Cessez-le feu : Un accord, des inquiétudes

Le président mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz a réussi l’exploit, vendredi dernier d’obtenir un cessez- le feu entre le Mali et les groupes armées que sont le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), le Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA) et le Mouvement arabe de l’Azawad (MAA). Pour la circonstance il était accompagné par Bert Koenders, le représentant spécial du secrétaire général de l’ONU. Ce cessez-le-feu permettra dans l’immédiat de mettre un terme aux hostilités et dégage désormais la voie au dialogue et aux négociations. Une option prônée par les autorités maliennes. Et C’’est à  juste titre que le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita a trouvé les mots justes pour dire tout le bien qu’il pense de son homologue mauritanien pour son haut fait d’arme. Cessez-le-feu, oui mais… Si le cessez-le feu a pu faire taire les coups de feu, il suscite cependant des interrogations. Le président du Burkina Blaise Compaoré a-t-il définitivement perdu la main dans la médiation de la crise malienne ? Sans donner une réponse claire à  cette question, le cessez-le feu consacre du coup l’entrée triomphale du président Mohamed Abdel Aziz dans la médiation de la crise malienne. En plus du Burkina Faso de Blaise Compaoré et de l’Algérie de Bouteflika, il faut désormais compter avec la Mauritanie d’Abdel Aziz à  compter de ce vendredi 23 mai 2014. Ce cessez-le feu arraché au bout de quelques heures par le président en exercice de l’Union africaine est d’autant plus surprenant que l’homme n’était pas en odeur de sainteté avec le Mali il y a peu. En effet, en plus des relations exécrables entre le président mauritanien et l’ancien président malien, Amadou Toumani Touré, la Mauritanie a souvent été critiquée pour avoir hébergé des responsables du MNLA. Ould Abdel Aziz a-t-il exploité de son influence et de sa proximité avec ceux-ci pour arracher ce cessez-le feu en un temps record ? Et cela en se rendant à  Kidal lorsqu’on sait les conditions de sécurité sur place ? Le cessez-le feu du week-end dernier aboutira t-il au respect de l’intégrité territoriale du Mali, donc la libération par les groupes armés des zones sous leur contrôle ? C’’est en tout cas le seul avantage qui puisse en découler pour les autorités maliennes. Pour le moment C’’est loin d’être l’avis des groupes armés. Du moins si l’on en croit les propos d’un de leurs responsables sur les ondes d’une radio internationale, affirmant que le cessez-le feu ne signifie nullement la libération des zones conquises. Chaque partie ajoutait-il même, devait conserver ses positions. Ce qui serait une entorse aux Accords de Ouagadougou qui reconnaissent l’intégrité territoriale du Mali. Faut-il croire à  ce cessez-le feu qui n’a enregistré la présence d’aucun officiel malien ? Beaucoup en doutent au regard des multiples revirements antérieurs des groupes armés qui ont du mal à  se soumettre à  l’autorité malienne.

Accord de cessez-le-feu signé au Nord Mali

Le gouvernement malien a signé vendredi soir un accord de cessez-le-feu, qui avait déjà  été paraphé quelques heures auparavant par trois groupes armés présents dans le nord du Mali à  l’issue de discussions avec le président de l’Union africaine (UA), Ould Abdel Aziz, a annoncé l’ONU. Cette signature fait suite à  la visite express du président mauritanien à  Kidal vendredi dans la matinée, accompagné du chef de la mission de l’ONU au Mali Bert Koenders). Un accord de cessez-le-feu a été signé entre le gouvernement du Mali et le MNLA, HCUA et le MAA », a déclaré la Minusma dans un communiqué. Le MNLA (Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA, rébellion touareg), le Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA, formé par des dissidents d’un groupe jihadiste) et le Mouvement arabe de l’Azawad (MAA) sont les trois groupes armés dont le président en exercice de l’UA, le Mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz, avait rencontré des représentants vendredi après-midi à  Kidal (extrême nord-est), ville sous leur contrôle. Le cessez-le-feu est en entré en vigueur dès sa signature, ce qui a été le cas « vers 16h30 » par les groupes armés à  Kidal, et « vers 21h30 » à  Bamako par le gouvernement malien à  travers le ministre malien de l’Intérieur, a précisé le président Aziz à  l’antenne de la télévision publique malienne ORTM. « Ce qu’il (le président Aziz) a obtenu (…) est admirable, (…) un cessez-le-feu dont nous avons besoin », a comment son homologue malien Ibrahim Boubacar Keà¯ta, également à  l’antenne de l’ORTM.

Crise du Nord : La classe politique en bloc derrière ATT, le MNLA campe sur ses positions

Face à  a la situation de crise qui prévaut au Nord du Mali, le gouvernement mène une série d’actions destinés à  régler la question très rapidement. Le Quai d’Orsay par la voie de son porte partole Bernard Valero, avait appelé à  une résolution rapide de la crise. De leur côté les partis politiques maliens qui ont rencontré le président de la Répubmique, vont présenter à  l’Assemblée naionale un plan de sortie de crise. Un plan qui aurait été en parti rédigé par Tiébilen Dramé, du parti PARENA. Autant dire que la classe politique fait bloc derrière le président. Au moment o๠ATT est accusé de diriger la rébellion, la campagne de communication vise à  dénouer les rumeurs et démentir les accusations les plus graves à  l’encontre du pouvoir. Le chef de l’état qui a reçu les femmes en colère de Kati au palais, a longuement écouté les plaintes de celles-ci.  » Comment pourrais-je être le chef de la rébellion, pourquoi aurais-je donné des ordres et dit aux rebelles qu’il n’y avait plus de munitions dans l’armée malienne ? . » ATT a tenté de se disculpé devant les femmes remontées et chagrinées. L’exercice a t-il réussi calmer les esprits ? Le gouvernement malien et l’Alliance démocratique du 23 mai pour le changement ont ensuite lancé ce samedi à  Alger un appel urgent pour que les combats cessent entre l’armée et les rebelles du Nord. Le MNLA pointe le gouvernement du doigt Au même moment, le MNLA qui s’était tu un moment, a repris de la voie. Dans une interview publiée ce dimanche dans le journal arabophone algérien El Khabar, Bilal Ag Chérif, le secrétaire général de la rébellion touareg du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA), a indiqué que l’appel au cessez- le- feu lancé par Alger ne concerne pas le MNLA. Une prise de position de la rébellion touarègue au moment o๠le peuple malien a contesté les autorités. Toujours selon ce même communiqué, le MNLA affirme que la guerre en cours contre le pouvoir central de Bamako « relève de la seule responsabilité du gouvernement malien qui n’a jamais sérieusement envisagé le dialogue pour la prise en charge de l’avenir des populations de l’Azawad ». Cet appel a été lancé suite à  une rencontre du 2 au 4 février à  Alger entre une délégation du gouvernement malien, conduite par le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale Soumeylou Boubeye Maà¯ga, et une délégation de l’Alliance démocratique du 23 mai pour le changement.

Incendie destructeur aux Halles de Bamako

La matinée a été incendiaire aux halles de Bamako. Le réveil a été très douloureux pour la centaine de commerciaux qui opéraient au niveau du prestigieux centre commerciale de la capitale : les Halles de Bamako. D’importants dégats matériels Pourtant, construit il y a 9 ans, ce centre commercial était censé être doté de toutes les commodités de sécurité. Partout C’’est la tristesse et la désolation qu’on lit sur les visages. Les forces de l’ordre étaient présentes pour maintenir le calme, car à  peine l’incendie se produisait que la foule avait déjà  investi les lieux. Les agents de la protection civile ont eu du mal à  maà®triser la furie de l’incendie. Une partie de la foule était composée des propriétaires de boutiques brûlées. Sur le site de l’incendie, les dégâts s’étendent à  perte de vue. Les produits des deux rangées brûlées (à  moitié) s’évaluent à  plusieurs millions de Francs CFA. Heureusement il n’y a pas eu de pertes en vies humaines. Alerté bien avant que l’incendie ne se propage, les agents de la protection civile ont mis un long moment avant de débarquer sur le site de l’incendie. Ce qui laisse présager d’une terrible inefficacité dans l’exercice de cette corporation dite de protection. «Â Moi je dormais quand, soudain, J’ai entendu le vacarme qui accompagnait le feu. C’’est alors que je me suis réveillé en catastrophe » témoigne un commerçant sorti indemne de l’incendie. Les boutiques brûlées contenaient pour la plupart des habits prêt-à -porter, des cadeaux de fin d’année, des jouets pour enfants, des pétards, des téléphones portables, et des chaussures. Des voleurs aussi étaient de la partie, car au moment o๠certains sinistrés cherchaient à  sauver leurs produits de l’incendie, des individus tapis dans l’ombre cherchaient à  se les approprier. Aucune perte en vie humaine Selon, Mamadou Sylla, cet incendie n’est plus ni moins que la conséquence de la négligence des responsables du Centre commercial. Approché par nos soins, le chef de commandement de la Protection civile, s’est défendu de n’avoir pas été avisé à  temps. Tandis que les témoignages recueillis sur place, ont démontré que les sapeurs pompiers ont été alertés aussitôt que l’incendie commençait. « Depuis que le feu est parti , nous avons avisé le service de la protection civile de Sogoniko. Mais hélas, ce service n’a aucune importance dans la protection des citoyens », a lancé un sexagénaire, sinistré. Au moment ou nous mettions sous presse, les sinistrés étaient entrain de s’organiser à  travers la tenue d’une liste qui établira la valeur financière des produits brûlés. Pour cette dame (sinistrée), vendeuse de Body, ce qui vient de produire est intolérable. Tout en sanglotant, elle ne cessait de lancer : « Cette affaire ne sera jamais laissée comme ça, on va me dédommager ! ». Selon nos informations, il ressort que le feu serait parti d’un court circuit. Beaucoup de commerçants du site disent avoir avisé depuis une dizaine de jours, les responsables du Centre commercial, qui n’ont pas pris au sérieux le phénomène et qui pouvait à  tout moment dégénérer.