Cuisine : les vertus de nos chères feuilles vertes

La cuisine malienne utilise les feuilles dans la préparation des sauces des plats de riz ou de la pâte ou de la brisure de mil, de maà¯s, de fonio. Les feuilles que nous présentons ont fait leur preuve dans le traitement du paludisme, des maux de ventre et même la cécité. Zira boulou Les témoignages sont édifiants. Commençons par les feuilles de Baobab (zira boulou). Riches en protéines et minéraux les feuilles de baobab contiennent des tanins catéchiques et de la vitamine C. Elles sont séchées pour être réduites en poudre. Cette poudre, appelée « Namougounifi» est incorporée aux céréales ou dans les sauces pour la préparation du couscous La veille Bandjo Sakiliba, nous apprend que les feuilles de baobab sont utilisées dans la cuisson de la sauce du « Tô ». Elle explique que « la sauce très gluantes qu’on obtient est surtout recommandée pour les personnes souffrantes d’anémie ». Mme Sakiliba vante les mérites sanitaires du Baobab. Les racines, le tronc, l’écorce, les feuilles, la pulpe, les graines ont toujours été exploités à  des fins thérapeutiques au Mali. Nous allons nous limiter aux bienfaits des feuilles de cet arbre aux milles vertus nutritives et médicinales. « Les feuille de Baobab sont un bon remède contre la dysenterie. Elles sont très utilisées aussi sous forme de tisane pour combattre la fièvre et les coliques » révèle Bandjo Sakiliba Le spécialiste en nutrition Dr Aliou Bary, soutient que les feuilles de Baobab sont diurétiques, diaphorétiques, toniques. « Localement il y a des communautés qui l’utilisaient contre le lumbago ou l’ophtalmie, le ver de Guinée, les infections urinaires. Leur efficacité dans le traitement de l’asthme est prouvée », précise Dr Bary. Banakou boulou Les feuilles de manioc (Banakou boulou) sont très sollicitées dans la cuisson de la sauce accompagnant le riz. Cette sauce très appréciée pour sa valeur culinaire a également des vertus sanitaires impressionnantes. Les spécialistes en nutrition sont unanimes sur le fait que les feuilles de manioc sont une excellente diététique qui atténue le taux de sel dans l’organisme. La radiothérapeute Mme Niagala Camara affirme que les personnes qui consomment régulièrement les feuilles de manioc seront difficilement attaquées par le paludisme. Ces feuilles sont bonnes pour faire baisser la fièvre. Ce traitement consiste à  piler les feuilles. La pâte est pressée pour obtenir une boisson verdâtre qui soulage définitivement la fièvre. Mélangé avec du lait ce liquide est efficace contre le vertige ou l’anémie. Aux malades qui souffrent du bourdonnement d’oreille et de crampes, Niagalé conseille de se purger avec cette eau verdâtre. Et l’épuration ventrale est radicale. La pâte obtenue de l’écrasement des feuilles de manioc tonifie et cicatrise très vite les blessures de la peau. Wosso boulou Les feuilles de la patate douce ( Wosso boulou ) constituent un aliment sain et protecteur, sources excellentes de vitamine A et de vitamine C. Selon Mme Kama Keà¯ta indique la consommation de la patate douce est bonne pour la santé des yeux. Elle facilite aussi le métabolisme. Les spécialistes en nutrition conseillent une consommation régulière pour apporter à  l’organisme les vitamines et sels minéraux dont il a besoin. Les feuilles du « lélé », une plante sauvage, sont utilisées dans la préparation de la sauce du « tô ». Elles donnent une sauce très gluante agréable à  manger. On lui prête des vertus purificatrices facilitant la digestion. Elles soignent la constipation. Les amateurs de cette feuille sont convaincus qu’elle est efficace contre la cécité. Dah boulou enchons nous à  présent sur les miracles de la feuille de l’oseille (Dah boulou). Elles sont utilisées surtout pour traiter les hémorroà¯des. Mme Niagaté Wali Sy assure que la consommation des feuilles de l’oseille de Guinée aide à  nous débarasser de pas mal d’affections. Généralement ménagé avec la pâte d’arachide dans notre pays, la sauce d’oseille peut accompagner le riz et le « tô ». Les Sikassois ne diront pas le contraire. Les feuilles de dah, selon de nombreux témoignages, est un laxatif. Elles contiennent de la vitamine C ainsi que de l’acide malique. Il a été aussi noté que les vertus de ces feuilles sont utilisées pour détendre l’utérus, réduire la tension artérielle, résoudre les problèmes d’indigestion et de perte d’appétit. Dr Aliou Bary souligne les feuilles de Dah sont riches en vitamine C ; en provitamine A ; en potassium, magnésium et en fer. Cependant a-t-il averti sa richesse en acide oxalique est un inconvénient surtout pour ceux qui ont un problème gastrique. L’épinard Bien connu pour sa haute teneur en fer, l’épinard fournit une quantité exceptionnelle de vitamines et de minéraux. Certains de ses antioxydants seraient particulièrement bénéfiques pour les yeux. Selon les chercheurs l’épinard peut être un rempart contre les cancers du sein, de l’œsophage et du col. Bonne nouvelle pour ceux qui ont des problèmes oculaire. Les principaux caroténoà¯des des épinards (la lutéine et la zéaxanthine) ont la capacité de s’accumuler dans la macula et la rétine de l’œil le protégeant d’un stress oxydatif qui pourrait être dommageable. Il a été médicalement prouvé que la consommation régulière d’épinards entraà®ne une meilleure résistance des globules blancs au stress oxydatif, démontrant un potentiel antioxydant. Le Dr Bary, les ajoute que les épinards cuits sont beaucoup plus nutritifs que crus. l’épinard est un aliment énergétique à  cause de sa richesse en fer, un minéral qui aide à  protéger contre certaines formes d’anémie et les symptômes de fatigue. Le laurier Terminons par l’exposé sur les vertus du laurier. Les ménagères cuisinent rarement dans notre pays sans cette feuille sèche qui aromatise nos plats grâce à  son parfum extraordinaire. Le laurier est bénéfique pour la diététique, la gastronomie, la cosmétique. Le laurier procure un goût unique aux bouillons et à  toutes les eaux de cuisson. Il est recommandé aux personnes qui ont opté pour un régime amaigrissant. Il est sage de ne pas en abuser.

Les vertus du Bissap ou fleur d’hibiscus

Il est aussi connu sous le nom d’oseille de Guinée au Sénégal ou feuilles d’oseille aux Antilles. Il existe un type vert dont une seule variété a été étudiée au Sénégal : elle est principalement utilisée comme condiment dans les sauces (feuilles et calices) et comme boisson( seul le calice est utilisé). Le type rouge avec des nombreuses variétés rouges est utilisé en milieu sahélien ouest-africain ou en boissons désaltérantes : vimto, soudan, bambara, thaà¯landaise, koorBurkina, Boal , yoump «Â locale » américaine. Prise en décoction, elle régularise les transits digestifs. Elle favorise la fonction hépatobiliaire et à  une action diurétique légère. Le jus de Bissap Le jus de bisaab a des propriétés antimicrobiennes, il diminue les risques de calculs rénaux. En décoction concentrée, C’’est un bon hypotenseur. Recette du sirop de bissap Le procédé, qui repose sur les techniques artisanales existantes, est simple. Les calices de bissap sont macérés dans une grande bassine d’eau pendant six à  sept heures. Le mélange est remué régulièrement. Pour l’hygiène et la qualité de la préparation, un tissu ou un couvercle en plastique protège la bassine. Après macération, la préparation est filtrée, transvasée dans des seaux, puis diluée et additionnée de sucre. Elle est ensuite pasteurisée dans des marmites pendant trente secondes, à  100°C. Le produit est en ensuite mis en sachets ou en bouteilles. Dans certains ateliers modernes les sachets sont remplis à  chaud et aussitôt soudés avec une thermosoudeuse à  pied.  Prendre le bissap en thé Le « thé de bissap » ou « thé rose d’Abyssinie ». Il faut broyer les calices séchés et les conditionner dans de petits sachets en papier filtre pour en faire une tisane par infusion. La décoction avec de l’eau chaude et l’addition de sucre permet d’obtenir du thé. La boisson peut également se préparer par macération pendant 15-20 minutes ou par infusion pendant 5-10 minutes d’une cuillérée à  soupe de calice séché dans un demi-litre d’eau. Le thé de bissap est couramment fabriqué en Allemagne, principal marché européen de calice séché pour le Mali.