mali  arrive un jour à avoir une valeur ajoutée de 20% au lieu de 2% ». Un objectif qui correspond à celui de la filière qui veut « aller vers 25% de taux de transformation d’ici 2025 », poursuit Monsieur Doucouré. Pour y arriver, plusieurs projets d’usines sont sur la table mais leur concrétisation peine à se réaliser.