Interdiction des pétards: le mot d’ordre pas encore suivi

Pétards de tous les calibres, de toutes les couleurs sont visibles ça et là , dans les marchés de Bamako. Aux halles de Bamako, le spectacle ne fait pas défaut. « Chaque année en de pareilles périodes, les vendeurs de pétards se remplissent bien les poches, les enfants, les parents tout le monde vient acheter les pétards » se lamente ce sexagénaire venu faire des achats de légumes. De petits garçons d’environs 10 à  12 ans trouvés sur place éclatent de joie « nous sommes contents, ça nous fait plaisir de jeter les pétards surtout la nuit du 31. c’est amusant, c’est tout », à  la question de savoir s’ils sont au courant de l’interdiction de ces gadgets, ces petits secouent vivement la tête et s’éloignent. Un d’entre eux sort du lot « je m’appelle Mamadou Sidibé, mon père m’a dit de ne pas acheter les pétards mais quand il n’est pas là  j’achète avec mes amis » lance-t-il le sourire aux lèvres. Et l’interdiction alors? Il y a deux semaines encore, un autre communiqué du gouvernement signifiait l’interdiction des pétards et autres feux d’artifices. Le ministère malien de la Sécurité intérieure et de la Protection civile a décidé d’interdire l’utilisation de pétards et de feux d’artifice à  la veille des fêtes de fin d’année, dans un communiqué. « Malgré le caractère festif lié à  cette utilisation, les pétards et autres feux d’artifice constituent un danger pour la sécurité des populations. Cette menace s’accentue avec la situation de crise que traverse le pays », relève le communiqué. Le texte explique qu’au regard de ce contexte sécuritaire et pour éviter toute confusion, le ministre de la Sécurité intérieure et de la Protection civile porte à  la connaissance des citoyens maliens que l’utilisation de pétards et autres feux d’artifice est formellement interdite sur toute l’étendue du territoire. Le communiqué avertit que les forces de sécurité veilleront à  l’application stricte de la présente mesure et que les contrevenants s’exposent à  des sanctions. l’utilisation de pétards et autres feux d’artifice est une pratique très courante pendant les fêtes de fin d’année au Mali. « L’année dernière, l’interdiction des pétards a été signifié mais rien n’a été fait. C’est déplorable car le pétard peut blesser et même tuer les gens. Et en ce moment, il y a la guerre, on peut penser que c’est le bruit d’une arme à  feu » explique Mastan Koné en secouant la tête, une mère de famille de quatre enfants. Généralement les pétards sont tirés la nuit de la Saint Sylvestre à  Bamako et dans les autres régions du Mali. A quelques jours de cette échéance, l’espoir est permis pour que le mot d’ordre soit exécuté!